Comment les cannabiculteurs californiens s’adaptent au feu du réchauffement

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L’allongement de la saison des feux dans l’Ouest américain oblige les planteurs à s’adapter pour protéger leurs plantations.

On dit souvent des forêts méditerranéennes qu’elles ont besoin du feu pour vivre. C’est, en partie vrai. Certaines variétés de résineux profitent des incendies. Les flammes éradiquent leurs concurrents et font éclater les pignes, répandant aux alentours les graines qui coloniseront l’espace brûlé.
Dans l’Ouest américain, les planteurs de cannabis ne profitent pas des incendies : ils les subissent. Et doivent désormais s’adapter à cette nouvelle donne climatique. En réchauffant le climat de la Californie, notamment, le changement climatique a réduit les précipitations et accru les températures.

Un risque qui s’accroît

Déjà minée par l’urbanisation, la forêt y est plus fragile et brûle plus facilement. Dans les années 1970, la saison annuelle des incendies californiens durait 140 jours. Depuis le début du siècle, on approche des 230 jours par an. Selon les statistiques des pompiers californiens, 17 des 20 plus gros incendies répertoriés depuis le début du XXe siècle se sont produits entre 2003 et 2020.

Souvent installés dans des massifs forestiers ou en lisière de bois, les cannabiculteurs de Californie, de l’Oregon et de l’Etat de Washington commencent à s’adapter. En empruntant une technique simple aux gestionnaires de réseaux électriques : on éloigne la forêt.

Cordon sanitaire

A coup de tronçonneuses, ils établissent un cordon sanitaire entre les arbres et les plantations. Ce défrichement préventif évite ou ralentit la propagation des flammes. Lorsque le risque d’incendie est élevé, certains n’hésitent pas à réaliser des pare-feux d’une quinzaine de mètres de large tout autour de leur propriété. La sécurité y gagne ce que perd l’aménagement paysager.

Comme le font les forestiers dans certains pays méditerranéens, on dispose aussi des réserves d’eau aux quatre coins des exploitations. En cas d’incendie, la lutte contre les flammes sera ainsi plus rapide et donc plus efficace. Certaines plantations sont aussi équipées de sprinklers. La diffusion d’eau par microgouttelettes entrave la diffusion du feu et abaisse la température ambiante. Attention, toutefois, à disposer dans ce cas d’un générateur d’électricité de secours pour alimenter les pompes en cas de coupure de courant.

Sprinklers et jets d’eau

Last but not least : les planteurs dotent aussi les cheminées de leur ferme d’un chapeau en zinc. L’esthétique n’a rien à voir là-dedans. En coiffant ainsi leur cheminée, ils empêchent d’éventuelles retombées de brandons à l’intérieur de la maison : un risque d’incendie en moins.

Après le passage du feu, un impératif : laver les plants avec un jet d’eau. L’accumulation des cendres sur les feuilles peut favoriser la contamination des plants par des métaux lourds que l’on retrouverait dans les produits finis.

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Ancien militaire, passé à l’activisme écologique, Volodia arrose désormais les ennemis du climat à coup d’articles. Créateur de L’Usine à GES, première lettre francophone sur la politique et l’économie du réchauffement, Volodia partage son temps libre entre les dégustation de vins et de cigares. Deux productions qui ne renforcent pas l’effet de serre.

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