Weed business - Page 4

H4CBD, THCV, Delta-10, HHC : le top de la fake-kush (légale ou pas)

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Depuis quelques années, l’interdiction du THC est contournée de la façon avec la mise sur le marché de cannabinoïdes de synthèse aux noms aussi flous (H4CBD, HHC, THCV, Delta-10) que leurs effets à long terme sur la santé. Petit florilège de ces doppelgängers de la weed.

HHC

Le HHC, ou hexahydrocannabinol, est sans doute le plus connu des cannabinoïdes de synthèse, particulièrement après son interdiction à la vente et à la consommation par le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, en juin. Le HHC a une structure chimique similaire à celle du Delta-9-tétrahydrocannabinol (THC) – le composé psychoactif du cannabis. Cependant, le HHC est actuellement commercialisé comme un composé qui peut offrir certains des mêmes effets que le THC, mais sans les mêmes niveaux d’intensité ou d’effets secondaires.
Les effets du HHC varient selon la structure spécifique du HHC utilisée, la dose, le mode de consommation et les caractéristiques individuelles. De nombreux utilisateurs rapportent que le HHC produit un effet relaxant et apaisant, similaire à celui du THC, mais sans l’intensité ou les effets secondaires typiques à ce dernier, comme la paranoïa ou l’anxiété.
Consommé en gummies ou space cake, il a emmené plus d’un enthousiaste de la plante dans un mauvais trip, puisque vendu sous la trompeuse étiquette de “chanvre bien-être”. Les principaux syndicats du chanvre bien-être (SPC, UPCBD, AFPC), ainsi que l’interprofessionnelle InterChanvre n’ont d’ailleurs jamais vu d’un bon œil sa commercialisation en France, courant 2022.

H4CBD

Tout comme le HHC, le H4CBD (tétrahydrocannibidiol) est issu de l’hydrogénation du cannabis. Là où le HHC était une variation de laboratoire du THC, le H4CBD est un cannabinoïde élaboré à partir du CBD, auquel est ensuite ajouté quatre atomes. Bien que la plupart des études sur le H4CDB soient encore incomplètes, de nombreux chercheurs ont déjà mis en évidence que l’impact du H4CBD sur les récepteurs CB1 du système endocannabinoïde est près de cent fois supérieur à celui du CBD.
Alors que le HHC, désormais non grata dans l’Hexagone, prive boutiques et e-commerces d’une précieuse manne, le H4CBD est déjà présenté par de nombreux médias en ligne spécialisés, comme “l’alternative légale du HHC” – HHC qui était, selon les mêmes sites d’information, l’alternative légale du THC…
Néanmoins, les clients en quête de voyage cannabique risquent d’être déçus. Si un léger effet psychotrope est bien présent, les consommateurs parlent plutôt d’une forte sensation de détente que d’un trip psychoactif. En revanche, associé à d’autres cannabinoïdes légaux comme le …

Le reste de l’article est à trouver dans le numéro été de ZEWEED, disponible  en digital via ce lien et dans un kiosque près de chez vous en cliquant ici

Hip hop, jet-set & weed

Les années 90, c’est l’époque du gangsta rap et de la guerre East Coast/West Coast. Celle-là même qui coûtera la vie à Notorious Big et Tupac et faillit stopper net la prometteuse carrière de Snoop Dogg, inculpé de complicité dans un “drive by shooting”. Les 90’s, c’est aussi la décennie de l’acquittement d’O.J Simpson pour meurtre et l’avènement des stars du hip-hop en incontournables trend-setters. Flashback.

Pendant les années 90 les ventes d’albums de hip hop atteignent des ventes record et l’on voit apparaître une aristocratie du hip hop (Hip hop royalty). Les nouveaux moguls du hip hop (Jay Z, 50-cent, Russell Simmons, Sean Combs alias Puff Daddy puis Diddy, Snoop Dogg, Kanye West) ont soif de respectabilité et de reconnaissance.
Ils créent leurs marques de streetwear et  s’affichent avec de gros cigares et des bouteilles de cognac.
Mais ce n’est pas assez pour arriver au sommet de la société qui est encore majoritairement WASP ( blanche anglo-saxonne et protestante).
Lorsqu’en 1998 Diddy lance dans les Hampton’s (chasse gardée de la haute société blanche) sa White Party a l’occasion du Labor Day, peu s’imaginent que cet événement deviendrait un rendez-vous incontournable de la haute société américaine et internationale  avec des marques de luxe qui se bousculent pour être sponsors.

Diddy, Gastby des temps modernes

Le magazine Hollywood Reporter qualifie alors Diddy de « Gatsby des temps modernes ».Interrogé par un journaliste qui lui demandait si il avait lu le roman « Gatsby le Magnifique », Diddy lui répondit alors tout naturellement : « Pas la peine, je suis Gatsby ».
La White party de Diddy s’est depuis déplacée à Beverly Hills et à St Tropez et a donné tort à tous les habitués des Hampton’s qui annonçaient qu’une horde bruyante et vulgaire allait en finir avec leur lieu de villégiature privilégié.

Puff Gatsby en black in white

L’aristocratie du hip hop après avoir conquis les lieux préférés de la jet set et investi massivement dans le cannabis est maintenant passée à l’étape suivante : faire rentrer la weed dans les codes de la jetset.
Ainsi, au printemps dernier la campagne de Monogram, la société de distribution de cannabis de Jay Z recrée les images mythiques de Slim Aarons le grand photographe de la jetset avec des personnages qui fument de la weed au bord d’une piscine de villa paradisiaque.

Bro’s & ho’s in Palm Springs; la hype-hop attitude version West Coast.

Le film est magnifique et l’association avec Slim fonctionne à merveille, la weed se trouve ainsi élevée au même rang que le cognac et le cigare.

A$AP Rocky, fashion icon.

Cela marche d’autant mieux que la culture hip hop et son aristocratie jouissent à l’heure actuelle d’une influence considérable sur la mode.
Le légendaire tailleur de Harlem, Dapper Dan, qui était poursuivi par Fendi dans les années 80 pour usurpation de logo collabore aujourd’hui avec Gucci.
Virgil Abloh, le fondateur de Off White est le directeur artistique de Vuitton, Kanye West est au 1er rang de toutes les fashion weeks parisiennes, et continue à créer la surprise avec sa marque Yeezy, A$AP Rocky, rapper protégé de Snoop est adoubé par Kris van Asche et Raf Simmons et considéré comme une icône de la mode.
Forte de cette suprématie sur la musique et la mode, l’aristocratie du hip hop installe ainsi la weed dans un monde sophistiqué où les noirs étaient jusqu’alors peu représentés.
Nul doute que la campagne de Monogram est le début d’une nouvelle ère, comme la White party de Diddy l’a été à l’époque.
A suivre donc.

Un petit tour dans la vallée du Rif

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Alors que le Maroc a légalisé la production de cannabis thérapeutique à l’exportation, notre journaliste sans frontière s’est rendu dans la vallée du Rif, où l’industrie du haschich assure 80% des revenus locaux et fournit plus de 80% du taga vendu en France. Reportage.

“Chefchaouen est la seule ville dans la région qui dispose d’une infrastructure pour accueillir des touristes, c’est donc là que je prends rendez-vous pour retrouver celui qui m’amènera visiter une ferme de kif.
Surnommée « la ville bleue », Chefchaouen est à 115 km au sud-est de Tanger, en passant par Tetouan. C’est la ville la plus touristique de la région, même si en cette saison et avec les restrictions liées au Covid, les touristes se font plutôt rares.
J’arrive dans une ville aussi sublime que calme, dont le bleu uniforme des rues vides n’est perturbé que par le contraste des orangers qui bordent les voies.

C’est dans un magasin d’antiquités/souvenirs de la medina que j’ai rendez-vous avec Ali*, le guide recommandé par mes amis de Tanger et qui m’accompagnera toute la journée
Aux alentours de 15h, nous partons à pied vers la montagne située au-dessus de Chefchaouen, en direction de la ferme. La randonnée, réputée facile,  est particulièrement agréable sous les douces températures de ce début novembre.

Direction une ferme de cannabis, kilomètre zéro de la route du haschich

Après trois quart d’heure de marche, nous arrivons à une petite maison où nous attend Redouane, un homme d’une trentaine d’années dont la famille cultive le kif depuis 3 générations.
Il nous accueille dans son salon où sa femme nous apporte du thé, avant que nous ne passions dans la pièce arrière qui ressemble à un local de stockage. Avant de pénétrer dans la pièce, Redouane me demande de laisser mon portable dans le salon: je ne pourrai pas prendre de photos.
Grosse déception.  j’aurais aimé être prévenu avant…que faire maintenant? Maintenant que je suis là, autant voir de quoi il retourne: la marche -aussi délicieuse fut-elle-  n’aura pas été vaine.

Nous entrons dans une pièce mal éclairée et bien encombrée de sacs en plastique remplis d’herbe séchée.
Redouane nous fait avancer jusqu’au fond de la petite salle, allume une lampe sur une étagère et nous montre un grand seau recouvert de gaze sur lequel il place deux grosses poignées d’herbe séchée qu’il recouvre d’un sac plastique transparent.  Il sort ensuite 2 grandes baguettes et commence à tambouriner vigoureusement sur l’herbe.
Redouane nous montre ensuite la poudre qui est tombée dans le seau à travers la gaze, nous la fait sentir avant de la chauffer avec son briquet. Au bout de quelques secondes, la poudre commence à devenir collante.  Il en fait une boulette qu’il nous fait passer.

Pollen directement extrait des fleurs (photo d’illustration)

Nous repassons ensuite au salon où Redouane place le hasch dans une pipe de 30 cm de long pour la dégustation.
Content d’avoir pu assister au processus traditionnel de fabrication du hasch, même si déçu de ne pouvoir avoir pu prendre de photos de la visite, je remercie Redouane et sa femme et repars avec mon guide vers Chefchaouen. La nuit a beau être tombée, dans ma tête, le Soleil brille comme jamais.”

*le prénom a été changé
En bonus, Kif-Kif, l’excellent reportage de Jacques Henri Bidermann, Philippe Lachambre et Olivier Pousset sur le haschich et sa culture autour de la petite ville de Ketama.

Allemagne : le premier volet de la légalisation du cannabis prendra effet avant la fin de l’année

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A quoi ressemblera la légalisation du cannabis en Allemagne? Début juillet, le ministère de la Santé a dévoilé les contours légaux de la première phase encadrant une fin de prohibition de la plante outre-Rhin. Ce premier volet, attendu pour fin 2023, devrait être suivi d’un second qui légalisera le cannabis de la même façon que la Suisse et le Luxembourg s’apprêtent à le faire.

Le ministère allemand de la Santé a publié le 5 juillet le projet de loi tant attendu visant à autoriser l’usage du cannabis à des fins personnelles, sa culture à domicile ainsi que la création “d’associations de cultivateurs de cannabis” conçus de manière similaire au modèle des social clubs espagnols ou maltais.

Le projet de loi permettra à ces social clubs d’accepter jusqu’à 500 membres. Chaque membre appartenant à l’association pourra recevoir jusqu’à 25 grammes par mois pour un usage personnel. Ces mêmes social clubs auront aussi la possibilité  de fournir à chaque membre sept graines (ou cinq boutures) par mois pour une culture à domicile.

Les adultes majeurs seront autorisés à posséder sur la voie publique jusqu’à 25 grammes de cannabis et à cultiver un maximum de trois plantes par personne. Toutefois, la consommation de cannabis dans le « voisinage immédiat » des moins de 18 ans, dans un rayon de 200 mètres des établissements pour mineurs ainsi que sur les zones piétonnes restera interdite entre 7 h et 20 h.

Retrait de la liste des produits stupéfiants

Il sera aussi interdit aux social clubs de se livrer à toute forme de publicité ou de parrainage de leurs activités, alors que chaque région aura le pouvoir de réglementer le nombre de ces associations cannabiques autorisées, avec une limite maximale d’un social club pour 6 000 habitants.

La réelle avancée de ce premier volet est sans aucun doute le retrait du cannabis du tableau des stupéfiants.  Cette décision devrait entre autre donner un coup de boost à l’industrie du cannabis thérapeutique Allemande en permettant aux patients d’obtenir une ordonnance auprès de n’importe quel praticien, en lieu et place d’une ordonnance sécurisée rédigée en milieu hospitalier dans une unité spécialisée dans la délivrance de stupéfiants.

Projet calqué sur les modèles Suisses et Luxembourgeois à venir

Le projet de loi relatif au deuxième volet de la légalisation du cannabis en Allemagne devrait être publié au second semestre 2023, après avoir été examiné par la Commission européenne.
Il s’agira dans les grandes lignes de la mise en place de projets régionaux avec des chaînes d’approvisionnement contrôlées par l’Etat, comme ceux vers lesquels se dirigent le Luxembourg et la Suisse.

Initialement, l’Allemagne avait proposé un plan beaucoup plus ambitieux avec la création de chaînes d’approvisionnement commerciales et des recettes fiscales potentielles alors estimées à plusieurs milliards d’euros, ce qui en aurait fait le premier Européen pays à légaliser le cannabis de la même façon que le Canada ou certains Etats Américains.

Termes de la légalisation revus à la baisse

Confronté aux obstacles juridiques des lois européennes sur les stupéfiants, le projet de la coalition tricolore d’Olaf Scholz a donc du être revu à la baisse :  la violation des lois de l’Union européenne (UE) sur les stupéfiants laissaient entrevoir de sérieuses complications et de sévères sanctions pour Berlin.

Le premier volet du projet de loi du ministère de la Santé devrait être approuvé par la cabinet du chancelier en août. Ensuite, la loi devrait être adoptée par le Bundestag, le parlement fédéral allemand.
En adoptant un modèle plus soft et non commercial de légalisation de l’herbe, l’Allemagne a toutes les chances devenir avant la fin de l’année le troisième membre de l’UE  (près Malte et le Luxembourg ) à lever l’interdit de consommation qui pèse sur le cannabis depuis 70 ans.

Circuit court : quand le CO2 rejeté par les brasseries alimente les plantations de cannabis

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L’un des principaux producteurs de weed du Colorado nourrit ses plants avec du gaz carbonique produit par une brasserie voisine. Un partenariat bon pour les deux entreprises comme pour le climat.

Avouons-le : le CO2 n’a pas bonne presse. Même dans les colonnes virtuelles de ZeWeed. Il faut dire que ce composant essentiel de notre atmosphère a une fâcheuse tendance à l’embonpoint. Il fait l’important. Et cela produit quelques étincelles climatiques.
Pourtant, ce gaz carbonique est vital. Les plantes chlorophylliennes, comme le … cannabis, le consomment pour se nourrir. Celles et ceux qui agrémentent leur intérieur de jolies plantations clandestines connaissent bien le sujet : comment injecter suffisamment de CO2 dans le placard avant la floraison ? Le même problème se pose aux cultivateurs professionnels, mais en plus gros. Faute de solution, nombre d’entre eux engraissent des producteurs de gaz industriels pour sécuriser l’approvisionnement de leurs plants sous serre en dioxyde de carbone.

 Un deal bière-chanvre

Dit autrement, les serristes paient cher un gaz dont certaines entreprises cherchent à se débarrasser. Il y a là un terreau fertile pour la conclusion d’un deal ! C’est précisément ce qu’ont fait, cet été, les dirigeants du producteur de weed The Clinic et de Denver Beer Co, un brasseur de Denver (Colorado).
Pour bien comprendre les tenants et les aboutissants de cet accord, plongeons-nous dans les affres de la fabrication de la bière. L’une des principales étapes de sa production est la fermentation, opération durant laquelle des levures vont transformer le moût en liquide plus ou moins buvable. A cette occasion, les micro-organismes produisent de l’alcool, des arômes et du … CO2 (4 kg/hectolitre). Les brasseurs industriels captent et réutilisent dans leur procédé les trois quarts du dioxyde de carbone ainsi généré. Le surplus finit généralement dans l’atmosphère.

Allègement du bilan carbone

Après plusieurs mois d’expérimentation, les deux compagnies ont finalement trouvé un terrain d’entente. Denver Beer capte et stocke son gaz carbonique superflu dans un réservoir en inox. Il est ensuite transporté à 10 km de là pour être vaporisé dans les serres de The Clinic, qui réduit ainsi de 15 % ses coûts de production. Ce faisant, le brasseur allège d’une cinquantaine de tonnes par de CO2 son bilan carbone annuel. Il en profite pour faire un petit bénéfice en revendant, à petit prix, son coproduit carboné à son nouveau partenaire..
Soutenue par l’Etat du Colorado (qui entend réduire de moitié ses émissions carbonées entre 2005 et 2030), l’opération pourrait susciter bien des vocations. Amy George, la PDG d’Earthly Labs, la start-up texane qui a conçu le système de captage du carbone, estime que l’on pourrait ainsi valoriser un milliard de tonnes de CO2 par an : l’équivalent de 20 % des émissions US annuelles. Pas si mal, comme recyclage.

 

Le HHC interdit à la vente en France à partir du 13 juin.

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Les produits à base de HHC, une molécule de synthèse dérivée du cannabis et jusque lors en vente libre en France, seront interdits de commercialisation dans l’Hexagone à compter de demain mardi 13 juin, a annoncé l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Selon l’ANSM, le HHC “présente un risque d’abus et de dépendance équivalent à celui du cannabis“.

Apparu sur le marché des cannabinoïdes de semi-synthèse fin 2021 aux Etats-Unis, le HHC a officiellement débarqué sur le vieux continent en mai 2022, lors d’une saisie douanière. Huit mois plus tard, le HHC était commercialisé dans une vingtaine de pays de l’Union Européenne (UE). Certains pays membres (Autriche, Danemark, Belgique) l’ont d’ailleurs récemment interdit.

Très en vogue en France depuis plusieurs en mois, le HHC peut se consommer sous différentes formes : gummies, vapoteurs jetables, fleurs à fumer…  Et attirait de facto large public, dont nombre d’adolescents.
La promesse ? Donner les mêmes effets que le cannabis récréatif (THC), mais en toute légalité.
Depuis la première identification du HHC en Europe, deux autres cannabinoïdes de synthèse ont été détectés sur le continent : le HHC-acétate (HHCO) et l’hexahydrocannabiphorol (HHCP), eux aussi désormais interdits par l’ANSM dès demain mardi 12 juin.

L’ANSM a fondé sa décision sur des travaux des centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance, ces études ayant montré que “la structure chimique de ces produits est proche de celle du delta-9 tétrahydrocannabinol (delta-9 THC), classé comme stupéfiant“, précise l’ANSM dans son communiqué.

Pour autant, les ventes de HHC représentent une part importante dans le chiffre d’affaires des boutiques CBD et des ventes en ligne peu scrupuleuses… Les industriels vont-ils attaquer ce classement comme cela avait été fait pour le CBD ?
Les 3 principaux syndicats français de la filière chanvre bien-être (SPC, UPCBD, AFPC) n’ont jamais vu d’un bon œil l’arrivée sur le marché de cette molécule de synthèse dont on ignore tout des risques à moyen ou long terme, et qui n’est pas sans rappeler les tristes expériences des « herbes » de synthèse comme le Spice, le Yucatan Fire, le Sence ou l’Algerian blend. La consommation de ces dernieres avait couté la vie à des dizaines de jeunes anglais, avant leur interdiction définitive en 2016.

Mike Tyson: de la boxe à la beuh

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Des boxons du ghetto au gotha de la boxe, des bling du ring aux bongs de weed en passant par la case prison , “Iron Mike” est un athlète aux milles existences qui ne laisse personne indifférent.
Zeweed vous raconte l’étonnante reconversion de ce bad boy que le cannabis a sauvé de ses violents démons.

Mike Tyson fait partie des sportifs qui, au même titre que Bruce Lee, Michael Jordan ou Mohammed Ali, aura marqué l’histoire du sport.
Après de nombreuses frasques qui lui valurent une triste réputation, “l’homme le plus dangereux de la planète” mène une vie bien plus zen.
Aujourd’hui âgé de 55 ans, il a tourné la page des années scandales pour se consacrer à sa nouvelle passion : le cannabis.

Uppercuts et coups de cœur

Michael Gerard Tyson naît à New York en 1966, dans un milieu plus que précaire.
Il est le fils d’une prostituée et d’un mac qui lui mettent de l’alcool dans son biberon, pour l’aider à dormir.
Son enfance difficile (il n’a pour seuls amis que des pigeons) et des soucis de santé (il est d’abord en fort surpoids une bonne partie de son enfance) le marqueront toute sa vie, pour le meilleur et pour le pire.

Comme il le déclare plus tard : “Le seul moyen d’être le meilleur boxeur, c’est de boxer pour survivre, en ayant faim”.
Jeune introverti, il lutte à l’école et enchaîne les larcins. A l’âge de 13 ans, il a déjà été arrêté 38 fois. Tout changera après sa rencontre avec un ancien boxeur, en centre de rééducation pour jeunes délinquants. Celui-ci l’initie au sport et lui présente l’entraîneur et manager Cus D’Amato. Véritable figure paternelle, l’homme devient son tuteur légal à la mort de sa mère, quand il a 16 ans.

En boxe comme en cannabis, Tyson fait dans la bonne frappe

Après un entraînement forcené qui fait de lui “l’homme qui frappe le plus fort de l’histoire” (selon ESPN), il est, à l’âge de 20 ans, le plus jeune boxeur à décrocher un titre poids lourds aux États-Unis.
C’est à cette période qu’il identifie les deux soutiens qui l’accompagneront toute sa vie : le combat, qui lui permet de canaliser sa rage et le cannabis, qui l’apaise.
Tout comme les combattants de l’UFC ou les pros de la NBA après lui, c’est autant pour ses vertus analgésiques que calmantes, qu’il s’entiche de cette plante qui ne le lâchera jamais.

Gloire, décadence et rédemption

Premier boxeur à rassembler l’intégralité des titres poids lourds en 1986, il devient l’égérie de Nintendo pour un jeu de combat nommé Mike Tyson’s Punch out.
Il règne en champion incontesté pendant 4 ans et tout semble aller pour le mieux jusqu’à ce que sa grande sœur (qui l’avait élevé) ,meurt tragiquement. Déboussolé, il perd son premier match et plonge dans la cocaïne.
Une spirale descendante qui le mènera en prison en 1992, pour des faits qu’il nie encore à ce jour et qui lui valurent 3 ans d’incarcération.
Il se convertit alors à l’Islam, décide de se reprendre en main et de laisser tomber toutes les substances dangereuses.
Si cela fonctionne pendant un temps — il est, avec Mohamed Ali et Evander Holyfield un des rares boxeurs à avoir réussi un come back et à récupérer ses titres — ce n’est qu’en 2012, après s’être vu dans un documentaire, qu’il parviendra à arrêter pour de bon la boisson et les excitants, j’étais un porc défoncé” déclare-t-il.

Avec le soutien de sa troisième femme et de ses enfants, il utilise le cannabis comme l’outil principal de sa désintoxication.
Mike fait maintenant passer sa famille (et la fumette) en priorité. Un changement qui a clairement été aidé par la plante, par ses proches évidemment, mais aussi par un soutien psychologique approprié (il consulte la spécialiste américaine du trauma Marilyn Murray, dont il vante les mérites et qui l’a “aidé à guérir de ses souffrances passées”).
Pour lui, c’est clairement la synergie de toutes ses influences positives, qui l’ont aidé à tourner la page.
Si je ne fume pas, je deviens super aigri, le cannabis m’apaise […] en revanche, j’aime beaucoup plus qui je suis quand je fume, j’ai envie d’être cette personne tout le temps

Marijuana Mike

Devenu homme d’affaires, Mike est à la tête d’une marque de cannabis, qui lui rapporte aujourd’hui près de 500 000 dollars par mois et il prévoit de lancer un village de vacances, dans son ranch, pour les amateurs de verdure (qui ne risque pas de manquer de matière, puisqu’ils reçoivent 10 tonnes de cannabis par mois).
Une bonne partie est probablement pour Iron Mike lui-même, puisqu’il a récemment déclaré qu’il fumait pour 40 000 dollars de cannabis par mois, soit presque un demi-million par an.
Un chiffre pas si étonnant (et qui fait écho à la consommation de son ami Snoop), quand on sait qu’il s’enfume littéralement dès le réveil. Car, comme il le présente à Wiz Khalifa en interview : “Si tu réussis ton matin, tu réussis ta journée”.

Tyson Ranch: upercut et KO garanti.

Overseed, entreprise pionnière du cannabis thérapeutique Made in France

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En 2021 Overseed obtenait de la part de l’ANSM la première licence de culture de cannabis à visée médicale en France. Alors que son expérimentation a été reportée jusqu’en 2024, la start-up orléanaise continue de cultiver du cannabis thérapeutique et se prépare à l’ouverture d’un marché national qu’elle estime à 500 000 patients. Zeweed a rencontré son président et fondateur Hugues Péribère.

Zeweed : Quand et pourquoi avez-vous démarré ce projet ?
Hugues Péribère : Le projet Overseed est né il y a trois ans. Après avoir étudié l’environnement international en Amérique du nord, en Europe puis en France, il m’est apparu nécessaire de se positionner en avance de phase dans le domaine du cannabis médical. En effet, la France dispose de toutes les ex- pertises de pointe en agronomie, extraction, industrie pharmaceutique et médicale pour se positionner dans l’innovation et la fabrication de médicaments issus du Cannabis sativa L. Le momentum était donc favorable à la constitution d’une filière d’excellence dans ce domaine. Overseed a l’ambition d’agréger ces meilleures expertises autour de l’agronomie pour produire des médicaments et faciliter ainsi la souveraineté nationale et l’accessibilité de ces produits aux patients.

ZW : Auprès de qui avez-vous levé les 2,5 millions d’euros nécessaires à la mise en place d’une chaine de production de la graine au produit fini ?
H.P. : Dès l’obtention de l’autorisation délivrée par l’ANSM, nous étions prêts à lever les fonds nécessaires à notre première phase du projet. En 1,5 mois, 2,5 millions d’euros ont été levés auprès de la BPI et de la région Centre.

ZW : Quels sont les types de produits que vous proposerez ?
H.P. : Notre premier objectif est de valider des fleurs séchées pour l’inhalation et des huiles sublinguales dans le cahier des charges de l’ANSM. Nous souhaitons pouvoir disposer de ces produits pour la date de généralisation des médicaments, attendue pour le 26 mars 2024. Ces produits se distinguent en trois catégories : riche en CBD sans THC ; équilibré en CBD et THC ; et riche en THC sans CBD…

Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 2 du magazine ZEWEED , disponible chez votre marchand de journaux sur ce lien .

Thaïlande : la ruée vers l’or vert

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Globe-trotteur invétéré, notre journaliste Yves n’a pas hésité longtemps lorsque nous lui avons proposé de faire un article sur la dépénalisation du cannabis en Thaïlande. Il en est revenu avec un superbe reportage et une folle envie de retourner au Royaume du sourire.

Fin novembre 2022, je redécouvre Bangkok après une dizaine d’années d’absence, même trafic chaotique, mêmes odeurs de street food et chaleur moite. Si la Thaïlande a réouvert ses portes aux touristes au mois d’octobre dernier, les Occidentaux sont peu nombreux dans les rues de la capitale du royaume. Pourtant, quelque chose a réellement changé depuis quelques mois et je m’en rends compte soudainement en arrivant dans le Soi 11 de Sukhumvit, rue bien connue des noctambules.
Partout dans la rue, ce ne sont que des néons à l’effigie de feuille de cannabis, weed pizza, weed menu dans les bars et surtout des weed trucks (food trucks dédiés à la weed) tous les 20 mètres, et je réalise comment Bangkok s’est soudain transformée en un Amsterdam version far ouest, sans aucun contrôle gouvernemental…

Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 2 du magazine ZEWEED , disponible chez votre marchand de journaux sur ce lien .

Delta-8, le THC light et légal (presque) partout aux Etats-Unis

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Oubliez le CBD, voici le delta-8 THC. En vente libre aux Etats-Unis, commercialisé sous forme de fleurs, produits comestibles ou vape pen, le delta-8 THC, ce cannabinoïde (légèrement) moins corsé en effets psychotropes que le THC a tout pour plaire. Zeweed fait le point sur cette ganja light qui pourrait bien représenter une belle manne commerciale en attendant la légalisation fédérale.

Le delta-8 THC (ou simplement delta-8) est un des 120 cannabinoïde présent dans le cannabis. La nature répartissant bien les choses, c’est dans les variétés affichant de faibles teneurs en delta-9 THC, (le cannabinoïde principalement responsable du « high » ) qu’on le trouve en abondance. C’est aussi le fait de n’être présent que dans le chanvre dit industriel qui le rend légal dans tous les Etats-Unis (nous y reviendrons plus bas).

Quelle différence entre delta-8 et THC classique ?

Delta-8 et delta-9 THC sont 2 molécules très différentes. Cependant, ils partagent certaines similitudes, notamment une structure chimique similaire caractérisée par 3 anneaux de carbone centraux et une double liaison. Ils sont également tous deux des agonistes légers des récepteurs CB1 et CB2.
Plus particulièrement, le delta-8 produit un effet enivrant très similaire à celui produit par le delta-9 THC. Cependant, les rapports et les études de laboratoire suggèrent que le delta-8 est environ 50 à 60 % moins puissant que le THC lorsqu’il est administré par voie orale.

Quels effets?

Consommer du delta-8 THC vous fera planer. La molécule reproduit bon nombre des effets du delta-9 THC: de l’euphorie à la détente, du soulagement de la douleur à la bouche pâteuse, de l’hilarité aux yeux rouges, du couch-lock aux munchies … Le delta-8 affecte également la mémoire à court terme et, comme le delta-9 THC, peut provoquer anxiété ou paranoïa chez certaines personnes.

Remarque : le delta-8 est environ 50% moins fort que le delta-9 THC. Cela signifie que si vous avez l’habitude de prendre 10 mg de delta-9 THC, vous aurez besoin d’environ 20 mg pour ressentir des effets similaires.

Vendu sous le même statut que le CBD

Le delta-8 est totalement légal, au même titre que le CBD en vertu de la loi fédérale américaine. Grâce aux modifications apportées au US Farm Bill en 2018, le chanvre (défini comme toute plante de cannabis contenant moins de 0,3 % de delta-9 THC) et tous ses dérivés ont perdu leur classement en tant que substances contrôlées de l’annexe 1.

Parce que le delta-8 est dérivé du chanvre, il est vendu et commercialisé comme un moyen légal de voyager sans bouger dans la plupart des Etats américains. Pour certaines personnes, le delta-8 offre même une expérience plus agréable, principalement parce que ses effets sont plus doux et sa puissance plus faible.

Le delta-8 THC est proposé dans les mêmes préparations que ces cousins CBD et THC : sous forme de teintures, huiles, résine, vape-pen ou en fleurs à fumer.

Le delta-8 est-il complètement  légal ?

La réponse à cette question, en particulier aux États-Unis, est compliquée. Le projet de loi agricole de 2018 rend techniquement légal le delta-8 THC tant qu’il est dérivé du chanvre. Certains États, cependant, ont une interprétation différente du Farm Bill , qui place le delta-8 dans une zone grise juridique.

Jusqu’à présent, New York est le seul État américain à avoir explicitement interdit le delta-8. 11 autres états ne l’ont pas interdit mais restreignent tout de même sa vente (Alaska, Arizona, Arkansas, Colorado, Delaware, Idaho, Iowa, Mississippi, Montana, Rhode Island et Utah).

Le delta-8 est-il sans danger?

Les études disponibles suggèrent que le delta-8 n’est pas toxique pour les rats, les chiens et les singes à des doses allant jusqu’à 9 000 mg par kilogramme de poids.
Mais parce que le delta-8 est considéré comme une substance non réglementée,  ses fabricants n’ont pas à respecter les mêmes normes de qualité que ceux qui commercialisent des produits au THC classic ou au CBD. Ce manque de réglementation n’est pas sans danger: des vape pen au delta-8 se sont avérés contenir des additifs toxiques tels que l’acétate de vitamine E ou affichant des quantités de THC supérieures à 0.3%.

Traduction Zeweed
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