Cannabis - Page 5

Comprendre la génétique du cannabis pour en tirer le meilleur profit.

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Lorsque vous achetez des graines, les termes sativa et indica se poseront comme la première alternative. Si ce sont bien là deux familles de cannabis, nombre d’idées reçues (et fausses) sont de nature à vous induire en erreur avant même que vous ayez planté. Un tord que nous nous proposons de redresser dans ce premier chapitre du Zeweed Grow Guide.

Indica, Sativa et Ruderalis: les trois fondamentaux de la cannabis-génétique.

Un cliché trop souvent pris pour parole d’évangile consiste à estimer que les termes indica et sativa détermineront les effets psycho-actifs associés à la plante: les variétés indica sont supposées être relaxantes et sédatives, tandis que les sativas sont euphorisantes et énergisantes.
Las! La réalité est tout autre.

Les termes indica et sativa décrivent en fait 2 espèces (ou sous-espèces différentes) de cannabis, chacune avec des traits physiques et des schémas de croissance distincts.

Le cannabis a été étudié et décrit pour la première fois par le botaniste suédois Carl Linnaeus dans Species Plantarum en 1753. Linnaeus travaillait avec des plants de cannabis européens très probablement cultivées à des fins industrielles et médicinales. Ces plantes arboraient un feuillage vert clair, des feuilles aux fanions étroits qui pouvaient demander jusqu’à 3 mois de croissance avant de fleurir . Il les a appelé  Cannabis sativa L.

Cannabis, Sativa,
Cannabis Sativa L., après pollinisation

30 ans plus tard, le botaniste français Jean Baptiste Lamarck étudie des plants de cannabis ramenés d’Inde. Ces plants étaient très différentes de celles décrites par Linné, si différents dans leur forme que Lamarck les appellera Cannabis indica Lam. Les plantes étaient plus courtes, plus touffues, avec un feuillage vert foncé, des feuilles larges et une floraison atteinte en moins de 2 mois. Le Cannabis indica Lam produit des fleurs plus denses et plus résineuses que ceux de Cannabis sativa L de Linnaeus? Lamarck observera qu’ils provenaient de régions plus froides et montagneuses que celles étudiées par Linnaeus.

Dans les années 1920, le botaniste russe D. E. Janischewsky  découvre et décrit ce qu’il appellera le Cannabis ruderalis, une troisième variété originaire d’Europe centrale et de Russie. Les plants sont plus petites (dépassant rarement 60 cm de haut), ont des tiges minces et produisent peu de branches. Certaines sources décrivant leur croissance comme étant beaucoup plus semblable à “une mauvaise herbe” (Weed en anglais).

Contrairement au Cannabis sativa et au Cannabis indica, qui sont tous deux photopériodiques et fleurissent en fonction des changements de leur cycle lumineux, les plantes de Cannabis ruderalis fleurissent «automatiquement»: c’est à dire après 5 à 7 semaines de croissance.

Cannabis, Ruderalis,
Plant de Cannabis Ruderalis

Déchiffrer les gènes pour trouver votre bonne souche

Aujourd’hui, la plupart des variétés de cannabis disponibles sont ce que les cultivateurs appellent des «hybrides». Ce qui signifie qu’elles ont à la fois des génétiques indica et sativa. C’est parce que le cannabis a été méticuleusement croisé au cours des 50 dernières années, alors que les sélectionneurs essaient de créer des variétés avec des arômes uniques, plus fortes en THC et plus adaptées à la culture indoor, législation oblige.

Les variétés de cannabis dites automatiques ou «autofloraison» ont également gagné en popularité depuis un dizaine d’années. Ces variétés contiennent un mélange de génétiques sativa, indica et ruderalis, ce qui leur donne l’avantage d’une floraison en fonction de l’âge plutôt qu’en réponse aux changements photopériodiques. Et sont donc plus facile à cultiver.

Lorsque vous achetez des graines de cannabis, il s’agit donc de  garder à l’esprit que les termes indica, sativa et ruderalis ne sont pas gage de tel ou tel effet. Ce qui régit l’effet d’une plante sur le corps humain, c’est sa composition chimique, la chimie corporelle de la personne qui la consomme et la voie d’administration choisie (que ce soit le tabagisme, la vaporisation ou l’ingestion). Quelques information à ce sujet sont disponibles ici.

Indica, Sativa, Ruderlais… des termes qui ne concernent que la croissance de la plante.

Comme vu précédemment, les variétés à dominante indica auront tendance à pousser de manière plus courtes et touffues que les sativas. Ils ont également tendance à fleurir plus rapidement et à produire des bourgeons denses et résineux. Ils ont probablement développé ces caractéristiques en s’adaptant à la croissance dans des conditions plus froides et plus venteuses et des étés plus courts des régions dont ils sont originaires.

Les variétés à dominante Indica sont idéales pour les cultivateurs indoor travaillant dans de petits espaces ou les cultivateurs en extérieur vivant dans des régions plus froides, avec une saison de croissance courte. Alors que les variétés indica produisent de belles têtes denses et résineuses, leur petite taille signifie qu’elles produisent généralement des rendements plus petits que les variétés à dominance sativa.
Leur stature touffue et leur structure de têtes serrées les rendent également plus sensibles à l’humidité et plus sujettes aux problèmes de champignons ou de nuisibles lorsqu’ils sont cultivés dans des climats chauds et humides.

Les variétés de cannabis à dominance sativa peuvent pousser très grandes et longues jambes. Ils sont particulièrement réputés pour «s’étirer» une fois qu’ils commencent à fleurir et produisent des bourgeons plus gros et plus aérés. Les variétés de cannabis à dominance sativa ont également des cycles de floraison plus longs, certaines variétés prenant jusqu’à 14 semaines pour terminer correctement leur cycle de floraison. Le Cannabis Sativa L. a développé de tels caractéristiques en s’adaptant aux conditions chaudes et humides et aux longs étés des régions d’où ils proviennent.

Ces variétés sont idéales pour les cultivateurs en extérieur avec beaucoup d’espace (et une certaine expérience de culture) qui vivent dans des régions aux étés chauds et longs. Alors que les grandes variétés sativa peuvent produire d’énormes rendements, leurs principaux inconvénients sont leur taille et leurs longs cycles de floraison, ce qui peut être difficile à gérer pour les cultivateurs novices.

Cannabis, Autofloraison,
Plant de cannabis à autofloraison.

Les variétés de cannabis automatiques ou à autofloraison sont un mélange de génétiques sativa, indica et ruderalis.
Les “automatiques” sont plus petites (hauteurs moyennes de 60 à 100 cm), et produisent donc des rendements plus faibles. Cependant, leur petite taille et leur temps de floraison ultra-rapide (certaines autos passent de la graine à la récolte en 8 semaines) en font des candidats idéales pour les cultivateurs amateurs travaillant avec de petits espaces et ne cherchant qu’à cultiver une weed légère, mais facile à faire pousser.

Aujourd’hui, la plupart des variétés disponibles sur le marché sont ce que les breeders appellent des “hybrides F13 (ou première génération filiale).
Sans rentrer dans un cour de botanic trop technique, un hybride F1 est obtenue lorsque que  le pollen d’une plante de cannabis mâle pollinise un plant femelle. Vous vous retrouverez ainsi avec un croisement et  des centaines de graines contenant des traits génétiques des deux parents.

Pour autant, semez ces graines et vous vous retrouverez avec des centaines de phénotypes  très différentes les unes des autres. C’est parce que, bien que portant le même schéma génétique, ces plantes peuvent exprimer les traits génétiques qu’elles ont hérités de leurs parents de différentes manières (tout comme vous et vos frères et sœurs pouvez sembler très différents les uns des autres malgré les mêmes parents).

Voici donc vos toutes premières clefs pour se lancer dans l’auto-culture, une aventure toujours garante mille surprises…
Bonne récolte!

Do Weed Yourself: Le boom de l’auto-culture en France

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Travail à domicile, école à domicile, loisirs à domicile, 2020 et 2021 auront vu l’avènement du “fait-maison”. Le cannabis n’a pas échappé à la règle. La pratique du homegrowing (soit la culture à usage personnel de quelques plants)  dans l’Hexagone concernerait aujourd’hui quelque 220.000 enthousiastes du jardinage récréatif. Zeweed a mené l’enquête.

Galères d’approvisionnement, flambée des prix et beaucoup de temps passé chez soi: en près de deux ans, la pandémie a incité nombre de consommateurs à se lancer dans la culture à domicile.
A Ivry, en banlieue parisienne, Louis s’apprête à voir 16 semaines de patience récompensées: dans quelques jours, il récoltera sa 4ème production. Des trois pieds de cannabis plantés chez lui dans une tente de culture d’un mètre carré de surface pour 180 cm de hauteur, le quadragénaire espère tirer « environ 250 g une fois séchée » .
Pouvoir fumer une herbe de qualité et ne « plus avoir à se rendre au four” (lieux de deal dans les quartiers), Louis y pensait depuis quelque temps.
Alors quand en mars 2020 il a été astreint à résidence, comme 68 millions de ses concitoyens, il passe à l’acte et commande sur le net une lampe LED, une tente, un filtre à charbon et un extracteur, le primo-kit nécessaires à la croissance de la belle plante.
Sur un autre site, il trouvera le terreau, les engrais et les graines. Le terreau, l’engrais et les graines viennent d’Espagne, le matériel horticole de France et d’Allemagne.

Pour son installation, Louis aura dépensé “environ 500 euros, soit le minimum pour avoir un bon matériel”.
A chaque nouvelle plantation, Louis n’a plus qu’à acheter du terreau, de l’engrais et bien entendu des graines. “Quand je fait pousser, ça ne me coute que 60-70 euros pour des mois de conso’ perso. C’est un très bon deal” s’amuse ce grand gaillard au rire sonore.

Trop chaud au four

En septembre 2020,  une amende forfaitaire de 200 euros pour les consommateurs était mise en place par le gouvernement Castex, avec obligation de résultat de la part des forces de l’ordre.
Déjà, j’essayais d’éviter d’aller pécho au four parce que franchement, c’est stress et pas toujours top. Mais là, si en plus tu te fais allumer à la sortie et que tu dois payer les flics pour repartir les poches vides, c’est même pas la peine. Et les mecs qui livrent à domicile sont bien trop cher : de 12 à 15 euros le gramme“, explique ce jovial graphiste au cheveux longs et au look raffiné.

 
Le boom des grow-shops

L’auto-culture n’a pas non plus attendu une pandémie pour s’imposer dans l’Hexagone.
Parce qu’elle contribue à répondre aux besoins des Français (5 millions d’usagers dans l’année et 900.000 fumeurs quotidiens), les commerces et plateformes en ligne destinées à l’auto-culture étaient déjà en place. En 2017, 7 % des consommateurs réguliers de cannabis de 18 à 64 ans confiaient déjà fumer leur propre production, selon le baromètre de Santé Publique France. Soit “entre 150 à 200.000 personnes”, précise le sondage. En 2019, il était passé à 11%.
Pour répondre à la demande, le nombre de “growshops”, ces magasins spécialisés dans la vente de matériel destiné à cultiver de la weed, a quintuplé depuis 2009 pour atteindre 350 enseignes en 2019

Cultivateurs et grow-shops sous surveillance

Un fleurissement de growshop qui n’a pas été sans attirer l’attention des autorités. En juin 2021, c’est quelque 960 pieds de cannabis qui ont été saisis chez une centaine de cultivateurs dans la Marne et l’Aube. Les forces de l’ordre avaient repérés les cultivateurs en herbe en surveillant trois “growshops” où ils se fournissaient. Puis les gendarmes les ont tout simplement pisté jusqu’à leur lieu de production.
Si Louis assure ne faire pousser que sa consommation personnelle, il sait que le risque existe. Prudent, l’apprenti grower de weed a pris ses précautions en adoptant la technique du SCROG, qui lui permet de maximiser le rendement avec seulement 3 plants en terre. “Si un jour la police vient frapper à ma porte, j’imagine que ça limitera les dégâts“.

La leçon du Dr. Moon : les noms de variétés de Ganja.

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De la Super Cheese à la Matanuska Thunderfuck en passant par la Stephen Hawkins, les noms des variété de cannabis sont aussi nombreux que surprenants. Certains de ces noms, comme l’Acapulco Gold, ont été transmis par descendance. D’autres, comme la Jack Herer sont des références à une personne. Et des labels comme la Lemon Haze ou la Blue Dreams indiqueront plutôt les saveurs ou effets à venir. Pas facile de s’y retrouver.
Petit guide des noms de variétés et de leur raison d’être .

L’idée de donner des noms propres à la Ganja a commencé dans les années 1960 lorsque les cultivateurs rapportaient des quatre coins du globe et vers les Pays-Bas ou les US,  des souches dites Landrace.
Acapulco Gold, Durban Poison,  Colombian Gold , Panama Red et Afghan Kush sont devenus les piliers du breeding cannabique, des aïeuls de la belle plante qui forgeront les quelque 26 000 variétés aujourd’hui disponibles.
Ces variétés Landrace, au nom basé sur leur origine géographique, ont ensuite été sélectionnées et développées pour produire une plus large gamme de croisements génétiques. Les motivations de ce métissage sont à trouver dans un désir de procurer de nouveaux effets, saveurs, résistance aux maladies et produire des rendements plus importants.

De l’origine des noms modernes de weed.
Chaque breeder a une méthode différente pour baptiser sa création, souvent en mixant, plus ou moins bien, le patronyme des souches parentales.

En exemple:
Poison OG x GSC ( Girl Scout Cookies) = Suicide Girl
Blueberry x White Widow = White Berry
OG Kush x Bubble Gum = Bubba Kush

Dans d’autre cas, le nom d’une variété est représentatif de ses effets, comme Blue Dream, qui combine Blueberry et Haze et offre au cannabis-aficionados un état  «rêveur».
Un nom peut également parler des autres attributs de la souche. Par exemple, White Widow, Granddaddy Purple et Key Lime Pie parlent tous de traits physiques, comme une abondance de trichomes blancs, des feuilles violettes colorées ou un puissant arôme d’agrume.
Dans d’autres cas, le nom d’une variété est un hommage direct, comme Jack Herer ou Ringo’s Gift, nommés respectivement en l’honneur d’un activiste notoire de la cause cannabique et d’un sélectionneur de variétés fortes en CBD.
A cette famille de weed célébrant les  grands hommes verts, la nomenclature des souches peut également être des plus aléatoires. Squiblica, Zombie OG et SleeStack, par exemple, n’ont aucun rapport avec qui ou quoi que ce soit… mais pourquoi pas ?
Dans la grande famille des noms de weed, on peut  également trouver des variétés qui portent les noms de people et icônes de la culture pop, aussi bien satiriques ( Charlie Sheen, Bob Saget) que révérencieux (Michael Phelps OG, Gupta Kush, Stephen Hawkins), ou à visée purement commerciale (Khalifa Kush, Margaret Cho-G).

Des AOC de la weed ?

A mesure que le marché de la weed se développe, les producteurs, loi du billet vert oblige, souhaitent garder pour eux telle ou telle variété et le nom qui s’y rattache.
Ce qui soulève la question de savoir comment un producteur produisant -par exemple-  de  l’OG Kush au Colorado, délimitera son phénotype par rapport aux producteurs produisant leur propre variété d’OG Kush en Californie ou au Massachusetts.
Surtout si le nom, ultra-connu, est la seule chose à laquelle le commun du stoner peut se raccrocher, faisant fît de telle ou telle spécificité régionale.
C’est dans ce contexte que des appellations d’origine sont en train de faire leur apparition, mettant l’accent sur des zones de production mythiques comme Humbolt ou Aspen.
Mais qu’en est-il des noms de variétés eux-mêmes? Quel tournant pourrait prendre l’industrie dans la façon dont nous utilisons des noms omniprésents comme Blue Dream, Sour Diesel, Granddaddy Purple et des milliers d’autres?

La réponse dans le second épisode des leçons du Dr Moon.

En bonus, le titre d’Afroman en hommage à la Thunderfuck, variété qui pousse en Alaska.

 

 

Bruno Laforestrie: “Hasch, la honte de la République”

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Fondateur de la radio culte Générations 88.2 , aux manette de “Mouv”, la petite dernière de Radio France,  Bruno Laforestrie est l’homme du renouveau Rap et R’n B.
A l’occasion de la sortie de son livre “Hasch, la honte de la République”,  nous l’avons rencontré pour parler du fumant sujet qui fâche. 

Votre ouvrage a pour titre « Hasch, la honte de la République ». Pourquoi hasch plutôt que cannabis ?
Je tenais à parler particulièrement de hasch, et non d’herbe. Le hasch et son traffic sont des sujets encore très tabous en France,  même si depuis quelques mois certaines langues se délient.
« Honte de la République » car je témoigne en citoyen lucide sur les questions publiques, fort de mon expérience en tant que dirigeant de médias proches de la jeunesse.

Un de vos chapitres s’intitule « le cannabisme tue ». C’est à dire ?
Je pars du postulat que le cannabis est une drogue au même titre que d’autres, légales (tabac, alcool) ou pas (cocaïne, MDMA).
Or, quel est l’enjeu d’une politique de santé publique ? C’est de protéger les plus vulnérables. Et dans toute politique de santé publique, une distinction entre mineurs et majeurs s’impose.
Cette distinction est d’ailleurs appliquée en ce qui concerne le tabac et l’alcool, une distinction qui est pour moi essentielle dans le débat, une ligne infranchissable.
C’est ce refus de traiter le cannabis, et donc le hasch, comme un sujet de santé publique qui fait que les tenants et aboutissants de la problématique nous échappent complètement.
On a mis beaucoup de moyens pour expliquer sur chaque paquet de cigarette que le tabac est nocif, mais rien n’est fait pour la prévention en ce qui concerne les dangers sur la santé du duo tabac-haschich. Pas plus n’est fait pour prévenir les dangers et ravages psychologique que le THC peut entrainer sur des cerveaux encore en pleine croissance.

” C’est un enjeu de santé publique au même titre que l’alcool frelaté durant la prohibition des années 30 aux Etats-Unis”

Y-a-t-il un vrai danger ?
Absolument. Sans être un grand connaisseur ou consommateur, on sait qu’il y a de la résine de cannabis nocive pour la santé. Tout simplement parce qu’elle est coupée avec n’importe quoi. Un problème qui ne se pose pas dans les pays qui ont légalisé, à l’instar du Canada. C’est un enjeu de santé publique au même titre que l’alcool frelaté durant la prohibition des années 30 aux Etats-Unis.

Vous parlez d’un glissement social et moral…
L’émancipation via le deal est un mirage: le mec qui pense qu’à 16 ans il va gagner sa vie en faisant du bizz… se plante magistralement. C’est en fait une vie à la petite semaine où le dealer revient quasiment à la condition ouvrière du XIXème siècle, lorsque les travailleurs étaient payés à la journée.
Et bien que nous soyons, au XXIème siècle, passés à une société du travail mensualisée, les petits acteurs du cannabis-business reviennent à une rémunération précaire et journalière : les chouff (guetteurs NDLR), les petits intermédiaires etc.
La prohibition a remis à l’ordre du jour cette précarité absolue. C’est une complète  faillite économique et sociale : on en revient aux pires heures du capitalisme.

“L’émancipation via le deal est un mirage”

Face à ce constat, quels horizons et perspectives pour une légalisation du cannabis en France ?
Du Canada aux États-Unis en passant par le Luxembourg, la Suisse ou Israël, la tendance est à l’ouverture. Pour l’Italie ou le Portugal, l’effet domino est inéluctable.
En France, je veux croire que nous méritons ce débat.

En suivant le modèle Canadien ?
Je ne pense pas que l’on puisse ou doive suivre un modèle existant. Mon analyse est que la politique de gestion du cannabis est le reflet du pays qui l’applique : le traitement de l’alcool n’est par exemple pas le même ici qu’en Suède, en Finlande au Canada ou bien évidemment dans les pays musulmans.
Je pense qu’il nous faut avoir un modèle propre qui pourrait effectivement s’inspirer en partie de schémas existants, avec des spécificités et en prenant compte de l’impact du cannabis dans l’économie des quartiers.
Je pense aux AOC par exemple. Il y a en France une capacité à produire, grâce aux coopératives, où l’État aurait son rôle dans l’analyse et la validation de la qualité du produit. Qu’il soit thérapeutique, bien-être comme le CBD, ou récréatif.
Ensuite, sur la distribution, deux axes importants: le marché noir dans les quartiers criminogènes qu’il est impératif de réduire et la piste de l’auto-culture qui est à mon sens partie de la solution.

“La piste de l’auto-culture (…) est à mon sens partie de la solution”

L’auto-culture pourrait contribuer à nourrir ce futur marché ?
Je trouve que c’est une piste à creuser et pense souvent à l’exemple des bouilleurs de cru. Un système de production locale qui pourrait facilement être appliqué au cannabis pour un marché niché de quelques centaines de milliers de consommateurs (sur 5 millions de consommateurs occasionnels en France, NDLR)
Pour les quartiers difficiles, une transition cannabistique s’impose, permettant à certains de travailler de manière prioritaire pour l’industrie à venir du CBD ou du cannabis si celui se légalise. Il faudra de toute façon mettre des moyens considérables dans la formation et l’accompagnement de chaque jeune sorti de l’école sans diplôme ni métier.
Je suis en tous cas persuadé que la transition passera par une réflexion sur la production locale et l’implication positive des quartiers, sous égide de l’État.
C’est tout le bien que je nous souhaite.

(interview réalisée en novembre 2020)

“Hasch. La Honte de la République”
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Gérald Darmanin refuse de se rendre à son audition parlementaire sur le cannabis et se fait remplacer

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Convoqué en audition parlementaire, Gérald Darmanin était attendu le 6 janvier à l’Assemblée nationale afin de répondre de sa politique sur la cannabis devant un parterre de députés. Le Ministre de l’Intérieur ayant refusé au dernier moment de se présenter, c’est la secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement Sarah El Haïry qui s’y est collée. Un grand moment d’enfumage.

Malgré les masques de circonstances, la déception se lisait en grandes lettres sur le visage des participants venus demander au Ministre de l’Intérieur de préciser sa stratégie sur le dossier cannabis.
A l’initiative du député François-Michel Lambert, dans le cadre de la semaine de contrôle du gouvernement, Gérald Darmanin aurait dû, comme l’exige l’exercice, se présenter à 16h à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions de parlementaires de tous bords politiques.
C’est à 15h00, alors que la séance s’ouvre sur une table ronde composée de spécialistes et d’élus, que les participants apprendront que le Ministre de l’Intérieur a déclaré forfait.

Les absents n’ont jamais tort

En lieu et place du premier flic de France, c’est la secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement Sarah El Haïry qui s’est présentée pour répondre aux questions des 8 députés qui s’étaient déplacés pour l’occasion. Ces derniers ont vite compris qu’ils auraient mieux fait de rester chez eux tant les réponses fournies par madame El Haïry en disaient long sur l’importance qu’accorde le gouvernement à la pratique parlementaire.
Clairement hors-jeu sur le sujet, la secrétaire d’Etat aura essayé de noyer le poisson à grand coup de langue de bois : l’audition dure une heure et les questions comme les réponses sont limitées à 2 minutes.
Deux minutes de trop semble-t-il pour Sarah El Haïry qui aura nourri le débat d’approximations, contre-vérités et chiffres erronés.

Ne demandez pas le programme

Pour la secrétaire d’Etat qui tentera en préambule de minimiser l’importance du sujet, il n’y aurait en France qu’1,5 million de citoyens qui auraient essayé le cannabis. Ce chiffre est en fait de 18 millions selon le dernier rapport de l’OFDT.
A l’heure de la répression tout azimuts, madame El Haïry n’aura eu de cesse d’affirmer que la politique du gouvernement est axée sur la prévention, arguant sans sourciller que « nous menons la même politique en matière de prévention que le Québec »… où le cannabis est légalisé depuis 2018.
Autre scoop, la doublure cascade de Gérald Darmanin affirme qu’en France “la consommation de cannabis est en baisse depuis les années 80“.
Or, depuis 1980, elle a doublé dans l’Hexagone.

Cette même consommation serait aussi responsable de 500 morts par an sur les routes, un chiffre déjà avancé plusieurs fois par le grand absent du jour, et que nos confrères de Newsweed avaient pris le soin de nuancer.
Sur le retard pris dans l’expérimentation du cannabis thérapeutique:  « c’est à cause de la crise sanitaire que nous n’avons pas pu avancer » justifiera la secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement auprès du Ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports.
En Allemagne, le nombre de patients et la quantité de cannabis prescrite a doublé entre 2020 et 2021. Durant la même période, l’Italie a vu sa consommation de cannabis à visée médicale grimper de 30% en 2020 , et à peu près autant en 2021.
Enfin, sur le sujet CBD et l’interdiction de vente et possession de fleurs imposée depuis le 31 décembre, nous apprendrons qu’elle est en partie due au fait que « fumer du CBD, c’est aussi mauvais que la cigarette ».
Les amateurs de tabac n’ont qu’à bien se tenir.

Yann Bisiou, “le marché du cannabis se fera aux dépens de ceux de l’alcool, du tabac et des médicaments”

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Figure emblématique de la légalisation en France, Yann Bisiou est au cannabis ce que Greta Thundberg est à l’écologie : un obstiné de la cause verte. Nous l’avons rencontré pour une interview sans masque et sans filtre.

Quel bilan tirer de la politique française sur le cannabis?
Ces deux dernières années, la France a fait des progrès considérables en matière de légalisation du cannabis et de son usage. Hélas, depuis six mois, nous assistons à un saisissant retour de la guerre contre la drogue et de la prohibition dans ses aspects les plus néfastes. Rappelons que la Loi du 31 décembre 1970, qui pénalise l’usage du cannabis, fut défendue comme un moyen d’incitation aux soins (gratuits) répondant à des enjeux de santé publique.

Que pensez-vous de l’amende délictuelle à 200 euros pour les consommateurs de cannabis ?
C’est une catastrophe. Ou plutôt une catastrophe annoncée: nous savions dès le début que l’amande serait un échec dans la mesure ou elle ne permettrait pas de verbaliser plus de 300 000 contrevenants par an.
300.000 verbalisations en 9 mois sur 135 millions de consommations annuel et 900 000 usagers quotidiens… c’est dérisoire. Par ailleurs, l’amende délictuelle forfaitaire annihile toutes velléités de santé publique puisqu’elle ne permet plus de suivi médical gratuit pour les usagers. Un doux mélange entre idéologie et déni de réalité.

Yann Bisiou, France, cannabis, weed, légalisation,
“Avec la radicalisation du discours politique il faudra être particulièrement vigilant, attentif et aidant envers ceux qui auront le courage de continuer le combat avec un discours raisonnable” Yann Bisiou.

Qui sont les détracteurs de la légalisation en France et quels sont leurs arguments?
Depuis deux ans les efforts pour aborder intelligemment la question de la légalisation étaient trans-partisans et semblaient mettre la droite et la gauche d’accord. Mais le Ministre de l’Intérieur s’est approprié le sujet et en a fait le fer de lance d’un discours ultra-répressif et simpliste : “la drogue s’est mal donc je l’interdis, même si la politique de prohibition est un échec à tous les niveaux”. De fait, on creuse le sillon. On sent la volonté du gouvernement de se rapprocher d’un électorat de droite plus ou moins radicale à l’approche des élections, mais aussi de plaire au lobbies Big Pharma et alcools qui voient l’arrivée du cannabis d’un très mauvais œil. La filière du chanvre est désorganisée et ne porte pas de message unique. A ce titre elle n’est pas encore de taille face aux géants de l’alcool et du médicament.

“Le lobby Big Pharma voit d’un très mauvais oeil l’arrivé du cannabis”

L’argument économique ne peut-il pas séduire la droite ?
C’est un argument à double tranchant: même s’il est réel, le marché du cannabis se fera aux dépens de ceux de l’alcool, du tabac et des médicaments, qui rapportent énormément à l’État. C’est un calcul intéressé. Quant à l’aspect politique de la question, il faut savoir que le débat n’a pas lieu sur un terrain factuel mais sur celui d’ idées préconçues.

La dette croissante,  la crise économique et sociale à venir ne vont-elles pas nous amener à un référendum sur la légalisation?
Je crois qu’un référendum est très peu envisageable à un an des présidentielles alors que les grands thèmes du débat sont déjà figés, entre autres sur la sécurité. Le gouvernement ne changera pas de discours aussi près des présidentielles. Si la question du cannabis est abordée, elle le sera sous le prisme de la sécurité et de la répression.

Qui aurait dans le paysage politique actuel, le courage ou l’intérêt de défendre la légalisation du cannabis ?
Presque toute la gauche s’est exprimée sur le sujet. De manière générale les voix progressistes sont très favorables à la légalisation. A ces dernières, il faudra ajouter quelques voix de centre-droit et de droite. Mais à l’aube des présidentielles, les voix favorables se tairont quand le discours de prohibition sera martelé comme marqueur de la droite dure.

“Le CBD aurait du être le pain béni (…) mais tout est fait
depuis 2018 pour étouffer économiquement la filière”

Le CBD, qui n’a pas d’effets psycho-actifs,  peut-il représenter une alternative viable à ce nouveau marché ?
Le CBD aurait du être le pain béni de la France. Mais tout a été fait depuis 2018 pour étouffer économiquement la filière en limitant les réseaux de distribution et en dissuadant les acteurs du marché d’investir. La commercialisation de fleurs sera interdite au profit de produits dérivés du CBD (crème, huile, etc). Alors que nous sommes un des premiers producteurs de chanvre au monde, nous allons devoir importer notre CBD!

Que peut-on espérer du débat à venir sur la légalisation?
Nous pouvons espérer que la filière du chanvre s’organise autour d’un même discours et d’une même stratégie, au lieu de se diviser comme ils le font aujourd’hui. Avec la radicalisation du discours politique il faudra être particulièrement vigilant, attentif et aidant envers ceux qui auront le courage de continuer le combat avec un discours raisonnable. Il ne nous reste plus qu’à espérer que les forces du progrès ne lâchent pas l’affaire !

Interview réalisée en juin 2021

Les pépites du Jura

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Chaque semaine, je vous propose de découvrir un alcool qui sent bon la nature et le soleil, à l’image d’une belle weed qui nous offre le meilleur de la terre. Aujourd’hui, le Jura et ses vins naturels sont à l’honneur.

Lundi 8 novembre dernier avait lieu à Paris le salon « Le Nez dans le Vert », organisé par l’association du même nom, qui regroupe la plupart des vignerons nature du Jura.
Ce rendez-vous très attendu après une longue absence est aussi pour moi l’occasion de vous parler un peu de ces pépites qui s’arrachent à l’exportation mais restent encore méconnues en France.

“Le Nez dans le Vert”, le joyeux rendez-vous du bon jaja jurassien.

En effet pour beaucoup le Jura est synonyme de vin jaune, ce qui est très réducteur, d’autant plus que le vin jaune est une spécialité qui peut être assez clivante.
Les vins oxydatifs en général ont leurs fans, dont je fais partie mais restent des vins assez spéciaux.

Parmi les vins du Jura on trouve des rouges très intéressants, issus des cépages pinot noir, trousseau et poulsard (ces deux derniers étant des cépages autochtones du Jura).
Ce sont des rouges très fruités, peu taniques, et d’une grande fraîcheur.
Lorsqu’on ouvre une bouteille de rouge du Jura, elle ne dure pas longtemps, tant ce vin séduit par ses arômes de fruits rouges frais et d’épices délicates.

Le poulsard avec sa couleur très claire pourrait passer pour un rosé mais les parfums très distincts de ce vin très délicat le placent dans une catégorie à part.
On pourrait classer les rouges du Jura comme des vins d’été, mais c’est dommage car ils sont bons à boire toute l’année, pour un apéro ou un repas léger.

Du côté des blancs, les principaux cépages cultivés sont le chardonnay et le savagnin.
Le chardonnay du Jura est assez différent de celui cultivé en Bourgogne ; l’arôme est très floral, avec des notes de miel et fruits secs, et les chardonnay du Jura sont  des vins d’une grande vivacité.

Savagnin: arômes de noix, bouche puissante, notes de curry et une touche “beurrée” en finale.

Le savagnin, cépage originaire d’Autriche devenu emblématique du Jura, donne des vins très typés, qui peuvent être oxydatifs (des vins non ouillés, c’est-à-dire qu’on laisse le fût ouvert, ce qui provoque une évaporation et la formation d’un voile à la surface du vin).
Il est reconnaissable à son arôme de noix, une bouche puissante aux notes de curry et une texture très ronde avec une touche beurrée en finale. Les vins issus du savagnin ont un grand potentiel de vieillissement. Il peut aussi être assemblé avec un chardonnay.

Jura on the rocks

Etant la plus petite région viticole de France, privilégiant encore les méthodes de culture ancestrales, le Jura a un niveau de qualité très élevé.
Malgré la flambée des prix des vins jurassiens au cours des 15 dernières années, de jeunes vignerons viennent encore s’y installer, attirés par ces vins hors normes et héritiers d’une longue tradition.

Ainsi parmi les valeurs sûres de la région comme Overnoy-Houillon, Tissot, Pignier, l’Octavin ou Bornard, la jeune génération représentée par Valentin Morel (« Les Pieds sur Terre ») et le plus récent domaine, Novice, forgent déjà les futurs vins légendaires du Jura.

J’ai pu goûter chez Valentin Morel un vin étonnant et délicieux issu de 4 cépages résistants (ne nécessitant aucun traitement, même naturel), intitulé « Hommage à la Canaille ».
Chez Novice, le domaine d’Yves et Christelle Roy, installés depuis 2 ans, j’ai apprécié un vin de macération magnifique, « Jaja, à l’Envers à l’Endroit ».

La plupart des vins du Jura restent difficiles à se procurer tant la demande est grande, aussi si vous trouvez chez un caviste des bouteilles de l’un de ces vignerons, n’hésitez pas. Bon armistice, bon week end  et à la semaine prochaine!

Le 11ème Cannafest de Prague ouvre ses portes ce week-end

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Incontournable rendez-vous des professionnels du cannabis et du CBD depuis 2009, le Cannafest s’apprête à souffler sa 11ème bougie. Le Salon International du Cannabis et des Herbes Médicinales se tiendra cette année au PVA Expo de Prague, du 5 au 7 novembre 2021.

40 000 visiteurs attendus, 295 exposants, 27 pays représentés sur 18 000 m2 (auxquels il conviendra d’ajouter 5000m2 d’espace extérieur), voici les chiffres vertigineux de la 11 ème édition du Cannafest.
Résolument premium et high-tech, le Cannafest est l’évènement phare du cannabis-business en Europe.
Sous les vastes voutes du PVA Expo center, les stands de marques commercialisant huiles, cosmétiques, graines, bongs, matériel de culture ou vaporisateurs premiums se sont de nouveau donnés rendez-vous pour trois jours de foire, et souvent aux deux sens du terme une fois la nuit tombée.

Le militantisme pro-légalisation devrait aussi faire parti de ce 11ème opus: l’année dernière, les organisateurs avaient pris soin d’inviter une quarantaine de producteurs (qui sont venus avec une partie de leur récolte), des ONG, des spécialistes de la culture de weed (qui sont aussi venu avec un partie de leur récolte) et avait même mis à disposition une « salle récréative » entièrement dédiée à la consommation de toutes les weeds (la consommation de cannabis est dépénalisée dans la République Tchèque).

Dans un soucis de ne pas verser dans l’incitation, la parole avait été donnée aux partisans de tous bords: associations de promotion du cannabis comme associations préventives.

Une belle occasion de faire le plein de CBD, de gadgets ou d’essayer des vêtements en chanvre entre deux collations… au chanvre.
Les entreprises et partenaires de Cannafest 2021 proposeront durant trois jours des conférences gratuites portant sur leur activité.
La précédente édition avait attiré 31 228 visiteurs.

 

 

Informations et réservations pour le Cannafest 2021 en cliquant sur ce lien

 

Savez-vous ce qu’il y a (vraiment) dans votre weed?

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Alors que le marché du cannabis légal se développe aux Etats-Unis, la nécessité d’un label qualité garantissant au consommateur un produit sain et sans risque se pose comme une obligation incontournable pour producteurs et distributeurs. Pionniers dans l’audit qualité de la weed, Floride ACS Laboratory propose un spectre d’analyse complet qui pourrait bien servir de référence à ce marché estimé à 65 milliards de dollar en 2022.

Lorsque la Californie a légalisé ce cannabis que l’on dit récréatif, la plupart des consommateurs s’attendaient à pouvoir profiter d’une weed saine, voir bio, mais en  tous cas sans autre danger que celui de trop planer.
Las! Ce qu’ils ont trouvé chez le dispensaire, c’est une weed qui à 85% était couverte de pesticides.
Pire encore, d’après une étude menée par Steep Hill Labs, Inc pour Green Entrepreneur, 65% des échantillons soumis à leur laboratoire contenaient du myclobutanil, un pesticide qui, lorsqu’il est fumé ou vaporisé, est converti en cyanure d’hydrogène.

Cyanure d’hydrogène

Comme son nom l’indique ou le laisse supposer, le produit chimique est extrêmement toxique. C’est exactement ce genre de mauvaise surprise qui souligne l’importance d’imposer des règles et des normes, afin de garantir aux acheteurs un produit sain, que ce soit à des fins médicales ou récréatives.
Alors que le cannabis fait des petits pas vers la légalisation fédérale, les marques de cannabis et les consommateurs ont plus que jamais besoin de faire confiance aux réseaux légaux de distribution.
A cette problématique, le laboratoire d’essais de Floride ACS Laboratory propose des solutions. En plus du certificat d’analyse standard obligatoire, l’équipe  de Floride ACS Lab. travaille à l’élaboration d’un label qualité pour la weed. Bien qu’il soit encore en développement, cette certification pourrait bien servir de standard et repère pour les distributeurs et consommateurs.

Pollution aux Hydrocarbures

Gagner la confiance du consommateur, c’est la mission que s’est donnée ACS. l’entreprise d’audit chimique a déjà été certifiée  “Emerald” 21 fois (Emerald est une certification interlaboratoires et un test de compétence décerné deux fois par an et un indicateur de qualité reconnu aux États-Unis. Ils sont également agréés CLIA, ce qui leur permet de mener des essais sur l’homme et d’effectuer des études pharmacocinétiques.
Alors que de nombreux laboratoires testent les cannabinoïdes les plus courants (THC, CBD, CBG, CBN…), l’ACS teste plusieurs composés uniques. Il s’agit de l’un des rares laboratoires à proposer des tests pour le Delta 8 THCV, l’EXO-THC (présent dans le THC synthétique), les flavonoïdes et les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP). Cette dernière catégorie est particulièrement importante puisque les  HAP sont des produits chimiques formés à partir de la combustion du bois ou d’autres matériaux comme les ordures, le pétrole ou le charbon.

La confiance du consommateur en jeu

La Californie, le Colorado, l’Oregon et plusieurs autres États ont lutté cette année contre des incendies de forêt records. Résultat: l’air est hautement pollué aux  particules d’HAP. Celles-ci peuvent facilement s’infiltrer dans l’eau, le sol ou les nutriments et sont extrêmement dangereux pour l’homme. Hors, il n’y a actuellement, aucun test obligatoire pour les cancérogènes de type HAP.
Pour assurer la sécurité des consommateurs et maintenir la réputation de leurs clients, ACS ont offert un test HAP gratuit avec un panel complet aux cultivateurs de la côte oust (Californie et Oregon) pendant tout le mois de novembre dernier, après les grands feux. Un engagement en faveur de la sécurité et du bien-être qui contribue à donner à cette industrie florissante la crédibilité dont elle souffre toujours.

Vers un label qualité commun

Si aujourd’hui, les cannabis-aficionados achètent des produits bien plus surs et sains qu’ il y a à peine quelques années, c’est  grâce à une surveillance réglementaire et ce genre de techniques d’audit qualité. Comme pour toute industrie naissante, il faudra du temps et de la recherche pour créer des protocoles de sécurité pérennes. Les pesticides en sont un excellent exemple. Testés comme étant sans danger dans l’alimentaire, ils se sont révélés êtres ultra-toxiques quand inhalés.
La réhabilitation du cannabis ne se fera pas sans que tous les acteurs se plient aux mêmes contraintes qui pèsent sur l’industrie agro-alimentaire ou pharmaceutique. C’est en tous cas dans le plus grand intérêt des producteurs et des consommateurs.

Légalisation: la lettre ouverte de François-Michel Lambert

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Alors que l’exécutif continue de traquer les consommateurs d’herbe à coup d’amendes délictuelles, il souffle comme un vent de ras-le-bol chez les politiques français quant à la position rigide et sécuritaire adoptée par le gouvernement sur la question cannabis. Au lendemain de la rentrée parlementaire, c’est le député écologique François-Michel Lambert qui ouvre le bal avec une lettre ouverte que Zeweed relaie ici.

Gardanne, le 19 août,

A Marseille, cette nuit, un adolescent de 14 ans a été tué dans ce qui semble être un règlement de compte dans la guerre que se livre les gangs tenant les réseaux mafieux de distribution de cannabis.
Depuis le début de l’année on ne compte plus les victimes des violences dues à la prohibition très dure de la consommation de cannabis.
Gérald Darmanin et le gouvernement sont entrés dans une logique d’affrontement et de durcissement, une politique de harcèlement et de chiffres. Avec aucun résultat probant, chaque point de deal démantelé est reconstitué dans les heures qui suivent. Les réseaux qui tombent sont repris par d’autres. Le nombre de consommateur est toujours aussi élevé, près de 1 Français sur 3 a consommé ou consommera du cannabis.

La prohibition du cannabis, c’est le laxisme et des morts. C’est un fait. Tous les pays qui ont légalisé ont obtenu des résultats probants en matière de sécurité publique. Aucun n’envisage de revenir sur ce choix. L’ensemble des pays européens qui entourent la France sont sur la voie de la légalisation, la Suisse et le Luxembourg compris. C’est en ce sens que j’ai mis au débat une proposition de loi pour la légalisation encadrée du cannabis, par un monopole d’Etat. La Mission d’Information sur le Cannabis, à laquelle j’appartiens, a validé un rapport recommandant cette légalisation encadrée. Chaque jour de retard ce sont des morts supplémentaires. Nous avons obligation à tarir les trafics par la légalisation, pour redonner la paix à ces quartiers, pour ne pas connaître d’autres drames comme celui de cette nuit.

François-Michel Lambert

 

La proposition de projet de loi sur la  légalisation du cannabis de François-Michel Lambert sur ce lien

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