Alexis Lemoine

Journaliste, peintre et musicien, Kira Moon est un homme curieux de toutes choses. Un penchant pour la découverte qui l'a emmené à travailler à Los Angeles et Londres. Revenu en France, l'oiseau à plumes bien trempées s'est posé sur la branche Zeweed en 2018. Il en est aujourd'hui le rédacteur en chef.

Europe legalizes CBD!

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Early in morning today, the long anticipated  judgment of the European Court of Justice was finally rendered, making any ban on CBD illegal in the E.U. And that’s very good news for the blooming and booming French hemp market.

Today marks a great victory for hemp in Europe and its free trade in France, as the European Court of Justice (ECJ) has just rendered its judgment in favor of a total legalisation of cannabidiol (CBD) trade on the old continent.
Deeming illegal the ban in France on CBD, arguing that the molecule has “no psychotropic or harmful effect on human health“.

The ECJ ruling thus validates the trading of CBD in all its forms (including full flower) “legally produced in another member state of the European Union when it is extracted from the Cannabis sativa plant in its entirety“. By doing so, the decision is depriving of any legal basis any inclination to prosecute CBD retailers.
This is also great news for Canadian cannabis companies such as Tyler, Aurora Cannabis, Canopy Growth, Aphria Stock and Cronos, all lurking on a promising Europeen market and its economic outlooks.

L’Europe légalise l’usage du CBD

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Le CBD vient d’être libéré par Cour de Justice Européenne.
Un arrêt historique pour la filière chanvre française et l’avenir de la belle plante.

C’est un grande victoire pour le chanvre français et son commerce dans l’Hexagone :  la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de rendre son jugement, estimant illégale l’interdiction en France de la vente de cannabidiol (CBD) en France, arguant que le CBD en question n’a « pas d’effet psychotrope ni d’effet nocif sur la santé humaine ».

C’est en 2018 que la CJUE a été saisie, par la cour d’appel d’Aix-en-Provence du sort de deux pionniers du vapotage au CBD.
Ladite cour d’appel estimant il y a deux ans que la réglementation française était incompatible avec celle de l’UE.
Les deux entrepreneurs Marseillais, Sébastien Béguerie et Antonin Cohen, avaient été condamnés en première instance par le tribunal correctionnel de Marseille à 18 et 15 mois d’emprisonnement avec sursis, ainsi qu’à 10.000 euros d’amende, les deux hommes se voyant reprocher de vendre une huile pourtant légalement fabriquée en République tchèque, contenant du CBD extrait de la totalité de la fleur de chanvre (feuilles et fleurs comprises), alors que la France n’autorise que l’usage des graines et des fibres.

L’arrêt de la CJUE valide ainsi le négoce de CBD sous toutes ses formes (fleur comprise)  « légalement produit dans un autre Etat membre de l’Union européenne lorsqu’il est extrait de la plante de Cannabis sativa dans son intégralité ». Privant par là-même de base légale toute velléités de poursuite judiciaires d’un gouvernement encore retissant à l’essor de la belle herbe et son prometteur marché. Un sérieux revers pour les adversaires du cannabis, un jour historique pour deux marseillais comme pour un futur vert et prospère.

 

Weed: Biden’s lukeworme program.

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As the world -and half of the US- are celebrating Biden’s election, a crucial question arises: what about cannabis?
Here’s some answers… and a whole lotta questions.

Just say no!

Joe Biden is a fierce legalization opponent and on a mission to give a hard time to any weed enthousiast.
It’s 1986, and Biden (who works at the time under Reagan’s Republican administration) is a key figure in an all-out “War on Drugs”, carried by the (in)famous “Just Say No”.
In 1990, he was one of the main architects of an ultra-coercive series of measures, where the common foot stoner would -roughly- be sentenced to the same jail time than a street crack dealer.
2010. The times they are A’changin‘ and Biden softens his speech. “There is a difference between sending someone to jail for a few ounces [of weed] and legalizing it. The punishment should fit the crime. Yet I still believe think legalization is wrong. I still believe [cannabis] is a getaway drug

Or maybe?

A decade later, Barack Obama’s former vice president views on cannabis have changed again. “I wasn’t always right. I know we haven’t always done it right [with regards to incarceration for marijuana offenses]; but I always tried, “admits Biden in 2019 interview with ABC.
No one should be in jail for smoking marijuana,” concluded the then chairman of the Senate Judiciary Committee.
Biden’s current position, if it does not follow that of his fellow citizens (66% of Americans are for a nationwide legalisation ), has at least one perk: that of paving the way for reform of the banking system.
Between technical problems and a certain mistrust of the green gold industry, most players in the legal cannabis business indeed have the greatest difficulty in accessing basic banking services. Whether getting a loan or simply opening a corporate current account, banks and credit institutions prefer to play it safe and avoid any criminal and / or financial sanctions that’d be imposed on them. And although the law of the states that have legalised is on the side of ganja-entrepreneurs, mistrust and fear of bad publicity prevents them from gaining access to any major financial institutions.

Decriminalization, the bogus idea?

Biden’s decriminalization plan, beyond being a cautious compromise between prohibition and legalization, could quickly  turn into a logistical nightmare for the cannabis industry.
By simply decriminalizing weed, Joe Biden is legally placing its trade under the control of the Food and Drug Administration (FDA).
And that’s no good news: by seizing the certifications and approvals of the cannabis business, the FDA would also be responsible for overseeing the manufacturing, packaging and distribution of all cannabis related products, thus imposing strict requirements on producers, especially when it comes to the levels of THC, CBD and CBN, the three potent molecules.
And if it  could look like a relaxation of the legislation, Biden’s decriminalization is quite far away from the cannabis paradise suggested by the former candidate Bernie Sanders, who was eager to legalize all over the country once elected.
If Biden has by the past demonstrated his ability to evolve, let’s hope Sleepy Joe won’t take a nap on the matter once in the White House.

Weed in USA: le timide programme de Joe Biden

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Alors que le monde libre fête la victoire de Joe Biden et que se dessine son mandat, quelques précisions s’imposaient quant à la politique sur le cannabis du 46ème président des États-Unis.
Éléments de réponse… et de questionnement.

Just say no!
Joe Biden est farouchement anti-cannabis.
Ou plutôt, il l’était.
Nous sommes en 1986, et Biden (qui œuvre sous l’administration républicaine de Ronald Reagan) est un personnage clefs d’une « War on Drugs » tous azimuts, portée par le fameux “Just Say No” de la first Lady Reagan.
En 1990, il sera d’ailleurs un des artisans d’une série de mesures ultra-coercitives où le fumeur de joint est légalement mis dans le même sac que le dealer de crack.
Les lois promulguées prévoyant alors des peines de prison des plus sévères pour tout auteurs d’infractions à la législation sur les stupéfiants.
En 2010, le candidat démocrate, palpant l’air du temps, assouplira son discours “Il y a une différence entre envoyer quelqu’un en prison pour quelques onces [de weed] et la légaliser. La punition devrait correspondre au crime. Mais je pense que la légalisation est une erreur. Je crois toujours que [le cannabis ] est une drogue tremplin vers d’autres

Or maybe?
Une petite décennie plus tard, la position de l’ancien vice-président de Barack Obama sur le cannabis a évoluée « Je n’ai pas toujours eu raison. Je sais que nous n’avons pas toujours bien fait les choses [concernant les incarcérations pour des infractions liées à la marijuana]; mais j’ai toujours essayé» accorde Joe Biden lors d’une interview donnée à ABC .
Personne ne devrait être en prison pour avoir fumé de la marijuana” conclura celui qui est à l’époque Président de la commission judiciaire du Sénat.
La position actuelle de Biden, si elle ne suit pas celle de ses concitoyens (66% des américains sont favorables à une légalisation dans tout le pays), présente au moins un avantage : celui d’ouvrir la voie à une réforme du système bancaire.
Entre problèmes technique et une certaine méfiance à l’égard de l’industrie de l’or vert, la plupart des acteurs du cannabis-business légal ont en effet le plus grand mal à accéder à des services bancaire de base. Que l’on parle de prêt ou de la simple ouverture d’un compte courant corporate, les banques et instituts de crédit préfèrent pour l’instant jouer la sécurité et éviter des  sanctions pénales et /ou financières qui pourraient leurs être imposées. Et même si la loi des états libérés est du coté des ganja-entrepreneurs, la méfiance et la peur d’une mauvaise publicité leur empêche tout accès aux grandes institutions financières.

La dépénalisation, une bonne nouvelle?
Le plan de dépénalisation de Biden, au delà d’être un tiède compromis entre prohibition et légalisation, pourrait bien tourner au petit cauchemar logistique pour l’industrie du cannabis. En se contentant de décriminaliser l’herbe, Joe Biden place de facto son commerce sous contrôle de la Food and Drug Administration (FDA).
Et ce n’est pas une bonne nouvelle: en se saisissant des certifications et homologations du cannabis-trade, la FDA serait également chargée de superviser la fabrication, l’emballage et la distribution de la belle plante, imposant des exigences strictes aux producteurs, particulièrement en ce qui concerne les niveaux de THC, CBD et CBN, les trois principaux agents actifs de l’herbe magique.
Si elle est un assouplissement de la législation, la dépénalisation proposée par Biden est loin de l’eldorado cannabique proposé par un Berbie Sanders qui voulait légaliser dans tout le pays  ou de proposer une solution viable pour l’essor de l’industrie la plus florissante des États-Unis.
« Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis », nous enseigne le dicton.
Si le 46ème président des USA aura démontré ces dernières années sa faculté d’adaptation, il ne reste plus qu’à espérer que Sleepy Joe ne s’endorme pas sur ses lauriers une fois arrivé à la Maison Blanche.

USA: Montana, New Jersey, Arizona et Dakota du Sud légalisent le cannabis!

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Alors que le monde attend les résultats de l’élection Trump-Biden, d’autres questions votées lors du même scrutin ne se sont pas fait attendre pour fournir leur réponse:  l’Arizona, le New Jersey, le Montana et le Dakota du sud ont approuvé hier soir  l’usage récréatif du cannabis. Une chouette nouvelle qui porte à 15 le nombre d’états libérés. Et en cas de victoire de Joe Biden, les chances de légalisation au niveau fédéral seraient , selon les observateurs, assez grandes.
Vivement la passation de pouvoirs!

Plusieurs Etats américains ont profité mardi des référendums qui accompagnent traditionnellement l’élection présidentielle US, en l’occurence  pour assouplir la législation sur la weed, Quatre nouveaux Etats vont ainsi rejoindre la liste de ceux où l’usage de cannabis à titre récréatif est légal, portant leur nombre à quinze au total: l’Arizona, le Montana, le New Jersey et le Dakota du Sud.

Si le scrutin reste serré entre Joe Biden et Trump, la victoire de Biden serait une très bonne nouvelle pour les ganja-aficionados: sans avoir affiché un enthousiasme à la Bernie Sanders, le candidat démocrate se dit ouvert à l’idée d’une légalisation dans tout le pays, proposition dont son adversaire républicain ne veut pas entendre parler.
Reste à espérer que le président sortant ne tente pas le coup de force en jouant la montre via de longues procédures, pour tenter d’invalider la victoire de Joe Biden.

 

Klay Thompson rebondit dans le commerce de weed pour sportifs.

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Le basketteur Klay Thompson, associé à Alex Morgan, Paul Rodriguez et Travis Pastrana, vient de lancer « Just Live », soit une ligne de produits au CBD destinée aux sportifs. Un panier gagnant et un joli pied de nez de la part du joueur star des Warriors arrêté en 2011 pour possession de cannabis.

C’est lors d’une rééducation après la rupture d’un ligament croisé en 2019 que Klay Thompson a découvert plus précisément le cannabidiol (CBD) molécule qui lui permettra une rapide convalescence. Question weed, l’arrière des Warriors de San Francisco s’y connaissait pourtant bien, puisque le jeune homme de 30 ans tâtait déjà abonnement de la chose, mais plutôt sa version planante, celle avec force THC et moult effets drôles.
Une passion pour la ganja qui lui valu une arrestation pour consommation, lors d’une soirée organisée pour fêter la victoire des Warriors contre les Cougars de Houston, nous sommes en 2011.

9 ans et une révolution cannabique plus tard,  Klay Thompson va continuer de déclarer sa flamme pour la belle plante, mais avec un business plan et un cannabis qui serait cultivée sur mesure pour les sportifs.
Plus question de  weed  taillée pour des  soirées-fumette-pompette autour de la table basse, l’idée est  d’utiliser les propriétés de la ganja pour la récupération après entraînement ou en cas de blessures.
Lancée avec d’autres figure A-list du monde sportif  comme la footballeuse Alex Morgan, le skater Paul Rodriguez et le pilote moto Travis Pastrana, la marque « Just Live » propose uniquement des produits contenant du CBD  et très peu de THC.
« Après ma blessure et considérant la direction que je souhaite donner à ma carrière, la façon avec laquelle je veux me préparer en dehors des matches et séances d’entraînement ; utiliser un produit sain pour me soulager (le cannabis NDLR) plutôt  que des opioïdes ou des médicaments s’est naturellement imposé. »
 « Cela m’aide à dormir. Je dors huit heures par nuit désormais, et j’en ai besoin. Cela aide mes performances aussi, ainsi que pour mes douleurs corporelles que j’avais au quotidien. » explique Klay dans le dossier de presse qui accompagne le lancement de « Just Live »

https://vimeo.com/472422361

Le triple champion (et toujours THC aficionados à ces heures perdues) est conscient d’une certaine image négative que peut colporter l’herbe et des inquiétudes de certains à voir des sportifs et athlètes de haut niveau en faire la promotion. Son autre mission: casser les préjugés.
« La stigmatisation vient du fait que c’est une “drogue” que l’on fume. Mais il y a tellement de formes différentes, que ce n’est pas obligatoire de le fumer. Ça peut être de la crème, des comprimés ou de la lotion. C’est une façon naturelle de soigner les athlètes de haut niveau, et d’un point de vue personnel, c’est comme prendre de l’aspirine pour un mal de tête ou du paracétamol pour les courbatures. » Et pour les maux de tête d’une toute autre nature, il y a la ligne de weed de Santana, pour des performances  de (très) haut niveau.

4 Etats américains pourraient bien légaliser le cannabis le 3 novembre.

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En votant pour élire leur président le 3 novembre, les américains vont très probablement légaliser l’usage de la weed dans 4 états durant le même scrutin. Demandez le programme !

Les électeurs de quatre États Américains seront appelés à se prononcer sur la légalisation de la weed le 3 novembre, lors de la tenue de l’élection présidentielle.
L’Arizona, le Dakota du Sud,  le New Jersey ainsi que le Montana se prononceront très probablement pour, tandis que l’issu de la bataille pour le contrôle du Congrès et de la Maison-Blanche sera déterminante pour statuer sur la législation du cannabis au niveau fédéral.
Une majorité d’ Américains habitent déjà un État où le cannabis est légale d’une manière ou d’une autre, et 11 États l’ont entièrement légalisée — le Colorado, l’Alaska, la Californie, l’Oregon, l’État de Washington, le Nevada, la Californie, le Colorado, le Michigan, l’Illinois, le Massachusetts, le Maine et le Vermont. La consommation de ganja est aussi légale dans la capitale, Washington D.C.
Au Mississippi, État ultra-conservateur (perpétuité si vous êtes arrêté avec un kilo d’herbe et une première infraction, quelle qu’elle soit…ambiance)  il sera demandé aux électeurs ce qu’ils pensent d’une éventuelle légalisation du cannabis thérapeutique, dont l’usage et autorisé dans 33 États.

Légalisation fédérale: la politique de l’ambiguïté.

L’élection présidentielle sera aussi déterminante en ce qui concerne la politique fédérale en la matière, même si la question a été largement éclipsée par la crise du Covid-19 pendant la campagne.
La position de Donald Trump reste des plus floue:  le locataire de la maison blanche se dit en faveur d’efforts bi-partisans pour alléger l’interdiction fédérale sur le cannabis… tout en refusant de clarifier son propos concernant une  éventuelle légalisation dans tout le pays. Exemple de cette ambiguïté: le chef de l’État a  nommé des procureurs généraux farouchement opposés au cannabis, mais il n’a pas sévi contre les entreprises dans les États où la weed est légale.
Joe Biden a de son coté indiqué qu’il dépénaliserait l’usage de la belle plante, sans préciser s’il légaliserait dans tout le pays. Il a en revanche promis d’effacer les condamnations antérieures liées au cannabis et qu’il mettrait fin aux peines de prison pour simple usage. Les pros-légalisation se souviendront amèrement que c’est le même Joe Biden qui avait fait adopté en 1994 une loi qui aura envoyé des milliers de personnes en prison pour des infractions mineures liées à la consommation de stupéfiants, dont l’herbe.
Même si des doutes persistent quant à la véritable position du candidat démocrate, le Parti de Joe Biden est historiquement nettement plus ouvert à une réforme profonde des disposition légales entourant le commerce et la consommation de cannabis, une position du “Légalisons partout”  particulièrement soutenue l’aile libérale du parti. Sa colistière Kamala Harris a d’ailleurs préparé le terrain en déclarant que légaliser l’usage du cannabis  au niveau fédéral «serait la chose intelligente à faire».

 

 

La Catalogne, nouvel eldorado de la weed?

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Si Amsterdam était la destination des enthousiastes du cannabis depuis les années 80, les ganja-aficionados et gonzo-entrepreneurs de la weed se sont tournés depuis quelques temps vers  un lieu de pèlerinage nettement plus chaud: la Catalogne et plus particulièrement sa ville phare Barcelone.
Dans la province rebelle de l’Espagne, la loi est en effet des plus cool et souple, nous informe Le Point dans un article publié hier sur leur site, en collaboration avec le quotidien britannique The Guardian.

La Catalogne est-elle devenue un eldorado pour les trafiquants de drogue ? The Guardian, citant la police espagnole, fait état de marges élevées sur la marijuana produite localement et d’un faible risque de condamnation à de longues peines de prison pour les dealers. Un rapport interne des Mossos d’Esquadra, la police catalane, affirme que « la Catalogne est l’épicentre du marché illégal de marijuana en Europe » et est devenue un acteur privilégié dans l’exportation de cannabis vers les autres pays européens. La marijuana vendue y est peu chère…

La suite de l’article est disponible ici

Vivement la réouverture des frontières!!

 

C’est officiel, 3000 Français auront le droit à du cannabis (thérapeutique).

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La phase d’expérimentation du cannabis à visée thérapeutique a (enfin) été validée hier par le ministère de la Santé. Ce premier essai dans l’Hexagone se fera dans un cadre très limité (3000 patients) et devrait débuter fin février 2021.

L’Assemblée nationale française avait pourtant bien validé, il y a un an, sa mise en œuvre pour le mois de septembre 2020.
Une date reculée en raison de la crise sanitaire.
Selon le texte paru dans le Journal Officiel, l’expérimentation devra commencer nécessairement avant mars 2021 et concernera 3 000 patients.
Le cannabis à fumer sera en revanche exclu du protocole. Les médicaments verts se présenteront sous forme d’huiles, de gélules ou de fleurs séchées uniquement vaporisables, et ne seront administrés qu’à des patients souffrant de conditions graves, comme certaines formes d’épilepsie, de douleurs neuropathique, d’effets secondaires de chimiothérapie ou de sclérose en plaques.
« Le décret est publié dans un contexte difficile pour les malades en particulier, victimes d’une stigmatisation toujours plus forte et d’un discours gouvernemental offensif contre le cannabis en général », s’est félicité dans un communiqué le Collectif Alternative pour le cannabis à visée thérapeutique (ACT).

Urgence de traitement contre urgence sanitaire

Concernant la mise en place de l’expérimentation, les députés de la mission parlementaire d’information sur les usages du cannabis ainsi que  plusieurs associations de malades n’auront eu cesse d’inviter l’Etat à agir plus vite. « Il faut que la France sorte de la préhistoire en matière de cannabis », une plante « qui est une drogue mais qui peut aussi être un médicament », a ainsi estimé le rapporteur général de la mission, le député Jean-Baptiste Moreau (LREM).
Las ! Entre la crise sanitaire et une position gouvernementale des plus récalcitrantes vis-à-vis de la belle plante, les 3000 patients triés sur le volet auront du prendre leur mal en patience durant 6 mois, quitte à avoir recours au marché noir
Pour info, le cannabis à usage médical est autorisé dans une trentaine de pays. Au Canada bien évidemment ainsi que dans 38 États Américains. En Europe, les Pays-Bas en ont été les pionniers dès 2003, suivi depuis par 22 pays (sur 27), dont la France… timidement.

Zeweed avec AFP.

 

 

 

La France verbalise les fumeurs de weed: amendes ou peanuts?

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Le 1er septembre, le gouvernement français mettait en place un système de verbalisation pour les consommateurs de cannabis. Une initiative qui au-delà d’être à contre-courant d’une opinion publique favorable à la légalisation, n’est pas sans rencontrer quelques difficultés quant à son application. Bilan provisoire.

6000 amendes pour infraction à la législation sur les stupéfiants auront été infligées aux consommateurs français au mois de septembre.
Soit près de 200 procès-verbaux par jour. Un chiffre que l’on doit au zèle imposé aux forces de l’ordre, qui se sont vu signifier une obligation de résultat (et donc verbalisation) par le ministère de l’intérieur. En exemple, cette note distribuée dans tous les commissariats dans laquelle le locataire de la place Beauvau, Gérald Darmanin, estime qu’il est   «inconcevable que certains services n’aient encore réalisé aucune AFD » (Amende Forfaitaire Délictuelle).
Force sera pourtant de constater que 6000 PV dressés à l’encontre des 900.000 fumeurs quotidien  et 5 millions occasionnels (soit au moins une fois par semaine), c’est peu et c’est peu dissuasif.
Et pas faute d’avoir motivé les troupes à coup de bâton, ce terme qui dans le jargon policier désigne une arrestation ou verbalisation. Car la nouvelle disposition légale du gouvernement Castex n’est pas des plus aisées à appliquer, nous apprend Le Figaro dans son édition datée du jeudi 1er octobre.

Une note de la Chancellerie émise la veille de l’arrivé de l’amende verte dans l’Hexagone nous informe en effet que la sanction payante n’est pas applicable « Lorsque le délit a été commis par un mineur » ou « lorsque plusieurs infractions, dont l’une au moins ne peut donner lieu à une amende forfaitaire ont été constatées simultanément ». Comme par exemple se faire arrêter pour non port du masque avec une barrette de shit. Échappent aussi à cette procédure pour usage de stupéfiants le délit« aggravé par la qualité de son auteur ». Entendez par là qu’un gendarme, pilote d’avion, conducteur de train ou chauffeur de bus ne sauraient être invité à payer mais à passer par la case commissariat.
Autre exception : « les conducteurs de véhicules terrestres à moteur ». Sous-titré : si vous vous faites arrêter pour excès de vitesse quand vous revenez de chez le revendeur d’herbe… vous êtes marron (mais échappez à la prune).
Si vous ne pouvez justifier de votre identité, ce sera aussi direction le poste, de même que si l’interpellé nie les faits ou si il est « ivre ou sous l’emprise de drogue ».
Il va donc falloir arrêter les consommateurs avant qu’il ne consomment…
Dernière exception (qui fini par faire la règle) ; pas de verbalisation non plus si vous êtes pris la main dans deux sacs : c’est à dire avec deux substances interdites différentes.
Herbe et extasy par exemple ou encore haschich et cocaïne puisque les trois produits rentrent dans le périmètre de la nouvelle disposition Castex. Mais dans ce cas, point de note de la Chancellerie, c’est ici à un problème technique que les force de l’ordre se heurtent. « Mais qui a conçu ce logiciel ? » s’étonnera sans surprise un gradé dans les colonnes du Figaro.
Vous l’aurez compris, les policiers français n’ont pas fini de transpirer des gouttes carrées à chaque fois qu’ils appréhenderont un enthousiaste de l’herbe.
A ce casse-tête pratique opposons son bénéfice, l’argent rapporté par la mesure: 6000 PV par mois à 200 euros (en supposant qu’ils soient tous payés par les vilains), ça fait 14 millions par an.
Chez nous au Canada, en moins de  deux ans, la légalisation aura rapporté 580 millions de dollars dans les caisses de l’État.

 

 

 

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