Alexis Lemoine

Journaliste, peintre et musicien, Kira Moon est un homme curieux de toutes choses. Un penchant pour la découverte qui l'a emmené à travailler à Los Angeles et Londres. Revenu en France, l'oiseau à plumes bien trempées s'est posé sur la branche Zeweed en 2018. Il en est aujourd'hui le rédacteur en chef.

Gainsbourg, Reggae et Révolution

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Enregistré en 1978, Aux Armes et Caetera sans soute aucun est l’album révolutionnaire de Gainsbourg. Révolutionnaire parce Reggae, LA musique émergente et contestataire de la fin des années 70. Révolution aussi pour Gainsbourg,  qui s’essaie à un genre musical qu’il n’a jamais exploré et qui est peu connu de son public. Révolutionnaire enfin pour sa reprise de la Marseillaise, affront assumé au nationalisme, qui lui valu les foudres de la France réac’. Alors que Bob Marley est à l’honneur dans le biopic One Love, ZEWEED revient sur la légendaire collaboration de Gainsbourg avec les Wailers and friends, rebaptisés pour l’occasion… The Revolutionnaries.

Début 1978, Gainsbourg, qui a fini d’enregistrer  l’Homme à Tête de Chou, cherche un élan nouveau pour son prochaine album, qu’il veut “contestataire voir révolutionnaire“*.
Cette même année, le mouvement Punk explose avec des groupes comme les Ramones, Television, The Clash, Patti Smith ou encore les Sex Pistols. Cette fraîcheur séduit Serge Gainsbourg qui se voit bien enregistrer un album dans le style.
Il commence alors à élaborer un projet Punk-Rock, concevant en premier lieu la pochette de l’album (une photographie de Lord Snowdon où Gainsbourg pose sur une dune ).


Six mois plus tard, Aux armes et Caetera sera dans les bacs, mais dans un genre musical très différent.

Révélation à l’Elysée Montmartre

C’est en sortant d’un concert à l’Elysée Montmartre que son producteur Philippe Lerichomme a une révélation: le prochain album de Serge doit être Reggae!
Réponse de l’intéressé à l’inattendu proposition: «Banco!»*.
La réponse est tout aussi surprenante de la part de Gainsbourg, qui n’a jusque lors que timidement approché le genre (sur le titre Quand Marilou danse Reggae qui figure sur l’Homme à Tête de Chou) et ne se sent pas de composer seul  un album.

Serge en bonne compagnie et avec son producteur Philippe Lerichomme (en bas à gauche, casquette blanche)

Il faut donc trouver des musiciens. Ces musiciens, Lerichomme en fera le casting à distance en écumant les 33 tours du magasin  “Champs Disques”,  regrettée Mecque du vinyle importé, sis avenue des Champs-Elysées.
Une fois les musiciens trouvés Gainsbourg et Lerichomme s’envolent pour la Jamaïque.

Lost in Jamaica

Si le duo a une liste d’artistes qu’ils souhaiteraient intégrer au projet, aucun des musiciens en question n’a confirmé sa présence pour l’enregistrement de cet album dont seul la pochette son titre : Aux Armes et Caetera sont arrêtés.
Les deux compères arrivent à Kingston en parfaits inconnus, à tel point qu’à la signature du contrat, le bassiste Robbie Shakespaere était convaincu que Lerichomme était le chanteur et Gainsbourg son producteur*.

Quelques jours plus tard, Gainsbourg et Lerichomme entrent en studio et reçoivent un accueil glacial. Il faut dire que les deux parisiens n’ont pas la tête de l’emploi. Voyant qu’on le prend pour un clown à grandes oreilles, Serge Gainsbourg s’installe au piano et entame quelques accords, dont ceux de Je t’aime … moi non plus. Un des musiciens présent reconnait la chanson et lui demande qui l’a écrite. Lorsque Gainsbourg répond fièrement «C’est moi!*». L’ambiance se détend instantanément, Serge est dans la place. S’en suivra une semaine d’enregistrement continue et deux journées de prise de back-up vocals avec les I-Threes (Marcia Griffiths, Judy Mowatt et Rita Marley), les trois choristes de Bob Marley.

Serge est dans la place, avec les I-Threes, (Rita Marley sur la gauche, bandeau bleu)

En moins de deux semaines, la musique de l’album est enregistrée. De son coté, Gainsbourg peine à écrire les textes qu’il souhaite poser dessus. Est-ce la fatigue ou l’effet de l’herbe locale? Toujours est-il que Gainsbourg propose des paroles qui de l’aveu du producteur “partaient dans tous les sens“*.
Durant le vol qui les ramène en France avec les musiciens, Lerichomme retouche les paroles. Arrivé à Paris, Gainsbourg passera 48 heures en studio pour poser les textes sur les précieuses bandes enregistrées en Jamaïque.

Premier disque d’or

Aux Armes et Caetera sera le premier disque d’or de Serge Gainsbourg.
Parmi les meilleurs titres, la nonchalante revanche esthétique de Des Laids, des laids avec les langoureux coeurs des I-Threes, le joli bras d’honneur de La brigade des stups , qui sent le vécu (À la brigade des stups/Je suis tombé sur des cops/Ils ont cherché mon splif/Ils ont trouvé mon paf) et la belle charge contre l’organisation antisémite d’extrême droite fondée par des dissidents de l’action française : Relax Baby Be Cool (Le clan, le clan la cagoule/autour de nos le sang coule/A la morgue il y a foule/Relax baby be cool).
Présent aussi sur l’album, deux belles reprises reggae de titres composés par Gainsbourg  Vieille Canaille et  La Javanaise (remake).

Mais c’est une autre reprise, celle de la Marseillaise sur Aux armes et Caetera , qui fera rentrer l’album dans la postérité. Un détournement qui passa très mal à l’époque: Gainsbourg sera interdit de concert à Strasbourg, à la suite de pressions d’un groupe de militaires parachutistes para-facho retraités. Pas dégonflé, le grand Serge entonnera l’hymne national, point levé, devant des militaires désarmés par son audace.

Trois ans plus tard, Gainsbourg remettra le couvert en enregistrant un second album Reggae, toujours avec Sly Dunbar, Robbie Shakespeare et les coeurs des I-Threes pour nous offrir le sublime : Mauvaises Nouvelles des Etoiles.

*Anecdotes tirées du livre Gainsbarre, les secrets de toutes ses chansons 1971-1991, Ludovic Perrin, Hors Collection.

Le parlement Allemand vote la légalisation du cannabis récréatif

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Le Bundestag a dit ya! à la légalisation de la weed en adoptant une des loi phare du gouvernement d’Olaf Scholz. Le texte a été entériné à 407 voix contre 226, et prendra effet le 1er avril. Revue de détails des modalités de cette historique fin de prohibition outre-Rhin.

La loi la plus progressive d’Europe et promesse de campagne d’Olaf Schloz prévoit d’autoriser l’achat de cannabis, en quantité limitée de 25 grammes par jour maximum via des cannabis clubs,  lieux d’échange et consommation à but non lucratif. Il sera également possible de cultiver jusqu’à trois plants chez soi pour son propre usage. La possession et la consommation de Cannabis Sativa L. à usage adulte resteront interdites aux moins de 18 ans.

Après Malte et le Luxembourg, l’Allemagne

L’Allemagne, première puissance économique du vieux continent, emboîte ainsi le pas à Malte et au Luxembourg, qui ont légalisé le cannabis récréatif respectivement en 2021 et en 2023. « La situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement n’est en aucun cas acceptable » soulignait avant le vote du Bundestag le ministre de la santé Karl Lauterbach (Sociaux-démocrates/SPD), évoquant un « marché noir criminel préoccupant ». Lauterbach aura défendu bec et ongles son texte face aux assauts de l’Union chrétienne-démocrate (CDU, conservateur) et Alternative für Deutschland (AfD, extrême droite).

Le texte initial avait fait l’objet de dissensions au sein de la coalition tricolore, notamment de la part de certains membres du SPD, tandis que les Verts et les libéraux du FDP, leurs partenaires au sein du gouvernement, se montraient plutôt favorables. Cette réforme a par ailleurs suscité de vives critiques de la part des associations de médecins et de magistrats.

Les Allemands semblent quant à eux plutôt divisés sur la question : selon un sondage YouGov publié vendredi 23 février, 47 % des personnes interrogées sont favorables à la légalisation et 42 % contre. La réforme doit, d’après le gouvernement, permettre de lutter plus efficacement contre le marché noir. Un point contesté par l’opposition conservatrice, les syndicats de policiers et certains députés du SPD.

Cannabis clubs et culture à domicile

La consommation sera interdite à proximité d’écoles, crèches et installations sportives. La culture et la distribution de cannabis ne seront pour leur part possibles qu’à partir du 1er juillet par l’intermédiaire de cannabis clubs. Ces associations à but non lucratif pourront céder un maximum de 25 grammes par jour et pas plus de 50 grammes par mois à leurs membres. Chaque cannabis club ne pourra être composé au plus que de 500 personnes, et seuls les adultes de plus de 21 ans pourront en devenir membres. Entre 18 et 21 ans, les jeunes enthousiastes de la ganja ne seront autorisés à acquérir et consommer du cannabis à un taux de THC inférieur à 10 %.

Les cannabis clubs seront également chargés de distribuer graines et boutures à leurs membres pour la culture à domicile, à hauteur d’un maximum de sept graines ou de cinq boutures … pour trois plans par foyer. A la vue de certaines incohérences, amendements et petits ajustement devraient voir le jour dans les prochains mois.
Reconnaissant qu’une surconsommation de cannabis pouvait être  dangereuse  pour les jeunes, dont le cerveau se développe jusqu’à 25 ans, le ministre de la santé a fait savoir qu’une campagne sensibilisation allait être mise en place.

En 2029, le commerce de cannabis devrait être généralisé en Allemagne, avec projet de loi qui sera élaboré en fonction des enseignements tirés de cette légalisation light. Même si elle est moins permissive que prévu, cette fin de prohibition n’en demeure pas moins historique.

Les bons plans Zeweed

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Tous les jeudis, ZEWEED vous donne trois bonnes adresses pour se nourrir l’esprit, le corps et danser jusqu’à l’aube.
Au menu ce week-end, l’art du Seum au Palais de Tokyo, une cantine japonaise branchée rock-steady et du Dembow au Cabaret Sauvage.

Le bon plan expo

Signal au Palais de Tokyo

Cette première rétrospective dans une institution nationale est l’occasion de célébrer l’oeuvre de Mohamed Bourouissa, qui à partir d’expériences intimes, dresse des récits collectifs puisés aux racines de l’amertume (seum, en arabe). De ses productions les plus récentes à ses débuts, en incluant des créations d’artistes proches, comme autant de sursauts dans le temps, sans se soucier d’être exhaustif ou chronologique. Comme la terre a tendance à être ronde, l’exposition réunit plusieurs géographies, de Blida (Algérie), ville natale de l’artiste, où le psychiatre et écrivain Frantz Fanon a développé une analyse de l’aliénation mentale au coeur des dominations coloniales, à Gennevilliers, où l’artiste vit et est très actif localement, en passant par Fletcher Street (Philadelphie) et sa communauté de cow-boys noirs, jusqu’au ciel de Gaza.

DATES ET HORAIRES
Du 16 février 2024 au 30 juin 2024

LIEU
Palais de Tokyo
13, avenue du président Wilson
75116 Paris 16

ACCÈS
Métro ligne 9 station “Iéna” ou Alma-Marceau”

TARIFS
Tarif réduit : 9€
Plein tarif : 12€

palaisdetokyo.com

Le bon plan resto

Mokonuts

A la fois bakery et petite cantine de quartier, cette pépite dont la cuisine est signée Moko Hirayama n’offre que des plats faits maison, du petit-déjeuner au dîner, en passant par les pâtisseries sans oublier les sensationnels cookies, considérés comme les meilleurs de Paris. Une folie douce et gustative se déguste sur fond de reggae Ol’ School, danq une ambiance qui donne envie de pousser la chansonnette jamaïcaine La carte, gourmande et créative, change régulièrement en fonction des arrivages. On ne passera pas à côté des thés glacés maison à l’hibiscus, ou de la citronnade à la fleur d’oranger.

Mokonuts
5, rue Saint-Bernard
75011 Paris

 09 80 81 82 85

Le bon plan teuf

El Perreo:  Mega fiesta de Reggaeton!

Samedi soir, le Cabaret Sauvage se fait insulaire avec une Édition spéciale République Dominicaine qui a développé l’une des plus importantes sensibilité latino urbaines de ces dernières années  : le DEMBOW!! Les dominicains célébrant leur fête nationale le 27 février Le Cabaret Sauvage a souhaité leur rendre hommage l’espace d’une soirée durant laquelle l’équipe de Cab’ revisitera l’histoire entière de ce courant musical en passant par Panama, Puerto Rico, la Colombie, Cuba, le Chili, l’Argentine et bien entendu la République Dominicaine… Un reggaeton sans frontière, contre toutes les discriminations au service de la Fiesta!!

Le Cabaret Sauvage

59 Bd Macdonald
75019 Paris

Samedi 24 février 2024, de minuit à 6h
M° Porte de la Villette ou Porte de Pantin

Booking: 

Shotgun

Docteur Ayahuasca & Mister Kounen

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Alors que Jan Kounen vient de publier trois ouvrages sur l’ayahuasca et collabore à l’exposition Visions Chamaniques, ZEWEED Magazine a questionné le réalisateur sur son rapport aux plantes magiques.

Enfant prodige et énervé du cinéma français, Jan Kounen s’est fait connaître avec trois courts-métrages décemment déjantés : Gisèle Kérozène en 1990, puis Vibroboy en 1994 – soit les aventures d’un tueur armé d’un vibromasseur – et enfin Le Dernier Chaperon rouge en 1996 – avec Emmanuelle Béart et Marc Caro. Trois petites fictions qui lui ouvrent, en 1997, les portes du grand écran avec Dobermann, polar violent et excentrique sous amphétamines, désormais culte.

De Dobermann aux chamans

La suite de sa carrière est déroutante : il part au Mexique et au Pérou, s’immerge dans la culture chamane et revient avec le western Blueberry, l’expérience secrète (2004) . Un trip cinématographique sensoriel sous influence avec, dans le rôle-titre, Vincent Cassel et un mémorable duel final sous ayahuasca – breuvage hallucinogène ancestral consommé par les tribus d’Amazonie.

La même année, il poursuit ses travaux avec D’autres mondes : documentaire anthropologique entre trip mystique et aventure humaine, ponctué de témoignages de scientifiques, neurologues, philosophes comme Stanislav Grof, Jeremy Narby ou Kary Mullis. Kounen se film en cérémonies témoignant méthodiquement et avec acuité de cette culture autochtone.

Jan Kounen
Jan Kounen. Crédits : Jean-Marie Ghislain

Après avoir signé le documentaire spirituel Darshan : l’étreinte (2005), sur le parcours d’Amma, la cheffe religieuse indienne Mata Amritanandamayi. En 2007, le cinéaste est choisi par Frédéric Beigbeder pour adapter son best-seller 99 Francs, avec Jean Dujardin en protagoniste principal de cette féroce satire du monde de la publicité. C’est le plus gros succès de Jan Kouenen au cinéma, avec plus de 1 230 000 entrées rien qu’en France.

Kosmik Journey

Par la suite, il approfondira cette quête des médecines traditionnelles indigènes avec l’expérience Ayahuasca (Kosmik Journey) (2019), qui restitue les effets de l’ayahuasca et du soin d’un guérisseur Shipibo. Ayahuasca (Kosmic Journey) est actuellement visible en réalité virtuelle à l’exposition « Visions chamaniques »
À l’automne dernier, à l’occasion de la sortie de la bande dessinée Doctor Ayahuasca et des livres Ayahuasca. Cérémonies, visions, soins : le chemin des plantes sacrées – avec François Demange  et Métavers : Et s’il avait toujours existé ? – avec Romuald Leterrier, « un plaidoyer pour une harmonisation entre sciences, technologies et spiritualités » –, Jan Kounen s’était prêté avec moi au jeu des questions/réponses pour le podcast Lucydelic.
Immersion à 360° dans l’univers visionnaire d’un artiste hors norme questionnant les frontières entre arts graphiques, dimensions thérapeutiques du psychédélisme et création cinématographique.

Jaïs Elalouf : À quel moment as-tu fait la découverte de l’ayahuasca ?
Jan Kounen : C’était après Dobermann, ce film qui a été quand même une secousse. J’étais arrivé au bout de quelque chose, je me suis dit : « Pourquoi j’en refais un ? Et qu’est-ce que j’ai laissé de côté dans mon existence pendant vingt ans, alors que je suis parti à fond dans le cinéma ? » Et ce que j’ai laissé, c’était cette dimension-là, en fait, un peu mystique que j’avais notamment… Je me suis rendu compte que, quand j’avais quatorze ans, ce qui m’a beaucoup formé, porté artistiquement, ça a été la lecture que je faisais chaque année du livre Dune de Frank Herbert. J’étais fasciné par ce livre qui m’a amené vers les états de conscience modifiés. J’étais aussi un peu anar, contre les religions, donc quand j’ai balancé toute ma colère avec ce film, j’étais désormais libre d’aller aborder ces espaces. Je me suis mis à lire Thomas Merton, La Sagesse du désert : Aphorismes des Pères du désert par exemple, ou à aller chez le maître indien Svâmi Prajnânpad et découvrir à la fois une autre façon de percevoir le monde dans les cultures et de rentrer dans l’espace du chamanisme.

J.E : Est-ce que tu en prends régulièrement ?
J.K. : Oui, naturellement ; c’est quelque chose qui est très présent dans ma vie, encore actuellement. J’ai dû prendre l’ayahuasca entre…

Le reste de l’interview de Jan Kounen est à découvrir dans le dernier Numéro de Zeweed, disponible en digital via ce lien.
Pour trouver le kiosque le plus proche de chez vous, c’est ici.

On a perdu Bob Marley mais on a retrouvé son herbe.

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Alors que le biopic sur Bob Marley One Love, fait un carton en France, un chercheur en botanique s’est mis en tête en 2014 de ressusciter, à défaut de Marley, l’herbe que consommait en abondance le King of Reggae . Après cinq années d’intensives recherches en laboratoire, le docteur Emanuel Machel a recrée la Ganja Suprême, dont les vertus créatrices étaient chantées par Bob, Lee Scratch Perry et Peter Tosh .

C’est avec de la bonne Ganja qu’on fait du bon Reggae” affirmait le regretté Bunny Wailer. Et avec de vieilles variétés qu’on produit la meilleure weed ? C’est en tous cas ce dont semble être persuadé le Dr. Emanuel Machel, de la West Indies Univesity (WIU) de Kingston. En 2014, ce Dominicain de souche, lui-même grand amateur d’herbe, s’est mis en tête de reproduire la “Supreme Ganja” ou « Lambsbread ». La variété disparue qui aurait été l’instrument indispensable à la composition de tous les albums des Wailers, aimait à raconter Bob Marley.

Docteur en botanique et dread locks

« Aujourd’hui, la Lambsbread est une variété qui a littéralement disparu de l’île », explique Emanuel Machel, 35 ans, dreadlocks dans le dos, doctorat « horticulture spécialisée adaptation des plantes au climat » en poche. Dans un jardin à ciel ouvert alloué par la WIU au sein du département de biologie, le rastafari en blouse blanche a gagné son pari : donner une seconde vie à la zeb’de Bob. Une 100%  sativa qu’il a pu faire renaître de ses cendres en remontant sa généalogie, de graines en graines, de récoltes en récoltes. Un travail de fourmi autant que d’explorateur : en quatre décennies, les descendants de la « Lambsbread » s’étaient répandus aux quatre coins des Caraïbes.

Les recherches du weed-doctor l’auront conduit en Guadeloupe, à Trinidad ou en Dominique, à la recherche de Rastas-cultivateurs, qui, reclus à l’abri de toute civilisation, continuaient à faire pousser des variétés proches de la « Lambsbread ». Machel se souvient d’une de ces expéditions « On m’avait parlé d’un rastafari, un homme qui vivait seul depuis 35  ans et qui n’avait pas vraiment été en contact avec la civilisation au cours de ces dernières années. Or, la Lambsbear a disparu il y a 35-40 ans. C’était très prometteur. Il m’a fallu six heures de marche pour rejoindre sa baraque et ses champs. Il cultivait, mais ne vendait pas. Ou très peu. Il faisait surtout du troc. Et qu’avec d’autres Rastas. En arrivant, j’ai fumé ce qu’il faisait pousser. Au lieu de repartir directement, je suis resté trois jours dans des conditions très spartiates… mais j’ai tant appris et passé des moments inoubliables avec cet improbable ermite “.

Emanuel est évidemment reparti avec de précieuses graines. « Ce n’était pas de la « ganja suprême », mais ça a fait avancer mes recherches.  Sur un niveau personnel en revanche…  J’ai passé trois jours hors du temps, hors de moi. C’est assez indescriptible. J’en suis redescendu changer.  Pour faire court : ça vaut les six heures de marche. Le double, le triple même »
Aux murs de son labo de savant fou, des photos de l’empereur éthiopien Haïlé Sélassié, considéré comme un messie par les rastas. Une religion dont Machel se réclame

Ganja suprême

« Jusqu’aux années 1970,  les variétés de cannabis qui poussaient dans l’île était quasi exclusivement de type Landrace  » explique le chercheur en herbe.
Les Landrace jamaïcaines comme la Thyme ou la Goshen (et par défaut la Lambsbread) sont caractérisées par un arôme terreux borderline moisi et un effet cérébral tonique qui fit la renommé des fleurs jamaïcaines. Le genre de weed qui vous donne envie de parler, de rire, de danser…ou de faire de la musique. Par exemple: Sur le plan chimique, la proportion est  proche du « 2 :1 ». C’est-à-dire deux unités de THC pour une de CBD. En l’occurrence, le THC se situant entre 8 et 11% et le CBD entre 5 et 6%. Pour cette « Ganja Suprême/Lambsbread ». Des plants qui pouvaient atteindre 3,50 mètres de haut pour un cycle de vie de graine à fleurs mature qui était de 24 semaines. Soit 6 mois, soit… beaucoup de patience au regard d’autres variétés.

Si les effets sont remarquables (grâce à des alcaloïdes parfaitement répartis et solidement figés par une longue exposition à la lumière naturelle) la Ganja Suprême est peu rentable car à croissance très lente.
Qui plus est, est très facilement repérable par les autorités à cause de sa grande taille.

A la recherche des phénotypes perdus

« Dans les années 1980, pendant la guerre américaine contre les drogues, les Landrace ont disparu. Que ce soit en avion, hélicoptère et même au sol, il était très difficile de les cacher. Trop larges, trop hautes. Alors, au fil du temps, des hybrides Indica/Sativa, plus courtes et plus petites, ont remplacé les Landrace. » appuie le Dr cannabis. « Ces variétés importées produisent également une teneur plus élevée en THC mais présentent des inconvénients. Elles sont par exemple plus sensibles aux parasites et aux moisissures. Si vous exposez une Landrace et une hybride génétiquement modifiée aux mêmes conditions sur la même durée, la variété indigène primera en restant inchangée. »

Des recherches qui ne seraient pas uniquement dues à son amour de l’horticulture. Dans la lancée, l’homme de science a également mis au point un plan de marketing complet pour vendre les fleurs du fruit de son travail. Des plaquettes prototype pour le lancement d’une semence  LandRace Jamaïque * sont en préparation. L’argumentaire évoque une herbe “pure” et « ancienne », utilisée par Bob Marley – un argument séduisant pour les amateurs de cannabis et musiciens épris de good vibes. “On pourrait aussi avoir un produit unique basé sur une indication géographique, comme pour le Champagne en France. Ce serait un bon argument pour vendre le cannabis jamaïcain“, envisage aussi le rasta en blouse blanche.
Babylone n’est jamais loin.

*A ne pas confondre avec « Bob Marley Seeds », entreprise corporate de vente de graines de cannabis, fondée il y a cinq ans par le trust de la famille Marley.

“One Love” l’ultime Marley-biopic ?

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Sorti en salle mercredi 14 février, le biopic sur Bob Marley One Love s’est immédiatement hissé en tête du Box-Office français, avec plus de 200 000 entrées en 48h. Pour ZEWEED, Olivier Cachin nous dit tout le bien qu’il pense du long-métrage consacré au King of reggae.

C’est la saison des biopics musique : Elvis, Priscilla, Marilyn et bientôt Amy, Maria (Callas), Charles (Aznavour), Bob (Dylan) et même Linda (Ronstadt). Mais celui qui déboule sur les écrans français en février est sûrement le plus attendu : One Love retrace la vie de Bob Marley, un des deux seuls artistes – avec Michael Jackson – à la réputation planétaire.

Prophète en son pays avant de devenir une icône mondiale, auteur de chansons inscrites au patrimoine mondial de la pop, Bob Marley revit 1 h 47 durant, sous les traits de Kingsley Ben-Adir ; un acteur anglais vu dans Peaky Blinders et dans Barbie – bon, il y était juste « basketball Ken ». Des extensions « dreadlockées », un accent très réaliste et une gestuelle fidèle à celle du héros qu’il incarne : Kingsley est un des points forts du film, qu’il porte sur ses épaules avec panache.

Crédits : Paramount

Le reste du casting ? On sera plus nuancé sur James Norton en Chris Blackwell, qui n’a aucune scène forte et se contente de traverser le film en White savior quasi muet, à l’image de Mark Sherman en Jimmy Iovine – le boss d’Interscope Records, dans le biopic de 2015 : N.W.A.: Straight Outta Compton.

Honorable biopic

La structure du film est linéaire, démarrant avec le concert Smile Jamaica de 1976, pour s’achever sur le One Love Peace Concert de 1978, entrecoupé de multiples flash-back sur la jeunesse de Bob, ses premiers enregistrements chez Studio One avec Sir Coxsone, sa découverte du rastafarisme…

Le reste de l’article d’Olivier Cachin est à découvrir dans le dernier Numéro de Zeweed, disponible en digital via ce lien.
Pour trouver le kiosque le plus proche de chez vous, c’est ici.

 

“Bob Marley et moi”

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Alors que le biopic sur Bob Marley « One Love », sorti hier, fait salle comble,  ZEWEED a demandé à Cyrille Putman* de nous livrer quatre belles feuilles bien léchées sur le roi du Reggae, avec qui l’écrivain aura joué au football à Paris avant d’être invité à sa table en Jamaïque. Récit.

Rencontre de foot

Acte 1. Ce jour dont je ne me souviens s’il pleuvait, j’étais encore punk à fond, le cerveau plein de Fringanor, un illustre coupe faim disparu depuis. Au printemps 1977, j’habitais déjà chez Alain Pacadis rue de Charonne. Sa chambre de bonne incarnait un cube post moderne recouvert de vinyles assortis aux vieilles tentures grenat du lieu. Un miroir brisé et une couche de poussière réglaient la question des fantasmes et surtout de l’hygiène quotidienne.

Chaque fin de journée nous passions chez Rock Hair, rue de la Grande Truanderie, question de suivre les délires capillaires de Rocky,  le seul coiffeur au monde connu pour son cheveu sur la langue ! Il avait embrayé bille en tête sur le mouvement punk et sévissait dans le quartier des Halles, avant que ce dernier ne soit défiguré. Bye, bye Baltard.

La nuit bien tombée, on fonçait dans un vieil hôtel miteux des années 1950, à Répu’, qui était notre point de chute. Après de longues tractations avec le service d’ordre de l’hôtel, on rejoignait la chambre des Slits, un groupe punk londonien 100% féminin dont le son ‘déménageait’. Nous les suivîmes au Gibus où l’on prit une part active à leur concert.  En pleine action, dans un pogo endiablé vers une heure trente du mat’, Philippe Manœuvre me proposa de participer à un match de foot sans aucun détail sur le projet. Le côté provocateur de sa proposition hors contexte me fit flipper, mais j’acceptai. Une semaine plus tard, le jour J à l’heure H, on se retrouva au pied du Hilton, à coté des quais de la Seine

Bob Marley et les Wailers contre une équipe de journalistes parisiens

Une semaine plus tard, je retrouvais Pacadis à 200 mètres de la tour Eiffel, sur un terrain de football  (qui existe toujours NDLR) niché entre l’hotel Hilton (devenu hôtel Pulmann) et les quais de Seine. À ma stupeur, notre rocker national avait organisé une partie inouïe : une équipe de copains et de journalistes français, presque tous issus de Rock & Folk, notre bible de l’époque, contre…..Bob Marley, the Wailers and friends! Les rastas, en plus de leur goût prononcé pour la ganja, avaient toujours été passionnés par ce sport collectif, vieux reste d’A.D.N. colonial britannique.

Mon vis-à-vis sur le terrain était Carlton Barrett, le batteur des Wailers, l’ami  de toujours de Bob et l’élément incontournable du groupe depuis 1969. Il jouait au foot depuis vingt ans et en avait vingt-sept. Je n’ai jamais réussi à lui piquer le ballon. Pas une fois. Aston, son frère le bassiste, nous fît aussi souffrir par la dextérité de ses pieds magiques. Bob était le plus petit de la bande par la taille mais il était loin d’être le…

Le reste de l’article de Cyrille Putman est à découvrir dans le dernier Numéro de Zeweed, disponible en digital via ce lien.
Pour trouver le kiosque le plus proche de chez vous, c’est ici.

Le ZEWEED spécial Bob Marley est en kiosque!

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Au sommaire :  Bob Marley par ceux qui l’ont côtoyé, tout sur One Love, son biopic qui sort aujourd’hui en salle et un grand dossier consacré aux révolutions.

Pour ce 4ème numéro spécial Bob Marley, la rédaction s’est penchée sur les révolutions, les utopies et les hommes qui les ont incarné, pour vous proposer un dossier plein d’esprit et d’idées pratiques : comment devenir révolutionnaire (notre guide) ? Où est l’utopie la plus proche (notre map monde) ? Qu’écouter quand on fait la révolution ?  « Du reggae ! » s’est exclamé Olivier Cachin en conférence de rédaction avant d’en faire un passionnant article.
Le choix de mettre Bob Marley en couverture et lui rendre largement hommage au travers de témoignages de proches s’est ainsi imposé comme une évidence, alors que sort One Love, dont vous trouverez dans nos pages une critique objective.
Bob Marley et l’esprit révolutionnaire vous attendent dans le n°4 de ZEWEED, disponible en version digitale via ce lien.

Bonne lecture!

Pour trouver ZEWEED dans le kiosque le plus proche de chez vous, c’est par ici.

 

 

Carl Craig : In Techno we trust

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Dj et producteur, pionnier de la techno de Détroit, Carl Craig s’apprête à inaugurer une résidence exceptionnelle avec le club parisien FVTVR, installé au 34 quai d’Austerlitz. À cette occasion, il replonge pour nous dans l’atmosphère bouillonnante du Motown des années 80, ses influences, son approche de la scène, et sa vision de la musique, entre racines et futurisme. Pour la première soirée, ce vendredi 9 février, on le retrouvera aux côtés du britannique Roni Size.

ZEWEED : Il se passait beaucoup de choses à Détroit dans les années 80, aussi bien sur le plan artistique, politique qu’économique. La techno aurait-elle pu naître ailleurs que là bas ?
Carl Craig : Je ne pense pas. Pas de la façon dont on la faite. C’est comme le rap, il devait venir du Bronx, de Harlem et de Brooklyn. Le rap devait naître d’une ville où les gens vivent les uns sur les autres. La techno devait naître d’une ville où pour trouver de la nourriture, des produis frais, il fallait faire 20 minutes de route, sortir du quartier et gagner la banlieue. Les voitures, les robots, les usines automobiles, l’idée d’utiliser les nouvelles technologies ont eu une influence considérable sur nos imaginations.

ZW: Le jazz, la funk, le hip-hop, Kraftwerk, les synthés…Y a-t-il une impression ou une émotion particulière que tu gardes de ta jeunesse au milieu de tout ça ?
CC : J’ai ressenti quelque chose de très fort lorsque la chanson Charivari de A Number Of Names est sortie. Non seulement lElectrifying Mojo la jouée dans son émission, mais c’était en plus des gars de mon quartier. Je me suis senti un peu comme dans le film Les Affranchis, quand ils découvrent que c’est un type qu’ils connaissent qui a fait le casse de la Lufthansa. Quand j’ai entendu Charivari à la radio, je me suis dit “ce sont les gars du quartier”. J’ai ressenti la même excitation quand j’étais enfant et que j’ai découvert que Cybotron venait de Détroit, quand mon cousin a lancé Technicolor (un projet en collaboration avec Juan Atkins, ndlr) ou quand j’ai regardé l’émission de télévision The Scene. Je savais qu’ils venaient tous de Détroit.

ZW: Depuis, tu es devenu lun des principaux ambassadeurs de la techno dans le monde. Quel message essayes-tu de faire passer en jouant dans tous ces endroits ?
CC : Je prêche le techno gospel. Je suis à la fois Dj et prêtre. Peu importe ce que je joue, si je joue quelque chose qui sonne plus comme de la tech house, c’est toujours de la techno pour moi parce que je le joue toujours avec un état d’esprit techno. Je fais tout ce qui me permet de jouer ma propre musique, sans essayer de me conformer au dancefloor ou aux gens. Si jessayais de me conformer aux gens, ce serait trop difficile car tout le monde ne veut pas la même chose. Vendredi, j’étais à Berlin, samedi à Rome. En Italie, les gens apprécient la musique différemment, ils veulent entendre une ligne de basse déstructurée. Je remplis donc ma mission de prêtre techno et j’espère trouver un terrain d’entente avec le public pour quon puisse profiter de la soirée.

Carl Craig : chapeau, maestro!

ZW : Pourrais-tu définir la techno, ou s’agit-il d’une attitude ?
CC : Je pense qu’il s’agit d’une attitude. Il est plus facile de définir le rap ou le rock. Public Enemy fait du rap, mais leur attitude est un hybride de rock and roll et de nationalisme noir. Le Wu-Tang Clan fait du rap, mais ils ont ce côté rock and roll, et ils mélangent cette attitude avec des rythmes hip hop et toutes sortes de gimmick. Avec la techno, il y a beaucoup de couleurs différentes. C’est comme le jazz. La mentalité de la techno, de mon point de vue, a à voir avec un truc futuriste, avec l’idée qu’aucune idée n’est hors de portée. Tout est possible.

ZW: Pourquoi est-il important que la techno reste underground ? Est-ce possible ?
CC : Elle doit rester underground. La techno que les gens considèrent comme de la musique commerciale est vraiment ringarde et je ne pense pas qu’elle ait une longue espérance de vie. Lorsque la musique reste underground, elle a la possibilité de grandir, grossir, de sapaiser et d’émerger de nouveau. C’est pour ça que vous pouvez écouter un disque de Rhythm Is Rhythm pendant 30 ans, parce que c’est quelque chose qui na pas été cramé  cent fois par jour à la radio ou été imité mille fois.

 

ZW : Tu es de retour à Paris pour une résidence à FVTVR. Quest-ce que ça fait de jouer dans cette ville?
CC : Il m’a fallu un peu de temps avant dapprécier Paris à sa juste valeur. Je venais de Détroit, alors Paris à mes yeux était un peu comme ce gamin de l’école dont le père est riche et qui a tout. Cest après avoir surpris un combat de rue à Paris que je me suis dit “ok, j’aime vraiment cet endroit “. Cela a mis Paris au même niveau que ce à quoi j’étais habitué à Détroit.  

ZW : Comment Détroit a-t-elle changé au cours des années où tu y as vécu ?
CC : C’est une bonne question. La criminalité et le taux d’homicide sont en baisse. C’est une excellente nouvelle pour Détroit. La ville sest développé, avec de nouvelles constructions, des entreprises, beaucoup plus de restaurants, la culture alimentaire est meilleure, mais ça reste la même ville, il faut toujours prendre la voiture et parcourir une bonne distance pour trouver de la nourriture saine.

Carl Craig & MoodyMann : Detroit Techno is in the house!

ZW : Tu as vu tes premiers concerts en aidant ton cousin à installer les lumières. Plus de 30 ans plus tard, les lumières ont également joué un rôle important dans toninstallation immersive Party/After-Party, présentée pour la première fois à la Dia Beacon en 2020, dans lEtat de New York. Quelle est ton approche de la scène ?
CC : Tout ce que je fais est centré autour des ondes sonores. Mon travail, en tant que producteur, consiste à faire fonctionner ensemble des choses qui ne devraient pas. Pour en revenir à la lumière, dans Party/After-Party, elle est le résultat de ma collaboration avec John et Randy. Je ne suis pas arrivé avec une idée parfaitement définie de ce que je voulais. Mon idée de l’éclairage d’un club, c’est une pièce sombre et un stroboscope, parce que cela remonte à l’époque des fêtes dans les sous-sols, quand on éclairait avecdes phares comme ceux que lon trouvait sur le toit des voitures de police.

ZW : Penses-tu que la techno sera toujours strictement la musique du futur , comme l’a dit Derrick May ?
CC : Oui, je pense. L’idée futuriste est ancrée dans la musique techno. Tout a commencé par là. Le rap a été conçu pour être la musique de son temps. Il n’a jamais été question de futurisme dans le rap. Dans l’électro, on parlait aussi de futurisme, Nucleus parlait de lespace et de super-héros, c’est pourquoi l’électro et la techno vont vraiment de pair.

ZW : Quest-ce que ça représente pour toi de jouer avec des artistes tels que Roni Size, Joe Claussell, Moodyman et Kevin Saunderson ?
CC : C’est incroyable. Roni et Joe sont des personnes que je respecte depuis toujours, mais je n’avais presque jamais joué avec eux. Kevin et Moodyman sont mes frères, je les connais depuis presque aussi longtemps que mon propre frère. C‘est génial de faire ça avec eux. Nous pouvons diffuser le Detroit techno gospel au FVTVR à Paris.

                                                                                             

 

Les 4 dates de Carl Craig à FVTVR :

  • 9 FÉVRIER : Carl Craig présente «THE BEAT» avec Roni Size
  • 10 FÉVRIER : Carl Craig présente «THE GROOVE» avec Joe Claussell
  • 16 FÉVRIER : Carl Craig présente son all night long «THE MEGAMIX»
  • 17 FÉVRIER : Carl Craig présente « DETROIT LOVE » avec Kevin Saunderson & Moodymann
FVTVR Insta : fvtvr_paris
Carl Craig Insta : carlcraignet

 

Les bons plans ZEWEED

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Tous les jeudis, ZEWEED vous donne trois bonnes adresses pour se nourrir l’esprit, le corps et danser jusqu’à l’aube.
Au menu ce week-end:  la mode futuriste d’Iris van Herpen, les indémodables Roni Size et Carl Craig et le nouvel an chinois en mode green food.

Le bon plan expo

Iris van Herpen, « Sculpting the senses »

Look rétrofuturiste, technologie organique et monde onirique composent l’univers d’Iris van Herpen, à qui le musée des Arts décoratifs offre une sublime rétrospective à la scénographie et à l’ambiance sonore envoûtantes. A l’étage, une reconstitution de l’atelier d’Iris van Herpen, démontrant l’harmonie entre savoir-faire artisanal et impression 3D. Le parcours se poursuit ensuite dans un petit cabinet de curiosités, passant en revue les inspirations de la designer. Le MAD signe ici une expérience immersive très réussie sur la planète van Herpen.

Musée des Arts décoratifs
107, rue de Rivoli
75001 Paris

madparis.fr

Iris Van Hepen, MAD
Iris van Herben, l’expo MAD et géniale

Le bon plan resto

Cantine de Lotus

Pour fêter le nouvel an chinois, dont les festivités se dérouleront en journée à Belleville et dans le 13ème arrondissement de Paris, la Cantine de Lotus vous attend près le l’Opéra Garnier pour vous restaurer entre deux chenilles humaines à tête de dragon. Ici, végétariens et véganes trouveront de quoi régaler leurs sens puisque l’établissement propose une carte (aussi variée qu’appétissante) sans viande aucune, composée uniquement de plats faits maison.

Du lundi au samedi :  de 12:00 à 15:00  et de 18:30-21:30

7 rue de la Michodière
75002 Paris

Cantine de Lotus

La cantine de Lotus : green is good

Le bon plan teuf

Carl Craig & Roni Size

Avec 35 ans d’une carrière hors-normes, le natif de Bristol et pionnier du Drum’n Bass Roni Size fait un passage à Paris pour un show exceptionnel en duo avec Carl Craig le 9 fevrier. Considéré comme l’une des figures majeures de la seconde vague de la Detroit Techno, Carl Craig se produira de nouveau au FVTVR le 16 et le 17 de ce mois. L’ambiance promet d’être chaude dans ce nouveau temple de la nuit parisienne, niché sous la Cité de la Mode et du Design.

Billets sur Shotgun, Songkick, Dice

Le 9 février pour le set  Ronnie Size et Carl Craig
les 16 et 17 février : Carl Craig + guests

FVTVR

32 Quai d’Austerlitz, 75013 Paris

Au FVTVR, la nuit parisienne est loin d’être dead :  elle est red!

 

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