Légalisation - Page 8

Malte légalise l’usage du cannabis récréatif.

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Le gouvernement de l’île de Malte a voté hier mardi 14 décembre la légalisation du cannabis et sa culture à domicile en quantité limité. Une première qui devrait être suivie puisque l’Allemagne et le Luxembourg s’apprêtent à lever l’interdit qui pèse sur la plante depuis plus de 60 ans.

Alors que le CBD s’invite dans les tisanes pour grand-mère,  les aliments pour chat,  la gastronomie ou les cosmétiques haut de gamme, Malte, le Luxembourg et l’Allemagne franchissent le rubicon vert en annonçant leurs volontés de légaliser la weed. Si l’Allemagne et le grand Duché n’ont pas encore matérialisé le projet progressiste, Malte l’a bel et bien concrétisé hier. Le premier domino d’une légalisation globale sur le vieux continent?

La réforme, adoptée par 36 voix contre 27 mardi 14 décembre, autorise les maltais à posséder 7 grammes de cannabis et cultiver 4 pieds par usager de plus de 18 ans. Au-delà de 7 grammes, et jusqu’à 28 grammes, le consommateur encoure une amende de 100 euros. Restent interdits la consommation en lieux publics, délit passible d’une amende de 235 euros.

Culture à domicile et Social Clubs

L’initiative prévoit aussi la formation d’associations à but non lucratif, des “Social Clubs” permettant la production et la vente de cannabis à ses membres ( 500 personnes maximum par Social Club). Le premier ministre Robert Abela avait préalablement demandé aux députés de son parti de voter en faveur d’une fin de prohibition.
«Nous légiférons pour répondre à un problème, selon une approche de réduction des risques en régulant le secteur pour que les gens n’aient pas à recourir au marché noir», avait-il plaidé. Robert Abela a aussi précisé  que “Le trafic de drogue (de cannabis NDLR) restera illégal” .

Pays traditionnellement conservateur sur les questions sociales, Malte avait pourtant déjà dépénalisé la possession de petites quantités de cannabis (en 2015 ) et adopté un cadre légal (en 2018) en vue de devenir un pôle de production de cannabis thérapeutique.

Avant l’Allemagne, c’est le Luxembourg qui avait a annoncé en octobre 2021 son intention d’autoriser la culture de cannabis à domicile et sa consommation dans la sphère privée. En Hollande, la possession, la consommation et la vente au détail jusqu’à cinq grammes de cannabis sont tolérées alors qu’en Espagne, la production pour la consommation personnelle est aussi tolérée.

François Hollande légaliserait le cannabis

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Après l’Allemagne, c’est Hollande qui veut légaliser le cannabis. Nous ne parlons pas des Pays-Bas mais du 7ème Président de la Vème République. Dans un entretien accordé à Kombini, François Hollande s’est en effet prononcé en faveur d’une fin de prohibition de l’herbe.

C’est à l’occasion de la croustillante interview sandwich de Kombini que l’ancien chef de l’Etat s’est déclaré en faveur de la légalisation du cannabis.
Pendant sa campagne de 2012 et durant son quinquennat, le  « président normal »  s’était pourtant opposé à toute évolution de la loi de 1970.

Les absents ont-ils toujours raison? Toujours est-il que 5 ans plus tard, François Hollande en arrive à la conclusion qu’il faudrait finalement légaliser la weed, afin mieux contrôler sa consommation, éradiquer son trafic illégal et prendre à bras le corps cet enjeu de santé publique.
L’ex locataire de l’Elysée souligne à cet effet que “la consommation de cannabis introduit depuis des années un commerce, un trafic illégal, qui a gangrené des quartiers et largement perturbé la vie des habitants“.

A l’heure où la France prend la présidence de l’Union Européenne, François Hollande observe aussi que  “en Allemagne la coalition gouvernementale va proposer la légalisation du cannabis. Il est important qu’on puisse en Europe conjuguer nos efforts pour aboutir aux mêmes solutions”.

Emmanuel Macron écoutera-t-il d’une bonne oreille les conseils avisés de son ex-mentor et les voix des 51% de français qui souhaitent en finir avec la prohibition? Réponse en février, mois durant lequel le candidat et Président sortant devrait dévoiler son programme.

L’Allemagne, premier domino de la légalisation du cannabis en Europe?

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Le gouvernement Allemand a annoncé son intention de légaliser l’usage récréatif du cannabis. L’initiative progressiste de la coalition (SPD/FDP/écologistes) pourrait bien être le déclic tant attendu qui mettrait fin à 60 ans de prohibition en Europe. Analyse et perspectives.

Mercredi 24 novembre, l’Allemagne se dotait d’un nouveau gouvernement. Sous la houlette d’Olaf Scholz la coalition “feu tricolore” (composée du parti écologiste, des libéraux FDP et des sociaux-démocrates SPD) a annoncé vouloir légaliser le cannabis récréatif.
En 2017, l’Allemagne avait déjà donné son feu vert au cannabis thérapeutique. Dans certaines villes comme Berlin, la détention de quelques grammes de cannabis à usage personnel est autorisée depuis 2019.
Nous introduisons la distribution contrôlée de cannabis aux adultes à des fins de consommation dans des magasins agréés”, annonce le programme présenté par le futur gouvernement.
Cette petite révolution “permettra de contrôler la qualité, d’empêcher la transmission de substances contaminées et de garantir la protection de la jeunesse”, précise le document.

Le nouveau gouvernement et son chancelier Olaf Scholz ( centre)  les chefs du parti Vert Annalena Baerbock, à gauche, et Robert Habeck, deuxième à gauche, le président du Parti libre-démocrate Christian Lindner, deuxième à droite et Volker Wissing, à droite. Crédits AFP

Une récente étude estime à environ 4,7 milliards d’euros les gains générés par la légalisation. Une taxe sur le cannabis identique à celles sur le tabac ou l’alcool rapporterait à elle seule 1,8 milliard d’euros par an. Un milliard d’euros d’économies pourraient aussi être réalisé sur les poursuites pénales menées à l’encontre consommateurs et petits dealers.
Toujours selon cette étude environ 27.000 emplois devraient être créés par la légalisation.

Les USA et le Canada sur les starting blocks

Le 17 novembre le PDG de Curaleaf Antonio Costanzo projetait une fin de prohibition imminente en Europe.
“Nous sommes sur le point de voir le prochain grand point d’inflexion, à savoir que certains pays légalisent l’accès au cannabis récréatif. Nous pensons que cela va se produire au cours de 2022 jusqu’au début de 2023. Par conséquence, nous avons commencé à investir massivement pour ce qui devrait être le marché à plus forte croissance dans les prochaines années“, précise le CEO du géant américain valorisé à 8 milliards de dollars.
Avant que l’Allemagne ne déclare son intention de légaliser, M Costanza misait sur un effet domino au cours des 12 à 18 prochains mois. Si le calendrier s’est accéléré, la mécanique découlant de l’initiative germanique reste la même pour le dirigeant de Curaleaf.  Pour Antonio Costanza, une fois qu’un pays de l’Union Européenne aura légalisé, les autre pays membre lui emboîteraient le pas.
A cinq mois des élections présidentielles Françaises, il y a fort à parier que le cannabis, cette “merde” tant conspué par le gouvernement, se retrouve en odeur de sainteté auprès du candidat Macron.

Chanvre : une décision française contre la loi et l’ordre

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A huit mois des élections présidentielles et sur fond de surenchère sécuritaire, le gouvernement semble plus déterminé que jamais à mener une guerre sans quartier contre le cannabis. Quitte à inclure dans un combat que d’aucun qualifierait de vain le chanvre bien-être. Sur la question du CBD, l’exécutif persiste à vouloir interdir le commerce de sommités florales en France, dont le marché est estimé à un milliard d’euros avec à la clef des centaine de milliers d’emplois crées. Dans une tribune publiée dans Les Echos et que nous relayons ici, le président du Syndicat Professionnel du Chanvre Aurélien Delcroix analyse les tenants et aboutissants d’une telle décision.

La France vient de rendre sa copie revue aux autorités européennes sur l’arrêté encadrant la culture, l’importation et l’exportation de chanvre. Et elle n’est pas bonne. Le Gouvernement français s’apprête à mettre en œuvre un cadre réglementaire non seulement contraire au droit, mais également contreproductif en matière de santé publique et d’ordre public. Cet arrêté pénaliserait également le développement économique national, et en premier lieu celui des territoires oubliés de la République.

Un cadeau fait aux réseaux criminels

Alors que l’innocuité du produit fait l’objet d’un large consensus et que de nombreux utilisateurs témoignent d’une amélioration de leur qualité de vie (stress, sommeil, récupération musculaire , etc.) grâce à l’utilisation de chanvre bien-être, c’est-à-dire non psychotrope, le Gouvernement choisit d’en bannir la vente sous forme de fleurs et de feuilles séchées, tournant ainsi le dos à tout raisonnement scientifique. Pire, le nouvel arrêté aurait des effets négatifs en matière de santé publique. En effet, pour de nombreux consommateurs de cannabis, la fleur de chanvre est un produit de substitution assimilable à ce que la cigarette électronique est au tabac : un dispositif à risque réduit. Elle permet donc d’en réduire la consommation. Et sur ce point les preuves scientifiques démontrant l’utilité du CBD dans le sevrage cannabique existent. La commercialisation de fleurs de chanvre CBD permet de réduire les trafics de cannabis et le lot de violence et de criminalité qu’ils engendrent. En l’autorisant, c’est 1 milliard d’euros que l’on détourne des réseaux criminels. Le Gouvernement s’attaque à l’humble commerçant de chanvre, une victime idéale, plus facile à punir que le dealer de cannabis. Le seul argument invoqué est une hypothétique protection de l’ordre public en arguant qu’il serait impossible de distinguer une fleur de chanvre sans propriétés stupéfiantes d’une fleur de cannabis récréatif. Une position française une nouvelle fois mise à mal par l’exemple des autres pays européens. Nos voisins ont mis en place des outils adaptés permettant aux forces de l’ordre de faire facilement la distinction. Le constat est clair : on ne veut pas donner à nos forces de l’ordre les moyens modernes de leurs homologues européens.

Une perte de chance économique

Nos dirigeants ne souhaitent pas faire de notre pays une puissance souveraine du chanvre dans le concert des nations européennes. Le marché du chanvre sera laissé à nos voisins européens. Plutôt que de voir une filière économique nationale se développer, le Gouvernement refuse les points de croissance escomptés par ce marché en plein boum. Après tout, la soumission économique est aussi une politique, même si elle n’est jamais la plus bénéfique pour les emplois nationaux et le partage de valeurs avec nos concitoyens. Nous pensions benoîtement qu’1 milliard d’euros de volumes d’affaires et une centaine de milliers d’emplois créés pour la seule fleur de chanvre, pouvaient avoir du sens, en France, après des mois de contraction de l’économie. Pour nos dirigeants, la reprise économique est préférable de l’autre côté du Rhin, des Alpes ou des Pyrénées. Car c’est bien là-bas que ce marché nouveau et prometteur des fleurs de CBD va se développer.
Les produits seront importés sur le sol français, créant confusion et difficultés pour nos forces de l’ordre, en l’absence d’un cadre adapté. En plus de s’affranchir des règles européennes, cet arrêté risque donc de devenir une source de désorganisation pour le travail des forces de l’ordre.

Notre pays fait le choix d’abandonner les bénéfices potentiels que nos agriculteurs et nos commerçants auraient pu générer pour ne leur laisser que les tracasseries administratives et les miettes économiques. En nous coupant de ce marché, nous sommes, une nouvelle fois, condamnés au déclassement dans le palmarès européen et mondial en raison de décisions dogmatiques et ubuesques.
Et pourtant, la France dispose d’une longue histoire avec cette culture qui fait partie de notre terroir et de notre patrimoine national. Si les variétés cultivées sur notre territoire n’ont jamais été perçues comme “stupéfiantes” le chanvre était reconnu comme plante médicinale. Le marché “nouveau” du chanvre CBD pourrait d’abord profiter aux territoires périphériques français, éloignés des dynamiques économiques. Elle permettrait à cette France rurale et périurbaine de renouer avec le chemin de la croissance.

A ce titre, la manne économique du chanvre permettrait d’apporter des revenus solides à nos agriculteurs en difficulté. Elle pourrait aussi attirer des cadres de l’industrie agroalimentaire dans ces territoires. L’arrivée d’une population à fort pouvoir d’achat profiterait également à l’écosystème de commerçants locaux, tout en redynamisant l’offre immobilière tertiaire et de logement, aujourd’hui en décrépitude. En suivant les recommandations des parlementaires de la majorité autour du chanvre, la France s’autoriserait une nouvelle dynamique d’aménagement du territoire plus inspirée par la cohésion. L’arrêté sur le chanvre de nos autorités prend aujourd’hui le chemin exactement inverse.

Pour toutes ces raisons, le Syndicat Professionnel du Chanvre continue son combat et se prépare à saisir les autorités administratives et judiciaires compétentes afin de redonner du pragmatisme à nos orientations nationales, économiques et agricoles sur le sujet.

Aurélien DELECROIX, Président du Syndicat Professionnel du Chanvre

Le député François-Michel Lambert porte plainte contre Gérald Darmanin pour diffamation

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C’est la fake news de trop pour le député et membre de la mission d’information sur les usages du cannabis François-Michel Lambert. Quelques heures après les saillies prohibitionnistes de Gérald Darmanin dont le bien fondé a été mise à mal par France Inter, le député LFE de Gardanne a décidé de poursuivre en diffamation le ministre de l’Intérieur. Après son coup de gueule/lettre ouverte que nous avons publié la semaine dernière, l’élu des Bouches-du-Rhône revient à la charge, bien décidé à ne pas laisser aucun répit au locataire de la place Bauveau sur la question de la légalisation comme des fake news. Le parlementaire écologiste nous a envoyé un communiqué que nous relayons ici:

Le 25 août,

Depuis plusieurs semaines Gérald Darmanin intervient dans les médias pour argumenter dans le cadre de sa lutte contre les trafics de drogue, en faisant des annonces de saisies records, de contraventions dressées, de l’imputation des drogues dans les accidents routiers… Depuis quelques jours le Ministre de l’Intérieur rentre dans une nouvelle phase en allant sur le plan de la morale, plaçant d’un coté les courageux qui luttent sans relâche sur les trafics et de l’autre culpabilisant ceux qui consomment et ceux qui proposent une voie alternative par la légalisation controlée du cannabis. Les arguments avancés sont très souvent malhonnêtes, relèvent davantage de la Fake News que d’un débat sérieux.
France Inter vient d’ailleurs de le démontrer en relevant que contrairement à l’affirmation de G. Darmanin qu’« une grande partie des Etats (qui ont légalisé) et de l’opinion publique revient sur cette légalisation » : aucun Etat n’est revenu sur la légalisation !
D’autres médias rappellent que le « salaire » d’un trafiquant de cannabis oscille entre 2.400 et 9.000 euros par mois, très très loin des 100.000 euros par jour avancés par Gérald Darmanin.
Mais voilà qu’il attaque les personnes mobilisées pour la légalisation du cannabis en les traitant de lâches et que ceux-ci insulteraient les policiers et gendarmes engagés dans cette lutte.
Rappelons que les 29 député.e.s membres de la Mission d’Information sur le Cannabis (MIC) ont approuvé à l’unanimité comme seule solution, pour faire face à ce fléau, la légalisation du cannabis contrôlé par l’Etat .
« Face à ces propos irresponsable, j’ai décidé de porter plainte pour diffamation contre Gérald Darmanin : être pro-légalisation du cannabis ce n’est ni lâche ni insultant, c’est au contraire responsable car c’est la seule voie de réussite en matière de lutte contre l’insécurité due au cannabis, comme la représentation nationale l’a démontrée et validée. Gérald  Darmanin ne peut se permettre de remettre en cause le travaux parlementaires.
Par ailleurs je vais examiner avec mon avocat les modalités de poursuite sur la base de la loi « fake news » pour demander la fermeture du compte twitter de Gérald Darmanin » déclare le député (LEF) François-Michel Lambert, membre de la MIC et auteur de la proposition de loi pour une légalisation encadrée du cannabis.”

NB:Loi Fake news = loi contre  la manipulation de l’information
Lien vers PPL Légalisation Cannabis : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b2099_proposition-loi

 

François-Michel Lambert

Légalisation: la lettre ouverte de François-Michel Lambert

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Alors que l’exécutif continue de traquer les consommateurs d’herbe à coup d’amendes délictuelles, il souffle comme un vent de ras-le-bol chez les politiques français quant à la position rigide et sécuritaire adoptée par le gouvernement sur la question cannabis. Au lendemain de la rentrée parlementaire, c’est le député écologique François-Michel Lambert qui ouvre le bal avec une lettre ouverte que Zeweed relaie ici.

Gardanne, le 19 août,

A Marseille, cette nuit, un adolescent de 14 ans a été tué dans ce qui semble être un règlement de compte dans la guerre que se livre les gangs tenant les réseaux mafieux de distribution de cannabis.
Depuis le début de l’année on ne compte plus les victimes des violences dues à la prohibition très dure de la consommation de cannabis.
Gérald Darmanin et le gouvernement sont entrés dans une logique d’affrontement et de durcissement, une politique de harcèlement et de chiffres. Avec aucun résultat probant, chaque point de deal démantelé est reconstitué dans les heures qui suivent. Les réseaux qui tombent sont repris par d’autres. Le nombre de consommateur est toujours aussi élevé, près de 1 Français sur 3 a consommé ou consommera du cannabis.

La prohibition du cannabis, c’est le laxisme et des morts. C’est un fait. Tous les pays qui ont légalisé ont obtenu des résultats probants en matière de sécurité publique. Aucun n’envisage de revenir sur ce choix. L’ensemble des pays européens qui entourent la France sont sur la voie de la légalisation, la Suisse et le Luxembourg compris. C’est en ce sens que j’ai mis au débat une proposition de loi pour la légalisation encadrée du cannabis, par un monopole d’Etat. La Mission d’Information sur le Cannabis, à laquelle j’appartiens, a validé un rapport recommandant cette légalisation encadrée. Chaque jour de retard ce sont des morts supplémentaires. Nous avons obligation à tarir les trafics par la légalisation, pour redonner la paix à ces quartiers, pour ne pas connaître d’autres drames comme celui de cette nuit.

François-Michel Lambert

 

La proposition de projet de loi sur la  légalisation du cannabis de François-Michel Lambert sur ce lien

Cannabis: la danse du ventre d’Emmanuel Macron

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En janvier 2020, Emmanuel Macron envisageait du bout des lèvres la légalisation de l’herbe. Six mois plus tard, Gérald Darmanin faisait du cannabis l’ennemi publique numéro 1. Depuis, alors que le ministère de l’Intérieur multiplie les interventions à l’encontre des points de deal et des usagers, deux députés LREM assurent que le candidat Emmanuel Macron portera finalement la légalisation du cannabis aux présidentielles de 2022.
Le coup du good cop/bad cop?

Carotte

Nous sommes le 4 septembre 2016. Emmanuel Macron vient de quitter son poste de ministre du Budget, de l’Industrie et du Numérique pour se lancer dans la course à la magistrature suprême. Lorsqu’arrive la question du cannabis dans une interview sur France Inter largement relayée, il estimera que  “la légalisation a une forme d’efficacité“, faisant les yeux doux aux 3,9 millions de consommateurs que compte l’hexagone. Entre 2017 et 2019, le 8ème président de la Vème jouera la montre. En juin 2019, alors que de nombreuses personnalités réclament la légalisation de l’herbe, une Mission d’Information parlementaire sur les usages du Cannabis (MIC) est crée.
De quoi temporiser: pour le volet portant sur le cannabis récréatif, les travaux dureront deux ans .
En janvier 2020, face à la gronde des gilets jaunes dont 61 % des sympathisants sont favorables à la légalisation, Emmanuel Macron charge Gabriel Attal de larguer du leste. Interrogé le 15 janvier 2020 par Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV, le secrétaire d’État à la Jeunesse et à l’Éducation de l’époque avait affirmé être “favorable à un débat” précisant que “la France est un des pays les plus répressifs et en même temps un des pays où les jeunes fument le plus, notamment en Europe. C’est un sujet qui mérite un vrai débat”. 

Bâtonnage

En juin 2020, tandis que les français retrouvent un semblant de liberté, un nouveau gouvernement est formé. Gérald Darmanin est nommé ministre de l’intérieur. C’est le début du tout répressif et du tout bénéf’: en septembre est mise en place l’amende délictuelle à 200€ pour les consommateurs de cannabis. Le locataire de la place Beauvau fait alors du traffic d’herbe sa priorité, à grands frais pour le contribuable comme pour les enthousiastes de la weed avec un slogan assumé  hors de question de légaliser cette merde”. Une directive du ministère de l’Intérieur, envoyée en novembre 2020 à tous les commissariats de France, impose une obligation de résultat quant au  nombre d’amende délictuelle dressées. C’est le début du “bâtonnage” (terme qui dans le jargon policier désigne un quota de verbalisation minimum).
Le 18 avril, alors qu’une majorité de français est pour la légalisation, Emmanuel Macron joue l’ambiguïté en appelant à “lancer un grand débat national sur la consommation de drogue et ses effets délétères“.
En mai, la mission d’information parlementaire sur les usages du cannabis rend sa copie et recommande la légalisation du cannabis.

En marche arrière

C’est par la voix de deux députés LREM que l’exécutif entamera son second virage à 180°. A une semaine d’interval, dans deux interviews accordées à Zeweed, Caroline Janvier et Jean-Baptiste Moreau annoncent que le candidat Macron portera la légalisation du cannabis dans le cadre de son programme pour les présidentielle de 2022. “Ce serait sous forme d’un référendum, dès les premiers mois suivant son élection” a détaillé le député de la Creuse et rapporteur de la MIC Jean Baptiste Moreau.
De son coté, Caroline Janvier, député LREM de la 2nde circonscription du Loiret, a sorti début juin un livre pro-légalisation publié chez Point d’Orgue, maison d’édition rattaché au mouvement LREM. Fin juillet, “Les Jeunes avec Macron” exprimaient leur volonté d’en finir avec la prohibition cannabique.
En même temps, le ministère de l’Intérieur continu de multiplier les interventions et verbalisations pour consommation de cannabis, affichant quotidiennement des résultats qui ne trompent personne . “Quand un point de deal est fermé, trois autres ouvrent le lendemainnous confiait récemment le député François-Michel Lambert. Pour l’élu des Bouches du Rhône, les motivations de Gérald Darmanin sur le dossier cannabis  “tiennent plus de la posture politique et morale que de l’intérêt publique.
Démagogie électorale? Rien de surprenant en cela. Reste à savoir combien de temps Emmanuel Macron tiendra la délicate position du grand écart.

Jim Belushi: le frère du Blues Brother voit vert.

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Les Blues Brothers John Belushi et Dan Aykroyd sont rentrés dans l’histoire du cinéma avec la comédie musicales éponyme, un film culte aussi déjanté que brillant. Parmi les grands moments, une course effrénée dans le Dixie Square Mall de Harvey, Illinois, à bord d’ une voiture de police Dodge Monaco. 40 ans plus tard, Jim Belushi, le brother du vrai blues brother John Belushi, s’est mis en tête de conduire une réplique de la célèbre Bluesmobile, à l’occasion de l’ouverture de son dispensaire de weed situé… au milieu d’un mall.

«Ce que je voulais faire, c’est traverser le centre commercial Old Orchard, comme ils l’ont fait dans les « Blues Brothers », mais je pense que c’est devenu un peu trop coûteux», explique Belushi  dans une interview au Sun-Times. Belushi, qui cultivait déjà sa weed dans sa ferme de l’Oregon depuis cinq ans, s’est associée à Grassroots Cannabis pour vendre une variété estampillée « Blues Brothers »

Il faut dire qu’en la matière, Jim Belushi n’est pas un bleu de la verte, puisque c’est dès le collège (la Wheaton Central High School ) qu’il a commencé à fumer de l’herbe. Aficionado de la belle plante depuis, aussi bien pour ses effets curatifs et médicinaux que pour son coté récréatif, il préfère désormais «micro doser» sa ganja,  comme somnifère et pour gérer son anxiété d’hyperactif.
Cette association Belushi-Grassroots a commencé il y a un an  avec le PDG de la société, Mitchell Kahn pour qui «c’était une décision naturelle» pour cette société basée à Chicago, de s’associer à une personnalité qui «travaille sans relâche pour changer la façon dont les gens voient le cannabis». « Nous sommes fiers de ramener les Blues Brothers à leur place: chez nous, à Chicago » explique l’entrepreneur.

Grassroots, qui exerce également des activités dans quatre autres États, gère actuellement la ferme de culture de Litchfield et cinq dispensaires de l’Illinois. Alors que les ventes de weed légale sont en plein essor neuf mois après la légalisation complète dans l’Illinois, Grassroots et d’autres entreprises produisant de la ganja  localement se battant férocement pour se faire une place au soleil, concluant des partenariats de marque et en ouvrant des dispensaires de cannabis de très grande taille, des « Hyper-dispensaires ».
L’intérieur du dispensaire  Grassroots à Skokie – le premier magasin de la société dans l’Illinois à ne vendre que de l’herbe à usage récréatif-  s’étend par exemple sur quelque 5000 m2. On est loin du coffee shop d’alcôve des petites rues d’Amsterdam ou du petit dispensaire SQDC. La boutique sera équipée de suffisamment de systèmes de point de vente pour servir une dizaine de clients à la fois.
«En tant que notre plus grand dispensaire à ce jour, cet emplacement phare devrait consolider notre présence dans l’Illinois» explique Mitchell Kahn dans le dossier de presse lancé à l’occasion de l’ouverture, aujourd’hui, du mega weed-store.

 

Une partie du dispensaire Grassroot et ses 5000m2.

Sur sa  variété indica, un croisement entre la Bubba Kush et la Triangle Kush cultivée dans le centre de culture de Grassroots, à l’extrême nord de Litchfield,  Jim Belushi ne tarit pas d’éloges. Mettant en avant un taux THC plutôt costaud et un coté euphorisant qui « vient à bout des pires crises de blues »
La boucle est bouclée.

 

 

La Colombie autorise l’exportation de cannabis thérapeutique

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Vendredi 23 Juillet, la Colombie a autorisé la production et l’exportation de fleurs de cannabis à visée thérapeutique. La décision arrive alors que plusieurs pays d’Amérique du sud ont déjà largement assoupli leur législation afin de ne pas rater l’opportunité économique de la décennie.

C’est lors de la visite d’une entreprise de cannabis thérapeutique à Boyaca que le président Colombien Ivan Duque a annoncé la levée de l’interdiction d’exportation de fleurs de cannabis. Cette évolution de la réglementation, qui peu paraître anecdotique, est pourtant l’annonce de grandes évolutions à venir dans le pays.
La Colombie devient un acteur majeur sur le marché international” a alors estimé le président Duque, et non sans ironie  “Nous avons un environnement, des connaissances, du talent et désormais des règles” .

“Nous entrons par la grande porte sur le marché international” 

La Colombie a légalisé la production de cannabis à visée médicale en 2016, mais n’autorisait jusqu’à présent que l’exportation de teintures et extraits. Un manque à gagner certain puisque la vente de fleurs représente 53% du marché légal du cannabis thérapeutique dans le monde.

La nouvelle réglementation autorise également la culture de “dérivés non psychoactifs” à partir de la plante, comme le CBD.
Nous ne sommes plus uniquement focalisés sur le pharmaceutique. Nous commençons aujourd’hui et comptons faire beaucoup plus, que ce soit dans les cosmétiques, les aliments, les boissons ou d’autre produits qui connaissent un essor notable dans plusieurs pays”  expliquait le Président, laissant entendre que la loi pourrait encore évoluer vers un cadre plus permissif.

Le président colombien Ivan Duque (à gauche) lors de sa visite à l’entreprise de production de cannabis thérapeutique Clever Leaves à Boyaca, le 23 juillet 2021. (Crédit Présidence Colombienne/AFP)

Après l’Uruguay, la Colombie?

Fabian Currea, directeur des cultures, expliquait à l’AFP que ces nouvelles dispositions  “nous donnent la chance d’explorer de nouveaux marchés et de profiter des faibles coûts de production de la plante en Colombie. A l’heure où de nombreux Etats sont demandeurs et démontrent que la légalisation est bénéfique, il serait dommage de rater une telle opportunité. Cette disposition aidera également à contrôler le marché informel des produits frauduleux ” a-t-il conclu.

L’Argentine, l’Équateur et le Pérou ont également légalisé récemment la production de marijuana à des fins médicales.
Alors que l’Amérique du Nord est en passe d’être le premier continent à avoir complètement légalisé  le cannabis (Le Mexique à dépénalisé son usage, au Canada, l’herbe est légale depuis 2018 et aux Etats-Unis, pas moins de 17 Etats ont déjà enterré la prohibition) et que l’Uruguay s’apprête à fêter une décennie de légalisation, plusieurs pays d’Amérique du Sud sont en train de changer de politique sur le cannabis, ne serait-ce que pour des raisons commerciales..

The Green Revolution: Weed Is Now Legal In Connecticut, Virginia, and New Mexico 

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3 US states have changed the way they legislate cannabis. Read on to learn more about new cannabis laws in New Mexico, Virginia, and Connecticut.

It’s been a busy week in the world of weed; the end of June 2021 saw 3 different US states legalize cannabis to varying degrees. Below we’ll walk you through legal weed in New Mexico, Virginia, and Connecticut.

Legal Cannabis in New Mexico

New Mexico’s revised cannabis law came into effect on Tuesday, June 29th. Adults aged 21 or older can now legally possess up to 2 ounces of cannabis flower and 16 grams of concentrates, as well as grow up to 6 mature plants.
The state’s Cannabis Control Division (part of New Mexico’s Department of Regulation and Licensing) has also set out a clear timeline with key dates to help facilitate the rollout of legal cannabis across the state.

According to the Division’s timeline, the state of New Mexico will:

  • Create a Cannabis Regulatory Advisory Committee and begin accepting cannabis business licenses no later than September 1st, 2021,
  • Start issuing cannabis business licences as well as cannabis training and education programs by January 1st, 2022, and
  • Start legal retail sales of cannabis by April 1st, 2022.

Legal Cannabis in Virginia

On Thursday, July 1st, Virginia became the first Southern US state to legalize the recreational use of cannabis.
Virginia’s laws, however, aren’t as liberal as those of other states; adults aged 21 or older can possess up to 1 ounce of cannabis, share or gift cannabis to other adults, and grow up to 4 plants per household.

The sale or distribution of cannabis for recreational use will remains illegal across the entire state. Individuals also have the right to restrict the use of cannabis on their property, and employers can adopt their own cannabis policies. Finally, state colleges or universities that receive federal funding also will not allow cannabis on their premises.
Virginia’s new cannabis bill also includes a reenactment clause, meaning state lawmakers will have to vote on the topic again next year. State officials have made it clear that legalizing the sale of recreational cannabis won’t be on the agenda until 2024.

Legal Weed In Connecticut

July 1st also marked the legalization of recreational cannabis in Connecticut.
Under the state’s new laws, adults aged 21 and over can now possess or consume up to 1.5 ounces of “dried cannabis plant material” as well as have an extra 5 ounces in a locked container in their house or in the trunk or locked glove compartment of their car. As of July 23rd, adults will also be able to legally grow up to 6 plants per person or 12 per household.

Under the new laws, police officers have also lost the right to stop or search any person or their vehicle for “probable cause” if they detect the smell of cannabis. They may, however, test the driver or passenger of a car for cannabis if they believe either to be high.

Retail cannabis sales aren’t expected to be legalized in Connecticut until 2022. When it does, however, the state has set aside 50% of its licenses for equity applicants (which the state defines as residents of communities “disproportionately impacted” by the War on Drugs), and 75% of the revenue from cannabis sales will be dedicated toward equity efforts and community reinvestment, according to Marijuana Policy Project. 

 

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