Le solaire se lève sur Nantes

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Entreprise nantaise quasi centenaire, Armor a développé un procédé d’impression de composés semi-conducteurs, à base de polymères organiques, sur des films plastiques minces. Ou comment produire des cellules photovoltaïques adaptables à toutes les formes.

Le solaire, c’était moche. Pour imaginer produire l’électricité nécessaire au bon fonctionnement de sa maison, il fallait couvrir sa toiture de lourds panneaux photovoltaïques noirs. Du plus mauvais effet architectural.

Les ingénieurs se penchent sur la question de l’intégration des cellules solaires au bâti depuis des lustres. Non sans résultat. Le pollueur du ciel, Tesla propose des toits solaires dont les éléments ressemblent étonnamment à des tuiles ou des ardoises, selon le modèle choisi. Le tout avec un bon rendement énergétique : 150 watts-crête/m2. Comptez, tout de même un peu plus de 200 €/m2 de tuiles. Sans compter les batteries.

Tuiles invisibles

D’autres industriels, comme Edilians ou Dyaqua (dont l’Invisible Solar est la copie conforme d’une tuile romaine), ont mis sur le marché des produits concurrents, mais plus chers et moins performants que ceux de Tesla. Problème : voilà 5 ans que l’industriel californien annonce la commercialisation de ses Solar Roofs. On attend toujours !

Les adorateurs de l’autoproduction sont-ils condamnés à dénaturer le design de leur maison ? Certainement pas. Et ce grâce à une innovation nantaise. Entreprise familiale, quasi centenaire, Armor était spécialisée dans la fabrication de film et papier carbone. La société s’est, depuis, reconvertie dans les technologies d’impression hi-tech. C’est précisément en conjuguant ses savoir-faire en matière d’enduction et de gravure laser que le groupe présidé par Hubert de Boisredon a conçu un module photovoltaïque souple imprimable.

Film ultraléger

Cette technologie Asca permet d’imprimer à grande vitesse des tombereaux de modules solaires souples adaptables à toutes les formes, tous les matériaux. Semi-transparentes, ces « vitrophanies » productrices d’électricité peuvent être posées, très simplement, sur des baies vitrées, des murs, des toits. Un mètre carré de ces cellules minces et souples pèse 450g : 30 fois moins que les autres technologies photovoltaïques.

Depuis la présentation des premiers prototypes, le procédé d’enduction sur film mince a bien évolué. Armor peut désormais produire des cellules épousant n’importe quelle forme : toiture de mobilier urbain, feuille de palmier, sac à dos, remorque de camion, serre maraîchère. En jouant sur la couleur des encres, les cellules peuvent prendre des teintes bleues, vertes, grises ou rouges : autre facteur d’intégration.
Proche du produit jetable, à l’origine, les cellules d’Armor sont aujourd’hui proches du durable. Leur rendement atteint 8% (deux fois mieux qu’il y a deux ans) pour une durée de vie de 20 ans, contre 4 ans pour les premiers modèles.

Last but not least, la fabrication des cellules Asca n’utilise aucun composant rare ou toxique et est bien moins énergivore que la réalisation de panneau photovoltaïque classiques.

 

 

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Ancien militaire, passé à l’activisme écologique, Volodia arrose désormais les ennemis du climat à coup d’articles. Créateur de L’Usine à GES, première lettre francophone sur la politique et l’économie du réchauffement, Volodia partage son temps libre entre les dégustation de vins et de cigares. Deux productions qui ne renforcent pas l’effet de serre.

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