Double championne du monde de football et Ballon d’or 2019, Megan Rapinoe, en plus d’avoir marqué son sport, marque de son empreinte la société. Militante féministe et icône LGBT, elle a fait du CBD l’un de ses champs de reconversion…
Foot for justice
Si nombre de sportifs de haut niveau s’engagent auprès d’œuvres caritatives plus consensuelles les unes que les autres, rares sont ceux qui sont prêts à mettre leur carrière en jeu pour soutenir des causes polémiques. Un manque de courage ou de convictions qui ne semble pas définir « Pinoe », comme la surnomment ses fans. Première femme lesbienne à faire la couverture de Sports Illustrated, elle y explique refuser de mettre un pied à la Maison-Blanche tant que Donald Trump serait président en arguant : « Je ne vais pas faire des courbettes devant le Président qui, clairement, est contre tout ce en quoi je crois. » Elle est également la première sportive blanche à avoir soutenu le joueur de football américain Colin Kaepernick, qui deviendra après des mois de polémiques, le symbole du mouvement de protestation contre les violences policières à l’encontre des Noirs américains. En 2019, alors qu’elle est de nouveau sacrée championne du monde, elle dépose avec ses coéquipières un recours collectif contre la politique salariale de la Fédération américaine de football qu’elles jugent discriminatoire. Elle franchit finalement les portes de la Maison-Blanche pour s’assurer du soutien de Joe Biden dans son combat pour l’égalité salariale et, en 2021, la Fédération finit par céder en formalisant dans un accord historique, l’égalité salariale entre les équipes féminines et masculines. Un an plus tard, elle reçoit des mains du 47e Président, la médaille présidentielle de la Liberté – plus haute décoration civile du pays.
Fight for weed
Celle dont les combats ont fait dire à ses détracteurs qu’elle était anti-américaine, n’a pas hésité à investir un énième champ de lutte : celui du chanvre. Lorsqu’à l’âge de trente ans, elle se déchire le ligament croisé antérieur droit après la Coupe du monde 2015, nombreux sont ceux qui parient sur la fin de sa carrière. C’était sans compter son recours au CBD, auquel la superstar attribuera une des raisons de sa prompte guérison. Dès lors, elle confiera consommer du CBD quotidiennement pour soulager la douleur et l’inflammation, stabiliser son humeur, mieux dormir et favoriser sa récupération sportive. En 2019, peu après l’adoption de la réglementation américaine « Farm Bill » qui permit la culture et la vente de chanvre, ainsi que des produits CBD au niveau national, sa sœur jumelle, Rachael Rapinoe, elle-même ancienne joueuse de football de l’équipe nationale, crée une marque de produits à base de CBD nommée Mendi. Megan Rapinoe en devient la conseillère spéciale et l’ambassadrice toute désignée. « Nous croyons vraiment qu’il existe un mouvement et tout un flot de personnes souhaitant des médicaments alternatifs plus sains. Ils ne veulent pas de ce qu’on nous prescrit généralement dans ce pays, qu’il s’agisse de médicaments en vente libre, d’opiacés sur ordonnance, de somnifères ou de divers outils pour lutter contre le stress et l’anxiété », précise sa sœur.
Fight forever
Si les sœurs Rapinoe se permettent d’évoquer la crise des opiacés, c’est parce que leur grand frère Brian en a été victime. Enchaînant les petits délits, les incarcérations et les addictions avant d’embrasser les thèses suprémacistes, il n’a jamais cessé d’être soutenu par Megan Rapinoe. En 2019, après avoir mis de l’ordre dans sa vie, Brian déclarera : « J’étais son idole. Mais, désormais, et ça ne fait pas l’ombre d’un doute : c’est elle mon idole ! » Toujours à l’avant-garde en termes de justice sociale, les sœurs Rapinoe alertent désormais sur la nécessité d’impliquer davantage les personnes de couleur dans l’industrie du cannabis, afin de compenser les injustices causées par une lutte contre la drogue historiquement discriminatoire.