Le Mexique se prépare à légaliser la weed.

////

Alors que le statut de lu cannabis était resté flou depuis que la Cour Suprême a déclaré sa prohibition anticonstitutionnelle en 2018, le gouvernement s’apprête à franchir le pas de la légalisation totale.

Décidément, les pays d’Amérique latine mettent à l’amende les vieux cousins européens qui se présentent souvent comme les chantres du progressisme. Alors que les fumeurs ne risquent « que » 200 euros d’amende en France pour avoir allumé un pétard, les stoners mexicains s’apprêtent à rejoindre l’Uruguay, le Pérou, le Canada et même la Corée du Nord dans le club très fermé des pays ou la weed est légale.

Une bataille juridique sur 4 ans
Pour bien comprendre la situation actuelle de la ganja au Mexique, il faut remonter à 2015. Une association nommée la SMART (Société mexicaine d’Autoconsommation Responsable et Tolérante) avait demandé à la Cour Suprême de statuer sur la question de l’interdiction de du cannabis.

Pour eux, la Constitution du pays prévoie « le droit au libre développement de la personnalité » ce qui inclut de fumer des joints.
Un argument retenu par les juges et qui a eu l’effet d’une bombe dans le pays : désormais, la prohibition de la consommation est jugée anticonstitutionnelle.

Un petit pas pour l’asso qui compte continuer le combat. En effet, le Mexique prévoit que le jugement de la Cour Suprême remplace la loi actuelle si elle prononce cinq fois le même verdict. On imagine la fébrilité des fumeurs mexicains qui ont vu une brèche se creuser, n’attendant plus que le mur tombe définitivement.

C’est fin 2018 que leur attente se voit récompensée. La Cour Suprême confirme son verdict dans deux nouvelles affaires qui viennent s’ajouter à trois précédents, faisant de la prohibition une loi définitivement obsolète.

Les Mexicains ont désormais le droit de fumer de la weed sans prendre le moindre risque. Cependant la décision de justice ne concerne ni la vente ni la production sauf que ces obstacles ne vont pas faire long feu avec l’élection d’un gouvernement de gauche, prolégalisation, au cours de l’été 2018.

Entré en fonction le 1er décembre, le gouvernement n’a même pas eu le temps de légaliser la weed, dépassé de quelques mois par la Cour Suprême. Cependant, c’est à lui que revient d’organiser toute l’affaire.

Une entreprise publique qui veille au grain
Bien que désormais légal, il faut bien un cadre pour la distribution du cannabis afin d’éviter que la nouvelle législation profite plus aux cartels qu’au gouvernement. D’ailleurs, c’est bien l’usage qui était remis en question par la Cour Suprême, la vente est toujours interdite.

C’est là qu’intervient le député Mario Delgado avec sa proposition de loi du 1er octobre. Son plan consiste à créer une entreprise publique nommée Cannsalud qui sera chargée de la production et de la vente à des entreprises préalablement reconnues par l’État.

Les amateurs de weed pourront acheter leur matos et le fumer dans un espace privé (comme au Canada). Ils seront aussi autorisés à faire pousser un maximum de six plants pour leur conso perso.

Avant que ce système soit mis en place, le Sénat doit encore voter le texte dans les prochaines semaines. Un scrutin qui ne fait absolument aucun doute puisque le président López Obrador dispose de la majorité dans les deux chambres du parlement.

Cependant, Cannsalud ne sera pas qu’un simple grossiste de la weed. Pour le député Delgado, l’entreprise aura aussi comme but d’« identifier et de gérer les risques potentiels d’un nouveau marché ». Il s’agit de protéger les consommateurs d’entreprises plus concernées par le profit que par les risques sanitaires encourus par leurs clients.

De cette façon, les autorités mexicaines gardent la main sur la production, la distribution ainsi que la qualité de ce que ses citoyens vont mettre dans leurs cônes.

Alors évidemment, la légalisation ne va pas tout arranger au Mexique. Les narcos resteront très puissants notamment dû au fait que le cannabis n’est qu’une infime partie de leurs revenus. En revanche, la police pourra se concentrer sur des crimes bien plus graves que le trafic d’une simple plante.

Vincent 

Ne ratez rien de l’actualité du chanvre et du CBD, inscrivez-vous à la Zeweed Newsletter!

Previous Story

Les comics Marvel légalisent la weed.

Next Story

Le cannabis thérapeutique proposé au budget de la Sécu.

Latest from Mexique