Canada: cultivateurs et producteurs peinent à écouler leurs stocks.

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Le 17 octobre 2018, le Canada légalisait l’achat et la consommation de weed. Une formidable initiative rapidement victime de son succès. Dans les semaines qui suivirent la fin de la prohibition, les détaillants se retrouvaient en pénurie. Un an plus tard, c’est un excédent de stock qui plombe l’industrie du cannabis.

Après des difficultés d’approvisionnement, les professionnelles de la ganja canadienne font désormais face à des problèmes de demande et de distribution. Depuis le début de l’année, les stocks de weed prêts à la vente (et donc avec une date limite de consommation) ont plus que triplé, atteignant les 60 tonnes en septembre contre 17 y a neuf mois. Santé Canada, qui a fourni ces chiffres, précise qu’en août, les ventes de fleurs séchées atteignant à peine 13 000 kilos.
En bref, le total des stocks recensés représente est 30 fois supérieure au montant des ventes mensuel, toutes régions et secteurs confondus. Un très mauvais ratio pour les cultivateurs, producteurs et investisseurs de la filière cannabis.

Une situation d’autant plus paradoxale que dès novembre 2018, l’offre se raréfiait au point que médias et observateurs anticipaient une carence en la matière… jusqu’en 2022 ! (voir l’article de Radio-Canada ici ou encore le reportage fait par Le Monde.) Une conjoncture qui a précipité nombre d’entrepreneurs , qu’ils soient nord-américains ou européens à l’instar Green House (voir notre article sur  Arjan Roskam ) a investir massivement. 

Las ! Douze mois et six récoltes plus tard, le Canada se retrouve avec un excédent de production d’une denrée qui, contrairement au pétrole, est rapidement périssable. C’est dans ce contexte qu’ Hexo Corps, un géant du détail cannabique a annoncé une perte (sèche) de 56 millions de dollars due à la liquidation de 17 millions de dollars de weed stockée. Aussi sacrée soit la plante, elle n’en demeure pas moins assujettie aux exigences et précautions sanitaires d’un marché légal.

Repositionner l’offre.
Une conjoncture qui a déjà poussé les fournisseurs à baisser leurs prix et se lancer dans de nouveaux segments. Depuis peu, Hexo Corp propose une nouvelle gamme de produits appelée Original Stash,. Une weed vendue au prix de 5$ canadien (3,44€), soit moins de la moitié du prix moyen relevé il y a six mois. Matt Bottomley, cadre dirigeant chez Canaccord Genuity Corp, livre dans une interview au Financial Post son analyse :“Je pense que ce sera une course vers le prix le plus bas. Mais pas seulement. Il faudra repositionner le marché. Le problème est que nous n’avons pas assez d’infrastructures de vente au détail et de formulaires de produits en ligne susceptibles d’attirer les personnes qui se fournissent auprès de canaux illégaux.” précise l’expert.

Un réseau de distribution trop limité ?
Plus de points de vente distribuant une ganja moins forte, moins nocive et surtout moins cher, telle est la proposition des acteurs du secteur vert pour sortir de l’ornière. Une proposition idéale qui ne demande qu’un feu vert : celui des provinces. Si le gouvernement Trudeau a légalisé l’herbe, il appartient à chaque région (Ontario, Québec, Terre-Neuve, etc. ) d’encadrer la distribution de ganja.  Et donc de décider du nombre de points de vente comme de l’accessibilité à la marie-jeanne, que l’on parle d’âge ou de quantité.
Des restrictions souvent trop lourdes qui, au-delà de réduire les possibilités de développement d’une activité en pleine croissance, pousse encore de trop nombreux consommateurs vers le marché noir.

Alexis

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Journaliste, peintre et musicien, Kira Moon est un homme curieux de toutes choses. Un penchant pour la découverte qui l'a emmené à travailler à Los Angeles et Londres. Revenu en France, l'oiseau à plumes bien trempées s'est posé sur la branche Zeweed en 2018. Il en est aujourd'hui le rédacteur en chef.

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