CBD : Face aux évolutions et ambiguïtés réglementaires, le Syndicat Professionnel du Chanvre appelle à la cohérence.

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Le Syndicat Professionnel du Chanvre (SPC) fait part de ses vives inquiétudes à la vue des récentes évolutions réglementaires européennes et nationales, appelant les pouvoirs publics à adopter une politique rationnelle, basée sur des preuves scientifiques solides, en accord avec la législation européenne. 

Première préoccupation exprimée par le SPC quant à l’avenir du secteur : la proposition de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) de classer le CBD comme substance présumée toxique pour la reproduction humaine (catégorie 1B). Le représentant historique de la filière chanvre bien-être dénonce une décision basée sur une étude unique, jugée insuffisamment représentative des réalités d’usage et des doses consommées par les utilisateurs. Le SPC estime à juste titre qu’une telle classification aurait de graves conséquences économiques, remettant en question des années d’investissements et d’efforts vers une traçabilité et une qualité exemplaires, menaçant directement la pérennité de nombreux emplois.
En réponse à la proposition de l’ANSES, le SPC, appuyé par l’Association Française des Producteurs de Cannabinoïdes (AFPC) et l’Union des Industriels pour la valorisation des extraits de chanvre (UIVEC), a engagé deux expertises scientifiques indépendantes – auprès de Chemsafe et du Dr Fabian Steinmetz – afin de fournir une analyse exhaustive et objective aux autorités européennes. Le syndicat appelle à une mobilisation générale du secteur en vue de la consultation publique qui doit avoir lieu prochainement.

Second point souligné par le SPC : l’interdiction du CBD en Italie, désormais classé comme stupéfiant. Cette brutale mesure, en contradiction flagrante avec la législation européenne  et les recommandations de l’OMS, est un arrêt de mort pour la filière transalpine, qui emploie quelque 20 000 personnes et génère près de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaire.
Paradoxalement, pour la France, où 80 % des produits CBD commercialisés dans l’Hexagone proviennent d’importations italiennes, cette décision pourrait représenter une opportunité économique de taille. À la lumière de cette évolution du cadre légal italien, le SPC invite ainsi les acteurs français à se réorienter vers une production locale durable à la traçabilité irréprochable, à l’image de la société française Canebiera, récemment récompensée en mars au Spannabis.

Troisième problématique  : l’essor des néo-cannabinoïdes, substances synthétiques qui menacent à la fois la santé publique et la crédibilité de la filière chanvre CBD. Récemment, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a inscrit plusieurs de ces nouveaux cannabinoïdes sur sa liste officielle des stupéfiants, reconnaissant ainsi officiellement leur danger potentiel sur la santé. Le SPC souhaite que toutes ces molécules soient interdites, insistant sur la nécessité d’utiliser les outils d’analyse et de traçabilité existants pour protéger consommateurs et commerçants des dérives du marché.

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Journaliste, peintre et musicien, Kira Moon est un homme curieux de toutes choses. Un penchant pour la découverte qui l'a emmené à travailler à Los Angeles et Londres. Revenu en France, l'oiseau à plumes bien trempées s'est posé sur la branche Zeweed en 2018. Il en est aujourd'hui le rédacteur en chef.

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