CBD business - Page 6

CBD Expo: la filière chanvre bien-être française a son salon

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CBD Expo, le premier Salon professionnel du CBD en France vient de fermer ses portes. Premier enseignement de cet évènement qui a réuni à Paris la plupart des acteurs de la filière: le commerce du chanvre bien-être a de beaux jours devant lui.

Ce ne sont pas moins de 50 exposants qui se donnés rendez-vous du 16 au 18 octobre à coté de la porte de la Villette pour le 1er salon français du CBD. Toutes les forces vives du chanvre avaient répondu présent à l’appel de Patrick Bédué, le créateur de l’évènement. Durant trois jours, rencontres et affaires se sont succédées au Paris Event center dans une ambiance conviviale et sur les quelques 1200m2 du salon.
Le salon du CBD ne se concentre pas seulement sur le CBD. Il s’appelle CBD Expo parce que c’est vendeur, mais le vrai nom, c’est le salon du CBD et du chanvre et on veut inviter des acteurs comme des agriculteurs, des personnes du BTP qui font de l’isolation et autres produits dérivés de la plante. Nous n’allons pas montrer que des huiles sublinguales ou des gélules. Nous voulons montrer toutes les applications des dérivés du chanvreexpliquait Patrick Bédué la veille de l’ouverture de CBD Expo.

Au programme, de nombreuses conférences et animations en présence des grands acteurs du cannabiniol-trade, des ateliers conseils et surtout  une cinquantaine d’exposants, du producteur de graines à la solution traçabilité en ligne en passant par l’entreprise spécialisée dans le packaging. L’événement B2B, qui se veut aussi centre d’affaires du secteur, aura permis à de nombreux entrepreneurs de mieux approcher prestataires, fournisseurs et clients de ce tout nouveau marché composé en grande partie de start-up.

1200 m2, 50 exposants

Dans un contexte légal à géométrie variable où nombre de producteurs ne savent à quel loi se fier, un pôle juridique composé de plusieurs avocats proposait services et conseils. Lors de modules de 10 minutes environ, les visiteurs professionnels auront ainsi pu bénéficier d’un entretien avec un spécialiste. “Nous voulons vraiment aider les nouveaux entrepreneurs à éviter les problèmes juridiques, c’est pour ça que nous inviterons des spécialistes  pour répondre à toutes les questions.”  précisait Patrick Bédué en amont de la tenue du salon.

Plus de 5000 visiteurs

Pour Aurélien Delcroix, président du Syndicat Professionnel du Chanvre (SPC), cette première édition est un franc succès.
En enregistrant plus de 5000 visiteurs sur trois jours, CBD expo confirme la bonne santé de la filière et l’engouement des français pour le CBD et le chanvre bien-être. Parce qu’il regroupait tous les acteurs du business, du producteur aux cabinets de conseils en passant par les distributeurs ou les solutions traçabilité, le salon CBD expo aura permis de concentrer l’ensemble des acteurs clefs de la filière. L’évènement aura aussi été un accélérateur de développement  pour de nombreux projets, tant sur la partie “marque” que sur la partie agricole et commerce de détail” se félicite le président du SPC, contacté par Zeweed.
Avec des conférences qui ont permis de bien cerner les enjeux de la filière et l’une intervention remarquée de Ludovic Mendes (député  LREM de la Moselle) lors de la table ronde sur les enjeux politiques, je crois que nous avons assis notre position et démontré le sérieux de la profession. Et pour le SPC, ça aura été trois jours des plus productifs puisque nous avons enregistré un joli nombre de nouveaux adhérents” . Un pari réussi donc pour Patrick Bédué, qui avait du repousser de 4 mois cette première édition, initialement programmée en juin.
Rendez-vous l’année prochaine et sans masques!

 

Plus d’informations sur CBD Expo via ce lien

CBD: La France avance fleur au fusil

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Alors que le chanvre est en plein boom dans l’Union Européenne (UE), la France continu à jouer au réfractaire en voulant interdire le commerce de fleurs de CBD sur son territoire. Les réactions ne se sont pas fait attendre.

Mercredi 21 juillet, le gouvernement a fait part à la Commission européenne des modifications apportées à l’arrêté de 1990 relatif à la culture et la commercialisation du chanvre en France. Malgré les nombreux échanges engagés par le Syndicat Professionnel du Chanvre (SPC) et les principaux acteurs de la filière chanvre bien-être, la France annonce vouloir interdire la vente et la consommation de fleurs de chanvre dans l’hexagone. Ignorant au passage l’arrêt de la CJUE qui avait légalisé le commerce de fleurs de CBD dans l’UE et l’idée que le droit européen prévaut sur le droit français.

Matignon et Bauveau vs l’Europe

Pour justifier de cette décision, le gouvernement met en avant un  “impératif d’ordre public” . Le motif de “santé publique”  qui avait été invoqué en premier lieu ayant été enterré, faute de tenir la route.

C’est une bien mauvaise nouvelle pour le commerce de CBD en France, dont les acteurs demandent simplement le respect de la loi; c’est à dire classer les fleurs de CBD comme “plante à fumer”, à l’instar des belges ou des luxembourgeois.
En privant la France du commerce de sommités florales, le gouvernement prive la profession d’une part importante des revenus générés par la filière puisque sur les deux milliards d’euros de vente enregistrés, la moitié vient de la vente de fleurs.

Vain combat

En persistant dans la prohibition, la France persiste aussi dans l’incohérence : comment empêcher la vente de fleurs de CBD provenant d’autres pays de l’UE dans lesquels ces produits sont légaux ? Les fleurs de chanvre pourront continuer à être exportées sans crainte vers la France depuis n’importe quel État membre de l’espace Schengen où elles sont produites légalement. Les entreprises étrangères peuvent se régaler : en s’excluant de la compétition, la France leur offre son marché sur un plateau.

Dans un contexte de crise sanitaire et économique, refuser un avenir à la moitié de la filière CBD française (et son milliard d’euros de recettes) ne manquera pas de surprendre.
Certains voient en la politique anti-chanvre tout azimut menée depuis un an une manoeuvre électoraliste.
L’arrêté, si il venait à être approuvé pour être publié au Journal Officiel, ne pourrait rentrer en vigueur que dans six mois, soit en janvier 2022
A quatre mois des élections présidentielles.

La Cour de cassation confirme la légalité du commerce de CBD en France

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La Cour de cassation a rendu hier un arrêt d’importance sur la commercialisation de produits à base de CBD. Très attendu, ce jugement invalide la décision précédente qui avait déclaré illégal la vente de fleurs de chanvre bien-être. Les propriétaires de magasins spécialisés dans le CBD soufflent.

L’arrêt -un camouflé de plus pour le gouvernement sur la question CBD- casse le jugement de la Cour d’appel de Grenoble qui avait condamné le propriétaire de l’enseigne Foxseeds.
Ce dernier était poursuivi pour infraction à la législation sur les stupéfiants. Il avait été dans un premier temps relaxé, avant d’être à nouveau jugé et déclaré coupable par la cour d’appel.

Le CBD doit pouvoir être commercialisé même s’il est extrait de la totalité de la plante, alors que la réglementation française n’accepte sa commercialisation que s’il est extrait de fibres et de graines“, a indiqué la Cour de cassation dans un communiqué qui a redonné le sourire à plus d’un propriétaire de magasins spécialisés dans la vente de chanvre bien-être.
Une réglementation plus sévère ne peut être justifiée que pour protection de la santé publique“, rappelle-t-elle dans ce même communiqué, “et ne doit pas aller au-delà de ce qui est nécessaire pour atteindre cet objectif“.

La Cour de cassation a en revanche précisé qu’elle n’a pas, dans cette affaire, tranché la question de savoir si la France peut valablement ou non se prévaloir de cet objectif de protection de la santé publique pour interdire la détention et la commercialisation de CBD sur son territoire. Laissant un dernier recours au gouvernement si il venait à vouloir maintenir la pression qu’il exerçait jusque lors sur la filière bien-être française.
De son coté, le ministère de la Justice faisait dos rond et revoyais sa position anti-CBD dure:  dans une note émanent de la direction des affaires criminelles et des grâces, il est demandé aux parquets de ne plus judiciariser les affaires relatives aux fleurs de chanvre contenant moins de 0,2 % de THC.
Les propriétaires de boutiques vendant du CBD peuvent (presque) dormir en paix.

CBD: la Suisse en avance sur le chanvre bien-être.

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Dans la Confédération helvétique, il est possible d’acheter du cannabis  depuis 2016. Le mois dernier, la Belgique et l’Italie ont suivi son exemple, en autorisant la vente de CBD . Notre journaliste s’est rendu en Suisse pour mieux comprendre ce nouveau marché.

En arrivant à Genève en TGV, juste après la douane, il faut emprunter la sortie menant à la galerie marchande. L’escalier roulant vous conduira au petit centre commercial de gare.  Un shopping center à l’image d’un terminal duty-free d’aéroport, sans les avions ni le duty free. On y trouvera ainsi, des bureaux de change, des parfums, de l’alcool, du chocolat et beaucoup de montres. En ce mois d’avril, je m’engouffre bon gré mal gré dans ce nano- centre commercial dans l’idée d’acheter une bouteille pour mon frère qui m’invite quelques jours. Il est venu me chercher en voiture, j’ai à peine cinq minutes pour trouver un cadeau liquide.
À peine ai-je parcouru cinquante mètres et quatre boutiques que devant moi, entre un Western Union et un Sephora, apparaît une enseigne lumineuse frappée d’une impudique feuille de marijuana.  La boutique au nom sans équivoque et au slogan des plus invitants (Mary Jane «finest swiss cannabis ») est ouverte. Tous les voyants au vert, je pénètre dans le magasin de rêves. Sous les néons et mes yeux ébahis, défilent des jarres remplies de Lemon Haze, Master Kush, Northern Light, White Widow.
Des grinders « I Love Geneva », des Bongs décorés d’Edelweiss, des joints préroulés bio, des plaquettes de chocolat à l’emballage affichant une grande feuille de Ganja… Ce pays est définitivement plein de ressources comme de secrets bien gardés. Tel un gamin qui achète des cigarettes pour la première fois, je me dirige timidement vers la seule employée.


« -Bonjour… c’est vraiment du cannabis ? »
« -Oui c’est du cannabis, du cannabis légal évidemment »
« -Oui, c’est du cannabis légal évidemment » répète votre serviteur comme un redoublant de la crèche. 
La belle rousse m’ouvre un pot de Lemon Haze que je lui désigne. Pas d’erreurs c’est de la weed. Les fleurs sont compactes et sans graines, bien taillées. En ce qui concerne odeur et arômes, nous ne sommes pas exactement dans les standards de qualité d’Amsterdam, mais ça reste tout à fait acceptable.
Aussi fébrile que pressé, je prends 25 grammes en tout (White Widow 10g, Siver Haze 10g, Kush 5g) . L’addition est salée : 240CHF soit 230euros environ. Je remercie la vendeuse comme un miraculé remercie la vierge et me rue, déjà sur un nuage, vers la sortie.

T’as pécho de la Tourtel !
Cinq minutes après être arrivé dans l’appartement genevois de mon frère, je passai des portes du paradis artificiel au purgatoire des imbéciles heureux. Alors que je sortais fièrement ma précieuse acquisition, j’entends mon frère se tordre de rire. « Bro’, t’as choppé  de la Tourtel, y’a pas de THC dans ta  weed.  C’est du foin, quoi.Tu veux un jus de carotte ? » Explications.
Dans la Confédération helvétique, tout cannabis contenant plus de 1 % de THC est considéré comme un stupéfiant. Ainsi, d’après la Loi fédérale suisse sur les stupéfiants (RS 812.121), la possession la culture, la fabrication et le commerce de cannabis sont interdits et jugés comme des infractions pénales, passibles de trois ans de prison et/ou d’une amende. En revanche la culture et distribution de cannabis contenant moins de 1% de THC est autorisée depuis 2011.  Sautant sur cette inexploitée opportunité  juridique, la start-up Bio Can AG obtient en 2016 l’autorisation de commercialiser « un substitut de tabac au chanvre », à condition que le cannabis vendu ne contienne pas plus de 1% de THC. Le succès est immédiat et fera des d’émules, au point que l’on compte aujourd’hui 420 sociétés produisant et distribuant du cannabis légal dans le pays. Une aubaine juridique qui diffère de la législation en vigueur en France où la vente de produits contenant plus de 0,2 % de THC est interdite.  Une nuance de 0,8% qui change tout : faire une herbe à moins de 0.2% de THC est trop coûteux pour être rentable.Je parcours avec un peu plus d’attention l’étiquette d’un des sachets achetés et tombe sur un encadré « CBD 18%, THC 0.5% ». C’est connu, en Suisse, il ne faut pas se presser.

Le petit effet Kiss Cool
Mais comment les Suisses ont-ils réussi à vendre autant de foin au prix des meilleurs ganja ? Je n’ai d’autre choix à ce stade que d’objectiver le débat en testant la matière verte. Mon frère confectionna un vecteur de combustion à deux feuilles OCB que nous fumâmes consciencieusement. Effectivement, aucune incidence psychoactive n’a été notée. Rien qui n’altère de près ou de loin la perception ni la pensée. Mais une agréable sensation de relaxation, un doux relâchement musculaire. Un peu comme après une bonne marche ou un petit sauna. La raison de ce  très sympathique effet  myorelaxant est  simple; elle tient au fait que si la weed suisse ne contient quasiment pas de THC, elle affiche en revanche un très fort taux de cannabiniol (CBD), un alcaloïde aux multiples propriétés qui ne « défonce » pas. Un ratio nettement supérieur à celui des weed classiques, qu’elles soient naturelles ou cultivées professionnellement en serre. Un pourcentage qui oscille entre 8 et 35 en Suisse contre 0,5 à 12 % pour les ganja hollandaises. Le CBD, second alcaloïde notoire du cannabis après le THC, qui  a des vertus antiinflammatoires, antidouleurs, relaxantes et anti oxydante prouvées. Des propriétés qui conviennent à une population sur laquelle on peut compter en Suisse : les personnes âgées.

La ganja des seniors
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas aux ados ni aux quadras fêtards que l’on peut imputer le succès et le boom du cannabis légal, mais à la génération née dans les années 1950 et 1960. Des enfants de baby-boomers qui ont aujourd’hui entre 60 et 90 ans et qui  constituent plus de la moitié des consommateurs de cannabis légal. Ces enthousiastes âgés de la soft-weed, trouvent ainsi dans le CBD des effets soulageant les pathologies développées avec le nombre d’années au compteur.  Ce leur permet de baisser ou d’éviter la prise de médicaments comme les opiacées, les benzodiazépines (tranquillisants), les somnifères, les antiinflammatoires (stéroïdiens ou non stéroïdiens) ou encore les antidépresseurs. Chez Kahna Queen par exemple, 60% des clients sont âgés de plus de 60 ans. Et ce grâce au contact et aux conseils prodigué en boutique (beaucoup de points de vente de tabac vendent aussi du cannabis légal). Un dialogue qui permet de casser l’image du stoner loser scotché à son sofa et ses allocations. Des vendeurs qui orientent aussi souvent ces consommateurs vers des produits comme des huiles, des chocolats, des cookies, des crèmes hydratantes ou des infusions au CBD. Infusions qui rencontrent un franc succès, au point de représenter 15% des ventes de produits au cannabis légal. Une tendance confirmée par  Swiss Weed, qui  ne fait que 34% de son chiffre d’affaires avec le CBD fumable. La camomille de Papy vient de prendre un sérieux coup de vieux.

Le CBD, cheval de Troie du THC ?
Au sein de la branche verte, beaucoup estiment que ce franc succès augure l’assouplissement  de la législation sur la weed « psychotrope », dite récréative d’autant que le THC est de plus en plus reconnu lui aussi pour ses vertus médicales. Solidement occuper la filière du CBD, c’est aussi se positionner sur un marché potentiel qui est estimé à près d’un milliard d’euros dans la confédération. À ce jour, la Suisse est d’ailleurs excédentaire en production de cannabis légal, et commence à exporter sa ganja neutre en Belgique, Grèce et Italie. Cette riche initiative, au delà d’avoir été une aubaine pour nombre d’entrepreneurs a en tous cas à un avantage : celui de promouvoir les effets du CBD et de dédiaboliser la consommation d’une fleur de cannabis dans un joint. Les observateurs estiment que cet assouplissement de la loi en faveur du cannabis est la première étape d’une légalisation à la Hollandaise qui devrait voir le jour en 2022 au plus tard.
Au regard des politiques sur le cannabis menées par la majeure partie des pays du vieux continent, la Suisse ne donne pas dans la neutralité molle, mais fait plutôt figure d’exemple ;  la Belgique  et l’Italie ont  autorisé le mois dernier la vente de cannabis naturel. Quant à moi, je repartais à Paname fauché (La Suisse on y laisse toujours ses sous), mais heureux. J’avais appris un tas de choses, et, week-end sans THC oblige, je les avais retenues.

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