Alexis Lemoine

Journaliste, peintre et musicien, Kira Moon est un homme curieux de toutes choses. Un penchant pour la découverte qui l'a emmené à travailler à Los Angeles et Londres. Revenu en France, l'oiseau à plumes bien trempées s'est posé sur la branche Zeweed en 2018. Il en est aujourd'hui le rédacteur en chef.

Énergies clean: l’hydrogène avec plaisir.

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Décarboné, l’hydrogène pourrait servir à produire l’électricité propre nécessaire au développement de la voiture électrique, des avions hybrides et des cargos zéro émissions. Une source d’énergie sur laquelle l’Europe compte bien miser. Le future serait-il dans l’H?

Pour beaucoup, l’hydrogène évoque surtout un drame: celui du dirigeable Hindenburg qui, rempli de 200.000 m3 du volatil gaz, s’enflammera un 17 juillet 1937, tuant sur le coup 35 personnes. Une tragédie qui stoppera net toute autre tentative de se servir du plus commun des éléments chimiques pour se déplacer.
Il faudra attendre le début des années 60 et le programme Apollo pour que l’hydrogène soit de nouveau utilisé comme vecteur énergétique, fournissant la propulsion nécessaire aux vaisseaux qui permettront aux Américains de décrocher la Lune 22 ans plus tard, en juillet 1969.

Électricité propre

Revenu sur terre, l’hydrogène sert désormais à produire des engrais, du méthanol et à raffiner des produits pétroliers. Mais il peut aussi être le carburant propre dont rêvent les constructeurs automobiles et les avionneurs. Produit par des énergies décarbonées (éolien, solaire, nucléaire), l’hydrogène peut alimenter des piles à combustible génératrices d’électricité propre pour toute sorte d’utilisation : voiture électrique, centrale, moteur d’avion hybride ou de cargo.

Stratégie européenne

Ce rêve d’ingénieur est en passe de devenir réalité. Le 8 juillet, la Commission européenne a présenté une stratégie hydrogène. Bruxelles y incite les industriels à créer des clusters énergétiques. Des producteurs (compagnies électriques, par exemple), synthétiseraient l’hydrogène servant à décarboner les procédés de la sidérurgie ou de la chimie notamment. Devenu un produit de masse, l’hydrogène serait ensuite distribué aux stations service, via les pipelines jusque là dédiés au transport d’hydrocarbures. En 10 ans, le chiffre d’affaires européen de l’hydrogène pourrait atteindre 140 milliards d’euros.

Programme allemand

L’Allemagne ne s’y est d’ailleurs pas trompée. Sans attendre, Berlin vient de lancer son propre programme de production et d’utilisation d’hydrogène. Doté de 9 milliards, il permettra de décarboner l’industrie lourde et les locomotives allemandes. Dans un second temps, l’Allemagne devrait construire des centrales solaires au Maghreb pour produire à faible coût un hydrogène qui serait ensuite exporté vers l’Europe. Définitivement oublié, l’accident de l’Hindenburg.

La Sibérie affronte une canicule sans précédent, conséquence directe du dérèglement climatique

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La Sibérie, région au climat historiquement… Sibérien (et donc très froid) a chaud. Très chaud. Une canicule d’une rarissime intensité que les chercheurs de la Word Weather Attribution imputent directement au réchauffement climatique. Une inquiétante observation qui tire -encore une fois-  la sonnette d’alarme. Mais à quand l’action?

Des températures relevés qui sont  5°C au-dessus de la normale saisonnière  depuis janvier, un pic à 38°C au-delà du cercle arctique: la vague chaleur qui a frappé la Sibérie n’aurait «presque» eu aucune chance d’avoir lieu sans l’impact du changement climatique, nous apprennent chercheurs et scientifiques, soulignant au passage l’urgence à agir rapidement.

Le World Weather Attribution, qui regroupe des experts de divers instituts de recherche, s’est fait une spécialité d’analyser le lien possible entre un événement météo extrême précis et le réchauffement, calculant dans des délais très courts la probabilité qu’il se soit produit même sans le dérèglement climatique lié aux émissions de gaz à effet de serre.

Et là, pour cette vague de chaleur subie par une large partie de la Sibérie de janvier à juin, propice à la recrudescence des incendies qui font toujours rage dans la région, les scientifiques ont rarement été aussi certains de l’influence de l’homme.

Avec AFP

Cannabis thérapeutique: l’association L-630 interpelle Dupont-Moretti.

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Alors que la phase d’essai sur la cannabis thérapeutique est repoussée à la fin de l’année, de nombreux malades continuent de se soigner dans l’illégalité. Face l’ immobilisme, fut-il de circonstance, l’association L-630 vient d’interpeller le nouveaux Garde des Sceaux dans les colonnes de Libération, lui demandant d’abandonner les poursuites engagées à l’encontre des patients en indélicatesse avec la justice pour s’être procuré leur médicament.

L’article de nos confrères du quotidien Libération

 

René Dumont, premier homme Vert.

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Alors qu’une vague verte a déferlé sur les municipales et que Yannick Jadot se prépare à la présidentielle de 2022, il convenait de rendre hommage à René Dumont, premier candidat écologiste à briguer la magistrature suprême. Portrait du plus rouge de tous les verts.

Né avec un siècle qu’il aura parcouru comme peu, René Dumont a grandi dans une famille de républicains laïcs militant. Une inclinaison à l’ouverture qui marquera le premier et plus tenace des écologistes français. Si les parents de René ne sont eux-mêmes pas agriculteurs, ses deux oncles et son grand-père tiennent une ferme dans le Loiret dans laquelle chaque été, il commence à s’initier aux choses de la terre.
Quand la Grande Guerre éclate, il vit à Cambrai, et le collège dans lequel sa mère enseigne est reconverti en hôpital militaire.
René parcours alors les couloirs de son école reconvertie pour y découvrir des soldats mutilés et mourants.
Cette expérience le marquera profondément : il a désormais la guerre en horreur, et ce sentiment ne le quittera jamais.
La guerre, il va la revivre à trois reprises (Seconde Guerre mondiale, Guerre d’Indochine et Guerre d’Algérie), trois conflits dans lequel ce pacifiste convaincu se retrouve entraîné alors qu’il est depuis ses 18 ans objecteur de conscience.
A la fin du conflit 39-45, l’ingénieur agronome devient conseiller agricole du gouvernement, sous de Gaule entre autre.  Il publie alors Le Problème agricole français. Esquisse d’un plan d’orientation et d’équipement (1953), ouvrage dans lequel il défend une révolution agricole productiviste, alors que l’agriculture française d’après-guerre patine.
Cette productivité à tout prix, il sera ensuite l’un des premiers à en dénoncer les dégâts, notamment alors qu’il est conseiller pour l’ONU. Nous sommes en 62.

Le Vert au verre d’eau.

 

En 1972, l’idée de présenter un candidat à l’élection présidentielle qui doit se tenir en 1977 commence à s’imposer.
Le 7 avril 1974, après la disparition du président Georges Pompidou, un consensus se fait autour de René Dumont afin qu’il soit le candidat  écologiste.
Il devient alors le premier écologiste à briguer la magistrature suprême, lors de l’élection qui se tient en mai 74.
Le résultat du scrutin sur la France est modeste (1,32 % des votes), mais il s’agit alors surtout d’utiliser les médias et particulièrement la télévision pour faire connaître la pensée écologiste en politique. Un certain Brice Lalonde est alors son directeur de campagne électorale
Cette écologie à la française, dont René Dumont est l’un des premiers porte-paroles, est pacifiste, contre un capitalisme agressif et débridé  (l’agronome n’a rien contre la propriété foncière si elle n’est pas à l’origine d’un partage trop inégal des fruits du travail et si les droits des agriculteurs sont respectés), pour la solidarité entre les peuples et elle prend en compte le monde en voie de développement.
Certains voient en René Dumont le père spirituel de l’écologie française, et des Verts en particulier. Les Verts dont il soutint régulièrement les candidats à la présidentielle et qui après sa mort créeront une association en vue d’une fondation portant son nom, qui l’ont toujours considéré comme l’un des leurs.

René Dumont considérait que le développement n’était pas une question d’argent, de système social ou de techniques, mais plutôt la résultante d’un équilibre entre les trois.
Il accordait une place première à l’intelligence des paysans et à leur capacité d’apprentissage et d’innovation. Il soutenait que les relations entre les hommes et leurs champs reposaient essentiellement sur les relations existantes entre les hommes eux-mêmes, les relations sociales constituant les bases sur lesquelles reposent une agriculture et un développement industriel de qualité. Enfin, il considérait que les piliers soutenant de bonnes relations sociales entre les hommes reposaient sur de bonnes relations entre les hommes et les femmes. Il affirmait ainsi sa croyance en l’importance de l’émancipation de la femme dans le cadre du contrôle démographique (droit à l’avortement).

René Dumont a surtout été un grand visionnaire: il a  été un des premiers à expliquer les conséquences de ce qui ne s’appelait pas encore  la mondialisation : explosion démographique productivisme à tout va, gaspillage, pollution. Il a aussi été, à l’époque de Levi-Strauss et son «  tristes tropiques », un observateur critique de l’inégalité croissante hémisphère nord/hémisphère sud.

Visionnaire, il  s’inquiétait déjà  du réchauffement climatique alors que le monde fêtait la fin de la guerre froide. Nous sommes en 1991.
Farouche anti-voiture bien avant Anne Hidalgo, il estimait avec la mesure qui le caractérise que « la voiture, ça pu, ça pollue, ça rend con »
Enfin, Dumont, c’était aussi un humaniste convaincu et convaincant « à gauche de la gauche » comme avait un jour titré Libération et un des premiers altermondialistes. (il fonde en 1998 le groupe ATTAC, fer de lance de l’anti-mondialisation française).

Lors de son enterrement le 19 juin 2001, René Dumont voulu que la cérémonie s’achève sur « le déserteur » de Boris Vian. Sublime révérence de l’humaniste pacifiste qui aura été de  tous les combats.

 

 

Sources et crédits: INA, Le Monde, Libération, Wikipedia,

Edito: Après la vague verte.

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Dimanche 28 juin, les français sont appelés à élire les maires des 5000 communes toujours en ballotage. Parmi elles, la plupart des grandes villes.
Avec plusieurs listes EELV données gagnantes, les écologistes ont de fortes chances de sortir grands vainqueurs de ce scrutin, emportant très probablement des bastions comme Marseille, Lyon, Toulouse ou Besançon .
Une vague verte qui pourrait accélérer un processus de légalisation du cannabis que d’aucun ne verrait aboutir avant l’échéance électorale de mai 2022.
Faut-il voir dans ce sursaut écolo un épidermique message pour l’exécutif ou une vraie prise de conscience sur fond de crise sanitaire ?
Toujours est-il que les français, après avoir marché pour les beaux yeux (bleus) de Macron puis en gilet jaune, voient désormais vert.

A Marseille, Michèle Rubirola, à la tête d’une liste issue d’un rassemblement Union des gauche-EELV est créditée de 36 % d’intentions de vote au second tour. Elle devancerait ainsi Martine Vassal, la candidate LR, qui n’obtiendrait que 29 % des suffrages.

A Toulouse, la liste  « Archipel Citoyen » conduite par le candidat EELV Antoine Maurice, recueillerait 51 % des votes contre 49 % pour la liste « Aimer Toulouse » conduite par le maire sortant Jean-Luc Moudenc.

A Besançon, la liste d’Anne Vignot (EELV) devrait remporter quelque 32% des votes et faire basculer la ville des Bisontins dans le vert.

A Lyon, Bruno Bernard (gauche écologie) recueillerait 37% des suffrages, pour une victoire à priori assurée face à l’alliance LR-LREM de la liste du dissident marcheur Gérard Collomb.

A Paris enfin, Anne Hidalgo sera assurée d’une confortable victoire, en grande partie grâce à son alliance avec le candidat EELV David Belliard.

Tant de sensibilités communes et d’avis convergeant à la tête des plus grandes villes françaises, c’est tant de voix qui ne sauraient ne pas se faire entendre.
Et dans un contexte des plus particuliers, l’heure est désormais aux décisions et actions rapides.
Une urgence vitale à être réactif, au risque de rater le virage d’une sortie de crise qui impose de prompt avancées.  Notamment sur la question de la libération du chanvre, dont les ténors écologistes comme François Michel Lambert (Député bouche du Rhône), Caroline Janvier (LREM) et Sylvia Pinel (PRG) sont les figures de proue, avec des argument aussi bien sociétaux qu’économiques, arguments étayés dans une tribune pour la légalisation immédiate du chanvre parue dans l’Obs la semaine dernière.
Une urgence à faire avancer la cause de la belle plante qui pourrait bien aboutir plus vite que prévu, et pourquoi pas par voie référendaire.
La proposition prudemment formulée par Arnaud Montebourg alors qu’il était ministre sous Hollande, se déclarant  « pas opposé à un référendum sur la légalisation du cannabis » trouve aujourd’hui un souffle nouveau, portée par l’idée de consultations citoyenne, proposition phare du mouvement des gilets jaunes qui pourrait bien refaire surface, tant les politiques vert-rose épousent certaines revendications des marcheurs du samedi.
« L’écologie recompose le paysage politique tandis que le macronisme a été aspiré par la droite » professait ce vendredi 26 juin Yannick Jadot, signataire lui aussi d’une  tribune de l’Obs pour la légalisation du cannabis en France.
Reste à espérer que  les convictions de l’eurodéputé et des maires fraîchement élus ne soient pas solubles dans le jeu des alliances.

Le WTF Stoner du mois

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Meet Robert Stiensa, 22 ans.
Appréhendé en Floride à bord d’un avion volé sur le tarmac avec un demi kilo de weed, le jeune résidant du Sunshine State, qui n’avait jamais piloté, voulait rejoindre sa petite amie en Californie.
Fasten your seat belts.

C’est samedi dernier aux alentours de 18h00 que l’affaire Stiensa débute, lorsque les policiers de la ville de New Smira Beach, en Floride, s’arrêtent après avoir remarqué un véhicule abandonné aux abords de l’aérodrome de la ville.
Alors que la police de l’Oncle Sam est en train de fouiller le véhicule, ces derniers sont rejoints par le propriétaire qui déclare avoir été victime d’un car-jacking une demi-heure auparavant.
A l’intérieur du 4×4, les forces de l’ordre découvriront un téléphone portable, un grinder en plastique en forme d’orange et une balance, oubliés par l’indélicat pirate du macadam.
Pendant que le car-jacké faisait sa déposition sur place, les autorités reçoivent un appel de l’agent de sécurité de l’aéroport faisant état d’un homme qui sur le tarmac « courait accroupi » d’avion en avion, un gros sac de voyage bleu ciel sur l’épaule.
Interrogé sur la raison de sa présence par un instructeur qui se trouvait là par hasard, le suspect lui aurait demandé s’il pouvait lui apprendre les bases de la navigation et s’est ensuite dirigé vers d’autres avions.
Au moment où les officiers se sont arrivés, Robert Stiensa était assis sur le siège avant droit du monomoteur, soit celui du copilote.
Lorsque les officiers sont montés à bord et approchés de lui, il leur aurait aussi demandé comment décoller.
L’homme a ensuite tenté de s’échapper par la sortie de secours du Cesna avant d’être rapidement interpellé.
Après l’arrestation, les policiers trouverons dans l’avion des lunettes de soleil, des écouteurs, des cigarillos, deux briquets, un couteau de poche, un ordinateur portable… et un demi kilo de weed (pour mémo, l’usage récréatif de cannabis en Floride est toujours prohibé).
« Le suspect a déclaré qu’il avait récemment acheté l’avion pour 20 000 $ et qu’il comptait s’envoler pour la Californie pour y retrouver sa petite amie”, indique le rapport. «Il a aussi expliqué qu’il n’avait pas son permis (…de voler NDLR) sur lui et qu’il ne se souvenait plus à qui il avait acheté l’avion ».
C’est connu, la weed, c’est pas top pour la mémoire.
Mauvaise pioche sur le coeur aussi: Robert Stiensa dort aujourd’hui en prison, sa petite amie ayant refusé d’avancer les 35.000 dollars de caution nécessaires à sa libération avant la tenue du procès.


Courtesy New Smira beach Police dept.

 

 

 

 

Edito: Non-assistance à Pays en danger.

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Il y a un an, le 19 juin, 70 médecins, élus et économistes signaient dans l’Obs une tribune pour une légalisation du cannabis.
Le 7 juin dernier, à l’initiative du Syndicat des Professionnels du Chanvre, ce sont 50 personnalités qui s’engageaient, dans un manifeste relayé par le Parisien, en faveur d’une culture et valorisation complète de la fleur de chanvre.
Jeudi 18, rebelote pour l’Obs qui publie sur son site une seconde tribune pour en finir avec la prohibition de la belle plante.
Deux tribunes et un manifeste plus tard, force sera de constater que l’État continue de faire la sourde oreille, tant auprès des observateurs les plus qualifiés, des acteurs d’une filière qui ne demande qu’à fleurir, que du Vox Populi.
Selon un sondage IFOP pour Terra Nova et ECHO citoyen, 51% des français seraient en effet favorables à un assouplissement de la loi du 25 septembre 1970 sur l’usage de cannabis.
Et l’exécutif continue pourtant de jouer la montre, repoussant une conditionnelle libération totale du chanvre à l’échéance électorale de 2022.
Cette position, déjà très discutable avant la crise du Covid-19, n’est plus tenable aujourd’hui.
Ne serait-ce que pour, excusez du peu, assurer la prospérité économique des français.
Avec des recettes estimées à 2, 5 milliards d’euros et avec à la clef la création de centaines de milliers d’emplois, camper sur une position répressive et ante-séculaire ne relève désormais plus de l’obstination ou de l’opportunisme politique, mais de la non-assistance à pays en danger.
Parce qu’une société en marche ne peut faire du sur-place et parce que s’adapter est une condition sine qua none de survie, messieurs les législateurs, merci d’entendre nos demandes et d’enfin légaliser l’avenir.

La tribune de l’Obs est à consulter et partager ici

Aldous Huxley: un prophète.

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En 1932, alors que le monde ne connaît pas encore les affres du totalitarisme, Aldous Huxley imagine une société des plus flippantes. Ultra-hiérarchisée et liberticide, cette pire des existences possibles, où une race supérieure génétiquement programmée règne sur des castes abruties de propagande, annonçait l’arrivée des régimes nazi et communiste. Près d’un siècle plus tard, l’œuvre de l’auteur du “meilleur des mondes” et le spectre de la surorganisation résonnent plus que jamais. Retour sur l’homme qui avait vu le futur.

Humaniste, pacifiste, révolté, cynique ou professeur, Aldous Huxley aura vécu autant d’existences qu’il aura échafaudé d’avenirs cauchemardesques.
Une inclinaison à anticiper le pire qui s’explique, selon les confessions de l’écrivain, par une peur du lendemain connue très tôt : à neuf ans, le jeune Aldous tombe gravement malade et manque de perdre la vue.
Alors qu’il se bat pour sa santé, son père, écrivain, lui transmet son amour de la chose littéraire. Sous l’influence de son grand-père, dont il est proche et qui n’est rien d’autre que le plus précieux collaborateur de Darwin, dans une littérale obscurité causée par la maladie, Huxley élabore déjà des mondes et des systèmes.
Une santé défaillante qui aura pour mérite de ne pas le voir envoyé sur le front de la Grande Guerre.
Plutôt que dans les tranchées, c’est entre les pupitres et rangs d’élève que l’écrivain fait ses classes, observant avec autant de recul que d’intérêt la folie du conflit 14-18.
Pendant trois ans, Huxley dispense ses cours au sein du très prestigieux collège d’Eton. Il y enseigne un français dont il parle couramment, avec comme élève un certain Eric Blair, qui se fera plus tard connaître sous le nom de Georges Orwell.
La pomme du disciple ne tombe jamais loin de l’arbre du maître, 1984 étant considéré comme un très honorable pendant du “Brave new world” d’Huxley.
Et pourtant, il est dit du professeur Huxley qu’il est « incompétent, incapable de discipline, mais impressionne par son langage »*
C’est après cette collégiale expérience et un bref passage dans les bureaux du ministère de l’Armée de l’air de Sa Majesté que le futur prix Nobel de littérature se lancera dans l’écriture.
“Contrepoint” sera son premier succès, “Le meilleur des mondes” sa consécration.
Après avoir rencontré public et critiques en Grande-Bretagne, Huxley, à l’étroit au Royaume-Uni,  s’envolera en 1939 avec sa femme vers le pays de tous les possibles, les États-Unis.
À Hollywood plus précisément, dernière limite physique du monde occidental, étendard de la propagande capitaliste.

Hollywood et mescaline: au far-west de la conscience.
C’est à Los Angeles qu’il fera la rencontre du psychiatre Humphrey Osmond, qui l’introduira aux charmes psychédéliques de la mescaline, un puissant hallucinogène tiré du Peyotl.
Une expérience qui marquera profondément Huxley, et qui le poussera à écrire ” Les portes de la perception”, un ouvrage culte et de référence, de Timothy Leary à Jim Morrison en passant par Steve Jobs.
Ces voyages en « terra incognita » comme il l’aime à l’appeler, estimant qu’explorer les méandres du subconscient de l’homme est la dernière grande aventure,  il en fera plusieurs, tous très documentés et conduits dans un esprit le plus rigoureux… possible.
C’est à cette époque qu’il devient végétarien et se met au yoga, un penchant pour une vie saine qui fait de lui un des précurseurs du mouvement  New-Age.
Zeweed a retrouvé pour vous une précieuse interview accordée à la télévision canadienne, dans laquelle le romancier et essayiste développe les grands axes de son œuvre et détaille ses expériences avec la mescaline.

 

Le grand voyage.
Dans ces derniers moments, privé de parole alors qu’un cancer de la gorge l’emporte, il demande par écrit à sa femme de lui administrer une dose de LSD, un dernier trip  qui le plongera dans un état de méditation et de béatitude extatique, décrite par les personnes présentes comme un état de « complet amour ».
Après une seconde dose,  il s’éteint le 22 novembre 1963 dans les bras de son épouse, rentrant pour toujours dans la postérité et cette terra incognita qu’il aimait tant à explorer.

*George Orwell : une vieBernard Crick, Balland, 1982.
**« Lettre de Laura Huxley à Julian et Juliette Huxley »  sur huffingtonpost.fr(consulté le 18 février 2015)

La France manifeste son chanvre!

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Signée par 70 personnalités et experts, la tribune que nous relayons aujourd’hui est plus qu’appel aux législateurs. C’est une proclamation d’avenir. Un Manifeste pour le Renouveau de la Culture du Chanvre qui, au delà de repenser son commerce,  jette les bases du meilleur des  mondes possibles pour demain; un monde vert, ouvert et responsable.

 

Manifeste que Zeweed, en tant qu’adhérant au Syndicat des Professionnels du Chanvre et fervent défenseur d’une valorisation de la fleur de chanvre dans sa totalité, est fier de vous proposer ici:

Manifeste_pour_le_chanvre

 

 

Royal Queen Seeds Magazine: Your summer reading for a very special fall.

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Royal Queen Seeds, royalty of European seed banks, has just released its first magazine. Where a breeder’s guide for an organic weed is to be discovered, as a complete outdoor tutorial and RQS’s latest brew. An issue that would turn anyone into a Ganja Jedi in 48 pages.

 

It would be euphemistic to say that Covid-19 has been a game changer. A societal shift that also applies to the cannabis trade, as consumers are more and more attracted by local distributers, much more reliable than sprawling networks involving cars or shipping containers going the distance, from one country to another.
New production networks which often distribute premium weed for the same price. Those nearby networks can also be as close as it gets: we are now talking homegrowing (given that this type of gardening activity is legal in your country. We’d hate the idea of making a world class gangster and drug lord out of you …).
A new home growing  paradigm that has been fully acknowledged by Royal Queen Seed (RQS), leading the team to launch a magazine in order to preach the good word and convert the common foot stoner to the concept of weed autarky.

Among the articles, we strongly recommend the Joidi Ganjah Zone interview, and his advices to produce a 100% organic weed (as a cool echo to our article published April 20th  (« Pénurie Guérilla S01 E03: le guide Homegrowing pour une weed 100% bio et 100% Earth friendly »), a very nice piece on the 19th century Hashish club, which completes ours published on the same theme in 2018 and another on weed and sport, little brother of our  « cannabis et sport : just do it ». This is where great (smoked) minds meet.
In a lovely square-back magazine,  advices to grow a nice outdoor culture this summer are to be found and not lightly, just to make sure you’ll be fully geared up when (spoiler alert) the second Covid-19 wave hits, and the very likely lockdown that should follow…
And of course, a very sexy selection of new European and US seeds from RQS.
The biennial publication is available in digital format here.

https://www.royalqueenseeds.com/blog-the-first-edition-of-the-royal-queen-seeds-magazine-n1287

The next issue to be published this fall should be (seasons…)  all about indoor culture.

Happy reading,
Keep on growing !

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