Vincent

Diplômé de l’ESJ, Vincent s’intéresse de près à nos cultures sous toutes leurs formes. Spécialisé dans les questions de droit internationale et les évolutions sociétales, il collabore régulièrement pour Zeweed sur ces sujets.

Gibraltar : nouveau pas très encadré vers la légalisation

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Sur le petit territoire britannique situé au sud de l’Espagne, le cannabis « non fumable » a été légalisé à des fins médicales. Objectif : apporter un nouveau médicament potentiel sur le marché, afin de soulager différentes pathologies.

Gibraltar légalise, mais pas tout et n’importe quoi.  Pas question de fumer un pétard en toute liberté, les pieds dans le sable, le Maroc à l’horizon.  Une weed légale, mais pas sous forme de cannabis à fumer, et à condition seulement d’avoir été désigné éligible, après diagnostic d’un médecin.

Car le cannabis médical, à Gibraltar, c’est du sérieux : seuls les médecins agréés travaillant à la Gibraltar Health Authority (GHA) seront autorisés à prescrire des produits à base de cannabis aux patients.  Avant cela, chaque praticien devra suivre en amont une formation précise sur l’utilisation de ces produits, une première étape avant une formation continue. Et en termes d’approvisionnement, seule la pharmacie de l’Hôpital Saint-Bernard (gérée par la GHA), pourra distribuer les traitements à base de cannabis.

Un nouveau traitement qui concernera les malades atteints de la sclérose en plaques et dont les traitements traditionnels ne se seraient pas révélés efficaces, les épileptiques sévères, les patients souffrants de douleurs sévères et non soulagées via les médicaments traditionnels, ainsi que ceux en chimiothérapie qui connaitraient des nausées et des vomissements.

Des cas de figure bien précis, afin de ne pas brûler les étapes dans la légalisation.
Le directeur de l’Hôpital (le Dr Krishna Rawal) s’est exprimé sur la réforme en évoquant une « étape décisive » et basée sur des « recherches et des consultations approfondies ».

Une réforme qui intervient deux ans après la légalisation du CBD à Gibraltar, et qui pourrait créer de nouvelles opportunités pour les entreprises liées à la marijuana.
D’autant que la situation géographique de Gibraltar ferait alors office de porte d’entrée sur le marché européen, pour un cannabis en provenance d’Afrique.

Là encore, pas question de se laisser dépasser : un amendement au règlement sur les drogues a été apporté en 2017, fixant le seuil légal de THC à 0,3%.  Un taux très bas, que doivent respecter absolument les pharmacies et les magasins healthy, proposant des produits à base de CBD.

 

Pao

La parfaite journée d’Halloween du stoner.

Quand j’étais petit, Halloween était le moment de se déguiser et d’aller choper des bonbons. En grandissant, c’est devenu l’occasion de se mater des films d’horreur par la suite. Après ma majorité, on est passé aux soirées en boîte, souvent déguisées et à l’atmosphère horrifique. Aujourd’hui, en tant que stoner un peu flemmard, Halloween est l’occasion de fumer des gros joints devant une bonne sélection de films et de séries. Petit tour d’horizon des œuvres qui vont égayer (ou horrifier) votre journée !

Les classiques
Parce qu’on commence tous à avoir un petit background cinématographique, il y a des films qu’on aime voir et revoir. En ce jour d’Halloween, quoi de mieux que commencer tranquillement la journée avec un petit Scary Movie ? Bien que le premier fasse parfaitement l’affaire, on recommande surtout le second. En particulier pour le fameux monstre de weed !

Toujours dans un registre horreur light, Bienvenue à Zombieland fera également office de bon starter. Entre humour noir et massacre de morts-vivants, c’est une production parfaite pour tout stoner qui se respecte. C’est aussi l’occasion d’une pique de rappel avant d’aller voir le deuxième opus sorti hier au cinéma. Sinon, allez directement voir le 2, mais vous devrez vous passer de matos pour la séance.

Les entre-deux
Parce que regarder uniquement des films c’est cool, mais ça restreint le nombre d’œuvres visionnables dans une journée. Pour varier les plaisirs, quoi de mieux qu’un petit Simpsons Horror Show ou autres épisodes spéciaux de nos dessins animés préférés ?
Chez South Park on vous recommande l’épisode 14 de la saison 8 dans lequel Stan rêve de petits animaux de la forêt meurtriers, violeurs et satanistes qui essayent de faire naître le fils de Lucifer. On peut également parler de l’épisode 12 de la saison 16 où le père de Stan rachète un magasin de DVD hanté. L’épisode parodie avec brio Shining, on n’en dira pas plus …

Pour Les Simpson, c’est un peu plus compliqué, car chaque saison dispose de son épisode spécial Halloween. Chaque génération a son épisode favori, mais chez ZeWeed, on a un faible pour l’épisode 1 de la saison 8 qui introduit le jumeau maléfique de Bart enfermé dans le grenier depuis 8 ans.

Mention spéciale également à l’épisode 4 de la saison 9 qui parodie le film Je Suis Une Légende toujours avec la Groening Touch.

On termine cette section avec l’inimitable famille Griffin (Family Guy). Cette série propose moins d’épisodes spéciaux que ses concurrents cependant, l’épisode 4 de la saison 9 est une véritable perle.

Les vrais œuvres horrifiques
L’horreur au cinéma a une histoire assez longue. On ne présente plus Massacre à la Tronçonneuse ou encore la saga Saw. Cependant, on va ici vous recommander de jeter un œil aux films de Rob Zombie.
On pense en premier lieu à sa splendide et horrible adaptation du classique Halloween. Pour la première fois, on assiste à l’écran à la jeunesse du tueur et à sa transformation en tueur en série. Âmes sensibles s’abstenir, Robe Zombie ne lésinant pas sur le gore et le psychologique à la fois. Cependant, si vous en voulez encore, évitez de passer au 2e opus. En effet, il est beaucoup moins quali et certains personnages sont joués par d’autres acteurs bien plus fades.

En revanche, si le style Rob Zombie vous a touché, ruez-vous sur La Maison des 1000 Morts et sa suite directe The Devil’s Rejects. Le premier suit un groupe d’adolescents qui se retrouve dans une famille de véritables psychopathes. On ne vous en dit pas plus au risque de dévoiler l’intrigue …

Si vous êtes plus série, quoi de mieux que de se taper une saison d’American Horror Story ? Cette série d’anthologie explore vraiment tous les registres horrifiques possibles. Chaque saison raconte une histoire différente dans un style différent. La première narre l’histoire d’une famille qui s’installe dans une maison hantée alors que la quatrième se déroule au sein d’une troupe de cirque remplie de monstres.
Selon vos sensibilités, chaque saison ne vous touchera pas. Si vous êtes un peu comme nous (plus sensible au gore qu’au psychologique) on vous recommande chaudement la seconde saison se déroulant dans un hôpital psychiatrique ou la saison 9 encore en cours qui reprend les codes du tueur en série ultra-violent et sans concessions.

Les plus courageux d’entre vous, ou les plus blasés par les codes des films d’horreur occidentaux, vous pouvez vous laisser tenter par Folklore. Produite par HBO Asia, cette série raconte une histoire horrifique par épisode qui se déroule chacune dans un pays asiatique différent. L’idée est de se baser sur le folklore local pour proposer une histoire aux antipodes de nos habitudes. Au vu du format, vous pouvez largement vous laisser tenter par le pays qui vous attire le plus sans avoir à tout regarder. Bien qu’incroyable, cette série présente deux bémols. Premièrement, elles sont tournées entièrement en langue locale et seuls les sous-titres anglais existent. Deuxièmement, il va falloir chercher un peu. Les séries asiatiques sont rarement (voire jamais) disponibles sur les plateformes de streaming étrangères. Elle est d’ailleurs impossible à voir légalement, car HBO Asia n’est disponible que pour ceux localisés en Asie, même le site n’est pas consultable. De plus il faut un abonnement spécifique. Un peu de recherche sur internet et vous finirez par trouver et honnêtement, ça vaut le coup de creuser !

Vous êtes désormais parfaitement armés pour cette journée d’Halloween Ne négligez évidemment pas le stock de matos, de boisson et de bouffe afin de passer la parfaite journée d’Halloween du stoner !

Vincent

Le premier festival mondial de la weed aura lieu l’an prochain en Thaïlande !

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Et non vous ne rêvez pas. Après avoir légalisé l’usage thérapeutique du cannabis en décembre 2018, la Thaïlande continue sur sa lancée avec le lancement du premier World Ganja Festival du 29 janvier au 2 février 2020 !

Une conférence plus qu’une énorme fiesta.
On va cependant mettre un bémol tout de suite aux ambitions de voyage des stoners. La Thaïlande n’a légalisé que l’utilisation médicale de la weed. Ce festival n’aura donc rien à voir avec une cannabis cup asiatique, mais sera, en tout cas officiellement, un lieu d’échange autour du cannabis thérapeutique.

Organisé par l’Association des chercheurs de Thaïlande, ce festival proposera un certain nombre d’ateliers comme l’exposition des dernières innovations technologiques ou encore des séminaires. Il y aura tout de même un aspect plus chill avec la présence d’un festival de musique.

Cet événement a clairement pour objectif de propulser la Thaïlande sur le devant de la scène en ce qui concerne le cannabis. D’ailleurs, le World Ganja Festival a également reçu la coopération du gouvernement thaïlandais ainsi que celui de la province qui l’accueille (Nakhom Phanom).

Il s’agira également d’une vitrine majeure auprès d’investisseurs étrangers. Pour le général Charan Kullawanit, conseiller du festival, « il y aura des invités chinois, japonais et américains ». Espérons que leur présence peut leur donner de bonnes idées quand ils rentreront chez eux …

Les choses bougent en Asie
Pour les stoners thaïlandais, le Nouvel An 2018 était l’occasion de doubler les réjouissances. En effet, après une première lecture le 15 décembre, la légalisation a été adoptée le 25.

Pour Somchai Sawangkarn, président du comité de rédaction de l’amendement pro-légalisation, il s’agit d’un « cadeau de Nouvel An de la NLA (assemblée nationale thaïlandaise) au peuple thaïlandais.

D’habitude, les pays asiatiques ne font pas souvent parler d’eux pour leurs avancées progressistes, encore moins en ce qui concerne la weed.

Pourtant, le cannabis médical est légal en Corée du Sud depuis fin 2018 et la Malaisie commence à se pencher sur la question. Même le président philippin (connu pour sa violence verbale et son incitation au meurtre des dealers) s’est prononcé en faveur d’une légalisation du cannabis médical.

Fait assez ironique, le seul pays où la beuh est légale en Asie est la Corée du Nord. Surprenant mais quand on y pense, il est bien plus facile de garder un peuple soumis quand il fume un oinj après une journée de taf éreintante.

Vincent

Le Japon : dernier rempart du monde occidental contre le cannabis.

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On est beaucoup à être fascinés par le Japon. Les mangas, la bouffe, la technologie… Il n’y a que de bonnes raisons pour apprécier ce pays. Malgré tout, le Japon reste un pays extrêmement conservateur. Alors qu’une ville comme Tokyo semble totalement futuriste, leurs lois sur la weed le sont beaucoup moins …

Trois mois de prison pour six grammes …
Alors que la préparation des JO 2020 de Tokyo bat son plein, les autorités mettent en garde les futurs touristes et ne laissent rien au hasard. Le président de Tokyo-2020 a tenu à rappeler cet été qu’il y a « des pays et des régions du monde qui ont récemment assoupli leurs règles sur l’usage du cannabis, mais au Japon, l’usage de cette substance constitue une violation de la loi et cela doit être bien compris ».
C’est une mise en garde capitale pour tous les stoners qui comptent s’y rendre et imaginent bien pouvoir trouver un peu de matos pour s’amuser comme dans n’importe quelle ville d’Europe.
Une erreur qui a déjà été fatale à de nombreux consommateurs qui n’étaient pas au courant de la dureté de la législation japonaise sur l’herbe.

Cette dernière prévoit trois mois de prison suivis d’une expulsion du pays pour un étranger en possession d’à peine 6 grammes.
Une sanction très lourde à laquelle on peut rajouter d’office trois semaines de garde à vue en amont. D’ailleurs, il est important de savoir que contrairement à chez nous, la justice nipponne vous considère coupable tant que vous n’avez pas prouvé votre innocence.

Cette répression des fumeurs de weed semble lunaire, surtout si on la compare à un régime autoritaire comme la Russie qui ne requiert qu’une simple amende pour plus de six grammes.

Et puis il ne faut même pas imaginer négocier avec les flics japonais. Paul McCartney lui-même a été arrêté pour possession de cannabis en 1980. C’est grâce à sa notoriété et aux risques d’émeute de la part des fans qu’il a évités une peine de sept ans de travaux forcés.
Cette législation est l’une des plus violentes au monde. Pourtant, l’archipel nippon a une longue histoire de culture du chanvre et n’a pas toujours rejeté son utilisation.

La guerre de l’opium, mère de toutes les batailles
Pour comprendre la législation actuelle sur le cannabis, il faut revenir 200 ans en arrière. Alors que tout se passait bien pour la Chine, les Britanniques n’ont rien trouvé de mieux que de lui déclarer la guerre. Pourquoi ? Vendre leur opium bien sûr !
La Chine avait interdit la consommation de ce produit alors c’est par la force que le Royaume-Uni a imposé aux autorités chinoises de l’accepter.

Désormais inondé d’opium, le littoral chinois sombre rapidement dans le déclin et avec lui, le reste du pays.
En sécurité sur son archipel, l’élite japonaise stupéfaite assiste à l’effondrement de son voisin. Un choc considérable dans la région.

Pour l’instant, le chanvre reste cultivé et le cannabis à usage médical ou académique est toléré. Cependant, encore choqué par ce qui s’est passé en Chine, l’empereur du Japon signe la Convention internationale de l’Opium en 1912 afin de contrôler le marché. L’interdiction de la beuh vient quelques années après, en 1930 avec un nouveau traité alors que les agriculteurs peuvent continuer à produire du chanvre.

C’est après la défaite de 1945 que le Japon s’aligne sur la politique américaine de prohibition totale.

Au même titre que la weed et l’opium, le chanvre est formellement interdit dans l’archipel et rien n’a bougé depuis.

Un combat perdu d’avance ?
Bien que baignés dans une société très conservatrice, des Japonais se battent pour faire changer la loi.
Pour eux, l’herbe fait partie de la culture japonaise. Elle était cultivée pendant la préhistoire, utilisée à des fins médicales sous l’antiquité et consommée par des moines bouddhistes pour méditer au Moyen Âge. Les shintoïstes considèrent même la weed comme symbole de fécondité et de pureté.

On rappellera aussi que les Japonais sont éduqués à vivre pour la communauté. Bien que beaucoup ne voient plus l’herbe sous un mauvais œil, la pression sociale fait que le sujet reste globalement tabou. Même dans des mangas sur les délinquants japonais, le cannabis n’est jamais mentionné car cela pourrait porter préjudice à l’éditeur.

Pourtant, selon le Japan Times, légaliser le cannabis au Japon avec un investissement de 30 milliards de yens par an (environ 256 millions d’euros) pourrait sérieusement remédier aux problèmes économiques auxquels le pays fait face.
Malheureusement, la répression à laquelle les militants font face compromet tout espoir d’une avancée sérieuse dans un futur proche.

Vincent