Mike Teeve

Collaborateur mystérieux à la plume acérée et a l'humour noir, Mike est notre spécialiste de la pop culture. La rumeur raconte qu'un agité bien connu des francophones se cacherait derrière ce pseudo.

L’histoire d’une plante : l’arrivée du cannabis en France.

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Chaque semaine, Mike vous raconte un fait historique autour du Cannabis. Pour ce numéro, on vous raconte comment notre plante verte est arrivée en France.

Jusqu’en 1800 le chanvre n’était utilisé que par les militaires en France pour en faire des cordages et des voiles grâce à ses fibres.
La toute première mention du haschisch (la résine de Cannabis) et de ses effets psychotropes dans l’histoire française vient de Napoléon. Suite à une tentative d’assassinat par un Egyptien sous l’influence du cannabis, il décrète: “L’usage de la liqueur forte faite par quelques musulmans avec une certaine herbe nommée haschisch ainsi que celui de fumer la graine de chanvre est prohibé dans toute l’Égypte.”
Une interdiction, ne s’appliquant qu’au territoire Égyptien, qui pique la curiosité d’un aliéniste (le nom donné aux psychiatres avant la naissance de la psychanalyse moderne) en voyage en Égypte: Joseph Moreau de Tours.

 

Joseph Moreau de Tours.

Il expérimente alors le produit, et découvre ses effets psychotropes. Joseph parle dans ses notes d’un produit capable de mettre des personnes en bonne santé dans des états qui évoquent le rêve, voire la folie.
Son idée est simple: puisqu’une personne saine est atteinte d’une forme de “folie” quand elle fume, ne serait-il pas possible de la soigner grâce au produit des gens “anormaux” (atteints de maladies mentales) grâce au produit? En bref de soigner le mal par le mal.

Une réflexion loin d’être absurde, car l’une des recherches les plus porteuses pour lutter contre la dépression en 2019 est basée sur l’utilisation de microdoses de LSD (avec le soutien très appuyé du défunt Steve Jobs, grand défenseur du produit). La différence, de taille, étant que les patients sont maintenant volontaires. Les scientifiques de l’époque, eux, faisaient leurs tests sans aucune permission et avec de très grandes quantités sur de pauvres bougres internés en hôpital psychiatrique.

Théophile Gautier (un très grand auteur français dont on vous conseille le superbe La morte amoureuse) découvre le Cannabis auprès de Joseph. Un produit qui le séduit grandement, et le pousse à créer un groupe clandestin: le club des haschischins.  La première règle étant évidemment qu’on ne parle pas du Club.
Parmi les membres on compte: Balzac, Nerval, Flaubert, Dumas, mais aussi Delacroix, Daumier ou Baudelaire.
Enfin bref, assez de grands noms pour faire taire tous les profs de français vous ayant déjà reproché d’être arrivés avec les yeux rouges. La joyeuse bande se retrouve dans un appartement de l’île Saint-Louis pour fumer, mais aussi pour consommer de la confiture de cannabis: le dawamesc (obtenue en mélangeant la plante avec des aromates). Une merveille, très dosée en THC dont la recette est venue d’Algérie, et que nous chercherons à préparer très bientôt. L’auteur de cet article ayant prévu de faire sa propre version qu’il se fera un plaisir de vous présenter.

Le club des hashischins.

Le groupe va ensuite se séparer suite à un Bad trip de Gauthier, l’auteur ayant décidé que le produit est dangereux. Si le club n’a existé que 5 ans (de 1844 à 1849), son impact sur la culture française est indéniable. Il a inspiré des poèmes à Nerval, un roman fantastique à Gauthier et de très nombreuses peintures à Delacroix. On retiendra en particulier Baudelaire et son chef-d’oeuvre les Paradis artificiels qui toujours d’actualité presque deux siècles plus tard.

Encore aujourd’hui, le club inspire des artistes dont Philippe Cohen Solal que nous avons rencontrés et que vous pouvez retrouver juste ici, sur votre site préféré.

 

Mike Teeve

Les 5 endroits ou ne pas aller après avoir fumé.

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Vous êtes passablement stone et vous ne savez pas où partir. Après les meilleurs endroits pour être high, voici ceux qu’il faut éviter à tout prix.

Numéro 5: En boîte de nuit
Les boîtes sont bruyantes, blindées de monde et particulièrement coûteuses. C’est une très bonne sortie si vous souhaitez draguer ou danser, mais si vous êtes complètement high, vous risquez de vous sentir rapidement oppressé.
Le conseil de la rédaction:Préférez un bar. Pour le coup vous aurez la liberté d’interagir avec les gens à votre rythme et de faire des rencontres plus posées.

Numéro 4: Au Bal des pompiers
Ce conseil est particulièrement juste si vous vivez en région Parisienne, car les pompiers y ont le statut de gendarme. Vous allez donc être, comme pour les boîtes, dans un environnement extrêmement agité, mais surtout, au milieu des représentants des forces de l’ordre qui savent TRÈS bien reconnaître quelqu’un qui a trop fumé.
Le conseil de la rédaction:  Achetez les calendriers des pompiers, ils sont quand même indispensables. Les pompiers, pas les calendriers.

Numéro 3: En cours magistral ou en conférence
Vous sortez avec une étudiante en arts. Elle vous propose de fumer un joint chez elle avant d’aller écouter une conférence par un théologien spécialiste de l’art médiéval du 14ème siècle. Bien entendu vous allez accepter, il s’agit de partager un joint chez elle, deux choses qui vous plaisent dans une phrase, mais croyez moi, c’est un piège.
Le conseil de la rédaction: Éclipsez-vous aux toilettes pour trouver un film indépendant iranien à aller voir avec elle.
Vous ne serez pas plus intéressé, mais vous serez à l’abri dans l’obscurité  (et cela vous donnera une excuse pour l’avoir contre vous).

Numéro 2: Dans tous transports publics de nuit
Il est déjà terrible de se retrouver stone à l’intérieur d’un endroit sans réelle issue. Confiné dans un tube métallique, vous subissez le regard des autres, en totale paranoïa, vous êtes certain que tous les usagers qui partagent votre wagon savent que vous êtes high. De plus,  les métropoles comportent leur lot de personnages violents et/ou malhonnêtes.
L’auteur de cet article s’est fait voler son téléphone une dizaine de fois dans les transports en commun et presque exclusivement de nuit. Évitez d’être une cible facile pour les voleurs.
Le conseil de la rédaction:Si vous avez fumé, vous serez forcément moins vigilant, préférez un Uber ou un taxi. Mieux vaut perdre 15 euros que votre portefeuille.

Numéro 1: Tous les centres commerciaux pendant les soldes
Un endroit bourré de sécurité, de pickpockets, de touristes et de policiers. Si vous allez faire les soldes high, dans un centre commercial, c’est que vous avez décidément envie de souffrir. Mais pourquoi tant de haine?
Le conseil de la rédaction: Si par malheur vous vous retrouvez dans cette situation imaginez-vous dans l’émission “Man vs Wild” (une émission dans laquelle un ancien marine survit aux périls de milieux inhospitaliers). Ce sera forcément plus drôle que la réalité.

 

Mike Teeve

Les 6 meilleurs endroits publics pour être High.

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Vous avez viré au gris à force de rester sur votre canapé. Il est temps de prendre l’air, de regagner des couleurs! Mais où aller? Quels sont les endroits “Stoner-friendly” pour éviter les crises de parano? Voici les 6 meilleurs endroits publics pour être high.

Numéro 6: Dans un square
C’est le lieu le plus évident, après tout c’est toujours très agréable d’être posé sur l’herbe pour en fumer.
La raison pour laquelle les squares sont aussi mal placés dans ma liste est simple: les squares sont malheureusement remplis d’enfants. Des petites créatures en somme toute très sympathiques, mais qui font BEAUCOUP de bruit et peuvent poser des questions gênantes sur votre consommation du jour.
Le conseil de la rédaction: Les squares sont risqués, car il y a beaucoup de surveillance. Il est mieux de s’y poser avec une boisson une fois que vous avez déjà bien fumé chez vous

Numéro 5: Au bord d’une piscine d’hôtel
Si vous avez les moyens, il existe de très nombreux hôtels de luxe qui propose des piscines privées avec un bar, un buffet et beaucoup de jolies filles.
L’auteur de cet article adore être stone au bord d’une piscine. Le problème, c’est qu’il est beaucoup trop fauché pour débourser les euros, nécessaires pour faire partie de cette jet-set.
Le conseil de la rédaction: Sortez avec un/une riche.Si vous avez des amis fortunés, ils peuvent aussi vous inviter, tous les clubs privés autorisent un +1 par membre.

Numéro 4: Dans une salle d’arcade
Si vous vous sentez énergiques, les salles d’arcades sont des véritables friandises numériques.
Vous pouvez danser comme dans les années 2000, tirer sur des zombies ou exploiter la réalité virtuelle. Les salles d’arcades sont une expérience géniale pour les stoners grâce à leur bombardement permanent d’information. Attention, à l’heure à laquelle vous y allez, car comme dans le cas des squares, vous êtes ici dans le royaume des enfants bruyants.
Le conseil de la rédaction: Des lunettes de soleil pour cacher vos yeux rougis et un grand soda feront votre bonheur pour une après-midi de régression.

Numéro 3: Dans un Parc d’attractions
Si vous en avez marre d’être embarqué dans un Parc d’attraction et de voir toujours les mêmes choses, nous vous conseillons fortement… d’y aller à nouveau high. Grâce au Cannabis les chansons ne sont plus agaçantes, elles deviennent iconiques, les attractions ne sont plus prévisibles, elles deviennent charmantes. Une bonne occasion de retomber en enfance.
Le conseil de la rédaction: Les accès sont très sécurisés, il conviendra donc de plutôt partir sur des space cakes ou des bonbons au THC pour votre visite. Une fois à l’intérieur vous serez à l’abri au milieu de la foule.

Numéro 2: En festival
C’est évidemment le meilleur endroit pour fumer entre amis, que la programmation soit Reggae ou Rock. La plupart des gros festivals sont très tolérants avec les odeurs de Cannabis. Demandez à des habitués ou il est plus approprié de fumer avant de vous allumer vos buzz.
Le conseil de la rédaction: Ramenez à manger, la nourriture est très chère en festival et des munchies vous attendent.

Numéro 1: En barbecue chez des amis
Si vous avez la chance d’avoir des amis qui ont un petit jardin, rien ne vaut un joint “en famille” et au soleil. Une bonne occasion de dévorer des hot dogs et de se faire de nouveaux potes.
Le conseil de la rédaction: Ne soyez pas radin, ramenez à boire et à manger.

 

Mike Teeve

 

Les plus beaux joints du monde

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Quand on aime, on ne compte pas… les heures passées à rouler le joint ultime. Zeweed vous propose son top des doobies d’orfèvres

Le Rick Sanchez de Tony Greenhand
Tony s’est amusé à faire plusieurs personnages de la série animée Rick and Morty. Notre préféré est évidemment le savant fou Rick Sanchez avec sa blouse détaillée. Attention, si vous souhaitez commander une de ses oeuvres d’art, certaines de ses créations peuvent coûter jusqu’à 1000 dollars.

La AK47 de Tony Greenhand.
On revient sur une création de Tony l’homme aux mains magiques. Cette AK47 est complètement fumable et pèse près de 250 g dont 90 de weed OG.

Le requin de ROLLWITHBERT
Un rare spécimen de requin pacifique. Après le Requin-marteau, le Requin-joint. Une merveille qui prévoit même un embout en verre pour pouvoir tirer efficacement, parfait pour se regarder un bon gros Nanard à la Sharknado.

Iron-Man par FlipU4Real
Un joint super-héros afin de pouvoir décoller de façon mythique. L’artiste précise sur son instagram qu’il rajoutera lui aussi un embout en verre (au niveau du casque) pour le fumer une fois le moment venu.

Le T-rex de Chris68ironcheff
Si vous avez été déçus par Jurassic World, voici l’occasion de vous venger avec un T-rex fort en THC. Une beauté qui s’allume par le museau de la bête.

Le pistolet de P_hms
Un joint très bling bling pour les amateurs de Gangsta Rap. Nous vous préconisons de vous verser une coupe de champagne et d’écouter Get rich or die trying de 50 cents pour le fumer adéquatement.

L’histoire d’une plante : Le premier joint des Beatles.

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Chaque semaine, Mike vous raconte un fait historique autour du Cannabis. Cette semaine, on vous raconte l’histoire du premier joint des Beatles.

Nous sommes en 1964, John, Paul, George et Ringo sont en voyage aux États-Unis pour leur première tournée américaine. Le 9 février 1964, ils jouent pour le Ed Sullivan Show et 73 millions de téléspectateurs assistent à l’événement. Les Beatles sont jeunes (ayant tous aux alentours de 20 ans) et sont encore assez innocents.
La tournée met beaucoup de pression sur les Fab Four (leur surnom pour la presse anglaise). Presque chaque soir, de début août à fin septembre, ils jouent devant des dizaines de milliers de fans déchaînés et sont poursuivis par des Paparazzis, Ringo reçoit même une lettre de menace de mort.

Heureusement, le 28 août 1964 c’est la rencontre de Bob Dylan et des Beatles au Delmonico Hotel de New York. C’est un ami commun Al Aronowitz qui les présente afin que Dylan, âgé à l’époque de 23 ans, puisse leur donner quelques conseils. Bob Dylan, qui vient de sortir son troisième album “Another side of Bob Dylan” est déjà reconnu comme un grand poète Folk. Il avait d’ailleurs refusé de jouer au Ed Sullivan Show pour ne pas être censuré, toujours soucieux d’être libre dans son propos d’homme du peuple.

Dylan commande du vin bon marché et propose à la bande de fumer un joint tous ensemble en attendant. Les Beatles et leur manager Brian Epstein se regardent confus et ce dernier avoue finalement: Nous n’avons jamais fumé de Cannabis
Dylan est très surpris “Mais alors c’est quoi cette chanson où vous parlez d’être High?”
Il poursuit en chantonnant:  “and when I touch you, I get high, I get high.‘”
Lennon, gêné, explique qu’il ne s’agit pas des bonnes paroles et que dans “I want to hold your hand” ils disent en fait “I can’t hide” (qui signifie être incapable de se cacher).

Dylan est enthousiaste à l’idée de leur faire fumer leur premier joint, et une fois la chambre préparée, à l’aide de serviettes glissées sous la porte d’entrée, il se charge de rouler.
Ringo ne connaissant pas l’étiquette d’un bon fumeur, fume l’intégralité par lui-même et provoque l’hilarité de Dylan.
Il choisit finalement de rouler un joint pour chacun des Beatles pour qu’ils puissent profiter à leur rythme de l’expérience.
Depuis ce jour, marqués par le rire de Dylan, les Beatles utilisent “Let’s have a laugh”  (“Rions un peu” en français) comme nom de code pour leurs parties de fumette.

La weed devient indispensable pour nos amis si bien qu’en 1965, sur le tournage de leur film Help!, il leur arrive très souvent d’être tellement stone qu’ils en oublient leurs répliques avant d’éclater en fou rire.
Comme ils le diront dans leur chanson culte “With a little help from my friends”: “Yeah I get high with a little help from my friends”.  Après tout, quelle meilleure occasion de fumer qu’entre amis.

 

Mike Teeve

L’histoire d’une plante : Le premier stoner à la télévision.

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Chaque semaine Mike vous raconte un fait historique autour du Cannabis. On commence tout de suite par les 60’s avec le premier stoner jamais représenté à la télévision.

Les sixties sonnent l’avènement de la contre-culture dans le monde occidental. Les jeunes adultes et les adolescents sont enfin une cible commerciale intéressante pour les industriels. Cette “Teen culture” née dans les années 50, sonne l’arrivée du Rock and roll et des stars tourmentées telles que James Dean.
Dix ans plus tard, Allen Ginsberg établi le “Flower Power” dans un de ses poèmes et lance officiellement le summer of love.  Le “Flower Power” c’est un programme simple: amour libre, féminisme et un paquet de Marie-Jeanne.
Les cadres de la chaîne, soucieux de vendre des publicités se sont soudainement souciés des jeunes téléspectateurs créant ainsi le terrain parfait pour l’arrivée de Maynard G. Krebs : le premier Stoner de la télévision américaine.

 

Maynard G. Krebs était un personnage secondaire de la série The Many Loves of Dobie Gillis diffusée de 1959 à 1963 sur CBS. Dans la série le personnage de Maynard est joué par Bob Denver, un acteur américain qu’on retrouvera aussi dans L’île des Naufragés.Son personnage est un Beatnik, un nom donné aux membres de la Beat Generation.

La Beat Generation, c’est le mouvement des contestataires aux Etats-Unis. Ce sont des jeunes qui se rebellent contre le matérialisme, la guerre et expérimentent les drogues. Le père spirituel du mouvement est Jack Kerouac, l’auteur légendaire de Sur la route.

Comme eux, le personnage de Maynard est fan de musique Jazz, il répugne tout notion de travail et déteste l’autorité.
Ce personnage secondaire, qui ne devait être qu’un bouffon devient rapidement la coqueluche des jeunes qui se reconnaissent dans ses valeurs.
C’est la première fois qu’un personnage de Loser magnifique est présenté de manière positive à la télévision. C’est une révolution dans l’Amérique conservatrice d’après-guerre.

Si on ne voit jamais Maynard fumer à l’écran, il est fortement sous-entendu qu’il passe beaucoup de temps “à jouer du bongo seul dans sa chambre”. Un sous-entendu fortement appuyé par sa collection de chapeaux en aluminium, de grenouilles pétrifiées et par sa sainte horreur de la police. Un des gags récurrents de la série étant de lui dire qu’un agent de police vient de passer pour le faire sursauter.
Quelques années plus tard, au début des années 70, les comédiens Cheech et Chong sont les premiers humoristes à utiliser la weed comme base pour leurs blagues. Ils feront un tabac grâce à leurs spectacles enregistrés sur vinyles, prônant enfin le cannabis dans la culture de masse… 

Les créateurs de Scooby-doo se sont d’ailleurs basés sur les personnages de la série pour créer leur équipe de détectives de l’occulte. C’est ainsi, que le stoner le plus connu de l’histoire des dessins animés, Shaggy Rogers a clairement hérité de Maynard son bouc et son sourire béat, mais aussi une claire aversion pour le travail. Les Scooby-Snacks étant bien entendu une référence aux munchies familiers à tous les stoners. Une inspiration qu’on retrouve pour finir aussi dans le Big Lebowski des frères Cohen. Un autre symbole du stoner américain, amateur de White Russian et de balades en robe de chambre. Merci pour tout Maynard.

 

Mike Teeve

La série des stoner : American Gods.

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Chaque semaine, Calvin vous présente un film ou une série parfaite pour votre pause pétard du jour.

Présentation: Depuis le 10 mars, Amazon Prime lance chaque semaine un nouvel épisode de la seconde saison de sa série événement American Gods.

Basée sur le Best-seller de Neil Gailman (qui est aussi à l’origine du fantastique Sandman chez DC Comics), la série voit s’affronter les dieux anciens, malmenés par l’histoire et les « Nouveaux Dieux ».
On retrouve Odin, sous la forme d’un vieil arnaqueur dans sa guerre contre les grands vices de la société de consommation, mais aussi Média une déesse polymorphe, le Technical Kid, qui change les 1 en 0 et amasse les morts sans cas de conscience et pour finir Mr World, ancien dieu des arbres qui a sacrifié la nature sur l’autel du progrès. L’archétype vivant de la globalisation.

La série présente aussi un grand nombre d’histoires secondaires passionnantes dans lesquelles on croise la Reine de Saba sur son propre Tinder, plus de Jésus qu’il est possible d’en compter, un Djinn désabusé et des dieux égyptiens devenus croque-morts.

Pourquoi la regarder High: La série est magnifique, bourrée d’effets spéciaux psychédéliques et de plans majestueux.
Il est fortement recommandé de regarder la série avec un grand écran ou comme l’auteur de cet article avec un casque
Playstation VR qui vous permet d’émuler un écran de cinéma.
Les dialogues sont d’une grande qualité, avec des personnages très bien définis qui interagissent souvent de manière imprévisible.

Le casting est rempli d’acteurs de talents parmi lesquels on retrouve Gillian Anderson (X-files), Pablo Schreiber (Orange is the new black) et Crispin Glover (Retour vers le futur).

Cette adaptation est de bien des manières la meilleure série possible pour un fan de comics. Son créateur Neil Gailman est une légende de la bande dessinée pour adultes et il utilise les dieux comme des archétypes post-modernes. Après tout les superhéros ne sont que les personnages d’une mythologie moderne.
Une très bonne occasion de partir dans une introspection philosophique, d’ouvrir une discussion avec un pote ou de juste tripper à chaque punchlines d’un des nombreux personnages.

Le moment culte: Dans le deuxième épisode de la saison 1.
La première apparition de Mr Nancy (Le Dieu africain Anansi dans un costume bariolé). Appelé au secours par des esclaves enlevés contre leur gré, il se retrouve sur un négrier en direction pour l’Amérique.

Mr Nancy (Orlando Jones) explique alors à ses pauvres bougres ce qui les attend dans un discours prophétique qui leur fait entrevoir des lendemains compliqués : “Soyez en colère. La colère est utile. Vous avez pleuré pour moi et je vous dis que 300 ans d’esclavage, de conneries racistes et de crises cardiaques vous attendent.”

Le mot de la fin: Il est assez ironique de retrouver une telle série sur le service de streaming d’Amazon, véritable temple de la consommation et de l’évasion fiscale. En particulier alors que la société est dans une bataille très similaire en France : 2500 libraires indépendants montent une plate-forme digitale pour reprendre le pouvoir sur la culture.

Moralité ? Si vous voulez joindre la bataille, profitez du mois gratuit sur Amazon Prime. Mais faites attention, Mr World, sait tout de vous, vous observant chaque jour, afin de vous proposer des publicités toujours plus adéquates.

Dieu est vivant (et il accepte les cartes de crédit).

 

Mike Teevee

 

Peut-on fumer avec ses ados ?

2019 est une année formidable.
Alors que Donald Trump se vante qu’il serait en couple avec Ivanka si ce n’était pas sa fille, la presse américaine est en révolte… Snoop Dogg, suite à une photo ou il est en train de fumer un pétard avec son fils Corde Calvin Broadus déclenche la polémique.
Le rappeur, qui rappelons le est actuellement une des plus grandes icônes de la planète weed, a bien entendu mis de l’huile sur le bong en ajoutant « qu’il apprenait avec le maître ».

La question du jour est donc simple: les fumeurs peuvent-ils être de bons parents?
Je n’ai jamais eu d’enfant et je n’ai aucune intention d’en avoir. Trop de responsabilités.
J’ai donc toujours été interloqué par ses parents fumeurs, des papas et mamans cools avec des vies bien remplies.
Lors de mes interviews, deux concepts revenaient systématiquement pour concilier le rôle d’éducateur et l’amour de la Weed:

La distance de sécurité

Lionel, père d’une petite en bas-âge à quelque peu diminué sa consommation. Il ne consomme plus qu’à des fins récréatives une fois sa maison silencieuse. Alors que nous partageons un joint sur son balcon il témoigne: “Je ne fume plus du tout à l’intérieur pour éviter d’enfumer le bébé.” Une distance de sécurité comme barrière, un concept qui paraît évident, mais paradoxalement n’a jamais été respecté par des générations de fumeurs de clopes (mon asthme peut en témoigner).
Un principe de précaution qu’il poursuit avec sa réserve personnelle: “Je range ma weed dans une boîte hermétique à l’abri de ses petites mains, je ne veux pas qu’elle joue avec”.
Alors que sa fille se met à pleurer, il me lâche le reste de son joint pour aller s’occuper d’elle.

Le sens critique

Le second concept qui revient systématiquement le sens critique.
J’ai longtemps été l’invité permanent de Thierry un ami bordelais père de trois enfants.
L’ainée est la seule à fumer occasionnellement quand elle n’est pas en train de travailler pour son mémoire. Le plus jeune un gamin brillant avec lequel je jouais régulièrement à Smash Bros n’est pas très intéressé par le Cannabis, en revanche il aimait BEAUCOUP me clasher sur mon manque de réflexes quand j’avais trop fumé. Une absence de fascination qui vient d’un dialogue sans interdit: “J’ai toujours tout dit à mes enfants sur ma consommation, ce ne serait pas leur rendre service de leur mentir. Une Corona, un joint et un épisode de Star trek c’est le paradis pour moi, je n’ai aucune intention de m’en cacher”.
Un dialogue ouvert qui permet aux parents d’être eux-mêmes sans tomber dans une relation de “Parent-pote”, un bon moyen de garder pied.

Pour en revenir à Snoop Dogg, il est important de préciser que son fils à 18 ans, qu’il n’a grillé son premier pétard que depuis peu et qu’il a l’interdiction formelle de conduire sous influence.
Je laisse donc la parole à “ce père indigne” pour le mot de la fin:

“Mes enfants font ce qu’ils veulent. Leur dire le contraire serait absurde. Un bon paquet d’enfoirés n’ont pas de relation avec leurs enfants, c’est pour ça que les gamins se retrouvent à prendre des drogues, à avoir des pensées suicidaires et à conduire bourré. Mon fils et moi on aime être stone. Je suis son père, je veux lui montrer la bonne manière de le faire, car il m’admire.”

 

Récit: Pensées fumeuses.

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C’est à la mode en ce moment les médias nous parlent du danger du Cannabis pour votre santé mentale.
Les journalistes sont formels “Le cannabis multiplie par trois les risques de troubles schizophréniques!”, le même cannabis qui “est beaucoup plus dépendant qu’on le pense!”.
Michel Cymes le médecin le plus célèbre de France y va même de sa pierre à l’édifice: “le cannabis est un véritable poison pour le cerveau, plusieurs études le prouvent”, enfin bref, on est en pleine psychose. Mon conseil à ses journalistes serait de s’allumer un joint, mais ce serait probablement mal pris. On va donc procéder à un décryptage, en douceur pour le coup.

Parlons tout d’abord de la dépendance. Elle existe c’est indéniable, mais elle n’est pas physique. Pas de tremblements ou de crise de manque si vous décidez d’arrêter. Une dépendance qui est donc en deçà de la cigarette et de l’alcool, des drogues légales qui nécessitent toutes les deux un accompagnement très important pour s’en détacher.
Le cannabis a donc une addiction de type psychique: ce qui la place au même niveau que celle pour votre smartphone et pour votre jeu préféré.
Évidemment les journalistes, dont les médias gagnent une partie de leurs revenus grâce aux pubs des alcooliers, ne vont pas s’amuser à taper dans la caisse.

Parlons maintenant des troubles psychiques. Sont-ils causés par le Cannabis? En bref… Pas vraiment.
Le Cannabis est un déclencheur, c’est-à-dire qu’il va effectivement augmenter le risque de troubles psychiques, mais chez des gens qui ont déjà un terrain favorable.

Si vous êtes en dépression, ce qui a été mon cas dans une lointaine époque, fumer peut servir d’antidépresseur naturel.
La mesure est toutefois importante. Si vous fumez seul, en grande quantité vous êtes effectivement en plus grand danger de faire ressortir certains de vos démons.
Mais si vous fumez accompagné d’amis, ou de proches (qui n’ont pas forcément besoin de partager votre consommation) vous évitez de vous isoler et donc diminuez les risques de psychose.
Si on s’intéresse aux diverses études publiées ces dernières années elle montre bien que les profils qui sont plus favorables aux psychoses sont ceux de personnes qui se détachent de la réalité et de leur entourage.
C’est un important de le souligner, le risque est le même avec les réseaux sociaux, les jeux vidéos et même avec le travail lui-même.
En effet le stress au travail est une des sources principales de troubles psychiatriques en France.

Dernier point qui est souvent la cause de la panique des médias. La consommation des adolescents. Et sur ce point… Ils n’ont malheureusement pas tort.
En fait c’est simple: si vous êtes mineur, fumer n’est pas la meilleure idée, car votre cerveau, qui est en développement n’a pas non seulement encore toutes les clefs pour gérer votre trip. De plus, vu qu’il est en pleine croissance, l’adolescent est le seul consommateur qui risque d’avoir des troubles de la mémoire et de l’apprentissage au long terme.

L’utilisation du CBD qui n’est pas pour le coup psychotrope est une meilleure idée, à condition d’éviter le tabac et de rester dans une consommation raisonnable.

D’une manière générale, l’auteur de cet article déconseille fortement aux mineurs toute consommation de produits psychotropes. Ne serait-ce que pour éviter de donner raison aux Cassandres.


Mike Teevee

 

 

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