Alexis Lemoine

Journaliste, peintre et musicien, Kira Moon est un homme curieux de toutes choses. Un penchant pour la découverte qui l'a emmené à travailler à Los Angeles et Londres. Revenu en France, l'oiseau à plumes bien trempées s'est posé sur la branche Zeweed en 2018. Il en est aujourd'hui le rédacteur en chef.

Alex Rogers : interview d’un business-activist

Militant dans l’âme depuis plus de 3 décennies, Alex Rogers est l’homme derrière l’International Cannabis Business Conference (ICBC), le plus influent évènement B2B du secteur. Alors que l’Allemagne légalise le cannabis, l’ICBC s’apprête à fêter les 16 et 17 avril prochain son 10ème anniversaire à Berlin, dans une édition qui s’annonce grandiose.

ZEWEED : Comment vous est venu l’idée de fonder l’ICBC ? 

Alex Rogers : Je dirigeais une grande clinique de cannabis médicale dans l’Oregon et me suis rendu compte que cette filière était en plein essor, mais sans réel point de convergence entre les acteurs. Fort de ce constat, j’ai montée en 2014 un colloque professionnel sur le cannabis thérapeutique : l’Oregon Marijuana Business Conference (OMBC). En septembre de la même année, nous avons lancée à Portland la toute première ICBC. A l’époque, tout le monde m’a pris pour un fou : s’il n’existait aucune conférence internationale sur le cannabis, il n’y avait pas non plus de commerce international de cannabis! Mais j’étais convaincu, comme poussé par un esprit supérieur.
L’ICBC de Portland a été un bel événement mais n’a pas été rentable. Ensuite, nous avons organisé l’ICBC de San Francisco et là, ce fut un vrai succès. Pendant longtemps, nous avons été le seul évènement B2B Californien ainsi que le plus important de l’ouest Canadien (à Vancouver NDLR).
Puis je suis parti à la conquête de l’Europe, tout simplement parce que c’est ce que j’ai toujours voulu faire : être la première conférence B2B du cannabis sur le vieux continent et y planter le drapeau ICBC.

ZW : Pensez-vous qu’en organisant ces conférences, vous faites bouger les lignes politiques ? 

AR : C’est une excellente question. En 1993, j’ai rencontré Jack Herer qui a été mon mentor. Jack m’avait embauché, entre autres choses, pour diriger sa campagne Signature en Californie du Nord. A l’époque, j’étais un activiste hardcore. Il y a environ 17 ans, j’ai été incarcéré en Allemagne pour du cannabis. En sortant de prison, je suis revenu en Oregon où j’ai été repris ma casquette de militant pendant quelques années. Ensuite, j’ai lancé ma clinique de cannabis médicale, qui a rencontré un certain succès.

“Tout ce que je fais avec l’ICBC vise à faire évoluer les politiques”

J’ai alors compris que c’est à la tête d’une entreprise dégageant de beaux profits que mon activisme aurait le plus de portée. Et c’est ainsi, en actionnant le levier commercial et financier, que j’ai commencé à faire avancer les politiques sur le cannabis.
Tout ce que je fais avec l’ICBC vise à faire évoluer les politiques. Et je le fais très simplement ; en rassemblant des professionnels. Parce que c’est comme l’œuf et la poule : l’industrie mène la politique et la politique conduit l’industrie. L’ICBC a été un moteur majeur du marché Européen et continu de l’être, en Allemagne particulièrement. Il ne fait aucun doute que nous avons contribué à faire avancer les choses en portant l’industrie du cannabis pour les raisons susmentionnées.

 ZW : Certains estiment que la légalisation en Allemagne est une légalisation en demi-teinte dans la mesure où les consommateurs ne pourront pas acheter de cannabis comme au Canada ou certains Etats américains… 

 AR : Pour moi qui a pu observer la légalisation et ses effets dans les Etats américains dans lesquels j’ai vécu, que ce soit la Californie et l’Oregon ou encore avec le modèle canadien, les dispositions prises en Allemagne en font à mon sens une légalisation idéale. Comme je le dis toujours, le plus important est de décriminaliser le cannabis. C’est ce que fait l’Allemagne, et c’est crucial. Il y a de nombreux exemples de légalisation basés sur un modèle où tout est très contrôlé, industrialisé. Or, on voit que cela ne fonctionne pas. Ce qui fonctionne, c’est lorsque le cannabis est véritablement libéré, sans laisser la possibilité aux grands groupes d’absorber le marché. Les idées forces à mon sens sont de laisser tout un chacun libre de faire pousser son cannabis à domicile, de réduire systématiquement les sanctions pénales et de retirer le cannabis de la liste des stupéfiants. Et là, nous avons un système de légalisation vertueux.

“Ce qui fonctionne, c’est lorsque le cannabis est véritablement libéré, sans laisser la possibilité aux grands groupes d’absorber le marché”

Quand on voit la facilitée avec laquelle on pouvait obtenir une ordonnance pour du cannabis médical en Californie, je me demande encore s’il était nécessaire de légaliser le récréatif en Californie, alors que le système entourant la délivrance de marijuana médicale était déjà très «  laisser faire  » (prononcée en français durant l’interview, NDLR).
D’ailleurs, je suis presque sûr que le cannabis n’a jamais été rayé de la liste des stupéfiants en Californie, et cela mérite réflexion.

ZW : C’est à dire?

AR : Si l’Allemagne avait suivi le modèle Californien, elle aurait maintenu les sanctions pénales appliquées, aurait laissé le cannabis inscrit sur la liste des stupéfiants et imposé une réglementation sur les licences de distribution. Si cela avait été le cas, la production et la distribution auraient rapidement été monopolisées par les grands groupes, parce que c’est ce que la grosse industrie fait, et c’est ce qu’elle fera un jour en Europe.
Le cadre juridique de la légalisation en Allemagne laisse à ce jour aux petits producteurs une chance d’exister et croître. J’entend souvent les gens dire : « c’est une mauvaise légalisation parce qu’il n’y a pas vraiment d’argent à se faire, parce que seuls sont autorisés les social clubs à but non lucratif et les associations de cultivation… ». Or, il existe toutes sortes de façons de gagner de l’argent différemment dans ce secteur. Dans le cas du modèle Allemand, c’est le petit gars du coin, le petit producteur qui prospérera, et c’est une très bonne nouvelle.
Grâce à cette loi et ses dispositions, en Europe, le marché du cannabis restera pendant de nombreuses années à l’abri d’une monopolisation par les géants de l’industrie.

“Dans le cas du modèle Allemand, c’est le petit gars du coin, le petit producteur qui prospérera, et c’est une très bonne nouvelle”

Pour illustrer mon propos, il y a une bonne comparaison à faire avec la bière artisanale:
Depuis quelques années, tout le monde peut acheter sa bière locale issue d’une petite production. J’habite en Slovénie et il y a plus de microbrasseries qu’il n’y en avait il y a un an et  cela doit représenter 20 % du marché Slovène. Mon point : il y aura toujours de la place pour le cannabis artisanal des petits producteurs. Et les grandes entreprises ne pourront jamais produire une excellente weed. C’est comme ça que ça marche. Le connaisseur, le consommateur, le client, le patient… c’est nous qui dirigeons le marché! Aux Etats-Unis, le marché du cannabis s’est consolidé autour de l’industrie lourde parce que les consommateurs n’étaient pas préparés et instruits. Il est donc important que vous soyez intelligent, que vous trouviez une marque, que vous trouviez une niche, que vous trouviez une valeur ajoutée. Ce sont des paramètres cruciaux que les acteurs de la filière doivent intégrer pour réussir et s’assurer une longévité dans l’espace européen et international du cannabis.

ZW : Après le Luxembourg, Malte et l’Allemagne. Quelle est à votre avis le prochain pays à légaliser en Europe? 

AR : Je sais que la République tchèque s’en rapproche, ainsi que la Slovénie. Je ne sais pas si nous sommes sur le point de légaliser le cannabis, mais nous sommes sur le point de procéder à de grands changements dans ce domaine là où je vis, en Slovénie. Il y a aussi l’Espagne qui pourrait évoluer.

ZW : L’Espagne, c’est beaucoup de va-et-viens, une sorte de tango prohibition-légalisation… 

AR : On peut dire ça, oui (rires). La politique là-bas est certes compliquée. Fondamentalement, en Espagne, il est toléré dans une certaine mesure de ne pas appliquer la législation au sens strict , dans un pays où 90% des lois sont vraiment observées.
Je pense que la Croatie a beaucoup de potentiel. Il semble aussi qu’il se passe beaucoup de choses en Grèce. Mais à mon avis, c’est la République tchèque qui sera le premier pays à suivre l’Allemagne. 

ZW : Et la Suisse? 

AR : La Suisse est également intéressante. J’ai vécu en Suisse il y a 25 ans, où c’était de facto légal selon certains critères. Vous saviez qu’il y a 25 ans, on pouvait fumer dans le train en Suisse?

ZW : Vraiment?

AR :  Absolument, notamment en Suisse alémanique. Ce n’est pas une blague. Le contrôleur passait et s’en foutait. Tu avais ton joint, tu lui donnais ton ticket, et c’était cool… c’étais l’âge d’or!
La Suisse est un étrange animal en matière de politique relative au cannabis. Ils ont leurs projets pilotes, mais ils disent qu’ils vont attendre cinq ans pour voir ce que donnent les projets pilotes avant de légaliser. Il y a un coté « Je le fais et je ne le fais pas ». C’est une donne difficile à prévoir en Suisse. Ils ont fait des choses merveilleuses et progressistes tout en étant un pays relativement conservateur. D’ailleurs, en Europe, certains états conservateurs ont fait beaucoup de choses progressistes en matière de cannabis (à l’instar des Pays bas, NDLR) contrairement aux pays dits libéraux (à l’instar de la France et l’Italie NDLR).
J’ai ma théorie là-dessus, et c’est parce que nous revenons à une société agraire. Et donc ces pays conservateurs, à l’instar de la Suisse, voient le cannabis d’un bon oeil « le cannabis, ça pousse vite et simplement, ça sent bon, tu peux utiliser sa fibre, ses graines et t’amuser en fumant ces jolies fleurs”. Pour moi, ç’est déjà dépénalisé en Suisse. En fait, ça l’a toujours été dans une certaine mesure…ils n’en ont tout simplement rien à foutre (rires).

Le lien vers le site de l’ICBC en cliquant ici

 

L’ICBC de Berlin se tiendra les 16 et 17 avril prochains:  tickets disponibles ici

L’ICBC en Slovénie se tiendra le 13 septembre 2024 : tickets disponibles ici 

L’Allemagne légalisera le cannabis lundi 1er avril (et ce n’est pas une blague)

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Avec cette loi historique,  l’Allemagne emboîte le pas à Malte et au Luxembourg, qui ont légalisé le cannabis à usage récréatif respectivement en 2021 et en 2023. La possession et la consommation de weed restera formellement interdites aux moins de 18 ans.

A partir du 1er avril, soit le lundi de Pâques, nos voisins Allemands pourront tranquillement fumer un joint à la terrasse des cafés et faire pousser de la ganja dans leurs jardins ou sur leurs balcons sans inquiétude aucune . Le Bundestag avait adopté fin février le projet de loi sur la légalisation du cannabis. Ce matin, c’est le Bundesrat, la chambre représentant les Länder, qui a avalisé l’une des législations les plus progressives d’Europe. La version finale du texte de loi avait été soutenu avec vigueur par les Verts et les Libéraux au sein de la coalition tricolore menée par Olaf Scholz.

Plusieurs associations de médecins, policiers,  juristes ou encore d’enseignants avaient fait part de leurs réserves au cours des derniers mois. Parmi les doléances de ces corpus : Comment la police sera-t-elle en mesure d’assurer le respect de la réglementation, en l’occurence contrôler le nombre de grammes de cannabis détenu par chacun, s’assurer que les consommateurs sont en état de conduire sans mettre en danger la sécurité des autres ou mesurer précisément  le périmètre d’interdiction de consommer du cannabis à proximité des écoles, des jardins d’enfants et salles de sports. Ce périmètre est-il tenable quand on sait que les salles de jeu doivent quant à  elles faire respecter une distance de 1 000 mètres aux consommateurs.

Dans un second temps, la législation devrait progresser et autoriser des magasins dédiés à faire commerce d’herbe dans certaines régions, dont les noms ne sont pas encore connus.

Le détail des mesures de la légalisation du cannabis en Allemagne:

  • Chaque citoyen âgé de plus de 18 ans sera autorisé à acheter 25 grammes de cannabis par jour.
  • Chacun sera libre de cultiver trois plantes de cannabis et à en détenir jusqu’à 50 grammes .
  • Il sera en revanche interdit de fumer du cannabis dans un rayon de 100 mètres autour des écoles, des jardins d’enfants et des salles de sport.
  • Des cannabis clubs, aussi connus sous la dénomination social clubs, soit des associations à but non lucratif, proposeront à leurs membres la possibilité de se fournir en herbe, à raison de 50 grammes par mois ainsi qu’un petit coup de main lors de la récolte.
  • Dans 18 mois, un premier bilan fera état des répercutions de la loi progressive loi, en particulier en ce qui concerne la protection des enfants et des jeunes. La protection des mineurs et l’assèchement du marché noir étant les deux objectifs clés et raison d’être de cette fin de prohibition outre-Rhin.

 

Les bons plans ZEWEED #7

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Chaque jeudi, ZEWEED vous déniche trois bonnes adresses culture, food et fête, de quoi se nourrir l’esprit et le corps avant d’aller se déhancher sur le dance-floor.
Au menu cette semaine : des Drag-Clowns, un brunch au Cirque et de l’Afro-beat au 211

Le bon plan expo :

Qu’est-ce qu’un drag-clown?
Dans l’esprit des dadaïstes, les dragclowns bouleversaient les conventions les plus établies.
Dans l’esprit surréaliste, les dragclowns explorent plutôt leur inconscient, utilisant le masque pour révéler un monde de pulsions et de censure.
Dans l’esprit du Pop Art, les dragclowns se réapproprient et renouvellent les pratiques populaires, notamment les arts du cirque qui retrouvent leur sens originel et subversif.
Rémi Baert, commissaire de l’exposition, suit les artistes dragclowns depuis leurs débuts. Avec son aide, la galerie retrace l’émergence de ces jeunes artistes émergents et avant-gardistes du XXe siècle.

Dragclown Affairs

Quand?
Du  21 mars au 5 juil. 2024

Où?
Galerie Natalie Seroussi
34, rue de Seine
75006 Paris

 

Le bon plan food :

Face à l’imposant Centre Georges Pompidou, venez découvrir ce spacieux et sublime restaurant : Le Cirque.
Réparti sur deux étages, la déco est stylée, travaillée et nous plonge dans une ambiance à la fois cosy et trendy.
Vous fondrez à coup sur pour leur tout nouveau brunch ! Servi chaque samedi et dimanche, il s’organise autour d’un buffet complet et savoureux, composé de produits frais et de saison.
Installez vous sur l’agréable terrasse, ou sous la splendide verrière et soyez prêt à vous régaler !

Le Cirque

Où?

Infos et réservations : 

www.restaurant-le-cirque.fr

Le bon plan fête :

 

 

Judah Roger & Ngembalkii

Venez jamer en compagnie de Judah Roger & Ngembalkii le vendredi 22 mars de 22h à 03h dans l’iconique salle de la Villette, au 211. Ambiance Dancehall-Afrohouse-Hip Hop-Reggae garantie ! De plus l’entrée est gratuite mais à réserver sur Dice, si c’est pas un vrai bon plan !?

Où?
Le 211
211 Av. Jean Jaurès,
75019 Paris

Infos et réservations : 

Gratuit mais ticket à reserver sur Dice

Des rats dévorent plusieurs kilos de cannabis dans un commissariat de la Nouvelle Orléans

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Après les rats d’hotel, les rats de commissariat. Des rongeurs à queue rose se sont introduits dans la salle des pièces à conviction du QG de la Police de la Nouvelle Orléans pour y dévorer plusieurs kilos de cannabis saisis, faisant du même coup disparaître les preuves.

Lors d’une séance du conseil municipal consécutif au larcin,  la directrice du service de police de La Nouvelle-Orléans Anne Kirkpatrick a livrée une lunaire mais pourtant véridique explication justifiant de la disparition de plusieurs kilos de cannabis .«Des rats ont mangé tout le cannabis entreposé dans l’enceinte des pièces à conviction. Certains d’entre eux, totalement défoncées et dociles, ont pu être appréhendées sans difficulté par nos agents pour analyse”.
Le quartier général des forces de l’ordre serait  infesté par des rongeurs qui  pénètre par effraction dans la salle des pièce des saisies, attirés par l’odeur du cannabis qui s’y trouve.

Razzia sur la ganja

Si l’histoire fait sourire, elle n’est pas sans conséquences, souligne la cheffe de police. En avalant la weed saisie, les rats ont aussi fait disparaitre les preuves à charge accumulées par les enquêteurs.
Lors de son allocution devant le conseil municipal, Anne Kirkpatrick a plaidé la vétusté en excuse, expliquant tant bien que mal que le bâtiment décrépit du centre-ville dans lequel le service de police est logé n’est plus adapté aux assauts des nuisibles.
Outre les rats, qui laisseraient des excréments partout sur les bureaux, le bâtiment construit en 1968 serait également infesté par des cafards. L’histoire ne dit pas si les blattes s’en sont pris à d’autres stupéfiants saisis.

Les rats n’en sont pas à leur premier coup

En 2022, des rats auraient dévoré plus de 500 kilogrammes de weed saisies et entreposées dans un hangar de la police dans le nord de l’Inde, rapportait CNN .
En 2018, nos confrères du Guardian relayaient une autre rat-razzia sur la ganja perpétrée dans un commissariat de Buenos Aires : saisie, la police des police des police avait mis à pied huit policiers, après avoir mis en doute leur version d’un scénario de rongeurs-stoneurs dévoreurs d’herbe : plus d’une demi-tonne de cannabis confisqué, stocké dans un entrepôt près de la capitale argentine, avaient alors disparu.
Les autorités n’avaient pas cru leur version des faits. Un râteau.

La 20ème édition du Spannabis ouvre ses portes aujourd’hui!

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Pour sa vingtième édition,  le Spannabis, plus grand événement consacré au cannabis en Europe,  accueillera trois jours durant quelque 280 exposants internationaux. Des fabricants d’engrais aux banques de graines, des laboratoires d’analyse aux marques d’articles pour fumeurs, tous les domaines liés au cannabis y seront représentés.

Pas moins de 3 900 professionnels accrédités venus des quatre coins du globe se retrouveront ainsi sur les 17 000 m2 du salon, avec une particularité cette année, puisque se tiendra conjointement les 15 et 16 mars la Conférence Mondiale sur le Cannabis (WCC). Vous aurez une nouvelle fois l’occasion d’assister à des débats, forums et conférences sur les dernières avancées liées au monde du cannabis dans des domaines très divers, de la culture ou de la science à la médecine ou à la politique. L’entrée au WCC est gratuite pour les porteurs d’un billet d’admission ou d’une accréditation au Spannabis.

Une occasion unique de connaître en avant-première les récentes avancées  de la filière ainsi qu’une opportunité exceptionnelle de nouer des contacts et établir avec les principaux acteurs du marché.

Pour accéder au site Spannabis 2024, cliquez sur ce lien 

Les bons plans ZEWEED #6

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Chaque jeudi, ZEWEED vous déniche trois bonnes adresses culture, food et fête, de quoi se nourrir l’esprit et le corps avant d’aller se déhancher sur le dance-floor.
Au menu cette semaine, un festival 100% nature sur grand écran, une grande halle festive et gourmande et de grandioses concerts dans des endroits insolites.

Le bon plan festival :

Le festival Expérience Nature, c’est le nouveau rendez-vous pour les mordus d’expériences outdoor. Nichée au coeur du Salon Destinations Nature, la scène sera célébrera chaque jour  un thème spécifique, offrant ainsi une diversité d’expériences à découvrir au sein de l’ incontournable salon du tourisme de randonnée. Au programme : des dizaines de long métrages pour partir à la  découverte du trail, du trek, des grands espaces, des aventures à vélo ou en vanlife… de quoi faire le tour du monde sans bouger !
Et la bonne nouvelle, c’est que l’entrée est gratuite (il suffit de s’inscrire sur le site)

Expérience nature

Quand?
Du 15 mars 2024 au 17 mars 2024

Où?
Paris Expo – Porte de Versailles
1 Place de la Porte de Versailles
75015 Paris 15

Infos et réservations :
Via ce lien

Le bon plan food :

Située dans le quartier des Docks à coté de la Seine La Communale est le parfait rendez-vous pour venir se restaurer à n’importe quelle heure de la journée, que ce soit pour le petit-déjeuner, le déjeuner, un afterwork ou pour dîner, même tardivement. Consacrée à la gastronomie et à la culture dans une ancienne usine Alstom, construite en 1924, La Communale (le plus grand food court d’île de France) accompagne ses menus d’une programmation culturelle variée : expositions, concerts, cours de danse, ateliers, conférences, concoctée par La Lune Rousse, la société déjà en charge du Ground Control.

La Communale

Quand?
Fermé le lundi
Du mardi au samedi 9H – 00H
Le dimanche 9H – 22H30

Où?
La Communale
Cours des Lavandières
93400 Saint Ouen

Infos et réservations : 
communale.fr

 

 

Le bon plan fête :

Festival axé sur le happening et la performance, le Festival Paris Music est un événement qui, depuis sa création en 2016, se déroule à la fois dans des salles de concerts et des lieux atypiques. Abolir les frontières musicales et mettre en avant la richesse du patrimoine culturel parisien fait partie de l’ADN du festival. Pour mener à bien cette mission, des artistes en provenance de tous styles musicaux ont ainsi été invités à se produire dans des hauts-lieux du patrimoine, offrant une rencontre rare entre le public et les artistes dans un environnement singulier.

Au programme de cette 12ème édition : Mathias Malzieu de Dionysos, Aurélie Saada de Brigitte, mais aussi China Moses, Leo Sidran, Maë Defays ou encore Jacky Terrasson ont annoncé leur participation à cette nouvelle édition du Festival Paris Music.

Festival Paris Music.

Quand?
Du 14 mars 2024 au 17 mars 2024

Où?
Cité de l’architecture et du patrimoine
1 Place du Trocadéro et du 11 Novembre
75116 Paris 16

Infos et réservations : 
www.paris-music.com

 

 

Nancy Whiteman, reine du cannabis sucré

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Nancy Whiteman est la preuve que le cannabis-business est ouvert à tous et à tout âge. A 52 ans, l’américaine a quitté le confortable monde des assurances pour monter “Wana”, sa marque de gummies, bonbons et sucettes au cannabis.
Petit portrait de celle qui a été couronnée  “Reine du Cannabis légal” par Inc Magazine.

Nancy Whiteman n’a franchement pas la tête de l’emploi.
Toujours tirée à quatre épingles, la femme d’affaire ne se déplace qu’en tailleur et escarpins de marque.
Dans un ganja-business qui comporte moins de 25 % d’entreprises dirigées par des femmes, Nancy s’est imposée comme directrice générale d’une entreprise au chiffre d’affaire de 25 millions de dollars en 2019. Cerise sur le space-cake, sa marque est devenue celle qui vend le plus de produits comestibles au cannabis aux États-Unis, d’après le cabinet BDS analytics.

Un parcours qui force le respect pour celle qui a commencé par des expérimentations dans sa petite cuisine.
Quand elle fonde Wana avec son ex-mari John en 2010, Nancy n’en est pas à son coup d’essai.
Diplômée de Cornell (le Harvard du sud) et d’un MBA, elle aura eu une première vie des plus nourrie dans le très compétitif monde des entreprises US.

La Martha Stewart du THC

C’est cette faculté d’adaptation, grande force de Nancy Whiteman, qui la poussera avec son ex-mari  à abandonner son aventure dans les sodas au cannabis pour se consacrer à leur produit best seller : les bonbons acidulés.
“Je vise les parents amateurs de Chardonnay (…) qui cherchent simplement un peu de relaxation” explique-t-elle à Inc Magazine lorsqu’on lui demande l’origine de son succès fulgurant.
L’innovation n’est cependant pas sans travers et autres obstacles: la liste des produits qu’elle propose à la vente via son entreprise ayant énormément changée au fil des évolutions de la loi et des retours consommateurs.
Son produit préféré : des amandes recouvertes d’épices et de poudre de cannabis est indisponible depuis 2013 car il était impossible de garantir un taux uniforme de THC pour toute la gamme.

“Je vise les parents amateurs de Chardonnay (…) qui cherchent simplement un peu de relaxation”

Coup de chance (ou d’instinct) elle a retiré le produit un an avant la normalisation des consommables en 2014.
C’est aussi cette aptitude au rebond qui est la clef du succès de “Wana”, dans une économie national qui n’autorise pas le commerce de cannabis au niveau fédéral.
Nancy Whiteman a  ainsi dû jongler avec des réglementations variant de mois en mois et d’états en états pour changer composition, emballages et  taux de THC de ses produits,  sans pour sacrifier leur qualité.

Si ses produits se vendent si bien c’est parce qu’ils sont particulièrement gourmands et que leurs effets sont très facile à gérer… à condition d’y aller en douceur.
La “Martha Stewart du cannabis” selon le magazine Entrepreneur, n’a aucune honte à admettre son propre Bad Trip quand elle a malencontreusement ingérée une dose de cheval de Chocolat chaud au THC.
J’ai cru que ça durait depuis des heures, cela faisait 10 minutes” s’en amuse-t-elle dans une interview accordée au magazine Medium.
Une expérience qui l’a poussée à améliorer les indications sur les emballages de ses produits afin d’ éviter à ses consommateurs de vivre une expérience similaire: “il vaut mieux y aller en douceur” conclue-t-elle sagement.

Les produits de Nancy sont disponibles ici

 

Les bons plans ZEWEED #5

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Chaque jeudi, ZEWEED vous déniche trois bonnes adresses culture, food et fête. De quoi se nourrir l’esprit et le corps avant d’aller se déhancher sur le dance-floor.
Au menu cette semaine, un resto street art, une expo street art et un festival Jazz pas tarte en Seine Saint-Denis.

Le bon plan expo :

Loading

L’exposition se propose de retracer une histoire de l’art urbain en soulignant l’impact des technologies de production et de diffusion digitale sur le travail des street artistes. Loading se déploie et s’étale majestueusement dans les vastes espaces du Grand Palais Immersif, qui font écho et servent d’écran à ces créations artistiques urbaines, présentées à 360°. Du métro new-yorkais aux peintures réalisées ou filmées à l’aide de drones, en passant par les grandes fresques murales des années 2000, les visiteurs découvriront l’art urbain sous toutes ses facettes, à travers des expériences numériques inédites.

Jusqu’au 21 juillet 2024, Paris
Grand Palais immersif
110 rue de Lyon
75012 Paris

Infos et réservations:  grandpalais-immersif.fr

Le bon plan resto :

Le Street art

Avec ses sublimes fresques et graffitis, le bar-resto Street Art vous promet une expérience food & urban culture inoubliable. Venez y siroter un cocktail ou une pinte de bière avant de déguster une de leurs délicieuses pizzas faites maison. Après être passé à table, passez au manettes avec vos amis pour une partie de jeu vidéo sur une des consoles mise à disposition par la maison, au son de votre musique préférée puisque le Street art ouvre ses enceintes à vos portable et playlists, notamment durant une happy hour (tous les jours, de 17h à 21h) aux tarifs ultra-compétitifs.  Si vous avez envie d’un cadre plus intimiste pour une une privatisation,  l’établissement dispose d’une cave dans laquelle vous serez en toute intimité…

Ouvert de 17h à 2h du matin.
37 Rue de Lappe,
75011 Paris

Réservations et infos : 01 48 06 89 93

Le bon plan concert : 

Festival Banlieues Bleues

Amateurs de musique jazz, ne manquez pas la 41e édition du Festival Banlieues Bleues. Ce printemps, l’événement doit de nouveau investir plusieurs salles de Seine-Saint-Denis, comme la désormais célèbre Dynamo. Rendez-vous du 8 mars au 5 avril 2024 pour une édition qui s’annonce aussi belle et réjouissante que les précédentes.
Pour rappel, le festival Banlieues Bleues a été lancé par Banlieues Bleues, une association loi 1901 créée en 1984 à l’initiative d’une dizaine de villes de la Seine-Saint-Denis.
Au fil des ans, l’événement est devenu une référence dans le milieu des festivals musicaux en Île-de-France et même au-delà. Décrit comme LE grand festival de jazz en Seine-Saint-Denis, l’événement Banlieues Bleues est l’occasion d’assister chaque printemps à des concerts pointus faisant honneur à la scène jazz. Pendant quatre semaines, le festival ouvre ses portes aux artistes qui font l’histoire du jazz et des musiques qui lui sont liées, ou représentent les courants les plus novateurs du moment. Au programme ? Des créations, des inédits et des découvertes !

Plusieurs salles et sites vous attendent en Seine St Denis, 
Pass unique à 18 euros plein tarif,
15 euros pour les habitants du 93.

Infos et réservations en ligne:
Festival Banlieues Bleues

Par téléphone : 01 49 22 10 10
(du lundi au vendredi
de 10h à 13h et de 14h à 18h)

 

Rap & Weed : 50 ans d’amour

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Du blues au reggae, du rock à l’électro en passant par le jazz, le cannabis aura inspiré nombre d’artistes contemporains. De tous les styles qui ont marqué ces dernières décennies, le rap est sans nul doutes le genre le plus indissociable d’un usage enthousiaste de la belle plante. ZEWEED a demandé Olivier Cachin de nous rouler un quatre pages Web bien léchées sur le sujet. Bonne dégustation.

« Smoke weed every day » : Une des punchlines les plus connues et les plus appréciées des fumeurs est due à Nate Dogg, chanteur G-funk, sur le fameux titre de Dr. Dre & Snoop Dogg « The Next Episode ». Logique de la part d’un producteur/rappeur qui signa en 1992 The Chronic, un album révolutionnaire dont le visuel de couv’ et le thème majeur était cette herbe californienne devenue légendaire. Amusant quand on sait que sur le premier album de NWA, dont Dre fit partie avec Ice Cube et Eazy-E, le bon docteur rappait ceci dans le morceau « Respect Yourself » : « I don’t smoke weed or cess, cause it’s known to cause a brother brain damage, and brain damage on the mic don’t manage », soit en français « Je ne fume pas de beuh car on sait que ça cause des lésions cérébrales, et ça, quand on est au micro, ça ne le fait pas ».
Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis !

No smoking sur le Up in Smoke Tour de Dogg

Flash Forward : Juillet 2000, Worcester près de Boston, où la tournée Up In Smoke s’arrête pour deux soirs Dans les loges de Snoop Dogg, l’ambiance est électrique. Il y a là une quinzaine de personnes et un nuage de skunk flotte dans les airs. Lil’ Half Dead fait le DJ, Hittman joue sur une console Nintendo tandis que Kurupt, surexcité, mime des signes de gang au son du beat qui tourne à plein volume sur l’énorme sono. Nate Dogg, l’air absent et totalement défoncé, traverse la pièce en agitant une bouteille de Cognac. Snoop roule des joints qu’il fumera pendant le show. En face du couloir non-fumeur, la loge suinte la marijuana. C’est quand même le Up In Smoke Tour, même si le billet du concert indique « no smoking » juste en dessous de cet intitulé blunté. C’est l’Amérique qui veut ça.

« du tabac mélangé à ton herbe… Les Français sont dingues » Snoop Dogg

Snoop doit monter sur scène dans un peu plus d’une heure. Tandis qu’il finit de rouler ses blunts, il me fait savoir qu’il est prêt pour l’interview. Le magnéto est branché, dans la salle des milliers de fans hurlent déjà les noms de leurs idoles. Snoop aspire une énorme latte, penche la tête en arrière puis recrache la fumée sur le micro. « Let’s do it », lance-t-il. Dr. Dre intervient : « Hey Snoop tu sais ce que je vais faire ce soir ? Quand on joue “Gin & Juice”, je vais débarquer après le troisième couplet avec deux bouteilles de Tanqueray et des verres ! » Et là, Snoop, stick de skunk au bec, défoncé et ravi, prouve que la weed ne l’empêche pas d’avoir bonne mémoire. Il me dit : « Tu sais quoi ? T’es dans ma vidéo “Smoke Fest 96”, tu me posais tes questions à la con ! Mais c’était cool, t’avais du tabac mélangé à ton herbe…Les Français sont dingues, ah ah ! » Souvenir de ma première rencontre avec Snoop à Paris en 1993 pour la sortie de son album Doggystyle, quand il avait tiré sur un trois feuilles assaisonné au tabac (oui, c’est mal, mais on était jeune) et m’avait dévisagé comme un chef étoilé voyant un client ricain mettre du soda dans son verre de Château d’Yquem.

Une petite anecdote qui met en valeur deux artistes hip-hop parmi les plus fidèles défenseurs de la weed. Qui sont loin d’être seuls dans ce domaine, car la marijuana, popularisée dans la pop culture par les artistes reggae, est devenue un des thèmes fétiches de nombreux rappeurs. En tête Method Man (du Wu-Tang Clan) et Redman, deux New-Yorkais qui ont enregistré ensemble l’album Blackout ! sur lequel le morceau « How High » fut inspiré par un trip à Amsterdam. Method : « Arrivé à Amsterdam, j’ai foncé dans la zone rouge ! Quand je dis “Now I’m off to the Red Zone/ We don’t need your dirt weed/We got our fuckin’ own” (Je suis de sortie dans la zone rouge/ Garde ton herbe pourrie/ On a notre putain de stock, NDR), je parle d’Amsterdam ! Comme j’aime le vert, je suis fan de la Chronic ». Mais j’aime aussi le brun, alors n’oublions pas la Chocolate Thaï. C’est comme la côte ouest et la côte est qui se réunissent ! On appelle ce mix « E.T. » ! Extra-terrestre, ah ah ! »

La résilience de Redman

Redman, lui, est un fumeur invétéré, et il l’a prouvé dès son premier album solo en 1992 avec son fameux titre « How To Roll A Blunt », le blunt étant le style de joint préféré de l’époque, quand l’herbe était roulée dans le papier brun des « Phillies Blunts », des cigares bon marché vendus dans le ghetto. Lors d’une interview à New York dans les locaux du label Def Jam, cet échange inoubliable : On parle THC et je fais remarquer à Red, qui a déjà bien entamé sa journée de défonce hydroponique, que le haschich est une spécialité française quasi inconnue aux USA (on est dans les années 1990). Il me fixe avec un rictus goguenard, fouille dans sa poche et me tend un bout de shit premier choix. « Tu vois, nous aussi on connait ça, ah ah ! » L’apothéose vient quand je lui fais remarquer qu’il est difficile d’en consommer sans le mélanger à du tabac. Et là, Redman explose de rire : « Facile, je le mélange avec mon herbe ! » L’équivalent d’un cocktail absinthe/vodka, et une nouvelle preuve de la résilience de Redman face à la défonce du consommateur de weed.

L’herbe ne fascine pas que les rappeurs : Rihanna, grosse consommatrice, avait affirmé en 2015 au blog Marijuana Politics qu’elle allait se lancer dans la commercialisation de sa marque de weed, et la présenter en Jamaïque à la Cannabis Cup : « MaRihanna est vraiment la première marque de cannabis à grande échelle dans le monde et je suis fière d’être pionnière en la matière ». Joli nom mais vœu pieux, et en 2023, on attend toujours les sticks de MaRihanna.

Papier à rouler en or 24 carats

Wiz Khalifa est un autre activiste fumeur qui a créé sa propre variété de weed, la « Khalifa Kush ». Il n’est pas le seul : Kurupt, rappeur californien proche de Snoop, a sa « Moonrock » (grosse réputation, gros taux de THC), Master P a lancé sa ligne de produits cannabiques en 2016 tandis que The Game, (produit par Dre pour son premier album The Documentary) a sa marque, « Trees by Game ». Quant à 2 Chainz, il a choisi de fumer en mode luxe dans une vidéo YouTube, « 2 Chainz Gets High with $500k of Bongs and Dabs », où on le voit fumer dans du papier en or 24 carats et poser devant une table sur laquelle se trouve pour 500.000 dollars de produits cannabiques (C’est les USA hein, rien n’est too much chez l’oncle Sam). Sa dealeuse est Dr. Dina, surnommée « the real Nancy Botwin from Weeds », en référence au personnage principal du feuilleton Weeds.

 

Mais le plus grand fans du THC reste le groupe Cypress Hill, qui dès son premier album éponyme en 1991 rappait « Light Another », « Stoned Is The Way Of The Walk » et « Something For The Blunted ». En mars 1992, quelques mois avant la sortie de The Chronic de Dre, les trois membres de Cypress Hill B-Real (alias Dr. Greenthunb), Sen Dog et DJ Muggs posent en couverture du magazine cannabique High Times devant une pile de buds. Une posture pas si courante à l’époque, comme l’explique Muggs : « Plein de rappeurs n’en parlent pas mais ils fument tous, on le sait, on traine avec eux ». B-Real appuie son propos : « On l’a fait parce que personne d’autre ne le faisait ». Et illustre sa passion avec un tuto en six photos intitulé « How To Roll A Blunt ».

Recenser tous les raps vantant les mérites de la weed ? Impossible.

Depuis, la situation a changé, et de nombreux états américains autorisent le cannabis compassionnel et/ou médicalisé. Et The Chronic a ouvert les vannes, faisant de la marijuana un sujet de prédilection dans les textes du rap US. En 1995, ce sont les Luniz, un groupe venu d’Oakland, qui signent un tube cannabique avec « I Got 5 On It », dans lequel ils dédicacent Cypress Hill (« I’m the type that like to light another joint like Cypress Hill ») et rappent leur amour de l’Indo weed.

Et puis il faut rendre justice aux pionniers que furent EPMD : Ce duo new-yorkais, acronyme de « Erick & Parrish Making Dollars », a inclus sur son premier album le morceau « Jane », qui samplait le fameux classique hydroponique de Rick James « Mary Jane », une balade vantant sur une rythmique pneumatique les mérites multiples de sa petite amie Mary Jane. Si Rick James est clairement dans le double sens (« Elle me fait tourner la tête avec son amour/ Et elle m’emmène au paradis »), EPMD ne file pas la même métaphore, mais persistera avec le prénom « Jane » sur sept albums, avec « Jane 2 », « Jane 3 », jusqu’à « Jane 7 » 20 ans après le premier.

« Smoking ounces like it ain’t nothing »

Recenser tous les raps vantant les mérites de la weed ? Impossible, il faudrait un annuaire. On citera quand même quelques bornes importantes dans la saga du rap blunté, comme « Fried Day » de Bizzy Bone (du groupe Bone Thugs-N-Harmony) qui prône la légalisation (« Why don’t we legalize reefer leaves ? »), « Crumblin’ Erb » d’OutKast (« Smoking ounces like it ain’t nothing »), « Doobie Ashtray » de Devin The Dude (« Hey ! I found a bag of weed ! Smells pretty motherfuckin’ good ») ou encore « Pussy, Money, Weed » de Lil Wayne.

En 2010, sur son troisième album Man On The Moon II : The Legend Of Mr. Rager, Kid Cudi rappe « Marijuana », chanson dans laquelle il explique comment l’herbe l’a sauvé de l’alcoolisme. Et conclut avec un « Four Twenty » (4.20), le signe de ralliement des amateurs de beuh, en référence à l’heure idéale pour fumer son joint (4h20), le 20 avril devenant du coup le jour où de nombreux activistes se rassemblent afin de militer pour la légalisation de la weed.

“le hip-hop est passé de l’âge du crack à celui de la ganja”

Si la nouvelle génération se montre volontiers en train de fumer (Drake, Schoolboy Q, Action Bonzon, A$ap Rocky), c’est indéniablement The Chronic qui a été le détonateur de la génération rap & weed, comme l’a expliqué Chuck D en 2012 au magazine Rolling Stone : « Avec Public Enemy, on a fait des disques de l’ère du crack, quand tout le rap était chaud bouillant, hyperactif. Et puis Dre est arrivé avec “Nuthin’ But A G Thang” et son beat ralenti. D’un coup, le hip-hop est passé de l’âge du crack à celui de la ganja ».

Et derrière Dre, Snoop toujours, bien sûr, ultime parrain et avocat de la marijuana, qui a été jusqu’à changer de nom le temps d’un album pour devenir Snoop Lion à la suite d’un trip en Jamaïque en 2012 qui le vit embrasser la religion rastafariste. Sur ce disque étonnant au parfum de reggae intitulé Reincarnated, l’herbe est évidemment le thème de plusieurs chansons dont « Smoke The Weed » featuring Collie Buddz, mais le morceau-clé est « Lighters Up », hymne à la joie du spliff résumé en ces quelques rimes : « Get high with me, fly with me, ain’t no dividing us ».

Amen Snoop, « Smoke weed every day ».

 

Olivier Cachin
orlus@orlus.fr

Une chanson pour la légalisation du cannabis

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Puits de science cannabique, auteur d’ouvrages de référence*, Alexis Chanebau est un musicien aux multiples collaborations (Bernard Lavilliers, les Rita Mitsouko, Niagara…). Deux talents qu’il conjugue pour chanter la légalisation du cannabis, dans un clip aussi stupéfiant qu’instructif. Bonne écoute!

 

ZEWEED :Pourquoi une chanson pour la légalisation du cannabis?
Alexis Chanebau : Parce que sa prohibition est un non-sens culturel et écologique
En Europe, jusqu’en 1850, le chanvre représentait 90% des voiles et cordages de tous les navires. Il était responsable de 80% de la production de papier et de vêtements non créés à partir de fibres animales. La loi « Marijuana Tax » fut principalement organisée en 1937 par les lobbys U.S. de la pétrochimie (dont Dupont De Nemours). Le but de cette loi était pour Dupont de Nemours d’imposer des fibres issues du pétrole (nylon, polymères, etc.). Cette loi marque le début d’une ère de profit au mépris de la nature.

C’est sans compter que la culture du chanvre ne nécessite pas de pesticides ou insecticides et consomme deux fois moins d’eau que celle du coton. Qui plus est, le chanvre absorbe le CO2 mieux que n’importe quelle plante cultivée en cycle court. Cerise sur le gâteau : le chanvre assainit les sols de la plupart de produits chimiques nocifs en à peine une décennie. Quant à son entretient quotidien… il est proche de zéro contrairement au lin.
Le cannabis sativa, cultivé sans contrôle de THC, il y a encore 80 ans suscite l’espoir d’un avenir plus serein pour notre planète. Alors que le réchauffement climatique impacte toutes les zones, c’est un immense espoir!

*Le chanvre : du rêve aux mille utilités est disponible sur Amazon ici

Mémoires du chanvre français: Département par département, du Néolithique à la Prohibition est disponible via ce lien

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