Steven

Steve est journaliste et musicien. Il vit en ce moment en Amérique du Sud, entre Argentine et Uruguay. Cet amoureux des chats, nominé pour son travail d'investigation aux Emmy Awards, collabore aussi régulièrement avec High Times, Green Rush, Zamnesia  Royal Queen Seeds et bien d'autres.

Rosin : le concentré de weed sain et fait maison.

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Les extraits ou « dabs » révolutionnent depuis quelques années le marché de la fumette aux États-Unis. Au-delà d’un effet beaucoup plus costaud, ce sont surtout les concentrations et restitutions de terpènes qui font la différence. Aujourd’hui, zoom sur le Rosin (ou colophane), ce condensé de cannabinoïdes et flavonoïdes, une délicatesse cannabique qui convertira plus d’un vétéran de la weed.

Les  extraits de ganja comme la wax  et le BHO (Butane Hash Oil) peuvent être difficiles d’accès quand en dehors des marchés légaux, et sont loin d’être sans dangers sur la santé, aussi bien en  préparation (grandes chances de déclencher un incendie)  qu’en consommation (grandes chances de vous cramer les neurones)
Le Rosin, en revanche, est un extrait des plus exceptionnels que vous pouvez facilement fabriquer chez vous… sans faire brûler tout le quartier.

C’est quoi le rosin ?

Le Rosin est comme le cousin du BHO, mais sans les produits chimiques . Il est fabriqué à l’aide d’une combinaison de chaleur et de pression qui extrait les terpènes et les cannabinoïdes du cannabis séché, du haschich ou du kief. Le résultat est un extrait doré, translucide et semblable à de la sève avec une saveur riche et environ 50 à 70% de THC.

La colophane produite à partir d’extracteurs professionnels agréés est fabriquée à l’aide de presses à colophane spécialisées. Ces machines coûtent entre 1 000 $ et 10 000 $ et utilisent des pompes pneumatiques ou électriques capables de fournir des tonnes de puissance de presse. Ces presses professionnelles ont également des éléments chauffants précis pour maximiser leur potentiel de rendement et sont capables de presser de grandes quantités de fleurs ou de kief à la fois.

Par exemple, le Long’s Peak de Pure Pressure est une presse à colophane pneumatique spécialement conçue pour la production commerciale de colophane. Il est capable de générer 8 tonnes de pression et de presser jusqu’à 35 grammes de fleur ou 70 grammes de kief ou de haschich à la fois.

Quels sont les avantages du rosin?

Semblable à d’autres extraits, le Rosin procurera  un effet différent de celui que vous attendez normalement d’un joint de weed à base de fleure séchée.  Sur la base de mon humble expérience, je dirais que c’est plus un « high »  mentale et  claire : une appréciation qui  peut évidemment varier en fonction de la variété de weed à partir de laquelle votre colophane est fabriquée et des sensibilités, mais c’est là que réside la différence avec une marijuana « classique ».

Aux États-Unis et au Canada, considéré par certains comme les frontières de la légalisation du cannabis, le Rosin fait un carton: contrairement à la BHO, qui doit généralement subir une longue et lente purge pour éliminer tout butane résiduel avant l’extraction, le Rosin est un extrait sans solvant . Il est fabriqué en utilisant uniquement la chaleur et la pression et est totalement exempt de produits chimiques.

Comment faire son Rosin à la maison ?

Certains fabricants vendent de petites presses à colophane conçues pour un usage personnel. La MyPress, par exemple, est une presse à colophane manuelle populaire qui peut exercer jusqu’à 6 tonnes de pression et est capable de presser environ 1 à 1,5 gramme de fleur à la fois. Selon certaines critiques, la MyPress peut produire des rendements de 20 à 25%, ce qui est très bon pour une si petite presse.

À 420 USD, cependant, le MyPress peut être un investissement coûteux pour l’utilisateur de cannabis récréatif. Mais là encore, vous ne voulez pas non plus vraiment pincer des sous lorsque vous achetez une presse à colophane. Vous voudrez une machine capable de fournir beaucoup de pression et juste les bonnes températures afin de maximiser vos rendements en colophane.

Heureusement, si vous ne voulez pas débourser 420 $ pour une presse à colophane personnelle, vous n’avez pas à le faire. Vous pouvez faire votre propre colophane en toute sécurité à la maison avec un bon lisseur à cheveux, du parchemin ou du papier sulfurisé, une sorte d’outil de tamponnage de fortune (un couteau de poche propre et tranchant fonctionne assez bien) et des gants résistants à la chaleur.

Ze mode d’emploi pour un bon DIY Rosin:

  • -Brisez environ 0,5 g de fleur de cannabis, de kief ou de haschich  et collez-le entre 2 morceaux de papier sulfurisé. Pliez chaque côté du papier pour créer une sorte d’enveloppe.
  • -Préchauffez votre fer à lisser à son réglage le plus bas.
  • -Placez votre fleur enveloppée entre les plaques chauffantes du fer à lisser et appuyez très fermement pendant au moins 3-7 secondes. Une fois que vous entendez un grésillement, relâchez la pression et retirez « l’enveloppe »  du lisseur.
  • -Retirez la sève collante à l’aide de votre couteau de poche et mettez-la dans un récipient pour la garder sous la main ou  chargez-la directement dans un bol ou un joint et profitez-en!
  • le bon conseil: Quand vous utilisez  une fleur, pensez à la presser deux fois pour un meilleur rendement.
    C’est de loin la meilleure façon de faire du Rosin, suffisamment efficace si vous voulez faire de petits lots de ce délicieux concentré à la maison sans investir dans une presse appropriée.
    Si vous souhaitez vraiment créer votre propre colophane et que vous souhaitez maximiser vos rendements, vous devrez cependant creuser profondément dans vos poches et investir dans quelque chose comme MyPress.

Enjoy!

Ice o Lator: la crème des extractions (qui fouette sérieusement)

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L’Icelolator est une technique d’extraction de résine qui est apparue dans les années 90 avec les premiers sacs : Ice o lator de Pollinator – la marque créée par la Hashqueen Mila Jansen. Souvent incompris, ce produit n’a été disponible pendant longtemps qu’à Amsterdam dans les dernières lignes des menus des coffee shop.

20 ans plus tard, l’iceolator revient sur le devant de la scène avec des formules plus fortes et parfumées sans utiliser de solvants chimiques. Une petite révolution pour les fans d’extractions lassés des BHO (Butane Hash Oil).

Ice o Lator c’est quoi ?

L’Ice o lator consiste à isoler les trichomes sécréteurs de résine présents sur les fleurs et les feuilles de la plante, à l’aide de bains d’eau glacée et de plusieurs tamis avec différentes mailles (de 160 à 45 microns). Les cannabinoïdes étant hydrophobes (résistants à l’eau), les trichomes se détachent de la plante et tombent. La solution est ensuite filtrée dans différents tamis pour séparer les diverses qualités.

C’est une des techniques qui a le plus évolué avec le temps et a réussi à se réinventer au cours des années 2010 avec l’émergence des extracteurs espagnols. Ce sont eux qui ont fait avancer ce processus, surtout les dernières étapes : le séchage et le curing. Alors qu’avant la matière utilisée était souvent sèche et le produit séché à l’air libre, il est désormais extrait de la plante fraîche (petite tête) dans une eau contrôlée (peu minérale et au PH bas) et placée dans un Freez Dryer : machine permettant de sécher sous une température négative, véritable révolution ! Ainsi, tous les terpènes sont préservés et on obtient un ICE de grande qualité.

Les variants de ce produit

ARMOHASH (Armenian Hash) ou COLD CURE

C’est fin 2010 que cette technique apparaît à Barcelone dans quelques Cannabis Social Club. Celle-ci consiste à placer l’Ice dans un pot en verre une fois sorti du Freez Dryer, et le placer ensuite au réfrégirateur pendant quelques semaines. Le THCA cristallise et on obtient alors une texture beurrée très claire entre le blanc et l’ ambre. Le hash ne colle pas et se mélange très bien, tous ses terpènes sont préservés.

LIVE HASH ROSIN

C’est la version la plus pointue donc la plus chère des extractions : avec 100 grammes de fleurs, on obtient 3 g de résine. L’Iceolator est écrasé à l’aide d’une presse hydrolique (entre 1,5 et 2,4 bar). Avec la pression, les trichomes éclatent et laissent échapper une sève au parfum divin. On peut ensuite mettre le rosin au frais dans un pot en verre pour une cold cure et obtenir la crème de la crème du hashich.

Ce type d’extraction est aussi coûteux que les extractions dites « avec solvants » à l’instar du BHO car il est difficile de faire des produits d’exception sans matériel haut de gamme. En revanche, elle est totalement sans danger et le produit est toujours sain. Les possibilités sont infinies, chaque plante a une combinaison de cannabinoïdes et flavonoïdes différentes, et chaque ICE réagit différemment à la chaleur ou au froid.  Les couleurs et les textures sont aussi variées qu’incroyables.

Delta-8, le THC light et légal (presque) partout aux Etats-Unis

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Oubliez le CBD, voici le delta-8 THC. En vente libre aux Etats-Unis, commercialisé sous forme de fleurs, produits comestibles ou vape pen, le delta-8 THC, ce cannabinoïde (légèrement) moins corsé en effets psychotropes que le THC a tout pour plaire. Zeweed fait le point sur cette ganja light qui pourrait bien représenter une belle manne commerciale en attendant la légalisation fédérale.

Le delta-8 THC (ou simplement delta-8) est un des 120 cannabinoïde présent dans le cannabis. La nature répartissant bien les choses, c’est dans les variétés affichant de faibles teneurs en delta-9 THC, (le cannabinoïde principalement responsable du « high » ) qu’on le trouve en abondance. C’est aussi le fait de n’être présent que dans le chanvre dit industriel qui le rend légal dans tous les Etats-Unis (nous y reviendrons plus bas).

Quelle différence entre delta-8 et THC classique ?

Delta-8 et delta-9 THC sont 2 molécules très différentes. Cependant, ils partagent certaines similitudes, notamment une structure chimique similaire caractérisée par 3 anneaux de carbone centraux et une double liaison. Ils sont également tous deux des agonistes légers des récepteurs CB1 et CB2.
Plus particulièrement, le delta-8 produit un effet enivrant très similaire à celui produit par le delta-9 THC. Cependant, les rapports et les études de laboratoire suggèrent que le delta-8 est environ 50 à 60 % moins puissant que le THC lorsqu’il est administré par voie orale.

Quels effets?

Consommer du delta-8 THC vous fera planer. La molécule reproduit bon nombre des effets du delta-9 THC: de l’euphorie à la détente, du soulagement de la douleur à la bouche pâteuse, de l’hilarité aux yeux rouges, du couch-lock aux munchies … Le delta-8 affecte également la mémoire à court terme et, comme le delta-9 THC, peut provoquer anxiété ou paranoïa chez certaines personnes.

Remarque : le delta-8 est environ 50% moins fort que le delta-9 THC. Cela signifie que si vous avez l’habitude de prendre 10 mg de delta-9 THC, vous aurez besoin d’environ 20 mg pour ressentir des effets similaires.

Vendu sous le même statut que le CBD

Le delta-8 est totalement légal, au même titre que le CBD en vertu de la loi fédérale américaine. Grâce aux modifications apportées au US Farm Bill en 2018, le chanvre (défini comme toute plante de cannabis contenant moins de 0,3 % de delta-9 THC) et tous ses dérivés ont perdu leur classement en tant que substances contrôlées de l’annexe 1.

Parce que le delta-8 est dérivé du chanvre, il est vendu et commercialisé comme un moyen légal de voyager sans bouger dans la plupart des Etats américains. Pour certaines personnes, le delta-8 offre même une expérience plus agréable, principalement parce que ses effets sont plus doux et sa puissance plus faible.

Le delta-8 THC est proposé dans les mêmes préparations que ces cousins CBD et THC : sous forme de teintures, huiles, résine, vape-pen ou en fleurs à fumer.

Le delta-8 est-il complètement  légal ?

La réponse à cette question, en particulier aux États-Unis, est compliquée. Le projet de loi agricole de 2018 rend techniquement légal le delta-8 THC tant qu’il est dérivé du chanvre. Certains États, cependant, ont une interprétation différente du Farm Bill , qui place le delta-8 dans une zone grise juridique.

Jusqu’à présent, New York est le seul État américain à avoir explicitement interdit le delta-8. 11 autres états ne l’ont pas interdit mais restreignent tout de même sa vente (Alaska, Arizona, Arkansas, Colorado, Delaware, Idaho, Iowa, Mississippi, Montana, Rhode Island et Utah).

Le delta-8 est-il sans danger?

Les études disponibles suggèrent que le delta-8 n’est pas toxique pour les rats, les chiens et les singes à des doses allant jusqu’à 9 000 mg par kilogramme de poids.
Mais parce que le delta-8 est considéré comme une substance non réglementée,  ses fabricants n’ont pas à respecter les mêmes normes de qualité que ceux qui commercialisent des produits au THC classic ou au CBD. Ce manque de réglementation n’est pas sans danger: des vape pen au delta-8 se sont avérés contenir des additifs toxiques tels que l’acétate de vitamine E ou affichant des quantités de THC supérieures à 0.3%.

Traduction Zeweed

Valeria Salech, mère courage et Ganja pasionaria

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Valeria Salech s’est battu pendant 6 ans pour que le cannabis soit légalisé en Argentine. Pas parce que c’est cool et hype, mais parce que la vie de son fils en dépendait. Portrait d’une mama-warrior.

C’est en 2014 que Valeria Salech et son mari ont donné pour la première fois du cannabis à Emiliano, leur fils de 8 ans.
Valeria se souvient de cet après-midi comme le jour où elle a vraiment rencontré son fils.
«Environ 30 minutes après avoir pris la résine, Emi a commencé à me regarder dans les yeux et à sourire. Il avait un regard que je n’avais jamais vu auparavant » m’explique Valeria, la voix serrée d’émotion.
Aujourd’hui, Valeria est en première ligne de la bataille pour la légalisation du cannabis, une bataille qu’elle mène en tant que fondatrice de Mamá Cultiva Argentina (Mother Grows), le groupe de militants le plus actif et reconnu d’Argentine.

Vivre avec le cannabis

«Avez-vous déjà vu le regard de quelqu’un dopé aux anxiolytiques?» enchaine Valéria.
«C’est un regard vide et déchirant d’absence pour une mère. Et cette expression, mon fils l’arborait depuis le jour de sa naissance. Quand j’ai vu se yeux s’allumer grâce à l’équivalent d’un grain de riz de résine de cannabis, je savais alors et là que je continuerais à lui en donner, pourvu que son regard, son sourire et ses gestes s’animent “.

Nous sommes en 2015, et Emi (qui est aussi atteins d’autisme sévère) a l’autonomie d’un enfant d’un an, alors qu’il en a 8.
Je demande à Valeria de se souvenir des changements dans l’état et le comportement d’Emiliano au fil des années depuis qu’il a commencé à consommer du cannabis.
«Dès que j’ai commencé à traiter Emilio au cannabis, il a arrêté d’utiliser son bavoir», se souvient Valeria. “Quelques mois plus tard, il a commencé à apprendre à manger avec une fourchette, et après environ 1 an, Emiliano a arrêté d’utiliser des couches”.
Voyant la façon dont le cannabis a changé la vie d’Emiliano, Valeria n’a pas hésité à se battre pour les droits de toutes les autres mamans argentines dont les enfants ou la famille pourraient bénéficier du cannabis.

2016: La naissance de Mamá Cultiva Argentina

Le 22 mars 2016, 2 ans après avoir essayé le cannabis pour la première fois avec Emiliano, Valeria a assisté à la présentation d’un projet de loi visant à dépénaliser l’usage médical de la marijuana en Argentine.
En parcourant la salle du regard, elle remarque le nombre de femmes présentes, en particulier des mères.
«J’ai dit à la femme assise à côté de moi: Nous avons besoin d’une organisation pour représenter les femmes ici », se souvient Valeria.
Un peu plus de 2 semaines plus tard, le 7 avril 2016, elle fonde Mamá Cultiva Argentina (MCA).
Valeria rit lorsqu’elle se souvient des débuts de l’organisation, quand elle prenait d’assaut le Congrès avec d’autres mamans pour alpaguer les députés dans les couloirs et distribuer leurs flyer et documentation sur leur revendications.
Je lui demande de me parler de sa vie en dehors de son activisme.
«Je ne peux pas vous parler d’une vie en dehors de l’activisme pour une raison simple», s’amuse-t-elle. «Je suis né militant. C’est ma vie. À la maternelle, c’est moi qui ai parlé au professeur pour m’assurer que tous les élèves reçoivent la même quantité de biscuits. Je suis une militante 24/24, 7 jours par semaine”.

Marche sur le Congrès

Depuis le premier jour, MCA avait une mission très claire:
«Exiger un cadre juridique à travers lequel l’État argentin reconnaît les propriétés thérapeutiques du cannabis et le droit des individus de le cultiver afin de garantir un traitement sûr pour ces enfants ou quiconque en a besoin».
En plus d’une position nette  sur le cannabis, Mamá Cultiva Argentina a aussi un programme féministe allié au mouvement argentin Ni Una Menos («Pas une femme de moins»).
«J’étais à l’intérieur du Congrès avec les autres mamans distribuant des brochures et interceptant les députés quand j’ai entendu les cris des femmes dehors», se souvient Valeria, alors qu’elle se faisait entendre au Congrès lors de l’une des plus grandes marches féministes d’Argentine.

«On nous disait comment vivre et on nous jugeait si nous étions de bonnes mères ou non. On nous a dit de faire attention aux médecins et à la police ».
«Une fois que nous avons réalisé que nous étions dans le même combat que les femmes à l’extérieur, nous n’avons pas hésité à les rejoindre dans la rue. Ce fut un réveil, et à partir de là, nous avons commencé à parler de  toute la violence que nous avons subie. Et toute la violence que nous avons subie vient de ce système capitaliste et patriarcal qui nous opprime ».
En octobre 2016, Valeria s’est rendue à Rosario pour la réunion annuelle de l’Encuentro Nacional de Mujeres (Réunion nationale des femmes). Dans l’une des salles de réunion, un groupe de femmes parlait de cannabis.
«Je suis entré dans ce meeting et là…  toute la salle s’arrête pour m’applaudir. J’ai pleuré d’une si belle émotion, parce que la reconnaissance de mes pairs, de ces femmes qui comme moi avaient été battues par ce système encore trop patriarcal, signifie encore plus pour moi que si j’avais reçu une standing ovation à la tribune des  Nations Unies“.

The Times, they are A’changing.

Aujourd’hui, le droit de cultiver du cannabis, la plante qui a changé la vie de Valeria et celle de nombre d Argentins, semble plus proche que jamais.
Le 15 juillet 2020, 6 ans après que Valeria eu donné du cannabis pour la première fois à Emi, le ministère argentin de la Santé a annoncé un projet de nouvelles modifications réglementaires au projet de loi 27.350, la loi qui limite l’utilisation du cannabis médical aux essais de santé publique sur des patients atteints d’épilepsie.Un  projet plein d’espoirs et de promesses comme le droit pour les patients enregistrés de cultiver leur propre médicament, la production et la vente publiques de produits à base de cannabis médical dans les pharmacies et le libre accès aux thérapies cannabiques pour les patients dépourvus d’assurance santé.

Et même s’il ne s’agit que d’un brouillon, d’une copie de travail en devenir, l’intuition féminine de Valeria lui chuchote que le changement est très proche.
Depuis janvier, Mamá Cultiva Argentina fait partie d’un conseil consultatif travaillant avec d’autres groupes d’activistes, médecins, universités et institutions comme le CONICET [le Conseil national argentin de la recherche scientifique et technique] pour préparer son amendement au  du projet de loi 27.350.
«Quand quelqu’un vous invite à travailler avec des institutions comme CONICET et le ministère de la Santé sur un projet de loi qui prévoit réellement de mettre en œuvre le changement pour lequel vous vous battez, vous avez tendance à croire en cela», analyse Valeria.
Et bien qu’il n’y ait toujours pas de nouvelles de la date d’entrée en vigueur de ces nouvelles réglementations, Valeria est convaincue que ce sera bientôt le cas.
«Si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera demain ou après-demain. Cela dit,  je n’ai pas honte de vous dire que chaque matin, juste après avoir ouvert l’œil,  la première chose que je fais est de vérifier le journal officiel ».

NDLR: cette interview a été réalisée en 2020. Depuis, et sous la pression d’associations comme Mama Cultiva, l’Argentine a légalisé le cannabis thérapeutique. Valeria ne scrute plus le journal officiel, elle et son fils Emilio peuvent enfin vivre sereinement, accompagné par le plus naturel des médicaments.

Le petit guide du BHO

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Alors que la majeure partie des pays hésite encore à légaliser l’herbe dans son plus simple appareil, dans les Etats ayant enterré la prohibition, l’industrie du cannabis propose aux consommateurs des produits de plus en plus forts. Parmi eux, le BHO, un concentré dont la teneur en THC peut atteindre 80%. Zeweed fait le point sur ces extraits aux effets détonnants. .

Le BHO (Butane Hash Oil) est une extraction de fleurs de cannabis qui apparaît pour la première fois dans les années 70 avec The Brotherhood Of Eternal Love, la mafia hippie du Orange County aux Etats-Unis. Cette confrérie de drugs lovers produisait son huile en Afghanistan et la revendait en Californie. Cette opération très lucrative fut brève car leur installation explosa. C’est finalement dans les années 90 que cette technique commença vraiment à émerger notamment au Canada, en Afrique du Sud et aux Pays Bas. À partir de là, le BHO deviendra incontournable donnant naissance à d’autres dérivés comme le Shatter, Crumble et plus récemment le Diamond Sauce.

Elaboré par les joyeux lurons du Brotherhood of Eternal Love dans les 70’s, le BHO continu de faire sauter les laboratoires clandestins et les synapses de ses consommateurs réguliers.

Le Butane Hash Oil est l’extrait de Cannabis obtenu grâce au butane (gaz liquéfié ou solvant liquide), sa teneur en THC peut parfois atteindre 80% ! Pour obtenir un tel concentré, il est indispensabe d’avoir des fleurs et feuilles de bonne qualité. Cette matière végétale est ensuite tassée dans un tube fermé hermétiquement avec une valve aux deux extrémités.
Lorsque le butane est introduit dans le tube, la pression monte jusqu’à l’ouverture de la valve inférieure, qui laissera s’échapper un gaz liquide contenant tous les trichomes de la plante : flavonnoïdes, terpènes et cannabinoïdes. Au contact de la chaleur, le gaz s’évapore et laisse une pâte qui est ensuite passée au vacuum (ou pompe à vide) afin de retirer tous les résidus gazeux. Cette dernière étape est décisive pour la qualité du produit qui en résulte : le  BHO.

À travers le temps, cette technique a évolué et s’est perfectionnée donnant d’autres variantes appelées : Shatter, Crumble ou encore Diamond sauce. Le principe est le même, c’est la matière utilisée qui diffère ou la façon de curer le produit fini.

Les variants: Shatter, Crumble et  Diamond Sauce

Le Shatter est l’extraction la plus populaire mais la qualité reste assez variable. Ce produit s’est très vite démocratisé aux Etats-Unis pour son usage thérapeutique car il ne contient pas de matière végétale et il peut se consommer en vaporisation. On utilise des feuilles de manucure sèches, on obtient alors une pâte maniable, peu collante, de couleur ambrée qui contient entre 70 et 80 % de THC.

À l’inverse du Shatter, le Crumble est réalisé avec de la matière végétale fraîche congelée, ce qui veut dire que le THC est encore sous la forme de THCA. L’extraction  est beaucoup moins sticky, plus friable, et beaucoup plus concentrée en terpènes.  Lorsque la plante est fraîche, il n’y a pas d’oxydation, la couleur est donc beaucoup plus claire et tire sur le jaune ou blanc. La concentration en THC est la même que pour le Shatter mais son profil terpénique est plus complet.

100€ le gramme

Le Diamond Sauce (Jar Tech) est l’extraction haut de gamme par excellence obtenue avec du gaz. Cette technique est apparue il y a moins de 10 ans. Le principe est le même, sauf qu’une fois le produit extrait, on ne le purge pas avec une pompe à vide, mais on le met dans un pot en verre fermé au frais pendant quelque jours. Cela garantit une pression constante dans le pot car l’évaporation est contrôlée. Le THCA se cristallise et se sépare du reste de la solution, d’où le nom de diamant. Les terpènes, flavonoïdes et autres cannabinoïdes restent liquides, c’est ce qu’on appelle la sauce. Le THCA une fois chauffé, se transforme en THCB qui est actif et donc très fort, mais n’a aucun goût. La Terp Sauce elle, a beaucoup de goût mais peu d’effets psychoactifs. C’est l’extraction la plus technique et la plus chère du marché : au delà de 100 € le gramme.

Hôpital garanti pour les cuistots en herbe.

La culture du cannabis étant encore illégale dans une grande partie du globe, les sites d’extractions sont clandestins, souvent établis dans des lieux clos et peu aérés (chambres d’hôtels, garages, caravanes). Or, il faut une grande quantité de gaz pour extraire l’huile, ce qui entraîne beaucoup d’accidents, parfois mortels, dûs aux explosions.

Une simple étincelle d’électricité statique peut provoquer des blessures graves. L’accident survenu dans un hôtel à Toulouse en janvier 2020 illustre bien la dangerosité de ce genre d’opération. Les professionnels, eux, utilisent des machines performantes qui fonctionnent en circuits fermés, (très peu d’évaporation de gaz) dans des infrastructures adéquates (grands espaces, systèmes d’aération) ce qui minimise les risques

L’engouement pour le BHO n’est pas sans danger, il vaut donc mieux éviter de se lancer dans un projet qui peut être hautement explosif comme en témoignent ces vidéos.

 

De la brique à la fleur, ou comment les argentins se sont mis à la bonne weed.

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Progrès de la botanique et production locale aidant, les argentins ont peu à peu délaissés la brique pour la fleur (de cannabis), une différence de conditionnement qui au delà d’offrir une weed de qualité, la propose via des réseaux de production plus sains. Notre Gonzo correspondant Steve Voser nous en parle, crash-test à l’appui.

“Je vais acheter de la weed ce week-end, tu veux choper?” 
Environ un mois après avoir déménagé de Melbourne à Buenos Aires, un nouveau collègue de travail m’envoie un e-mail avec cette question qui ensoleillera ma journée.
Je frappe un «OUI !!!» catégorique sur mon clavier et, quelques jours plus tard, me retrouve dans son appartement du centre-ville, impatient de mettre la main sur mon premier lot de 25g de bonne ganja argentine.

Herbe en brique

C’est dans la cuisine, c’est à l’intérieur d’un paquet de Marlboro“, me lâche-t-il.
La phrase qui tue. “Dans un paquet de Marlboro” : 25 grammes dans un paquet de clopes, ça sentait pas bon la weed qui respire dans un vaste pochon. Avant même d’avoir vu mon acquisition, je fleurai la déception.
Bon gré mal gré j’ouvre le paquet et là:

Une brique épaisse et brune criblée de bâtons et de tiges, le tout puant l’ammoniac.
“Comment est-ce que je coupe ça?” interrogeai-je.
Après avoir réussi à scinder la brique en deux avec un couteau à steak, je parvins à rouler un joint fin et bosselé et m’extirpa sur le balcon pour fumer la chose.
Alors que je contemplais l’air épais d’un début de soirée d’été à Buenos Aires, j’ai eu mon premier goût de « Paraguayo » .
Ma tête est devenue instantanément lourde, mon corps entièrement engourdi. Je rinçais chaque taffe avec une gorgée de bière pour enlever le sale gout.

Le « Paraguayo » (ou « Prensado ») est un type de ganja qui domine le marché argentin du la weed depuis des années.
Il est expédié depuis l’autre côté de la frontière, du Paraguay, le deuxième plus grand producteur de marijuana en Amérique latine, et est vendu conditionné en briques de 25 g compressés à la César.
Pendant longtemps, le Paraguayo était la norme cannabique en Argentine, une donne qui a rapidement changé.
Aujourd’hui, les enthousiastes argentins de la belle plante recherchent de plus en plus activement les « flores » (ou bud/ fleurs de cannabis), les teintures, les crèmes et occasionnellement les extraits.

Militantisme cannabique

Au cours des dernières années, les militants argentins de la weed se sont battus pour légaliser le cannabis à des fins médicinales, mais aussi récréatives.
En 2017, le gouvernement fédéral a partiellement légalisé le cannabis thérapeutique même s’il a condamné et incarcéré des patients qui cultivaient et produisaient leur traitement chez eux.
Le droit de cultiver pour un usage personnel, ou «autocultivo» est toujours au cœur du débat sur la légalisation en Argentine et la raison d’être d’ONG comme CAMEDA et Mama Cultiva, qui milite pour un meilleur accès au cannabis.

«Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de sensibilisation et un mouvement plus important autour du cannabis, et je pense que le fait que la plante ait des propriétés médicinales signifie que les gens changent leurs perceptions à ce sujet», explique Agustin, 32 ans et designer dans l’audio visuel.
«Cet été, j’ai cultivé 2 plantes à l’extérieur. Je ne voulais pas continuer à acheter de l’herbe; je voulais cultiver le mien et savoir ce que je fumais», poursuit-il.

Circuit court

Agustin fait parti d’ une communauté grandissante de cannabis-aficionados en Argentine qui cultivent et en vendent une partie.
En général, les Paraguayens sont de bons cultivateurs, mais ils commettent des erreurs impardonnables lors des récoltes et des processus de pressage“, analyse Matías Maxx dans un rapport paru sur ses visites dans une weed-farm paraguayenne.

Beaucoup de paysans récoltent pendant les saisons de pluies et sèchent leurs plantes directement sur le sol sous de grandes feuilles de plastique, processus de guérilla qui crée un terrain fertile pour les bactéries et les champignons. Les branches mal taillées et parfois encore humides sont également projetées sur le sol lors du pressage, exposées aux guêpes et autres insectes,  qui finissent souvent  broyés dans le produit fini.
Une fois que vous aurez appris ce qui se passe dans un prensado, vous ne voudrez plus jamais le fumer“, rigole Frank, un musicien de 32 ans qui a cultivé ses premières plantes au cours de l’été. «Peut-être que les jeunes enfants fument encore. Quand j’étais plus jeune, la weed sous forme de fleur naturelle  était difficile à trouver et cher. »

Grow shops et autoculture

Le fait que des grow shop, magasins de matériel de culture, poussent comme des champignons verts à Buenos Aires a également encouragé plus de gens à cultiver leur propre ganja.
Il y a plus d’accès à des fleurs de qualité, plus d’informations sur la façon de cultiver et plus de magasins vendant les produits nécessaires pour le faire“, explique Juana, qui a fait pousser 10 plants sur sa terrasse l’été dernier.

Légalement aussi, le cadre n’est plus des plus répressifs et la passible peine de prison pour production personnelle ne semble plus vraiment inquiéter des cultivateurs qui n’auront peut-être plus à se soucier de la loi:

L’année dernière, le président Alberto Fernandez a ouvertement montré son soutien à la décriminalisation du cannabis alors que cette année, la ministre de la Sécurité, Sabina Frederic, a annoncé qu’elle étudiait les modèles uruguayens  canadien et américain pour trouver l’inspiration sur une éventuelle dépénalisation en Argentine.
Si ces mesures sont prises au sérieux, les Argentins pourraient bientôt avoir le droit de cultiver leur propre cannabis, enterrant à jamais la weed en brique.

(Article original publié  en anglais le 29/05/20  traduction Zeweed)

Le bon plan de la rédaction: Zamnesia

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Depuis quelques années sur le Net, les sites de vente de graines de cannabis et d’accessoires pour fumer fleurissent à vitesse grand V. Cependant, des prix avantageux, une livraison fiable et discrète ainsi que l’assurance d’un bon produit sont des critères de sélection que peu de revendeurs en ligne remplissent. Après en avoir testé (et détesté) plusieurs, c’est sur Zamnesia que s’est porté le choix de la rédaction. On vous explique pourquoi.

Le Zamnesia Seed Shop

Comme son nom l’indique, le Zamnesia Seedshop se consacre à la vente de graines de cannabis, qui proviennent de plus d’une centaine de seed banks venant du monde entier.
Question user-friendly, faire ses achats sur le Seedshop de Zamnesia ne saurait être plus simple. L’ensemble du magasin est organisé de manière très conviviale et permet de trouver rapidement la bonne variété pour votre jardin ou votre espace de culture indoor. Vous pouvez choisir les graines par type (féminisés, régulières ou à autofloraison) par banque de graines, par variété, par prix ou  par concentration en THC ou CBD.
Zamnesia publie également régulièrement des listes triées sur le volet mettant en évidence leurs variétés star du moment dans différentes catégories (féminisées, auto, riches en THC, riches en CBD, etc.), ce qui peut être une excellente source d’inspiration lorsque vous ne savez pas quoi faire pousser . La fonction de recherche du site est remarquablement bien faite si vous recherchez quelque chose de spécifique.

Les prix dans le magasin de graines Zamnesia varient en fonction des variétés et des banque de graines. Les frais d’expédition varient entre 5 € et 10 € selon le pays dans lequel vous vous trouvez (notez que Zamnesia n’expédie actuellement qu’en Europe et au Royaume-Uni).
J’apprécie particulièrement le fait chaque liste de produits Zamnesia soit accompagnée de critiques où vous pouvez lire les expériences d’autres utilisateurs avec une variété particulière. Zamnesia organise par ailleurs régulièrement des promotions où vous pouvez obtenir des graines ou des accessoires gratuits lors de votre prochain achat.

  4 boutiques en ligne complètent l’offre du seed shop:

  • Le Zamnesia Headshop,  qui propose une grande variété d’accessoires pour fumeurs, y compris tout, des grinders et du papier à rouler aux bangs et pipes, des livres sur le cannabis, des briquets, des balances et bien plus encore
  • Le Zamnesia Vaporshop, dédié aux vaporisateurs de toutes formes, tailles et prix. Des grands modèles  comme le Volcano aux petites unités portables comme le Pax ou le G-Pen, le Zamnesia Vaporshop est très bien achalandé avec des un éventail de vaporisateur pour les bourses de toutes tailles, que l’on parle d’expérience ou de finances…
  • Le Zamnesia CBD shop:  Si vous recherchez du CBD légal de fabricants fiables, je vous recommande vivement de consulter la boutique CBD de Zamnesia, qui propose des teintures d’huile, des capsules, des produits comestibles, des cosmétiques et de nombreux autres produits de marques comme Cibdol, Zamnesia ou encore SupMedi
  • Le Zamnesia Smart shop. Inspiré des tristement célèbres smartshops d’Amsterdam, le Zamnesia Smartshop vend des aphrodisiaques naturels, des herbes, des teintures de champignons, de la salvia divinorum et de nombreux autres psychédéliques naturels et légaux et des extraits de plantes.*

Zamnesia garantit une expédition rapide et discrète depuis tous ses magasins. La marque se distingue également par son ouverture aux paiements alternatifs (Cartes de crédit bien entendu, mais aussi virements bancaires et règlement par crypto-monnaie) et par un service client attentionné et réactif.
Si vous recherchez des graines de cannabis premium, un vaporisateurs ou quelque autre accessoires pour fumer votre herbe préférée, je ne peux que vous recommander d’aller faire un tour sur Zamnesia (n’oubliez pas de vous inscrire à leur newsletter pour bénéficier d’une remise de 10 % sur votre premier achat).

 

*Avant de passer commande, prenez-soin de vous renseigner sur la législation en vigueur  du pays où vous souhaitez vous faire livrer.

L’Uruguay, nouvel eldorado des chasseurs de graines ?

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Que vous fassiez pousser trois plants dans votre placard ou possédiez une ferme légale de plusieurs hectares, il y a fort à parier que la weed que vous cultivez soit le fruit d’une graine venue d’Espagne ou des Pays-Bas.
Ce monopole, une poignée de breeders uruguayens vient le taquiner à coup de variétés aussi détonantes qu’exotiques.
Notre correspondant Steve a mené l’enquête.

Il est 16h30 par une journée lourde et grise à Buenos Aires.
J’émiette consciencieusement une belle tête de Ganja vert foncé aux jolis reflets violets.
Alors que j’allume mon spliff et avale ma première taf, une douce et épaisse fumée remplit la pièce pendant qu’une délicieuse sensation monte en moi.
Je suis en train de savourer une Blueberry Automatique qu’un ami a fait pousser l’été dernier, sur sa terrasse et sous le Soleil argentin exactement.
Les graines, à ma grande surprise, provenaient de Del Plata Genetics, une seed bank uruguayenne.

Graine de star

En 2013, la petite nation latino-américaine devient le premier pays à légaliser entièrement le cannabis. Si vous êtes résident uruguayen, vous pouvez acheter de l’herbe dans une pharmacie, un cannabis-club ou alors la cultiver.
Il est aussi possible de s’en griller un partout où il est légal de fumer une cigarette, et on peut même pousser le plaisir lié à cette émancipation en demandant du feu à un policier.
Mais depuis la légalisation,  la croissance de l’industrie du cannabis en Uruguay a été lente. Très lente.
Une image : si le business américain du cannabis était un mall sur cinq étages, l’industrie de la weed en Uruguay (pour autant qu’on puisse appeler ça une industrie ) serait une épicerie de proximité.
Face à cette lacune en la matière verte, le pays a décidé (à son rythme) de prendre les choses en main en créant les premières banques de graines uruguayennes.

Les 25 récompenses et trophées  d’Alberto Huergo. Image Silver River Seeds

Silver River Seeds, basé à Montevideo, propose un catalogue assez impressionnant de plus de 20 variétés féminisées et automatiques différentes, avec des noms  aussi funky et tropicaux que Despink, Sourflash, River Haze, ou Apple Cookies.
Des variétés qui sont l’œuvre d’Alberto Huergo, un mystérieux cultivateur et auteur d’une bible du growing : Sativa: Cultivo Interior disponible ici en V.O.
Avec 30 ans d’expérience cannabique et deux décennies passées à faire pousser de la weed, Alberto n’est rien d’autre qu’une sommité dans le milieu des breeder sud-américains.
Il est l’homme derrière la Desfran de Dutch Passion, vainqueur de la Copa Del Mar 2011 en Argentine et de la Copa De Rio 2012 au Brésil… entre autre. (voir photo ci-dessus)
Son livre, publié en 2008, est une encyclopédie de 600 pages qui couvre tout ce qu’il y a à savoir sur la culture de la weed indoor, sur les cycles photopériodiques, sur la façon d’identifier et de traiter carences et parasites, sur l’art du triming, du curing… liste non-exhaustive.
Alberto est également à la tête de Haze, un magazine sur la culture de la marijuana, publié en Argentine, en Uruguay et au Brésil.

Graines bancables

Hélas, après avoir attendu avec impatience une réponse de Silver River Seeds en vue d’un entretient avec Alberto dans le cadre de cet article,  je reçois ce message:
«Merci Steve pour votre intérêt et votre proposition. Nous préférons continuer à voler bas pour éviter d’être détecté par les radars. Il est légal de cultiver en Uruguay, de posséder un Cannabis Club,  de produire vos propres graines mais  il n’est pas  clair s’il est légal de faire de la publicité et de les vendre. Si je savais que c’était légal, j’irais à la télévision et je vous donnerais plusieurs interviews. Mais malheureusement, nous sommes dans une zone grise, et même l’IRCA [Institut uruguayen de réglementation et de contrôle du cannabis) ne saurait quoi vous dire [sur la légalité de la commercialisation et de la vente des semences NDLR]. »
Cette absence de réglementation précise est un problème récurrent de l’Uruguay et de son approche de la culture du cannabis.

Les lois de l’Uruguay sont ainsi faites qu’elles continuent d’alimenter un marché noir; celui  de la weed destinée aux touristes,  qui ne peuvent acheter légalement de cannabis dans le pays. Un marché noir à l’approvisionnement favorisé par des frontières très mal contrôlées, ce qui facilite la contrebande venant des pays limitrophes.
La ville de Rivera, au nord, partage par exemple une rue avec la ville brésilienne de Santana do Livramento.
Passer de l’Uruguay au Brésil est ici littéralement une question de traverser la rue qui, au cours des 3 jours que j’ai passés à Rivera en 2019, n’a jamais été surveillée, aussi bien par les autorités uruguayennes que brésiliennes.

Zones grise-verte.

Malheureusement, ce manque de réglementation ne fait pas seulement la part belle à l’économie parallèle. Il affecte aussi les cannabis-entrepreneurs locaux.
Des gens comme Alberto qui s’efforcent de transformer leur expérience et leur passion pour la weed pour en faire un gagne-pain.
Pour autant, et malgré ses nombreuses lacunes, l’Uruguay garde, socialement, une bonne longueur d’avance.
Après tout, c’est le premier pays à avoir légalisé l’usage et la culture du cannabis.
Et pour toute personne vivant dans un pays qui criminalise toujours la consommation d’herbe, ça vaut tout l’or du monde…
Avec un peu de chance, et pendant que le marché et l’industrie de la weed se développent en Uruguay, la visibilité et les contours de ces zones grises-vertes  ( à l’instar du commerce de graines) se préciseront.
Donnant enfin à des innovateurs comme Alberto la possibilité d’étendre les racines et branches de leurs vertes entreprises.

 

Quelques précisions au sujet du distinguo indica-sativa

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On a tous entendu le fameux  « la sativa est cérébrale, l’indica est physique », et on s’y est fié pendant des années. Problème: cette classification binaire ne serait pas si pertinente que ça, nous apprend notre expert en la matière verte Steven Voser.

Une brève histoire de Ganja

Pour mieux comprendre ce que les termes sativa et indica signifient quant aux effets à attendre de votre weed, il nous faut déjà brièvement se pencher sur l’histoire des études et recherches portant sur cannabis. C’est au botaniste suédois Carl Linnaeus que l’on doit, en 1753, la première classification du cannabis.

Linnaeus travaillait sur des plants importés qu’il faisait pousser en Europe. Sur la souche qu’il aura étudiée, il observera que les plantes sont larges et hautes, arborant des feuilles fines d’une couleur vert foncé. Il remarquera aussi que le cycle depuis la graine à la récolte est d’environ 3 mois. Le botaniste notera enfin que cette variété croît particulièrement bien dans les climats chauds et tropicaux proches de l’équateur. Linnaeus classera cette espèce sous le nom de « Cannabis Sativa L ».

Environ 30 ans plus tard, le biologiste français Jean Baptiste Lamarck se penchera sur d’autres échantillons de cannabis qui lui auront été ramenés d’Inde. Lors de ses observations, Lamarck notera que ses plants affichent des caractéristiques différentes de celles que son confrère Linnaeus avait notées. Le cannabis indien ne dépasse pas 1, 50 mètres, a un aspect beaucoup plus dense et touffu avec de larges feuilles et fleurissaient très rapidement (généralement en moins de 2 mois). Lamarck classera cette espèce sous le nom de « Cannabis Indica Lam »

Dans les années 1920, une troisième espèce de cannabis a été identifiée dans le sud-est de la Russie. Cette variété, maintenant connue sous le nom de Cannabis Ruderalis est beaucoup plus petite que les variétés sativa et indica et fleurit automatiquement en fonction de la maturité plutôt qu’en raison de changements dans son cycle lumineux.

Ce que la classification Indica-Sativa nous enseigne

Carl Linnaeus et Jean Baptiste Lamarck ont ​​utilisé les mots sativa et indica pour décrire deux variétés de cannabis aux caractéristiques particulières.

Aujourd’hui, cette classification reste pertinente, particulièrement lors de l’achat de graines lorsque l’on veut par exemple se lancer dans une petite culture à domicile (voir notre article).
Les durées de croissance et taux d’ensoleillement faisant partie des données à indispensablement prendre en compte.
Et à ce titre, les classifications Indica-Sativa sont des plus pertinentes, avec les caractéristiques suivantes : Les Sativas peuvent atteindre de grandes hauteurs, atteignant facilement plus de 2 mètres et ont tendance à s’étirer vigoureusement lorsqu’elles commencent à fleurir en produisant de gros bourgeons aérés.

Ces plantes sont originaires des régions tropicales chaudes comme le Vietnam, le Mexique, la Colombie et même certaines parties de l’Afrique. Ils ont probablement développé leur structure physique unique pour faire face aux étés longs, chauds et humides dans ces régions et se protéger contre les moisissures et les ravageurs qui prospèrent également dans ces conditions.

Les indicas, d’autre part, sont originaires des régions montagneuses du Népal, de l’Inde et de l’Afghanistan, où les étés sont naturellement courts et froids. Les plants sont plus petits, avec un espacement internodal (entre deux branches) plus court et arborent de larges feuilles et des fleurs très denses. Les variétés indica produisent également une résine épaisse et peuvent être prêts à être récoltés après seulement 6-8 semaines de floraison. Comme les sativas, ils ont probablement développé ces traits uniques pour faire face aux climats difficiles de leur origine.

Ce que la classification indica/sativa ne vous indique pas

Penchons-nous maintenant sur les effets. Ce qui affecte l’effet d’une variété est bien entendu sa composition chimique, mais aussi la chimie de votre propre corps ainsi que votre tolérance / sensibilité aux produits que vous consommez.

Les souches contenant une grande quantité de mycènes, par exemple, sont plus susceptibles de produire une sensation, un « high » corporel et relaxant, souvent associé aux indicas. Cependant, aucune étude n’a pu démontrer que les souches indica produisaient plus de mycènes que les sativas.
Voilà une donnée qui complique.. la donne. D’autant plus que les terpènes et notes citronnés ou d’ agrumes, typiquement associés aux Sativas et à un effet « cérébrale », sont aussi présents dans certaines variétés d’Indica, qui procurent donc un effet…cérébral.

Lors de l’achat de cannabis, les termes indica et sativa sont précieux et fiables pour vous faire une idée de la lignée génétique et des propriétés physiques d’une variété particulière. Mais pour anticiper ses effets, en revanche, recherchez des rapports de laboratoire qui analysent le profil chimique de cette souche spécifique… Ou sentez tout simplement la ganja en question si vous le pouvez, puisque ce sont les terpènes, ces arômes naturels de la weed, qui définiront la nature de votre voyage cannabique.

Et si vous ne pouvez ni vérifier odeur ou préciser la variété, il ne vous restera plus qu’à acheter à l’aveugle…ou changer de fournisseur.

Steven Mike Voser pour Zeweed

Ze weed Grow Guide: Outdoor VS Indoor

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When you embark on your weed-growing journey, one of the first decisions you’ll have to make is whether to grow outdoors under the sun or indoors under a light. Both are viable options with their own unique perks and challenges; below we’ll walk you through both setups to help you choose what’s best for you.

An Introduction to Outdoor Cannabis Cultivation

There are many benefits to growing cannabis outdoors. First and foremost, you’ll be working with the best light source there is; the sun. There’s simply no grow light on the market like it, and it’s completely free to use, whereas setting up and running an indoor grow room/tent can quickly become very expensive. 

Most importantly, growing cannabis outdoors is a lot less hands-on than growing it indoors, making it a great place to start for first-time growers. As you’ll see later on this chapter, indoor growing requires you to carefully measure and control variables like temperature, humidity, and airflow, which can be overwhelming for beginners and leaves a lot more room for error.  

However, that’s not to say that outdoor growing comes without its challenges. Outside, your plants are completely exposed to the elements. Strong winds, extended periods of rain, drought, and pests all pose serious risks to your plants and can dramatically impact the amount of weed you harvest and its quality. Growing outdoors also means you’ll be restricted by cannabis’ natural growing season, which runs from Spring through to Autumn (unless you live close to the equator, where you might be able to grow certain strains all year round). 

Here are a few things you’ll need to consider to see if outdoor growing is right for you: 

  • What’s the climate like in your area? Cannabis likes warm daytime temperatures between 20–30°C (or 70–85°F) and cool nighttime temperatures of roughly 15-20°C (or 59-68°F). High humidity and rainfall or extended droughts can lead to pest problems, while strong winds can damage your crops.
  • Do you have a sunny place to keep your plants? Cannabis is a sun-loving plant, and while some people attest to having grown it on windowsills and shady balconies, most growers agree that cannabis plants need at least 6 hours of undisturbed direct sunlight to grow healthily and produce good buds. 
  • Do you have the space for an outdoor garden? Outdoor cannabis plants grow best in large containers (anywhere from 25-50l) and can grow to heights of up to 2m (depending on the strain and amount of space available). In general, we recommend finishing your plants in 25-30l pots and keeping them roughly 1m apart to ensure they stay healthy. Plants grown in a crowded garden have to compete for light and space, causing them to stretch and develop long, flimsy stems and poorly structured buds. Lack of airflow and touching foliage in a crowded garden can also lead to humidity problems and pest issues. 
  • Is it legal to grow cannabis outdoors where you live? If not, consider investing in a more discrete indoor garden. 

What you need to start an outdoor cannabis garden: 

  • Cannabis seeds. We recommend beginners grow no more than 3 plants at a time and avoid planting Sativa-dominant strains, which tend to grow much taller and take much longer to flower. 
  • Pots. For each plant, you’ll want:
      • 1 x starter pot. A 0.5l plastic cup will work perfectly. 
      • 1 x 5l pot for the early vegetative phase
      • 1 x 15l pot for the rest of the vegetative phase. 
      • 1 x finishing pot. 25-30l pots work great for most medium-sized strains. 
  • Soil, fertilizers, and pesticides. Later on in this grow guide, we’ll teach you how to buy or make the perfect cannabis soil, properly use both organic and chemical fertilizers, and how to protect your plants against common cannabis pests.
  • Pruning scissors, gloves, buckets, and other generic gardening equipment. 

An Introduction to Indoor Cannabis Cultivation

Indoor growing is very popular, and for a very good reason; it gives you complete control over the lighting, temperature, humidity, air circulation, and even CO2 levels in your garden, allowing you to create the perfect environment for your plants all year round. 

Many growers find that, with so much control over the environment, they are able to grow healthier plants that produce bigger yields and more potent buds. Pest problems are also far less common indoors, given you keep the conditions in your grow room/tent optimal and clean. 

This level of control, however, also comes at a cost (both literally and figuratively). To grow cannabis indoors, you’ll need: 

  • A grow tent or room to house your plants. Cannabis plants need strict light and dark periods in order to grow healthily and flower properly. Grow tents/rooms help contain the light from your lamps and also help prevent light leaks from outside stressing your plants during their dark periods. 
  • A grow light. Cannabis plants need light to photosynthesize and grow. 
  • Fans. Your plants need a constant supply of fresh air in order to respire. Most growers will use a combination of intake and wall-mounted fans to draw fresh air into their tent/room and keep it circulating around their plants. 

Setting up an indoor grow tent/room isn’t cheap, and learning how to keep it at optimal conditions also isn’t easy. While we love indoor growing, we often recommend beginners grow at least 1 or 2 harvests outdoors before moving their garden indoors.
Here are a few things you’ll need to consider to see if indoor growing is right for you: 

  • Do you have the money to set up and run an indoor tent/room? Below you’ll find a cost sheet to help you get an idea of the price of buying and running basic grow equipment like lights and fans. 
  • Do you have the space for an indoor garden? You’ll need to buy/build a grow tent or transform a cupboard, spare room, or other space inside your home into a grow room to house your plants. For most hobby growers, a 1m2 grow tent/room will provide enough space for 1-3 plants, which will produce more than enough regular weed for even daily smokers. 
  • Do you have the time and will to dedicate to an indoor garden? Growing cannabis indoors requires you to manage all the environmental variables that affect the growth of your plants. While it’s far from rocket science, running an indoor garden is usually more hands-on than tending to plants outdoors. 

Equipment list and cost sheet for an indoor grow room:

Equipment Examples Outright cost (w/out shipping) Total running cost (from seed to harvest)** 
Grow tent AC Infinity Cloudlab 3ft X 3ft (1m2) Grow Tent: This is a budget grow tent that’ll do a fine job at housing 1-4 indoor plants.   $99 USD NA
Gorilla 3ft X 3ft (1m2) Grow Tent: The Gorilla brand is highly revered by growers all around the globe for making some of the best grow tents and equipment on the market.  $292.95 USD NA
Grow light  KINGLED King Plus 600W LED Grow Light: KINGLED is a leading brand in LED grow lights. This 600w light is perfect for small indoor gardens or tents like those mentioned above.  $74.99 USD $113.4 USD 
KINGLED King Plus 1200W LED Grow Light: This light is much higher-powered and suitable for larger grow spaces (up to 3m3).  $135 USD $226.8 USD
Intake fan 15.5W AC Infinity RAXIAL S4 4” Intake Fan: With 106 CFM capacity, this intake fan provides more than enough airflow for the grow tents listed above.  $23.99 USD  $5 USD
Rotular fan  30W Hurricane 12-Inch Wall Mount Fan: Perfect for keeping a gentle breeze blowing through your tent/room.  $44.30 USD $9.7 USD

** The running costs above are calculated based on a standard grow calendar that covers 4 weeks of vegetation (under a 18/6 light schedule) and 8 weeks of flowering (under a 12/12 light cycle) and an electricity cost of $0.15 USD per kilowatt hour.
To calculate the cost of running a piece of grow equipment, first calculate the number of kilowatt hours it will run for using this formula:
Number of hours running X (watts / 1000) = Kilowatt hours
Next, multiply this number by the price of electricity in your area.
EG:If you’re running the 600w KINGLED light listed above for roughly 540 hours during the vegetative phase (18 hours per day for 4 weeks) followed by 720 hours during flower (12 hours per day for 8 weeks), your formula should look like this:
1260 total running hours (veg + flower)  X (600 watts / 1000) = 756 kilowatt hours.
At $0.15 USD per kilowatt hour, the total cost of running your light from veg to flower would be $113.4 USD. 

Note: These are just estimative figures used to give you an idea of what the costs of running your grow room might look like. Costs will vary depending on what equipment you use and the cost of electricity where you live. 

Remember, there’s no right or wrong when it comes to choosing between indoor and outdoor growing. Take your time to consider the pros and cons of each setup and, if you still can’t decide, try an outdoor grow first. You can always invest in an indoor setup later if need be. 

 

 

 

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