Alexis Lemoine

Journaliste, peintre et musicien, Kira Moon est un homme curieux de toutes choses. Un penchant pour la découverte qui l'a emmené à travailler à Los Angeles et Londres. Revenu en France, l'oiseau à plumes bien trempées s'est posé sur la branche Zeweed en 2018. Il en est aujourd'hui le rédacteur en chef.

Syndrôme cannabinoïde: quand l’abus de THC se paie trop cher le lendemain

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Avec la légalisation du cannabis, les cas de “syndrôme cannabinoïde” ont explosé aux Etats-Unis. Alors que les hôpitaux US voient affluer aux urgences des consommateurs en proie à l’affection, Zeweed fait le point sur cette gueule de bois de l’herbe, conséquence directe d’un marché débridé où des entrepreneurs peu scrupuleux proposent des produits toujours plus forts en THC.

Depuis quatre ou cinq ans, le matin, j’avais assez systématiquement une légère nausée latente, une petite heure après le réveil” témoigne Vincent*, 43 ans. “Dès que je me mettais à lire ou regardais mon écran trop près, c’était vertiges, hypersalivation et une franche envie de vomir. En général, vers midi-une heure, ça passait.” explique ce dessinateur projeteur en architecture et gros consommateurs de cannabis” Il y a eu des jours où j’étais carrément incapable de travailler le matin, alors je rattrapais le temps perdu le soir” poursuit Vincent, qui ne boit pas d’alcool, ne se drogue pas, mais fume de l’herbe depuis ses 18 ans. “Au début je pensais que j’avais un problème oculaire et je suis allé voir un ophtalmologiste qui n’a rien trouvé. Mon médecin traitant n’a à ce moment-là rien trouvé non plus au niveau gastrique ni quoi que ce soit d’anormal après un bilan sanguin complet. Puis, en juillet dernier, je suis parti en croisière en Grèce et ça a été régime sec question weed. Au bout de quatre jours, plus de tête qui tourne, plus de nausées alors que je m’attendais à avoir le mal de mer!” s’amuse-t-il.

Nausées, crampes et douches chaudes

Ca ne m’a pas pris longtemps pour comprendre d’où venait le problème, ou tout du moins  faire un lien de cause à effet. Une fois revenu à terre, j’ai cherché confirmation sur le Web et en ai parlé à mon médecin qui lui aussi s’est renseigné: j’avais tout les signes du syndrome cannabinoïde, symptômes qui ont disparu en mer avec l’abstinence. Depuis, je me suis mis au CBD et à la weed beaucoup plus légère alors qu’avant je faisais la course à la beuh la plus dosée. Si je n’avais pas fait moi-même le rapprochement, je serais encore à fumer ma GG4 ou ma Gelato (deux variétés à plus de 20% de THC NDLR) et à passer des grands moment de solitude après chaque réveil“.
Vincent a de la chance dans son malheur: en n’habitant pas dans un pays ayant légalisé où l’on peut acheter des concentrés (Dabs) à 80-90% de THC, il aura limité les dégâts engendrés par l’absorption régulière d’une trop grande quantité de THC et se sera épargné un passage par la case hospitalisation.

Aussi connu sous la dénomination “syndrome d’hyperémèse cannabinoïde”, le syndrome cannabinoïde (SC) se caractérise cliniquement par l’association de douleurs abdominales, de nausées et de vomissements consécutifs à une consommation chronique/quotidienne de cannabis. Un syndrome qui peut être difficile à diagnostiquer pour le praticien qui a en face de lui un sujet en bonne santé qui est loin de se douter que c’est la weed de la veille qui l’amène aux urgences. Autre donnée connue: le SC est plus fréquent chez les adultes de moins de 50 ans qui consomment du cannabis de façon soutenue. Pour une raison inexpliquée, le SC ne semble pas toucher les stoners de la première heure. Enfin, dénominateur commun à tous les patients admis aux urgence: la consommation régulière de produits à haute teneur en THC (fleurs, Dabs, vape-pen, edibles…).

La légalisation sauvage en cause

Les crises peuvent durer jusqu’à 48 heures et se répéter tous les mois si la consommation de cannabis est poursuivie avec la même intensité. Le SC évolue classiquement en trois phases, avec une première phase dite “prodromique”  d’une à deux semaines, où le sujet est pris de nausées matinales, vomissements et troubles digestifs. Elle est suivie d’une phase dite “émétique” avec vomissements intenses, persistants et douleurs abdominales pouvant durer plusieurs heures. Les douleurs abdominales peuvent alors être soulagées par des bains d’eau chaude, parfois prolongés, remède de grand-mère stoner développés par des patients qui n’osent pas toujours se rendre à l’hôpital, pour ces raisons financières ou légales. Devant l’efficacité de la pratique et l’innocuité de la plupart des médicaments conventionnels, c’est ce même traitement qui est désormais adopté en milieu hospitalier.

Si la physiopathologie du syndrome cannabinoïde reste mal connue, de même que ses facteurs de prédisposition, une chose est certaine: à doses modérés, le cannabis n’engendre pas de SC. C’est le manque d’encadrement du marché du cannabis et de fait une offre de produits beaucoup trop corsés en THC, molécule dont le taux n’a toujours pas été limité aux Etats-Unis, qui sont les grands responsables de cette inédite vague du mal de l’herbe.

*le nom a été changé.
Sources:
-Allen JJ, de Moore GM, Heddle R (2004) Cannabinoid hyperemesis: cyclical hyperemesis in association with chronic cannabis abuse. Gut 53:1566–70
-Pelissier F, Claudet I, Gandia-Mailly P, et al (2016) Cannabis hyperemesis syndrome in the emergency department: how can a specialized addiction team be useful? A pilot study. J Emerg Med 51:544–51
-Fabries P, Renard A, Puidupin A, et al (2014) Diagnostic méconnu à la douche miraculeuse. Ann Fr Med Urg 4:334–5

Ze revue de presse

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Chaque lundi, Zeweed vous apporte le meilleur de l’actualité du cannabis, du chanvre et du CBD avec cette semaine: Hemp im, Canex, Cannabiz, Hemp Today, Benzinga, France Inter et l’Obs.

Etats-Unis: Amazon soutient activement la légalisation du cannabis au niveau fédéral.
L’entreprise fondée par Jeff Bezos réaffirme son soutient au Cannabis Administration and Opportunity Act, invitant par cette prise de position le gouvernement à légaliser le cannabis dans les 52 états américains. L’article de Cannabiz est disponible ici.

Etats-Unis: Producteurs et distributeurs de cannabis s’inquiètent d’une légalisation dans tout le pays.
Si la légalisation fédérale serait pour nombre d’Etats une belle opportunité économique, les entreprises de cannabis existantes voient d’une mauvais oeil l’ouverture à une concurrence nationale. L’article de Politico est disponible ici.

Canada: Aurora s’apprête à licencier 8% des ses employés.
Le géant de l’industrie du cannabis, qui accuse une année moins florissante que prévue, a annoncé mardi 21 septembre une restructuration qui devrait la délester de 8% de sa masse salariale. Aurora Sky prendra désormais en charge la distribution médicale de l’installation Aurora Polaris qui devrait fermer ses portes en octobre . L’article de Benzinga est disponible ici.

Espagne: Un traitement à base de cannabis est désormais disponible dans les pharmacies de la péninsule ibérique.
Le premier médicament à base de cannabis est arrivé en Espagne afin de traiter certaines pathologies résistant aux traitements conventionnels, tel que l’épilepsie ou la sclérose en plaque. L’article de Canex est disponible ici.

France: Le succès du CBD décortiqué et analysé.
En partenariat avec l’Obs, la chaîne de radio publique se penche sur le marché du cannabidiol et son fulgurant succès depuis trois ans.
L’émission de France Inter est à écouter en cliquant sur ce lien.

France: L’hebdomadaire l’Obs publie une tribune pour la libération de la culture de chanvre bien-être dans l’hexagone.
Alors que la production de fleurs de CBD reste interdite en France, l’Obs consacre un grand dossier au chanvre bien-être et à la manne économique que représente le marché des sommités florales de ce “cannabis light”. L’article de l’Obs est disponible via ce lien.

France: Les agriculteurs français devraient pouvoir cultiver du chanvre bien-être en 2022.
Cultivé en France par quelque 1300 agriculteurs, le chanvre va bientôt bénéficier d’un nouveau débouché : la production de fleurs de CBD. Interdite jusqu’à présent en France, la récolte des fleurs de chanvre devrait être  autorisée l’année prochaine. L’article de Hemp Im est disponible ici.

Ze track du mois: “La drogue” (Richard de Bordeaux et Daniel Beretta)

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Le tube iconique de cet été indien, c’est “La drogue”, planante composition signée Richard de Bordeaux et Daniel Beretta. Le kitchissime duo nous offre ici un titre psychédélique à souhait, fleurant bon le patchouli et les enveloppes de ganja de grand-papa.

Paris, 1968. Richard de Bordeaux et Daniel Beretta, deux jeunes musiciens en devenir, se rencontrent au Petit Conservatoire de Mireille. Pour ceux qui ne sont pas à la retraite, le Petit Conservatoire de Mireille est une émission durant laquelle des cours de musiques étaient dispensés en direct à la radio puis à la télévision.

Ensemble, les deux lurons y composeront entre autre La Drogue, hymne aux paradis artificiels qui devait accompagner une séquence du film Un été sauvage.
Si Beretta et Bordeaux figureront au casting du long-métrage de Marcel Camus, la chanson ne sera finalement pas retenue.

Le titre sera mixée par Christian Gaubert, grand complice du compositeur de musique de films Francis Lai. Au saxophone, l’américain Marion Brown excelle sur des arrangements cuivre signés Nino Ferrer (qui joue aussi dans Un été sauvage). Le morceau sortira chez Barclay en maxi et sera le seul succès de Bordeaux et Beretta. Ce dernier se fera encore entendre puisque depuis 1978, Daniel Beretta assure la doublure voix d’Arnold Schwarzenegger.

Les paroles sont sans équivoques à une époque où le mot d’ordre était “d’interdire d’interdire“.
Un demi-siècle plus tard, rien n’a changé puisqu’on ne peut toujours pas pécho légalement alors qu’avouons-le, la fumette, c’est sacrément épatant!

“Où est ma drogue, mon haschich?
Où est mon opium, mon kif?
Il m’en faut, je me débine
Viens vite ma Proserpine
Quand je te prends,
Je suis dans une bulle blanche
Quand je te prends,
Je suis comme un singe dans les branches
(…)
Il m’en faut, je me débine
Viens vite ma Proserpine
Quand je te prends,
Je suis un sous-marin vert
Quand je te prends,
Je te téléphone à l’envers”

Ze Revue de Presse

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Chaque semaine, Zeweed vous apporte le meilleur de l’actualité du cannabis, du chanvre et du CBD avec aujourd’hui:  Bloomberg, Le Petit Journal, Benzinga ,Business Cann, The Portugal News, Libération, C News, Euractive et Wort.

Uruguay: Les touristes vont pouvoir acheter légalement du cannabis.
Après avoir légalisé le cannabis en 2014, le gouvernement va autoriser sa vente aux non-résidents étrangers, dans l’espoir de relancer l’industrie du tourisme en berne depuis la crise du Covid. l’article de BnnBloomberg est disponible ici.

Suisse: La ville de Zurich va tester la légalisation du cannabis.
L’expérience débutera en automne et devrait durer trois ans et demi. Le cannabis sera disponible en pharmacie ou dans des Social Club. D’autre villes ont déjà manifesté leur intérêt de mener une expérimentation semblable. L’article du Petit Journal est disponible ici.

République Tchèque: Le taux légal de THC dans les fleurs de CBD passe à 1%.
La chambre basse du Parlement de la République tchèque a approuvé un amendement qui permettra de tripler la quantité admise de THC dans le chanvre bien-être, faisant passer son taux de légal de 0,3 à 1%. L’article de Benziga est disponible ici.

Guernsey: L’île s’apprête à autoriser les premières cultures de cannabis thérapeutique.
Après la signature avec le gouvernement britannique d’un memorandum of understanding sur la culture du cannabis, le territoire anglo-normand voit affluer les demandes d’exploitations d’entreprises de cannabis thérapeutique. L’article de Business Cann est disponible ici.

Portugal: Une entreprise Israëlo-Canadien investit 16 millions d’euros dans la culture du cannabis thérapeutique.
Sababa Portugal prévoit d’investir 16 millions d’euros à Campo Maior, dans la région sud de l’Alentejo au Portugal, pour la culture de cannabis thérapeutique, visant clairement le marché européen. L’article de The Portugal News est disponible ici.

France: Un groupe de recherche lance une enquête sur l’auto-culture dans l’hexagone.
Alors que l’auto-culture est en plein boom, le célèbre Questionnaire international sur la culture de cannabis (ICCQ) s’intéresse pour la première fois aux jardiniers en herbe français.L’article de Libération est disponible ici.

Italie: Bientôt un référendum sur la dépénalisation du cannabis?
Une pétition-référendum pour la dépénalisation de la culture et de la consommation du cannabis a été signé par plus de 420 000 personnes en à peine quatre jours. La pétition devrait rapidement atteindre les 500 000 signatures nécessaires pour être considéré comme valide et donc déclencher automatiquement un processus de référendum sur ces deux questions. L’article de Euractive est disponible ici

Luxembourg: La légalisation de nouveau à l’ordre du jour.
La légalisation, mesure attendue en début de mandat du gouvernement, puis relégué en arrière plan en raison de la pandémie, refait surface. Le projet de loi autorisant la consommation de récréative de la plante doit être déposé en octobre. L’article de Wort est disponible ici.

Sport: Le cannabis devrait être retiré des substances interdites par l’Agence Mondiale anti-dopage.
A l’issue d’une réunion à Istanbul, le comité de l’Agence Mondiale anti-dopage (AMA) a annoncé que la consommation de cannabis ferait l’objet d’un ré-examen en 2022, mais que la substance restera interdite tout au long de l’année prochaine. L’article de CNews est disponible ici

Life on Mars?

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C’est sur la planète bleue que la colonisation de Mars se gagne. Alors que la NASA planche sur ses fusées, la Française Barbara Belvisi développe dans le désert des prototypes de modules habitables dans lesquels astronautes et scientifiques se prépareront à être les premiers colons de la planète rouge.

Avant que l’homme ne pose son premier pied sur Mars pour y installer une résidence secondaire, le défi à relever en amont de la grande aventure est de commencer à concevoir de tels habitats.
Un challenge que Interstellar Lab se propose de relever en « développant sur Terre des villages construits avec les technologies spatiales ». Appelés EBIOS (Experimental Bioregenerative Station) ces modules d’essais  seront construits sur la notre planète pour y accueillir scientifiques, chercheurs, astronautes et futurs colons martiens afin qu’ils y vivent dans les mêmes conditions que celles qu’ils rencontreront sur la planète des petits hommes verts. Pour se faire, une équipe d’ingénieurs et scientifiques planche sur la mise au point de systèmes autosuffisants et pérennes, répondants à des demandes anthropologiques, biologiques,  psychologiques, biochimiques  géophysique et architecturales auxquelles l’homme n’avait jamais dû faire face.

C’est depuis leurs bureaux situés à Los Angeles que l’équipe d’Interstellar Lab finalise la mise au point de ces « maison-témoin » d’entraînement à la vie dans nos futurs pavillons de grande banlieue spatiale. Pour cette jeune entreprise qui a la tête dans les étoiles, l’activité n’aura rien de cosmique et  sera des plus terrestre puisque ces villages se veulent avant tout un centre d’entrainement et de perfectionnement aux futurs postulants à une vie sur Mars,  plutôt qu’une proposition de solutions habitables qui serait livrée clefs en main le jour où le premier terrien posera ses valises sur la quatrième planète en partant du Soleil.

À la tête de cette spacey start-up, la talentueuse Barbara Belvisi, qui avait déjà lancé avec succès à Paris entre  2014 et 2015 un autre genre de couveuse (The Family, un incubateur basé à Paris ou Hello Tomorrow, une structure de soutien à l’innovation scientifique).

Un nouveau défi des plus challenging pour la jeune entrepreneur qui, à 33 ans se lance dans une aventure aux milles inconnue puisqu’en matière d’habitats autosuffisants dans le cosmos, la seule référence que nous ayons est l’Internationale Space Station, un modèle qui n’en est pas vraiment un puisque nécessitant un réapprovisionnement régulier par  SpaceX ou Soyouz.
Éloignés de la planète bleue,  les nouveaux habitats devront être capables de soutenir un écosystème sans assistance pendant au moins deux ans, laps de temps nécessaire pour retrouver une fenêtre de lancement propice, lorsque les deux planètes sont au plus proches l’une de l’autre.

Les spécialistes estiment que l’homme pourrait s’installer sur Mars à l’horizon 2035-2040. Soit deux petites décennies pour bien appréhender, via les EBIOS que proposera bientôt  Instestellar Lab, les modalités et enjeux d’une vie en autarcie sur une autre planète. Une aventure qui ne souffrira pas le moindre aléa : la supérette du coin sera un peu loin en cas d’oubli.
Quant à la ganja locale, on ne sait pas si elle sera rouge planète ou vert Martien

https://www.interstellarlab.earth/

 

Ze revue de presse

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Chaque semaine, Zeweed vous apporte le meilleur de l’actualité du cannabis, du chanvre et du CBD avec aujourd’hui: Hempgazette, BusinessCann, Marijuana Moments, Newsweed, The Sydney Morning Herald, Slate et Brut.

USA: L’administration Biden, premier obstacle de l’industrie américaine du CBD?
La Food and Drug Administration (FDA) ne facilite pas l’essor de l’industrie du chanvre aux Etats-Unis. En témoigne la récente interdiction de commercialisation essuyée par une marque de boisson au CBD. L’article de Marijuana Moments est disponible ici.

Canada: L’interdiction d’auto-culture du cannabis au Québec, très contestée, est portée devant la cour suprême.
Alors que dans toutes les provinces canadiennes, l’auto-culture est autorisée à hauteur de 4 plants, le Québec continu d’interdire cette dernière. Une injustice fédérale que les activistes comptent bien rétablir devant la cour suprême du Canada. L’article de Newsweed est disponible ici.

Australie: CBD et autres cannabinoïdes dont la vente est légale seront désormais disponibles en pharmacie.
En vente libre, et donc sans ordonnance, les cannabinoïdes sans effets psychotropes (comme le CBD ou le CBG) seront proposés en pharmacie à partir de l’année prochaine. L’article du Sydney Morning Herald est disponible ici.

Allemagne: Le constructeur automobile BMW mise sur le chanvre comme bio-carburant.
Afin de réduire les émissions de CO2 et proposer une alternative aux énergies fossiles, la marque allemande BMW veut proposer une gamme de véhicules alimentés en partie par du carburant de chanvre d’ici 2030. L’article de Hemp Gazette est disponible ici

France: Pour ou contre la légalisation? Deux élus font entendre leurs arguments.
Caroline Janvier (Députée LREM du Loiret) et  Samia Ghali (Maire-adjointe de Marseille), échangent leurs arguments pro et anti-légalisation dans une interview croisée réalisée par Brut, relayée par France Info et disponible ici

France: La marque Kanavape fait son grand retour après 6 ans de procédures judiciaires.
L’enseigne Kanavape, dont la fermeture par décision de justice avait abouti à une relaxe des prévenus, revient en force sur le marché du vapoteur avec une nouvelle gamme de produits au CBD. L’article de Business Cann est ici.

Santé: Fumer du cannabis le soir n’affecte pas les performances professionnelles le lendemain.
Si l’effet du cannabis est peu compatible avec une activité professionnelle, en consommer la veille au soir n’aurait, contrairement à l’alcool, aucune incidence sur les facultés d’analyse et concentration des salariés le lendemain, révèle un étude dans un article de Slate disponible ici.

Chanvre : une décision française contre la loi et l’ordre

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A huit mois des élections présidentielles et sur fond de surenchère sécuritaire, le gouvernement semble plus déterminé que jamais à mener une guerre sans quartier contre le cannabis. Quitte à inclure dans un combat que d’aucun qualifierait de vain le chanvre bien-être. Sur la question du CBD, l’exécutif persiste à vouloir interdir le commerce de sommités florales en France, dont le marché est estimé à un milliard d’euros avec à la clef des centaine de milliers d’emplois crées. Dans une tribune publiée dans Les Echos et que nous relayons ici, le président du Syndicat Professionnel du Chanvre Aurélien Delcroix analyse les tenants et aboutissants d’une telle décision.

La France vient de rendre sa copie revue aux autorités européennes sur l’arrêté encadrant la culture, l’importation et l’exportation de chanvre. Et elle n’est pas bonne. Le Gouvernement français s’apprête à mettre en œuvre un cadre réglementaire non seulement contraire au droit, mais également contreproductif en matière de santé publique et d’ordre public. Cet arrêté pénaliserait également le développement économique national, et en premier lieu celui des territoires oubliés de la République.

Un cadeau fait aux réseaux criminels

Alors que l’innocuité du produit fait l’objet d’un large consensus et que de nombreux utilisateurs témoignent d’une amélioration de leur qualité de vie (stress, sommeil, récupération musculaire , etc.) grâce à l’utilisation de chanvre bien-être, c’est-à-dire non psychotrope, le Gouvernement choisit d’en bannir la vente sous forme de fleurs et de feuilles séchées, tournant ainsi le dos à tout raisonnement scientifique. Pire, le nouvel arrêté aurait des effets négatifs en matière de santé publique. En effet, pour de nombreux consommateurs de cannabis, la fleur de chanvre est un produit de substitution assimilable à ce que la cigarette électronique est au tabac : un dispositif à risque réduit. Elle permet donc d’en réduire la consommation. Et sur ce point les preuves scientifiques démontrant l’utilité du CBD dans le sevrage cannabique existent. La commercialisation de fleurs de chanvre CBD permet de réduire les trafics de cannabis et le lot de violence et de criminalité qu’ils engendrent. En l’autorisant, c’est 1 milliard d’euros que l’on détourne des réseaux criminels. Le Gouvernement s’attaque à l’humble commerçant de chanvre, une victime idéale, plus facile à punir que le dealer de cannabis. Le seul argument invoqué est une hypothétique protection de l’ordre public en arguant qu’il serait impossible de distinguer une fleur de chanvre sans propriétés stupéfiantes d’une fleur de cannabis récréatif. Une position française une nouvelle fois mise à mal par l’exemple des autres pays européens. Nos voisins ont mis en place des outils adaptés permettant aux forces de l’ordre de faire facilement la distinction. Le constat est clair : on ne veut pas donner à nos forces de l’ordre les moyens modernes de leurs homologues européens.

Une perte de chance économique

Nos dirigeants ne souhaitent pas faire de notre pays une puissance souveraine du chanvre dans le concert des nations européennes. Le marché du chanvre sera laissé à nos voisins européens. Plutôt que de voir une filière économique nationale se développer, le Gouvernement refuse les points de croissance escomptés par ce marché en plein boum. Après tout, la soumission économique est aussi une politique, même si elle n’est jamais la plus bénéfique pour les emplois nationaux et le partage de valeurs avec nos concitoyens. Nous pensions benoîtement qu’1 milliard d’euros de volumes d’affaires et une centaine de milliers d’emplois créés pour la seule fleur de chanvre, pouvaient avoir du sens, en France, après des mois de contraction de l’économie. Pour nos dirigeants, la reprise économique est préférable de l’autre côté du Rhin, des Alpes ou des Pyrénées. Car c’est bien là-bas que ce marché nouveau et prometteur des fleurs de CBD va se développer.
Les produits seront importés sur le sol français, créant confusion et difficultés pour nos forces de l’ordre, en l’absence d’un cadre adapté. En plus de s’affranchir des règles européennes, cet arrêté risque donc de devenir une source de désorganisation pour le travail des forces de l’ordre.

Notre pays fait le choix d’abandonner les bénéfices potentiels que nos agriculteurs et nos commerçants auraient pu générer pour ne leur laisser que les tracasseries administratives et les miettes économiques. En nous coupant de ce marché, nous sommes, une nouvelle fois, condamnés au déclassement dans le palmarès européen et mondial en raison de décisions dogmatiques et ubuesques.
Et pourtant, la France dispose d’une longue histoire avec cette culture qui fait partie de notre terroir et de notre patrimoine national. Si les variétés cultivées sur notre territoire n’ont jamais été perçues comme “stupéfiantes” le chanvre était reconnu comme plante médicinale. Le marché “nouveau” du chanvre CBD pourrait d’abord profiter aux territoires périphériques français, éloignés des dynamiques économiques. Elle permettrait à cette France rurale et périurbaine de renouer avec le chemin de la croissance.

A ce titre, la manne économique du chanvre permettrait d’apporter des revenus solides à nos agriculteurs en difficulté. Elle pourrait aussi attirer des cadres de l’industrie agroalimentaire dans ces territoires. L’arrivée d’une population à fort pouvoir d’achat profiterait également à l’écosystème de commerçants locaux, tout en redynamisant l’offre immobilière tertiaire et de logement, aujourd’hui en décrépitude. En suivant les recommandations des parlementaires de la majorité autour du chanvre, la France s’autoriserait une nouvelle dynamique d’aménagement du territoire plus inspirée par la cohésion. L’arrêté sur le chanvre de nos autorités prend aujourd’hui le chemin exactement inverse.

Pour toutes ces raisons, le Syndicat Professionnel du Chanvre continue son combat et se prépare à saisir les autorités administratives et judiciaires compétentes afin de redonner du pragmatisme à nos orientations nationales, économiques et agricoles sur le sujet.

Aurélien DELECROIX, Président du Syndicat Professionnel du Chanvre

Jean-François Bizot raconte la drogue; monologue d’un initié

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Quand Jean-François Bizot nous parle de paradis artificiels, c’est en fin connaisseur de la chose. Dans une interview improvisée datée de 1995, le fondateur d’Actuel et de Radio Nova nous parle histoire, sociologie, culture et consommation de drogue dans un monologue culte.

L’interview est disponible ici

Le cannabis à la rescousse des seniors.

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Déjà expérimenté dans plusieurs établissements pour personnes âgées en Suisse et aux États-Unis, le cannabis thérapeutique et le cannabidiol (CBD) attirent de plus en plus de seniors en quête de bien-être. Doit-on s’attendre à un renversement de la pyramide des âges en matière de consommation de  weed ? Nos grands-parents seront-ils un des moteurs de la légalisation? Eléments de réponse.

En février 2020, l’hebdomadaire suisse le Matin dimanche nous informait qu’un EMS genevois (Etablissement médico-social, l’EHPAD helvétique en somme) propose à ses résidents un cocktail léger à base de CBD et de THC. Évidemment, il ne s’agit pas de propulser les doyens de notre époque dans un dernier trip psychédélique, mais bien d’accompagner la fin de vie en douceur. La mission est la même partout : il faut réduire la souffrance ; car passé soixante-dix ans ou septante années comme disent nos amis suisses, les problèmes de santé se multiplient. Parmi les maux les plus courants : les douleurs musculaires, articulaires et osseuses, l’arthrose, les troubles moteurs liés à la maladie de Parkinson… Mais aussi des problèmes d’ordre mentaux bien compréhensibles à cet âge : la dépression, l’anxiété, la peur de se sentir isolé. Une enquête menée par Canal + en 2018 révèle que 93% des personnes agées pourraient se passer de médicaments à l’aide du cannabis.

Aujourd’hui dans l’immense majorité des cas, les professionnels de la santé se servent de traitement médicamenteux pour soulager les souffrances qui pavent le chemin de nos vieilles années. Ces traitements ont souvent beaucoup d’effets secondaires et nuisent autant qu’ils apaisent. C’est ici que notre bonne vieille Marie-Jeanne a son rôle à jouer. Sans effets indésirables, le cannabis tranquillise autant les douleurs physiques que mentales. Dans l’hebdomadaire suisse, on découvre le récit de Roland Zosso, 78 ans, qui apprécie les effets du cannabis sur son épouse Liliane : « Je la sens plus apaisée. Avant elle souffrait, elle était triste quand je partais, maintenant elle est plus calme. »

Le cannabis commencerait- il son institutionnalisation en France, non pas dans des coffee shop crapuleux, mais dans l’atmosphère sereine d’un EHPAD où flotte ce parfum épicé de chanvre ? Le cannabis pourrait bien s’installer là où nous l’attendions le moins? C’est tout le bien que l’on souhaite à nos aînées… et aux autres.

USA:  le marché de l’or vermeille

 

 

Lee Scratch Perry est parti faire la fête au paradis

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Lee Scratch Perry nous a quitté à l’âge de 85 ans pour rejoindre ses amis Bunny Wailer et Bob Marley aux cieux des rastas. Alors que les trois grandes figures du reggae flottent sur un nuage vert de fumée céleste, Zeweed rend hommage à l’immortel Lee Perry et sa collaboration avec les Wailers.

Avant de devenir une légende du reggae et du dub, Rainford Hugh Perry  le futur producteur de Max Roméo, des Wailers, des Clash, des Beastie Boys ou de Moby a été conducteur de bulldozer, peintre en bâtiment, danseur professionnel et joueur de dominos, un loisir qui peut rapporter gros en Jamaïque.
Ce n’est qu’à 26 ans qu’il épouse la musique et se fait appeler “Lee Scratch Perry” avec l’ambition de devenir chanteur. Mais hélas sa voix ne convainc pas un certain Coxson, propriétaire du seul studio pour lequel il auditionne. Parce qu’il s’était noué d’amitié avec Coxson, ce dernier lui propose en compensation un job d’assistant-régisseur.

Prince Buster, The Wailers et la reconnaissance

Après quatre ans à faire la petite main dans plusieurs studios d’enregistrement de Kingston, il fonde son propre label: “Upsetter” et monte un studio pour y enregistrer artistes et compostions.
C’est le début d’une collaboration avec Prince Buster, pour qui il produira notamment “Judge Dread” ou ” Bitter and Sweet“.
A la fin de l’année 1969, les Wailers, qui n’arrivent pas à percer, s’adressent à Lee Perry qu’ils connaissaient déjà. Ce dernier n’accepte pas immédiatement : Perry préfère enregistrer que des instrumentaux.
Il les auditionne malgré tout. Conquis, il mettra en boîte pour les Wailers de grands morceaux comme “My Cup“, “Keep on moving“, “Soul Rebel” ainsi que d’autres compositions plus anciennes que les Wailers avaient répété dans les locaux de Studio One.

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Sorcier du Reggae

A l’automne 1970, Perry estime que Bob Marley est en dessous de ses capacités et en conclut qu’il est “possédé” par un mauvais esprit (duppy en jamaïcain).
Quelques années plus tard il confessera avoir enfermé Bob Marley plusieurs jours dans une pièce de sa maison pour qu’il “puisse acquérir son génie” à l’instar d’Aladdin, une légende qui le fascine. Pour contribuer à chasser plus encore le mauvais oeil, il écrira alors la chanson “Duppy Conqueror“, morceau dont les paroles sont supposées venir à bout de l’esprit malveillant qui possédait Bob. Le titre fut un succès et la collaboration continuera jusqu’en 1971, date à laquelle ils se séparent.

Salvador Dali du Dub

De son côté, Scratch profite de cette collaboration pour aller plus loin dans ses expérimentations musicales, remixant en dub tous les morceaux des Wailers qu’il presse ensuite en 45 tours. C’est à ce moment que le surnom de “Salvador Dali du Dub” lui est donné, en référence à ses géniales et surréalistes créations sonores. La période est fondatrice dans l’histoire du reggae: c’est non seulement celle pendant laquelle Marley les Wailers composeront leurs meilleures chansons, mais aussi celle durant laquelle le son « reggae » s’affinera et se trouvera, ce son qui fera le succès de Marley, Peter et Bunny.


Pour Bob Marley, Lee Perry était un génie. Une admiration réciproque puisque Perry estimait de son coté que Marley était le « meilleur musicien qu’il ait jamais connu ». Les voilà réunis pour ce qui promet d’être une seconde et divine collaboration derrière les portes de Saint Pierre.

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