Vaporisateurs, santé, CBD

Vaporisateurs : fumer sans se fumer

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Nouvel allié des consommateurs de CBD, de cannabis thérapeutique et de tabac, le vaporisateur réduit les risques multiples liés à la combustion tout en préservant la qualité des terpènes et autres agents actifs. ZEWEED a demandé à un praticien spécialiste de faire le point sur cette séduisante alternative.

En matière de réduction des risques pour les fumeurs d’herbes en tout genre, que l’on parle de tabac, de CBD ou de cannabis, la vape s’est imposée comme la plus saine des alternatives, patch exclu. Problème des vapoteurs : les terpènes passent tous à la trappe, laissant l’usager avec une belle fumée en bouche, mais aucun goût réel de la plante. Les vaporisateurs, eux, offrent une fumée riche de saveurs tout en préservant nos poumons des dangers de la combustion.

Fumée sans feu

Que cela concerne le CBD ou le cannabis thérapeutique, les vaporisateurs présentent l’avantage énorme d’éviter d’inhaler les produits cancérogènes liés la combustion. Les effets nocifs inhérents à la combustion seraient ainsi réduits de 95 % en passant à la vaporisation. Adieu goudron, ammoniac, monoxyde de carbone, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)… Pour le professeur Jean-Michel Delile*, “la vaporisation est donc un levier non négligeable pour diminuer les cancers, les AVC, le risque d’impuissance et le tabagisme passif. De ce fait, c’est un double argument en faveur de la vaporisation : c’est intéressant immédiate- ment car cela permet de moins mettre sa santé en danger, et c’est par ailleurs un bon moyen de diminuer la consommation de tabac fumé. La vaporisation est de toute façon un excellent outil de réduction des risques car elle gomme l’essentiel de la toxicité liée à la combustion”.

Principes actifs conservés

La biodisponibilité des principes actifs du CBD varie beaucoup selon les techniques de prise. La vaporisation permet une meilleure absorption du CBD que lorsque fumé. Tandis que 80 % des principes actifs sont disponibles par vaporisation, ce taux chute à 20 % par combustion. En effet, la majeure partie des cannabinoïdes est détruite par le processus de combustion. L’efficacité des vaporisateurs est de ce fait indiscutable puisque la vapeur induite conserve tous les bienfaits des cannabinoïdes, sans créer les multiples toxines liées au processus de combustion. Qui dit meilleure efficacité dit moindre consommation de CBD pour les mêmes effets, donc économies non négligeables à la clé. À noter également que la vaporisation conserve les terpènes lors du processus, ce qui n’est pas le cas avec la combustion qui les brûle. Enfin, la vaporisation libère quasi instantanément l’effet des cannabinoïdes, ce qui permet de pouvoir aisément réguler sa consommation par rapport aux effets escomptés.

Mise en garde pour le tabac

Cependant, si la vaporisation est plus que recommandable en ce qui concerne le CBD et le cannabis thérapeutique, le bilan est plus nuancé pour le tabac : “Si la diminution des produits toxiques liés à la combustion du tabac est un aspect positif, certaines toxines pré- sentes dans le tabac continuent à passer, même à basse température.” C’est d’ailleurs l’industrie du tabac qui en fait la promotion. C’est le cas du dispositif IQOS développé par Philip Morris. Le géant du tabac avance que c’est un outil sans danger qui peut aider les gens à décrocher de la cigarette alors que rien ne le prouve. Il est d’ailleurs établi que pour compenser la baisse des ventes du tabac fumé dans les pays développés, les industriels ont développé ce type de dispositif afin de ne pas être marginalisés par le vapotage. “Selon l’OMS, il n’est pas établi que cela soit un outil de réduction des risques. Certaines toxines seraient même présentes à des niveaux plus élevés dans les aérosols que dans la fumée de cigarette classique. Il y a donc du pour et du contre.

En l’état actuel des choses et des connaissances, il convient donc de rester prudent en attendant d’avoir des données plus fiables. D’ailleurs, si Bertrand Dautzenberg, éminent professeur en pneumologie, est à fond pour le vapotage (la e-cigarette), il est hostile aux vaporisateurs de tabac. On voit que ce n’est pas utilisé par les usagers comme un dispositif d’aide à la réduction de la consommation de tabac, voire au sevrage tabagique”, ajoute Jean-Michel Delile. La nocivité au plan chimique n’est pas écartée à moyen et long termes et cela revient à entretenir le cycle addictif.
Enfin, les dispositifs comme IQOS, bien qu’interdits aux mineurs, peuvent être une forme d’entrée dans la consommation de tabac, alerte le président de Fédération Addiction.
Quelles que soient les alternatives à la cigarette, il n’y a pas de fumée sans feu sans sur la santé…

*Le docteur Jean-Michel Delile est psychiatre et président de la Fédération Addiction www.federationaddiction.fr

 

 

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Journaliste, peintre et musicien, Kira Moon est un homme curieux de toutes choses. Un penchant pour la découverte qui l'a emmené à travailler à Los Angeles et Londres. Revenu en France, l'oiseau à plumes bien trempées s'est posé sur la branche Zeweed en 2018. Il en est aujourd'hui le rédacteur en chef.

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