La province canadienne de l’Ontario envisage d’accorder des licences de coffee shops, à l’instar des Pays-Bas, ainsi qu’autoriser la consommation d’herbe lors d’événements outdoor comme festivals et concerts. Une consultation publique était lancée pour trancher sur le sujet.
Les Ontariens appelés à donner leur avis en ligne
Le Canada s’est fait champion de la verte cause. Second pays après l’Uruguay à légaliser l’usage récréatif de ganja, l’initiative que l’on doit à Justin Trudeau est structurellement très loin du modèle néerlandais où la consommation est tolérée, mais illégale. Au Canada vous avez le droit d’acheter votre ganja dans un dispensaire, mais pas de consommer sur place ou dans des lieux publics. Les coffee shops n’existent pas, seule votre maison peut abriter vos ébats avec la belle plante.
Aujourd’hui l’Ontario souhaite aller plus loin et réfléchit à libéraliser la consommation de weed en dehors du domicile. Dans cette optique, une consultation publique en ligne est ouverte depuis la semaine dernière afin de recueillir les avis sur une éventuelle ouverture de salons et cafés où l’on pourrait fumer de la ganja comme aux Pays-Bas. On parle également de l’octroi de permis concernant des événements spéciaux dédiés à l’herbe comme des conférences et même pour des festivals de musique outdoors.
Dans un communiqué de presse, les autorités de la province canadienne expliquent vouloir offrir aux consommateurs « plus de choix et de commodité sur le cannabis tout en donnant au secteur privé une capacité accrue à concurrencer et à combattre le marché criminel ». « Nous demandons aux Ontariens de nous faire part de leurs commentaires alors que nous explorons certaines opportunités commerciales élargies liées au cannabis dans le cadre de notre approche responsable de la protection des familles et des communautés », déclare Doug Downey, procureur général de l’Ontario. « Ce que nous entendons de la part du public et des groupes d’experts nous aidera à éclairer les prochaines étapes éventuelles », estime-t-il. Le mot-clé qui devrait inspirer bon nombre de politiques en Occident est bien la notion «d’approche responsable ». En effet, cette consultation prendra en compte l’avis de tous les concernés, allant des entreprises privées aux professionnels de santé. D’ailleurs, des réunions sont d’ores et déjà prévues entre le gouvernement local et les acteurs majeurs du secteur.
Il est important de préciser que l’autorisation de la consommation d’herbe en festival ou en concert à ciel ouvert serait une première ! En effet, des pays tolérants comme la Belgique (où l’on peut posséder jusqu’à 3 grammes) appliquent une tolérance 0 dans ce genre de manifestations. Les routes menant aux plus gros événements comme Dour ou Tomorrowland sont presque toujours barrées par la police qui applique des contrôles drastiques et on ne parle même pas des descentes de flics dans les campings avec des chiens renifleurs.
Même constat aux Pays-Bas qui affiche sa politique de tolérance 0 à l’entrée de tous ses événements. On salue également la démarche de cette province canadienne pour qui la notion de démocratie n’est pas qu’un mot un peu vague.