Si le cannabis est diabolisé depuis une cinquantaine d’année, l’Histoire nous compte une toute autre approche de la belle plante. Indissociablement lié à la religion ainsi qu’à la royauté, le chanvre accompagne vers l’éternel quatre figures majeures du christianisme que je vous propose aujourd’hui de redécouvrir.
LE « SAINT CHANVRE »
Il s’agit d’un morceau de la corde censée avoir lié les mains du Christ à la Croix lors de la Crucifixion, elle porterait, dit-on, les traces du sang de Jésus. Cette relique déposée, d’après la tradition, par Sainte Hélène au 4ème siècle, est toujours visitable au monastère de la Sainte-Croix (Timios Stravos) à Omodos, l’un des plus anciens de Chypre, fondé vers l’an 200.
Sainte Hélène était la mère de l’empereur romain Constantin 1er, qui décréta le christianisme religion officielle. C’est à la suite d’un pèlerinage et de fouilles à Jérusalem, sur le lieu du Calvaire, qu’elle découvrit la Sainte Croix. De retour vers Rome, elle fit escale à Chypre en 327, à l’âge de 80 ans, pour y faire ce don sacré.
De nombreux miracles furent attribués à ce Saint Chanvre et la chapelle devint un lieu saint pour tous les chypriotes.
LES SANDALES DU CHRIST
Résultats d’analyses (microscope à balayage électronique, analyse spectrométrique) du professeur Gérard Lucotte, directeur de l’Institut d’anthropologie génétique moléculaire, concernant la Relique des Sandales du Christ :
« Les trois couches originales de la sandale : au-dessus une couche fine de chanvre (étudiée) ; au milieu une couche épaisse de palmier oriental (étudiée, sang en étude) ; au-dessous une couche fine en bois (olivier ? en étude). » L’or identifié fut daté de l’antiquité et le sable d’aragonite découvert sur le cuir, se retrouve spécifiquement à Jérusalem.
En 2005, Gérard Lucotte sera tenu à l’écart par la communauté scientifique : analysant la tunique d’Argenteuil, il affirmera y avoir retrouvé l’ADN du Christ, reconstituant « le portrait d’un homme d’origine moyen-orientale, à la peau blanche, opiomane et porteur de morpions. »
Don du pape Zacharie en 752 au roi Franc Pépin III, ces reliques furent rapportées de Jérusalem à Rome par Sainte Hélène en l’an 327.
Elles sont aujourd’hui exposées à la basilic de Prüm en Allemagne.
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LE LINCEUL DE PHILIPPE Ier (1052-1108)
- La tombe de ce roi de France fut découverte le 1er juillet 1830, dans l’abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire (45730). Son corps avait été enveloppé dans une longue cape rouge tissée, après analyse, avec « une armure de toile, chaîne et trame de chanvre, une deuxième trame de laine a été passée, entre deux fils de trame chanvre. » (A. France-Lanord, La tombe de Philippe 1er à Saint-Benoît-sur-Loire, p. 377, 1992).
Ce 4ème roi capétien, au 3ème plus long règne de l’histoire de France (48 ans), fut inhumé à Fleury car ayant été excommunié pour avoir répudié sa femme, Berthe de Hollande, il ne désirait pas être enterré à côté de ses ancêtres, dans la basilique royale de Saint-Denis.
Sa sépulture est la seule d’un souverain français médiéval à n’avoir été ni violée, ni déplacée de son emplacement original.
D’autres linceuls de chanvre sont attestés, dont celui de la reine mérovingienne Arégonde (520-580), épouse de Clotaire 1er (basilique Saint-Denis).
LE CILICE DE SAINT LOUIS
Ce gilet porté par le célèbre roi, est encore en parfais état aujourd’hui. Composé de crin et de chanvre, il est daté aux alentours de 1260. C’est l’un d’un des trois seuls vêtements royaux du 13ème siècle conservés en France. Une étiquette porte l’inscription : « C’est la haire saint Louis roy de France ».
Il est exposé à l’église Saint-Aspais de Melun, France
Le fait que ses reliques soit composées de cannabis sativa rend crédible leurs authenticités, appuyé par le précepte In dubio pro traditione : en cas de doute, priorité à la tradition!