Alexis Lemoine

Journaliste, peintre et musicien, Kira Moon est un homme curieux de toutes choses. Un penchant pour la découverte qui l'a emmené à travailler à Los Angeles et Londres. Revenu en France, l'oiseau à plumes bien trempées s'est posé sur la branche Zeweed en 2018. Il en est aujourd'hui le rédacteur en chef.

Légalisation : les Luxembourgeois devront attendre.

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Le gouvernement du Luxembourg annonce que son initiative visant à légaliser l’usage et la vente de cannabis prendrait plus de temps que prévu.

En cause : des problèmes de voisinage. «Il ne s’agit pas d’un dossier simple. On a identifié de nombreuses implications, notamment en ce qui concerne les relations avec nos pays voisins» admet le ministre de la Santé Étienne Schneider dans les colonnes du Quotidien.
Si la consommation de cannabis explose dans le duché et que la question se pose sérieusement en termes de salubrité et sécurité, ce sont des problèmes de droit international et européen qui freinent le projet en s’invitant dans le dossier.
« On constate que le degré de THC dans le cannabis vendu sur le marché noir ne cesse d’augmenter. On atteint les 70 % dans certains échantillons. Cela a des conséquences fatales, particulièrement sur les jeunes consommateurs, qui pourraient être amenés à consommer d’autres stupéfiants», poursuit le ministre.
Pour sortir de l’ornière, Étienne Schneider compte soumettre «prochainement» un nouveau projet au Conseil de gouvernement, le tout avec le concours de la ministre de la Justice, Sam Tanson.
Les articles du Quotidien et du Wort ici :

Alexis

ZePortrait : Justin Trudeau

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Il est le champion incontesté de la weed, le défenseur des minorités indiennes comme de la planète bleue. Alors qu’il entame son second mandat, Justin Trudeau souhaite désormais voir son message dépasser les frontières. Portrait d’une rock star politique qui pourrait bien remettre le monde au vert.

« C’est à l’enterrement de son père Pierre-Elliot que Justin Trudeau est entré en politique. Il ne le savait pas, mais tous les leaders et grands de ce monde l’ont perçu », se souvient l’ancien ministre et proche des Trudeau Marc Lalonde.

Nous sommes au mois d’octobre 2000, et le jeune Justin, qui se cherche encore, vient de rendre un vibrant et splendide éloge funèbre. Et même si la situation ne se prête guère à ce genre de projection, une promesse de relève se lit dans les yeux de nombre de dirigeants et observateurs présents ce jour-là. Lançant quasiment sur le parvis de l’église, la question de l’entrée de Justin Trudeau dans l’arène politique canadienne. En ce début de millénaire, Justin ne pense pas à une carrière politique.
Il a sérieusement songé à devenir cosmonaute (vraiment), a été professeur d’anglais, de français et de mathématiques, bar tender ou encore moniteur de snow-board… Car si Justin est le fils de son Premier ministre de père, il a surtout hérité de l’esprit ouvert et libre de sa mère Margaret.

FlowerChild et jeune hippie de très bonne famille (son père était ministre des Pêcheries), Margaret épouse Pierre Trudeau en 1970, peu après l’avoir rencontré à Tahiti. Pierre Eliott a 28 ans de plus qu’elle.
Trop jeune, trop émancipée, la jeune Margaret s’ennuiera vite à Ottawa, fuyant dès qu’elle le peut les institutions poussiéreuses de la capitale canadienne. Une soif d’évasion qui explosera au grand jour le 8 avril 1978, lorsqu’elle décida de suivre les Rolling Stones à New York… la veille de l’élection générale où se joue l’avenir politique de son mari. Pierre-Elliot Trudeau perdra ces élections. Margaret aura une liaison avec Ron Wood, le second guitariste des pierres qui roulent, une autre supposée avec Jagger, une déclarée peu avant avec Léonard Cohen : le couple divorcera deux mois après l’épisode « studio 54/ la bande à Mick ». Justin héritera de ce refus des conventions, du compromis. Un penchant pour la différence qui jalonne son parcours pour en faire aujourd’hui un des plus brillant et insaisissable politiques, puisqu’il n’est jamais où il est attendu. Il nommera d’ailleurs ses deux enfants Xavier et Ella Rose en hommage à sa mère.

Une indépendance et soif de liberté que Justin concrétisera dès qu’il en aura la possibilité : pendant deux ans, de 21 à 23 ans, Justin part découvrir le monde. Mais pas en jet. Sac à dos, bivouac, auberge de jeunesse, esprit roots. Il parcourt l’Europe, du Danemark à l’Espagne, puis l’Afrique de l’Ouest: Maroc, Sénégal, Mali, Ghana, Togo, Bénin… « je ne suis même pas certain de pouvoir citer tous les pays que nous avons traversés », s’amuse son ami d’enfance et de périple Marc Miller.

Des débuts difficiles.
En 2008, Justin Trudeau écoute les conseils de ses proches et se présente au poste de député  aux élections régionales, dans le difficile comté de Papineaux. Pour sa campagne, il choisira de mettre son prénom en avant sur les tracts. Son nom de famille, lui, est à peine visible. « Justin est l’opposé de son père, à tous points de vue. Qui plus est, il voulait exister par lui-même, sans héritage politique ou à priori. Il s’est vraiment construit seul, loin de l’ombre d’un père formidable, mais somme toute très austère. » analyse le ministre Marc Lalonde.

Alex Lanthier, son directeur de campagne de 2008 à 2011, se souvient de n’avoir pas été des plus enthousiastes, estimant  que le candidat Trudeau n’était ni des plus motivés ni des plus proches de la réalité. Le jeune futur Premier ministre et pour l’instant jeune futur député se souvient lui aussi de son arrivé le premier jour au QG du PdC de Papineaux . Lorsqu’il demandera naturellement à Lanthier où est son bureau, il se verra dire par son directeur de campagne : « toi, tu n’as pas de bureau, c’est dans la rue que tu vas travailler. À te faire connaître et respecter. Nous verrons ensuite. » Justin remportera l’élection.

Un conseil de campagne que le plus sexy des hommes politiques prendra par la suite à bras le corps, littéralement. En 2011, après quelques vives invectives au parlement, un combat de boxe est organisé entre le sénateur conservateur Patrick Brazeau et Justin Trudeau. La rencontre se fera contre l’avis de ses conseillers et amis (Patrick Brazeau étant aux antipodes du cliché du sénateur, un type à la carrure de videur de boîte et aux allures du Vincent Vega de Pulp Fiction). Justin gagnera le match.

 

Une campagne 2.0 et un K.O
Le 13 avril 2015, le PdC de Justin Trudeau est élu à l’issue d’une campagne à l’image du match de boxe.
Donné perdant six mois auparavant, il gagnera haut la main. Mais en mettant les conservateurs KO cette fois : passant de 38 à 184 sièges au parlement canadien, il obtient la majorité absolue.

Le sous-doué/sous-estimé par ses adversaires est non seulement brillant, mais a un avantage dont peu peuvent se prévaloir : il est viscéralement convaincu de ce qu’il fait. Bien loin des idées récitées et précitées des technocrates de l’École Nationale d’Administration canadienne, lui qui a une maîtrise d’art et littérature et une autre en géographie environnementale en poche. Une formation universitaire qui « m’a appris a vite apprendre  », s’amuse l’intéressé. Il en fera la démonstration, lui, qui a un QI de 141.

Au-delà d’être beau et « badass » pour citer une couverture du magazine Esquire, séduisant sympathique et dynamique, il s’est révélé très au fait sur des dossiers et sujets où il était sévèrement attendu au tournant. À l’image du champion qu’elle a porté, la campagne de 60 jours du futur premier ministre est encore regardée comme un exemple de sans-faute dans la quête de la magistrature suprême canadienne.

Une performance que l’équipe de campagne 2015 de Trudeau doit aux spin doctors de la course à la présidentielle d’Obama, à qui il a emprunté les méthodes de démarche et conquête d’intention de vote, porte par porte, bulletin par bulletin. « Parlez à vos voisins, expliquez-leur, convainquez-les, accompagnez-les au bureau de vote, proposez-leur de faire du baby-sitting s’il le faut ! » exhortait le candidat lors de grands meetings de campagne ! Des deux côtés de la frontière, la recette aura fonctionné. Le programme à l’image de celui de Barack Obama est libéral gauche : redonner un pouvoir d’achat aux classes moyennes.

Le champion d’un Nouveau Monde
Dès le début de son mandat, il accueillera dans la contestation 33 000 réfugiés syriens. Une mesure impopulaire, il le sait pourtant, mais assume. L’héritage de ses voyages, de ces périples de jeunesse ; où il a su ce que c’est de n’être personne, subsistant à ses moyens seuls, dans des pays où le Canada est un vague et lointain pays, et où personne ne le connaissait. Auprès des Indiens natifs, il s’excusera au nom du gouvernement canadien. Devenant le premier homme politique à faire cette démarche à l’endroit des « premières nations » qui, un peu comme aux US, sont stigmatisées et marginalisées par le reste de la population.

Il ne le fait pas parce que c’est politiquement correct ni parce qu’il l’a lu quelque part: son père Pierre Elliott Trudeau avait été déclaré membre honorable de la tribu Haïda en 1976. La grand-mère de l’artiste Robert Davidson avait alors “adopté” Pierre au sein de sa famille. À l’époque, Justin Trudeau n’avait que quatre ans. « Mon tatouage est la planète Terre, à l’intérieur d’un corbeau Haïda*. Je me suis fait tatouer le globe à 23 ans quand j’étais parti découvrir la planète, la vraie. Et le corbeau de Robert Davidson, c’était pour mon 40e anniversaire.” Il n’est jamais trop tard pour apprendre. Ni trop tôt !

La légalisation, naturellement.
Justin qui avoue avoir peu tâté du pétard« cinq ou six fois » (dont une fois où il était parlementaire) n’est pas un cynique qui a voulu faire plaisir à une partie de sa base électorale. La légalisation, c’est pour lui dans l’ordre naturel des choses.

Pour un homme encore jeune, qui a tant baroudé, vécu plus d’existences que tous les sénateurs canadiens réunis, il ne pouvait en être autrement. Une question de liberté individuelle à laquelle il est profondément attaché et qu’il verrait d’ailleurs bien s’exporter « la légalisation du cannabis au Canada.. mon plus grand souhait serait que cette disposition de notre beau pays fasse boule de neige à l’étranger », rapportait-il lors d’une interview accordée à l’AFP en avril 2018.

Et c’est tout le bien que l’on souhaite à votre belle et verte initiative !

Alexis

* Le peuple Haïda est l’un des peuples autochtones qui se trouvent principalement sur la côte ouest au large de la Colombie-Britannique et dans une partie de l’Alaska. Robert Davidson, à qui il fait référence dans le tweet, est un artiste Haïda bien connu.

Canada: cultivateurs et producteurs peinent à écouler leurs stocks.

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Le 17 octobre 2018, le Canada légalisait l’achat et la consommation de weed. Une formidable initiative rapidement victime de son succès. Dans les semaines qui suivirent la fin de la prohibition, les détaillants se retrouvaient en pénurie. Un an plus tard, c’est un excédent de stock qui plombe l’industrie du cannabis.

Après des difficultés d’approvisionnement, les professionnelles de la ganja canadienne font désormais face à des problèmes de demande et de distribution. Depuis le début de l’année, les stocks de weed prêts à la vente (et donc avec une date limite de consommation) ont plus que triplé, atteignant les 60 tonnes en septembre contre 17 y a neuf mois. Santé Canada, qui a fourni ces chiffres, précise qu’en août, les ventes de fleurs séchées atteignant à peine 13 000 kilos.
En bref, le total des stocks recensés représente est 30 fois supérieure au montant des ventes mensuel, toutes régions et secteurs confondus. Un très mauvais ratio pour les cultivateurs, producteurs et investisseurs de la filière cannabis.

Une situation d’autant plus paradoxale que dès novembre 2018, l’offre se raréfiait au point que médias et observateurs anticipaient une carence en la matière… jusqu’en 2022 ! (voir l’article de Radio-Canada ici ou encore le reportage fait par Le Monde.) Une conjoncture qui a précipité nombre d’entrepreneurs , qu’ils soient nord-américains ou européens à l’instar Green House (voir notre article sur  Arjan Roskam ) a investir massivement. 

Las ! Douze mois et six récoltes plus tard, le Canada se retrouve avec un excédent de production d’une denrée qui, contrairement au pétrole, est rapidement périssable. C’est dans ce contexte qu’ Hexo Corps, un géant du détail cannabique a annoncé une perte (sèche) de 56 millions de dollars due à la liquidation de 17 millions de dollars de weed stockée. Aussi sacrée soit la plante, elle n’en demeure pas moins assujettie aux exigences et précautions sanitaires d’un marché légal.

Repositionner l’offre.
Une conjoncture qui a déjà poussé les fournisseurs à baisser leurs prix et se lancer dans de nouveaux segments. Depuis peu, Hexo Corp propose une nouvelle gamme de produits appelée Original Stash,. Une weed vendue au prix de 5$ canadien (3,44€), soit moins de la moitié du prix moyen relevé il y a six mois. Matt Bottomley, cadre dirigeant chez Canaccord Genuity Corp, livre dans une interview au Financial Post son analyse :“Je pense que ce sera une course vers le prix le plus bas. Mais pas seulement. Il faudra repositionner le marché. Le problème est que nous n’avons pas assez d’infrastructures de vente au détail et de formulaires de produits en ligne susceptibles d’attirer les personnes qui se fournissent auprès de canaux illégaux.” précise l’expert.

Un réseau de distribution trop limité ?
Plus de points de vente distribuant une ganja moins forte, moins nocive et surtout moins cher, telle est la proposition des acteurs du secteur vert pour sortir de l’ornière. Une proposition idéale qui ne demande qu’un feu vert : celui des provinces. Si le gouvernement Trudeau a légalisé l’herbe, il appartient à chaque région (Ontario, Québec, Terre-Neuve, etc. ) d’encadrer la distribution de ganja.  Et donc de décider du nombre de points de vente comme de l’accessibilité à la marie-jeanne, que l’on parle d’âge ou de quantité.
Des restrictions souvent trop lourdes qui, au-delà de réduire les possibilités de développement d’une activité en pleine croissance, pousse encore de trop nombreux consommateurs vers le marché noir.

Alexis

Le Québec encadre plus sévèrement la vente de cannabis.

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Alors que l’âge minimum pour acheter et consommer du cannabis est désormais de 19 ans dans la majorité des provinces canadiennes ,  le gouvernement Legault vient de faire voter une loi à contre-courant de la politique fédérale. Au  1er  janvier  2020, il faudra désormais être âgé de 21 ans pour fumer de l’herbe à Montréal.

Un an après son arrivée au pouvoir, le gouvernement de François Legault souffle la bougie de son gâteau d’anniversaire en sucrant aux 18-21 ans la possibilité d’acheter ou consommer du cannabis. Mardi, le Parti Avenir Québec a profité sa majorité absolue au parlement  pour faire adopter à 64 voix contre 43 le projet de loi 2,   loi resserrant l’encadrement de la vente et consommation de cannabis, portant l’âge légal de 18 à 21 ans. Sans surprises le vote en faveur de la nouvelle législation n’a pas obtenu l’appui de l’opposition.

Concrètement, dès le 2 novembre, il sera interdit de consommer de la marijuana sur la voie publique.
La culture du  cannabis  à domicile restera interdite au Québec, malgré une loi fédérale qui autorise, sa culture à la maison dans la limite de quatre plans par foyer. Quelques miettes du gâteau pour se consoler  : le gouvernement Legault donnera aux municipalités le pouvoir d’autoriser ou non la consommation de  cannabis  dans les parcs municipaux. Toutefois, lorsque se déroule un événement public de nature culturelle, sportive ou commerciale, il sera interdit de fumer du  cannabis dans le périmètre où se déroule l’événement. En ce qui concerne l’interdiction aux moins de 21 ans, elle n’entrera en vigueur qu’au 1er janvier, une période tampon de 60 jours étant  prévue pour donner le temps aux clients de la Société québécoise Du Cannabis  (SQDC, voir notre article) de s’ajuster.

Pas de période tampon en revanche pour les réactions, qui ont fusé dès la loi votée.

Hier, l’Association québécoise de l’Industrie du  Cannabis  (AQIC) a déploré que le gouvernement Legault ait choisi de «pousser les consommateurs les plus vulnérables vers le marché noir».
«Nous comprenons mal la volonté du gouvernement  »
,  a déclaré le président du conseil d’administration de l’AQIC, Michel Timperio. «  Les experts en santé et sécurité publiques […] ont préconisé une approche de réduction des méfaits en recommandant d’établir à 18 ans l’âge minimal de consommation.»

Un âge légal qui avait été  fixé à 18 ans par le gouvernement fédéral lors de la légalisation des produits du  cannabis  au pays. Cette limite d’âge a pourtant été revue à 19 ans dans la plupart des provinces canadiennes. Selon l’AQIC, la loi va à l’encontre de l’idée-force de la légalisation portée par Justin Trudeau,  qui est avant tout faite pour encadrer la distribution et protéger les plus vulnérables, c’est-à-dire les jeunes.

Au sein de l’opposition,  le porte-parole libéral en santé André Fortin (PdQ) a remercié dans une grinçante déclaration le gouvernement actuel   «d’assurer l’avenir financier du crime organisé».
«Le ministre Carmant (ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux au Québec, NDLR) agit de façon irresponsable  » a déclaré Fortin dans un communiqué. «  Alors qu’il affirme vouloir protéger les jeunes, il en laisse tomber plus de 110  000 avec son projet de loi.»

Gabriel Nadeau-Dubois, de Québec solidaire, a pour sa part accusé le gouvernement de créer deux catégories d’adultes  :   les adultes de plus de 21 ans, et ceux d’entre 18 et 21 ans, qui deviennent à partir d’aujourd’hui «des demi-adultes» flottant dans une zone floue, entre lois fédérales libérales et coups bas politiques en la Belle Province.

Des “demi-adultes ” qui feront en 2020  les frais des velléités répressives et passéistes du Parti Avenir Québec.

Alexis

L’expérimentation du cannabis thérapeutique avalisée par l’Assemblée nationale française

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Voilà une bonne surprise qui va égayer la fin de semaine de beaucoup de nos amis français. L’Assemblée nationale vient de voter en faveur d’un test pour l’usage thérapeutique du cannabis !

Deux ans d’expérimentation à partir de 2020 …
Décidément, les autorités ne souhaitent pas perdre de temps. Dès l’an prochain, certaines personnes pourront se voir prescrire de la weed afin de calmer leurs maux.
Actuellement on parle de personnes souffrant de maladies graves comme l’épilepsie, la sclérose en plaques ou encore des effets secondaires de chimiothérapies.
Pour Olivier Véran, député LREM qui a proposé l’amendement, cela concernerait environ 3000 personnes.

… dans un cadre très strict
Pour le moment, il semble que ce test sera très sérieusement encadré. Afin de se procurer de la weed médicale, il faudra avoir une prescription hospitalière délivrée par un médecin spécialiste.
Ce dernier sera chargé de veiller aux effets positifs et négatifs du traitement.
Dans un premier temps, les patients iront se fournir à l’hôpital puis en pharmacie classique.

On précise que plusieurs moyens de consommation seront autorisés, de la fumette à la tisane.

Il faut également rappeler que l’usage médical de médicaments à base de cannabis est toléré depuis 2013.
Cependant, le sativex n’est toujours pas commercialisé tandis qu’un second médicament dédié aux épileptiques attend encore une autorisation depuis décembre 2018.

Un scandale alors que ces médicaments auraient pu soulager de nombreux malades qui sont de fait, obligés de se débrouiller avec les dealers du coin.

Un feu vert de l’ANSM depuis plusieurs mois
Avec cet amendement, les députés suivent l’avis de l’ANSM (agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) qui avait donné son accord l’été dernier.

Un comité d’experts s’était réuni afin de jauger l’intérêt thérapeutique du cannabis et étudier les modalités d’une expérimentation.

Pour l’Agence, « objectif principal de cette phase expérimentale est d’évaluer, en situation réelle, le circuit de prescription et délivrance ainsi que l’adhésion des professionnels de santé et des patients à ces conditions. Son objectif secondaire est de recueillir des premières données françaises d’efficacité et de sécurité. »

Enfin, Bertrand Rambaud, membre du comité de l’ANSM, a déclaré sur France Bleu « il était temps ». Nous n’aurions pas mieux dit !

Vincent

Weedmaps s’est-elle perdue ?

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L’application phare pour trouver un point de vente près de chez vous au Canada et aux US a annoncé il y a une semaine avoir dû supprimer  100 postes. Si Weedmaps plaide la restructuration, beaucoup y voient l’amorce du déclin de l’entreprise de géolocalisation de la ganja.

Weedmaps, c’est l’application la plus utilisée au Canada et aux États-Unis pour trouver un dispensaire ou dealer de weed. En trois cliques ou effleurement d’écrans de  smartphone, l’entreprise californienne vous propose une liste de distributeurs de weed, par qualité, variétés, prix, etc.

Pour résumer, et pour ceux qui étaient endormis, il y a dix ans, Weedmaps est à la ganja ce que Kijiji est aux ventes de voitures au Canada  : un incontournable.  Pourtant, le 14 octobre, l’entreprise américaine a annoncé avoir dû licencier près de 100 employés travaillant à leur siège situé Irwin, à 200 km de San Francisco.

Une décision de supprimer un quart de ses salariés que les observateurs imputent entre autres à une erreur d’appréciation des dirigeants, qui auraient très largement surestimé la rapidité avec laquelle l’ensemble des États US légaliseraient la consommation de cannabis. En cause aussi, des choix discutables en matière de transparence et respect de la législation américaine  : – en 2008, lorsque Weedmap  a été lancé,  la start-up proposait  aux utilisateurs de l’application des adresses de dispensaires ou points de vente de cannabis thérapeutique uniquement.

Un service proposé avant l’adoption de la Proposition 64 de la Californie (qui légalisa la consommation de cannabis le 1er janvier 2016) . Une grande partie des ventes de weed via Weedmaps étaient alors  réalisées en dehors du cadre médical, et donc du cadre légal. Législation répressive oblige, l’herbe thérapeutique venait souvent d’exploitations de producteurs qui étaient dans l’illégalité. Un paradoxe structurel que l’on retrouvera en Hollande jusqu’en 2018.

Une fois la proposition 64 adoptée, et alors qu’au Canada comme en Californie ou au Colorado l’offre de producteurs ayant pignon sur rue explose, Weedmaps continue à autoriser des vendeurs sans licence à fournir la plateforme en ganja. Pas une bonne idée alors que le marché est de plus en plus régulé et de plus en plus surveillé.

Sans surprises, début de 2018, le California Bureau of Cannabis Control envoie une lettre de cessation et de désistement à Weedmaps, déclarant que l’entreprise viole la loi en vigueur en faisant de la publicité (payante) pour des cultivateurs sans licence.. En juillet 2019, une nouvelle loi prévoyant des amendes pouvant aller jusqu’à 30 000 dollars par jour pour chaque infraction à la vente d’une weed cultivée par un producteur non autorisé est votée. Et rend du coup très concrets les risques encourus.

Sans surprises non plus,  Weedmaps a annoncé son intention de supprimer la publicité payée par et faite pour les fournisseurs du marché noir.

L’attraction fatale ?
Un  sévère revers auquel il faut ajouter les extravagances de  Weedmaps avec son «  Museum of Weed  », une attraction-musée de la ganja, une immense installation immersive et flashy pour les babas de la beuh, plantée  au milieu du  célèbre Hollywood boulevard.. Musique gros volume, lumières d’ambiance étudiée, mise en scène spectaculaire, on est loin du Musée des beaux arts de Montréal ou du Louvre.
Un investissement qui, contrairement à  l’attraction,  est des plus sérieux : sur Hollywood boulevard, quel que soit le créneau du produit, la place se paie toujours au même prix  exorbitant.

Un bon attrape stoner,oui, mais qui pèse pour l’instant lourdement sur les finances de Weedmaps. Un aperçu de la chose ici  : https://themuseumofweed.com/

Des licenciements qui tombent aussi assez mal en termes d’image, alors que certains  investisseurs qui étaient tentés de se lancer dans des startups liées au cannabis commencent à se faire plus frileux. Les chiffres américains concernant la distribution et la vente de cannabis n’étant pas à la hauteur de certaines espérances. Si ces chiffres ** ne  signifient pas pour autant que la filière soit en difficulté, ils auront freiné quelques élans.

Pour Weedmaps, cela signifie que le bassin de capital extérieur sur lequel ils comptaient depuis 2008 commence à s’épuiser, ce qui oblige l’entreprise à se concentrer davantage sur la rentabilité.

La fin des  années folles ?
Chris Beals, PDG de Weedmaps, a publié un communiqué dans lequel il tente de brosser un tableau optimiste des perspectives financières de la société et s’efforce de positionner Weedmaps en tant que «  société technologique qui exploite le cannabis  » plutôt qu’une «société productrice de cannabis».

Quel que soit son intitulé ou sa raison sociale, Weedmaps va devoir faire preuve  d’imagination et créativité dans les mois à venir.

Aussi bien pour combler le manque à gagner des recettes publicitaires perdues que pour  trouver d’autres sources d’approvisionnement que les dispensaires attitrés.

Avec la disparition de l’offre des producteurs indépendants sans licence, c’est une grande partie du choix qui était proposé par Weedmaps  qui part en fumée.

Et quoi qu’on dise sur les effets du THC sur la mémoire ou  la motivation, ce n’est pas le genre de détails que le commun des fumeurs négligeront.

Alexis

* https://www.lamag.com/citythinkblog/weedmaps-layoffs/

** https://www.lesechos.fr/industrie-services/conso-distribution/en-californie-la-legalisation-du-cannabis-est-un-echec-994342

Ou acheter du CBD en Province Française : L’enseigne Street Shop.

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Avec 11 adresses en France (Lyon, Bordeaux, Montpellier, Nice, Lyon, Toulouse, Nantes…)  la chaîne se positionne nettement sur le jeune marché.

Le catalogue des ventes en ligne tout comme le choix en magasin ressemble à celui d’un smartshop d’Amsterdam, sans les champignons. En vitrine, des bongs en verre, silicone, acrylique, une sélection de pipes à défroquer un moine.

Derrière la caisse, une banque de graines de weed digne de Noë (nous parlons ici de graines qui produiront des plants de weed tout ce qu’il y a de plus illégal dans l’hexagone. Si vous êtes français, même si vous n’êtes pas un enfant, il n’est franchement pas recommandé d’essayer à la maison). Une vente de graine qui n’a pourtant n’a rien d’illégale : une graine de ganja ne contient pas de THC. Nous trouverons bien entendu des extraits de CBD sous toutes leurs formes, savons, crèmes ou lubrifiants intimes (pourquoi pas). Question fleurs, dans ce Décathlon du bien être, on croise sans surprises des produits plus industriels, proposés par des marques que l’on retrouvera aussi bien à  Genève qu’à Athènes ou Bruxelles.

Des marques qui produisent pas cher et font les jours heureux de distributeurs profitant du peu d’offre en France pour pratiquer des tarifs prohibitifs.

La recommandation : bien choisir au préalable sa variété et quantité, pour ne pas repartir avec la promo de la semaine que Kevin, vendeur du mois, aura réussi à vous refourguer.

Verdict : dans le quasi-désert des boutiques proposant du CBD sous forme de fleur de chanvre en province, Street Shop a au moins le mérite d’exister.

8 adresses : https://streetshop-france.fr/91-le-dispensaire

Ou acheter du CBD à Paris : Roots Seeds.

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En juin 2018, une cinquantaine de boutiques vendant du CBD sous forme de fleur naturelle ont été fermées pour non-respect du droit français. Depuis quelques semaines, certains magasins proposent à nouveau de la fleur de chanvre « bien être »*, partant du principe que le droit européen, qui les y autorise, prévaut sur droit français.

La vitrine pourrait être celle d’une agence de voyages. Aucun bong démesuré, aucun troupeau de grinders, aucun sticker racoleur, juste quelques brochures perdues dans quelques branches de bois flotté. À côté, sur deux caisses en bois fatiguées, cinq tisanes, deux t-shirts et une casquette.  À l’intérieur le magasin fait toujours agence de voyage vintage, mais avec un petit comptoir et des étagères. Le vendeur nous apprendra plus tard qu’il s’agissait en fait d’un salon de coiffure, ouvert en 1975. La déco n’a pas été revue depuis, seuls les fauteuils et le coin shampoing ont été retirés.

C’est pourtant dans cette boutique au look Derrick et aux  étagères Kim Jong-un que se vendent les meilleures fleurs de Paris. L’officine propose une sélection d’une petite dizaine de variétés les grands jours, mais les fleures sont fraîches, les terpènes savoureux, et le tout pour des prix très attractifs au regard de ceux pratiqués par  la concurrence parisienne.

Le Roots Seed Paris, c’est un peu le magasin des  petits producteurs, avec des articles garantis Bio ainsi que d’autres spécialités que vous ne trouverez peut-être pas dans des échoppes plus grandes et plus connues.

Verdict : L’herboristerie confidentielle et pas chère de la capitale aux bons (mais peu nombreux) produits.

43 rue Popincourt
75011 Paris
Du lundi au samedi, 11h00-20h00
Fermé le dimanche.
https://roots-seeds-paris-cbdseedshop.business.site/?utm_source=gmb&utm_medium=referral

 

Ou Acheter du CBD à Paris : Le Lab.

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Le Lab est une petite boutique d’une vingtaine de m2 à la décoration New-Age Zen ; bambous, murs blancs, meubles épurés. Ne vous y laisser pas tromper.

Si l’intérieur fait dans le minimalisme en taille comme en matière de déco’, le menu des festivités est des plus conséquent. Sans doute la boutique offrant le plus grand choix en termes de variétés de fleurs de chanvre/CBD, mais aussi celle qui propose des articles assez funky comme le champagne à l’Amnésia ou la bière à la weed (légale). Gros bonus : à l’instar des pizzas ou d’autres denrées très attendues, Le Lab livre partout à Paris, et en 1h15 chrono ! Les tarifs sont en revanche très parisiens.

Verdict : Le CBD shop haut de gamme pour Parisiens super pressés de se relaxer.

Le Lab
11, rue d’Ormesson,
75004 Paris
Du lundi au samedi de 10h00 à 21h30
Le dimanche 12h00 à 19h30
https://lelabshop.fr/

Ou acheter du CBD à Marseille : 1001 Herbes.

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Inaugurée en 2018 par trois mordus de molécules cannabiques en trois lettres, 1001 Herbes est LA boutique de référence de la cité phocéenne.

Un succès qui semble faire écho dans le reste des Bouches du Rhône ; après l’ouverture de leur première échoppe rue Montebello, récemment déménagée rue de Paradis (Marseille 6è), la marque a crée un   second point de vente boulevard Chave (Marseille 5è) et ambitionne d’en ouvrir une troisième en 2020.

1001 Herbes propose des produits au CBD de marques tout comme des produits exclusifs  « 100% 1001Herbes » .

Toutes les fleurs proposées sont produites en  Suisse, et toutes vendues dans le  respect de droit européen, dans le cadre légal d’une directive qui autorise la vente de ces fleurs du moment que le produit n’affiche pas un taux de THC supérieur à 0.2%s Côté alimentaire, du miel au CBD ou  des chocolats de chez Kuza, une marque britannique de friandises au cacao et CBD.

Verdict : Deux boutiques et trois associées en plein devenir : nous attendons impatiemment les fleurs 100% françaises faites maison !

1001 Herbes
195 rue paradis – 13006
81 Boulevard Chave – 13005
MARSEILLE
https://www.1001herbes.com/

L.O.