CBD business - Page 4

La Suisse rend impropre à la consommation l’huile de chanvre CBD

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Afin de “décourager l’ingestion abusive par voie orale“, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) impose aux producteurs d’huiles de CBD d’ajouter un dénaturant qui leur donnerait une saveur répulsive. Les producteurs de CBD Suisses entendent contester au tribunal la directive du mauvais goût.

Mardi 29 mars, L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) publiait un texte de loi obligeant les producteurs d’huiles contenant du CBD à introduire un dénaturant, et ce dans le but de “décourager l’ingestion abusive par voie orale”.

Cette décision intervient après une vaste opération de contrôle des produits au CBD qui aurait révélé de nombreux dépassements des taux de CBD autorisés. Dans un rapport publié en février dernier, l’Association des chimistes cantonaux avait ainsi révélé que 85% des produits analysés présentaient un risque pour la santé. Un risque jugé particulièrement marqué sur les huiles.

Partant du postulat que le CBD n’est pas un produit thérapeutique, l’OFSP a estimé cohérent d’obliger les producteurs à rendre leurs huiles de CBD impropres à la consommation, alors que ces dernières sont pourtant soumises aux normes applicables aux produits alimentaires. Rendre un complément alimentaire indigeste pour éviter son abus dépasse le plus zélé des principes de précaution : à quand l’ajout de vinaigre dans le chocolat pour éviter les crises de foi?

Peu de temps après l’annonce de la disposition légale qui est resté dans la gorge des producteurs de CBD,  suisses ont fait savoir qu’ils comptaient saisir le Tribunal administratif de leurs cantons d’ici à la fin du mois.

 

L’AFPC donne de la voix au cannabiculteurs.

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L’union fait la force, l’AFPC l’a bien compris. Avec pour mission de défendre et fédérer  les cannabiculteurs auprès des institutions, l’AFPC serait-elle en passe de devenir le premier syndicat “cannagricole” français ? Éléments de réponse avec son président, François-Guillaume Piotrowski.

Bonjour, Qui êtes-vous et que faites-vous?
Je suis François-Guillaume Piotrowski, technicien agronome, j’ai fait ma première production à échelle « industrielle », plus de 5000 plants, c’était en 2015-2016. J’ai eu une expérience aux États-Unis par le passé, puis en Suisse dans des grosses entreprises de cannabis où j’étais chef de production.. Je suis revenu en France en 2019. À mon retour, je connaissais déjà Jouany Chatoux, je l’avais rencontré plusieurs fois, je savais qu’il militait beaucoup pour la régulation du chanvre français. On en a beaucoup beaucoup parlé. C’était mon quotidien, faire pousser du cannabis. Le CBD, à l’époque je ne comprenais pas trop pourquoi c’était interdit ici.

“On ne se sentait pas représenté en tant que professionnel ou futur professionnel du cannabis en France.”

Avec la ferme de Pigerolles, il avait l’idée au début avec Yohan et Fabien de créer l’AFPC. Je les ai rejoints il y a deux ans. On a commencé en off, à s’organiser pour créer une dynamique et fédérer les acteurs du chanvre. La réalité, c’est qu’on ne se sentait pas représenté en tant que professionnel ou futur professionnel du cannabis en France. En tous cas, on n’y voyait pas vraiment d’avenir pour les producteurs dans le schéma d’organisation en place, pour les productions à visée cannabinoïdes. Et puis ont émergé les premières réunions de l’association, il y a un an et demi à Pigerolles.

François-Guillaume Piotrowski

Donc l’AFPC c’est une association…
Oui, l’Association française des producteurs de cannabinoïdes. Elle a deux ans, et est vraiment active depuis un an et demi…
Son objectif premier est de représenter, défendre et fédérer les producteurs, qui doivent produire du chanvre à visée de production de cannabinoïdes. Et d’obtenir un cadre cohérent et ambitieux pour ce secteur en France,  afin de s’inscrire parmi les pays leader en Europe.

Les producteurs qui sont portés sur la fleur ?
Que ce soit la fleur ou l’extraction d’actifs, en tous cas, ce sont des itinéraires qui n’ont juste rien à voir avec la production industrielle, comme le chanvre textile ou fibre. C’est la même plante, mais ça n’est pas du tout la même utilité, la même destination, ni la même façon de produire. Les variétés sont différentes, celles au catalogue, pour 95% ou 98% d’entre elles, ne sont pas du tout adaptées pour faire de la production de cannabinoïdes à fort rendement. Elles ne sont pas exemptes de cannabinoïdes, mais le rendement est médiocre.

« La réalité, c’est qu’on ne se sentait pas représenté en tant que professionnel ou futur professionnel du cannabis en France »

95 % ?
Oui, 95% du catalogue qu’on nous propose c’est du catalogue monoïque, donc pas du tout adapté pour faire de la fleur, la dioïque peut faire de la fleur, ce n’est pas du féminisé, ce n’est pas de la bouture, dans les graines que vous recevez, que vous allez planter, il y a 60% de mâles, 40% de femelles, donc à la fin il reste 40% des pieds du champs après sexage des plants.

Et par rapport à ça, c’est deux process de fabrications, deux agricultures différentes ?
Oui, c’est deux agricultures relativement différentes, l’une avec de très grandes surfaces, qui est hyper mécanisée, avec une visée industrielle. Ça, c’est pour le textile, on va chercher de la fibre. Effectivement, il faut un outil industriel qui soit adapté. Et nous, on est plus sur un modèle de moyennes et de petites surfaces, avec encore beaucoup de recours à de la main d’œuvre, parce que tout n’est pas automatisable, mécanisable. La fleur est beaucoup plus sensible que le reste du plant, il faut être relativement précautionneux avec le produit.

Ça reviendrait à comparer le monde agricole d’après-guerre, et le développement du monde agricole d’aujourd’hui autour du bio, autour de valeurs comme la permaculture, la biodynamie… on peut les comparer à ça ?
C’est un modèle de diversification d’agriculteurs qui sont déjà installés ou en cours d’installation avec une diversification (d’avoir plusieurs cultures). La monoculture, ça ne marche plus, c’est plus un modèle économique qui ne fonctionne pas à l’heure actuelle, et qui n’a pas d’intérêt écologique, c’est nul, le renouvellement cultural est complément limité.

Un agriculteur qui voudrait se lancer dans la fabrication de fleur et le développement des cannabinoïdes, vous ne lui conseillez pas de ne faire que cette activité ?
C’est mettre tous ses œufs dans le même panier, pour un agriculteur c’est dangereux. C’est super de se spécialiser sur quelque chose, mais ç’a toujours une part de risque, et quand on voit le marché du CBD, comment ça évolue, on est sur un marché hyper volatile, et puis même au niveau de la rotation cultural, et faire que de la spécialisation ce n’est pas forcément bien. Il faut quand même avoir un modèle où il y a une certaine rotation des cultures, même s’il y a une spécialisation sur deux ou trois cultures, c’est intéressant d’avoir de la diversité.

“Pourquoi on s’est réuni ? Une absence totale de volonté des syndicats et des interprofessions en place de développer le secteur des cannabinoïdes en France”

En tant qu’association, comment vous-êtes vous réunis et comment intervenez- vous ? 
Pourquoi on s’est réuni ? Une absence totale de volonté des syndicats et des interprofessions en place de développer le secteur des cannabinoïdes en France. Il y a un peu plus d’un an, on avait l’arrêt “kanavape” qui avait dit que c’était pas illégale de commercer des phytocannabinoïdes (des cannabinoïdes issues des plantes de cannabis NDLR). On est en train d’accepter que ça se produise partout en Europe, et à nous, on explique que la fleur est un déchet et qu’il faudrait la jeter… On nous explique aussi que les agriculteurs ne s’en sortent pas. Mais j’ai l’impression qu’on n’essaye pas de leur trouver des solutions, en tous cas on ne les aide pas à avancer, et à se diversifier vers des productions à valeur ajoutée. Donc nous notre tâche, c’est de reprendre la jurisprudence qui était en place et d’ouvrir un cadre juridique, législatif favorable à la culture du chanvre actif en France.

D’accord, et aujourd’hui en deux ans d’existence, vous sentez qu’il y a une évolution ? vous avez des partenaires ? Vous dialoguez avec des institutions et des législateurs ?
Oui, on a été reçu à l’Assemblée nationale. On ne va pas dire que non tout est pourri, ça serait mentir, mais c’est très difficile d’avoir des interlocuteurs, d’être auditionné sur ce sujet-là. L’interprofession récupère tous les sujets, alors qu’Interchanvre, à la base, est accès sur le chanvre fibre. Interchanvre disait que les cannabinoïdes n’avaient pas d’intérêts. Revirement de position aujourd’hui : ils nous expliquent que l’industrie du cannabinoïde doit se développer en France, alors que jusqu’ici, ils ont tout fait pour la ralentir. Interchanvre est aujourd’hui un des interlocuteurs privilégiés du régulateur, de la MILDECA (Mission Interministerielle De Lutte contre les Conduites Addictives NDLR), du ministère de l’agriculture, de l’intérieur sur ce sujet.

“Interchanvre est aujourd’hui un des interlocuteurs privilégiés du régulateur, de la MILDECA”

On a proposé plusieurs fois d’être auditionnés, on se positionne en tant qu’expert de la question, puisqu’on a quand même une bonne base d’expertise au sein de l’association, on a plusieurs personnes qui sont des consultants européens ou internationaux. On peut apporter une vision du secteur des cannabinoïdes en France, on a quand même des opportunités, mais on nous explique fréquemment que on n’a pas assez d’expertises pour développer ça.

On peut dire que c’est un peu un dialogue de sourd, c’est mitigé, on espère que le Ministère de l’agriculture va plus se pencher sur la question sous ce nouveau quinquennat. Jusqu’ici, on est plus auditionné par le ministère de l’intérieur ou par la MILDECA que notre ministère de tutelle, qui est celui de l’agriculture.

Comment ça se fait ?
Parce que jusqu’ici on considère que le cannabis est un stupéfiant mais c’est n’importe quoi, on parle de rien là ! C’est méconnaitre complètement l’ensemble des usages qui sont fait de cette plante à travers le monde, ainsi que l’ensemble des parutions scientifiques de ces dernières décennies.

“Jusqu’ici, on est plus auditionné par le ministère de l’intérieur ou par la MILDECA que notre ministère de tutelle, qui est celui de l’agriculture”

Pour le moment vous luttez à mettre en place un dialogue, c’est ça ?
Ce qu’on a fait, c’est ouvrir un espace de dialogue, et défendre une ligne de propositions claires, on a déposé plusieurs QPC (question prioritaire de constitutionnalité, NDLR), plusieurs recours, on s’est opposé à toutes les décisions qui étaient forfaitaires, qui n’avaient pas vraiment de ressort. On a une vraie volonté d’être force de proposition et d’échange avec les institutions, on n’est pas là pour faire n’importe quoi. On demande un cadre qui soit cohérent, tant au niveau idéologique, technique que scientifique, qui permettrait d’avoir une filière d’excellence en France.

Aujourd’hui vous regroupez combien d’adhérents au sein de l’AFPC?
On était même pas une trentaine au départ. À l’heure actuelle, on est quasiment 300 adhérents, uniquement des producteurs de cannabinoïdes et notre avocat Maître Scanvic.

Vous sentez qu’il y a une évolution depuis la création de l’AFPC ?
Avec le renouvellement parlementaire et politique, j’ai du mal à me prononcer sur la volonté, la direction que va prendre ce quinquennat sur notre secteur. Au niveau parlementaire sur les derniers mois, il y a eu une vraie prise de conscience du retard accumulé, et du potentiel que la France a sur ce secteur. De manière générale, les députés, les élus locaux sont en soutien, donc j’espère que ça va perdurer et qu’on va arriver à concrétiser quelque chose de durable.

“On peut dire que c’est un peu un dialogue de sourds”

Il y a aussi cette expérimentation sur le cannabis thérapeutique, ça peut aboutir selon vous ?
Il faut bien différencier le free market, le CBD du médical. Il y a plusieurs leviers, plusieurs verrous, le principal était idéologique, je pense qu’il est en train de s’ouvrir, ça ne choque plus personne de parler de cannabis librement. J’ai pas l’impression que l’on soit au même stade qu’il y a 5 ans. Aussi, ce n’est plus un tabou comme avant de parler, de légiférer sur le cannabis, que ce soit cbd, médical, ou récréatif peut être demain. Il y a une vraie prise de conscience de tout le monde, et des différents usages de la plante, il y pas que drogue et défonce. C’est moins clivant qu’avant…

Vous pensez que cette plante est moins diabolisée ?
Moins diabolisée, soyons un peu plus ambitieux… Qu’elle puisse être reconnue et qu’il y ait une réelle ambition autour du secteur, de la reconnaissance, du développement. La réalité, c’est que les pouvoirs publics ont non seulement le pouvoir de légiférer, mais aussi le pouvoir d’axer le développement d’un secteur par l’investissement, il y a plusieurs leviers qu’ils peuvent activer. A l’heure actuelle, on est soumis à deux freins : celui du manque d’investissements, parce qu’on investit tout de notre poche, il y a peu d’investisseurs privés, et absolument aucun investissement public, C’est regrettable, quand on voit que nos voisins européens peuvent accéder à des subventions européennes et développer leurs projets…

Vous pensez que la situation que nous traversons aujourd’hui va perdurer ou s’améliorer?
J’espère qu’on va avoir une amélioration, on peut voir que le meilleur, à nous de jouer notre rôle, d’être source d’informations et de propositions. C’est ce que je rappelle à chaque fois qu’on a l’occasion d’être auditionné, on est pas là pour faire n’importe quoi, on est des entrepreneurs, des agriculteurs. On est là pour produire, pour répondre à un marché qui a besoin de matière première et au delà de ça, pour montrer aussi le savoir faire français en terme de qualité, bio, traçabilité, une vraie chaîne de valeurs, et que le consommateur ait une visibilité sur ce qu’il consomme. À l’heure actuelle, ce n’est pas le cas dans le secteur du CBD.

Comment vous projetez-vous en tant qu’association ?
Notre but, c’est d’accompagner cette évolution, par des discussions avec d’autres syndicats. On est là en tant que “syndicat” pour apporter du soutien aux producteurs, continuer de défendre le milieu de la production, et aussi être force de relation avec les autres syndicats, discuter de l’avenir de la filière et de son développement, on est là pour structurer, je pense que c’est le principale rôle des syndicats à l’heure actuelle.

L’AFPC est un outil d’accompagnement pour ses adhérents, c’est ça ?
Oui, c’est tout un nombre de services qu’on propose, notamment avoir accès à des fournisseurs avec des partenariats pour payer moins cher, de l’accompagnement juridique et technique. C’est de la transmission, du partage, de l’échange, un rôle structurant qu’on essaye d’apporter à nos adhérents.

“Actuellement, on est sur une logique unique : celle du prix, c’est le maître mot”

Dans les bureaux de tabac, ou chez les distributeurs de fleurs, on voit très rarement des produits français, comment pensez-vous agir sur ce problème ?
Il faut poser la question aux distributeurs. Pourquoi ne pensent-ils que par le prix et non par le produit ? Je ne sais pas, c’est compliqué. On a signé des accords avec les deux autres syndicats, le Syndicat du Chanvre et UPCBD, pour infléchir sur le secteur et faire prendre conscience aussi à ces acteurs, qu’importer des produits de “Petahouchnok” sans savoir d’où ça vient, pas cher, c’est d’accord, mais il y a une autre réalité, celle de la production française et qu’on peut se fournir à coté de chez soi, faire travailler en local. Au niveau des distributeurs actuellement en place, ils ne voient pour la plupart que la marge. On est tout le temps en train de discuter du prix.

Quand on voit les produits qu’ils proposent, bon je vais pas me faire des amis en disant ça, c’est de la merde à 90%. On en a déjà discuté avec plusieurs distributeurs pour comprendre dans quelle logique ils s’inscrivent et essayer peut-être de rationaliser tout ça et travailler de manière cohérente ensemble. Actuellement, on est sur une logique unique : celle du prix, c’est le maître mot. Les coûts de production chez nous ne sont pas les mêmes que dans le sud de l’Italie, en Pologne, ou en Uruguay. On ne peut pas rivaliser. Aussi, il faut savoir que les Suisses et les Italiens, ça fait 5 ans qu’ils sont sur le secteur, ils ont déjà rentabilisé leurs investissements, donc ils peuvent faire tomber les prix, même si c’est à leurs défaveurs.

“Les coûts de production chez nous ne sont pas les mêmes que dans le sud de l’Italie(…) On ne peut pas rivaliser.”

Nos coûts de production sont bien plus élevés que chez eux pour l’instant car tous les investissements sont réalisés de notre poche, c’est compliqué. Mais on propose un produit qui est aussi différent, un produit bio, et dont on peut assurer la traçabilité, de la graine au produit fini. Quand j’entends qu’il y a des distributeurs qui téléphonent à des adhérents pour acheter des kilos à 80 balles, c’est n’importe quoi.

Il y aussi les rinçages, des ajouts d’isolats, de distillats, de terpènes…
On l’a dénoncé plusieurs fois parce que ça commence à être problématique, le modèle est simple : on achète de la fleur à 1 % de THC aux États-Unis ou en Uruguay, on la wash (méthode consistant à “laver” le chanvre d’une certaine quantité de cannabinoïdes NDLR) pour faire tomber le taux à 0,2 ou 0,3 %. Derrière, comme la fleur n’a plus rien dedans, ils ajoutent du distillat ou de l’isolat, et ils remettent un peu de “sent bon”, car quand on la passe au CO2 il n’y a plus de terpène, donc il faut en remettre.

“Nous, on veut proposer des produits naturels et bios, sans aucune manipulation.”

On obtient la saveur qu’on veut, le taux qu’on veut, mais c’est un produit qui n’a rien à voir avec ce dont on parle. Nous, on veut proposer des produits naturels et bios, sans aucune manipulation. C’est là-dessus qu’on va se positionner.
On est bio, traçable, transparent, on est pas là pour faire et dire n’importe quoi, mais pour produire quelque chose et le vendre. Il n’y a pas cette industrie du “washage” ou du “terpeniquage” chez nous.

C’est carrément du grand n’importe quoi, moi j’ai vu ça quand j’étais en Suisse, ça m’a fait mal au cœur. Tu as passé 4 mois à les faire pousser, à bichonner tes cultures, tu as fait un super boulot et à la fin on te le démolit au wash et on te dit que c’est bon, on peut vendre ça en FRANCE. On invite tous les professionnels du CBD à penser à la question de la production française et de vendre des produits locaux bio et tracés. On voit qu’il y a de plus en plus de boutiques qui ouvrent, c’est un commerce florissant.

“On invite tous les professionnels du CBD à penser à la question de la production française et de vendre des produits locaux bio et tracés.”

Les surfaces en France vont être multipliées par deux cette année pour la culture des cannabinoïdes. On a doublé le nombre de producteurs qui vont partir en culture cette année. Il y a un vrai potentiel au niveau de l’approvisionnement français et des fleurs françaises pour la saison qui arrive. On est dans une démarche saine et on travaille au développement d’une belle filière française.

UK: British Cannabis lance la 1ère campagne TV nationale pour du CBD

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Le spot sera diffusé dès aujourd’hui jeudi 10 mars dans le cadre d’une campagne pour laquelle British Cannabis a déboursé plus d’un demi-million d’euros. L’entreprise cotée en bourse inaugure ainsi la promotion du cannabidiol sur une des grandes chaînes TV du Royaume-Uni.

Dans le style d’une publicité classique sur la santé et la beauté, la création vise à éliminer les obstacles aux produits légaux dérivés du cannabis, en obtenant l’approbation de faire plus de références spécifiques à l’industrie que n’importe quelle campagne à ce jour.

Le segment promotionnel cible les consommateurs britanniques de 45 ans en vantant les mérites de la gamme d’huiles, crèmes et patches  au CBD.
Le statut “Rated Excellent” de la marque sur Trustpilot occupera également une place de choix dans la publicité, plus de 1 250 consommateurs ayant attribué à la marque une évaluation cinq étoiles sur plusieurs années de succès des ventes.

La distribution commencera sur des dizaines de chaînes de divertissement, de documentaires, de sports, de films et d’informations sur les réseaux SKY et Channel 5. Ce sera la première fois que le réseau SKY (ou tout autre chaîne nationale) ouvre ses portes aux annonceurs CBD.

3 syndicats et 5 entreprises s’engagent pour une filière chanvre bien-être Made In France

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Organisé par le Syndicat Professionnel du Chanvre en partenariat avec Zeweed, le colloque Chanvre bien-être 2022 a été l’occasion pour les principaux représentants de la filière, avec cinq entreprises leader du marché, de signer un accord pour soutenir le CBD Made in France.

Parce que le gouvernement persiste à vouloir interdir la culture de chanvre CBD à fins commerciales sur son territoire (alors que le reste des pays membres de l’Union Européenne en produisent depuis plusieurs années), la filière française de production de fleurs CBD est au point mort.
Devant l’urgence de la situation  le Syndicat du Chanvre a réuni les forces vives du bien-être pour les inviter à mieux s’unir.

Alors que les trois principaux syndicats qui regroupent la majorité des acteurs du secteur (le Syndicat Professionnel du Chanvre SPC, l’Association Française des Producteurs de Cannabinoïdes AFPC et l‘Union des Professionnels du CBD UPCBD) n’avaient pas pour habitude de se parler, la soudaine interdiction de vente du CBD du 30 décembre dernier semble avoir permis aux trois organisations de mieux s’apprécier.

Cette journée de tables rondes, autour desquelles se sont réunis professionnels, experts scientifiques et représentants politiques, s’est conclue par la signature d’engagements œuvrant à la réalisation de cet objectif commun.
Un engagement qui suit l’accord signé le 10 Février dernier à l’Assemblée Nationale par le SPC, l’UPCBD et l’AFPC.

Dans ce premier accord historique, 5 sociétés du secteur ce sont formellement engagées à atteindre 50 % de matière première d’origine France d’ici la fin d’année 2022. Les sociétés Green Leaf Company, Yogah, CIDS France, Héméka et Curaleaf  deviennent ainsi les premières à concrètement s’engager pour défendre un CBD Made in France .

“Ces signatures sont la preuve tangible de l’action des organisations représentatives du Chanvre CBD et des acteurs du secteur, afin de défendre une filière française dont les retombées économiques bénéficieront non seulement aux professionnels, mais également à la communauté nationale ”  se réjouissait le président du SPC Aurélien Delecroix, à l’issue de l’évènement.
L’UPCBD et l’AFPC se sont aussi félicité de ces avancées significatives, saluant toute les deux l’initiative en faveur d’une structuration de la filière chanvre bien-être française.

eBay s’essaie timidement au CBD

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C’est en retard et en seconde classe qu’eBay monte dans le train chanvre-bien-être/CBD. Alors que les chiffres des ventes  en ligne de CBD affolent les compteurs depuis 2019 et que les livraisons issues de commandes de CBD en B2C ne cessent de progresser, ce n’est que timidement que le numéro un du e.trade s’ouvre au marché du chanvre. En l’occurence en autorisant la vente d’huiles, crèmes et baumes… uniquement au Royaume-Uni. Une “première mondiale” nous annonce le communiqué de presse.  Ah bon?

Certes la vente de produits CBD sur eBay était auparavant totalement interdite. Une petite révolution donc pour l’entreprise fondée par Pierre Omidyar qui précise que seuls détaillants ayant reçus une licence après examen de leur dossier seront à proposer leurs services et produits sur eBay. Les tests et contrôles seront nombreux, avertit la compagnie californienne.

La page proposée par Ebay.uk pour la recherche “CBD”. En France comme dans le reste de l’Europe, le commerce de CBD est encore interdit sur la plus fréquentée des market-place.

Concrètement, la politique d’eBay sur les drogues illicites précise que “Les produits CBD qui sont conformes à toutes les exigences légales applicables ne peuvent être vendus que par des vendeurs autorisés uniquement. Voir la politique alimentaire concernant les produits alimentaires CBD et la politique cosmétique concernant les produits cosmétiques CBD qui sont autorisés à la vente sur eBay“.

La première (et très réactive)  marque à lancer ses produits CBD sur eBay à été LoveHemp, qui a mis en vente sa gamme de sprays, gouttes et comestibles dans la catégorie santé et beauté, comme l’exige les conditions générales de vente de l’entreprise basée à San Jose, Californie.
Alors que le marché des produits au CBD explose, l’entreprise valorisée à 70 milliards de dollar aura mis du temps à monter dans le train chanvre bien-être. On ne peut cela étant que se réjouir de ce premier élan et souhaiter qu’il en inspire d’autres.
Le marché du CBD en Europe est estimé à 5 milliards d’euros en 2025.

Le 2nd colloque sur le chanvre-bien-être réunira jeudi 24 février le gratin de la filière française

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C’est jeudi 24 février que se tiendra le 2nd colloque sur le chanvre bien-être organisé par le Syndicat du Chanvre, et dont Zeweed est partenaire. L’évènement phare réunira entrepreneurs, instances professionnelles, intervenants renommés et élus de tous bords politique. Au programme: six tables rondes autours de thématiques juridiques, sociétales, agricoles, et économiques.

C’est sous l’impulsion du Syndicat du Chanvre et son président Aurélien Delecroix, que la seconde édition du colloque sur le chanvre bien-être a été organisée.  Un évènement incontournable qui réuni, autour des forces vives de la filière chanvre bien-être française, observateurs, politiques et influenceurs du secteur. En tant que partenaire privilégié, Zeweed fera parti des intervenants.

Au programme:

  • 9h à 10h – Le CBD, un débat jurisprudentiel de longue haleine.

Cette première table ronde sera consacrée aux enjeux juridiques de la filière et fera intervenir Maître Boin, avocat du Syndicat du Chanvre qui accompagne ce dernier depuis sa création et à qui nous devons en partie la suspension  par le  Conseil d’État de l’arrêté du 30 décembre  interdisant la vente de fleur CBD. Maître Boin sera accompagné de Maître Metton, avocate en droit pénal spécialisée dans  l’accompagnement juridique des justiciables exerçant des activités afférentes au chanvre bien-être.

William Lemaire, adhérent au syndicat et directeur d’Organiquement votre apportera son témoigne à la table ronde. En tant que chef d’entreprise, il a été confronté au plus près aux contentieux juridiques que nombre d’entrepreneurs du CBD ont subis ces deux dernières années.

  • 10h15 – 11h15 – Le CBD face au serpent de mer du cannabis en France : enjeux et obstacles

La deuxième table ronde sera consacrée aux enjeux politiques liés au CBD et à sa réglementation.
Pour en parler, Ludovic Mendes, député LREM et rapporteur de la mission parlementaire sur le cannabis, Jérémie Peltier, directeur des études de la Fondation Jean-Jaurès depuis 2017 ainsi que Guillaume Gontard, sénateur et président du groupe écologiste solidarité et territoires. Ils reviendront ensemble sur leur perception de la filière, sur la perception du CBD par les Français et sur l’avenir de la filière en France.

  • 11h30 – 12h30 : Le CBD, une molécule prometteuse pour le secteur du bien-être et dans une approche de réduction des risques.

Pascal DOUEK, médecin expert du cannabis médical et William Lowenstein,  médecin et addictologue viendront exposer le rôle des cannabinoïdes dans le fonctionnement du corps humain. Ils seront accompagnés de Béchir Saket Bouderbala,  qui apportera son éclairage sur l’utilisation du CBD en tant qu’outil dans une démarche de réduction des risques.

  • 14h00 – 15h00 : Evolution de la perception du chanvre  :  un enjeu de sécurité publique et sanitaire.

La docteur en histoire Zoé Dubus  reviendra sur l’histoire du chanvre en France accompagné de Jérôme Fourquet, directeur du département « opinion et stratégies d’entreprise » de l’Ifop qui présentera le sondage Ifop pour Zeweed, qu’il a réalisé en partenariat avec le Syndicat du Chanvre. M. Fourquet abordera également les questions de sécurité publique liées au trafic de stupéfiants, dont il est spécialiste.

  • 15h15 – 16h15 : Quelles conditions pour soutenir une filière agricole concurrentielle?

Francois Guillaume Piotrowski, président de l’Association Française des Producteurs de Cannabinoïdes (AFPC) interviendra sur l’urgence et la nécessité de soutenir la filière agricole française au côté de Lorenza Romanese, directrice générale de l’Association Européenne du Chanvre Industriel (EIHA). Mme Romanese livrera son analyse des enjeux et défi agricoles européens auxquels la filière française fera face.
Au terme de cette table ronde une charte d’engagement faisant la part belle à un sourcing français sera signée par plusieurs entreprises du secteur.

  • 16h30 – 17h30 : Opportunités et barrières des acteurs de la filière.

Pour clôturer ce 2ème colloque, Yannick Sauvignet (Weeds pay), Hermann Celikian (CBD assur), Alexandre Ouimet-Storrs (Oskare capital), Arnaud Lefebvre (Augur Associates) évoqueront les difficultés rencontrées par les acteurs du secteur et présenteront leurs services de banques et d’assurances spécialement dédiés aux professionnels du chanvre.

Un déjeuner (de 12h30 à 14h00) ainsi qu’un cocktail business (à partir de 18h00) permettrons aux participants de mieux se rencontrer.

La filière CBD se réunit à l’Assemblée nationale pour réclamer une législation claire

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Le premier colloque réunissant l’ensemble de la filière chanvre CBD (cannabis bien-être) s’est tenu hier jeudi 10 février à l’Assemblée nationale, à l’initiative des députés François-Michel Lambert et Jean Baptiste Moreau. Toute la filière était représentée, Zeweed y était.

L’ensemble des organisations représentatives de la filière avaient répondu à l’appel des deux députés François-Michel Lambert (Bouches-du-Rhône, Libertés et Territoires) et Jean-Baptiste Moreau (Creuse, LREM). Aurélien Delecroix président du SPC (Syndicat Professionnel du Chanvre), François-Guillaune Piotrowski président de l’AFPC (Association Française de Producteurs de Cannabinoïdes) et de Charles Morel président de UPCD (Union Professionnelle des Producteurs de Cannabinoïdes) étaient venus pour l’occasion ainsi que Yann Bisiou et Xavier Pizzaro (avocat et conseil auprès de l’UPCBD).

Les trois syndicats de la filière chanvre bien-être réunis et unis.

Après des années de flou juridique, l’arrêté du 30 décembre 2021 interdisant la commercialisation et la consommation de fleurs de chanvre a soulevé de nombreuses interrogations, notamment juridiques. Mais le Conseil d’état a jugé cette interdiction illégale et désormais l’ensemble de la filière demande un cadre cohérent, pragmatique et global.
Le CBD n’est pas un stupéfiant rappellent les participants s’appuyant sur la jurisprudence de la Cour de cassation car il ne représente aucun risque pour la santé publique et ne crée pas d’addiction.

La filière CBD demande par conséquent un statut qui la sorte de la réglementation des stupéfiants et une régulation en rapport avec la demande d’un marché en pleine expansion. Un quart des français a en effet déjà consommé du CBD comme le précise notre sondage Zeweed/Ifop avec le Syndicat du Chanvre, qui a été plusieurs fois évoqués. La filière reste dynamique en dépit des contraintes et dispose de tous les atouts pour se développer économiquement (25 000 emplois à ce jour, 2000 boutiques ouvertes pour un chiffre d’affaires estimé à 1 milliard d’euros) afin de se positionner sur le marché mondial et européen.

De droite: Kevin Picot (Canna Organic) , le député François-Michel Lambert, Vincent Perru (Atelier des fluides supercritiques) , Aurélien Delecroix (Syndicat du chanvre) et François Guillaume Piotrowski (Association Française des producteurs de cannabinoïdes)

Un enjeu à 25 000 emplois et 1 milliards d’euros.

En conclusion de cet après-midi de travail les organisations représentatives de la filière CBD se sont engagées dans un accord écrit à promouvoir des produits français et à produire en France 50% de tous les produits bruts ou transformés d’ici le 31 décembre 2022. Elle s’engage également à encourager les modes de consommations vertueux.

« Le CBD, comme toute la filière du chanvre dans tous ses usages, textiles, bâtiments, industriels, bien-être, alimentaires, médicamenteux est une formidable opportunité pour l’économie française. De la production agricole à la distribution en passant par la transformation et le marketing, ce sont des emplois locaux, dans des territoires qui pourront bénéficier d’une économie d’aujourd’hui créatrice d’emplois. Par une démarche positive de promotion du CBD nous participerons à ce développement » ont précisé les députés François-Michel Lambert et Jean-Baptiste Moreau  à l’issue de ce second colloque sur le chanvre bien-être organisé à l’Assemblée nationale.

A la sortie du colloque, François-Michel Lambert a joint les actes à la parole: l’élu écologiste était venu avec un sac de graines de chanvres qu’il a distribué aux journalistes et députés présents à la sortie de l’hémicycle. Nous sommes repartis avec de quoi faire une belle plantation au printemps.

Sincères remerciements à François-Michel Lambert

Yann Bisiou: “Le chanvre industriel veut la peau du chanvre bien-être”

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Vendredi 31 décembre, un arrêté surprise publié au Journal Officiel interdisait du jour au lendemain la possession et la vente de fleurs de CBD en France. Yann Bisiou* nous explique pourquoi le gouvernement veut tant de mal à la filière chanvre bien-être, en dépit d’un marché européen estimé à 1,4 milliards en 2023.

L’arrêté du 31 décembre n’a pas manqué de surprendre aussi bien les acteurs que les observateurs de la filière CBD française, ça a été votre cas?
Oui. Au delà d’avoir eu le mérite de ruiner mon réveillon parce que j’ai passé ma nuit de 31 à mettre en place une riposte avec l’UPCBD (Union des Professionnels du CBD), le timing de la publication n’aura pas manqué de m’étonner. Il était entendu que la MILDECA (Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues Et les Conduites Addictives) rendrait son rapport à la mi-janvier. Il n’était pas acté qu’elle le rende mais si elle devait le faire, le bon sens aurait voulu qu’elle remette sa copie après la décision du Conseil Constitutionnel, attendue pour le vendredi 7 janvier.

“Il faut aussi tenir compte de l’influence d’un lobby très hostile au CBD: celui du chanvre industriel”

Comment expliquer cette précipitation de la part du gouvernement?
Il y a à mon sens pas mal d’obstination. Ce que j’appellerai de l’amour propre bureaucratique. Cela fait maintenant trois ans que nous expliquons en vain aux pouvoirs publiques qu’assimiler le CBD à un stupéfiant est un non-sens, aussi bien d’un point de vue juridique que sanitaire.
Mais si une certaine posture morale et politique explique en partie la position du gouvernement, il faut aussi de tenir compte de l’influence d’un lobby très hostile au CBD: celui du chanvre industriel. Ils sont là depuis 30 ans et subsistent sur un modèle économique très fragile, qui tient à coup de subventions massives de l’Union Européenne dans le cadre de la PAC.
Ces gens-là n’ont jamais supporté l’arrivée dans le secteur de jeunes au look de start-upper et leurs méthodes différentes. En bref: la filière chanvre industriel, représentée entre autre par Inter Chanvre, veut la peau du chanvre bien-être par peur qu’il détruise leur marché.
Je suis convaincu qu’ils ont largement été à la manoeuvre pour la publication soudaine de l’arrêté.
D’ailleurs, la filière chanvre industriel et son syndicat Inter Chanvre se sont félicités de la publication de l’arrêté avec une étonnante rapidité.
Alors que la nouvelle a surpris tout le monde, le 31 décembre au matin, Inter Chanvre publiait un communiqué de presse bien étudié.

“La filière chanvre industrielle a peur que le chanvre bien-être détruise leur marché”

Ce n’est donc pas la MILDECA la grande coupable?
En ce qui concerne ce genre de décision, tout est arbitré au niveau du gouvernement car la MILDECA n’est pas décisionnaire. Pour moi, sur ce dossier, il s’agit d’un arbitrage entre le ministère de l’Intérieur et les syndicats du chanvre industriel via le ministère de l’Agriculture. Inter Chanvre a toujours été très hostile au CBD. J’avais d’ailleurs eu une passe d’arme avec sa directrice Nathalie Fichaux sur le sujet, en décembre 2019 à l’Assemblée Nationale.

Extrait du communiqué de presse d’Inter Chanvre

Que risquent aujourd’hui les commerces contrevenants ?
Les autorités vont très vraisemblablement s’appuyer sur la réglementation sur les stupéfiants et les substances vénéneuses. C’est donc la législation sur les stupéfiants qui s’applique. A savoir que si vous êtes à la tête d’une entreprise en tant que producteur/importateur/vendeur de fleurs de CBD, c’est la réclusion à perpétuité, assortie d’une peine de sureté incompressible de 18 ans. Avec un procès tenu dans une cour d’assise spéciale, au même titre que les terroristes.
Mais en pratique, l’application des peines va être très compliquée à mettre en oeuvre puisque le jugement rendu par la Cour d’appel d’Aix en Provence comme celui de la Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE) dans l’affaire Kanavape prévalent sur les dispositions de l’arrêté. En l’occurence, les deux cours ont estimé que le CBD n’était pas une drogue et que par conséquence, la législation sur les stupéfiants ne pouvait s’appliquer au CBD. Il est tout à fait envisageable qu’aucune peine ni sanction ne puisse être imposée.

“En pratique, l’application des peines va être très compliquée à mettre en oeuvre”

Quelle durée de vie donnez-vous à l’arrêté de 31 décembre?
Plusieurs cas de figure: le premier scénario pourrait voir l’arrêté rendu caduc dès le mercredi 5 janvier,  par le conseil d’Etat à la suite du recours en référé-liberté que nous avons déposé lundi 3 janvier à 10h00. Le Conseil d’Etat a 48 heures pour rendre son jugement, nous serons donc vite fixés. Pour autant, les chances de succès sont minces.
En cas de jugement défavorable de la part du Conseil d’Etat, nous avons prévu avec les trois principaux syndicats le SPC, l’UFPC et l’UPCBD (Syndicat Professionnel du Chanvre, Union Française des Producteurs de Cannabinoïdes et L’Union des Producteurs de CBD) de nous pourvoir en appel avec un référé en suspension. Le jugement serait alors rendu mi-février.
Second scénario, plus favorable pour nous : le 7 janvier, le Conseil Constitutionnel doit se prononcer sur la question des critères de classement des stupéfiants. S’il ne tranche pas directement sur la question CBD, une décision de Conseil Constitutionnel dans le sens des défendants signifierait la mort de l’arrêté.
Troisième cas de figure: celui du recours pur et simple en excès de pouvoir, qui prendrait entre 6 mois et deux ans.

*Docteur en droit privé et science criminelle Yann Bisiou est Maître de conférences à l’Université Paul Valéry – Montpellier III

Slidderz, le petit stick costaud en CBD.

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Le coup de cœur shopping de ce début d’année revient à une innovation qui a conquis toute la rédaction: les sticks Slidderz. Soit un concentré de bien-être de 5 cm de long et 1 mm de large à insérer dans votre cigarette roulée. Zeweed vous en dit plus sur cette petite révolution du bien-être fumable.

Des différentes façons d’apprécier le CBD, la fleur destinée à être fumée est de loin la plus plébiscitée puisqu’elle représente près de 65% des ventes de chanvre bien-être en France. Mais si le produit est des plus naturels, la qualité des sommités florales n’est pas toujours au rendez-vous. Entre des taux de CBD, CBG et THC à géométrie variable et d’indésirables invités qui s’incrustent dans les fleurs (pesticides, engrais chimiques, parasites), acheter du chanvre CBD dans son plus simple appareil peut vite relever de la roulette russe pour le consommateur.

C’est fort de ce constat que la marque Haschill, toujours à l’affut de meilleur du bien-être, propose depuis peu et en exclusivité un produit qui mettra tout le monde d’accord (à commencer par votre corps) : les Slidderz.

Ces petites merveilles de technologie made in Israël condensent en une fine tige de la taille d’un cure-dent le meilleur du cannabis légal. Chaque Slidderz renferme dans une fine couche d’ingrédients 100% naturels une idéale répartition de cannabinoïdes et terpènes. Et à la différence des fleurs brutes, le consommateur sait désormais exactement ce qu’il fume : chaque Slidderz est précisément dosé à 100 mg de CBD, soit l’équivalent de 1 gramme de fleurs brutes de bonne qualité.
Avec des variétés phare comme la Super Lemon Haze, La OG Kush ou encore l’Amnesia, les sticks Slidderz ont tout pour faire un véritable tabac du bien-être dans l’hexagone.

 

Les Slidderz sont disponible sur le site Haschill, accessible ici
Ainsi que dans la boutique Haschill:
19 Rue Pierre Guérin, 75016
Paris.
Renseignements: Info@haschill.com
Tel: (33) 1 84 60 95 45

le Conseil d’Etat invalide l’interdiction de vente et consommation des fleurs de chanvre CBD

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Après plus de trois semaines de joutes juridiques et de sueurs froides pour les commerces de CBD, le Conseil d’Etat a décidé de suspendre l’arrêté du 31 décembre interdisant la vente et possession de fleurs de chanvre CBD. Une grande victoire pour la filière française, un énième revers pour le gouvernement.

Le Conseil d’Etat a suspendu hier lundi 24 janvier l’arrêté du gouvernement interdisant la vente de la fleur de chanvre CBD. La plus haute juridiction administrative française avait été saisie dès le 3 janvier par l’Union des Professionnels du CBD (UPCBD). Cette dernière avait déposée avec ses conseils Yann Bisiou et Xavier Pizarro une demande en référé suspension de l’arrêté prohibant la détention et la vente de fleurs de chanvre CBD.

“Doute sérieux sur la légalité de cette mesure (…) en raison de son caractère disproportionné”

“Le juge des référés du Conseil d’Etat estime qu’il existe un doute sérieux sur la légalité de cette mesure d’interdiction générale et absolue en raison de son caractère disproportionné“, peut-on notement lire dans le communiqué publié après le rendu du verdict.
Contacté par Zeweed, Yann Bisiou ne dissimulait pas son plaisir « Ca m’a peut-être foutu mon réveillon du 31 en l’air, puisqu’avec Xavier (Pizarro NDLR) on a passé la nuit à monter notre demande de référé en suspension, mais ça valait vraiment le coup ! C’est une belle victoire! »

Le taux légal de THC passe de 0.2 à 0.3%

Une bonne nouvelle qui en cache une autre puisque le même Conseil d’Etat retient le taux de 0,3% de THC comme nouvelle norme autorisée, au lieu des 0.2% jusque là tolérés.
«Il n’apparaît pas, au terme de l’instruction contradictoire et des échanges qui ont eu lieu lors de l’audience publique, que les fleurs et feuilles de cannabis sativa L. dont la teneur en THC est inférieure à 0,3 % présenteraient un degré de nocivité pour la santé justifiant une mesure d’interdiction totale et absolue : ce seuil est précisément celui retenu par l’arrêté contesté lui-même pour caractériser les plantes de cannabis autorisées à la culture, l’importation, l’exportation et l’utilisation industrielle » précisent les sages.

La filière chanvre CBD française sauvée?

Quant à l’avenir de la filière, Yann Bisiou est confiant: “Honnêtement, je crois que la MILDECA et le gouvernement ont pris une telle claque que je ne les vois pas repartir à la charge dans six mois, à l’issue de la suspension de l’arrêté en question, qui ne devrait d’ailleurs pas être validé par Conseil d’Etat qui étudie donc de plus près le dossier d’ici-là. Nous avons aussi déposé un référé en abus de pouvoir dont le jugement devrait être rendu en notre faveur dans quelques mois. Histoire de rien laisser au hasard” précise le maitre de conférence à l’Université Paul Valery de Montpellier. “Le gouvernement savait que l’arrêté du 30 décembre ne pouvait tenir dans le temps, au regard de la loi européenne notement. Ils ont tenté le coup d’intimidation, mais ils ne savaient pas à qui ils avaient à faire!  Le champagne du réveillon va enfin servir !! “(rires)
L’Etat devra verser la somme totale de 13 000 euros aux 13 sociétés requérantes.