Légalisation - Page 6

Quand Marie-France fait la promotion de graines de cannabis à faire pousser chez soi

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A défaut de pouvoir acheter légalement de la weed dans l’hexagone, les seniors peuvent compter sur Marie-France pour en faire pousser. En partenariat avec la banque de graines Dutch Passion, le mensuel féminin s’est fendu d’une promo sans équivoque sur le homegrowing de cannabis.

Les séniors ont bien changé ! Alors qu’il y a encore 10 ans, les magazines dédiés aux sexagénaires avaient comme annonceurs la Jouvence de l’Abbé Sourry, les termolactyles Damart ou les résidences Hespérides, ce sont désormais les charmes de la culture de cannabis à domicile qui sont loués à coup de publi-rédactionnel dans les pages web de Marie-France, le titre historique et mature du groupe Marie-Claire.

Si le chapeau de l’article rappelle aux obligations légales “il est très important de vous renseigner sur la loi en vigueur dans votre pays” , le reste de la réclame cannabique ne laisse que peu de doutes sur l’usage qui sera fait par les lectrices des graines de la collection “cannabinoïdes spéciaux”.

En illustration, un visuel affichant des variétés comme la Skywalker Haze Automatique (26% de THC).

Les souches recommandées par le mensuel tiré à 120.000 exemplaires vont des très sobres CBG-Force (0,11% de THC)  et Charlotte’s Angel ( moins de 1% de THC) à la plus sportive THC-Victory, qui, avec ses 7 à 8% de THC, devrait envoyer plus d’une mamie dans le cosmos.
Pas chiche, le mensuel crée en 1944 propose aux lectrices et jardinières en herbe de voyager moins cher avec 15% de remise pour toutes commandes de graines de la catégorie.

Faut-il s’en étonner ? Pas vraiment. Aux Etats-Unis, l’engouement du troisième âge pour le cannabis est un vrai phénomène de société comme le rapporte nos confrères de RTBF, avec à la clef un marché du cannabis médical et récréatif chiffré à 5 milliards de dollars pour les plus de 60 ans, rien qu’en Californie. Un coche de la Marie-Jeanne que Marie-France n’a pas raté.

Jean Baptiste Moreau creuse le sillon de la légalisation

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Jean Baptiste Moreau fait parti des élus LREM qui se sont ouvertement prononcés pour une fin d’interdiction de l’herbe, quitte à froisser la ligne prohibitionniste du gouvernement et du candidat Macron qui se dit “défavorable à la légalisation”  Dans un entretien accordé à Zeweed*, le député et rapporteur de la mission d’information sur le cannabis nous confiait pourtant que la légalisation du cannabis serait au programme du candidat à la présidentielle 2022. Faudra-t-il attendre les législatives pour que l’ex et futur locataire de l’Elysée (s’il est élu) tienne promesse? Il y a un an, le député de la Creuse y croyait en tout cas.

Jean-Baptiste Moreau doit aimer l’herbe. Quand il ne s’occupe pas de celle que vont brouter quotidiennement les 300 vaches de son exploitation agricole, c’est de celle que fument les français dont il se mêle, en soutenant la légalisation du cannabis. Membre de La République En Marche dont il est porte-parole depuis 2019, Jean Baptiste Moreau est député de la Creuse depuis 2017. A contre-courant de la politique du gouvernement, il recommande en mai dernier la fin de la prohibition sur la cannabis à l’occasion de la remise du rapport de la mission d’information sur le cannabis (MIC).
Sa pugnacité et celle d’autre rapporteurs LREM de la MIC comme la députée du Loiret Caroline Janvier aura payé, puisqu’un référendum sur la légalisation serait au programme électoral d’Emmanuel Macron  pour les élections présidentielles de 2022. L’élu creusois nous a accordé un entretien téléphonique depuis sa voiture, garé sur une aire d’autoroute de son département.

Quel regard porter sur 50 ans de prohibition?
Celui d’un échec total. Malgré la prohibition, la consommation n’a cessé d’augmenter en France. A tel point que nous sommes le plus gros consommateur de cannabis d’Europe, avec une des politiques les plus répressives. On voit bien que cette gestion, qui aboutit à un million de consommateurs réguliers dans l’hexagone, ne fonctionne pas. Ca me rappelle la prohibition de l’alcool aux USA de 1929 à 1933, à laquelle Roosevelt a judicieusement mis un terme.
La prohibition ne peut pas fonctionner pour des consommations de masse comme l’alcool ou le cannabis.

“La prohibition ne peut pas fonctionner pour des consommations de masse comme l’alcool ou le cannabis”.

La Mission d’Information Parlementaire sur le Cannabis (MIC), dont vous êtes rapporteur, a rendu son rapport qui recommande entre autre la légalisation du cannabis récréatif. Pourtant, le gouvernement continu de camper sur des positions prohibitionnistes : Tout ça pour ça?
Effectivement, c’est un peu frustrant. Après, nous verrons si le temps donne raison à nos recommandations. Pour moi, qui ai suivi une formation scientifique, je pars du principe que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Nous avons mené une politique de prohibition sans aucun succès durant 50 ans. Je ne vois pas pourquoi cette même politique fonctionnerait aujourd’hui ou dans les 20 prochaines années. Ce n’est pas en multipliant les effectifs de police que l’on va éradiquer le marché illégal. Un commissaire haut gradé de la brigade des stupéfiants me confiait récemment le coté illusoire et vain de cette lutte contre le deal: quand une opération est menée, avec tout ce que cela suppose en mobilisation d’effectifs et de moyens, trois autre points de vente apparaissent le lendemain. On sait le caractère inefficace de la prohibition, mais on continu à s’entêter dans cette voie.

“Nous avons mené une politique de prohibition
sans aucun succès durant 50 ans.
Je pars du principe que les mêmes causes
produisent les mêmes effets”.

Quel est le point de blocage qui empêche la France d’aborder le problème comme l’on fait le Canada, les USA et une grande partie des pays membres de la communauté Européenne qui ont assouplit leur législation ?
Je pense que nous sommes restés dans une position trop dogmatique sur le sujet, et que les ministres concernés par ce dossier ignorent tout bonnement la question pour des raisons personnelles. En exemple, le premier ministre, qui est en charge de la réécriture de l’arrêt de 1990 (qui encadre les dispositions entourant la vente de chanvre bien-être NDLR) n’a même pas lu notre rapport sur la question CBD, fruit de deux ans de travail. Autant dire que ce n’est pas très engageant pour ouvrir un dialogue.
Encore une fois, les à-priori et positions dogmatiques tuent dans l’oeuf toute discussion. Quand je constate que certains membres du gouvernement  font encore la confusion entre CBD et THC… je ne peux que regretter que les travaux de la MIC n’ai même pas été gratifiés d’une lecture. C’est dommage, ça aurait contribué à grandement clarifier le débat.

“Certains membres du gouvernement
  font encore la confusion entre CBD et THC”

De fait, nous sommes encore dans la caricature,  quand j’entend par exemple certains ministres opposer à la légalisation le danger de l’escalade vers des drogues dites dures. C’est tout le contraire! C’est justement parce qu’aujourd’hui, le dealer a tout intérêt à vendre autre chose que du cannabis qu’il propose des drogues addictives et dangereuses, son intérêt étant d’accrocher le client.
Or, une des idées force de la légalisation est de couper du marché noir les consommateurs de cannabis!

Jean-Baptiste Moreau, la légalisation, il y croit dur comme vert.

La député LREM Caroline Janvier nous confiait dans un récente interview qu’un référendum sur la légalisation serait très vraisemblablement au programme d’Emmanuel Macron pour les présidentielles de 2022. Vous y croyez?
Oui, j’y crois. A l’image de ce qu’a fait Justin Trudeau au Canada (qui a légalisé le cannabis récréatifs quelques semaines après son élection en 2018 NDLR).
J’y crois parce que les positions du président sur la question, sauf dernièrement, ont toujours été mesurées. Il n’a pas de certitudes sur le sujet, et à ce titre, je crois en la capacité du LREM à en faire un des axes de sa campagne présidentielle.
Dans ce cadre-là, un référendum sur la légalisation du cannabis me paraît très probable.
D’ailleurs, il en a parlé récemment, de cette volonté d’organiser un débat autour de cette question.

“Dans le cadre de la campagne présidentielle (…)
Un référendum sur la légalisation du cannabis me paraît très probable”.

Ce serait pour quand, ce référendum, si Emmanuel Macron venait à être réélu?
Pour le premier semestre suivant l’élection. Encore une fois , à l’image de ce qu’a fait le premier ministre canadien Justin Trudeau, ce genre de décision s’impose en tout début de mandat, sinon, ça n’a pas de sens.

Et cette légalisation, justement, vous la voyez comment? Entièrement régie par l’Etat, comme l’imagine François-Michel Lambert, ou plus ouverte comme la conçoivent Caroline Janvier ou Eric Coquerel?
Je suis pour que l’Etat joue un rôle de régulation et de contrôle. Le but n’est pas de suivre un modèle type Colorado où c’est du tout-business avec de la publicité pour encourager à consommer ce qui reste tout de même une drogue. L’idée est de faire baisser la consommation, pas de l’inciter. Il m’apparaît important que l’Etat contrôle la distribution et la qualité des produits mis en vente. Je suis pour un commerce du cannabis sous contrôle de l’Etat et non pas fait par l’Etat. On voit bien que quand la production, la transformation et la distribution sont entièrement régies par l’Etat, comme en Uruguay, les résultats ne suivent pas:  le marché noir subsiste.

“Au Canada on voit que ça marche,
la consommation de cannabis chez les mineurs
est en baisse dans tout le pays”

Un modèle à la canadienne, le Québec** mis à part?
Oui, au Canada on voit que ça marche;  la consommation de cannabis chez les mineurs est en baisse dans tout le pays ainsi que la consommation de bière, avec des profits substantiels enregistrés dans les caisses de l’Etat. Après, il faut que cet argent dégagé sur les ventes de cannabis serve à mener des campagnes d’information et de prévention dans les écoles et quartiers sensibles. Il s’agit de créer un cercle vertueux.

Sur le récréatif, vous croyez à une filière française?
Pas en intégralité: les filières d’approvisionnement qui existent, il va falloir les traiter d’une façon ou d’une autre en les intégrant légalement au marché.  Bien entendu en contrôlant la qualité et le mode de production des produits importés. Sur cet axe, je pense notamment au Maroc. Nous avons des atouts pour proposer des produits de qualité, mais ne compter que sur la filière française pour alimenter ce marché me paraît peu réaliste.

Et vous, vous l’avez expérimenté ce cannabis récréatif?
Ca fait quelques années maintenant, mais oui, j’ai essayé. Quand on est jeune, on essaye des choses..  et lors de fêtes, ça m’est arrivé d’en consommer. A titre personnel, je n’en garde pas un souvenir impérissable: ça me donnait mal à la tête (rires)

*Interview réalisée en juillet 2021
**Au Québec, c’est le gouvernement de la province qui assure la production et la vente de cannabis dans des dispensaires d’Etat gérés par la SQDC.

 

Caroline Janvier “Je vois bien Macron porter la légalisation du cannabis en 2022”

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Alors que le remake du second tour 2017 Emmanuel Macron vs Marine Le Pen se profile sur fond d’enchère sécuritaire, Zeweed a retrouvé une interview de la députée LREM Caroline Janvier* qui en juin dernier**, nous disait voir Emmanuel Macron proposer un référendum sur la question s’il était élu. Après avoir largement dragué l’électorat de droite, le Président sortant tentera-t-il un coup de filet électorale chez les jeunes gauches en promettant une consultation nationale sur la question cannabique?

Dans le paysage politique français, vous faites partie des parlementaires qui souhaitent la légalisation du cannabis, quitte à être en désaccord avec la ligne de l’actuel gouvernement. Qu’est-ce qui vous a poussé à mener ce combat?
Ce qui m’a poussé à m’investir sur ce sujet sensible, alors que c’est mon premier mandat d’élue, c’est le constat d’échec de la politique répressive menée depuis 1970. Alors que nous avons les dispositions légales les plus coercitives d’Europe, la France continue d’y afficher la plus grande proportion de consommateurs de cannabis. Pendant 50 ans, les gouvernements successifs ont approché la question de manière idéologique et morale, privilégiant l’interdiction à l’efficacité, le jugement de valeur aux enjeux de santé publique. A cette forme d’entêtement basée sur des préjugés, une nouvelle approche s’impose.

“en 2022, du coté de En Marche (…) nous aurons des évolutions”

51% des français sont favorables à la dépénalisation et pourtant le gouvernement campe sur la position prohibitionniste. Cela veut-il dire que la légalisation est impensable jusqu’en 2022?  Ou sous une second mandat d’Emmanuel Macron?
Elle n’est pas impensable mais elle n’est pas prévue, ça me paraît très peu probable durant ce mandat. En revanche en 2022 (pour les élections présidentielles NDLR), du coté de En Marche comme dans d’autres formations politiques, je pense que cela fera parti des sujets incontournables lors des élections présidentielles. Nous aurons à ce moment-là des évolutions, ou en tous cas une approche qui sera moins dogmatique et moins dans la posture partisane.

Caroline Janvier, Cannabis, LREM, weed,
Caroline Janvier voit Emmanuel Macron porter la légalisation en cas de second mandat. Green is good.

Cela veut-il dire que le candidat Emmanuel Macron pourrait à ce moment là porter la légalisation, à l’instar de Justin Trudeau au Canada en 2018?
Oui, je vois bien Emmanuel Macron, le candidat, porter la légalisation du cannabis et proposer aux français choisir, sous forme d’un référendum, d’une convention ou d’un débat publique. Je pense que cela fait parti des possibles et j’y travaille ardemment. Je viens d’écrire un livre sur le sujet cannabis qui va sortir dans les prochains jours et qui est publié par Point d’Orgue, qui est une maison d’édition rattachée au mouvement En Marche… Tout ça pour vous dire qu’au sein du mouvement En Marche, il y a une vraie réflexion là-dessus, avec par exemple “Les Jeunes avec Macron” qui sont favorables à la légalisation. C’est un sujet sur lequel il y a des débats et une réflexion.

“laisser les français choisir, sous forme d’un référendum”

Cette légalisation, comment la concevez-vous? Ouverte et vecteur d’intégration comme l’imagine Eric Coquerel (député LFI) ou sous monopole d’Etat comme le souhaite François-Michel Lambert (député vert LT) ?
Je conçois une légalisation ouverte au privé, mais responsable. On a vu qu’en Uruguay ou au Québec, il y a une forme d’échec de l’offre entièrement publique dans la mesure où cette offre n’est pas assez concurrentielle pour parvenir à assécher le marché noir.
Je crois qu’il faudrait qu’il y ait une régulation de l’Etat sur la production, la transformation et la distribution du cannabis, mais avec une forme d’efficacité. S’il y a trop de normes et de taxes, le consommateur continuera à se tourner vers le marché noir et les grands acteurs privés du cannabis légal ne se lanceront pas. Il nous faut développer une filière française, un filière d’excellence proposant une offre variée. Il s’agit de trouver une position intermédiaire entre quelque chose de trop ferme et restreint comme au Québec ou en Uruguay,  et une légalisation débridée comme c’est le cas au Colorado, où il y a une approche marketing et commerciale ne permettant pas d’atteindre les objectifs de santé publique. Il faut éviter l’incitation et à mon sens la commercialisation de produits comestibles au THC et de concentrés.

Ce serait une légalisation à l’image du modèle Canadien?
Tout à fait. Mis à part le Québec qui est dans un régime de légalisation particulier (Au Québec, la vente se fait exclusivement via des succursales de la SQDC, société d’Etat, NDLR), dans les autres provinces, le commerce du cannabis est assuré dans des dispensaires gérés par des entreprises privés, mais avec des licences et un cahier des charges très strict en matière de santé publique. Et les résultats sont là puisque le pays affiche une baisse de la consommation chez les mineurs. Le modèle Canadien est à ce titre intéressant.

“Dépénaliser (…) c’est du laxisme”

En Italie, l’auto-culture est dépénalisée dans une certaine limite. Est-ce que dépénaliser l’auto-culture ou le cannabis peut être un premier pas vers la légalisation?
Je ne suis pas pour les demi-mesures. Je pense que nous en sommes arrivés à un stade où la question doit être abordée de façon globale. Dépénaliser l’auto-culture ou le cannabis ne résoudrait pas les problèmes de contrôle de la qualité ou celui du marché illégal. On le voit au Portugal qui a dépénalisé: les réseaux criminels continuent de prospérer. Ce serait à mon sens faire preuve de laxisme. Il faut un cadre ferme et respecté: au Canada par exemple, la vente de cannabis à un mineur est passible de 14 ans de prison.
J’aimerais que l’on ait une politique très ferme envers les vrais risques: interdire la consommation aux moins de 21 ans, la résine trop forte ou coupée, ainsi que les concentrés ou le cannabis de synthèse.

Et vous, ce cannabis que l’on dit récréatif, vous l’avez expérimenté?
Oui, comme un français sur deux, mais bien avant mon mandat (rires).

 

*Caroline Janvier et députée LREM du Loiret et rapporteuse de la mission d’information sur le cannabis (MIC)
**Interview réalisée le 22  juin 2021
Propos recueillis par Alexis pour Zeweed

 

Cannabis, et si on regardait les choses en Face?
de Caroline Janvier
Editions Point d’Orgue,
7€
Le livre est disponible sur ce lien

Etats Unis: Les Républicains présentent leur projet de légalisation du cannabis

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Après le MORE Act soutenu par les Démocrates fin mars, c’est au tour des Républicains de proposer un projet de loi visant à dépénaliser le cannabis sur tout le territoire américain. Si le MORE Act a peu de chances de franchir le barrage du Sénat -à majorité conservatrice- l’initiative Républicaine (CAOA) pourrait bien recueillir  le nombre du suffrages nécessaires auprès des deux chambres du Congrès.

Porté par le Sénateur Cory Booker (New Jersey), Ron Wyden (président des finances du Sénat), et Chuck Schumer (chef de la majorité républicaine au Sénat), le Cannabis Administartion and Opportunity Act (CAOA) propose de mettre fin à l’interdiction fédérale du cannabis, et ce d’ici à la fin du mois d’avril.

En juillet dernier, Booker, Wyden et Schumer avaient soumis une première ébauche de la législation progressiste. Tout comme la proposition démocrate (MORE Act) le texte initial du CAOA proposait de retirer le cannabis de la liste des substances vénéneuses et permettre aux États de décider de le légaliser ou non.

Alors que le texte était encore en cours d’élaboration, plusieurs associations pro-légalisation ont fait pression pour que le projet inclu aussi (à l’instar des dispositions du MORE Act) la suppression des casiers judiciaires des personnes inculpées pour des délits liés au cannabis. L’interdiction pour les entreprises de tester au THC les candidats à l’embauche a aussi été ajouté au projet de légalisation des Républicains

En février dernier, Chuck Schumer avait précisé le calendrier en annonçant qu’il avait l’intention de présenter officiellement le projet de loi en avril. Promesse tenue : attendu à la date symbolique du 20 avril (4.20), le vote devrait se tenir le 25 avril (les sénateurs étant en vacances jusqu’au 22 ). Soit à quelques jours de celui de MORE Act.
Aux Etats-Unis, le mois de mai s’annonce joliment fleuri.

Présidentielles: qui est pour la légalisation du cannabis? (et qui est contre)

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A quelques jours du premier tour des présidentielles, Zeweed fait le point sur la position des candidats au sujet de la légalisation du cannabis. Demandez le programme!

Yannick Jadot : pour la légalisation 

Le premier à avoir dit oui
Si Emmanuel Macron a été le dernier à clarifier sa position en annonçant “n’être pas favorable à la légalisation“, c’est Yannick Jadot qui fut le premier à se prononcer sur le vert sujet dans le cadre de la Présidentielle 2022.
Pour le chef de file EELV pro-légalisation, cette dernière “est un enjeu majeur de santé publique et de sécurité“.
Le député européen estime qu’une fin de prohibition “mettrait fin à l’emprise de mafias dans certains quartiers en réduisant les trafic et serrait  une solution pour traiter de façon efficace l’addiction”.
Le candidat écologiste regrette notamment que “de plus en plus de jeunes consomment des produits de qualité médiocre” et souligne non sans justesse que : “la France est le pays le plus dur du point de vu de la loi, et le pays où les jeunes fument le plus”.
Concrètement, Yannick Jadot souhaiterait ouvrir des points de vente “sous contrôle d’État”,  tout en menant une vaste politique de soin et prévention des addictions.

 Le sujet légalisation est abordé par Yannick Jadot à 26’50 après le début de l’entretient.

Jean Luc-Mélenchon : pour la légalisation 

Du rouge au vert
Invité sur BFM TV par Jean-Jaques Bourdin, l’élu LFI a annoncé le 18 octobre (et pour la première fois, ce n’avait pas été le cas en 2017) son intention de légaliser le cannabis récréatif.
« Si vous êtes président, vous légalisez le cannabis ? » interroge Jean-Jaques Bourdin.
« Oui, c’est ce qu’il faut faire, le reste a échoué. Je suis un pragmatique et dans ce domaine, on fait ce qui marche. La prohibition n’a rien donné » répondra le député de la 4ème circonscription des Bouches-du-Rhône.
Une dizaine de jours plus tard, Jean-Luc Mélenchon confirmait sur son compte Twitter sa volonté d’en finir avec la prohibition du cannabis.

Le 18 mars, sur le site Konbini, le chef de file de la France Insoumise scellait son intention de mettre fin à la prohibition de l’herbe. Et à la question “avez-vous déjà fumé du cannabis?” Jean-Luc Mélenchon répondra “ très probablement, mais je ne m’en souviens pas“. C’est bien connu, le THC, c’est pas bon pour la mémoire…

Jean Lassalle : pour la légalisation 

Perché de montagne
L’élu lunaire des Pyrénées est pour une légalisation encadrée. Dans une video de Konbini dans laquelle 9 candidats à la Présidentielle précisaient leurs positions sur le sujet cannabis, l’ancien berger  se souvient avoir tiré sur un pétard ” sur un infime petit lagon au Québec“.

Philippe Poutou : pour la légalisation

Yeux rouges et programme red
Le chef de file du Nouveau Parti Anticapitaliste s’est lui prononcé pour une levée de l’interdit qui pèse sur la plante depuis 61 ans. En revanche, il n’a que peu tâté de la chose même si “ça fumait sans arrêt autour de moi“.

Qui est contre?

Eric Zemmour : contre la légalisation

Oui, puis non, puis oui si le non ne marche pas
Contre toutes attentes -y compris les siennes-, Eric Zemmour a été pendant quelques mois  pour la légalisation : “Mon premier réflexe est d’interdir et taper plus fort… Mais j’essaye de réfléchir en fonction des faits, des réalités. Et je me dis : ça ne marche pas, on a des chiffres terribles, il faut le reconnaître, la répression ne marche pas. Je me demande si on ne devrait pas organiser la légalisation ordonnée du cannabis” estimait alors le candidat aux présidentielles lors d’un entretient accordé à CNews. Le naturel est revenu au galop, l’ancien journaliste est désormais opposé à la légalisation. Le compagnon de Sarah Knafo estime “que nous n’avons pas vraiment essayé la répression“, et suggère d’appliquer la même recette (en plus salé) pour obtenir des résultats différents. “Et si la répression ne marche pas, je légaliserais“, a récemment précisé le polémiste qui ratisse large.

Valérie Pécresse : contre la légalisation

Fidèle au poste
Sans doutes plus par tradition et loyauté que conviction, Valéry Pécresse est contre la légalisation.
Dans le détail, la championne Les Républicains aux présidentielles rejoint peu ou prou l’actuelle politique du gouvernement (avec la mise en place de l’amende délictuelle) en expliquant “quil faut taper au portefeuille les consommateurs “.
En 2017, alors qu’elle briguait la présidence de la région Ile-de France, Valérie Pécresse avait fait de lutte contre la consommation de drogues et notamment du cannabis un de ces principaux arguments de campagne, en dépit d’une population francilienne favorable à la dépénalisation de la weed.
Le détail fumeux: en 2016 un des ses 2 fils est interpellé par la Police alors qu’il roulait un joint. Sur lui, les forces de l’ordre trouveront un peu plus de 3 grammes de cannabis. Il fera une brève garde-à-vue dans le commissariat du 15e arrondissement de Paris.

Marine Le Pen : contre la légalisation

Soigne ton extrême-droite
Pour la candidate frontiste “Ceux qui pensent qu’en légalisant le cannabis, les dealers vont devenir producteurs de melons à Cavaillon sont au mieux des naïfs, au pire inquiétants. Il faut mener la guerre contre la drogue“. Pour ce faire, tout comme son père Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen souhaite la tolérance zéro pour les revendeurs, ainsi “qu’adapter les peines des dealers en fonction des kilos ou des grammes de drogue qu’ils détiennent“.
Selon un sondage Ifop pour CBD-grams.com, 40% des électeurs du Rassemblement National seraient pourtant favorables à une dépénalisation de l’herbe.

Nicolas Dupont Aignan : contre la légalisation

“Parce que c’est mauvais pour la santé”
Le député de l’Essonne ne souhaite pas légaliser le cannabis “parce que c’est mauvais pour la santé“, et que ” légaliser augmenterait obligatoirement la consommation et la reporterait sur d’autre drogues“. Deux arguments risibles (quid des effets de la cigarette et l’alcool sur la santé/ tous les Etats et pays ayant légalisé n’ont pas constaté d’augmentation de la consommation de cannabis ni un afflux vers d’autres drogues des consommateurs de ganja à la suite de la légalisation) qui démontent qu’un grand travail d’information reste à faire auprès du candidat souverainiste.

Emmanuel Macron : contre la légalisation

En marche à droite
Le 17 mars, Emmanuel Macron a précisé son intention en cas de réélection : celle de continuer à interdir l’usage du cannabis, avec un plan de lutte renforcé sur son commerce, dans la continuité de la politique de Gérald Darmanin. Le locataire de la place Beauvau a fait du trafic sa priorité numéro un, à grand renfort d’amendes à 200 euros pour les consommateurs (140 00 amendes délictuelles ont été dressées depuis septembre 2020, date de la mise en application de cette dépénalisation payante) et de slogans choc “hors de question de légaliser cette merde“.

D’autres membres de la majorité, à l’image de Caroline Janvier (députée LREM du Loiret) et Jean-Baptiste Moreau (député LREM de la Creuse) voiyaient pourtant le futur candidat Macron porter la légalisation en 2022, en proposant un référendum s’il était élu.
En septembre 2016, alors qu’il venait de se déclarer candidat, Emmanuel Macron avait aussi laissé planer le doute en reconnaissait à la légalisation «une forme d’efficacité».

 

Les Etats-Unis proches de la légalisation du cannabis.

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La Chambre du Congrès américain a adopté ce vendredi 1er avril – à 220 voix contre 204-  le  MORE Act, projet de loi démocrate pour la légalisation du cannabis. Dernier obstacle avant une fin de prohibition de l’herbe dans les 50 Etats US : le vote du Sénat, attendu avant l’été.

Lors de sa campagne présidentielle,  Joe Biden avait promis de dépénaliser le cannabis s’il était élu. Un an et trois mois après son accès à la Maison Blanche, force est de constater que sur le sujet cannabis, le vice-président de Barack Obama n’a pas tenu parole.
Si le 46ème président a récemment fait savoir qu’il ne souhaitait finalement pas changer la législation sur le cannabis, la légalisation de l’herbe risque bien de lui être imposée.

En adoptant le projet de loi démocrate MORE Act (Marijuana Opportunity Reinvestment and Expungement Act), la Chambre du Congrès pave la voie de la légalisation fédérale en se passant de l’aval de “Sleepy Joe”.

Pilotée par Jerry Nadler (gouverneur de l’Etat de New York) la “House Bill 3617” avait été soumise au vote de la Chambre basse pour la première fois en juillet 2019 mais n’avait pas eu l’aval du Sénat.

“Il est grand temps que le gouvernement fédéral reconnaisse que la légalisation est un succès”  précisait aujourd’hui  l’élu démocrate à l’origine de l’initiative. Jerry Nadler estimant que ” les sanctions pénales pour les infractions liées au cannabis et les conséquences qui en découlent sont préjudiciables à notre société.

La légalisation du cannabis du  MORE Act en trois points

Trois axes sont à retenir du MORE ACT présenté vendredi 1er avril à la Chambre basse du Congrès (l’équivalent de l’Assemblée Nationale en France):

  • Retirer le cannabis de la liste des substances prohibées au niveau fédéral.
  • Annuler et effacer des casiers judiciaires toutes condamnations liées à une infraction à la législation sur le cannabis. Cette annulation  inclurait les personnes encore incarcérées pour de tels délits. En cas d’adoption du MORE act, les citoyens emprisonnées pour consommation d’herbe seront libérés.
  • Autoriser la fourniture de ressources financées par une taxe fédérale sur les ventes de cannabis  pour répondre aux besoins des minorités (principalement Afro-Américaines et Sud-américaines) touchées par les politiques prohibitives.

Dernier obstacle à (re)franchir, le vote du MORE Act au Sénat, attendu dans les prochaines semaines.

Aux Etats-Unis, la légalisation n’a pas engendré de hausse de la consommation de cannabis chez les jeunes.

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Une récente étude gouvernementale vient de confirmer que la consommation de cannabis chez les adolescents n’a pas augmenté dans les États ayant légalisé le cannabis récréatif. C’est la cinquième de ce type à confirmer la tendance. Un argument de plus pour une fin de prohibition au niveau fédéral.

Nora Volkow, la directrice de l’Institut national sur l’abus des drogues (NIDA) à l’origine de l’étude, a fait part de ces résultats lors d’une audience devant le comité sénatorial de la santé, de l’éducation, du travail et des pensions (HELP). Si Mme Volkow a précisé que la consommation de weed n’était pas bonne pour la santé, elle a ainsi ajouté que l’argument des pro-prohibition consistant à dire que la légalisation du cannabis  entraîne une augmentation de la consommation des mineurs est infondé.

5 études pour un constat unanime

Aux États-Unis, la légalisation du cannabis par certains États n’a pas été associée à une augmentation de la consommation de marijuana chez les adolescents“, a développé Nora Volkow en réponse aux doutes émis par le sénateur républicain  Bill Cassidy lors de l’audience.

Pour le sénateur de la Lousianne “Si vous assouplissez les lois sur l’alcool, les adolescents finiront par consommer plus d’alcool“, l’élu faisant référence aux politiques en place dans plusieurs États où les achats d’alcool sont restreints ou interdits certains jours de la semaine.

Mais l’herbe n’est pas l’alcool. Pour les pro-légalisation, modéliser la consommation de ganja sur celle de l’alcool est une ineptie.  La directrice du NIDA a en revanche concédé qu’il pourrait y avoir une “association” entre la consommation de marijuana chez les jeunes et un risque accru de suicides, même s’il est difficile d’établir un lien de cause à effet. A ce titre, le NIDA mène des “études prospectives” qui devraient objectiver le débat. “L’un des domaines qui nous préoccupent le plus avec la légalisation de la marijuana est les conséquences négatives potentielles de la consommation de cannabis sur la santé mentale des jeunes“.

La santé mentale des jeunes américains pas plus en danger qu’avant la légalisation

La Coalition for Cannabis Policy, Education, and Regulation (CPEAR), un groupe pro-légalisation (étonnement soutenu par l’industrie de l’alcool et du tabac), a abondé dans le sens du rapport du NIDA . Le CPEAR ayant aussi publié récemment un rapport invalidant l’idée reçue consistant à dire que la légalisation inciterait les mineurs à la consommation de cannabis.

Une troisième enquête de 2020 financée par le gouvernement fédéral ( appelée Monitoring the Future) sur le même sujet a démontré que la consommation d’herbe chez les jeunes “avait considérablement diminué” en 2021, tout comme la consommation globale de substances illicites chez ces mêmes adolescents.

Impact global de la légalisation “statistiquement indiscernable de zéro” chez les mineurs

Toujours en 2020, une autre étude (menée par “l’enquête nationale sur la consommation de drogues et la santé (NSDUH)) et elle aussi financée par le gouvernement fédéral, prouvait qu’au niveau fédéral, la consommation de weed chez les jeunes de 18 à 25 ans avait chuté en 2020, alors que de plus en plus d’États adoptaient la légalisation.

Enfin,  une analyse publiée par le Journal of the American Medical Association en septembre dernier révélait que l’adoption de la légalisation a un impact global sur la consommation de cannabis chez les adolescents qui est “statistiquement indiscernable de zéro”.

Marseille accueille samedi 19 mars un grand colloque sur la légalisation du cannabis.

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Samedi 19 mars se tiendra dans la cité phocéenne une série de conférences sur les enjeux liés à la légalisation du cannabis. L’évènement est organisée à l’initiative du groupe écologiste et citoyen de Marseille, de l’association NORML France, de l’entreprise Alpha-CAT/Kanavape et  avec le soutien du groupe Les Verts/ALE au Parlement européen.

Elus locaux, personnalités politiques, spécialistes, entrepreneurs, associations et consommateurs  se sont donné rendez-vous samedi 19 mars donnent rendez-vous au parc Chanot pour une journée entière de débats sur la légalisation du cannabis.

En marge de l’évènement, un village associatif et des stands d’information  permettrons au public de faire connaissance et de s’informer au contact des acteurs impliqués dans ce débat.

Programme de la journée: 

9h – Ouverture et point presse

Ouverture des lieux, vérification des invitations et accueil du public au village associatif.

10h-10h30 – Discours d’accueil par les organisateurs

David Cormand (député européen, Les Verts/ALE), Fanny Fontan (Groupe écologiste et citoyen de la ville de Marseille), Sébastien Béguerie (PDG Kanavape/Alpha-CAT), Hugo Bessenay (Resp. Affaires Publiques NORML France)

10h30-12h00 – TABLE 1 : Echecs de la prohibition & constats.

Prof. Christian Muller (Chercheur, faculté de Pharmacie de Strasbourg), Serge Supersac (Ex-policier, chercheur à l’ORDCS), Khadidja Sahraoui-Chapuis (Chercheuse, Laboratoire Méditerranéen de Sociologie), Béatrice Stambul (Psychiatre, ASUD Mars Say Yeah).

Animation / Modération : Michel Henry (Journaliste)

12h-13h30 – Pause Déjeuner

13h30-15H15 – TABLE 2 : Réglementation actuelle et marché du cannabis : retours en France et à l’étranger.

Me Xavier Pizarro (Avocat Kanavape), Me Charles Morel (Président de l’Union des professionnels du CBD), Jouany Chatoux (Association Française des Producteurs de Cannabinoïdes/La ferme Bio de Pigerolles), Ludovic Rachou (UIVEC), Nicolas Todorovski (Bural Zen), Mao Aoust (PDG, High Society).
Animation / Modération : Sébastien Béguerie (Kanavape/Alpha-CAT).

15h30-17h – TABLE 3 : L’état du débat législatif en France.

Eric Coquerel via Zoom (Député LFI), Marie Vogel (Sénatrice EELV), Farid Ghehiouèche (Cannabis Sans Frontières).
Modération : David Cormand (Les Verts/ALE)

17h15 – 19h – TABLE 4 : Quel cadre normatif et modèle économique de légalisation pour la France ?

Kenzi Riboulet (Chercheur indépendant, co-fondateur NORML France, FAAAT), Davide Fortin (Chercheur Panthéon-Sorbonne, MPG), Christian Ben Lakhdar (Professeur et maître de conférences à l’université de Lille), Céline Burgos (Habitante la Busserine).
Modération : Karima Berriche (Sociologue, spécialiste des Quartiers Nord de Marseille)

19h-20h – Conclusion de la journée.

Un moment d’interpellation des candidats et candidates à l’élection présidentielle (ou leurs représentants) sur la question de la légalisation est prévu. Priorité de parole sera donnée aux journalistes et aux participants membres des différentes associations présentes dans la salle.

Un point sur l’état des réponses du #ScoreNORML sera réalisé,  en plus d’inviter candidats et parlementaires à y participer : https://score.norml.fr

L’entrée est gratuite, mais les places limitées.

Le Costa Rica légalise le cannabis thérapeutique et le chanvre.

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Le Congrès du Costa Rica a adopté mardi 1er mars un projet loi légalisant le cannabis thérapeutique. Le pays renoue également avec la culture du chanvre, dont la production  est désormais autorisée à des fins industrielles.

Il aura fallu trois ans de houleux débats avant que le Congrès du Costa Rica n’adopte, avant-hier mardi 1er mars, le projet de loi de légalisation du cannabis thérapeutique et de la culture de chanvre industriel.
Une initiative que le président Carlos Alvarado a salué, estimant que la disposition légale sera « un grand bénéfice pour le Costa Rica ».

Cette nouvelle législation vise à relancer l’économie et réduire le nombre de consommateurs se fournissant au marché noir. Les futurs fermiers de l’herbe Costaricaine devront préalablement obtenir une autorisation de culture auprès des institutions de santé, ainsi que se soumettre aux examens de l’Institut Costaricien des Drogues (ICD). Il n’est pas précisé si des tests de dépistage au THC seraient imposés durant les évaluations de l’ICD.

En tout début d’année, le président Alvarado avait usé de son droit de veto pour bloquer la précédente version du projet de loi, qu’il estimait trop progressiste. Cette proposition d’amendement aurait permis  « la culture, la production, l’industrialisation, la commercialisation du chanvre ou du cannabis non psychoactif et de ses produits ou sous-produits » sans autorisation préalable requise. Pour justifier cet énième délai d’une loi pourtant souhaité par les électeurs, M. Alvarado avait invoqué le risque d’une incitation à la culture individuelle de cannabis récréatif, qui reste prohibée.
Le projet de loi définitif devrait être ratifié par le chef de l’Etat avant le 11 mars.

Italie: Le référendum sur la légalisation du cannabis bloqué par la Cour constitutionnelle.

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Le très attendu référendum sur la légalisation du cannabis en Italie n’aura pas lieu. La Cour constitutionnelle du pays a estimé qu’en cas de succès, les dispositions du texte proposé ne seraient pas compatibles avec les dispositions légales internationales en matière de lutte contre les stupéfiants. Un argument fumeux pour les pro-légalisation.

C’est une déconvenue de taille pour les partisans d’une fin de prohibition de l’herbe dans la botte italienne.
A la surprise générale, les juges de la Cour constitutionnelle ont décidé d’interdire la tenue du referendum sur la légalisation qui était prévu pour le mois de mai. Les 15 juges ont en effet estimé qu’en cas de succès, la légalisation du cannabis et de sa culture à usage personnel contraindrait le pays à violer ses obligations internationales en matière de prévention de trafic de drogue.
Une pétition lancée en septembre 2021 avait pourtant recueillie les 630 000 signatures nécessaires pour déclencher une consultation nationale.
Pour Benedetto Della Vedova, secrétaire du parti centriste “+ Europa” et soutient de l’initiative progressiste, le tribunal de la Cour constitutionnelle a “privé l’Italie d’un débat public et d’un processus électoral pour des réformes sur la liberté et la responsabilité” .

L’ombre de la Mafia

Actuellement, les cultivateurs de cannabis pour usage personnel encourent théoriquement des peines allant de deux à six ans de prison, malgré le fait que depuis 2016, la possession de petites quantités de cannabis est dépénalisée.
D’aucuns voient en la décision de la Cour constitutionnelle un soutient à la Mafia, qui n’entend pas laisser filer le juteux marché du cannabis dont elle a le quasi-monopole depuis plus d’un demi-siècle.
Les arguments développés par la Cour constitutionnelle sont d’autant plus durs à avaler que le Luxembourg et Malte ont déjà légalisé l’usage du cannabis récréatif et que l’Allemagne s’apprête à faire de même.

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