Alexis Lemoine

Journaliste, peintre et musicien, Kira Moon est un homme curieux de toutes choses. Un penchant pour la découverte qui l'a emmené à travailler à Los Angeles et Londres. Revenu en France, l'oiseau à plumes bien trempées s'est posé sur la branche Zeweed en 2018. Il en est aujourd'hui le rédacteur en chef.

La Thaïlande s’apprête à encadrer plus sévèrement la culture et la vente de cannabis

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18 mois après avoir dépénalisé le cannabis et fait du Royaume un eldorado de l’or vert, le gouvernement thaïlandais annonce son intention d’encadrer plus strictement la filière, avec un projet de loi visant notamment à prévenir l’usage abusif de la plante.

La dernière version du projet de loi sur l’encadrement de la culture et la vente de cannabis en Thaïlande, confrontée à plusieurs obstacles parlementaires avant les élections législatives de mai, a été réécrite de manière significative.
Cette révision intervient en réponse aux inquiétudes croissante de la population et des pouvoirs publiques sur l’usage débridé cannabis dans le pays.

Dans un récent communiqué, le ministre thaïlandais de la santé Cholnan Srikaew annonçait ainsi une séries de mesures restrictives et mettait en garde la population sur les risque de dépendances liées à la consommation de l’herbe magique. Pour autant, Srikaew n’a pas annoncé quelque intention d’interdire complètement l’usage récréatif de la Ganja.

Un vote crucial du Parlement attendu mi-décembre

Les amendements sur la législation en vigueur incluraient des mesures visant à mieux définir le cadre entourant l’utilisation de la weed à usage adulte, une nouvelle réglementation sur la culture du cannabis ainsi que la mise en place de sanctions pénales plus conséquentes en cas d’infraction des sanctions pénales.

Cette révision du projet de loi fait aussi suite à l’annonce par le Premier ministre thaïlandais Srettha Thavisin de limiter l’usage du cannabis à des fins médicales. L’annonce avait crée l’émoi dans le pays, après l’ouverture de milliers de coffee shops et dispensaires qui font de la filière une très florissante industrie, créatrice de centaines de milliers d’emplois.

Des milliers d’entreprises et emplois en jeu

A la suite du retrait du cannabis de la liste des stupéfiants en juin 2022, une flou juridique avait conduit à une explosion du nombre d’échoppes faisant commerce de l’herbe dans le pays, et dont le nombre est estimé à 6000.

Avant les élections qui se sont tenues le 14 mai, le parti conservateur Pheu Thai avait mené une virulente campagne antidrogue, s’engageant à reclasser le cannabis comme substance prohibée.

Le projet de loi fera l’objet d’un examen plus approfondi dans les semaines à venir après consultation par le gouvernement des parties prenantes, avant de finaliser le texte pour le soumettre au vote du Parlement courant décembre.

ZEWEED IS IN THE HOUSE, 21 titres piochés maison pour danser jusqu’au printemps

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Alors que les températures chutent et que le parapluie est devenu le meilleur ami de l’homme, la 6ème compile ZEWEED arrive sur les plateformes pour vous réchauffer le corps et le cortex.
ZEWEED IS IN THE HOUSE, la playliste indispensable pour sécher la grisaille en se déhanchant les fesses aux beats de :  Captain Mustache, Orsso, Yeahman, Akio Nagase, Bart & Baker & many more…

Bonne écoute!

ZEWEED IS IN THE HOUSE est disponible sur les plateformes Deezer, Spotify, Apple Music, ITunes, Youtube Music, Tidal, Amazon Music, Napster et Qobuz en cliquant ici.

 

Snoop Dogg enflamme la toile et enfume les rédactions en annonçant qu’il arrête les joints

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Jeudi 16 novembre, Snoop Dogg créait la surprise en postant sur Instagram une photo de lui mains jointes accompagnée d’un surprenant message laissant entendre qu’il arrêtait de fumer des joints . Pourquoi Snoop a-t-il arrêté la smoke ? Nos théories…fumeuses ou pas.

“Après beaucoup de considération et de discussions avec ma famille, j’ai décidé d’arrêter de fumer. Respectez ma vie privée dans ce moment s’il vous plaît”. Posté hier jeudi 16 novembre sur son compte Instagram et sur X (Ex-Twitter) le message du Dogg, incrusté sur une photographie de lui le montrant les mains jointes, annonce que le rappeur Californien a décidé d’arrêter de fumer du cannabis. Mauvaise pioche pour son rouleur de joints attitréOn aurait pu croire à un poisson d’avril antidaté, sauf que le lendemain, le rappeur au flegme légendaire en rajoute une couche.  sur Insta, Snoop poste un selfie flanqué du même message (en plus court) :  “Respectez ma vie privée “.

Qu’en déduire?
Que Snoop arrête (momentanément)  de consommer du cannabis?
Possible : il l’a déjà fait à plusieurs reprises et s’en était ouvert il y a 7 ans dans le show télé Kocktails with Khloe Kardashian. Oui, le smoker le plus célèbre de la West Coast a arrêté la ganja à chaque fois qu’il a coaché les jeunes de la Snoop Youth Football League, une ligue de football américain qu’il a créée.
Et j’ai dû me contrôler. J’ai arrêté de fumer à partir de ce jour-là, pendant 180 jours d’affilée. Cela a fait de moi un meilleur entraîneur, une meilleure personne. Chaque année, lorsque j’entraîne les enfants au football, je ne fume pas. Ce qui fait que je le fais trois mois par an” précisait en 2016 l’artiste qui vient de fêter ses 52 ans.

Qu’il arrête de fumer mais se réserve le droit de vapoter?
La piste est séduisante alors que Snoop a conclu un partenariat avec Ispire et Hempacco pour le lancement en Amérique du Nord de “Dogg Lbs”, une ligne de vape-pen au THC. Et l’on sait le Dogg très bon publiciste et grand blagueur.

Qu’il arrête de fumer pour soigner ses poumons et se mettant aux space-cakes et edibles?
Très probable aussi alors qu’un récent post,  mis en ligne aujourd’hui à 19h00 (heure française) sur son compte Instagram, le montre en train de faire la promo de Goon with the Spoon, un livre de recettes de cuisine au cannabis.Alors que les fans sont en PLS et que les médias ne savent comment traiter l’info, ce qu’il faudra sans doute retenir de ce big buzz est que Snoop Dogg s’est offert un génial coup de pub qui aura enfumé plus d’une rédaction.

Le Portugal, 1er producteur-exportateur de cannabis thérapeutique en Europe

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Fort d’une législation permissive, d’un climat parfait et d’une main d’oeuvre à bas coût, le Portugal s’est vite placé comme le pays idéal pour qu’y croisse la florissante industrie du cannabis thérapeutique.

Le Portugal reste le mieux placé  au monde comme en Europe pour devenir un leader du cannabis thérapeutique, avec en novembre de cette année 42 entreprises titulaires de licences d’Infarmed IP  (le sésame indispensable pour produire et vendre du cannabis à visée médicale) et une croissance annuelle du secteur de 23,5%.
150 autres entreprises seraient rapidement éligibles à une licence Inframed IP entre fin 2023 et début 2024, ce qui ferait du pays un géant du cannabis thérapeutique dans les prochains trimestres.

Cette année, Infarmed a délivré 76 nouvelles autorisations de cultiver, fabriquer, importer, exporter et distribuer du cannabis, avec quelque 265  autres demandes en phase post-décision ou d’aptitude à l’inspection. Dans le détail:  98 demandes concernent la production du médicament vert, 38 son conditionnement alors que 115 start-up visent l’activité import/export et 14 sa distribution en gros.

5,4 tonnes de cannabis exportées

Actuellement, 24 entreprises disposent de licences Infarmed IP pour la culture, 15 pour la fabrication et la préparation de substances et préparations, 12 pour le commerce de gros.
32 sociétés disposent de licences import/export et 17 d’entre elles sont déjà certifiées EU-GMP (Good Manufacturing Practices).

Le Portugal a exporté plus de 5,4 tonnes de cannabis jusqu’en août 2023, principalement vers l’Allemagne, la Pologne et l’Australie. En revanche les praticiens restent frileux quand à la prescription de l’herbe thérapeutique avec seulement 524 traitements prescrits en 2022 de la seule substance disponible pour les patients portugais : Tilray Flor Séca, une préparation des fleurs aux 18 % de THC.

Arrivée de nouveaux géants verts

En 2023, pas moins de 5 géants du cannabis thérapeutiques ont obtenus une licence de production/distribution de cannabis médicinal au Portugal : Sun Light Greens, Belvedere Pharma, GBE Pharma, Canneurox Portugal (ou Avextra) et Schroll Flavours figurent désormais également sur les listes de culture.

En ce qui concerne la fabrication/conditionnement, l’entrée dans ce domaine spécifique de Somaí, Sociedade Agrícola Monte das Barrocas, Lda. (qui était déjà cultivée en 2022), se démarque Bluestabil, Blossom Genetics, ISQ – Instituto de Soldadura. et Qualité et Technophage.

Dans le commerce de gros/la distribution, Jazz Pharmaceuticals France – Sucursal em Portugal, Alliance Healthcare et Galaxiavertical sont entrés dans le jeu.

L’importation et l’exportation restent les secteurs dans lesquels le plus grand nombre d’entreprises détenaient une licence. Cette année, Blossom Genetics, Canneurox Portugal (Avextra), Somaí, Sun Light Greens, Belvedere Pharma, GBE Pharma, Schroll Flavors, Galaxiavertical et Jazz Pharmaceuticals France – Branche au Portugal ont participé.

Qu’il semble lointain, ce récent passé où Tilray faisait figure de pionnier en s’installant dans le pays de José Saramago.

Le gouvernement dépose un amendement qui légaliserait le cannabis thérapeutique début 2025

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Alors que les députés se penchent aujourd’hui sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) et que de nombreux observateurs pensaient le cannabis thérapeutique en passe d’être enterré puisque ne figurant pas au PLFSS, le gouvernement crée la surprise en déposant un amendement qui légaliserait le cannabis à visée médicale en France en 2025.

Le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) doit être examiné ce jour à l’Assemblée nationale. Un texte particulièrement scruté alors que les dépenses de santé accusent 9 milliards de déficit en 2023, avec une projection chiffrant ce déficit à 18 milliards en 2027.

Dans le cadre de l’examen et du vote du PLFSS, le gouvernement a crée la surprise en déposant au dernier moment un amendement qui confèrerait un “statut temporaire” aux médicaments à base de cannabis début 2025. Ce “statut temporaire” se veut une transition progressiste à l’expérimentation du cannabis à visée médicale (lancée en mars 2021 et qui doit prendre fin le 26 mars prochain) qui permettrait à de nombreux patients en souffrance d’avoir accès à des traitements à base de cannabis.

Autorisation de 5 ans renouvelable à partir de 2025

Les différentes spécialité à base de cannabis (huiles, gélules et préparations pour vaporisateurs, les fleurs à l’état brut n’étant pas incluses à ce jour) seront soumis à une autorisation temporaire délivrée par l’ANSM pour une durée de 5 ans renouvelable.

De façon pratique, si cet amendement venait à être adopté par les députés, les médicaments verts  seraient soumis à une première ordonnance délivré en hôpital par un spécialiste, puis renouvelable tous les 28 jours dans les pharmacies habilitées.

300.000 patients pourraient être concernés par un traitement à base de cannabis

Le prix des spécialités sera déterminé en fonction de leurs composition et alignés sur les tarifs pratiqués par les pays de la Communauté Européenne ayant légalisé l’usage du cannabis à visée médicale. Quant aux modalités de remboursement par l’assurance maladie, elles seront fixées par arrêté avant 2025;

Actuellement, 2.800 personnes font partie de l’expérimentation mais selon les associations spécialisés et acteurs de la filière française, près de 300.000 patients pourraient avoir accès au cannabis thérapeutique.

Etude : les consommateurs de cannabis sont plus résistants face au Covid que le reste de la population

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Selon une récente étude à grande échelle, les consommateurs de cannabis seraient plus résistants au Covid que le reste de la population.

Les fumeurs de cannabis affichent des taux de guérison face au Covid-19 supérieurs par rapport au reste de la population » rapportent les auteurs de l’étude  menée auprès de 320 000 sujets et rendue publique le 11 octobre lors de la réunion annuelle de l’American College of Chest Physicians (CHEST)à Honolulu, précisant que « L’effet bénéfique de la consommation de cannabis peut être attribué à son potentiel à inhiber l’entrée du virus dans les cellules et à empêcher la libération de cytokines pro-inflammatoires, atténuant ainsi le syndrome de libération des cytokines. »

Pour arriver à ces conclusions, une équipe de chercheurs a analysé les données de 322 214 patients du National Inpatient Sample (INS) une base de données du gouvernement américain qui quantifie les données issues de chaque hôpital US. Les patients âgés de moins de 18 ans ou pour lesquels des informations manquaient dans la base de données ont été exclus de l’étude. Parmi les patients de l’échantillon, 2 603 (moins de 1 %) ont déclaré consommer du cannabis.

322 214 sujets et 2 603 consommateurs de cannabis passés au crible des statistiques

Les patients de l’échantillon ont été divisés en deux groupes en fonction de leur consommation. Les données de l’échantillon ont ensuite été utilisées « pour faire correspondre les consommateurs de cannabis aux non-utilisateurs en fonction de leur âge, race, sexe et  comorbidités, y compris les maladies pulmonaires chroniques ».

En comparant les consommateurs de cannabis aux non-consommateurs, les chercheurs ont déterminé que les consommateurs de cannabis « étaient plus jeunes et avaient une prévalence de tabagisme plus élevée ». Parmi les patients qui ne consommaient pas de cannabis, « d’autres comorbidités, notamment l’apnée obstructive du sommeil, l’obésité, l’hypertension et le diabète sucré, étaient plus répandues ».

Une gravité moindre du COVID-19 ”

L’analyse des  données recueilles a démontré que les consommateurs de cannabis avaient un taux de mortalité significativement inférieur à celui des non-consommateurs (2,9 % contre 13,5 %) et présentaient également des taux significativement plus faibles de complications associées au Covid-19 ( intubation, insuffisance respiratoire aiguë ou encore défaillance multiviscérale).

Jusqu’à présent, les recherches sur les associations possibles entre le cannabis et le Covid-19 étaient limitées, à l’exception d’une étude de 2022 révélant que parmi les patients hospitalisés, les consommateurs de cannabis présentaient « une gravité moindre du COVID-19 » et « des résultats de santé nettement meilleurs ». Une autre étude menée la même année a révélé que la consommation de cannabis était associée à un risque plus faible de contracter le Covid-19, mais que la consommation de cannabis était également liée à des infections plus graves.

 “Des résultats de santé nettement meilleurs”

La diminution significative de la mortalité et des complications justifie une enquête plus approfondie sur l’association entre la consommation de cannabis et le COVID-19″ ont conclu les chercheurs, précisant que “Notre étude met en évidence un sujet de recherche future pour des essais à plus grande échelle, en particulier compte tenu de l’usage généralisé du cannabis”.
Un argument de plus pour la légalisation du cannabis et ces insoupçonnées vertus thérapeutiques?

 

Ganja in India: entre illégalité et sacré.

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Longtemps loué comme plante divine dans les textes anciens, le cannabis est depuis 1985 illégal en Inde. Une très relative prohibition puisque le haschich et la Ganja y sont toujours largement produits et consommés. A quand la (re)légalisation du sacré ?

C’est sur les contreforts de l’Himalaya que pousse un cannabis Indica qui produit un des haschich les plus prisé au monde : le Charas.
Longtemps vénéré avant d’être produit illégalement, ce cannabis made in India y est cultivé en abondance et trouve des consommateurs de tout âge et caste dans une société pourtant considérée comme peu souple.
Selon une étude menée par ABCD, pour Seedo, New Delhi, la capitale, se hisserait  -en nombre d’enthousiastes de la fumette-  au deuxième rang des villes les plus consommatrices de ganja du globe. Mumbai, la capitale financière, ne fait pas exception à la conso’ d’herbe puisqu’elle se place à la 6ème position des 120 villes les plus amateur de marijuana de la planète.

Plante bénite

Un penchant cannabique qui n’a rien de surprenant tant la large consommation de weed dans l’ancienne colonie britannique ne peut être isolée de la longue histoire du pays au 330 millions de divinités, avec une consommation de la belle plante qui remonte au moins  à 2000 avant JC.
Soit bien avant les élucubrations fumantes des communautés 60’s de Goa.
Le quatrième Veda de l’hindouisme appelé Atharva Veda parle ainsi du cannabis comme «l’une des cinq plantes les plus sacrées».
Quand au dieu porte-bonheur  Shiva, il aurait abonnement consommé l’herbe magique.

Shiva et Parvati préparant un Bhang

Le même  Shiva qui est souvent représenté avec un chillum (pipe indienne traditionnelle en argile).

Homme fumant le shilom

Le Bhang, boisson planante composée de feuilles de cannabis et de lait est aussi mentionné nombre de fois dans les textes religieux indiens. Inattendue intervention divine ou tolérance pragmatique? Toujours est-il qu’en vertu de la Convention unique sur les stupéfiants et de la loi sur les substances psychotropes 1985, le Bhang n’est pas classé comme stupéfiant dans le pays. Il est donc possible, légal et culturellement très correct de s’envoyer un space-cake liquide en Inde.

Outre le contexte religieux, le système de médecine indien, l’Ayurveda, est également connu pour largement avoir recours au cannabis comme ingrédient actif dans les préparations. Pas moins de 191 formulations et plus de 15 formes posologiques ont inclus la weed comme ingrédient premier pour traiter des problèmes allant de la constipation  à l’hypertension artérielle.
Médicalement, la consommation de cannabis est aussi recommandée par la médecine moderne pour traiter d’autre pathologies/conditions telles que les nausées et vomissements provoqués par les traitements chimiothérapiques, améliorer l’appétit des patients atteints du VIH / SIDA et réduire les  douleurs chroniques. La marijuana agit aussi en thymo-régulateur, son fonctionnement neurologique s’apparentant à celui d’un anxiolytique, sans addiction à la clef.

Herbe interdite

En vertu de la loi de 1985 sur les stupéfiants et les substances psychotropes (NDPS), le commerce et la consommation de résine de cannabis (charas) et de bourgeon (ganja) sont désormais illégaux et toute personne trouvée en possession de hasch ou d’herbe encoure  jusqu’à 20 ans d’emprisonnement. Cependant, l’illégalité du cannabis en Inde est des plus théoriques, comme le souligne le Rapport mondial sur les drogues 2019 publié par l’ONUDC, la section « stupéfiant » de L’ONU, qui nous apprend que plus de 3% de la population indienne âgée de 18 ans et plus et un peu moins de 1% de les adolescents âgés de 10 à 17 ans avaient consommé de la weed ou du hasch en 2018.
Bien qu’une certaine latitude en matière de tolérance  ait été accordée aux gouvernements régionaux pour fournir des licences permettant de cultiver du cannabis à des fins de recherche et à des fins médicales, seules quelques régions comme  l’Uttar Pradesh et l’Uttarakhand ont réellement reçus une licence de culture du chanvre.

Le marché indien du cannabis, entre ses débouchés et un terreau des plus favorables, attire les convoitises de multinationales autant qu’il anime la volonté de légalisation de plusieurs collectifs et ONG, organismes qui ont déposé des requêtes en justice demandant sa légalisation pure et simple. Les entrepreneurs et pétitionnaires en question affirmant non sans fondement que les bienfaits médicinaux du cannabis ont été reconnus dans le monde entier, et que l’Inde offre des conditions climatiques idéales pour que la plante y prolifère largement.
Selon un rapport de Grand View Research Inc., le marché mondial de la marijuana légale devrait atteindre 146,4 milliards de dollars d’ici la fin de 2025. Un marché sur lequel le second pays le plus peuplé au monde, qui fait face à un défi économique et sociale de taille, a tout intérêt à miser.

Bègles confirme sa volonté d’être la 1ère ville française à expérimenter la légalisation du cannabis

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Convaincu de la nécessité de faire évoluer le cadre législatif actuel, le maire écologiste de Bègles Clément Rossignol Puech poursuit sa volonté d’expérimenter une légalisation encadrée du cannabis dans la municipalité Girondine.

Après en avoir précisé les raisons et les contours lors d’un colloque rassemblant 200 personnes en juin dernier, le maire Clément Rossignol Puech a réuni vendredi 13 octobre un comité consultatif et un conseil scientifique afin de concevoir un cahier d’expérimentation.

Pour l’édile, c’est son expérience à la tête de la ville qui l’a «convaincu de la pertinence de cette démarche». Le maire écologiste explique ainsi faire face «à des parents un peu désemparés par la consommation incontrôlée de leurs enfants» alors que certains quartiers de Bègles sont gangrenés par le marché noir :   «Même lorsque les réseaux tombent, ils sont reformés très rapidement, car il y a un marché, avec pratiquement un million de consommateurs en France, le premier pays d’Europe.» Encadrer la consommation permettrait, selon l’élu, de lutter contre le traffic et protéger les plus jeunes.

En juillet, le conseil municipal avait formé un comité consultatif de co-construction et de suivi du projet de légalisation, composé de 15 Béglais et de 15 professionnels du territoire concernés par cette thématique. Sa mission : constituer un cahier d’expérimentation qui posera les contours d’une expérimentation locale qui fonctionne et qui intègrera différentes contributions d’acteurs.
Pour ce faire, le comité sera suivi dans ses missions et réflexions par un conseil scientifique composé de juristes, spécialistes du cannabis, professionnels de l’addiction et du médico-social, chercheurs et chercheuses en sciences humaines et sociales et représentants d’institutions locales.

Rapport remis au Président de la République fin 2023 pour une réponse attendue début 2024

Le comité consultatif se réunira pour étudier ces propositions le samedi 21 octobre à 9h30 à l’occasion d’une demi-journée de travail.
Le vendredi 10 novembre, une réunion de consensus entre les deux instances sera organisée de 15h à 18h30 afin de valider le cahier d’expérimentation.

Une fois finalisé, le cahier d’expérimentation sera remis au Président de la République. Sans l’aval (peu probable) du gouvernement, l’expérimentation ne saurait être mise en place puisque s’inscrivant dans un cadre illégal.
Une réunion publique de restitution des résultats la démarche sera organisée début 2024.

Epilepsie: la révolution des traitements au CBD

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Le chanvre serait-il le plus prometteur des traitements contre l’épilepsie? Alors que 15 millions d’enfants et 50 millions d’adultes en sont atteints dans le monde, de nombreuses études attestent désormais de l’efficacité thérapeutique de la plante pour venir à bout de cette pathologie lourdement invalidante.

Parmi les études démontrant l’efficacité du cannabis pour lutter contre l’épilepsie, les travaux publiés dans le British Journal of Pharmacology  (BJP) font déjà office de référence et pourraient bien servir de référence pour la mise en point de médicaments dont les principes actifs sont extraits du chanvre. Les auteurs de l’étude en question ont en effet souligné le rôle clef de trois cannabinoïdes dans la réduction des symptômes liés au syndrome de Dravet. Forme intraitable d’épilepsie infantile, le syndrome de Dravet se caractérise par des crises fréquentes entrainant des retards dans le développement cognitif et moteur de l’enfant.

Dès le début du XIXe siècle, des extraits de cannabis ont été utilisés en médecine occidentale pour traiter les crises, mais la prohibition du cannabis a empêché l’avancement de la science. Aujourd’hui, nous sommes en mesure d’explorer comment les composés de cette plante peuvent être adaptés à des traitements thérapeutiques modernes.” précise en exergue de l’étude publiée dans le BJP le professeur Jonathan Arnold de l’Initiative Lambert, groupe de recherche pionnier et  rattachée à université de Sydney*.

6 ans de recherche

Les travaux préliminaires de cette étude ont commencé en 2015, lorsque l’Université de Sydney reçoit un don historique de 33,7 millions de dollars de la part Barry et Joy Lambert, mécènes de ces recherches sur le potentiel thérapeutique de l’herbe. A l’origine de ce généreux élan, leur petite-fille Katelyn qui, atteinte du syndrome de Dravet, a vu la maladie reculer grâce à un traitement à base de cannabis. Barry et Joy ont ensuite décidé de monter un programme de recherche préliminaire sur l’épilepsie afin de mieux  comprendre comment certains extraits de cannabis, mélangés à des principes bioactifs, montraient des propriétés anticonvulsives jusque là jamais observées.

Notre programme de recherche vise à tester systématiquement chaque principe actif présent dans le cannabis afin de juger de l’efficacité de chacun dans la réduction des crises observées chez les patients atteints du syndrome de Dravet. A ce jour, plusieurs constituants du cannabis font montre d’intérêts thérapeutiques bien supérieurs aux traitement existants  ” poursuit le Pr Arnold, toujours dans le BJP.

Réduction significative des crises

Dans l’étude, le groupe de chercheurs de l’initiative Lambert a démontré les effets anticonvulsifs de trois cannabinoïdes rares. Il s’agit d’alcaloïdes acides (des cannabinoïdes biosynthétisés ) qui ont été isolés dans les extraits de cannabis préparés de façon artisanale par des parents désespérés qui ont eu recours -avec succès- à ce médicament naturel  pour traiter leurs enfants épileptiques. L’une de ces molécules, le CBGA, serait selon le Pr Arnold la “mère de tous les cannabinoïdes” car agent précurseur de cannabinoïdes plus connus comme le CBD et le THC.
D’après les chercheurs, le CBGA serait beaucoup plus efficace que le CBD pour réduire les crises liées au syndrome de Dravet.

Nous avons évalué les cannabinoïdes un par un et maintenant nous explorons ce qui se passe lorsque vous les réunissez tous, dans un effet entourage qui a tendance à booster les propriétés de chacun de ces composants. Tous ces cannabinoïdes anticonvulsifs individuels sont en effet bien plus efficaces lorsqu’ils sont combinés” conclue le professeur.

Alors que les taux de THC admis dans les produits issus du chanvre bien-être ont été relevé dans de nombreux pays d’Europe, les produits  au CBGA full spectrum ont de quoi ne pas en faire trembler plus d’un.

 

*L’initiative Lambert est un groupe de recherche qui a publié en 2020 une étude très remarquée sur les effets du THC et du CBD sur la conduite.

Allemagne : Le texte de loi sur la légalisation du cannabis récréatif arrive en 1ère lecture au Bundestag

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Le 29 septembre, le Conseil fédéral allemand (Bundesrat) validait les grandes lignes du projet du gouvernement fédéral allemand (Bundesregierung) de légalisation du cannabis. Le projet de légalisation du cannabis outre-Rhin sera à l’ordre du jour du Bundestag ce vendredi 13 octobre 2023.

Le projet de loi sur la légalisation du cannabis à usage adulte et récréatif (Cannabisgesetz, « CanG ») prévoit la suppression du cannabis du tableau des stupéfiants prohibés. Pour les adultes, la possession de 25 grammes de produit séché et la culture privée d’un maximum de trois plantes seraient ainsi autorisées. L’auto-culture collective et non commerciale sera aussi autorisée dans les Social Clubs, ces cercles où les membres peuvent librement consommer et échanger de l’herbe qui fait rire. Ces associations seront également autorisées à procéder à une distribution contrôlée du cannabis qu’elles cultivent.

Bien que le Conseil fédéral ait appelé à des améliorations dans certains domaines, il n’a pas rejeté les grandes lignes du projet de loi, malgré les efforts des partis conservateurs CDU/CSU et de certaines provinces qui souhaitaient que le CanG soit désapprouvé par le Conseil fédéral. Lequel Conseil fédéral n’ayant pas trouvé de majorité invalidant le texte de loi progressif lors du vote , le projet de loi arrivera bel et bien en première lecture au Bundestag.

Les critiques émanant de certaines provinces allemandes portaient initialement sur leurs responsabilités en matière de surveillance et d’exécution du CanG. Selon le compte-rendu du Conseil fédéral, ces responsabilités devraient ainsi être réglementées de manière à ce qu’il n’y ait pas d’obligation de financement supplémentaires en matière de personnel de la part des dites régions.

Le compte-rendu du Conseil fédéral souligne aussi plusieurs domaines nécessitant des pistes d’améliorations, comme la prévention des accidents de la route, l’établissement de normes minimales pour sécuriser les installations de culture et la nécessité de normes visant à l’élaboration d’un plan de santé publique et de protection des jeunes. Sur ce dernier point, les contours légaux liés  à la protection de la jeunesse devraient être définis à mesure que le CanG progresse dans le processus législatif.

L’acceptation du texte de loi par le Bundestag vendredi 13 octobre sera une étape décisive vers une légalisation à priori actée et attendue pour début 2024.

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