Cancer, Cannabis, cure,

Le cannabis efficace contre certaines tumeurs? Une étude le démontre.

///

C’est peut-être le début d’un révolution dans la lutte contre le cancer. Une étudiante en biologie israélienne vient d’isoler la concentration de cannabinoides nécessaire à la destruction de tumeurs malignes. Publiés par le Volcani Institute, centre à la pointe de la recherche appliquée sur le cannabis, les travaux préliminaires de la jeune Hadar Perisi font déjà beaucoup parler d’eux. Zeweed l’a contacté pour en savoir un peu plus.

Hadar Perisi suit un master de biologie environnementale à l’université de Bar-Ilan et au sein de l’Organisme de Recherche Agricole du Volcani Institute, en Israël. Alors que, face à sa webcam, elle me parle ses travaux (qui sont aussi sortis dans la revue d’oncologie Cancers de mai 2021) elle ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire aux lèvres. « C’est un réel honneur. C’est très enthousiasmant d’imaginer vers quoi cela peut nous mener » me dit-elle.

Cannabis VS gliome

C’est en étudiant les effets de certains cannabinoïdes sur le glioblastome multiforme (GBM), que Hadar en a isolé la quantité et répartition nécessaire pour le GBM, tumeur aussi agressive et létale.
« Un gliome est une tumeur qui se développe dans les cellules gliales, qui sont les cellules non-neuronales de notre cerveau, les glioblastomes sont les tumeurs les plus agressives , les plus envahissantes et fatales » précise Hadar, sans le sourire.

Le traitement des tumeurs GBM consiste généralement en une intervention chirurgicale, visant à extraire la tumeur là où cela est possible, combinée à une chimiothérapie agressive et/ou à de la radiothérapie. « Même avec ces traitements, le pronostic pour les patients ayant un glioblastome ne s’est pas amélioré depuis trente ans », poursuit Hadar. “Ce pronostic correspond à un temps médian de survie estimé entre 12 et 15 mois. Les glioblastomes sont particulièrement difficiles à traiter car leur développement ne ressemble à celui d’aucun autre type de tumeur“.

Scanner cérébral montrant un gliome papillon (GPM). Image reproduite avec l’aimable autorisation d’Eurorad.

Au lieu de croître comme une boule de neige, en devenant progressivement de plus en plus gros, les glioblastomes croissent à travers le cerveau. Certains d’eux peuvent attaquer les deux hémisphères, tandis que d’autres sont multi-focaux : ils se développent dans plusieurs parties du cerveau simultanément. Les glioblastomes sont particulièrement difficiles à extraire du fait de leur expansion rapide à travers la substance blanche du cerveau. Ils peuvent également adopter des formes complexes tridimensionnelles qui endommagent des zones essentielles du cerveau, affectant ainsi la capacité à se mouvoir, à parler et à penser.

Cellules GBM humaines A172 au microscope inversé. Image reproduite avec l’aimable autorisation du laboratoire de recherche Koltai.

Effet entourage VS cannabinoïdes isolés.

Je suis rejoint dans ma conversation sur Zoom par Hinanit, la professeur de Hadar et chef de département au Volcano Institute. Hinanit m’explique que les recherches d’Hadar sont une avancée majeure car jusque là, les études étaient menées sur des composants uniques. Une des principales limites rencontrées jusqu’alors par la recherche sur le cannabis est qu’elle s’est faite sur les effets spécifiques de composants isolés. « Quand vous prenez de l’huile de CBD, elle contient bien sûr du CBD. Mais cette huile contient aussi de nombreux autres éléments, dont la composition est si importante que si vous ne la comprenez pas exactement, vous ne pourrez pas savoir ce qui est vraiment efficace pour vous ».

L’azote liquide permet d’isoler et extraire précisément chaque cannabinoïde . Image reproduite avec l’aimable autorisation du laboratoire de recherche Koltai.

Selon la professeure, cette mauvaise compréhension des différents composants du cannabis est une des principales raisons du manque d’essais cliniques réalisés sur chacun de ces composants en tant que traitements contre le cancer. L’étude menée par Hadar est la première a rétablir notre compréhension du potentiel médicinal du cannabis. Ses recherches, qui portent sur des extractions de cinq différentes variétés de cannabis, ont identifié la variété Dairy Queen (une riche en THC, et une sans THC mais riche en CBG) comme particulièrement efficace pour détruire les cellules GBM et les empêcher de se multiplier.

Hinanit rappelle que les résultats de cette étude sont, comme toujours, limités. Notamment parce qu’ils n’ont pas été testés sur des patients dans un contexte clinique.

Ne ratez rien de l’actualité du chanvre et du CBD, inscrivez-vous à la Zeweed Newsletter!

Steve est journaliste et musicien. Il vit en ce moment en Amérique du Sud, entre Argentine et Uruguay. Cet amoureux des chats, nominé pour son travail d'investigation aux Emmy Awards, collabore aussi régulièrement avec High Times, Green Rush, Zamnesia  Royal Queen Seeds et bien d'autres.

Previous Story

US Cannabis Workers Are Unionizing

Next Story

The Green Revolution: Weed Is Now Legal In Connecticut, Virginia, and New Mexico 

Latest from Israël

Israël : Etat et beuh.

Nos confrères de Libération dévoilent un dossier pertinent sur Israël et sa nouvelle intention économique :