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Aux Etats-Unis, la légalisation n’a pas engendré de hausse de la consommation de cannabis chez les jeunes.

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Une récente étude gouvernementale vient de confirmer que la consommation de cannabis chez les adolescents n’a pas augmenté dans les États ayant légalisé le cannabis récréatif. C’est la cinquième de ce type à confirmer la tendance. Un argument de plus pour une fin de prohibition au niveau fédéral.

Nora Volkow, la directrice de l’Institut national sur l’abus des drogues (NIDA) à l’origine de l’étude, a fait part de ces résultats lors d’une audience devant le comité sénatorial de la santé, de l’éducation, du travail et des pensions (HELP). Si Mme Volkow a précisé que la consommation de weed n’était pas bonne pour la santé, elle a ainsi ajouté que l’argument des pro-prohibition consistant à dire que la légalisation du cannabis  entraîne une augmentation de la consommation des mineurs est infondé.

5 études pour un constat unanime

Aux États-Unis, la légalisation du cannabis par certains États n’a pas été associée à une augmentation de la consommation de marijuana chez les adolescents“, a développé Nora Volkow en réponse aux doutes émis par le sénateur républicain  Bill Cassidy lors de l’audience.

Pour le sénateur de la Lousianne “Si vous assouplissez les lois sur l’alcool, les adolescents finiront par consommer plus d’alcool“, l’élu faisant référence aux politiques en place dans plusieurs États où les achats d’alcool sont restreints ou interdits certains jours de la semaine.

Mais l’herbe n’est pas l’alcool. Pour les pro-légalisation, modéliser la consommation de ganja sur celle de l’alcool est une ineptie.  La directrice du NIDA a en revanche concédé qu’il pourrait y avoir une “association” entre la consommation de marijuana chez les jeunes et un risque accru de suicides, même s’il est difficile d’établir un lien de cause à effet. A ce titre, le NIDA mène des “études prospectives” qui devraient objectiver le débat. “L’un des domaines qui nous préoccupent le plus avec la légalisation de la marijuana est les conséquences négatives potentielles de la consommation de cannabis sur la santé mentale des jeunes“.

La santé mentale des jeunes américains pas plus en danger qu’avant la légalisation

La Coalition for Cannabis Policy, Education, and Regulation (CPEAR), un groupe pro-légalisation (étonnement soutenu par l’industrie de l’alcool et du tabac), a abondé dans le sens du rapport du NIDA . Le CPEAR ayant aussi publié récemment un rapport invalidant l’idée reçue consistant à dire que la légalisation inciterait les mineurs à la consommation de cannabis.

Une troisième enquête de 2020 financée par le gouvernement fédéral ( appelée Monitoring the Future) sur le même sujet a démontré que la consommation d’herbe chez les jeunes “avait considérablement diminué” en 2021, tout comme la consommation globale de substances illicites chez ces mêmes adolescents.

Impact global de la légalisation “statistiquement indiscernable de zéro” chez les mineurs

Toujours en 2020, une autre étude (menée par “l’enquête nationale sur la consommation de drogues et la santé (NSDUH)) et elle aussi financée par le gouvernement fédéral, prouvait qu’au niveau fédéral, la consommation de weed chez les jeunes de 18 à 25 ans avait chuté en 2020, alors que de plus en plus d’États adoptaient la légalisation.

Enfin,  une analyse publiée par le Journal of the American Medical Association en septembre dernier révélait que l’adoption de la légalisation a un impact global sur la consommation de cannabis chez les adolescents qui est “statistiquement indiscernable de zéro”.

Do Weed Yourself: Le boom de l’auto-culture en France

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Travail à domicile, école à domicile, loisirs à domicile, 2020 et 2021 auront vu l’avènement du “fait-maison”. Le cannabis n’a pas échappé à la règle. La pratique du homegrowing (soit la culture à usage personnel de quelques plants)  dans l’Hexagone concernerait aujourd’hui quelque 220.000 enthousiastes du jardinage récréatif. Zeweed a mené l’enquête.

Galères d’approvisionnement, flambée des prix et beaucoup de temps passé chez soi: en près de deux ans, la pandémie a incité nombre de consommateurs à se lancer dans la culture à domicile.
A Ivry, en banlieue parisienne, Louis s’apprête à voir 16 semaines de patience récompensées: dans quelques jours, il récoltera sa 4ème production. Des trois pieds de cannabis plantés chez lui dans une tente de culture d’un mètre carré de surface pour 180 cm de hauteur, le quadragénaire espère tirer « environ 250 g une fois séchée » .
Pouvoir fumer une herbe de qualité et ne « plus avoir à se rendre au four” (lieux de deal dans les quartiers), Louis y pensait depuis quelque temps.
Alors quand en mars 2020 il a été astreint à résidence, comme 68 millions de ses concitoyens, il passe à l’acte et commande sur le net une lampe LED, une tente, un filtre à charbon et un extracteur, le primo-kit nécessaires à la croissance de la belle plante.
Sur un autre site, il trouvera le terreau, les engrais et les graines. Le terreau, l’engrais et les graines viennent d’Espagne, le matériel horticole de France et d’Allemagne.

Pour son installation, Louis aura dépensé “environ 500 euros, soit le minimum pour avoir un bon matériel”.
A chaque nouvelle plantation, Louis n’a plus qu’à acheter du terreau, de l’engrais et bien entendu des graines. “Quand je fait pousser, ça ne me coute que 60-70 euros pour des mois de conso’ perso. C’est un très bon deal” s’amuse ce grand gaillard au rire sonore.

Trop chaud au four

En septembre 2020,  une amende forfaitaire de 200 euros pour les consommateurs était mise en place par le gouvernement Castex, avec obligation de résultat de la part des forces de l’ordre.
Déjà, j’essayais d’éviter d’aller pécho au four parce que franchement, c’est stress et pas toujours top. Mais là, si en plus tu te fais allumer à la sortie et que tu dois payer les flics pour repartir les poches vides, c’est même pas la peine. Et les mecs qui livrent à domicile sont bien trop cher : de 12 à 15 euros le gramme“, explique ce jovial graphiste au cheveux longs et au look raffiné.

 
Le boom des grow-shops

L’auto-culture n’a pas non plus attendu une pandémie pour s’imposer dans l’Hexagone.
Parce qu’elle contribue à répondre aux besoins des Français (5 millions d’usagers dans l’année et 900.000 fumeurs quotidiens), les commerces et plateformes en ligne destinées à l’auto-culture étaient déjà en place. En 2017, 7 % des consommateurs réguliers de cannabis de 18 à 64 ans confiaient déjà fumer leur propre production, selon le baromètre de Santé Publique France. Soit “entre 150 à 200.000 personnes”, précise le sondage. En 2019, il était passé à 11%.
Pour répondre à la demande, le nombre de “growshops”, ces magasins spécialisés dans la vente de matériel destiné à cultiver de la weed, a quintuplé depuis 2009 pour atteindre 350 enseignes en 2019

Cultivateurs et grow-shops sous surveillance

Un fleurissement de growshop qui n’a pas été sans attirer l’attention des autorités. En juin 2021, c’est quelque 960 pieds de cannabis qui ont été saisis chez une centaine de cultivateurs dans la Marne et l’Aube. Les forces de l’ordre avaient repérés les cultivateurs en herbe en surveillant trois “growshops” où ils se fournissaient. Puis les gendarmes les ont tout simplement pisté jusqu’à leur lieu de production.
Si Louis assure ne faire pousser que sa consommation personnelle, il sait que le risque existe. Prudent, l’apprenti grower de weed a pris ses précautions en adoptant la technique du SCROG, qui lui permet de maximiser le rendement avec seulement 3 plants en terre. “Si un jour la police vient frapper à ma porte, j’imagine que ça limitera les dégâts“.

CBD: Sus à la débandade!

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Dans un monde aussi flippant que flippé, de plus en plus de couples ont mis leur bien-être sexuel entre parenthèse, la faute au stress. Le CBD, lui, se pose comme le relaxant naturel du siècle. Le cannabis mettra-t-il fin à la crise (de fesse) ?

C’est la débandade chez les homme ! tout de moins est-ce la conclusion d’une étude Louis Harris portant sur ce sexe que l’on dit fort. Nous autres mâles y apprenons, la queue entre les jambes, que deux hommes sur cinq seraient concernés par des dysfonctionnements érectiles. Mené auprès de 1 000 questionnés de 25 à 40 ans, le sondage précise que  39 % des interrogés  ont connu un rude coup de mou.
Face à des chiffres qui appellent à la plus grande fermeté, plusieurs solutions, dont le cannabidiol (CBD).
Explications : l’anxiété est, dans les pays développés, la principale cause de dysfonctionnement érectile. Une angoisse de la performance qui s’invite entre les draps au point de devenir la première raison de non-bandaison, avant âge et maladie. Heureux hasard, le CBD et le THCn  aussi connus pour être désormais plus célèbre que le Christ (voir notre article) , ont des vertus relaxantes et apaisantes prouvées .

Bon pour les lève-tard

Si la molécule n’est pas la seule à pouvoir se targuer de telles propriétés, elle est la seule sans effet secondaire contre-productif comme l’alcool ou les anxiolytiques qui vous plongeront tout droit dans les bras… de Morphée. Et surtout, contrairement aux deux décontractants précités, le chanvre n’est pas addictif. Quant au Viagra, son prix prohibitif et ses effets indésirables fréquents (maux de tête, vertiges, troubles digestifs, accidents cardio-vasculaires) en auront refroidi plus d’un.
Pas d’accoutumance, pas de dose à ne pas dépasser, cliniquement prouvé pour être un redresseur de tords, inviter les cannabidiol entre vos draps peut être une bonne idée pour renouer avec les soirées coquines.

Bon pour les couche-tôt

Fermement efficace pour ceux qui n’arrivent pas à se lever à l’heure, le cannabis est aussi une bonne idée pour les couche-tôt: nous parlons ici d’éjaculation précoce.
Une étude commandée par GW auprès de 5398  Américains dévoile que les participants prenants du CBD avaient un rapport qui duraient  31 % plus longtemps que d’accoutumer, et que 33 % des femmes atteignaient l’orgasme plus rapidement. Une assez bonne nouvelle en termes de synchronisation pour les grands sentimentaux qui peinent à freiner leurs effusions de joie.
Une propriété « retardateur » du CBD  qui fut découverte par surprise,  nous explique le New England journal of Medicine, alors qu’un groupe de scientifiques menait une étude visant à confirmer les vertus antiépileptiques de l’alcaloïde miracle. Des propriétés antispasmodiques et myorelaxantes qui, à l’instar des antiépileptiques chimiques, sont une très bonne parade aux élans trop vites emballés.

Roi de la glisse

En 2015, le  Pr Debby Herbenick et ses collègues de l’université de l’Indiana et du Texas se sont penchés sur le douloureux problème des rapports qui font mal.
Commandée en 205 par le National Institut of Health Américain et menée auprès de  1700 personnes, l’étude fait état d’une vraie gène puisque l’on y apprend que plus d’une femme sur quatre (27,6 %) a eu des rapports douloureux et que 16% en ont toujours. Non sans stoïcisme puisque la moitié des femmes ne signalent pas à leur partenaire qu’elles ont eu mal en faisant du bien.

En Amérique du Nord, deux femmes sur trois ont déjà utilisé un lubrifiant lors de rapports, avant tout «pour le plaisir» pour les moins de 40 ans.
D’ailleurs 85 % des femmes estiment que les lubrifiants rendent le sexe plus agréable, 69 % qu’ils augmentent l’excitation et 56 % qu’ils facilitent l’orgasme. La situation est à peu près la même pour les hommes, sauf peut-être pour les moins de 25 ans qui ne sont qu’un sur deux à en utiliser.

Une consommation de lub’ qui a explosé avec l’arrivée des gels au CBD, tant les résultats sont efficaces. Médicalement, le CBD favorise et améliore la circulation sanguine et stimule la lubrification naturelle, appui une série de tests menés par le Journal of Experimental Medicine en 2012. Son côté anti-inflammatoire et analgésique est aussi apprécié en cas de fougueux ébats. De quoi redonner envie de se faire plaisir toute la nuit.
Est-ce l’une des raisons du succès du CBD chez les seniors suisses?

Booster d’orgasme ?

L’étude du New England Journal of Medecine fait aussi part d’une autre donnée invitant les hommes à la plus grande humilité: sur 2699 femmes sondées,  seules 29 % atteindraient l’orgasme (durant un rapport à deux).
Une statistique qui n’a heureusement rien de définitif puisque le même groupe de chercheur nous informe qu’après avoir consommé de la ganja, 76 % des femmes estimaient avoir eu un orgasme plus intense.

En 1974, l’Organisation mondiale de la Santé inscrivait ceci  dans sa charte “L’individu possède des droits fondamentaux, dont le droit à la santé sexuelle et au plaisir, et le pouvoir de contrôler son activité sexuelle et reproductrice en fonction d’une éthique sociale personnelle”.
Le cannabis se pose aujourd’hui comme l’un des plus remarquables alliés de notre épanouissement sexuel ainsi qu’un remarquable aphrodisiaque naturel.
Il n’appartient désormais  plus qu’aux gouvernements encore récalcitrants de légaliser le plaisir.

 

Overseed lève 2,5 millions d’euros pour produire du cannabis thérapeutique en France

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La biotech Overseed annonce avoir levé 2, 5 millions d’euros pour financer sa Recherche et Développement (R&D) et devrait être en 2023 la première entreprise française à produire et distribuer du cannabis thérapeutique dans l’Hexagone.

Après avoir obtenu mardi 30 novemebre le feu vert de  l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), la start-up Overseed peut désormais passer aux choses sérieuses et lancer sa R&D agronomique et génétique. Une première étape nécessaire avant d’entamer  la phase d’expérimentation puis de passer à la production et distribution du cannabis thérapeutique sur le territoire français.

Une bonne nouvelle qui n’arrive pas seule puisque juste après l’autorisation de R&D délivrée par l’ANSM, Overseed annonçait avoir levé 2,5 millions d’euros auprès de business angels afin de financer sa R&D. Un grand virage qui marque l’entrée de la France dans le marché de la production de cannabis thérapeutique, lequel est pour l’instant importé du Portugal (où il est produit par la société cannadienne Tilray) ou d’Israël. En France, la culture et la recherche sur la cannabis thérapeutique était jusque là. L’autorisation délivrée par  l’ANSM augure ainsi une ère nouvelle pour la filière cannabis puisque cette décision devrait être suivie d’autres licences du même acabit pour des producteurs dont un bon nombre est déjà sur les startings-blocks.

Premières productions en 2023

Fondée en 2020 par Hugues Péribère, Overseed couvre des domaines tels que la génétique, l’agronomie, la chimie des substances naturelles et pharmaceutique. Une activité pluridisciplinaire  qui permettra à Overseed de  proposer un produit répondant aux strictes normes du marché du cannabis thérapeutique. L’entreprise de biotechnologie implanté en région Centre entend fournir aux patients français des fleurs séchées, des huiles, teintures et gélules, qui devraient être disponibles en pharmacie dans deux ans.

” L’objectif est d’être prêt à commercialiser des produits de qualité pharmaceutique d’ici à 2023, date de la fin de l’expérimentation française et, nous l’espérons, d’autorisation de production et de généralisation des traitements ” explique son directeur Hugues Péribère dans une interview accordée aux Echos
“La plante de cannabis a été décriée et placée sous une chape de plomb pendant près de 100 ans. Sur le plan médical, elle ne l’est plus et nous la redécouvrons au travers de nouvelles études cliniques. En percer tous les pouvoirs est un défi scientifique à la hauteur des impacts qu’elle peut procurer sur la qualité de vie de millions de patients” conclu l’ingénieur agronome à la tête de la start-up qui ne compte pour l’instant qu’une dizaine d’employés.

8 à 12 millions de patients potentiels

Parmi les pathologies référencées par l’ANSM et qui touchent environ 2,3 millions de Français :  les douleurs neuropathiques, les symptômes rebelles liés au cancer, l’épilepsie ou la sclérose en plaque.
Mais les phases d’étude sur de futurs traitements portent désormais sur l’asthme, certains syndromes psychiatriques, à Alzheimer, à l’anorexie, ou au glaucolme à angle fermé, une affection oculaire.  Soit de 8 à 12 millions de patients potentiels en France . De nombreuses applications sont déjà reconnues à l’étranger (Parkinson, endométriose, lutte contre la dépression et les addictions, maladie de Crohn…).
Selon plusieurs études, le marché du cannabis thérapeutique en France devrait être, après sa très probable légalisation en 2023, le premier marché d’Europe.

 

 

THC, CBD, CBN et CBC, quatre cannabinoïdes à retenir.

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Parmi les nombreux alcaloïdes présents dans la ganja, quatre d’entre eux méritent une attention particulière quant à leur rôle dans les sensations et effets ressentis.

Le THC, ou Δ-9-tétrahydrocannabinol, est le cannabinoïde le plus abondant et connu.  Il possède des propriétés psychoactives agissant sur le psychisme en modifiant le rythme cérébral. En gros, c’est la molécule euphorisante et grisante de la marijuana.
Médicalement, il est antinauséeux, antidépresseur, antalgique, et psychotrope (qui modifie la conscience et perception de la réalité). La sativa contient de manière générale plus de THC que l’indica.

Structure moléculaire du fameux THC

Le CBD, ou cannabidiol est le deuxième cannabinoïde le plus étudié après le THC. Il en module par ailleurs les effets, via ses vertus relaxantes et sédatives.
Certaines recherches démontrent que le CBD augmente la vigilance.et jouerait un rôle dans l’arrêt et le sevrage du tabac.
Il est utilisé comme antiépileptique, anxiolytique, et antiinflammatoire.
Il est aussi établi qu’il inhibait la croissance des cellules cancéreuses.  Des études récentes ont mis en avant son efficacité dans le traitement de la schizophrénie.
L’indica et ses dérivés contiennent significativement plus de CBD que la sativa.

Structure moléculaire du CBD: des points d’accroche aux récepteurs CB1 et CB2 légèrement différents… qui font toute la différence.

Le CBN ou cannabinol n’est pas présent dans la ganja lorsqu’elle est fraîche. C’est en fait un cannabinoïde qui se crée lorsque le THC s’oxyde au contact de l’oxygène.
Médicalement, c’est un alcaloïde très sédatif, qui serait responsable de dépression, de perte de motivation et de perte de mémoire à long terme. Il est très légèrement psychoactif
Bref, moins votre weed contiendra de CBN, meilleure en sera sa qualité. Le haschisch contient une assez grande quantité de CBN, expliquant son effet généralement assommant et étourdissant.

Le CBN, un THC dégradé aux propriétés largement sédatives

Le CBC ou cannabichromène est un alcaloïde non psychoactif (ça ne procure aucun effet psychotrope).
En revanche, il intéresse au plus haut point chercheurs et laboratoires pour ses vertus médicales. Il est scientifiquement acquis que le CBC est antiinflammatoire, antibiotique, antifongique, analgésique, et antidépresseur. Il stimule aussi la croissance osseuse comme il  freine significativement la progression  de tumeurs cancéreuses.
La sativa en contient nettement plus que l’indica.

Le CBC, prometteuse molécule qui n’a pas encore livré tous ses secrets.

Savez-vous ce qu’il y a (vraiment) dans votre weed?

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Alors que le marché du cannabis légal se développe aux Etats-Unis, la nécessité d’un label qualité garantissant au consommateur un produit sain et sans risque se pose comme une obligation incontournable pour producteurs et distributeurs. Pionniers dans l’audit qualité de la weed, Floride ACS Laboratory propose un spectre d’analyse complet qui pourrait bien servir de référence à ce marché estimé à 65 milliards de dollar en 2022.

Lorsque la Californie a légalisé ce cannabis que l’on dit récréatif, la plupart des consommateurs s’attendaient à pouvoir profiter d’une weed saine, voir bio, mais en  tous cas sans autre danger que celui de trop planer.
Las! Ce qu’ils ont trouvé chez le dispensaire, c’est une weed qui à 85% était couverte de pesticides.
Pire encore, d’après une étude menée par Steep Hill Labs, Inc pour Green Entrepreneur, 65% des échantillons soumis à leur laboratoire contenaient du myclobutanil, un pesticide qui, lorsqu’il est fumé ou vaporisé, est converti en cyanure d’hydrogène.

Cyanure d’hydrogène

Comme son nom l’indique ou le laisse supposer, le produit chimique est extrêmement toxique. C’est exactement ce genre de mauvaise surprise qui souligne l’importance d’imposer des règles et des normes, afin de garantir aux acheteurs un produit sain, que ce soit à des fins médicales ou récréatives.
Alors que le cannabis fait des petits pas vers la légalisation fédérale, les marques de cannabis et les consommateurs ont plus que jamais besoin de faire confiance aux réseaux légaux de distribution.
A cette problématique, le laboratoire d’essais de Floride ACS Laboratory propose des solutions. En plus du certificat d’analyse standard obligatoire, l’équipe  de Floride ACS Lab. travaille à l’élaboration d’un label qualité pour la weed. Bien qu’il soit encore en développement, cette certification pourrait bien servir de standard et repère pour les distributeurs et consommateurs.

Pollution aux Hydrocarbures

Gagner la confiance du consommateur, c’est la mission que s’est donnée ACS. l’entreprise d’audit chimique a déjà été certifiée  “Emerald” 21 fois (Emerald est une certification interlaboratoires et un test de compétence décerné deux fois par an et un indicateur de qualité reconnu aux États-Unis. Ils sont également agréés CLIA, ce qui leur permet de mener des essais sur l’homme et d’effectuer des études pharmacocinétiques.
Alors que de nombreux laboratoires testent les cannabinoïdes les plus courants (THC, CBD, CBG, CBN…), l’ACS teste plusieurs composés uniques. Il s’agit de l’un des rares laboratoires à proposer des tests pour le Delta 8 THCV, l’EXO-THC (présent dans le THC synthétique), les flavonoïdes et les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP). Cette dernière catégorie est particulièrement importante puisque les  HAP sont des produits chimiques formés à partir de la combustion du bois ou d’autres matériaux comme les ordures, le pétrole ou le charbon.

La confiance du consommateur en jeu

La Californie, le Colorado, l’Oregon et plusieurs autres États ont lutté cette année contre des incendies de forêt records. Résultat: l’air est hautement pollué aux  particules d’HAP. Celles-ci peuvent facilement s’infiltrer dans l’eau, le sol ou les nutriments et sont extrêmement dangereux pour l’homme. Hors, il n’y a actuellement, aucun test obligatoire pour les cancérogènes de type HAP.
Pour assurer la sécurité des consommateurs et maintenir la réputation de leurs clients, ACS ont offert un test HAP gratuit avec un panel complet aux cultivateurs de la côte oust (Californie et Oregon) pendant tout le mois de novembre dernier, après les grands feux. Un engagement en faveur de la sécurité et du bien-être qui contribue à donner à cette industrie florissante la crédibilité dont elle souffre toujours.

Vers un label qualité commun

Si aujourd’hui, les cannabis-aficionados achètent des produits bien plus surs et sains qu’ il y a à peine quelques années, c’est  grâce à une surveillance réglementaire et ce genre de techniques d’audit qualité. Comme pour toute industrie naissante, il faudra du temps et de la recherche pour créer des protocoles de sécurité pérennes. Les pesticides en sont un excellent exemple. Testés comme étant sans danger dans l’alimentaire, ils se sont révélés êtres ultra-toxiques quand inhalés.
La réhabilitation du cannabis ne se fera pas sans que tous les acteurs se plient aux mêmes contraintes qui pèsent sur l’industrie agro-alimentaire ou pharmaceutique. C’est en tous cas dans le plus grand intérêt des producteurs et des consommateurs.

Le cannabis à la rescousse des seniors.

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Déjà expérimenté dans plusieurs établissements pour personnes âgées en Suisse et aux États-Unis, le cannabis thérapeutique et le cannabidiol (CBD) attirent de plus en plus de seniors en quête de bien-être. Doit-on s’attendre à un renversement de la pyramide des âges en matière de consommation de  weed ? Nos grands-parents seront-ils un des moteurs de la légalisation? Eléments de réponse.

En février 2020, l’hebdomadaire suisse le Matin dimanche nous informait qu’un EMS genevois (Etablissement médico-social, l’EHPAD helvétique en somme) propose à ses résidents un cocktail léger à base de CBD et de THC. Évidemment, il ne s’agit pas de propulser les doyens de notre époque dans un dernier trip psychédélique, mais bien d’accompagner la fin de vie en douceur. La mission est la même partout : il faut réduire la souffrance ; car passé soixante-dix ans ou septante années comme disent nos amis suisses, les problèmes de santé se multiplient. Parmi les maux les plus courants : les douleurs musculaires, articulaires et osseuses, l’arthrose, les troubles moteurs liés à la maladie de Parkinson… Mais aussi des problèmes d’ordre mentaux bien compréhensibles à cet âge : la dépression, l’anxiété, la peur de se sentir isolé. Une enquête menée par Canal + en 2018 révèle que 93% des personnes agées pourraient se passer de médicaments à l’aide du cannabis.

Aujourd’hui dans l’immense majorité des cas, les professionnels de la santé se servent de traitement médicamenteux pour soulager les souffrances qui pavent le chemin de nos vieilles années. Ces traitements ont souvent beaucoup d’effets secondaires et nuisent autant qu’ils apaisent. C’est ici que notre bonne vieille Marie-Jeanne a son rôle à jouer. Sans effets indésirables, le cannabis tranquillise autant les douleurs physiques que mentales. Dans l’hebdomadaire suisse, on découvre le récit de Roland Zosso, 78 ans, qui apprécie les effets du cannabis sur son épouse Liliane : « Je la sens plus apaisée. Avant elle souffrait, elle était triste quand je partais, maintenant elle est plus calme. »

Le cannabis commencerait- il son institutionnalisation en France, non pas dans des coffee shop crapuleux, mais dans l’atmosphère sereine d’un EHPAD où flotte ce parfum épicé de chanvre ? Le cannabis pourrait bien s’installer là où nous l’attendions le moins? C’est tout le bien que l’on souhaite à nos aînées… et aux autres.

USA:  le marché de l’or vermeille

 

 

La weed comme automédication pour l’adolescence?

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Fumer de l’herbe adolescent peut être une expérience libératrice comme une auto-méditation nécessaire. Au delà des dangers qu’il représente sur un cerveau en pleine formation, le cannabis est pour beaucoup de jeunes un dénominateur commun autour duquel se forgent de grandes amitiés et d’impérissables souvenirs. Témoignage.

Ils auront passé leurs années lycée à fumer des pétards dans cet endroit qu’ils appellent « l’appart ». Je n’ai jamais vraiment compris à qui leur espèce de squat appartenait initialement. À la tante de l’un d’entre eux, il me semble. C’est toujours resté très vague.
Lorsque j’ai rencontré les garçons, j’ai découvert ce fait assez fou : fumer des joints est convivial au point d’ancrer des relations. Au point de les rendre plus puissantes, démesurées même.
Fumer rapproche irrémédiablement. L’état de défonce élève les idées, le débat et le rire et les fait perdurer bien après, très longtemps, même sobre, des années peut- être.
Ma rencontre avec eux m’a bouleversée parce que jamais je n’avais vu une amitié si belle, fraternelle et sincère. Ils sont sept : Bertrand, Manu, Milan, Max, Paul, Niko, et celui qu’ils appellent par son nom de famille, Le Guern. Ensemble, dans cet îlot isolé du reste du monde, c’est en fumant qu’ils se sont créé un univers : des blagues qui reviennent, une façon de vivre, un langage qui leur est propre. Souvent, lorsque je les écoute discuter, je ne comprends pas un mot. Ils passent leurs temps à me traduire ce vocabulaire né lorsqu’ils étaient stone. Dans « la bande des potes », on parle en -AL. Pour fromage, on dit fromtal, pour chorizo on dit chorizal, pour couteau on dit coutal on et ainsi de suite. Autre terme à retenir dans leurs inventions de fumeurs de pétards : le Cabrinus. Il s’agit d’un lancer de joint entre les jambes de la personne qui lève alors instantanément ses fesses le plus haut possible en tentant de l’attraper. Quentin me dit : « Il y a aussi des déclinaisons du mot cancer, qu’on utilisait pour désigner un truc naze. On disait : c’est le cer. Ensuite, un jour, on matait du squeezie et Le Guern a dit : ‘Squeezie c’est le cer du gaming’. Du coup, ‘cancer du gaming’ est devenu une expression pour dire qu’un truc était nul à chier. ‘Cancer du gaming’ c’est vite transformé en ‘cer du ming’, puis en cerming, et c’est aussi passé par cermiguel ». Autant vous dire que parfois j’avais du mal à suivre…

Mais malgré mon petit train de retard, je parvenais à comprendre et percevoir l’essentiel : l’amour. En passant du temps avec eux, j’ai développé une espèce de fascination pour cette faculté de la weed à faire développer, en groupe, une créativité et une inventivité exacerbées. Ainsi qu’une amitié d’une proximité qu’aucune soirée alcoolisée ne pourrait engendrer. « L’appart, c’était isolé du monde », me confie Milan. « Parfois, on était sur le balcon et on se créait une sorte de vie de communauté, de quartier, mais qui n’avait aucun sens puisqu’on était juste en train de se défoncer la gueule. On avait la vue sur toute la rue et les mecs qui passaient sont devenus des PNJ (personnages non-joueurs NDLR), comme s’ils étaient des robots de notre jeu vidéo. Il y avait un mec qui ressemblait à Robert Redford et on lui inventait toute une vie. C’était le moment, à 20h30, où il promenait son chien et on était tous éclatés, à mater ce mec et à se pisser dessus ».

Ce qui réunit ces garçons, que j’ai rencontré pour la plupart, mis à part le fait qu’ils soient tous particulièrement drôles, c’est leur intelligence. Ils brillent tous par leur intelligence. En une seconde, le mythe de l’ado fumeur de joints avachi dans son canapé s’est transformé. De ceux que j’ai rencontrés, Manu est entré à l’école 42, Milan est ingénieur, Max est ingé son, Quentin fait une école de ciné, Paul, du droit. Tout à coup, je me suis dit : malgré tous les dangers inhérents à la consommation de la weed à un jeune âge, je perçois presque en elle une sorte de rite de passage, comme une étape essentielle dans la vie d’un adolescent. C’est au cours de cette période charnière, cette période de transition qui peut être si difficile, que cet accompagnement psyché peut être utile. Un peu comme une automédication. S’isoler dans un nuage de fumée et passer son temps à rire, inventer un nouveau vocabulaire, des jeux débiles et surtout, une amitié incroyable, comme un safe place, peut-être est-ce la solution pour surmonter cet instant. Je me dis que ce peut être nécessaire. Important.

Par leur sensibilité, ces garçons m’attirent et me fascinent. Instantanément, nait en moi un sentiment de compréhension et d’amour. Alors, je les écoute parler. Manu demande « Je t’ai dit que Le Guern avait troué la porte de l’appart un jour ? Ou le carreau. Le carreau pété ». Max réfléchit avant de répondre « Je sais pas d’où ça sort le carreau pété mais il avait déjà bien niqué la porte aussi une fois, oui. C’est comme la fois où il avait gerbé dans le lit de la mère de Milan. Cette soirée-là ». Ils discutent du passé en souriant, parfois en pleurant de rire, parfois sur un ton mélancolique. Ils me parlent d’un bonheur que peut-être ils ne percevront jamais plus avec la même intensité, la même acuité. D’une relation d’une puissance qu’ils ne retrouveront plus jamais nulle part. Il faut se rencontrer jeune pour être aussi proche. Je crois. Et fumer, visiblement. En continu. Comme des dingues.

Après les années lycée, ils finissent séparés, ayant chacun un destin différent, loin les uns des autres. Puis l’appart est détruit. Quentin l’appréhendait : « ça va nous faire crever ça ». Deux ou trois ans à s’enfumer là-dedans partis en fumée. À la place, un nouveau bâtiment. Lorsqu’on l’évoque, Max se rassure : « on ira pisser devant la porte d’entrée ». Moi-même, lorsque Manu me montre les photos de ce qu’il reste de ce temps-là, mon coeur se serre dans ma poitrine et il me semble regretter une atmosphère que je n’aurai jamais connue.

 

Aux Etats-Unis, les employés du cannabis-business se syndicalisent

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Alors que la légalisation gagne du terrain aux États-Unis, les salariés de la filière cannabis se mobilisent pour protéger leurs droits.

Dans le Massachusetts les salariés de Cresco Labs sont à la fête: ils viennent de signer leur premier contrat syndical.
Je suis émue et fière de cette victoire, fruit de notre combat commun“, se réjouit Molly Balbuena négociatrice de l’accord et employée depuis 3 ans chez Cresco Labs à Fall River.

La convention syndicale prévoit des augmentations de salaire annuelles durant les 3 prochaines années et définit une politique d’horaires équitables, protégeant les employés d’heures supplémentaires abusivement imputées. L’accord garantit également aux salariés de Cresco Labs l’accès à une couverture sociale et médicale complète ainsi qu’un bonus-retraite.

Augmentations de salaire garanties pour les 3 prochaines années

Les employés de Cresco ne sont pas une exception: mercredi 23 juin, ce sont les employés d’un dispensaire March & Ash de Mission Valley, Californie, qui avaient obtenu gain de cause en votant majoritairement pour la syndicalisation de leurs statut, suivant l’exemple d’un autre dispensaire de la même chaîne fraîchement syndiqué et situé à San Diego. Les employés des dispensaires de Mission Valley et San Diego sont désormais protégés par le très puissant syndicat du United Food and Commercial Workers (UFCW).

Quelques semaines plus tôt, d’autres employés de March et Ash travaillant dans d’autres succursales demandaient eux aussi à adhérer au syndicat UFCW. Très rapidement, ils ont pu négocier un contrat leur garantissant des remboursements de garde d’enfants, de frais scolaires, des primes en espèces, des bonus de retraite, des augmentations salariales, des congés payés et même des congés en cas de deuil. Faisant de l’UFCW le premier grand syndicat à couvrir les salariés du cannabis-business dans les États ayant légalisé.

Production de CBD syndiquée

Le CBD avait pavé la route de la syndicalisation des travailleurs de l’herbe: le 25 mai, L’UFCW annonçait la signature d’un accord syndiquant l’ensemble du personnel de Union Harvest et Nature’s Root Lab, entreprise spécialisée dans le CBD. L’accord s’étend à tous les employés du Colorado et de la Floride travaillant dans les domaines de la production, de l’emballage, des achats, des ventes et de la formation relation-client.

« Nous nous engageons à gérer une entreprise favorable aux syndicats qui produira et vendra des produits CBD de haute qualité aux consommateurs de tout le pays et honorera le travail acharné de nos employés avec un contrat syndical » commentait le même jour Justin Eisenach, directeur général et fondateur de Union Harvest.

« Cela signifie des salaires plus élevés et de meilleurs avantages sociaux, ainsi que le fait de donner une voix aux travailleurs, ce qui peut être essentiel dans toute entreprise, mais particulièrement important dans une industrie émergente telle que le cannabis. Avoir une bonne relation avec nos employés est crucial et la signature d’un contrat syndical en fait partie. Désormais, les consommateurs auront le choix lorsqu’ils achèteront du CBD et pourront acheter des produits fabriqués par des employés syndiqués, emballés et vendus aux États-Unis de façon juste et équitable ” s’est félicité le CBD-entrepreneur.

1,3 millions de travailleurs concernés

Faire parti de l’UFCW était un enjeu de taille pour les travailleurs de la filière cannabis:  le syndicat représente plus de 1,3 million de travailleurs aux États-Unis et au Canada. Aujourd’hui, c’est aussi le plus grand représentant des employés du cannabis-business. Hélas, les velléités de syndicalisation des travailleurs de l’herbe ne portent pas toujours leurs fruits.

La semaine dernière, les employés du Greenleaf Compassion Center (un dispensaire agréé de Rhode Island) se sont mis une grève, accusant leur PDG, Seth Bock, d’avoir licencié à tort Ben Telford, membre du comité de négociation du syndicat UFCW de l’entreprise.

Le 23 juin, alors qu’il se présentait à son travail, la direction du Green Leaf Compassion Center (sic) lui a fait savoir sans explications préalables que ses “services n’étaient plus nécessaires”.
Quand j’ai demandé des explications supplémentaires, on m’a dit qu’il n’y en avait pas besoin à ce moment-là. J’ai rassemblé mes affaires et suis parti en une après-midi, après avoir à peine eu le temps de dire  j’ai dit au revoir à tout le mondea ensuite détaillé Ben Telford au Cannabis Business Times .

Barrage aux licenciements abusifs

Quelques semaines plus tôt, les employés de Greenleaf avaient voté à une écrasante majorité (21 voix pour sur 22) en faveur de l’adhésion à l’UFCW. Selon le syndicat, le licenciement de M. Telford n’est pas un incident isolé et démontre qu’il y a encore beaucoup à faire pour garantir les droits des travailleurs au sein l’industrie du cannabis américaine.

Selon le même communiqué, M. Bock aurait licencié 4 autres employés de Greenleaf au cours des 6 derniers mois . Il est depuis  poursuivi par un ancien employé pour discrimination fondée sur l’âge et le handicap, et fait actuellement l’objet d’une enquête par le National Labor Relations Board des États-Unis pour représailles et intimidation.

Jusqu’à présent, le secteur du cannabis reste un no man’s land juridique en ce qui concerne les droits des salariés, ce qui n’est guère surprenant étant donné que l’herbe reste une drogue inscrite à l’annexe 1, comme la cocaïne et l’héroïne 1 en vertu de la loi fédérale américaine.
La solution? La légalisation dans les 52 Etats de l’oncle Sam.

Le cannabis efficace contre certaines tumeurs? Une étude le démontre.

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C’est peut-être le début d’un révolution dans la lutte contre le cancer. Une étudiante en biologie israélienne vient d’isoler la concentration de cannabinoides nécessaire à la destruction de tumeurs malignes. Publiés par le Volcani Institute, centre à la pointe de la recherche appliquée sur le cannabis, les travaux préliminaires de la jeune Hadar Perisi font déjà beaucoup parler d’eux. Zeweed l’a contacté pour en savoir un peu plus.

Hadar Perisi suit un master de biologie environnementale à l’université de Bar-Ilan et au sein de l’Organisme de Recherche Agricole du Volcani Institute, en Israël. Alors que, face à sa webcam, elle me parle ses travaux (qui sont aussi sortis dans la revue d’oncologie Cancers de mai 2021) elle ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire aux lèvres. « C’est un réel honneur. C’est très enthousiasmant d’imaginer vers quoi cela peut nous mener » me dit-elle.

Cannabis VS gliome

C’est en étudiant les effets de certains cannabinoïdes sur le glioblastome multiforme (GBM), que Hadar en a isolé la quantité et répartition nécessaire pour le GBM, tumeur aussi agressive et létale.
« Un gliome est une tumeur qui se développe dans les cellules gliales, qui sont les cellules non-neuronales de notre cerveau, les glioblastomes sont les tumeurs les plus agressives , les plus envahissantes et fatales » précise Hadar, sans le sourire.

Le traitement des tumeurs GBM consiste généralement en une intervention chirurgicale, visant à extraire la tumeur là où cela est possible, combinée à une chimiothérapie agressive et/ou à de la radiothérapie. « Même avec ces traitements, le pronostic pour les patients ayant un glioblastome ne s’est pas amélioré depuis trente ans », poursuit Hadar. “Ce pronostic correspond à un temps médian de survie estimé entre 12 et 15 mois. Les glioblastomes sont particulièrement difficiles à traiter car leur développement ne ressemble à celui d’aucun autre type de tumeur“.

Scanner cérébral montrant un gliome papillon (GPM). Image reproduite avec l’aimable autorisation d’Eurorad.

Au lieu de croître comme une boule de neige, en devenant progressivement de plus en plus gros, les glioblastomes croissent à travers le cerveau. Certains d’eux peuvent attaquer les deux hémisphères, tandis que d’autres sont multi-focaux : ils se développent dans plusieurs parties du cerveau simultanément. Les glioblastomes sont particulièrement difficiles à extraire du fait de leur expansion rapide à travers la substance blanche du cerveau. Ils peuvent également adopter des formes complexes tridimensionnelles qui endommagent des zones essentielles du cerveau, affectant ainsi la capacité à se mouvoir, à parler et à penser.

Cellules GBM humaines A172 au microscope inversé. Image reproduite avec l’aimable autorisation du laboratoire de recherche Koltai.

Effet entourage VS cannabinoïdes isolés.

Je suis rejoint dans ma conversation sur Zoom par Hinanit, la professeur de Hadar et chef de département au Volcano Institute. Hinanit m’explique que les recherches d’Hadar sont une avancée majeure car jusque là, les études étaient menées sur des composants uniques. Une des principales limites rencontrées jusqu’alors par la recherche sur le cannabis est qu’elle s’est faite sur les effets spécifiques de composants isolés. « Quand vous prenez de l’huile de CBD, elle contient bien sûr du CBD. Mais cette huile contient aussi de nombreux autres éléments, dont la composition est si importante que si vous ne la comprenez pas exactement, vous ne pourrez pas savoir ce qui est vraiment efficace pour vous ».

L’azote liquide permet d’isoler et extraire précisément chaque cannabinoïde . Image reproduite avec l’aimable autorisation du laboratoire de recherche Koltai.

Selon la professeure, cette mauvaise compréhension des différents composants du cannabis est une des principales raisons du manque d’essais cliniques réalisés sur chacun de ces composants en tant que traitements contre le cancer. L’étude menée par Hadar est la première a rétablir notre compréhension du potentiel médicinal du cannabis. Ses recherches, qui portent sur des extractions de cinq différentes variétés de cannabis, ont identifié la variété Dairy Queen (une riche en THC, et une sans THC mais riche en CBG) comme particulièrement efficace pour détruire les cellules GBM et les empêcher de se multiplier.

Hinanit rappelle que les résultats de cette étude sont, comme toujours, limités. Notamment parce qu’ils n’ont pas été testés sur des patients dans un contexte clinique.

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