Vincent

Diplômé de l’ESJ, Vincent s’intéresse de près à nos cultures sous toutes leurs formes. Spécialisé dans les questions de droit internationale et les évolutions sociétales, il collabore régulièrement pour Zeweed sur ces sujets.

5 idées pour remplacer le tabac

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En Europe, la plupart des fumeurs de weed mélangent leur herbe à du tabac. Cette habitude de consommation pose deux problèmes : une addiction à la nicotine et une addition salée à régler chez le buraliste . Voici 5  saines alternatives au gros tobbaco-bédot qui tâche les poumons et le portefeuille.

La feuille de framboisier
Notre première proposition est la plus économique. Avec les feuilles de framboisier, le joint va se consumer sans soucis. Le seul bémol est le goût. En effet, la feuille de framboisier peut altérer les saveurs de votre herbe, ce qui peut lasser à terme. Privilégiez cette solution pour des petits joints ! Vous pouvez en trouver dans une herboristerie, en magasin bio ou encore sur des sites spécialisés dans la vape. La feuille de framboisier, le best buy des substituts de tabac. (6€ les 100 grammes).

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Le houblon
 Tout le monde connaît le houblon pour son utilisation dans le brassage de la bière. Mais saviez-vous que le houblon fait partie de la famille des Cannabaceae?
Cousin de la weed, le houblon s’y mari donc particulièrement bien. Niveau goût, c’est une solution plus viable que la feuille de framboisier. Cependant, soyez vigilants. Le houblon utilisé pour la bière ne fonctionnera pas, on parle bien ici de la plante initiale que l’on trouve aux mêmes endroits que la feuille de framboisier. Question prix, on reste dans le même ordre d’idées, 7e les 50 grammes. Il existe d’ailleurs différents types de houblons avec des fragrances différentes, à vous de trouver celui qui vous convient le plus !

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La weed vaporisée
Beaucoup parmi ceux qui vapotent leur weed considèrent leur herbe consommée de la sorte inutile une fois vaporisé. Il n’en est rien ! Outre les multiples utilisations possibles du résidu, on peut également le fumer. Ça n’a rien de sale ou de dangereux et c’est même le meilleur substitut. En effet, la vaporisation va laisser des cannabinoïdes qui seront consommés lors de la combustion. De plus, comme c’est déjà de la weed, il n’y aura aucun problème d’altération de goût, ça fera presque comme un pur !
Petite remarque, la weed grindée et vaporisée peut vraiment s’apparenter à des miettes. Pensez à mettre une amorce de ganja fraîche dans votre joint ou à préparer un filtre spécial afin de ne pas trop en avaler. C’est certainement la meilleure solution et assez économique!

Comparatif des meilleurs vaporisateurs

Le Greengo
Chaque ganja-enthousiaste qui s’est rendu à Amsterdam s’est retrouvé face à ce dilemme : rouler au tabac ou avec le pot d’herbe fourni par le coffee ? Pour ceux qui se posent la question, n’hésitez pas et dites oui au mélange maison proposé par le Coffee shop! Nommé Greengo, le goût est bien plus neutre que celui du tabac et fera plus ressortir celui de la weed que vous venez d’acheter.Niveau composition, ce substitut est un mix de feuilles de noisetier, de papaye, d’eucalyptus et de menthe. Ce mélange séché dégage très peu d’odeur. Encore moins lorsqu’il est mélangé aux bons produits néerlandais. Dénuée de nicotine et contenant un très faible taux de goudron, cette alternative a été avalisée par des labos luxembourgeois. Vous pouvez en trouver sur tous les bons sites internet à environ 10e les 30 grammes.

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La laitue vireuse
Beaucoup moins connue que les autres présentées : la laitue vireuse. Et pourtant! La laiture vireuse possède de multiples propriétés, dont celle d’être relaxante, voir sédative … Certaines la fument en substitut au cannabis ou à l’opium, rien que ça. Revers de la médaille: la plante peut provoquer une affreuse migraine. En guise de substitut, la mélanger à du houblon ou de la feuille de framboisier peut être une bonne idée. En tout cas, rien de dangereux ou toxique à l’horizon avec la laitue.
Prix de vente: environ 8 € les 80 grammes

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Exposition au cannabis: un non-fumeur peut-il être positif à un test ?

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Alors que les effets du tabagisme passif sont largement documentés par de nombreuses études et recherches, l’impact du cannabisme passif est encore peu connu. Est-il possible d’être contrôlé positif au cannabis juste en étant en présence de fumeurs? Eléments de réponse.

Nous avons  tous un ami qui ne fume pas pour ramener tout le monde sain et sauf à la maison.
Et à chaque fois, la même précaution s’impose: tenir le pote en question à distance des effluves de weed pour garantir sa ganja-sobriété.

Pourtant, les effets de l’inhalation de la fumée dite passive du cannabis sont mal connus:
Faut-il à tout prix éviter de fumer en présence de ces personnes ? Est-ce qu’ouvrir la fenêtre suffit ? Risque-t-on d’être contrôlé positif lors d’un contrôle de police même si on a pas consommé ?

Pour un joint fumé, 30% du THC sera inhalé alors que 70% des effets actifs restent en suspension dans l’air

Ces questions, médecins et de scientifiques y ont répondu avec une première étude britannique parue de 1999 qui concluait qu’ « environ 50% du THC et des autres cannabinoïdes présents dans une cigarette de cannabis entrent dans la fumée principale et sont inhalés. La quantité absorbée par les poumons dépend de la façon dont on fume ».
Mauvaise nouvelles pour les abstinents.
En 2005, une nouvelle étude va plus loin et révèle que c’est seulement 30% du THC qui est inhalé après une bouffée.
Et donc 70% qui restent en suspension dans l’air.
Le verdict est sans appel, il y a matière à ivresse cannabique dans la fumée passive.
Il devient alors légitime d’estimer qu’allumer un joint en présence de non-fumeurs est dangereux pour eux.

La ventilation, seule arme pour lutter contre l'”effet entourage”.

En 2015 sort une nouvelle étude nommée « exposition des non-fumeurs à la fumée de cannabis»  objectivera le débat.
12 sujets, dont une moitié de fumeur et l’autre non sont enfermés dans une pièce où la fumée de ganja émanant des 6 fumeurs est abondante.
La même expérience est ensuite réitérée dans une pièce largement ventilée.

Dans le premier cas, les fumeurs passifs présentaient des taux de THC dans le sang et l’urine qui étaient largement détectables par des tests.
Les chercheurs expliquent que « l‘exposition à la fumée de cannabis dans une chambre non ventilée a produit des augmentations mineures du rythme cardiaque, des effets modérés de la drogue et des niveaux mineurs, mais détectables, de dégradation des performances lors de certaines évaluations comportementales/cognitives ». En clair, ils étaient stone.

La deuxième étude avec une pièce aérée montrera des résultats radicalement différents.
Pour les responsables de l’étude « les non-fumeurs sous ventilation n’avaient pas de niveaux détectables de cannabinoïdes dans le sang au-delà des 30 minutes suivant la période d’exposition, n’ont pas eu de résultats positifs aux tests d’urine et n’ont pas signalé d’augmentation significative des effets subjectifs de la drogue ».
Conclusion: ouvrez les fenêtres, amusez-vous sur une terrasse, dans un parc .. ou rentrez à pied

Jack Black, Tenacious Dude

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Bien qu’encore décriée, l’herbe peut se targuer d’avoir un certain nombre d’ambassadeurs parmi les figures médiatiques. Acteur, vidéaste et rockeur de talent, cette semaine on revient sur le personnage déluré de Jack Black !

Un rockeur à Hollywood

Jack Black (Aka Jables, JB ou Jablinsky) fait partie de ces énergumènes qu’il aurait fallu inventer s’ils n’existaient pas. Né à la fin des années 60 en Californie, Black se dirige instinctivement vers la comédie en intégrant une troupe de théâtre. Il démarre réellement sa carrière sur grand écran dans les années 90 grâce à des rôles plus ou moins principaux dans Demolition Man, Waterworld ou encore Disjoncté. En parallèle de ces premières expériences, JB va monter le projet qui l’a réellement fait connaître : Tenacious D.

Accompagné par Kyle Gass (Aka KG ou Kage), son acolyte de toujours rencontré il y a des années dans la troupe de théâtre à laquelle ils appartenaient, Jack Black met en place Tenacious D qui apparaît comme un groupe de métal acoustique et comique. Ils débutent sans prétention dans des bars alors qu’ils n’ont même pas donné de nom à leur projet. Lors de leur premier concert, ils demandent au public de choisir entre plusieurs propositions pour au final, s’appeler Tenacious D sans que ce soit plébiscité par les spectateurs. Dès le départ, Jables n’en a rien à foutre et il l’assume !

Tout va s’accélérer pour les D lorsque HBO va repérer les deux compères et leur proposer une mini-série. Sous un format court, la série va raconter l’histoire fictive d’un groupe bien réel. Dans un registre humoristique et musical, Jack Black développe la création du meilleur groupe du monde (le sien) à travers des péripéties plus barrées les unes que les autres.

Diffusé en 2000, le show connaît un petit succès qui va leur donner envie de se produire en concert avec les nouveaux morceaux de la série. Ainsi, ils font la rencontre de géants du milieu comme Dave Grohl (ex-batteur de Nirvana) qui va leur offrir la première partie des Foo Fighters, c’est le début de la gloire pour JB et KG.

Du grand écran aux grandes salles de concert

Les choses se corsent lorsque HBO leur demande de se focaliser sur la composition musicale et de quitter leur chaise de producteurs exécutifs, ce qu’ils ont refusé. Vexé par cette demande, Jables va décider de faire sans HBO pour passer à l’étape supérieure : produire un film qui va raconter l’histoire de Tenacious D.

Tenacious D – The Pick of Destiny est probablement responsable de la découverte du groupe pour beaucoup de stoners. En effet, en plus de raconter comment les deux amis ont sauvé le monde de la destruction, il s’agit également d’un excellent stoner movie ! L’aventure est ponctuée par l’initiation à la weed de Black par Kyle Gass, ce qui donne lieu à des scènes mémorables qu’on ne peut que recommander.

Spoiler alert : le groupe va même créer la meilleure musique du monde grâce au bang du destin, on vous laisse découvrir par vous-même ce que ça implique …

L’une des particularités du film est également le côté comédie musicale. Le groupe a produit un album de 15 titres pour accompagner certaines scènes et donner de l’épaisseur à leur histoire. C’est ce savant mariage entre cinéma, métal et cannabis qui a érigé Jack Black (et par extension Tenacious D) comme le digne représentant de la weed dans le monde du métal, globalement dominé par les buveurs.
Jables est même apparu dans « Getting Doug With High », une émission dans laquelle l’interview est accompagnée de quantité d’herbe partagée entre l’invité et le présentateur Doug Benson, disponible ici

Comme si ça ne suffisait pas, dans certains morceaux comme « The Government Totally Sucks » Black explique que « Ben(jamin) Franklin était un rebelle, il aimait se foutre à poil en fumant de l’herbe, c’était un génie, mais s’il était ici de nos jours, le gouvernement le baiserait à sa façon » ou encore nous invite à « fumer un gros bol de weed avec moi et K.G. » dans l’excellent « Kielbasa ».

 

 

 

The Pick of Destiny a permis au groupe de gravir les échelons de son milieu. Les plus mélomanes auront connu Tenacious D grâce au morceau « The Metal » implanté dans Guitar Hero 3 ou « Master Exploder» dans le Guitar Hero dédié à Van Halen.

Depuis, Jack Black n’a plus grand-chose à prouver. Pote avec des légendes comme Dave Grohl ou Ben Stiller, une collab avec Ronnie James Dio (illustre chanteur du groupe Black Sabbath décédé en 2010) et une renommée mondiale qui lui permet de headliner des tournées entières, l’artiste prolifique ne compte pas s’arrêter là.

Tenacious D produira par la suite deux albums dont le dernier, Post-Apocalypto, est accompagné d’un film d’animation en images fixes dessinées par JB. Bien que le résultat fasse très dessin d’enfant de maternelle, l’histoire est tellement barrée qu’on ne peut que le recommander. Disponible via ce lien.

De plus, la carrière d’acteur de Black ne s’est jamais arrêtée. Outre des films des années 2000 comme le King Kong de Peter Jackson ou l’excellent Rock Academy dans lequel il incarne un prof de musique qui veut apprendre à ses élèves ce qu’est le rock, il est apparu dans le Jumanji de 2017 et a même donné sa voix à Po de Kung-Fu Panda pour la VO.

Pour les accros au personnage, à sa voix, à ses mimiques et ses expressions faciales, il a également créé sa propre chaîne Youtube JablinskiGames dédiée au gaming qui apporte une nouvelle facette à cet artiste qui les collectionne.

Pour ceux qui découvrent Jack Black avec ce portrait et qui aiment le personnage, on a une mauvaise nouvelle. Tenacious D se produit de temps en temps au Canada, mais très rarement dans l’hexagone. Leur dernier concert a eu lieu le 26 février dernier dans un Zénith de Paris plein à craquer et, bien que le show fût à la hauteur de sa réputation, on aurait apprécié voir le bang du destin en live, peut-être la prochaine fois !

Californie : les femmes prennent le lead sur la ganja.

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Largement consommé par la gent masculine, c’est au tour des femmes de s’intéresser à l’industrie du cannabis. Avec des besoins et des habitudes de consommation différents, le secteur est investi par des femmes qui souhaitent adapter ce produit à leur façon.

Who run the weed ? Girls !

On ne va pas se mentir, en général la ganja c’est plutôt un truc de mec. Bien que l’on connaisse tous des filles qui en fument, l’imaginaire collectif pense avant tout aux clips de rappeurs avec quantité d’herbe ou encore à des figures médiatiques comme Seth Rogen et Tommy Chong.

Pourtant, la donne commence à changer aux États-Unis. Une étude de 2018 montre que les femmes représentent désormais 38% des consommateurs de cannabis dans le pays. Et qui dit nouveaux consommateurs dit nouvelle industrie comme l’a parfaitement compris la Californie. Dans cet État, le cannabis thérapeutique est légal depuis 1996. Cependant, les vendeurs ont l’habitude d’axer leur marketing à destination des hommes. Mais depuis la légalisation à usage récréatif en 2018, les femmes se sont massivement emparées de l’industrie pour proposer des produits modelés pour répondre à leurs besoins.

On peut notamment parler de Humboldt Apothecary. Fondé par deux femmes herboristes depuis 25 ans, leur objectif est purement thérapeutique. Elles expliquent à nos confrères de Slate vouloir « créer une synergie des plantes, en prenant les bienfaits de différents végétaux pour leurs vertus communes ». Pour faire simple, elles proposent des petites gouttes de concentré de CBD ou de THC à mettre sous la langue. Exit la défonce à tout prix, ici c’est la précision du dosage qui prime et permet de consommer un produit tout en contrôlant les effets.

Dans le même esprit, deux femmes ont créé une marque de tisane de cannabis avec des microdoses. L’une des fondatrices, Amanda Jones, explique avoir lancé son affaire nommée Kikoko pour une amie atteinte du cancer qui devait s’occuper elle-même de ses dosages afin d’éviter de ne pas finir totalement défoncée.  Jones explique qu’à l’époque « il y avait un énorme espace vacant pour des produits peu dosés sur le marché, surtout parce que les dispensaires et les marques existants étaient très masculins ».

Le cannabis, de stupéfiant à produit trendy

Avec ce nouveau segment, c’est la ganja elle-même qui change de statut. Alors qu’avant on assimilait l’herbe aux hippies et au gangsta rap, désormais la « ménagère » est également visée, et il faut bien s’adapter.  Mise en avant du bio, produits emballés dans des écrins ou encore créations culinaires, les entrepreneuses redoublent d’inventivité.

C’est le cas de Stephanie Hua qui a fondé son affaire Mellows en 2015. Considérant qu’il y avait un manque de « produits attractifs, délicieux et peu dosés » sur le marché, elle décide de commercialiser des marshmallows maison au THC. Elle affirme même en vendre pour des événements comme la fête des Mères ! Enfin, le double effet de cette prise en main du marché par les femmes est une certaine émancipation. C’est ce qu’affirme à Slate l’une des fondatrices de Kikoko.  Jennifer Chapin explique qu’elle «  en avait marre de se faire mansplainer comment utiliser des produits qui vont dans notre vagin » en visant principalement ceux prévus pour soulager les douleurs menstruelles. D’ailleurs dans son commerce, des affiches « pas de connards ! » sont disposées, le message est clair.

En tout cas il est indéniable que ce nouveau marché permettra à la fois de diversifier une industrie en pleine expansion tout en montrant une image positive du cannabis.

Hannah Deacon, maman militante.

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Hannah Deacon et son fils Alfie sont tous deux sujets de sa Majesté Elizabeth II. Alfie, 9 ans, est aussi sujet à de sévères crises d’épilepsie. Une condition peu souhaitable au Royaume-Uni, qui n’a toujours pas légiféré en faveur du cannabis thérapeutique.

Ce devait être le plus beau jour de sa vie. En 2011, Hannah Deacon donne naissance à un petit garçon, Alfie. Le bonheur tournera vite à l’inquiétude  quand son bébé passera les quatre premiers mois de son existence à l’hôpital,  sous respirateur artificiel.

Après cette première épreuve, les Deacon retrouvent une existence paisible, jusqu’au jour où Alfie se retrouve en proie à une sévère crise d’épilepsie. On lui diagnostique alors une très rare forme de la maladie qui ne touche que neuf enfants dans le monde. Son médecin traitant lui prescrira l’administration de  puissants stéroïdes par intraveineuse.

500 crises d’épilepsie par mois

C’est à ce moment-là que tout bascule. Les stéroïdes déclenchent de sévères effets secondaires qui affament Alfie, provoquent des gonflements musculaires et l’empêchent de dormir. Alfie devient violent envers sa famille. Cette situation durera  quatre ans avant que sa mère, désemparée, décide de prendre les choses en main. Dans une interview accordée à la BBC, elle explique avoir « vu un neurologue, qui nous a dit que si nous continuions comme ça, il mourrait ou que les drogues le rendraient psychotique et qu’il devrait être interné ».

Au bout de neuf mois de recherche, Hannah choisit de passer à l’huile de cannabis pour tenter de soigner son enfant qui pouvait faire jusqu’à 500 crises par mois. Hélas, le produit est formellement interdit au Royaume-Uni. Avec l’accord des autorités britanniques, la famille s’installe aux Pays-Bas en octobre 2017, Alfie a alors cinq ans.

Bien que ce traitement puisse mettre du temps avant de montrer des résultats probants, c’est là l’unique option pour les Deacon. Cinq mois plus tard, Hannah note les premiers changements. C’est le début d’une nouvelle vie pour Alfie qui est autorisé à rentrer au Royaume-Uni avec le traitement cannabique.

370 000 signataires pour qu’Alfie ait accès aux soins

En février 2018, les Deacon sont revenus en Grande-Bretagne. Hannah prend contact avec des associations comme End Our Pain, qui milite pour la légalisation du cannabis thérapeutique. Elle alerte également les médias afin que son histoire soit connue du grand public: bien que son fils puisse continuer de se soigner avec l’huile ramenée des Pays-Bas, il est encore impossible d’en acheter dans son pays.

Après une pétition ayant atteint les 370 000 signatures, elle rencontre Theresa May en mars 2018 afin de plaider sa cause. Trois mois plus tard, Hannah parviendra à obtenir une licence permanente lui autorisant à se procurer le traitement miracle. De plus, pleine de bonne volonté, le ministère de l’Intérieur décide en novembre de modifier la loi afin que le cannabis médical soit disponible sur ordonnance.

Les rigides rouages de l’administration rattraperont rapidement la famille Deacon« la licence d’Alfie a été revue et nous avons reçu un courriel nous disant qu’il n’avait plus besoin de licence » avait fait savoir Hannah à l’annonce de la nouvelle. En théorie, le NHS (National Health Service) peut délivrer des ordonnances, mais les restrictions imposées aux médecins sont telles qu’aucun ne souhaite en prescrire.

L’angoisse monte dans la famille d’Alfie qui va se retrouver à court de médicament vert, sans aucun possibilité de s’en procurer malgré le statut légal.
L’histoire d’Alfie ayant fait le tour du Royaume, le NHS trouvera une solution afin que le garçon puisse être traité avec de l’huile de cannabis. Un petit miracle puisque le NHS n’avait autorisé aucune ordonnances alors que 500 000 Britanniques pourraient et devraient en bénéficier.

Les parents d’Alfie auraient pu s’adresser à un médecin privé, mais l’ordonnance peut coûter jusqu’à 3500 livres par mois. Bien que le combat d’Hannah ait permis des avancées considérables, il est loin d’être gagné. Une manifestation a été organisée le 5 février dernier afin d’interpeller le NHS et le gouvernement sur la situation.

 

Bénédicte Desforges: la policière qui milite pour la légalisation du cannabis

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Soutenu par Yann Bisiou, François-Michel Lambert et Renaud Colson, le mouvement Police Contre la Prohibition (PCP) est une référence du combat pour la légalisation du cannabis en France. Exclusivement composé de représentants ou ex-représentants des forces de l’ordre, le collectif fait parti des voix qui pourraient bien faire pencher la balance en cas de réferundum surprise.  Zeweed a posé quelques questions à Bénédicte Desforges, la co-fondatrice du mouvement et la plume de leur compte Twitter au 11 000 followers.

Des gendarmes et des policiers contre la prohibition c’est inattendu! Quel est votre parcours et comment avez-vous eu l’idée de PCP?
Je suis une ancienne flic qui a toujours travaillé en uniforme sur la voie publique, à Paris et en banlieue. J’ai été dans la Police Nationale pendant une quinzaine d’années, notamment dans les Hauts-de-Seine, à Gennevilliers ou Nanterre mais aussi à Paris, dans le 18e arrondissement. Des coins pour le moins criminogènes.
Pour ce qui est de Police Contre la Prohibition (PCP), ce sont des policiers venus de tous bords qui s’intéressent aux problèmes liés aux drogues.

“Il s’agissait surtout de faire entendre la voix de ceux qui se trouvent en bas de la chaîne pénale”

Après avoir échangé entre nous, l’idée est venue fin 2018 de monter ce collectif car nous avions les mêmes intérêts et les mêmes conclusions concernant les stupéfiants, à savoir; légalisation du cannabis et dépénalisation des usages. Il s’agissait surtout de faire entendre la voix de ceux qui se trouvent en bas de la chaîne pénale.
Avocats, magistrats et autres associations existaient depuis longtemps mais les policiers, eux, ne se faisaient pas entendre. Nous devions amener notre parole et apporter un point de vue utile qui manquait. Le collectif est constitué d’une douzaine de membres qui en forment le noyau dur. Autour, gravitent plusieurs dizaines de policiers qui nous suivent, nous soutiennent, apportent sympathie et adhésion à nos idées.

On vous voit souvent sur Twitter parler de weed, répondre à des tweets sur le cannabis avec humour et détachement: est-ce que les membres de PCP sont des consommateurs?
Certains oui. En réalité on ne pose même pas la question. Pour nous, c’est un sujet qui relève entièrement de la vie privée et on veut que ce le soit également aux yeux de la loi. Demander si quelqu’un fume du cannabis est aussi pertinent que demander à quand remonte sa dernière cuite. Ce qui regarde un policier c’est de savoir si l’individu risque d’être un danger pour autrui.
Un simple exemple sur ce sujet, on souhaite que les conducteurs soient soumis à des tests comportementaux plutôt que de drogue qui peuvent vouloir tout et rien dire. Mais concernant le PCP, on est régulièrement accusé par d’autres flics d’être des gauchos, des collabos ou des consommateurs, alors que notre approche dépasse largement ces questions.

Comment agissez-vous pour faire avancer ces idées ?
On discute régulièrement entre nous pour savoir comment intervenir sur tel ou tel sujet sur les réseaux sociaux. Concrètement, on incite nos collègues à ne plus faire de procédures contre les consommateurs. On ne les aborde pas en leur disant qu’il faut légaliser le cannabis. On leur dit surtout que s’ils ne se posent pas la question, ils cautionnent la politique du chiffre qu’ils dénoncent à longueur de journée. Chacun dispose d’un libre arbitre et peut fixer une limite à ce qu’il va retenir ou non comme infraction.

“On incite nos collègues à ne plus faire de procédures contre les consommateurs”

Aujourd’hui vous n’êtes plus dans la police, comment cela se passait sur le terrain lorsque vous étiez en service ?
J’ai démissionné en 2012. Ma chance était de travailler dans un service insensible à la politique du chiffre. Si on ne voulait pas interpeller pour une barrette de shit on ne le faisait pas. Il existe des criminalités bien plus gratifiantes dont il faut s’occuper. Avec mes collègues, on avait tous cette position consistant à dire « cette répression est inintéressante, inutile et ne sert qu’à alimenter la politique du chiffre ». C’est un peu comme pour les piétons, personne ne verbalise ceux qui traversent au-delà des passages cloutés. Pour nous, cette logique s’applique aussi au fumeur de joints.

Vous pouvez détailler cette politique du chiffre ?
La répression concernant l’usage de drogue est facile à faire et est à 100% élucidée. C’est la poule aux œufs d’or de ce système. Dans les faits, les cadres de la police touchent des primes qui sont subordonnées à l’activité des effectifs. Les chefs mettent la pression pour toucher plus d’argent. Donc certains mettent l’accent sur les stupéfiants dans cet objectif. Mais ce qui est curieux c’est que les collègues se plaignent de tout ça, sans jamais faire le lien avec le besoin d’une réforme globale.

En septembre 2020 l’amende forfaitaire délictuelle a été mise en place avec un objectif: simplifier le travail des policiers . Qu’en pensez-vous ?
Des remontées dont on dispose, il s’agit d’une usine à gaz. On sait très bien que beaucoup ne vont jamais les payer et d’ailleurs, le taux de recouvrement est assez bas. Alors, oui, peut-être que cela allège le travail de la police et de la justice dans l’absolu, mais on a hâte de voir le bilan un an après concernant l’efficacité. Et, lorsque l’on prend du recul, on se dit surtout que l’amende délictuelle n’a rien à voir avec un quelconque souci de santé publique. On réprime la consommation mais dans quel but ?

“L’amende délictuelle n’a rien à voir avec un quelconque souci de santé publique”

Quelles seraient vos préconisations pour en finir avec la situation actuelle ?
Pour commencer, il faudrait un système comme au Portugal ou d’autre pays. Cela passe par tous les fronts, de l’autoproduction aux initiatives comme les social clubs en Espagne. Il est hors de question de tout laisser entre les mains du marché noir et de se priver de produits de qualité ainsi que de campagnes de préventions plus fluides.
D’ailleurs, j’insiste sur un point. Légalisation et dépénalisation vont ensemble. Du point de vue de la police, uniquement légaliser en pensant que cela va soulager notre travail est un non-sens car le marché noir persistera et on nous demandera toujours d’interpeller et de faire des saisies. De plus, comment distinguer un joint légal d’un joint illégal ? Il faut que la police puisse être réorientée sur des activités utiles et la répression des consommateurs n’en est pas une.

Charles Morel, avocat à la barre du CBD en France

Il y a trois semaines, plusieurs acteurs du commerce de chanvre bien-être ont décidé de créer l’Union des Professionels du CBD. Objectif affiché du syndicat: faire front face à la politique répressive du gouvernement et assurer l’avenir de la filière cannabidiol en France. Zeweed a rencontré son président, l’avocat pénaliste Charles Morel pour discuter droit européen, Mildeca* et futur du CBD dans l’hexagone.

Comment est venue l’idée de créer l’Union des Professionnels du CBD (UPCBD) ?
D’un élan de plusieurs acteurs du CBD en France. En pleine croissance, le commerce de CBD continu d’évoluer dans un cadre juridique et administratif  peu sécurisant, avec des saisies, des fermetures et des poursuites …  mêmes si elles se terminent désormais par des relaxes. Pour autant, ces procédures s’avèrent très coûteuses, alors que les professionnels du CBD souhaitent simplement proposer une alternative non addictive et naturelle aux traitements médicamenteux classiques. C’est en partant de ces deux constats qu’est venue l’idée de fonder ce syndicat. Lors de sa création, j’ai été contacté par l’un des fondateurs pour présider l’UPCBD.

Le 23 juin, la cour de cassation a estimé que l’on ne pouvait “interdire la commercialisation du CBD dans un État membre”. Comment analysez-vous cette décision? Comme une bonne nouvelle à l’instar de Yann Bisiou?
C’est la confirmation que le droit est de notre côté. Certains, comme Renaud Caulson (spécialiste des drogues et professeur de Droit à l’université de Nantes ; N.D.L.R), y verraient même la porte ouverte à la création d’une filière agricole française du chanvre et de l’extraction du CBD. C’est d’ailleurs ce que l’on espère, créer cette filière française qui va couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur, de la production jusqu’à la vente.

“Aucun argument ne légitime l’option répressive quand tant de lois la discréditent”

Qu’est-ce qui empêche l’essor de la filière chanvre française?
Nous avons récemment eu une réunion avec le conseiller à l’industrie de Matignon puis avec la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca). On a le sentiment qu’ils sont surtout soucieux de lutter contre les stupéfiants et le THC, considérant qu’aujourd’hui l’État ne dispose pas de tests permettant de faire la distinction entre CBD et THC. De plus, en contradiction avec l’arrêt de la Cour de cassation du 23 juin dernier, ils semblent plutôt vouloir interdire la fleur européenne que de mettre à profit l’obligation de mise en conformité pour autoriser la production nationale de sommités florales aux fins d’extraction du CBD. Si telle est leur intention, elle est vouée à l’échec. Nous serons aux côtés de l’État pour une régulation pragmatique mais s’il compte jouer contre son camp, contre une génération d’entrepreneurs et d’usagers qui plébiscitent le CBD, nous lutterons sur tous les terrains. Aucun argument ne légitime l’option répressive quand tant de lois la discréditent.

“Nous serons aux côtés de l’État pour une régulation pragmatique mais s’il compte jouer contre  (…) nous lutterons sur tous les terrains.”

Vous avez été bien reçus reçus par Matignon et la Mildeca ?
Concernant Matignon, il s’agissait plutôt de prendre date. Mais je n’ai pas perçu de mépris. Avec la Mildeca, on sentait que la balance entre une régulation libérale et pragmatique et une position répressive par tradition et idéologie, on penchait vers la seconde option. Cette ligne Maginot n’arrêtera rien, ou durant peu de temps. La libéralisation de la production et de la commercialisation du CBD, y compris sous forme de fleur, va dans le sens de l’histoire. Il suffit de voir toutes les boutiques qui s’ouvrent tous les jours. On ne peut arrêter un tsunami. Au demeurant, lutter contre le commerce du CBD revient à travailler en faveur du THC. Un commerçant m’a même raconté que c’est un dealer de shit qui a appelé la police pour que sa boutique soit perquisitionnée.

“La libéralisation de la production et de la commercialisation du CBD, y compris sous forme de fleur, va dans le sens de l’histoire”

Comment expliquez-vous que la politique répressive ne soit pas remise en cause?
À mon sens, c’est le résultat d’un équilibre gouvernemental qui tourne en faveur du Ministre de l’intérieur. On voit bien quel est son point de vue à ce sujet. Côté justice, on sent qu’il n’a pas une opinion très arrêtée. Rappelons quand même qu’en 2017, Emmanuel Macron s’était engagé à sortir des carcans idéologiques. Dans ce cas, on pouvait s’attendre à ce qu’il ait une approche pragmatique reposant sur des faits établis. Mais pour l’instant, c’est la position idéologique et prohibitionniste qui l’emporte.

“Mais pour l’instant, c’est la position idéologique et prohibitionniste qui l’emporte”

Comment assurer à un usager qu’il ne sera pas arrêté avec du CBD ?
C’est impossible, on dispose de plusieurs histoires où un consommateur se retrouve en garde à vue avec une boîte de CBD encore fermée. Il y a un manque total de formation chez les policiers. De plus, ils se servent d’appareils testeurs qu’il utilisent aussi pour l’analyse de cannabis illégal. Quand vous avez des résidus dans l’appareil, il est normal que le résultat soit faussé. Le vrai problème repose dans le manque de moyens, même si le coût de déploiement de tests et d’analyses permettant de faire la distinction sur tout le territoire est largement inférieur aux bénéfices que la France tirerait d’une filière agricole dédiée au CBD.

Que préconiseriez-vous pour améliorer la réglementation actuelle ?
Pour nous, les choses sont claires. Il faut autoriser la production de chanvre à des fins d’extraction de CBD. Et ce, également pour les plantes et pas uniquement les tiges et les fibres. Ensuite, le taux de THC autorisé doit être établi à 1% dans le produit fini. Cela permet d’assurer le caractère naturel de l’extraction et d’éviter les procédés chimiques et gazeux dégradant la qualité du produit.

Le site de l’Union des Professionnels du CBD est accessible ici.

*La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, anciennement Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, est un organisme français placé sous l’autorité du Premier ministre qui anime et coordonne les actions de l’État en matière de lutte contre les drogues.

De la weed pour le personnel soignant italien!

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Alors que l’Italie est touchée de plein fouet par le COVID 19 et que le personnel hospitalier est quasi-voué à l’impossible en Lombardie,  les élans de solidarité se multiplient à l’égard du corps médical. Un dévouement que la société Weedbase a choisi de récompenser en faisant un don de 100.000 de chanvre bien-être *aux médecins et infirmiers.

 

Il est important de monter son soutien à ceux qui vous sauvent.

L’Italie et l’Espagne ont montré dès le début l’exemple avec des balcons bondés qui applaudissent en même temps pour signaler aux soignants qu’ils pensent à eux. Un rendez-vous qui a également été adopté par les Français.

Mais au-delà de ces symboliques gestes, des entreprises s’activent plus pragmatiquement, à l’instar de Weedbase  pris l’initiative de faire un don de cannabis light (- de 0,5% de THC) et de CBD à hauteur de 100 000 euros au staff soignant de Bergame, une des villes du nord de l’Italie les plus durement touchées.

Les propriétés relaxantes et décontractantes de ces produits semblant être une bonne solution pour aider les professionnels de santé à tenir le coup face aux cadences et au stress.

Ce don fait d’ailleurs écho à de nombreuses demandes du personnel hospitalier en cannabis light à sa hiérarchie.

« Nous avons fait et continuerons à faire des dons à tous les hôpitaux, établissements de soins et de soutien qui sauvent des vies en ce moment », explique Matteo Dubbini fondateur de Weedbase. Il affirme que leurs produits « peuvent aider n’importe qui dans cette bataille. En cette période historique délicate, il y a des médecins qui sont émus de voir nos boîtes pleines de ces produits légaux en guise de soutien. Le personnel s’est rendu compte que nous apportons une aide tangible à des centaines de personnes. C’est notre façon de les remercier pour l’énorme sacrifice qu’ils font » affirme l’entrepreneur.

Ce qui se passe à Bergame n’est pas le seul exemple de la solidarité des entreprises de cannabis en Italie.
Dans la ville de Mantoue (située en Lombardie), la compagnie Hempire Italia a carrément décidé d’offrir tous les bénéfices engrangés par la vente de cannabis pour l’hôpital Carlo Poma. Un soutien plus que bienvenue au vu du niveau extrêmement élevé de sollicitation des établissements de santé qui manquent cruellement de moyens.

En cette période plus que compliquée, toute solidarité est bonne à prendre et surtout  saluer !

*Qui ne contient pas plus de 0.20% de THC

USA: le commerce de weed jugé « essentiel » pendant le confinement.

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L’épidémie de coronavirus continue de s’étendre et avec elle, les mesures de confinement. Parmi elles, la fermeture des commerces qui ne sont pas essentiels à la nation. Et si en France les bureaux de tabac continuent leur négoce, aux Etats-Unis, c’est le cannabis qui est considéré comme une denrée indispensable.

Pour une bonne partie des ganja-aficionados, la notion de confinement ne fait pas peur. Rester tranquillement au lit à regarder des séries en fumant de l’herbe est une situation connue et courue. La vraie  question est celle de l’approvisionnement.
Qui dit confinement et fermeture des frontières dit également fin des go-fasts, de l’approvisionnement des vendeurs et donc, de la possibilité d’avoir de quoi passer le confinement au calme.

En France, les dealers s’exposent à des amendes (et plus) s’ils livrent sans attestation justifiant leur sortie. Aux Pays-Bas, les coffee-shops ont été considérés comme non essentiels et ont dû fermer, ce qui a donné lieu à des queues impressionnantes avant l’application du confinement.

Aux Etats-Unis, les autorités fédérales ont établi la liste des établissements qui devaient rester ouverts. Cependant, elles ont laissé une troisième catégorie à la libre appréciation des États à l’instar des magasins d’alcool et … des dispensaires de cannabis.

Plusieurs États ont dès lors considéré que l’accès au cannabis était essentiel au même titre que les supermarchés, les stations essence, les banques ou encore les cliniques vétérinaires.

L’idée de base est surtout de garder les commerces de cannabis thérapeutique ouvert pour des questions de santé publique. En effet, ce type d’établissement n’est pas très différent d’une pharmacie.

Ce choix a été fait par 11 États (Connecticut, Hawaii, Massachusetts, New Jersey, Nouveau Mexique, Ohio, Washington D.C, Minnesota, Oklahoma, New York et Vermont).

Seulement, six États ont décidé d’aller encore plus loin en jugeant le cannabis récréatif comme essentiel !

Sans surprise, on retrouve certains des États les plus permissifs et libertaires des USA comme le Colorado, la Californie, l’Oregon, Washington, l’Illinois et le Michigan.
Cependant, certaines restrictions s’appliquent à ces commerces. Ils ne peuvent que faire de la vente à emporter (avec respect des mesures de sécurité) ou de la livraison.

Ce choix effectué par les États cités ci-dessus montre quand même quelque chose d’incroyable, ils considèrent que la ganja est bien un produit nécessaire au même titre que le pain ou le lait, parfois même plus essentiel que l’alcool !

Voilà qui devrait rassurer bon nombre d’Américains qui se sont rués dans les dispensaires la semaine dernière. Par exemple, les ventes ont augmenté de 150% à San Francisco selon Headset, entreprise d’étude de marché sur le cannabis.

Enfin, il ne semble pas si facile de fermer les dispensaires. Le maire de Denver (Colorado) a essayé de le faire lundi 23 mars mais il a fini par reculer face au tollé de l’opinion publique et surtout, en voyant les queues immenses qui se sont formées quelques minutes après cette annonce.

On peut tout de même retenir du positif dans cette affaire. Les autorités américaines ont apparemment compris que l’herbe n’était pas si dangereuse que cela (contrairement à l’alcool dont les commerces souffrent plus du confinement) et qu’elle pouvait même se montrer salvatrice dans une période où les citoyens sont sommés de rester à la maison !

Les jobs (légaux) de la Ganja.

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Le développement du marché du cannabis s’est accompagné d’un fort besoin de main d’oeuvre comme de cols blancs. Culture, conditionnement,  vente, nombreuses sont les étapes nécessaires de la graine à la consommation. Une filière sur laquelle  la société de recrutement Vangst s’est penchée, avant de publier un rapport des plus encourageant.

Un secteur en pleine croissance

Actuellement, l’usage récréatif de weed est légale dans 11 États américains (sans compter la capitale Washington D.C) tandis que 35 autres en autorisent l’usage thérapeutique. Cependant, d’ici à la fin de l’année, ce sont 10 nouveaux États qui devraient se prononcer en la faveur d’une libre consommation de cannabis, et donc, encourager une industrie déjà florissante.

Et contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les embauches ne se cantonnent pas uniquement à la vente et à la culture. Le modèle américain étant très différent de celui des Pays-Bas, les nouvelles entreprises ne sont pas si différentes des start-up se développant dans d’autres secteurs. De fait, ce sont aussi bien des avocats spécialisés que des développeurs ou encore des chauffeurs livreurs qui sont embauchés  pour soutenir l’activité.
Les projections font état d’au moins 410 000 nouveaux emplois créés pour l’ année 2020 ! Une estimation qui ne fait que confirmer les besoins et l’ascension fulgurante de ce marché.

Pour ceux qui ont en tête une expatriation afin de vivre le rêve vert, Vangst (une société de recrutement spécialisée dans le cannabis) a publié un petit guide qui donne un aperçu des métiers liés au cannabis et surtout, lesquels sont les mieux payés.

https://info.vangst.com/hubfs/2019SalaryGuide.pdf (sur petit guide)

On retrouve dans un premier temps la culture. Un simple horticulteur est payé de 13,10 à 19,80$ de l’heure alors qu’un directeur d’exploitation peut toucher de 59 800 à 118 600$ dollars par an !

Pour ce qui est du secteur de l’extraction, on recrute aussi bien des chimistes (51 500 à 81 500$ par an) que des responsables qualité ou d’extraction dont les salaires sont du même ordre de grandeur.

Dans la fabrication, les personnes les mieux payées sont celles qui gèrent la compagnie. Vangst mentionne les V.P (vice-présidents), certainement car le salaire des PDG dépend d’autres facteurs. Ils peuvent toucher jusqu’à 167 000 dollars par an ! En dessous d’eux se situent les responsables de production (de 44 200 à 77 500$) puis viennent les spécialistes des comestibles qui peuvent toucher un maximum de 63 000$ par an.

Pour finir, le cabinet se penche sur la vente au détail. Les vice-présidents de ces commerces sont encore ceux qui gagnent le plus, entre 80 000 et 152 000$ par an. De son côté, un directeur de la vente au détail peut espérer gagner au moins 76 700$ jusqu’à un maximum de 124 200$. En bas de la chaîne, on trouve les budtenders (équivalent de bartender pour les dispensaires). Ils gagnent entre 12,50 et 18 dollars de l’heure.

Bien que ces métiers demandent des compétences, Vangst affirme qu’il n’y a pas forcément besoin d’être un expert de la weed. Beaucoup de gens qui se lancent dans ces carrières ne fument pas et ne connaissent pas le produit outre mesure. Par exemple, les budtenders devront surtout faire preuve d’une bonne expérience en service client mais pour ce qui est des connaissances pratiques, ils seront formés par leurs employeurs.

De plus, pour Karson Humiston, PDG du cabinet de recrutement, il est «  crucial de se présenter aux conférences et aux événements de l’industrie du cannabis, qui sont faciles à trouver en ligne. Les demandeurs d’emploi peuvent ainsi se retrouver en face des grandes entreprises, qui peuvent réduire considérablement le temps nécessaire pour trouver un emploi ». Une affirmation particulièrement logique au vu de la pente ascendante prise par une industrie  en constant besoin de main d’œuvre.

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