Stoner Lifestyle - Page 8

La folle montée des Weedeogame

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Le monde du jeu vidéo a bien évolué depuis le jeu de Pong, le premier du genre sorti en 1972. Aujourd’hui on peut jouer partout, tout le temps et sur toutes les plate-formes, y compris sur votre portable.
Un nouvel eldorado qui est particulièrement réactif: depuis le début du mouvement mondial de la légalisation, de nombreux jeux dédiés au cannabis et à sa culture sont apparus.
Zeweed a fait pour vous le tri des meilleurs weedeogame du moment.

Le far west des IOS

Marché libre oblige, on trouve des jeux de toutes les qualités et pour tous les styles, chaque studio pouvant proposer des  créations uniques et n’ayant pour limite que l’ imagination des programmeurs. Coté cannabis, on  retrouve principalement des simulations, des “idle games” qui vous demandent de cliquer un bouton en boucle et des jeux brandés par des célébrités du weed-business.
Ce type de jeu se démarque du milieu généralement très sexiste des  “classique” – celui qu’on retrouve sur les consoles, les jeux de Nintendo étant une exception – les jeux pour portables sont conçus pour les deux genres. Une majorité des joueurs sur portables sont des femmes adultes et actives d’un âge moyen de 36 ans.

C’est important car cela explique pourquoi on retrouve dans notre sélection des jeux se penchent plus sur la réflexion, la stratégie et la créativité que sur l’action blindée de testostérone.
Cela tombe bien car que vous soyez branché CBD ou THC vous en profiterez forcément plus en vous détendant.

La crème de la crème

On ne peut pas parler des jeux mobiles dédiés au cannabis sans parler de Hempire, le méga hit mondial du studio Canadien LBC, qui est devenu culte et qui a été téléchargé plus de 20 millions de fois.

Le jeu qui vous propose de devenir un magnat du cannabis, un homme d’affaires et avant tout un cultivateur en croisant différentes variétés pour créer la weed suprême. Des fleurs que vous pourrez ensuite utiliser dans une multitude de produits allant du Space Cake aux concentrés les plus pointus.
Le mode scénario est particulièrement réussi grâce à de nombreuses interactions avec des personnages plus fantasques les uns que les autres. Il y a tellement à faire que le jeu à même eu les honneurs d’avoir son propre wikipédia pour établir les meilleures stratégies pour devenir le cultivateur ultime, gérer au mieux votre dispensaire et fonder un empire.

Wiz Kalifa, Cheech & Chong, B-real, Jay & Silent Bob… les VIP de la weed se bousculent pour être pixélisés

Si vous souhaitez plus de simplicité et moins de calculs mentaux, nous vous conseillons plutôt le jeu du rappeur et businessman Wiz KhalifaWiz Khalifa’s weed farm (un jeu téléchargé plus de 5 millions de fois).

Un jeu très coloré qui met en scène le fameux rappeur et qui vous propose de gérer une plantation dans ses moindre détails, qu’il s’agisse de la lumière, de l’arrosage ou de la récolte.
Pour progresser dans ce jeu il vous faudra surtout des pouces acérés (Idle game oblige) et pas mal de patience. L’alternative étant de devoir sortir la carte de crédit pour récupérer les dernières variétés les plus rares à la manières des cartes à collectionner de notre enfance.

Enfin si toutes ses histoires de business vous épuisent et que vous souhaitez simplement rire sachez que Cheech et Chong ont lancés leur propre jeu (aux alentours de 3 millions de téléchargements). Le tout avec l’aide du studio LDRLY (qui est aussi à l’origine du plus gros concurrent de Hempire, Bud farm et d’un futur jeu tout aussi cannabique dédié à B-real de Cypress Hill).

Le jeu est situé dans les années 70 et vous propose de retrouver l’humour typique des deux comédiens directement dans votre téléphone ainsi que tous les personnages secondaires cultes de leur univers.
C’est drôle, c’est Pop et c’est rempli de surprises comme Jay et Silent Bob, autres icônes de l’humour stoner, qui ont fait une apparition pour la promotion de leur nouveau film: Clerks 3.

 

Ses jeux sont-ils indispensables? Non bien entendu mais ce n’est pas le but de ce format. Connu aux Etats-unis sous le nom de “Time wasters” leur but est simplement de vous faire passer le temps en bonne compagnie.
Que vous souhaitiez construire un empire, faire pousser vos plantes ou juste vous amuser on peut difficilement imaginer meilleure occupation entre deux stations pour les amateurs de verdure qui fait rire.

Les Sept Papiers Capitaux.

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Parce que le contenant importe autant que le contenu, Zeweed vous a concocté un top 7 bien léché des meilleurs marques de papier à rouler.

OCB
En 1918, alors qu’il connaît un franc succès avec son «  papier bible  », un papier d’imprimerie d’une si grande finesse qu’il en est translucide, le breton Jean Guillaume Claude Bolloré a une brillante idée: celle d’imposer son produit phare sur le marché des papier à cigarette. La consommation de tabac explose en cet après-guerre, et l’industriel, fort de son savoir-faire sur ses outils de production bien rodés, fera des papiers OCB un véritable carton.

Une affaire qui roulera en amassant mousse pendant plus de huit décennies  pour la famille Bolloré. En avril 2000, Vincent Bolloré cèdera  81% des actifs de la société à l’américain Don Levin.

Côté qualité, ces feuilles ultraminces , frappées d’un élégant filagramme laissent toute la place à ce qu’elles enrobent,  tant on sent à peine leur présence.Cerise sur le space cake  : le bord collant est fait de gomme arabique, un composant 100% naturel garanti sans produits chimiques.

OCB propose ses services en plusieurs formats  : court, long, long avec filtres, il y a une dizaine de types de papiers, mais seules trois références sont facilement trouvables dans les tabacs  : les classiques (packaging blanc ), les longues et les longues avec filtre (packaging noir).

La recommandation Zeweed  : le paquet OCB longue (32 feuilles, 32 filtres en carton)
Verdict  : OCB est à la fumette ce que l’Iceberg est au Titanic  : un solide incontournable à l’effet coule garantie.

OCB papers.com

 

Juicy Jay
Dans un packaging très fluo et très bonbon (pour les non-ruminants, Juicy Fruit est une des marques de chewing-gum très courues en Amérique du Nord), pas moins de 24 fragrances «  tutti frutti  » sont proposées.

Des fragrances type Haribo que le géant de la mâche applique sur quatre formats différents (regular, slim, king size, roll). Si les feuilles Juicy Jay cartonnent autant aux US et au Canada, c’est pour leur côté «  mixologie gustative  »  :

Chaque variété de weed développe une odeur qui lui est particulière, via ses  terpènes. Et puisqu’on roule des fleurs, pourquoi ne pas marier les bouquets  ? Agrumes, menthe, fruits rouges, ananas champignons, pins et même fromage, sont des notes olfactives que l’on retrouve dans les ganja les plus appréciées. Le mélange des deux goûts (herbe et feuilles à rouler aromatisées) est ludique et fun.
Il peut se révéler salvateur pour les amateurs de variétés hardcore à avaler comme : la Cat Piss, la Sour Cheese  ou la Grand Pa’s breath …

La recommandation Zeweed  :Le Juicy Jay Pinnaple avec une Lemon Haze, et pour cacher une Cheese bien costaud, le sucré du JuicyJay Vanilla,
Le verdict  : Pas un produit de puriste, recommandé pour les amateurs d’ail.

Juicyjays.com

 

 

Blazy Susan’s Pink Rolling Papers
New York 1977,  Bill Murray, grand fan de papier à rouler rose, (voir notre article) revient au petit matin d’une longue nuit avec son ami John Belushi. Alors que les deux compères s’approchent de l’appartement  qu’ils partagent, Murray s’arrête acheter des feuilles et ne trouver que du papier blanc. Bill propose à John d’aller en trouver ailleurs. Ils reviendront victorieux. Après avoir ratissé la ville qui ne dort pas (non plus) pendant 6 heures. La marque était très probablement le « Blasy Susan’s Pink Rolling Paper ».

Sous un packaging assez sexy, frappé d’une Pin Up 50’s, se propose un produit de très bonne facture, garanti sans OGM, avec un colorant aux pigments bio fabriqué en France.

Au-delà de la caution « Healthy » et du moment Barbara Cartland qu’impose la couleur, le papier a un goût très fin et agréable, loin du piquant d’un Zigzag orange et se consume lentement et régulièrement; une très bonne façon d’éviter la désagréable carotte que certains smokers trop enthousiastes peuvent vous refourguer.

La recommandation Zeweed : Cherchez-le sur Amazon, pas dans la rue.
Le Verdict : Même si, comme Bill Muray, il vous faudra faire un petit effort pour obtenir le papier,  le jeu en vaut la chandelle.

Disponible sur amazon

   

 

Raw Papers
Comme son nom l’indique en anglais, les produits Raw occupent le créneau roots et ultra-nature de cette sélection. Pas d’agents chimiques, d’additifs comme la craie, pas traités au chlore, sans OGM et… sans gluten (  ?!), peut-on aussi lire dans le topo-promo du site.

Indépendamment de cet excès de zèle de quelque marqueteur trop joyeux, la gamme des papiers Raw offre une déclinaison de produits aussi variée qu’originale. On trouvera pas moins de quatre formats différents pour trois qualités de papier différentes  :  la classique, la Pure Hemp faite en chanvre et la série «  black  », qui propose des feuilles fines et solides, en gardant cette teinte beige/brune; couleur signature de la marque.

Le vrai bon plan Raw, c’est «  Roll  », un rouleau d’une seule et longue feuille de 3 ou 5 mètres pour deux largeurs  : classique et King Size. Un rouleau qu’il  vous conviendra de diviser à sa  guise, pour en faire soit un nanostick soit une batte de base-ball à la Bob Marley.

Tous les paquets de feuilles Raw sont vendus emballés d’une ficelle pour le côté authentique, mais surtout d’un élastique des plus pratiques pour bien fermer son distributeur de yeuf’.
Autre bonus, Raw s’associe régulièrement avec des artistes pour des collaborations et produits éphémères, comme des feuilles Wiz Khalifa, des filtres en verre B-Real…

La recommandation Zeweed  : le roll King Size pour le coté fun et la série Black, en format 1.1/4 pour sa finesse de feuille et sa  combustion lente et régulière.
Le verdict  : avec une offre de 20 formats différents largement distribués, dont une feuille de cinq mètres de long,  Raw est la marque idéale pour les fans de joints sophistiqués (voir notre article).

Raw Papers.com

 

Elements
La très écoresponsable entreprise Elements s’est donné pour tâche de proposer  un papier à cigarette dont la fabrication laisserait une empreinte carbone minimum sur notre belle planète.

Les usines sont exclusivement alimentées par l’énergie éolienne, au sein d’unités de production «  zéro déchet polluant  » que l’entreprise américaine a implantées dans les montagnes de la province espagnole  d’Alicante. Green attitude oblige, les feuilles Elements sont élaborées à partir  de matières premières dont la culture est éco-friendly, en harmonie avec  faune et flore. En l’occurrence , du  riz (pour le papier) et de la canne à sucre  (pour la bande collante). Aucun agent chimique ni de produit facilitant la combustion n’est ajouté.

Côté esthétique et pratique  : Les feuilles Elements sont  presque aussi fines qu’une OCB classique et  affichent, à l’instar de la marque bretonne, un filigrane qui est conçu pour empêcher les carottes  et permettre une brûlure plus douce. Coté saveurs,  le papier de riz peut se révéler âpre au goût, presque irritant en gorge particulièrement la version la plus épaisse de la marque.

Un autre bonus : tout comme les paquets de feuilles Cartel et Gizeh, les paquets Éléments sont munis d’une fermeture magnétique bien pratique.

La recommandation Zeweed : le paquet Elements 300 1.1/4, un bon rapport qualité prix.
Le verdict : Produire un papier qui permet de faire tourner les joints dans le même sens que  la planète, c’est la louable mission d’Éléments, mais hélas à un tarif peu economico-friendly.

Elementpapers.com

Randy’s
Randy’s, c’est un peu le  papier Mac Giver . La société basée à San Francisco propose un étonnant concept  : mettre un fil de fer dans chaque feuille. Une idée en somme assez bonne au pays de l’oncle Sam, où les ganja aficionados se passent souvent de filtre quand ils roulent un «  doobie  ». Entendez par là qu’arrivé à la fin de joint, il reste de la weed à fumer, mais au péril de vos doigts. À moins d’avoir sur vous une pince à épiler ou quelque outil de cet acabit; ce sera session Biafine assurée.

Et c’est là que le fil de fer intervient: après quelques tafs, arrivée à mi-joint/début joyeux,  le fil est resté intact lors de la combustion et s’offrira à vous dans sa splendide raideur.  Il  vous suffira de tordre à 90° le composant rigide et vous en servir de protège-doigt pour  fumer votre spliff jusqu’à la lie.
Côté goût, ce n’est pas exactement ça, la marque américaine s’étant peut-être un peu perdue dans ses velléités métalliques aux dépens de la qualité du papier.

Un aperçu ici  de la bête ici  :

La recommandation Zeweed  : la majeure partie des  papiers de Randy’s sont faits de «  pulpe d’écorce  de diverses provenances»  (l’argument commercialement correct pour dire «  chutes de bois low cost  »). Sur la gamme «  classique  », le goût n’est franchement  pas au rendez-vous.
Nous  conseillons plutôt les «  pures hemp  », dont les feuilles sont faites de  chanvre.
Le verdict  : Un produit pratique et fonctionnel comme les Américains en ont le secret…mais  probablement un peu trop exotique pour une clientèle européenne.

Randy’s.com

 

“80 Benny” Papers from Empire Rolling
L’instant bling-bling de ce dossier conso’. En 1984, dans un mémorable moment de télévision, Serge Gainsbourg avait allumé et brulé un billet de 500 francs en direct. Pour le commun des stoner qui n’ont pas les largesses financières du grand Serge, mais ne sont pas contre un petit show (off) à la West Coast,  il existe les “80 Benny” Papers from Empire Rolling sur chaque feuille king size au format d’un billet de banque US, figure une très fidèle réplique d’un  Benjamin. ( Entendez par là un billet de 100$, billets sur lesquels figure Benjamin Franklin.)

Si le bon goût du concept est des plus discutables, le goût (le vrai) est à peu près au rendez-vous : Les 80 Bennys, de Empire Rolling,  sont fabriqués à partir de fibres végétales naturelles, de colorants à base d’huile végétale non toxiques et de colle à sucre biologique. Bonus  : Leurs packs «portefeuille» contiennent 20 souches de filtre perforées.

La recommandation Zeweed  : Frimer, pourquoi pas, nous vous conseillerons néanmoins de frimer mollo  : les 80 feuilles étant au prix de 20 dollars.
Le verdict  :Flamber son fric n’aura jamais autant creusé l’appétit et donné envie de mater la télé.

Empirerolling.com


 

 

Master Class: Comment rouler un joint

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Le joint est sans aucun doutes le plus populaire des moyens de transports en commun cannabique.  Mais si la pratique est des plus répandues, la bonne maîtrise de sa confection l’est nettement moins. Pas de panique, avec Zeweed, c’est une affaire qui roule!

Avant de se lancer dans les travaux pratiques, il faudra vous munir de :

  • Weed
  • Papiers à rouler
  • Cartons à filtre
  • Un grinder (ou vos doigts)
  • Un stylo (ou un objet de forme similaire) pour tasser le joint

Quelle quantité d’herbe ?
Pour débuter, nous vous recommandons d’utiliser 1/2 gramme de weed et du papier à rouler de format normal pour cigarettes type OCB.
Lorsque vous maîtriserez bien le roulage, vous pouvez passer aux papiers King Size qui accueillent jusqu’à un gramme de ganja.

Étape 1 : Emiettez

Utilisez un grinder pour séparer et broyer uniformément votre tête de weed. Un grinder produit une taille et une texture régulière des débris de fleurs, ce qui donne une fumée plus douce. Si vous n’avez pas de grinder, séparez les têtes avec vos doigts. Soyez doux avec vos fleurs pour minimiser les dommages aux trichomes.

Étape 2 : Faites un filtre.

Dans les années 60 et 70, les filtres étaient peu utilisés au Etats-Unis. Les adeptes de la weed consumée sont vite revenus de ces joints qu’il fallait finir avec une pince à épiler. Mettre un filtre change radicalement et pour le mieux votre expérience en augmentent le flux d’air et en minimisant le risque de se brûler les lèvres ou d’inhaler de minuscules morceaux de weed.

Etape 3: Assemblez

Remplissez le papier avec votre weed (éventuellement mélangée avec du tabac ou un substitut) et déposez le filtre à l’une des deux extrémités de la feuille, selon votre “main d’appel” (gaucher ou droitier).
Une fois les deux éléments en place, vous pouvez commencer à former et à façonner le joint avec vos doigts en rabattant légèrement les deux cotés de la feuille à rouler.
Assurez-vous que le côté adhésif du papier est du coté le plus éloigné de vous alors que vous tenez le joint en devenir entre les index et pouces de vos deux mains. Utilisez-les  pour pincer le papier en forme de taco, en tamisant le papier d’avant en arrière pour répartir le mélange uniformément et le tasser un peu. Travaillez le tout comme si vous vouliez lui donner la forme d’un cylindre en veillant à ne pas trop serrer, ce qui restreindrait le flux d’air.

Etape 4: Roulez

Voici venu le moment le plus difficile (et crucial) de ce cursus accéléré. Rentrez le côté non collé du papier dans le mélange de weed compressé, enroulez-le et utilisez le bord collé en donnant un léger coup de langue sur la bande collante de la feuille coté filtre.
Une fois le papier collé à cette extrémité, continuez de rouler jusqu’à l’extrémité
Rentrez le côté non adhésif du papier à rouler sur l’herbe et roulez-le lentement vers le côté adhésif. Utilisez vos pouces pour rouler et vos index pour soutenir l’extérieur. Léchez ou mouillez la bande collante et commencez encore une fois par l’extrémité filtre pour remonter vers l’embout à allumer.

Étape 5 : Scellez

Une fois que la feuille est collée, prenez une baguette, un stylo ou un autre objet cylindrique long pour tasser le mélange en direction du filtre. C’est là que vous pouvez rajouter toute l’herbe perdue pendant la phase de roulage.
Tournez entre votre pouce et index le reste du papier à l’opposé du filtre pour fermer le joint.
Et voilà, il ne vous reste plus qu’à savourer le fruit de votre travail. Pas de panique si vous n’y parvenez pas du premier coup, l’erreur ne vous aura couté qu’une feuille à rouler.

Bon voyage!

Syndrôme cannabinoïde: quand l’abus de THC se paie trop cher le lendemain

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Avec la légalisation du cannabis, les cas de “syndrôme cannabinoïde” ont explosé aux Etats-Unis. Alors que les hôpitaux US voient affluer aux urgences des consommateurs en proie à l’affection, Zeweed fait le point sur cette gueule de bois de l’herbe, conséquence directe d’un marché débridé où des entrepreneurs peu scrupuleux proposent des produits toujours plus forts en THC.

Depuis quatre ou cinq ans, le matin, j’avais assez systématiquement une légère nausée latente, une petite heure après le réveil” témoigne Vincent*, 43 ans. “Dès que je me mettais à lire ou regardais mon écran trop près, c’était vertiges, hypersalivation et une franche envie de vomir. En général, vers midi-une heure, ça passait.” explique ce dessinateur projeteur en architecture et gros consommateurs de cannabis” Il y a eu des jours où j’étais carrément incapable de travailler le matin, alors je rattrapais le temps perdu le soir” poursuit Vincent, qui ne boit pas d’alcool, ne se drogue pas, mais fume de l’herbe depuis ses 18 ans. “Au début je pensais que j’avais un problème oculaire et je suis allé voir un ophtalmologiste qui n’a rien trouvé. Mon médecin traitant n’a à ce moment-là rien trouvé non plus au niveau gastrique ni quoi que ce soit d’anormal après un bilan sanguin complet. Puis, en juillet dernier, je suis parti en croisière en Grèce et ça a été régime sec question weed. Au bout de quatre jours, plus de tête qui tourne, plus de nausées alors que je m’attendais à avoir le mal de mer!” s’amuse-t-il.

Nausées, crampes et douches chaudes

Ca ne m’a pas pris longtemps pour comprendre d’où venait le problème, ou tout du moins  faire un lien de cause à effet. Une fois revenu à terre, j’ai cherché confirmation sur le Web et en ai parlé à mon médecin qui lui aussi s’est renseigné: j’avais tout les signes du syndrome cannabinoïde, symptômes qui ont disparu en mer avec l’abstinence. Depuis, je me suis mis au CBD et à la weed beaucoup plus légère alors qu’avant je faisais la course à la beuh la plus dosée. Si je n’avais pas fait moi-même le rapprochement, je serais encore à fumer ma GG4 ou ma Gelato (deux variétés à plus de 20% de THC NDLR) et à passer des grands moment de solitude après chaque réveil“.
Vincent a de la chance dans son malheur: en n’habitant pas dans un pays ayant légalisé où l’on peut acheter des concentrés (Dabs) à 80-90% de THC, il aura limité les dégâts engendrés par l’absorption régulière d’une trop grande quantité de THC et se sera épargné un passage par la case hospitalisation.

Aussi connu sous la dénomination “syndrome d’hyperémèse cannabinoïde”, le syndrome cannabinoïde (SC) se caractérise cliniquement par l’association de douleurs abdominales, de nausées et de vomissements consécutifs à une consommation chronique/quotidienne de cannabis. Un syndrome qui peut être difficile à diagnostiquer pour le praticien qui a en face de lui un sujet en bonne santé qui est loin de se douter que c’est la weed de la veille qui l’amène aux urgences. Autre donnée connue: le SC est plus fréquent chez les adultes de moins de 50 ans qui consomment du cannabis de façon soutenue. Pour une raison inexpliquée, le SC ne semble pas toucher les stoners de la première heure. Enfin, dénominateur commun à tous les patients admis aux urgence: la consommation régulière de produits à haute teneur en THC (fleurs, Dabs, vape-pen, edibles…).

La légalisation sauvage en cause

Les crises peuvent durer jusqu’à 48 heures et se répéter tous les mois si la consommation de cannabis est poursuivie avec la même intensité. Le SC évolue classiquement en trois phases, avec une première phase dite “prodromique”  d’une à deux semaines, où le sujet est pris de nausées matinales, vomissements et troubles digestifs. Elle est suivie d’une phase dite “émétique” avec vomissements intenses, persistants et douleurs abdominales pouvant durer plusieurs heures. Les douleurs abdominales peuvent alors être soulagées par des bains d’eau chaude, parfois prolongés, remède de grand-mère stoner développés par des patients qui n’osent pas toujours se rendre à l’hôpital, pour ces raisons financières ou légales. Devant l’efficacité de la pratique et l’innocuité de la plupart des médicaments conventionnels, c’est ce même traitement qui est désormais adopté en milieu hospitalier.

Si la physiopathologie du syndrome cannabinoïde reste mal connue, de même que ses facteurs de prédisposition, une chose est certaine: à doses modérés, le cannabis n’engendre pas de SC. C’est le manque d’encadrement du marché du cannabis et de fait une offre de produits beaucoup trop corsés en THC, molécule dont le taux n’a toujours pas été limité aux Etats-Unis, qui sont les grands responsables de cette inédite vague du mal de l’herbe.

*le nom a été changé.
Sources:
-Allen JJ, de Moore GM, Heddle R (2004) Cannabinoid hyperemesis: cyclical hyperemesis in association with chronic cannabis abuse. Gut 53:1566–70
-Pelissier F, Claudet I, Gandia-Mailly P, et al (2016) Cannabis hyperemesis syndrome in the emergency department: how can a specialized addiction team be useful? A pilot study. J Emerg Med 51:544–51
-Fabries P, Renard A, Puidupin A, et al (2014) Diagnostic méconnu à la douche miraculeuse. Ann Fr Med Urg 4:334–5

Ze track du mois: “La drogue” (Richard de Bordeaux et Daniel Beretta)

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Le tube iconique de cet été indien, c’est “La drogue”, planante composition signée Richard de Bordeaux et Daniel Beretta. Le kitchissime duo nous offre ici un titre psychédélique à souhait, fleurant bon le patchouli et les enveloppes de ganja de grand-papa.

Paris, 1968. Richard de Bordeaux et Daniel Beretta, deux jeunes musiciens en devenir, se rencontrent au Petit Conservatoire de Mireille. Pour ceux qui ne sont pas à la retraite, le Petit Conservatoire de Mireille est une émission durant laquelle des cours de musiques étaient dispensés en direct à la radio puis à la télévision.

Ensemble, les deux lurons y composeront entre autre La Drogue, hymne aux paradis artificiels qui devait accompagner une séquence du film Un été sauvage.
Si Beretta et Bordeaux figureront au casting du long-métrage de Marcel Camus, la chanson ne sera finalement pas retenue.

Le titre sera mixée par Christian Gaubert, grand complice du compositeur de musique de films Francis Lai. Au saxophone, l’américain Marion Brown excelle sur des arrangements cuivre signés Nino Ferrer (qui joue aussi dans Un été sauvage). Le morceau sortira chez Barclay en maxi et sera le seul succès de Bordeaux et Beretta. Ce dernier se fera encore entendre puisque depuis 1978, Daniel Beretta assure la doublure voix d’Arnold Schwarzenegger.

Les paroles sont sans équivoques à une époque où le mot d’ordre était “d’interdire d’interdire“.
Un demi-siècle plus tard, rien n’a changé puisqu’on ne peut toujours pas pécho légalement alors qu’avouons-le, la fumette, c’est sacrément épatant!

“Où est ma drogue, mon haschich?
Où est mon opium, mon kif?
Il m’en faut, je me débine
Viens vite ma Proserpine
Quand je te prends,
Je suis dans une bulle blanche
Quand je te prends,
Je suis comme un singe dans les branches
(…)
Il m’en faut, je me débine
Viens vite ma Proserpine
Quand je te prends,
Je suis un sous-marin vert
Quand je te prends,
Je te téléphone à l’envers”

Les Weeddings: des mariages planants.

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Las Vegas, la ville du péché,  est dorénavant ouverte aux fumeurs de cannabis, légalisation oblige. Business oblige aussi, elle accueille le plus grand supermarché de la ganja au monde: le Nuwu et ses quelques 1500 mètres carrés de stupéfiants produits.
Sin city est aussi connue pour ses mariages pittoresques aux conséquences souvent désastreuses. Des mariages à la minute qui ont maintenant leur déclinaison cannabique.
Voici un petit guide des Weedding à l’intention des futurs mariés… volontaires ou non.

Si vous souhaitez un mariage éclair vous pouvez vous diriger à la Cannabis Chappel au 700 East Naples Drive, à deux pas de l’Hôtel/Casino Hard Rock Café à Las Vegas.
Cette chapelle laïque est ouverte à tous les fumeurs depuis le 5 juillet 2017, le jour de la légalisation du Cannabis au Nevada.
Pour la modique somme de 104 dollars, vous pourrez vous unir dans un décor vert, accompagné de musique reggae. Pas le choix le plus original d’ambiance musical, mais il est aussi possible de choisir sa propre playlist.
Une photo devant le signe “Welcome to Cannabis” est aussi prévue pour le jeune couple, avec un bouquet fait à base de soie de chanvre.
Afin que le mariage soit accepté légalement un témoin est aussi fourni pour les mariés les plus pressés ou désireux de rester loin des projecteurs.

La mode des mariages éclair est à l’origine de nombreux mariages de célébrités parmi lesquelles Britney Spears ou plus récemment Nicolas Cage, qui a fait annuler son union après 24 jours.
Une histoire tellement fréquente, qu’elle est définitivement inscrite dans la Pop Culture américaine.

On retrouve cette tradition dans The Hangover dans lequel un des personnages se réveille marié à une strip-teaseuse et dans un épisode de Family guy ou c’est, pour le coup, avec une prostituée qu’il se retrouve coincé après une nuit d’excès.
Si vous n’êtes pas convaincu par cette prestation un peu cheap, une version premium est aussi disponible.
Pour 710 dollars vous aurez en plus, un tour en limousine dans la ville avec coupes de champagne et petits fours. Afin que vous puissiez immortaliser ce moment, un shooting d’une heure avec un photographe professionnel est fourni, le filtre “yeux rouges” n’aura jamais eu autant d’utilité.

Mais si vous avez un coup de barre après toute cette fumette ne vous inquiétez pas, une nuit dans la suite 420 est aussi comprise dans une chambre “Weed friendly” décorée de feuilles vertes.
Dernier bonus et pas des moindres une carte médicale valable un an, réservée aux patients nécessitants les bienfaits du Cannabis .
Un package qui est d’autant plus amusant qu’il est THÉORIQUEMENT interdit de fumer dans les chambres d’hôtel à Las Vegas et que toujours THÉORIQUEMENT, les médecins qui prescrivent les cartes sont censés le faire pour des raisons médicales valables.
Dans la ville du vice, c’est bien connu, tout s’achète pour le juste prix.
Attention simplement de ne pas tout perdre dans les casinos, un endroit périlleux quand on est trop High pour jouer low profil.

La weed comme automédication pour l’adolescence?

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Fumer de l’herbe adolescent peut être une expérience libératrice comme une auto-méditation nécessaire. Au delà des dangers qu’il représente sur un cerveau en pleine formation, le cannabis est pour beaucoup de jeunes un dénominateur commun autour duquel se forgent de grandes amitiés et d’impérissables souvenirs. Témoignage.

Ils auront passé leurs années lycée à fumer des pétards dans cet endroit qu’ils appellent « l’appart ». Je n’ai jamais vraiment compris à qui leur espèce de squat appartenait initialement. À la tante de l’un d’entre eux, il me semble. C’est toujours resté très vague.
Lorsque j’ai rencontré les garçons, j’ai découvert ce fait assez fou : fumer des joints est convivial au point d’ancrer des relations. Au point de les rendre plus puissantes, démesurées même.
Fumer rapproche irrémédiablement. L’état de défonce élève les idées, le débat et le rire et les fait perdurer bien après, très longtemps, même sobre, des années peut- être.
Ma rencontre avec eux m’a bouleversée parce que jamais je n’avais vu une amitié si belle, fraternelle et sincère. Ils sont sept : Bertrand, Manu, Milan, Max, Paul, Niko, et celui qu’ils appellent par son nom de famille, Le Guern. Ensemble, dans cet îlot isolé du reste du monde, c’est en fumant qu’ils se sont créé un univers : des blagues qui reviennent, une façon de vivre, un langage qui leur est propre. Souvent, lorsque je les écoute discuter, je ne comprends pas un mot. Ils passent leurs temps à me traduire ce vocabulaire né lorsqu’ils étaient stone. Dans « la bande des potes », on parle en -AL. Pour fromage, on dit fromtal, pour chorizo on dit chorizal, pour couteau on dit coutal on et ainsi de suite. Autre terme à retenir dans leurs inventions de fumeurs de pétards : le Cabrinus. Il s’agit d’un lancer de joint entre les jambes de la personne qui lève alors instantanément ses fesses le plus haut possible en tentant de l’attraper. Quentin me dit : « Il y a aussi des déclinaisons du mot cancer, qu’on utilisait pour désigner un truc naze. On disait : c’est le cer. Ensuite, un jour, on matait du squeezie et Le Guern a dit : ‘Squeezie c’est le cer du gaming’. Du coup, ‘cancer du gaming’ est devenu une expression pour dire qu’un truc était nul à chier. ‘Cancer du gaming’ c’est vite transformé en ‘cer du ming’, puis en cerming, et c’est aussi passé par cermiguel ». Autant vous dire que parfois j’avais du mal à suivre…

Mais malgré mon petit train de retard, je parvenais à comprendre et percevoir l’essentiel : l’amour. En passant du temps avec eux, j’ai développé une espèce de fascination pour cette faculté de la weed à faire développer, en groupe, une créativité et une inventivité exacerbées. Ainsi qu’une amitié d’une proximité qu’aucune soirée alcoolisée ne pourrait engendrer. « L’appart, c’était isolé du monde », me confie Milan. « Parfois, on était sur le balcon et on se créait une sorte de vie de communauté, de quartier, mais qui n’avait aucun sens puisqu’on était juste en train de se défoncer la gueule. On avait la vue sur toute la rue et les mecs qui passaient sont devenus des PNJ (personnages non-joueurs NDLR), comme s’ils étaient des robots de notre jeu vidéo. Il y avait un mec qui ressemblait à Robert Redford et on lui inventait toute une vie. C’était le moment, à 20h30, où il promenait son chien et on était tous éclatés, à mater ce mec et à se pisser dessus ».

Ce qui réunit ces garçons, que j’ai rencontré pour la plupart, mis à part le fait qu’ils soient tous particulièrement drôles, c’est leur intelligence. Ils brillent tous par leur intelligence. En une seconde, le mythe de l’ado fumeur de joints avachi dans son canapé s’est transformé. De ceux que j’ai rencontrés, Manu est entré à l’école 42, Milan est ingénieur, Max est ingé son, Quentin fait une école de ciné, Paul, du droit. Tout à coup, je me suis dit : malgré tous les dangers inhérents à la consommation de la weed à un jeune âge, je perçois presque en elle une sorte de rite de passage, comme une étape essentielle dans la vie d’un adolescent. C’est au cours de cette période charnière, cette période de transition qui peut être si difficile, que cet accompagnement psyché peut être utile. Un peu comme une automédication. S’isoler dans un nuage de fumée et passer son temps à rire, inventer un nouveau vocabulaire, des jeux débiles et surtout, une amitié incroyable, comme un safe place, peut-être est-ce la solution pour surmonter cet instant. Je me dis que ce peut être nécessaire. Important.

Par leur sensibilité, ces garçons m’attirent et me fascinent. Instantanément, nait en moi un sentiment de compréhension et d’amour. Alors, je les écoute parler. Manu demande « Je t’ai dit que Le Guern avait troué la porte de l’appart un jour ? Ou le carreau. Le carreau pété ». Max réfléchit avant de répondre « Je sais pas d’où ça sort le carreau pété mais il avait déjà bien niqué la porte aussi une fois, oui. C’est comme la fois où il avait gerbé dans le lit de la mère de Milan. Cette soirée-là ». Ils discutent du passé en souriant, parfois en pleurant de rire, parfois sur un ton mélancolique. Ils me parlent d’un bonheur que peut-être ils ne percevront jamais plus avec la même intensité, la même acuité. D’une relation d’une puissance qu’ils ne retrouveront plus jamais nulle part. Il faut se rencontrer jeune pour être aussi proche. Je crois. Et fumer, visiblement. En continu. Comme des dingues.

Après les années lycée, ils finissent séparés, ayant chacun un destin différent, loin les uns des autres. Puis l’appart est détruit. Quentin l’appréhendait : « ça va nous faire crever ça ». Deux ou trois ans à s’enfumer là-dedans partis en fumée. À la place, un nouveau bâtiment. Lorsqu’on l’évoque, Max se rassure : « on ira pisser devant la porte d’entrée ». Moi-même, lorsque Manu me montre les photos de ce qu’il reste de ce temps-là, mon coeur se serre dans ma poitrine et il me semble regretter une atmosphère que je n’aurai jamais connue.

 

Ganja-gourou in Indiana

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En 2015, l’excentrique Bill Levin ouvrait aux fidèles les portes de la First Church of Cannabis. Une divine initiative maline qui lui permettrait de contourner la prohibition imposée Indiana, où se situe son Eglise. . Portrait d’un activiste en sale État.

Cheveux peroxydés en pétard, visage creusé, grande silhouette longiligne emballé dans un slim noir et d’une chemise blanche sur laquelle traine une écharpe en soie noire, Bill Levin fait plus penser au « Doc » de Retour Vers Le Futur version Iggy Pop qu’à un pasteur officiant dans l’un des états les plus coincés des States.
Avant d’enfiler la soutane verte,  le fondateur de la First Church of Cannabis n’était pas un enfant de chœur: manager de  groupes punks (dont  certains qui ont eu leur heure de gloire comme les Zero Boys), gérant d’une affaire  de bus pornos (avec partouzes  et tournages à bord), propriétaire de dancings pour tout genre de valseuses, associé d’une petite chaîne de boutiques de tatouage puis directeur commercial d’une marque de  boissons énergisantes cafeïnée (Jolt), c’est avec plus d’un évangile derrière lui que Bill Levin fondera en  2015 la première église américaine vouée au culte de l’herbe.

L’appel de la vierge Marie-Jeanne, Levin le date à l’été 1970 lorsqu’il goûte pour la première fois à la fleur défendue.  45 ans plus tard, il transfigure l’appel divin en célébrant sa première messe le 1er juillet 2015, trois mois après avoir crée la « Première Église du Cannabis » .

 

Si l’Etat du Midwest prohibe complètement le cannabis (y compris thérapeutique) la liberté de culte reste un droit inaliénable garanti à tous par la Constitution et plus récemment le Religious Freedom Restoration Act (RFRA) qui garanti le droit  à chaque citoyen américain “de pratiquer sa religion comme il l’entend, tant que cette  pratique n’entrave pas  la liberté de croyance des autres“.
L’homme de foi y voit une aubaine;  la RFRA étant une loi fédérale qui prévaut sur la loi de l’Etat de l’Indiana, il est légalement permis de consommer de la ganja durant l’office, tant que  la pratique s’inscrit dans un rite religieux.

 

Indiana VS Indica.
Les autorités, elles, ne l’ont pas entendu de la sorte en menaçant de sévères poursuites pénales chaque croyant qui voudrait concrètement prouver sa  foi en se cramant un doobie un entre deux psaumes. Une féroce bataille judiciaire de trois mois s’engage alors entre la First Church of Cannabis et l’Etat de l’Indiana. L’église perdra. 

L’ex-futur Pape de la weed est désormais dans le colimateur de toute la Police, hors de question de fumer le moindre joint publiquement sous peine de voir l’église fermée et lui jeté en prison. Au delà de ce dur rappel à la loi, il  lui sera aussi imposé  une interdiction de parler du cannabis de façon favorable. Tout prêche pro-cannabis sera désormais assimilé à de l’ incitation à la consommation. Pendant les homélies,  « Le grand Poohbah » trouvera d’autres façons de parler ganja en substituant le mot weed par un autre.
Le prêtre le plus à l’ouest des États-Unis parlera alors d’ « amour » ou de « bonnes vibrations » quand il évoque l’herbe sacrée. Ce qui donne lieu à de savoureux sermons du genre « si vous avez une dispute conjugale, prenez du recul en absorbant une grande dose de bonnes vibrations » ou «  rien de tel que de se poser avec amour sur son sofa après une journée tendue  au bureau ». L’apôtre de la weed en rajoutera une couche en certifiant que non, il ne conseille directement à personne de consommer « le meilleur complément santé du monde ». Dans un autre de ces peu catholiques enseignements, Bill évangélisera que « Le meilleur weed ne vient ni d’Amsterdam ni de Denver. Elle pousse ici, c’est la «Bubble gum et elle a remporté trois cannabis Cup».

Les douze déités, ou commandements de la First Church of Cannabis :

 

  1. 1. Traitez ton prochain avec amour et comme un égal.
  2. 2. La journée commence avec un sourire tous les matins. Lorsque vous vous levez, c’est la première chose à mettre.
  3. 3. Aidez les autres tant que possible. Non pas pour l’argent, mais parce que c’est nécessaire.
  4. 4. Traitez votre corps comme un temple. Ne l’empoisonnez pas avec des aliments et des sodas de mauvaise qualité.
  5. 5. Ne profitez pas des gens. Ne blessez rien intentionnellement.
  6. 6. Ne commencez jamais un combat… mais finissez-les si ils s’imposent.
  7. 7. Cultivez votre propre nourriture, élevez des animaux, intégrez la nature à votre quotidien.
  8. 8. Ne soyez pas un “troll” sur Internet, respectez les autres sans les insulter ou en ayant une attitude  vulgaire ou  agressive.
  9. 9. Passez au moins 10 minutes par jour à contempler la vie dans un endroit au calme.
  10. 10. Protégez ceux qui ne peuvent pas se protéger.
  11. 11. Riez  souvent, partagez ce rire. Amusez-vous dans la vie, soyez positif.
  12. 12. Le cannabis est notre sacrement. Il nous rapproche de nous-mêmes et des autres. Il est notre source de santé et d’amour qui nous guérit de la maladie comme de la dépression. Nous l’embrassons de tout notre cœur et de tout notre esprit, individuellement et en groupe.

Le grand Poohbah gouverneur.
En juillet 2020, Bill Levin annonçait sa candidature aux midtrem elections, l’équivalent des élections législatives en France élections  de 2020, briguant le poste de gouverneur de l’Indiana, siège alors occupé par Éric Holcomb, un républicain traditionaliste pur jus. La légalisation du cannabis sera bien entendu un thème central de la campagne de Levin, le candidat estimant que « les habitants de l’Indiana sont favorables à la légalisation du cannabis. Cette interdiction aurait d’ailleurs pris fin il y a longtemps si la question avait été directement posée aux électeursSi nous avions organisé un référendum, nous aurions légalisé le cannabis il y a 10 ans. Lorsque je serais élu gouverneur, ce genre de référendum sera l’une mesures que je mettrais  en avant afin que les citoyens puissent décider de leur avenir,  et non les  politiques et  institutions de Washington. ” Une approche ultra- libérale qui n’empêchera pas l’homme de foi d’avoir de chaleureux sentiments pour l’IRS , l’équivalent du fisc aux États-Unis. En 2018, L’IRS a déclaré les revenus du prophète de la fumette non imposables puisque provenant d’une activité religieuse. A la sortie du procès, interrogé sur ce  jugement en sa faveur, il évangélisera sa victoire d’un  “ Que voulez-vous, les voies du Seigneur sont impénétrables.”

Le retour de la weed nature

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En réaction au quasi-monopole des weeds génétiquement modifiées qui affichent des taux de THC vertigineux, un nombre croissant de cannabis aficionados se tournent vers des weed dites “Landrace”, ces variétés qui poussent depuis des millénaires à l’état naturel. Et si l’avenir de la fumette était la ganja d’hier?

Ils ont entre 30 et 50 ans sont musiciens, photographes, designers ou journalistes.
Si tous sont de gros fumeurs d’herbe, aucun d’entre eux ne tient à se retrouver scotché devant la télé.
Pour ces consommateurs aguerris, il s’agit de retrouver le plaisir de consommer une ganja de qualité, qui a poussé au soleil, et dont les alcaloïdes ont été harmonieusement répartis au fil des siècles par dame nature.
« Je me rappelle bien des weeds que je fumais en 1995-2000 », se souvient Arnaud C. 43 ans et photographe de presse à Paris. «La Zaïroise (aujourd’hui congolaise) te donnait une bonne patate sans trop donner faim. Ça tombait bien, j’étais étudiant. Pour l’équivalent de 75 euros, j’avais 25 grammes. Pour d’évidentes raisons de gain de place pour ces marijuanas par définition importées, ces weeds arrivaient par blocs d’un kilo, compressés à la César.

Taux de THC plus bas

Si ces weeds affichent un taux de THC plus bas, elles offrent un effet plus nuancé et contrôlable, sans pour autant perdre de leur magie.
Pour ces gourmets de la fumette pour qui les années coach-lock n’ont que trop vécu, les effets du cannabis sont un moyen et non une fin.
« Imagine que tu es en train de déjeuner, et veux te boire un verre tranquille en terrasse. Simplement, sur le menu, t’as que de la vodka, de la Tequila ou du Gin » continue Arnaud.
« Soit tu passes, soit tu prends, et si tu prends, tu prends cher. Ça s’applique à la weed.
Avec Ganja commerciales, ton après-midi est foutue en terme de boulot, de créativité productive et même de relations sociales. L’après-midi, je fume de l’Acapulco gold. Un peu l’équivalent d’une bonne bière mexicaine bien fraîche : ça me détend sans me rendre con. » s’amuse le photographe.
Cyrille, commissaire d’expo et peintre à ses heures partage la même conception du plaisir cannabique « j’ai trouvé un excellent landrace, une Thaï sativa qui me met dans un bon esprit, me retourne pas et me permet de faire ce que j’ai à faire… peut-être en mieux » s’amuse ce père de famille de 38 ans.
« L’été, je suis plus ACEH, l’équivalent d’un rosé léger ou d’une bière. Elle n’assomme pas, rend jovial, actif et créatif en ce qui me concerne » explique de son côté Arnaud.
Et à l’instar de bons vins ou d’une bière, pas de syndrome « gueule de bois du pétard », cet état léthargique qui vous ramolli plusieurs heures après que les effets se soient estompés.

Plaisir raisonnable des vieux loup de l’herbe

« En Europe, la majeure partie de ces weeds ont été créés pour répondre à une attente de la part des consommateurs dans les coffee shops d’Amsterdam, or, quand le touriste lambda se pointe, il veut se pulvériser la tête » explique Ben, un franco-hollandais qui a été budtender au Pink King Coffee shop pendant 5 ans.
Et les breeders indoor *de répondre, business oblige, à une demande qui veut du lourd, du gros vert qui tâche.
À ce jour 12 700 variétés de weed ont été génétiquement créées depuis 2010. Une offre démesurée en nombre comme en chiffre (taux de THC/CBN/CBD), bien souvent au détriment des vraies qualités de la ganja.
Si les variétés affichant des taux de THC de 25 à 35% trouvent aujourd’hui preneurs, il y a fort à parier que dans quelques années, ce sont aussi ces mêmes consommateurs qui se laisseront séduire par quelques grammes de finesse des bongs de brutes.
« Les ventes de weeds Landrace importées explosent » remarque Ben le Budtender/dealer.
« Ce sont les petits Mickeys qui fumaient jusqu’à la cataracte il y a 7-8 ans qui, une fois posés dans la vie, se mettent aux naturelles » continu-t-il sourire aux lèvres.
« À l’approche de la trentaine, en matière de cannabis, ces ex stoners ont tout essayé dans tous les sens. Alors pour ne pas se retrouver avec une mémoire de bulot, ils y vont mollo » poétise-t-il.

Beuh Bio et Ganja AOC

Ce retour des « Beuh bio » ou des « Ganja AOC » s’inscrit aussi dans une approche responsable de notre corps, une tendance actée depuis quelques années déjà côté bouffe.
Mais pas seulement.
« Quand le cannabis est interdit, ça crée un phénomène comparable à celui de la prohibition de l’alcool aux États-Unis au début des années 30. Pour des raisons de rentabilité et de sécurité, seuls des alcools forts étaient produits, car ils prenaient moins de place. Comme les consommateurs n’avaient pas ou peu de choix, ils prenaient ce qu’il y avait : c’est-à-dire un alcool puissant, franchement mauvais pour le corps comme pour le cerveau. C’est exactement la même chose pour le cannabis. Interdire la distribution et consommation de  weed, c’est encourager la production de ganja de plus en plus forte et de plus en plus nocive » conclue Ben.
Le retour des weeds old school et leur succès comme signe d’évolution ?
À n’en pas douter.
*Breeder Indoor : cultivateur de cannabis poussant sous lampes, sans source de lumière naturelle, à partir de graines génétiquement modifiées.

Talking weed with David Bienenstock

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David Bienenstock is a cannabis journalist/author with an almost 20-year long trajectory reporting on all things weed. He’s worked for High Times and VICE Media, written his own book on How To Smoke Pot (Properly), and currently hosts Great Moments in Weed History, a podcast exploring humanity’s 10,000+ year relationship with cannabis.
In this interview, David shares his (almost) lifelong connection with cannabis, fueled by not only a love for the plant but a profound need to push back against the oppressive systems and institutions used to govern society.

I like to say that cannabis is not the cure for being an asshole, but it’s a good place to start”, says David, chuckling a little bit.
His sweet laugh and gentle manner immediately set the tone for our hour-long conversation about his 20-year career in cannabis.
My first above-ground weed job was working at High Times” confesses the ganja-journalist.
I was really lucky. At that time, High Times was an independent publication started by a radical, left-wing, anarchist weed smuggler [Tom Forçade]. And it really retained a feeling of resistance, defiance, and truth-telling at a time when that kind of information was hard to come by.”

“My first above-ground weed job was working at High Times”

David had already worked as a writer and editor prior to joining High Times, and had been smoking cannabis since he was a teenager. But becoming the magazine’s Head of Content really kick-started not only his career, but also he’s profound love for both the cannabis plant and the community surrounding it.
David first tried cannabis, like most of us, when he was a teenager and yet, he felt the plant had a profoundly transformative effect on him.
The first time I really felt the effects of cannabis, I had one of the best, deepest, most cleansing and healing laughs of my life, and I came away with a lasting, different understanding of myself. It helped me open up to people, starting with myself”, he says.

“It helped me open up to people, starting with myself

Over time, David says cannabis also helped him address issues around anger. It helped him automatically gravitate towards like-minded people, and provided hope at a time when he felt disconnected and disaffected from the dominant cultures around him.
Whether it be the criminal justice system, the educational system, or sports culture, I feel like a lot of mainstream institutions are detrimental to us; their power is abused, there is a lack of humanity behind them, and they’re reflective of big problems in our society, such as racism and prejudice” David says.
Capitalism is a really damaging system that we all live under. Being able to look at these institutions, separate yourself from them, question their authority and abuse of power, and realize that you don’t have to be participatory in them was really helpful to me.”

“A big part of my work was writing about people who had their lives destroyed by the war on cannabis”

His role at High Times strengthened his connection with cannabis, that is no surprise. But also opened him up to a global community that shared his love for the plant, similar ideas about society, and an equally profound need to push back against the dominant cultures and institutions governing it.
Moreover, writing for High Times only amplified David’s activism and rebellious spirit, mainly because he spent most of his days writing about people oppressed by the War on Drugs.

Cannabis has long been used as an excuse for social control, for creating a police state and an incarceration state. A big part of my work was writing about people who had their lives destroyed by the war on cannabis and how the criminal justice system was using this plant to fight a proxy war on marginalized communities;  people of color, the poor, young people, anyone who broke the law or simply held political views that the government was afraid of.

In 2012/13, roughly 10 years after joining High Times, David started writing a column for VICE Media. He also produced a mini series, Bong Appetit, which explored cannabis food culture. In 2016, he also published his book, How To Smoke Pot (Properly): A Highbrow Guide to Getting High.

Despite its name, David’s book actually does a lot more than just share tips on how to get high.
Instead, it explores cannabis and its compounds. This ranges from it’s potential benefits and how it delivers them to the plant’s long history alongside mankind.

Vice & Bong Appetit

Today, David no longer has any association with the publications he worked for previously.
Instead, his main focus has been Great Moments in Weed History, the podcast he hosts together with Abdullah Saeed (ex-VICE journalist and host of Bong Appetit.
On one hand, Great Moments in Weed History stays true to its name. It highlights important moments from mankind’s 10,000 year-long history with cannabis. One of the podcast’s latest episodes, for example, told the story of Brownie Mary, a hospital volunteer who distributed weed brownies to AIDS patients in San Francisco in the 1980s.
On the other hand, however, the podcast does something much more important: it helps reconstruct the way we see cannabis and its role in society. And this at a time when we might be closer than ever before to seeing an end to prohibition.

We hear from people all the time. My favorite messages are those that come from people who use cannabis but have absorbed a lot of the stigma around it. Our own community often forgets its history. We think these stories are emblematic of what makes cannabis such an interesting, vibrant, and important community. And we also know that if we don’t tell them, they’ll be erased.”
This month, Great Moments in Weed History celebrates its 50th episode. If you haven’t done so already, subscribe to the podcast here, burn one down and rekindle your love and appreciation for this special plant.

 

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