Le réseau de vente de cannabis au Québec qui devait compter 150 points de vente dans la Belle Province, devra se contenter de 100 dispensaires à l’horizon 2023. Une décision éminemment politique.
C’est par le biais d’un appel d’offres publié deux jours avant Noël que la SQDC a informé les Québécois d’un sérieux coup de rabot sur le nombre d’ouvertures de points de vente à l’horizon 2023.
Plus précisément, 56 nouvelles succursales de la SQDC devraient ouvrir leurs portes dans les trois prochaines années, au lieu des 102 Ganja-shop prévus. L’avis de l’appel d’offres pour l’aménagement de ces nouvelles succursales indique qu’elles seront «localisées dans les grands centres urbains de chaque région administrative» : 15 à Montréal, 8 en Montérégie, 5 à Laval et 5 à Québec, pour citer les principaux centres. La SQDC compte aujourd’hui 33 succursales au Québec, un chiffre qui devrait être porté à 40 d’ici le mois de mars. En 2018, année de légalisation du cannabis au Canada, la SQDC prévoyait jusqu’à 150 succursales.
C’était sans compter sur les conséquences de la victoire du parti Coalition Avenir Québec (centre droit) aux élections générales qui se sont tenues fin 2018, alors que le Canada légalisait l’usage et le commerce de cannabis. Arrivée au pouvoir régional, la CAQ avait d’emblée promis de resserrer les lois et dispositions entourant la vente et consommation de weed.
François Legault : le pot de fer contre le pot vert
Un an plus tard, en 2019, François Legault, le chef de file du CAQ décidait de porter de 18 à 21 ans la majorité cannabique, un message clairement belliqueux à l’attention d’ Ottawa et Justin Trudeau, dont les jeunes Québécois font les frais, forcés d’avoir recours au marché noir.
C’est donc sans grandes surprises que les Québécois auront appris les nouvelles dispositions prises par la SQDC en matière de développement, puisque c’est le gouvernement territorial, en l’occurrence la CAQ, qui nomme les dirigeants de la SQDC, «En date d’aujourd’hui, notre objectif est désormais d’atteindre environ une centaine de points de vente d’ici les trois prochaines années», a confirmé jeudi le porte-parole de la SQDC, Fabrice Giguère, dans une interview accordée à nos confrères du Soleil.
En plus d’interdire de consommer du cannabis hors du cadre privé (une exception québécoise), de rehausser de 18 à 21 ans l’âge légal pour consommer et acheter du cannabis, il s’agit maintenant de ne rien faire pour faciliter l’ acquisition légale de weed aux consommateurs de la Belle Province.
Le député de Québec Solidaire (centre gauche) Sol Zanetti, qui réclame l’ouverture de plus de succursales ne s’était pas privé d’interpeller la CAQ en l’accusant de « pousser les jeunes de 18 à 20 ans dans les bras du marché noir».
Une tranche d’âge qui générait 11% des ventes, et qui prend aujourd’hui 100% des risques en étant forcée de se retourner vers le marché noir.
Alexis