Légalisation - Page 5

La République Tchèque s’apprête à légaliser le cannabis récréatif.

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Et de deux ! Après l’Allemagne qui devrait légaliser le cannabis récréatif début 2024, c’est au tour de la République Tchèque d’annoncer sa volonté d’en finir avec la prohibition de l’herbe… dès 2023.

Il y a cinq ans, la République tchèque avait fait un premier pas en légalisant le cannabis thérapeutique et facilitant grandement son accès : depuis 2017, sur simple ordonnance, les patients peuvent obtenir en pharmacie huiles, fleurs et teintures de cannabis pour soulager leurs maux.
En 2020, alors qu’un sondage révélait que 30% des tchèques avaient déjà consommé du cannabis sous une forme ou une autre, le gouvernement votait en faveur de la dépénalisation de l’herbe.
La légalisation du cannabis récréatif, prévue pour 2023 s’inscrit ainsi dans une suite cohérente de la politique sur les drogues entamée depuis quelques années.

Cohérence politique et sociale

C’est à la coalition centre-droite (ODS/TOP 09) que l’on doit l’adoption de l’initiative progressiste, proposée par le parti CPS, parti pourtant minoritaire au sein de l’Assemblée. Le vote en faveur de la légalisation répond à une pression croissante des tchèques, qui sont 62% à souhaiter une levée de l’interdit cannabique.
Les produits contenant du THC seront taxés au même titre que l’alcool et les cigarettes, et tout comme le tabac et l’alcool, la consommation et la vente de weed  sera interdite aux moins de 18 ans.

Modèle Allemand

Dans les grandes lignes, le projet prévoit que seules des sociétés agréées sous licence d’Etat seront habilitées à produire et vendre du cannabis à vocation récréative. On ne sait en revanche pas si les consommateurs auront une obligation de s’enregistrer auprès des pouvoirs publiques pour acquérir le sésame vert.
Si le gouvernement a annoncé sa volonté de calquer la légalisation sur le modèle allemand, cette même légalisation pourrait bien arriver avant celle de leurs voisins germain.
D’après les estimations, la taxation des produits à base de cannabis pourrait rapporter 800 millions d’euros par an à la République tchèque.

Spécial Halloweed “Reefer Madness” (1936)

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Pas besoin de se repasser l’Exorciste ou Evil Dead pour se garantir de bons frissons en fumant un joint. En 1936, alors que la prohibition de l’alcool est enterrée depuis trois ans, l’Oncle Sam trouve en la ganja un nouveau bouc-émissaire pour rassurer son électorat puritain et condamner les accès de joie légitimes d’une jeunesse qui, depuis 1929, n’a connu que la crise. “Reefer Madness” ou le grand enfumage made in USA, c’est notre cadeau d’Halloweed!

Reefer Madness (1936).
Terreur sur la weed.
Commandé en 1936 par une communauté religieuse chrétienne, le film était initialement destiné à être projeté dans les écoles.  Mettant en scène des jeunes s’adonnant au vice vert, le moyen métrage est une violente charge contre la consommation de cannabis, objet de tous les maux d’une Amérique bien pensante des années 30 et 40 (chasse aux sorcières planantes entre autre  illustrée dans LA confidential). L’absurdité des situations comme du message, le tout interprété par des acteurs qui n’avaient visiblement jamais consommé la chose, fit de Reefer Madness un midnight movie culte.
Bonne séance!

 

 

 

Joe Biden efface toutes les condamnations pour consommation et détention de cannabis

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Longtemps opposé à la légalisation du cannabis, le président américain Joe Biden a mis ses convictions personnelles de côté en annonçant sa volonté d’aller de l’avant sur la question. Hier jeudi 6 octobre, le locataire de la Maison Blanche a gracié plusieurs milliers de condamnées pour des infractions mineures liées au cannabis.

Comme cela avait été le cas durant sa campagne électorale où l’amnistie pour possession et consommation de cannabis figurait parmi les promesses du candidat, Joe Biden a répété au mot près ce qu’il avait alors dit  :« Personne ne devrait être emprisonné pour avoir simplement consommé ou possédé du cannabis ». A la différence qu’il a cette fois joint les actes à la parole en appelant les gouverneurs des 50 États à gracier les condamnées pour des petits délits liés à la législation sur le cannabis.

Alors que le mouvement pour la dépénalisation du cannabis au niveau fédéral rencontre un fort écho aux Etats-Unis, Biden a par ailleurs invité les autorités sanitaires et judiciaires à repenser les peines prévues pour  consommation ou possession de cannabis.  Le 46ème président Américain a néanmoins insisté sur l’importance de continuer à lutter contre le trafic illégale de cannabis et sa vente aux mineurs.

Plusieurs milliers de condamnés graciés.

Ces nouvelles mesures visent également à rectifier les procédures pénales frappant majoritairement les minorités ethniques, a aussi précisé l’ex-vice président de Barack Obama.
Début avril, la chambre basse du Congrès américain avait approuvé une proposition de loi visant à retirer au niveau fédéral le cannabis de la liste des substances dangereuses.
Le Sénat, où les républicains restent majoritaires,  doit encore valider l’initiative portée par les démocrates pour qu’elle rentre en action.

Timing politique

L’annonce de Biden intervient un mois avant les « midterm elections» au cours desquelles les démocrates pourraient ne plus avoir la majorité parlementaire dans une des deux chambres du Congrès.
Ces trente dernières années, 6 500 personnes avaient été condamnées au niveau fédéral, ce qui constituait un handicap de taille pour trouver un emploi, louer un appartement ou simplement s’inscrire à l’université. Ces condamnations seront désormais effacées du casier judiciaire.

91% des américains pour la légalisation du cannabis sous une forme ou une autre

19 des 50 Etats américains ont d’ors et déjà légalisé le cannabis récréatif alors que dans la plupart des Etats, son usage médical est autorisé.
Seule une poignée d’États ultra-conservateurs et ruraux, à l’instar de l’Idaho, du Wyoming ou du Nebraska, continuent de camper sur une position prohibitionniste pure et dure.
Globalement, la population américaine est très majoritairement favorable à la légalisation du cannabis dans l’ensemble du pays.
Selon une enquête menée par l’organisme Pew Research l’année dernière,  91 % des adultes estiment que le cannabis devrait être légalisé sur tout le territoire soit pour un usage médical, soit pour un usage récréatif… ou soit pour les deux.

En 2021, les ventes légales de cannabis aux États-Unis ont généré un chiffre d’affaires de 25 milliards de dollars. Un chiffre dont les experts s’accordent à dire qu’il devrait continuer de croître avec la même dynamique dans les 10 prochaines années.

 

L’Etat de New York réserve 100 licenses de dispensaires de cannabis à d’anciens détenus

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L’Etat de New York fait amande honorable en réservant au moins 100 licences de vente de cannabis aux personnes (ou leurs proches) condamnées pour infraction à la législation sur le cannabis.

La mesure devrait officiellement être annoncée jeudi 15 septembre par Kathy Hochul (la gouverneur démocrate de l’Etat de New york)  dans le cadre d’une initiative visant à garantir que les membres des communautés minoritaires victimes de la “War on drugs”  soient les premiers à recevoir des licences de vente. La moitié de ces autorisation de faire commerce de weed sera aussi réservées aux femmes, aux agriculteurs en difficulté et aux anciens combattants. Depuis que l’État de New York a mis fin à la prohibition en 2021,  le débat sur un accès equitable à l’industrie du cannabis a largement été mis en avant, au point de devenir une priorité pour les législateurs.

L’initiative se pose comme une décision préventive des autorités de l’Etat New York, qui ne tient pas à faire face aux mêmes problèmes qui se sont posés précédemment dans le reste du pays. Les États ayant légalisé le cannabis récréatif ont en effet eu bien de la peine à accorder des licenses aux  petits entrepreneurs issus de minorités , qui, face aux grands groupes, ne parvenaient pas à accéder aux business vert.

Les premieres autorisations et ouvertures de point de vente de cannabis dans l’Etat de New-York sont prévues pour la fin de l’année. A ce jour,  aucun plafond n’a été fixé quant au nombre de licences qui seront accordées. Les pouvoirs publiques estimant que ce nombre dépendra de la demande.

Modèle pour l’Europe?

Si outre-Atlantique, la légalisation fleurie d’Etats en Etats, sur le vieux continent (exception faite du Luxembourg, de Malte et bientôt de l’Allemagne qui ont -ou vont-  légaliser l’usage du cannabis récréatif), elle a bien du mal à germer. Alors que l’argument “santé publique” longtemps brandit ne convainc plus personne à l’heure où le tabac et l’alcool sont la première cause de décès évitable, pouvoirs publiques et responsables politiques voient désormais en la légalisation une menace pour la cohesion sociale.

Parce que la vente de cannabis est une source de revenus conséquente dans les quartiers défavorisés, légaliser le cannabis reviendrait à mettre au chômage technique plus d’un revendeur. C’est ainsi que le Royaume-Uni, la France ou encore l’Italie s’achètent, au détriment de la santé de leurs concitoyens, une très relative paix sociale.

En invitant les acteurs et victimes de la guerre contre l’herbe à la table de la légalisation, l’Etat de New-York fait plus que faire amende honorable aux victimes de la prohibition : il pave la route d’une légalisation intelligente sur laquelle l’Europe serait bien inspirée de rouler.

Bénédicte Desforges: la policière qui milite pour la légalisation du cannabis

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Soutenu par Yann Bisiou, François-Michel Lambert et Renaud Colson, le mouvement Police Contre la Prohibition (PCP) est une référence du combat pour la légalisation du cannabis en France. Exclusivement composé de représentants ou ex-représentants des forces de l’ordre, le collectif fait parti des voix qui pourraient bien faire pencher la balance en cas de réferundum surprise.  Zeweed a posé quelques questions à Bénédicte Desforges, la co-fondatrice du mouvement et la plume de leur compte Twitter au 11 000 followers.

Des gendarmes et des policiers contre la prohibition c’est inattendu! Quel est votre parcours et comment avez-vous eu l’idée de PCP?
Je suis une ancienne flic qui a toujours travaillé en uniforme sur la voie publique, à Paris et en banlieue. J’ai été dans la Police Nationale pendant une quinzaine d’années, notamment dans les Hauts-de-Seine, à Gennevilliers ou Nanterre mais aussi à Paris, dans le 18e arrondissement. Des coins pour le moins criminogènes.
Pour ce qui est de Police Contre la Prohibition (PCP), ce sont des policiers venus de tous bords qui s’intéressent aux problèmes liés aux drogues.

“Il s’agissait surtout de faire entendre la voix de ceux qui se trouvent en bas de la chaîne pénale”

Après avoir échangé entre nous, l’idée est venue fin 2018 de monter ce collectif car nous avions les mêmes intérêts et les mêmes conclusions concernant les stupéfiants, à savoir; légalisation du cannabis et dépénalisation des usages. Il s’agissait surtout de faire entendre la voix de ceux qui se trouvent en bas de la chaîne pénale.
Avocats, magistrats et autres associations existaient depuis longtemps mais les policiers, eux, ne se faisaient pas entendre. Nous devions amener notre parole et apporter un point de vue utile qui manquait. Le collectif est constitué d’une douzaine de membres qui en forment le noyau dur. Autour, gravitent plusieurs dizaines de policiers qui nous suivent, nous soutiennent, apportent sympathie et adhésion à nos idées.

On vous voit souvent sur Twitter parler de weed, répondre à des tweets sur le cannabis avec humour et détachement: est-ce que les membres de PCP sont des consommateurs?
Certains oui. En réalité on ne pose même pas la question. Pour nous, c’est un sujet qui relève entièrement de la vie privée et on veut que ce le soit également aux yeux de la loi. Demander si quelqu’un fume du cannabis est aussi pertinent que demander à quand remonte sa dernière cuite. Ce qui regarde un policier c’est de savoir si l’individu risque d’être un danger pour autrui.
Un simple exemple sur ce sujet, on souhaite que les conducteurs soient soumis à des tests comportementaux plutôt que de drogue qui peuvent vouloir tout et rien dire. Mais concernant le PCP, on est régulièrement accusé par d’autres flics d’être des gauchos, des collabos ou des consommateurs, alors que notre approche dépasse largement ces questions.

Comment agissez-vous pour faire avancer ces idées ?
On discute régulièrement entre nous pour savoir comment intervenir sur tel ou tel sujet sur les réseaux sociaux. Concrètement, on incite nos collègues à ne plus faire de procédures contre les consommateurs. On ne les aborde pas en leur disant qu’il faut légaliser le cannabis. On leur dit surtout que s’ils ne se posent pas la question, ils cautionnent la politique du chiffre qu’ils dénoncent à longueur de journée. Chacun dispose d’un libre arbitre et peut fixer une limite à ce qu’il va retenir ou non comme infraction.

“On incite nos collègues à ne plus faire de procédures contre les consommateurs”

Aujourd’hui vous n’êtes plus dans la police, comment cela se passait sur le terrain lorsque vous étiez en service ?
J’ai démissionné en 2012. Ma chance était de travailler dans un service insensible à la politique du chiffre. Si on ne voulait pas interpeller pour une barrette de shit on ne le faisait pas. Il existe des criminalités bien plus gratifiantes dont il faut s’occuper. Avec mes collègues, on avait tous cette position consistant à dire « cette répression est inintéressante, inutile et ne sert qu’à alimenter la politique du chiffre ». C’est un peu comme pour les piétons, personne ne verbalise ceux qui traversent au-delà des passages cloutés. Pour nous, cette logique s’applique aussi au fumeur de joints.

Vous pouvez détailler cette politique du chiffre ?
La répression concernant l’usage de drogue est facile à faire et est à 100% élucidée. C’est la poule aux œufs d’or de ce système. Dans les faits, les cadres de la police touchent des primes qui sont subordonnées à l’activité des effectifs. Les chefs mettent la pression pour toucher plus d’argent. Donc certains mettent l’accent sur les stupéfiants dans cet objectif. Mais ce qui est curieux c’est que les collègues se plaignent de tout ça, sans jamais faire le lien avec le besoin d’une réforme globale.

En septembre 2020 l’amende forfaitaire délictuelle a été mise en place avec un objectif: simplifier le travail des policiers . Qu’en pensez-vous ?
Des remontées dont on dispose, il s’agit d’une usine à gaz. On sait très bien que beaucoup ne vont jamais les payer et d’ailleurs, le taux de recouvrement est assez bas. Alors, oui, peut-être que cela allège le travail de la police et de la justice dans l’absolu, mais on a hâte de voir le bilan un an après concernant l’efficacité. Et, lorsque l’on prend du recul, on se dit surtout que l’amende délictuelle n’a rien à voir avec un quelconque souci de santé publique. On réprime la consommation mais dans quel but ?

“L’amende délictuelle n’a rien à voir avec un quelconque souci de santé publique”

Quelles seraient vos préconisations pour en finir avec la situation actuelle ?
Pour commencer, il faudrait un système comme au Portugal ou d’autre pays. Cela passe par tous les fronts, de l’autoproduction aux initiatives comme les social clubs en Espagne. Il est hors de question de tout laisser entre les mains du marché noir et de se priver de produits de qualité ainsi que de campagnes de préventions plus fluides.
D’ailleurs, j’insiste sur un point. Légalisation et dépénalisation vont ensemble. Du point de vue de la police, uniquement légaliser en pensant que cela va soulager notre travail est un non-sens car le marché noir persistera et on nous demandera toujours d’interpeller et de faire des saisies. De plus, comment distinguer un joint légal d’un joint illégal ? Il faut que la police puisse être réorientée sur des activités utiles et la répression des consommateurs n’en est pas une.

31 sénateurs appellent à la légalisation du cannabis en France

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Plus 30 sénateurs des groupes socialiste, écologiste et républicain ont appelé à un référendum sur la légalisation du cannabis en France. Si le pays des droits de l’homme continue d’appliquer une des politiques les plus répressives d’Europe, il est aussi celui qui compte le plus grand nombre de consommateurs d’herbe du vieux continent.

La lettre, co-signée de 31 sénateurs et publiée dans le journal Le Monde mercredi 17 août, explore plusieurs options pour la légalisation du cannabis, rejetant celle de la dépénalisation.
Concrètement, la tribune appelle au lancement d’une vaste consultation (sous forme de référendum) visant à légaliser la consommation adulte du cannabis en France.

La dépénalisation,  « une option cynique et populiste »

Parmi les signataires figurent les socialistes Patrick Kanner et David Assouline, respectivement sénateurs du Nord et de Paris ou encore Ludovic Mendès, sénateur Reconquête de la Moselle. Ce dernier s’était d’ailleurs exprimé le jour de la publication de la tribune sur la radio France Inter.
La lettre ouverte précise que selon un récent rapport de l’Assemblée nationale “Près de 18 millions de nos concitoyens ont consommé du cannabis à des fins récréatives“.  Bien qu’il soit interdit, 1,5 million de français consomment régulièrement du cannabis.

Les sénateurs estiment que la légalisation du cannabis est un enjeu de société que les pouvoirs publics doivent s’approprier du sujet et qu’il appartient au Gouvernement de répondre aux inquiétudes légitimes qui pourraient exister chez les tenants d’une prohibition pure et dure.
Au sujet de la dépénalisation, les 31 sénateurs ajoutent que cette dernière  “ne ferait quacheter la paix sociale avec un certain cynisme ”  rejetant catégoriquement cette ” option démagogue et populiste “.

Protéger la jeunesse du pays

La tribune compare la légalisation du cannabis aux politiques publiques existantes sur le tabac et l’alcool ou encore les jeux d’argent, ajoutant qu’une fin de prohibition de l’herbe donnerait à l’Etat les moyens d’agir plus efficacement pour mieux protéger les citoyens et notamment les jeunes.
A terme, les sénateurs estiment que l’Etat pourra tirer des recettes fiscales de ces marchés et même prétendre relancer l’économie, notamment dans les domaines de la justice et des forces de sécurité.

En juin 2019, 70 médecins, économistes et autres professionnels avaient publié dans l’Obs une lettre ouverte au gouvernement en faveur de la légalisation du cannabis. Un an plus tard, toujours dans l’Obs, une soixantaine d’élus de tous bords se positionnaient en faveur de la légalisation.

 

Le maire de Bruxelles prone la légalisation du cannabis.

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Le bourgmestre PS de Bruxelles Philippe Close souhaite un grand débat national sur la légalisation du cannabis récréatif, arguant que “L’approche répressive dure ne fonctionne pas” et que “Un joint, c’est comme un verre de whisky“.

Depuis le début de cette année 2022, plus d’une vingtaine de règlement de compte liés au traffic de drogue ont eu lieu en Région bruxelloise. Face à l’échec de la prohibition et un crime rampant, le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close appelle, dans une interview accordée le 19 juillet au journal le Soir,  à un “débat serein” sur la légalisation du cannabis.

“certains fument le samedi soir, d’autres boivent un verre”

Je suis convaincu que si nous retirons le cannabis du droit pénal, nous pourrons mieux nous concentrer sur le commerce des drogues dures” explique Philippe Close dans les colonnes du quotidien Belge. « Soyons clairs : ce n’est pas parce que la drogue arrive par Anvers qu’il ne faut pas soutenir Anvers et la police fédérale. Je sais que ce qui se passe dans le port d’Anvers a aussi des conséquences pour ma ville. Mais c’est une erreur de limiter la lutte contre la drogue à une approche répressive. Cela seul ne résoudra pas le problème de la toxicomanie. (…) Pour moi, un joint c’est comme un verre de whisky : certains fument le samedi soir, d’autres boivent un verre. Mais celui qui se lève avec un joint ou un verre de whisky a un gros problème. Nous devons continuer à nous rappeler que le cannabis peut tuer, tout comme l’alcool ou le tabac”.

“suivons l’exemple de l’Allemagne, du Luxembourg, du Portugal, de l’Espagne et des Pays-Bas et légalisons le cannabis”

Le maire de la capitale belge préconise un plan national de lutte contre la drogue au sein duquel chaque les ville, les État et  gouvernement fédéral uniraient leurs forces. “Et je dis : suivons l’exemple de l’Allemagne, du Luxembourg, du Portugal, de l’Espagne et des Pays-Bas et légalisons le cannabis.” Le bourgmestre souhaite ainsi l’instauration d’un débat parlementaire pour définir les contours légaux d’une éventuelle légalisation du cannabis. « Si vous contrôlez vous-même la distribution, il n’y a aucun revenu pour les groupes criminels. Nous devons en discuter” a conclu l’élu progressiste.

En Californie, les mineurs ne doivent pas compter sur les dispensaires pour acheter du cannabis

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En Californie, les dispensaires de cannabis sont réglos : une récente enquête nous apprend que les vendeurs de weed observent scrupuleusement la loi quant à l’interdiction de vente aux mineurs. Un argument de plus en faveur d’une légalisation contrôlée de l’herbe douce.

Une nouvelle étude réfute (encore) l’argument qui consiste à dire que la légalisation facilitera l’accès au cannabis aux moins de 21 ans.
Des chercheurs ont envoyé des clients infiltrés qui semblaient mineurs dans 50 dispensaires sélectionnés au hasard en Californie pour voir s’ils pouvaient obtenir de l’herbe sans fournir au préalable une pièce d’identité, comme requis. Tous les dispensaires impliqués ont passé le test haut la main, ce que les chercheurs ont confessé avoir trouvé “quelque peu surprenant“.

50 dispensaires surveillés, pas un contrevenant

L’étude, intitulée “Quelle est la probabilité que des jeunes mineurs puissent obtenir du cannabis dans des points de vente agréés en Californie, un État où la marijuana récréative est légale?” a été publié dans le Journal of Safety Research et mis en ligne le 18 mai.

Les données corroborent des études antérieures montrant que le Colorado et Washington sont tout aussi respectueux de la loi et vérifient l’âge des consommateurs systématiquement.

Aux Etats-Unis, depuis 2020, la consommation de cannabis diminue chez les jeunes.

En 2020, la consommation de cannabis chez les jeunes a diminué, et non augmenté, selon des données récentes. Une enquête récente de la Substance Abuse and Mental Health Services Administration (SAMHSA) a montré que la consommation de cannabis chez les adolescents au cours de l’année écoulée avait chuté d’environ 3 %.

Une autre étude publiée dans Substance Use and Addiction est arrivée avec des résultats similaires, concluant que la consommation de cannabis chez les jeunes n’a pas augmenté, même lorsque les États ont légalisé la plante. Plusieurs autres études sont parvenues aux mêmes conclusions, ne trouvant aucun changement ou une diminution de la consommation de cannabis chez les adolescents ou les jeunes alors que les États légalisent le cannabis.

En théorie, la légalisation serait un arme implacable pour éviter que les jeunes aient accès au cannabis. En théorie pour l’instant, car les très lourdes taxes imposées par le gouvernement fédéral et chaque Etat empêchent encore les revendeurs légaux de rivaliser avec les prix du marché noir.

Le Bloc de Gauche dépose un projet de légalisation du cannabis à l’Assemblée de la République du Portugal.

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La coalition de gauche (Bloco) a déposé lundi 6 juin à l’Assemblée de la République du Portugal un nouveau projet de loi (PL) légalisant le cannabis à usage personnel. Si il était adoptée, le PL permettrait la création d’établissements commerciaux spécialisés, la vente de cannabis en ligne et la culture privée de cinq plantes par personne.

La différence entre ce PL et le précédent est que le Bloco a enlevé une disposition interdisant les produits comestibles ou les boissons au cannabis. Ce qui est signe d’avancées dans l’approche socio-économique de la légalisation, compte tenu du fait qu’il s’agit d’un marché au potentiel de plusieurs millions d’euros. En revanche, “la vente de cannabis enrichi d’arômes, de saveurs ou d’additifs” serait interdite. La vente de cannabis synthétique serait également prohibée et l’État se réserverait le droit de limiter les niveaux de THC.

L’État doit réglementer l’ensemble du circuit de culture, de production et de distribution, en pouvant déterminer une limite maximale de THC, ainsi que le prix à la consommation, afin de lutter contre le trafic et le marché illégal” précise le PL.

Auto-culture légalisée jusqu’à 5 plantes par personne

La proposition présentée lundi stipule également que “la vente au détail de plantes de cannabis, de substances ou de préparations pour consommation personnelle sans ordonnance médicale et à condition qu’à des fins autres que médicinales, soit soumise à l’autorisation de la Direction générale des activités économiques“.

Pedro Filipe Soares, député membre du Bloco, soulignait le même jour que la légalisation serait un moyen de “lutter contre le marché noir” et les “substances manipulées“. Il fait également valoir que le Portugal doit accompagner les pays qui ont déjà légalisé le cannabis à usage personnel, comme à Malte, et ceux qui s’y préparent, à l’instar de l’Allemagne.

Dans l’introduction du PL, le Bloco souligne que « la politique prohibitionniste n’est pas une solution, en fait, elle fait partie intégrante du problème et renforce son aggravation, protégeant la clandestinité du trafic et mettant en péril la santé publique ».

Commerces de détail spécialisés et semences disponibles dans les magasins agricoles

Les établissements de vente de cannabis devront  avoir, « uniquement, comme activité commerciale, la vente de plantes, substances ou préparations de cannabis », à l’exception des ” établissements commerciaux dont l’activité principale est la vente de matériel agricole ou similaire, de machines et plantes où le commerce des graines de cannabis est autorisé“.

Le précédent PL du Bloc de gauche avait été présenté il y a environ un an, parvenant jusqu’à la commission, dernière étape avant le vote et l’adoption définitive de la proposition de loi, mais avait été rendu caduc par le changement de gouvernement qui arrivait en fin de mandat.

 

La Thaïlande va distribuer 1 million de plants de cannabis pour en promouvoir la culture à domicile

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Au mois de juin, le gouvernement thaïlandais va distribuer gratuitement un million de jeunes plants de cannabis aux ménages désirant se lancer dans la culture de ganja. Soutenue par le ministère de la santé, l’opération vise à promouvoir la culture légale de la plante, alors que le Royaume compte plus que jamais sur l’or vert pour booster une économie mise à mal par deux ans de pandémie.

Le ministre de la Santé Anutin Charnvirakul a annoncé la généreuse initiative décision dans un message publié Facebook le 8 mai et dans lequel il exprimait son intention de promouvoir et définir la culture de cannabis en tant “culture domestique”.
La mesure, qui entrera en vigueur le 9 juin, permettra aux thaïlandais de cultiver chez eux des plants de cannabis, à la seule condition d’en aviser leur gouvernement local. En revanche, les fleurs récoltées devront être exclusivement utilisées à des fins médicales, terminologie peu restrictive dans le pays.

La Thaïlande mise sur l’or vert…

Les dispositions entourant la distribution gratuite de pousses de cannabis imposent seulement aux bénéficiaire de prévenir les autorités locales de leur intention de se lancer dans le jardinage cannabique. Les contrevenant qui auraient oublié d’informer les pouvoirs publiques  s’exposent à une amende pouvant aller jusqu’à 20 000 bahts (605,33 $). Une amende pouvant aller jusqu’à 300 000 bahts ou trois ans de prison est prévue pour les cultivateurs qui feraient commerce sans licence de ce cannabis offert par l’Etat.

Cette décision est la dernière en date du plan thaïlandais de promotion du cannabis en tant que culture agricole légale. Environ un tiers de sa main-d’œuvre travaille dans l’agriculture, selon la Banque mondiale.
Dans une région du monde connue pour ses sanctions sévères à l’égard des drogues illégales, la Thaïlande est devenue en 2018  le premier pays d’Asie du Sud-Est à légaliser le cannabis thérapeutique.

… et les 12 millions d’agriculteurs que compte le Royaume.

Le royaume a également assoupli les lois locales portant sur la plante : en 2021, le gouvernement autorisait la commercialisation des produits contenant du chanvre et du CBD.
Hier mardi 10 mai, dans une autre publication faite sur Facebook, le ministre de la Santé précisait que les entreprises thaïlandaises enregistrées pouvaient désormais vendre des produits à base de chanvre bien-être (contenant moins de 0,2 tétrahydrocannabinol, ou THC, la partie de la plante responsable de l’effet planant).

Les défenseurs locaux du cannabis ont exprimé l’espoir que l’assouplissement des lois sur la marijuana pourrait stimuler la reprise économique après la crise de Covid-19. La Thaïlande est devenue le premier pays d’Asie du Sud-Est à légaliser la marijuana médicale en 2018.

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