Steven

Steve est journaliste et musicien. Il vit en ce moment en Amérique du Sud, entre Argentine et Uruguay. Cet amoureux des chats, nominé pour son travail d'investigation aux Emmy Awards, collabore aussi régulièrement avec High Times, Green Rush, Zamnesia  Royal Queen Seeds et bien d'autres.

Le cannabis au secours des US Marines

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Revenus du front, un nombre croissant de soldats se tournent vers le cannabis pour soulager le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) qui touchent 20% d’entre eux. Parmi les associations américaines qui militent pour la la prise en charge du cannabis comme traitement du SSPT, la Battle’s Brother Foundation. Zeweed a rencontré son co-fondateur, Bryan Buckley.

Pendant 9 ans, Bryan Buckley a été un bon petit soldat. Un US Marine Corp plus précisément. Son premier déploiement a été à Fallujah, en Irak. Puis ce sera en Afrique et en Asie du sud-est.
Je me suis engagé dans l’armée juste après les événements du 11 septembre” se souvient le militaire décoré de la Medal of Honor.
Après avoir été nommé commandant d’unité chez les Marine Raiders (la force d’opérations spéciales des Marines américains), Bryan aura aussi servi en Afghanistan, dans la vallée de l’Helmand.
«Des hauts-gradés m’ont dit que l’été 2012, lorsque nous étions en Afghanistan, a été un des plus sanglants pour l’armée américaine depuis le Vietnam» me confesse le sergeant Bryan alors qu’il évoque l’opération Enduring Freedom (Enduring Freedom, le nom donné par l’armée US pour sa guerre globale contre le terrorisme).
«Et je suis sorti de l’armée à 100% handicapé et avec 100% de stress post-traumatique».

“C’est une fois la guerre finie que les vrais problèmes arrivent”

Je dégluti avant de dégainer ma prochaine question qui porte sur ses blessures.
En 2012, nous nous battions dans la province de Helmand. Durant une reconnaissance, j’entends un siffle au dessus de ma tête. C’était une roquette. La grenade a explosé juste à côté de moi. J’ai pris des éclats d’obus sur ma jambe, mon dos et mon visage. Deux de mes coéquipiers ont également été blessés. L’un d’eux a perdu une partie de son triceps et l’autre a pris des éclats d’obus dans son estomac“.
Bryan a failli perdre sa jambe gauche à la suite des blessures qu’il a subies ce jour-là.
Quelques mois plus tard, Bryan fera une chute de 5 mètres depuis d’un hélicoptère, se disloquant la cheville et se fracturant la colonne vertébrale.
«La guerre est une folie» me lâche l’ancien US Marine.

 

Crédits: Helmand Valley Growers Company.

Les blessures de Bryan ont guéri très rapidement. A peine une semaine après avoir été opéré pour sauver sa jambe des éclats de grenade, il était debout et prêt à en découdre avec l’ennemi.
Ce n’est que sorti de la Grande Muette que Bryan s’est rendu compte que ses traumas n’étaient pas que physiques.
«Dans l’armée, vous devez toujours rester concentré sur la mission, même lorsque vous déplorez des victimes. Le seul mot d’ordre est de concentrer sur l’ennemi jusqu’à son éradication. Le moindre questionnement, le moindre doute est inenvisageable».

Chaque jour, 22 Vets américains mettent fin à leur vie

C’est une fois la guerre finie et le chaos derrière qu’arrivent des problèmes auxquels personne ne s’attend“.
Après son retour de guerre, le SSPT de Bryan a commencé à se manifester. Il souffrait  d’insomnie, de dépression et d’anxiété.
Souvent, il se surprenait à revivre des scènes de bataille alors qu’il est éveillé.
Contre toute attente, cette détresse s’est accrue avec l’arrivée de ses enfant.
«L’ennemi utilisait souvent des femmes et les gamins comme boucliers humains. On voit des choses abominables ».

Durant ses crises liée au SSPT,  Bryan a le sentiment de n’être d’aucune utilité, de n’avoir aucun but, aucune raison d’être.
«Je n’ai pas pu regarder les informations pendant des années parce qu’ils parlaient des actions en Afghanistan et en Irak et je me sentirais coupable de ne pas être là», se souvient-il.
C’est ce manque d’intention qui laisse de nombreux anciens combattants désoeuvrés, en prise avec la dépression et les addictions.
C’est ce même mal à l’âme qui conduit chaque jour près de 22 “Vets” (vétérans de la guerre) américains à se suicider

” J’ai troqué ma bouteille de Jack Daniel’s pour un joint

L’équilibre, Bryan va le retrouver grâce à deux amis ancients combattants:  Andy Miears et Matt Curran.
Ensemble,  ils vont monter la Helmand Valley Growers Company (HVGC), une association militant pour que les Vets aient accès au cannabis.
Aux côtés de HVGC, Bryan, Andy et Matt vont aussi fonder la Battle Brothers Foundation : une ONG à but non lucratif qui vise à aider les anciens combattants américains, autant sur le plan psychologique, familiale que professionnel.

C’est en 2016 que l’aventure HVGC va débuter, lorsque Bryan remarque que son copain de garnison Andy a l’air en meilleur forme que d’habitude.
«Il n’avait pas ce regard léthargique habituel, ce regard du type qui a trop bu».
Buckley me confesse que la consommation d’alcool est l’une des façons les plus courantes pour les anciens combattants de faire face aux symptômes qui frappent une fois le service à la patrie rendu.
Quand j’ai demandé à Andy comment il avait trouvé la force de sourire il m’a dit:” J’ai troqué ma bouteille de Jack Daniel’s pour un joint “.
Au delà d’avoir recours à l’herbe pour soulager ses symptômes de SSPT, Andy était en train de monter une exploitation de culture de cannabis thérapeutique (et légale).

Andy (à gauche) Brian (au milieu) et Matt.

«Le cannabis n’est pas le remède de tous les soldats»

«Un jour, Andy m’a dit que le cannabis lui avait permis de passer du statut de guerrier à celui de jardinier».
Après avoir vu l’effet positif du cannabis sur son ami de tranchés, Brian essaie cette médecine douce.
C’était incroyable. Je dormais mieux, je me réveillais revigoré, sans anxiété ni symptômes dépressifs. Aujourd’hui, le cannabis fait parti de mon quotidien ».

Et il n’aura pas fallut pas longtemps avant que Brian se rende compte que le cannabis pourrait bien être ce but dans la vie qui lui faisait tant défaut au sortir de la guerre.
Dès le départ, l’un des principaux objectifs de Battle Brothers était de changer le paysage médical américain en faisant du cannabis une option de traitement légale et accessible pour les Vets.
Que ce soit pour le soulagement de la douleur, un meilleur sommeil ou toute autre condition médicale.
«Le cannabis n’est pas le remède de tous les soldats», pondère Bryan d’une voix ferme.
«Mais ça devrait être dans notre kit de survie».

«Mais ça devrait être dans notre kit de survie»

A ce titre, la fondation Battle Brothers est en bonne voie d’accomplir sa mission: l’association vient d’obtenir l’approbation d’un comité d’examen pour mener une étude d’observation qui évaluera l’efficacité du cannabis dans le traitement des SSPT.
«En 2016, nous nous sommes adressés au Congrès afin de savoir ce qu’il faudrait faire pour rendre le cannabis disponible aux vétérans. Ils nous ont dit de collecter des données fiables aux côtés de médecins américains et de construire un dossier à présenter aux Anciens combattants. C’est ce que nous faisons. ”

L’étude devrait être lancée en juillet et impliquera 60 Vets californiens atteints de SSPT.
Les participants achèteront et doseront des produits à base de cannabis à leur propre discrétion pendant 90 jours et feront rapport à une équipe de NiaMedic (une société d’études cliniques Israëlienne).
Confiant que l’étude apportera des résultats concluants, Bryan voit en cette recherche les bases nécessaires à l’élaboration d’une politique de traitement au cannabis des Vets sujets au SSPT.
Et ils sont nombreux.
Ces hommes et femmes prêtent serment pour leur pays  et signent un chèque en blanc payable de leur vie. Et quand ils sont de retour ici en Amérique, ils sont peut-être en bonne santé physiquement, mais pas spirituellement ni mentalement. Chez Helmand Valley Growers Company, nous voulons pouvoir assurer aux à ceux qui se sont battus pour la paix d’enfin la trouver“. C’est tout le bien qu’on leur souhaite.

 

Tommy Chong: l’interview weed & wisdom

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A 84 ans, Tommy Chong est sans nul doute le plus célèbre des activistes de l’herbe. De ses débuts en tant que musicien dans un strip-club au statut de star du box-office en passant par la case prison avant un come-back salué, le parcours du plus fumé des canadiens force le respect. Après un demi siècle de militantisme, Tommy Chong peut enfin rouler un doobie en paix : en Californie, où il réside, son combat pour la légalisation du cannabis est gagné. Zeweed l’a rencontré pour discuter spiritualité, religion, santé et ganja.

Quand on décroche une interview avec Tommy Chong, on s’attend à parler de beaucoup de choses, mais pas forcément de Dieu et de l’existence éternelle.
Tout commencé avec une question simple portant sur sa bataille contre les deux cancers qui l’ont atteint et des effets bénéfiques du cannabis sur sa santé.

Cheech et Chong, ancêtres made in USA des frères pétard

« J’ai ma propre théorie sur l’herbe. Soit l’observation d’un profane, oui, mais aussi celle d’un connaisseur» me glisse Tommy de façon complice.
« Notre système immunitaire est la clé de toute guérison. Et notre système immunitaire ne peut pas fonctionner correctement quand il est en alerte constante. C’est pourquoi le repos est si important et pourquoi , quand nous sommes malade, l’approche de la médecine conventionnelle consiste à nous isoler sur un lit d’hôpital, loin de tous stress ou distractions négatives.

“L’herbe m’a permis de vaincre mon cancer”

Ce que Tommy appelle « l’observation d’un profane » est en fait un postulat médical avéré.
Lorsque nous sommes stressés, notre corps devient plus sensible aux infections et aux maladies. C’est parce que l’hormone du stress -le cortisol- déclenche en nous une réaction ancestrale de lutte ou de fuite, et diminue par incidence le nombre de lymphocytes (ou globules blancs NDLR) dans notre sang. En conséquence, notre corps devient moins efficace pour lutter contre les agressions extérieures.
Ce que fait le cannabis, c’est de vous placer dans un état de repos. Dès lors, votre système immunitaire, qui n’est pas solicité pour lutter contre des agressions exogènes, peut se concentrer sur le corps et assurer son fonctionnement harmonieux. » poursuit Tommy.
Mais la vraie guérison n’est pas physique : le remède ultime est le remède spirituel. Je suis persuadé que l’herbe m’a permis de vaincre mon cancer“.

“Et mon contact avec Dieu a permis à mon corps d’y croire”

Pour Tommy Chong, le remède spirituel réside dans une connexion profonde et personnelle avec Dieu.
Je sais que Dieu m’aime. Et quand les gens me demandent comment je le sais, je leur dis « avez-vous vu ma femme ?” s’amuse  l’humoriste (marié à la sublime Shelby Chong) en accompagnant sa blague d’un rire aussi profond que guttural.
“Quand vous avez ce lien étroit avec Dieu, vous pouvez tout conquérir», me dit-il alors qu’il a repris un ton sérieux. “Et mon contact avec Dieu a permis à mon corps d’y croire“.

Tommy s’arrête un instant, repensant à son enfance sans le sous et cette petite bicoque au fin de l’Alberta, au Canada, dans laquelle il a passé son enfance et adolescence.
« C’était la maison la moins chère, la seule que mon père pouvait nous offrir. Il l’a acheté sur un coup de chance pour quelque chose comme 500 dollars. »

Tommy Chong: toujours bien équipé pour arriver au 7ème ciel

Aujourd’hui, Tommy prend mon appel depuis son domicile niché sur les hauteurs de Pacific Palisades, un des plus beaux quartiers ne à Los Angeles, entre Malibu et Santa-Monica.
Il y a quelques jours, la maison d’un de ses voisins a été vendu pour 50 millions de dollars. « Je n’en revient pas d’habiter dans un endroit où une maison coûte littéralement 10 000 fois plus cher que celle où j’ai grandi. Même si fondamentalement, je m’en fout. Ma femme et ma famille s’occupent de tout cela. Moi, je suis juste assis ici et je reste en contact avec Dieu » s’amuse Chong en souriant paisiblement.

“Je n’en revient pas d’habiter dans un endroit où une maison coûte littéralement 10 000 fois plus cher que celle où j’ai grandi. Même si fondamentalement, je m’en fout”

Pour lui, se connecter avec Dieu, ou son « higher power » (sic) comme il l’appelle parfois, est une pratique simple : «Nous sommes tous de Dieu. Toi, moi, le monde entier. Tout le monde. Les bons, les mauvais, chaque créature vivant sur terre. Nous sommes tous des êtres éternels, que vous vouliez le croire ou non».
L’autre moitié du célèbre duo Cheech et Chong se souvient avoir lu récemment un journal que chaque goutte d’eau qui était sur terre au commencement est toujours là aujourd’hui, sous une forme ou une autre.

“Nous sommes constituées à 90% d’eau”. Chez Tommy Chong, les 10% restant sont d’origine végétale.

En tant qu’humains, nous sommes constitués à 90 % d’eau. Il est donc scientifiquement prouvé que 90% de nos particules ont toujours été ici, sous une forme ou une autre. Alors pourquoi pas les 10 % restants ?  Nous sommes des êtres éternels. Rien ne disparaît. Nous réapparaissons simplement sous une autre forme. C’est aussi un karma physique“.
En tant qu’êtres éternels, Tommy croit que nous existons dans deux mondes : un qui est physique et un qui est spirituel.
Dans le monde physique, il y a un conflit constant. Il y a des contraires. Dans le monde physique, vous ne pouvez pas avoir de haut sans bas, vous ne pouvez pas avoir de justes sans injustes, vous ne pouvez pas avoir Joe Biden sans Donald Trump“.

Et tout comme il y a la possibilité de faire le bien, ou de « rester sur la bonne voie » comme le dit Tommy, il y a aussi la possibilité de faire le mal.
Dans l’histoire de notre existence, nous avons vu à quel point la vie peut être brutale » se souvient-il en évoquant son incarcération.  “Mais seulement jusqu’à un certain point, puis vous partez, vous entrez dans le monde spirituel. Et dans le monde spirituel, il n’y a rien d’autre que l’amour“.

“Je veux croire que le bien a toujours un léger coup d’avance sur le mal. Sinon, on est mal barrés.”

Notre passage dans ce monde physique est selon Tommy une opportunité de grandir, de s’élever. Il compare cela à l’école ; profitez-en pour faire le bien et vous vous élèverez. Choisissez le contraire, et vous régresserez.

En tant qu’êtres humains, nous avons un devoir : celui de s’entre-entraider. Parce que nous venons tous de quelque chose, d’une trame universelle. Non, nous n’apparaissons pas par magie, même si l’Église catholique voudrait nous faire croire qu’il existe une conception immaculée !“. Tommy laisse échapper un grand rire chaleureux.
« Lorsque vous entrez dans le monde physique, vous devez être physique, et c’est ce que nous faisons. Et il doit y avoir des contraires, donc il y aura toujours des opposants et des opposants. Et si vous regardez les pourcentages, ils sont quasiment égaux. Je veux croire que le bien a toujours un léger coup d’avance sur le mal. Tout du moins est-ce ma façon de voir les choses. Sinon…on est mal barrés“.

Petit guide des différents types de hash et leurs concentrés.

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En Amérique du nord, le haschich a longtemps été considéré comme un produit pour fins gourmets du THC.  En Europe, la donne est un peu différente puisque le haschich -principalement marocain ou afghan-  était la seule matière cannabique disponible sur le vieux continent jusqu’aux 90’s et la déferlante de weed cultivée indoor qui enterra le gros shit qui tâche. Depuis une dizaines d’années, des méthode d’extraction comme le Bubble Hasch, Shatter, Wax ou Crumble ont fait leur apparition sur le marché, au grand bonheur des kiffeurs de taga comme des curieux qui aimeraient une alternative à la Ganja. Petit précis de ces hasch 2.0. aux effets aussi variés que puissants.

Tout d’abord et afin de mieux appréhender le hasch et ses nouveaux dérivés, il nous faut comprendre le fonctionnement d’un plant de Ganja.

Weed, Trichomes, Ganja, Cannabis, Pot
Le hasch est fabriqué en utilisant uniquement les trichomes des bourgeons et des garnitures de cannabis.

Ce sont les plants de cannabis femelles qui produisent des fleurs qui, si elles ne sont pas polonisées par des plants mâles, produisent une résine épaisse et collante. Cette résine est composée de trichomes; de minuscules structures qui ressemblent à des cristaux à l’œil nu et à de minuscules champignons de verre au microscope.

Le hasch est fabriqué en utilisant uniquement les trichomes des bourgeons et des garnitures de cannabis. (illustration). Ces sont les trichomes en question qui noue offre , les alcaloïdes (cannabinoïdes), les terpènes et les flavonoïdes qui donnent au cannabis ses effets, arômes et saveurs uniques. Le haschich est fabriqué en séparant ces trichomes des bourgeons de cannabis et de la garniture et en les concentrant en un puissant extrait.

Le hasch « fait main »

En Inde et au Népal, les habitants font du hasch en frottant des bourgeons de cannabis vivants entre leurs mains.

Archivo:Balls and sticks of Charas.jpg
Hash en résine live roulé à la main – Charas indiens et boules de temple népalaises

Le sous-continent indien, produit majoritairement du cannabis Indica et le prépare avec l’une des plus anciennes formes de fabrication de haschisch : En Inde et au Népal, le hasch (ou Charas, comme l’appellent les locaux ) est fabriqué en frottant des bourgeons de cannabis frais entre les mains pendant des heures. Avec la friction, les trichomes de la plante forment une résine épaisse et sombre qui est raclée en boules ou en bâtonnets, qui présente une texture crémeuse qui n0’est pas sans rappelé celles des truffes au chocolat.

Le Dry Hift Hash – Noir afghan, rouge libanais, pakistanais, brique turque et pollen marocain

Le Haschich par « tamisage sec » est obtenu en tamisant doucement les têtes de cannabis séchées et en les coupant à travers des tamis à mailles fines. Cette friction douce aide à séparer les trichomes en une fine poudre appelée kief. Ce kief est ensuite pressé en blocs selon différentes techniques selon la zone de production.

Le hachage par tamisage sec est fait en appuyant et en chauffant le kief.

En Afghanistan, par exemple, le hasch (connu localement sous le nom de Chars) est fabriqué en mélangeant du kief avec de petites quantités de thé pour former une sorte de pâte qui est pétrie à feu doux jusqu’à ce qu’elle prenne une couleur noire profonde et une consistance épaisse et lisse semblable à caramel mou.

Le hasch marocain, d’autre part, est fabriqué en appuyant plusieurs fois sur le kief en utilisant uniquement la pression et la chaleur. Le hasch pakistanais, lui, est fabriqué à l’aide d’une technique similaire. Pour le folklore, certains habitants du Pakistan affinent leur dans une peau de mouton ou de chèvre séchée pour rehausser sa saveur, une méthode aussi cash que peu vegan.

La Colophane

Faire de la colophane est simple, il s’agit de presser les têtes de cannabis séchées avec beaucoup de pression et de chaleur. Le résultat est un extrait clair, doré, exempt de contaminants et riche en saveur et en puissance.

La colophane a une consistance très similaire à la sève des arbres.

 

Le Bubble Hasch

Le Bubble Hash (parfois appelé hasch Ice-O-Lator) est très différent des types haschich « classiques »

 

File:American medical hashish(4).jpg
Le Bubble Hasch est apprécié pour sa saveur, sa puissance et sa pureté.

.Il est fabriqué en mélangeant des bourgeons de cannabis congelés avec de l’eau et de la glace, en agitant ce mélange pour aider à séparer les trichomes du matériel végétal, et enfin en faisant couler l’eau à travers des tamis à mailles de différentes tailles. Le résultat est un hachage friable avec une consistance similaire au miel cristallisé.

Le Bubble Hash est généralement aussi aromatique que savoureux, des qualités que l’on doit à sa méthode d’extraction a basse température, une méthode qui aide à préserver certains terpènes et flavonoïdes fragiles qui disparaissent si traités à chaud.

BHO : Shatter, Wax, Crumble et Budder, ou la révolution de l’extraction au butane, propane et CO2

Le hasch ne sera jamais plus le même depuis la découverte de l’extraction via des solvants comme le butane, le propane et le CO2.

420, 710, bho
Shatter, Wax, Crumbs et Budder sont tous des noms d’extraits de solvants à base de butane, de propane ou de CO2 , aussi connu sous le nom de BHO

Aujourd’hui, ces types d’extraits, souvent vendus sous des noms tels que Shatter, Wax et Budder, font un carton au Canada et aux US, au point d´égaler les ventes de weed dans certains dispensaires, une tendance particulièrement nette en Californie. Le haschich extrait au butane, du propane ou du CO2 n’est pas un truc à faire à la maison. Mais vraiment pas. Les accidents sont légion (les cas de brulures sévères se comptent par centaine à Los Angeles) car les produits chimiques utilisés dans le processus d’extraction sont aussi inflammables, toxiques que volatils. En bref, pas une bonne façon de s’envoyer en l’air.

Cependant, ces nouvelles méthodes d’extraction (nous vous recommandons d’aller acheter votre Shatter chez des professionnels) sont capables de produire certains des hasch les plus puissants du globe. Une partie des BHO vendu dans les dispensaires américains, par exemple, contient plus de 70% de THC.

Steve Voser pour Zeweed (Traduction Zeweed)

St Valentin: notre guide sexe et weed

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Une partie de jambes en l’air à la ganja, c’est un peu comme un plan à trois: si on s’y prend bien, ça vaut sérieusement le coup. Petit guide personnel du bien-être sexuel et cannabique.

Timide, timoré, coquin, complexé, frivole ou fleur bleue, nous partageons tous une même envie: celle de bien s’éclater (à deux) entre les draps.
Las ! rallier le 7ème ciel en planant n’est pas toujours aussi facile qu’il n’y paraît: à double plaisir, double challenge…
De la parano inhibante à la débandade fatiguée, nombreux sont les obstacles qu’il conviendra de surmonter tel un bel étalon, avant de pouvoir se reposer heureux et satisfaits (à deux) sur l’oreiller.
Avertissement: je ne suis ni sexologue ni médecin. Juste un dude qui aime la weed autant que le sexe, et qui a appris à profiter des deux à la force du poignet.

Connaissez votre corps

La ganja est une plante magique et mystérieuse dont les effets varient d’une personne à l’autre. Au fur et à mesure de mes expériences, que se soit en fumant, en vapant ou des avalant un space-cake, j’ai appris que la règle d’or pour prendre son pied sans perdre les pédales est de bien connaître son corps (puis celui de votre partenaire). Pour certains, la weed aide à soulager stress et anxiété. Je suis tout le contraire; si je suis particulièrement tendu ou nerveux, la défonce ne fera qu’amplifier ces sentiments. Si je suis dans un bon état d’esprit, l’herbe aura sur moi un effet positif : je suis de bonne humeur calme, j’ai confiance en  moi. Par conséquent, je sais que si je fume alors que je suis mal, ça ne fera qu’amplifier mon état et ma misère. Inversement, je sais aussi que quand je suis bien , la weed me mettra en en phase avec moi-même et mon partenaire, intensifiera mes sensations, mon orgasme : le vrai grand pied, quoi. Si vous voulez consommer sans devenir un coup fumeux, il est essentiel de comprendre comment la weed affectera votre corps.

Connaissez votre partenaire

Il faut 2 personnes (ou plus) pour avoir des relations sexuelles. Et s’il est crucial de connaître son corps, il est tout aussi important de connaître celui de votre voisin le plus proche du moment. Pour certains, l’herbe est un excellent désinhibiteur, une aide à la baisse de garde. Pour d’autres, cela pourrait augmenter ces inhibitions lorsqu’ils sont avec quelqu’un de nouveau et intensifier la façon dont ils se connectent avec quelqu’un qu’ils connaissent. La communication est vraiment la clé ici (comme à chaque fois que vous vous lancerez dans un calin, herbe ou pas).

Connaissez votre weed

Les variétés de ganja sont aussi nombreuses que leurs effets. Et si vous vivez dans une région où elle est toujours illégale, vous n’aurez pas trop le monopole du choix. Par conséquent, chaque fois que vous prévoyez de planer et d’avoir une partie de jambes en l’air, assurez-vous de savoir quel genre d’herbe vous vous apprêtez à consommer avant de vous « mettre au lit ». Littéralement.
En général, j’aime les variétés de cannabis équilibrées qui ne sont ni trop cérébrales ni trop physiques; les hybrides type Girl Scout Cookies ou Gelato. Un high cérébral super intense genre pure sativa peut rendre parano et coincé, tandis qu’une weed type indica aux effets très corporelles sera plus susceptible d’endormir que d’endurcir.
Si vous avez la chance de vivre dans une région où le cannabis est vendu légalement, demandez conseil à votre budtender. Lui demander ce qu’il utiliserait dans votre cas, un bon moyen pour trouver une variété qui produit les effets recherchés. Si l’herbe est toujours illégale là où vous vivez, essayez toujours une nouvelle souche seule avant d’essayer de la coupler avec le sexe.

Connaissez votre dose (et respectez-là)

Je suis, et malgré des années de pratique, un mec des plus économique qui soit en matière de ganja : deux tafes me sont suffisantes pour me sentir détendu (pas trop), concentré et… chaud.

Il n’y a pas que la fumette

La façon dont nous utilisons et apprécions le cannabis a radicalement changé en quelques années, et le fumer est loin d’être la seule option possible. «Votre cannabis n’a pas non plus besoin d’ être ultra- psychoactif», explique Ashley Manta, éducatrice sexuelle et «cannasexuelle», dans une interview accordée à VICE. “Le THC est un vasodilatateur, ce qui signifie qu’il apporte plus de flux sanguin dans la région”, poursuit-elle. Les lubrifiants au THC sont un super coup de pouce pour les hommes et les femmes, un excellent stimulant, un truc magique pour augmenter la sensation physique et la lubrification naturelle. Deux parts de space-cake ou un funky-cookie partagé sont un bon moyen de profiter des vertus de la belle plante sous la couette. Si la montée met plus de temps et est plus lente, le plaisir lui n’en est que plus long et multiplié. Assurément mes meilleurs moments.
Bonne nuit blanche!

Petit guide des différents hash et leurs concentrés.

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En Amérique du Nord, le haschich a longtemps été considéré comme un produit pour fins gourmets du THC. En Europe, la donne est un peu différente puisque le haschich, principalement marocain ou afghan, était la principale matière cannabique vendue sur le vieux continent jusqu’en 1990. Depuis une dizaine d’années des méthodes d’extraction comme le Bubble Hash, Shatter, Wax ou Crumble ont fait leur apparition sur le marché, aux grands bonheurs des kiffeurs de taga comme des curieux qui aimeraient une alternative à la weed. Notre guide Steven nous en dit un peu plus sur ces nouveaux concentrés.

Tout d’abord et afin de mieux appréhender le hasch et ses nouveaux dérivés, il nous faut comprendre le fonctionnement d’un plant de cannabis, ou plutôt d’un plan de cannabis femelle.

Weed, Trichomes, Ganja, Cannabis, Pot
Le hasch est fabriqué en utilisant uniquement les trichomes des bourgeons et des garnitures de cannabis.

Car ce sont les plants de cannabis femelle qui produisent les fleurs qui, si elles ne sont pas pollinisées par des plants mâles, secrèteront la précieuse résine aux stupéfiants effets. Cette résine est composée de trichomes; de minuscules structures qui ressemblent à des cristaux à l’œil nu et à de minuscules champignons de verre au microscope.

Ces sont les trichomes en question qui nous offrent , les alcaloïdes (cannabinoïdes), les terpènes et les flavonoïdes qui donnent au cannabis ses effets, arômes et saveurs uniques. Le haschich est fabriqué en séparant ses trichomes des bourgeons de cannabis et de la garniture en les concentrant en un puissant extrait.

Le hasch « fait main »

En Inde et au Népal, les habitants font du hasch en frottant des bourgeons de cannabis vivants entre leurs mains.

Archivo:Balls and sticks of Charas.jpg
Hasch en résine live roulé à la main – Charas indiens et boules de temple népalaises

Le sous-continent indien, produit majoritairement du cannabis Indica et le prépare avec l’une des plus anciennes formes de fabrication de haschisch. En Inde et au Népal, le hasch (ou Charas, comme l’appellent les locaux ) est fabriqué en frottant des bourgeons de cannabis frais entre les mains pendant des heures. Avec la friction, les trichomes de la plante forment une résine épaisse et sombre qui est raclée en boules ou en bâtonnets et qui présente une texture crémeuse qui n’est pas sans rappelée celles des truffes au chocolat.

Le Dry Hift Hash – Noir afghan, rouge libanais, pakistanais, brique turque et pollen marocain

Le Haschich par « tamisage sec » est obtenu en tamisant doucement les têtes de cannabis séchées et en les coupant à travers des tamis à mailles fines. Cette friction douce aide à séparer les trichomes en une fine poudre appelée kief. Ce kief est ensuite pressé en blocs selon différentes techniques et la zone de production.

Le hachage par tamisage sec est fait en appuyant et en chauffant le kief.

En Afghanistan, par exemple, le hasch (connu localement sous le nom de Chars) est fabriqué en mélangeant du kief avec de petites quantités de thé pour former une sorte de pâte qui est pétrie à feu doux jusqu’à ce qu’elle prenne une couleur noire profonde et une consistance épaisse et lisse semblable au caramel mou.

Le hasch marocain, d’autre part, est fabriqué en appuyant plusieurs fois sur le kief en utilisant uniquement la pression et la chaleur. Le hasch pakistanais, lui, est fabriqué à l’aide d’une technique similaire. Pour le folklore, certains habitants du Pakistan affinent dans une peau de mouton ou de chèvre séchée pour rehausser sa saveur; une méthode aussi cash que peut végane.

La Colophane

Faire de la colophane est simple, il s’agit de presser les têtes de cannabis séchées avec beaucoup de pression et de chaleur. Le résultat est un extrait clair, doré, exempt de contaminant; riche en saveur et en puissance.

La colophane a une consistance très similaire à la sève des arbres.

Le Bubble Hasch

Le Bubble Hash (parfois appelé hasch Ice-O-Lator) est très différent des types haschich « classiques »

 

File:American medical hashish(4).jpg
Le Bubble Hasch est apprécié pour sa saveur, sa puissance et sa pureté.

Il est fabriqué en mélangeant des bourgeons de cannabis congelés avec de l’eau et de la glace. On  agite ensuite ce mélange pour aider à séparer les trichomes du matériel végétal tout en faisant couler l’eau à travers des tamis à mailles de différentes tailles. Le résultat est un hachage friable avec une consistance similaire au miel cristallisé.

Le Bubble Hash est généralement aussi aromatique que savoureux, des qualités que l’on doit à sa méthode d’extraction à basse température. Une méthode qui aide à préserver certains terpènes et flavonoïdes fragiles qui disparaissent si traités à chaud.

BHO : Shatter, Wax, Crumble et Budder, ou la révolution de l’extraction au butane, propane et CO2.

Le hasch ne sera jamais plus le même depuis la découverte de l’extraction via des solvants comme le butane, le propane et le CO2.

420, 710, bho
Shatter, Wax, Crumbs et Budder sont tous des noms d’extraits de solvants à base de butane, de propane ou de CO2 , aussi connu sous le nom de BHO

Aujourd’hui, ces types d’extraits, souvent vendus sous des noms tels que Shatter, Wax et Budder, font un carton au Canada et aux US, au point d’égaler les ventes de weed dans certains dispensaires : une tendance particulièrement nette en Californie.

Le haschich extrait au butane, du propane ou du CO2 n’est pas un truc à faire à la maison. Mais vraiment pas. Les accidents sont légion (les cas de brulures sévères se comptent par centaines à Los Angeles), car les produits chimiques utilisés dans le processus d’extraction sont aussi inflammables, toxiques que volatils. En bref, pas une bonne façon de s’envoyer en l’air.

Cependant, ces nouvelles méthodes d’extraction (nous vous recommandons d’aller acheter votre Shatter chez des professionnels) sont capables de produire certains des haschs les plus puissants du globe. Plusieurs parties des BHO vendues dans les dispensaires américains, par exemple, contiennent plus de 70% de THC.

 (Traduction Zeweed)

Tony Greenhands: l’homme aux joints qui valent 10.000 dollars

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Tony Greenhand, c’est l’américain qui a élevé au rang d’art le roulage de joint. Avec près de 400 000 abonnés sur Instagram et sa propre émission de télévision, le dude aux doigts d’or est devenu une véritable icon de la weed bien emballée.

Le premier pétard que j’ai roulé était une catastrophe. Une honte. Un truc tout mou et baveux. Du coup j’ai acheté une once d’herbe (28 grammes) et j’ai roulé pendant tout un week-end jusqu’à ce que je prenne le pli“.
C’était il y a plus de 15 ans.
Aujourd’hui, Tony Greenhand roule les joints les plus complexes et improbables du globe.
Ses œuvres peuvent prendre la forme d’un collier de rappeur  24 carats fumable ou d’un samouraï de 60 grammes; il n’est guère d’exercice impossible pour l’homme aux doigts qui collent où il faut.

Joint géant avec ventilateur incorporé

«J’ai essayé une fois de rouler un joint en forme de Statue de la Liberté qui contenait 20 kilos de weed», se souvient-il. «Ie machin mesurait 3 mètres de haut et reposait sur un cadre en métal fait pour l’occasion. J’avais ajouté un ventilateur à la base.» Malheureusement, Tony ne s’est jamais rendu au festival pour lequel il avait construit le méga-joint et a fini par le démonter. Et a fait de l’huile avec la weed de la Liberté.
«Impossible de trouver ensuite un autre endroit ou fête où allumer mon joint aux 20 kilos de weed. Les gens me disaient que j’allais foutre le feu ou qu’une taf suffirait à tuer quelqu’un » . Il se marre.
Il y a quelque chose dans le grand rire chaleureux de Tony qui vous mets tout de suite à l’aise.
Bien que nous ne nous soyons jamais rencontrés, j’avais l’impression d’avoir une conversation avec l’un de mes vieux potes fumeurs du lycée.

20 kilos de weed

En 2016, Tony a créé son célèbre joint-pastèque de plus de 2 kilos, qui a remporté le record du monde du plus gros Doobie.
Je ne me souviens plus du reste de  cette année à cause de ça,” Tony se marre de nouveau.
«Nous avons fait griller des marshmallow dessus , ce qui est à ce jour mon meilleur souvenir de fêtes fumantes»

Je ne me souviens plus du reste de  cette année à cause de ça,” Tony se marre de nouveau.
«Nous avons fait griller des marshmallow dessus , ce qui est à ce jour mon meilleur souvenir de fêtes fumantes»

Mike Tyson, T-Rex et AK-47

Certaines de ses autres pièces les plus connues incluent un Mike Tyson, un Kraken et un AK47. L’une de ses dernières créations est un Bulbasaur qui, avec ses fouets fleuris et sa béquille en bois dissimulable, ressemble plus à une figurine de collection prisée qu’à un joint.
Nous ne sommes pas pour autant que dans l’esthétisme : derrière chaque création de Tony se cache un processus de conception spécial qui vise à maximiser l’apport d’air pour créer un flux de fumée fluide.

Le T-Rex de Tony Greenhand

Modeste ou réaliste : Tony me confesse que ses joints ne brûlent pas toujours aussi uniformément qu’il le voudrait.
«Quand vous roulez quelque chose d’aussi complexe, il y a fatalement des erreurs. Notamment à cause de la façon dont la chaleur se déplace, de la façon dont les gens prennent le joint et tirent dessus».
«Et les amateurs veulent généralement se mettre la tête à l’envers avec un pétard de ce type. Alors ils pompent dessus à la Snoop Dogg, ce qui est un peu con… D’autres restent scotchés et partagent pas, ils le tiennent comme si c’était leur tétine alors que ça devrait tourner avec délicatesse » analyse le rouleur le plus connu du monde.

Breeder et producteur

La vie de Tony ne se résume pas pour autant qu’à rouler des pétards : il a joué dans des films et à la télévision, a sa propre société de  production de graines de cannabis et cultive sa propre weed depuis plus de 10 ans, en Washington et en Oregon.Avec sa petite amie Courtney (qu’il a rencontrée dans le cadre d’un concours Instagram en donnant l’un de ses joints personnalisés), Tony est la preuve vivante que le cliché du stoner est sommes toutes relatif.

Tony et sa femme, (dans la main de Tony, son autre amour).

Rouleur dans un film de Gus Van Sant

En 2017, il a été choisi pour tourner dans le film “Don’t worry he won’t get far on foot “de Gus Van Sant.
Sans formation d’acteur, Tony s’est soudainement retrouvé à partager l’écran avec Joaquin Phoenix, Jonah Hill, Rooney Mara, Kim Gordon et Jack Black.
«J’ai vécu cette expérience comme lorsque je roule mes joints : je n’y ai tout simplement pas trop réfléchi».
«Je ne concevais pas les autres  acteurs comme des célébrités, je pensais juste à qui ils étaient dans le film. J’étais donc un connard sur le plateau avec Jonah Hill tout simplement parce que mon personnage ne l’aimait pas ».
Deux ans après le tournage pour Gus Van Sant, Tony a reçu une offre pour animer une émission de télévision diffusée sur Quibi intitulée « Let’s Roll with Tony Greenhand » , dans laquelle il roule pour des weed-aficionados comme Hannibal Burress, Nikki Glaser et Blake Anderson.
En ce moment, il est coincé en quarantaine dans sa maison de San Bernardino, au milieu du Mojave Desert.

“Après Hollywood, le désert, c’est bien”

«C’est un enfer. Dehors il fait 112 degrés (44 ° C) .C’est gavé de scorpions, il y a des radiations, des tremblements de terre très probables, il pourrait y avoir une tempête de sable,  il pourrait y avoir une putain de Black Widow dans ma chaussure demain matin. Et je pourrais littéralement continuer pendant une heure sur toutes les galères qui sont susceptibles de  me tomber dessus » .
«En plus de cela, tout le monde a l’air de sortir d’une clinique de méthadone, complètement cramés et pouilleux. Tout le monde est un putain de zombie ici. »
Pas facile le confinement quand on aime faire tourner.

Meet Rick and Morty, version Greenhand.

Mais ce n’est pas seulement à la météo, aux scorpions et aux zombies auxquels Tony a du mal à s’adapter.
«Hollywood est tellement faux. Et je dit ça à tout le monde  -parce que je suis défoncé et que je n’ai pas de filtre-. Je ne suis pas vraiment en contact avec les gens de L.A: ils sont trop inquiets de ce que les autre pensent et pas assez de la façon dont ils vont. » Cette fois, son rire revêt un petit côté nerveux.
Il semble que cette brutale honnêteté soit exactement ce qui a amené Tony dans le désert.
Avec le fait qu’il n’a jamais vraiment accepté son succès ni l’argent des ventes.

Scorpions et tremblements de terre

«Je ne me soucie même pas de mon entreprise. Je le fais juste pour moi. Et pour moi, faire des joints et les donner aux gens, et créer ce moment pour eux est inestimable. Quelques centaines de dollars ne le rendent pas plus précieux pour moi. j’ai compris ça après mon expérience à Hollywood. Après cette hystérie superficielle, le désert, c’est bien”.».

Feu à volonté avec l’AK 47 de Tony.

Et bien que la pandémie actuelle de COVID-19 ait stoppé la production  de ses œuvres et son émission de télévision,  Tony se réjouit que le temps se soit arrêté. Une pause forcée qui lui laisse le temps d’être avec Courtney, ses chiens et son jardin.
«J’essaie juste de me détendre et de me concentrer sur mes cultures de weed.  Je pourrais aussi retourner travailler sur mon scénario de film, sur lequel je n’ai pas travaillé depuis un certain temps».
La prochaine fois que vous verrez le nom de Tony dans le générique, ce pourrait donc bien être en tant que scénariste.
Un job qui consiste encore à produire un paquet de feuilles bien assemblées.

Jim Ross, l’Hibernatus de la weed

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Jim Ross, c’est le cultivateur aussi barré que passionné qui a fait pousser le même plant de Matanuska Thunder Fuck (MTF)  pendant 20 ans afin de préserver la lignée de cette mythique variété en voie de disparition. Une Ganja exceptionnelle qui pousse en Alaska et qui fait aujourd’hui un carton chez les cannabis-aficionados (qui ont la chance d’en trouver).
Notre reporter Steve a fait sortir Jim de son placard le temps d’une interview, exercice auquel le breeder ne s’était livré qu’une fois en deux décennies.

Buenos Aires, 16h45.
Je suis avec mon chat et mon lap-top sur ma terrasse quand je reçois ce laconique message: “Appelle Jim. Il veut te parler, il a des questions.”
Je bondi de mon transat et attrape direct mon téléphone pour composer frénétiquement le numéro figurant dans l’e-mail qu’Andreas, mon contact en Alaska, m’a envoyé.
Une voix calme et grave me répond.
C’était Jim Ross, qui n’a accordé qu’une interview depuis sa cannabique popularité: en 2018 à l’occasion d’un reportage lui étant consacré.
Jim a désormais 61 ans et vit à Wasilla, en Alaska.

Un breeder en Alaska

Comment vas-tu Jim?” je demande.
Ça va, je m’accroche” me dit-il le plus tranquillement du monde.
En 2001, Jim a reçu une bad news : celle d’un diagnostic de myosite, une maladie rare et sans traitement,  qui provoque une inflammation chronique ainsi qu’une atrophie des muscles.
«J’étais déjà censé être mort  il ​​y a 2 ans, mais on dirait bien que l’échéance a été repoussée», s’amuse Jim en me racontant comment la maladie a ravagé un corps déjà frêle
«Je ne suis que peau et os. Au cours des deux dernières années et demie, j’ai perdu 32 kilos. Les toubibs disent que j’ai un pied dans la tombe. Mais, ironie de la vie, je fabrique mon traitement à partir de la MTF que je fais pousser. Et avec la bénediction de mon médecin qui me dit «continue de te traiter avec ta weed, ça marche! »

Il rit de nouveau et commence à expliquer comment il fabrique son médicament.
«Je prends 50 grammes de têtes réduites en poudre et un 50 cl de vodka , je la mets dans un pot , je la secoue, et après 3 mois je la filtre avec une étamine. Tous les jours, je prends deux à trois petites doses.» poursuit Jim.
La Matanuska Thunder Fuck qu’il utilise pour fabriquer son médicament, est une mystérieuse variété de cannabis élevée dans les années 1980 à Trapper Creek, sur les contreforts de la chaîne de l’Alaska.
C’est en 1987, lorsqu’il a déménagé de l’Oregon en Alaska, que Jim a gouté aux plaisirs de la  MTF.
«J’étais venu ici en vacances pour pêcher et je ne suis jamais parti. C’est tellement beau, et accessoirement, c’est la meilleure pêche au monde », analyse-t-il d’un ton réveur.

Trapper Creek Hash Plant

À l’époque, la MTF était connue sous le nom de Trapper Creek Hash Plant par Jim et ses copains et était cultivée  par  un certain « Tiny ».
En 1988, Tiny, en proie à des crises de parano due à la prise de substances non recommandables, était persuadé que les flics allaient le refroidir pour de bon. Il a abandonné sa culture et a demandé à un pote, Jeff Payton, de sauver ses plantes une fois le danger (imaginaire, révèlera l’histoire) écarté
En 1997, Jeff Payton transmet la souche à Jim,  qui l’a maintenu en vie depuis.

“À quoi ressemble MTF dans la salle de culture?”.
«C’est juste une variété incroyable», répond Jim tout enjoué.
Elle se comporte de manière incroyable. Il a des feuilles  qui poussent au-dessus des feuilles « panneaux solaire » sur la même extrémité. Et ces feuilles « parasol/éventail » sont plus grandes que la main. A titre d’exemple plus précis, j’en ai trouvé une qui faisait 30 centimètres de circonférences avec, superposée une autre feuille à trois crocs », s’étonne encore Jim.
Oh, et autre une fois“, continue-t-il, me donnant à peine le temps de taper mes notes, “J’ai même eu une tige poussant sur l’une de mes feuilles parasol!

A la recherche de la Matanuska ThunderFuck

Depuis 1997, Jim fait pousser sa MTF de légende chez lui, en utilisant toujours des clones provenant soit d’une mère, soit de plantes saines.
Je n’ai jamais fait pousser à partir de graines. Il s’agit du même phénotype depuis 1997 ».
Depuis qu’il a obtenu un plant de MTF de la part de Jeff Payton, Jim répand la bonne parole en transmettant des clones à ses proches amis.
«J’ai même fini par en redonner à Tiny et Jeff, qui avaient cessé de la cultiver depuis des années».
Jim a même rendu la souche à Cameron van Ryn, un cultivateur agréé FRM Wasilla, qui avait lui aussi obtenu la souche de Tiny il y a plus de vingt ans,  mais l’avait perdu, la faute aux méchants acariens.
Malheureusement, Tiny est récemment décédé.
Mais grâce à Jim et à ses amis, la légende de Trapper Creek vit toujours.

MTF, la weed de tous les superlatifs.

En 2017, Ron Bass, un producteur agréé de Houston, publie un article dans le Anchorage Daily affirmant qu’il avait trouvé de l’or et trouvé la légendaire souche de l’Alaska.
«J’ai jeté un coup d’œil à ces plantes,  sur les photos du journal et j’ai directement su que c’était pas de la MTF», explique Jim. «Tu peux me mettre dans une pièce avec 100 souches différentes, et je te trouverai rapidement la MTF… si il y en a.».
Et il avait raison; le plant de Ron Bass  s’est avéré ne pas être une pure MTF
Jim a finalement donné sa souche à Ron, qui a promis de la cultiver et de la transformer à des fins médicales.
«Je ne voulais pas d’argent ou de  gloire. J’ai dit à Ron que s’il pouvait sauver quelqu’un ou guérir avec ça, ça me convenait. Parce que c’est ce que ça a été pour moi : guérir, pas s’enrichir».
Sur une période de 18 mois, Jim a donné à Ron un total de 40 clones enracinés de sa belle plante. Ron a depuis déposé MTF et commercialisé la variété, en faisant même le thème d’un titre rap avec Afroman.

Cameron Van Ryn la développe également commercialement et fournit la MTF de Jim à des dispensaires en Alaska.
«Ils reçoivent un demi-kilo qui part généralement en une semaine. On ne peut pas répondre à la demande », glousse Jim.
Pour autant,  Jim préfère rester discret. Il est en train de vendre sa maison pour déménager dans l’un des 4 états du coin avec sa femme.
«En vieillissant, les hivers deviennent plus durs», concède-t-il. Pour la première fois depuis le début de notre entretient, qui dure depuis plus d’une heure, j’entends Jim soupirer.
«Je ne peux plus faire de la motoneige, du 4×4 ou du ski. C’est pas facile… »

Je lui pose des questions sur sa femme, Teena, et la voix de Jim reprend immédiatement son ton enjoué
Oh, nous sommes mariés depuis 25 ans. Je l’ai rencontrée en Alaska et elle vient aussi de l’Oregon », rit-il à nouveau. «Nous étions juste amis depuis longtemps. Ensuite, quand nous sommes devenus l’un et l’autre célibataires, les choses se sont concrétisées. Notre amour a poussé en même temps que ma MTF. Appelez-ça comme vous voulez. Pour moi, c’est ni plus ni moins que le destin, un merveilleux destin ».

 

Comment le CBD et le THC agissent sur le sommeil.

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Des 120 principes actifs (cannabinoïdes) que l’on trouve dans la cannabis, le cannabidiol (CBD) et le tétrahydrocannabinol (THC) sont sans conteste les plus connus et maitrisés. Point commun aux deux molécules : leurs pouvoirs sédatifs. Mais si CBD et THC sont issus de la même plante, ils agissent de façon très différente sur notre cortex et donc notre sommeil. Zeweed vous explique comment.

Avant de se décider à choisir entre CBD et THC pour se réconcilier avec l’oreiller, il est crucial de comprendre comment les deux cannabinoïdes affectent le sommeil. Car si CBD et THC sont de très efficaces aides pour se plonger dans les bras de Morphée, la façon dont ils opèrent sur notre cerveau est radicalement différente.

COMMENT LE THC AFFECTE-T-IL LE SOMMEIL ?

Toutes les personnes qui ont une certaine expérience du cannabis sont unanimes sur un point : le THC est un très bon sédatif. Une propriété que l’on doit à son action sur le système endocannabinoïdien via le récepteurs CB1 et CB2 et dont la pharmacodynamie commence à se préciser.

Car si de façon empirique, tout un chacun reconnait le pouvoir soporifique du CBD comme THC,  les études comparants les deux alcaloïdes de la plante sont en revanche peu nombreuses.
Une lacune que chercheurs canadiens de l’Université Laval (situé au Québec) ont voulu combler en se penchant sur les effets sur le sommeil des deux cannabinoïdes. Les fruits de leurs travaux ont été publié récemment dans le Journal of Clinical Psychopharmacology. On y découvre entre autre que 15 mg de THC sont suffisants pour raccourcir la latence à l’endormissement et provoquer la somnolence, quel que soit l’heure de la journée. Contrepartie à l’efficacité radicale du THC: une altération de la mémoire courte, une tendance à la somnolence après le réveil  et des changements d’humeur plus fréquents.

Le THC serait donc réservé aux cas sévères. Même avec ces effets secondaires constatés cliniquement, le tétrahydrocannabinol reste une alternative beaucoup plus saine aux somnifères hynotiques (Stillnox, Imovane, Noctamide…) et aux benzodiazépines (Valium, Xanax, Tranxène…).

Si dans la plupart des pays, de nombreux insomniaques ont recours au “pétard du soir” pour s’assoupir, la rédaction vous conseille vivement de respecter la législation du  pays ou vous avez posé votre lit, ne serait-ce que pour dormir,  sur vos deux oreilles, d’un sommeil de juste.

COMMENT LE CBD AFFECTE-T-IL LE SOMMEIL ?

Une seconde étude nous apprend que le CBD diminue la latence du sommeil de stade 3 (qui est la période entre le sommeil léger et profond) mais sans les effets indésirables inhérents à une forte dose de  THC. Grâce à ses propriétés apaisantes et analgésiques, le CBD est aussi un auxiliaire efficace pour traiter les symptômes associés à des pathologies qui pourraient entraver la capacité à s’endormir. (Douleurs inflammatoires, anxiété, douleurs d’origine spasmodiques)

Parmi les conclusions de l’étude les chercheurs ont pu démonter que ” le CBD module le réveil via l’activation des neurones dans l’hypothalamus et le DRD“. (Les deux zones du cerveau qui sont entre autre responsables de la vigilance, grande entrave au sommeil).
En d’autres termes, le CBD vous rend en fait plus alerte. Cela peut sembler être un attribut contre-productif pour un somnifère, mais sa capacité à prévenir une somnolence excessive fait du cannabidiol un excellent outil pour tous ceux qui ont besoin de dormir moins ou ceux qui tentent de passer à un horaire de sommeil plus sain.

COMPRENDRE LES EFFETS PSYCHO ACTIFS

Si les effets du THC sur le sommeil sont beaucoup plus marqués que ceux du CBD, le THC est un composé psycho actif qui rend “stone” et fait planer. Et cela signifie qu’il y aura toujours un risque lié à l’utilisation de médicaments riches en THC, notamment de surdosage. Un surdosage de THC ne mettra pas en danger la vie du sujet mais lui procurera un lendemain difficile avec à la clef des sentiments d’anxiété plus fréquents, voire une tendance à la paranoïa. Des effets secondaires qui ne faciliterons pas l’endormissement le lendemain… à moins de reprendre du THC.

En revanche, le CBD n’a pas d’effet psycho actif notable, ce qui signifie qu’il a pas d’impact perceptibles sur notre perception et jugement. Raison pour laquelle il est autorisé en Europe et pas considéré comme un stupéfiant.

CBD OU THC : COMMENT CHOISIR?

Il n’y a pas de réponse simple et standard à cette question. Que vous optiez pour un médicament à base de CBD ou de THC dépend vraiment de votre condition. L’absence d’effets psychoactifs fait du CBD une option fiable et sans effets secondaires. Mais si vous avez besoin de médicaments pour vous endormir et/ou que vous êtes sûr de pouvoir gérer l’effet psychotrope du THC, ce dernier reste la meilleure option.
Enfin, si la consommation de THC est légalisée au Canada depuis 2018, la molécule reste prohibée dans de nombreux pays. Renseignez-vous sur la législation en vigueur dans le pays où vous résidez et souhaitez trouver un bon sommeil, et consultez votre médecin avant de commencer tout nouveau traitement au THC.

 

 

Du cannabis (thérapeutique) pour les chevaux.

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Des granulés au cannabis pour chevaux de course et de compétition? C’est l’aventure dans laquelle s’est lancée la start up Medicinal Organic Cannabis Australia en partenariat avec Sarda Sementi, un des plus grands producteurs d’aliment pour bétail d’Europe.

«Nous venons de terminer la récolte» me dit en souriant Alessandro devant la caméra «On y met tous du sien, c’est important. »
Alessandro Sorbello est le PDG de Medicinal Organic Cannabis Australia (MOCA), la première société de cannabis médical biologique du pays des kangourous.
Il a pris mon appel vidéo depuis sa nouvelle exploitation de cannabis bio de quelques 18 000 m2 de serres nichées dans une région agricole de Sardaigne.
«Notre terre et la terre qui l’entoure sont biologiques et le sont depuis des années»  m’explique Alessandro.

C’est quelques mois après que le Parlement australien ait légalisé le cannabis thérapeutique qu’il fondera, avec Emanuela Ispani, MOCA.
Nous sommes en 2017 vet tous deux sont des  novices en la matière.
«Je savais juste que c’était une plante, quelque chose qu’on achetait dans un petit sac en plastique à un gars dans un pub», s’amuse-t-il aujourd’hui.
Pendant 11 ans, Alessandro a été attaché culturel au ministère italien des Affaires étrangères, aidant à établir les liens commerciaux entre l’Australie et l’Italie.
Emanuela, diplômée en génie robotique, travaillait quant à elle avec le Département de la science, de l’informatique et de la technologie du gouvernement de l’État du Queensland.
«Il était temps de changer», poursuit Alessandro. «Lorsque le cannabis est arrivé, c’est devenu très intéressant très rapidement
Dès que la législation a changé en Australie, Alessandro et Emanuela ont commencé à entreprendre les démarches nécessaires afin d’obtenir une licence leur permettant de faire pousser du cannabis en Australie.
Entre-temps, le couple aura voyagé dans les pays où le cannabis est déjà légal et  rencontré des experts comme Raphael Mechoulam et Arno Hazekamp afin d’en savoir plus sur la belle plante et son business.

«Quand on a appris et compris comment fonctionnait réellement le système endocannabinoïde, ça a été le déclic. On a réalisé que c’était un produit dont tout le monde pouvait bénéficier, et qui se développerait de façon exponentielle ».
Malheureusement, les deux entrepreneurs vont rapidement apprendre que la culture du cannabis en Australie n’est aussi simple que l’idée semblait facile, en grande partie à cause d’une législation stricte et de coûts de production élevés.
«Depuis le début, nous nous efforçons de réduire les coûts du cannabis thérapeutique pour le rendre plus accessible. Nous ne voulions pas produire un médicament haut de gamme accessible uniquement à ceux qui en avaient les moyens » .
C’est à ce moment là qu’Alessandro et Emanuela ont eu l’idée de se tourner vers leur pays d’origine.
«En Italie, le cannabis est traité à peu près comme n’importe quelle autre produit agricole. L’Italie était également le deuxième producteur de chanvre en Europe jusque dans les années 1940… Et même si plusieurs générations se sont écoulées depuis, il y a toujours un lien fort avec le chanvre ici”.

Les serres MOCA, qui ne manquent ni d’air ni d’espace

Lorsqu’ils sont installés en Sardaigne, Alessandro et Emanuela ont engagé des agriculteurs locaux afin de cultiver un produit haut de gamme correspondant à leurs exigences .
«Le bio est au cœur de notre activité. Tous les produits chimiques, poussières ou autres composés toxiques qui entrent en contact avec la fleur de cannabis se retrouvent dans le produit final, le médicament ».
«Nous pensons qu’il n’y a pas de place pour les produits chimiques (provenant de la pollution ou des pesticides) en phytothérapie. Étant donné l’importance du système endocannabinoïde (SEC) pour la santé, si vous injectez des composés toxiques dans le corps via le SEC il y aura beaucoup de risques de faire plus de mal que de bien ».

 

Vue intérieure de la serre d’Alessandro.

Aujourd’hui, MOCA propose une gamme de plus de 20 produits approuvés par l’administration australienne des produits thérapeutiques.
La société vient également de terminer sa première campagne de financement participatif pour aider à démarrer sa fabrication et, pour couronner le tout, célèbre un nouveau partenariat avec Sarda Sementi, l’un des plus grands producteurs d’aliments pour le bétail en Europe.
Ensemble, Sarda Sementi et MOCA ont développé une toute nouvelle gamme d’aliments riches en cannabinoïdes pour les chevaux de grande valeur.
«Nous travaillons avec des animaux depuis 12 mois et avons vu des résultats remarquables» s’enthousiaste l’Italo-Australien.
Et pour cause: dans l’un des essais MOCA, une participante a administré de l’huile de CBD à son chien de 18 ans qui souffrait de tremblements cardiaques et d’épilepsie.
Après quelques jours, elle et son vétérinaire assistaient à une rémission complète des irrégularités cardiaques et crises d’épilepsie du canin.

Alessandro, heureux et en plein air.

«Nous sommes extrêmement optimistes des résultats donnés par d’autres recherches sur le CBD et les animaux. Des études ont par exemple montré que le cannabis est un stimulant de l’appétit très efficace. Nous pensons que cela pourrait bien révolutionner l’industrie de l’élevage, en offrant aux agriculteurs une alternative naturelle aux stéroïdes et aux hormones pour aider leurs animaux à grandir plus vite » .

Au delà du potentiel unique du cannabis en tant que médicament, supplément et nourriture, Alessandro est motivé par quelque chose de beaucoup plus personnel.
Son père a subi un grave traumatisme crânien à un jeune âge en raison d’un accident de moto qui l’a laissé dans le coma pendant une semaine.
«Si vous aviez rencontré mon père, vous n’auriez jamais imaginé qu’il avait eu un accident» précise-t-il.
En vieillissant, cependant, les dommages causés par l’accident sont devenus beaucoup plus visibles.
«Après avoir constaté les lésions causées au cerveau de mon père avec une scintigraphie cérébrale, j’ai demandé à son spécialiste ce que nous pouvions faire. Il a répondu “juste profiter de lui” .
Des années après la mort de son père, Alessandro a appris que le gouvernement américain avait breveté l’utilisation de cannabinoïdes comme neuro protecteurs.
«C’est très triste de voir quelqu’un perdre son acuité mentale, et j’aurais aimé voir si le cannabis aurait pu aider mon père. Car je pense que cela aurait pu».
Sans trop se concentrer sur le futur, Alessandro se considère comme chanceux d’être en mesure de changer la façon dont nous voyons et consommons le cannabis.
«Nous sommes fiers de faire partie du changement qui permet de rendre le cannabis plus abordable et accessible. Parce que nous pensons que le cannabis pourrait être pour tout le monde et qu’il a le potentiel de guérir les gens, les animaux par la plante

Le Ganja-journalisme selon Bienenstock

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En 20 ans de carrière, David Bienenstock est devenu une figure incontournable du journalisme militant. Après avoir travaillé pour High Times, Vice et écrit un livre sur “Comment Fumer de l’herbe  (correctement)”, il anime aujourd’hui  “Les Meilleurs Moments de l’Histoire de la Weed”, un podcast explorant 10 000 ans de bonne entente entre l’homme et l’herbe. Zeweed l’a rencontré pour discuter journalisme, cannabis et militantisme.

Le cannabis n’est pas un antidote à la connerie, mais c’est un bon point de départ” me lance David Bienenstock alors que nous nous installons pour démarrer l’interview. Son grand sourire bienveillant donne tout de suite le ton.
“Mon premier vrai boulot de journaliste a été chez High Times, un baptême du feu et un très bon point de départ. En fait je ne pouvait imaginer meilleure formation”. À cette époque, High Times est encore dirigé par son fondateur Tom Forcade, un anarchiste de gauche anti-système, un vrai punk de l’édition. . “Ca m’a insufflé un vrai sentiment de défi et de résistance à un moment où ce genre d’infos étaient encore très confidentielles”.

“Mon premier vrai boulot a été chez High Times. Un baptême du feu”

David, qui apprécie le cannabis depuis son adolescence, avait déjà publié des articles avant de rejoindre High Times. Mais se retrouver responsable éditorial du magazine à 24 ans lancera définitivement sa carrière. Avec à la clef une formation d’activiste de premier ordre.
Pour l’auteur-animateur-producteur, il ne pouvait en être autrement: “la première fois que j’ai vraiment ressenti les effets de la weed, je suis parti dans un rire profond, viscérale, le rire le plus purifiant et thérapeutique de ma vie. Je suis sorti de l’expérience reparti avec une compréhension durable et différente des choses. Cela m’a aidé à m’ouvrir aux gens, à commencer par moi-même. Je me suis dit qu’il fallait en faire un métier”. 

“Ça m’a aidé à m’ouvrir aux gens. A commencer par moi-même”

Alors que nous discutons, David m’explique que le cannabis lui a également permis de résoudre de sérieux problèmes de tempérament et maîtriser un caractère trop impulsif. Ces bienfaits apaisants de l’herbe, il en fera un cheval de bataille pro-légalisation. Même si pour ce natif du New-Jersey, c’est le combat social qui prévaut: “qu’il s’agisse du système judiciaire, éducatif ou de la culture sportive, j’ai l’impression que la plupart des institutions traditionnelles nous nuisent. Elles abusent de leur autorité et ne font qu’amplifier de gros problèmes sociétaux comme le racisme et les inégalités” poursuit-il en accélérant le rythme.
Le capitalisme est un système nuisible.  Pouvoir remettre en question leur autorité, leurs abus de pouvoir et se rendre compte qu’il n’est pas nécessaire d’y participer m’a été très utile”. L’esprit de Tom Forcade n’est pas loin…

“Une grande partie de mon travail a consisté à défendre et militer”

Si son passage à High Times a sans surprise renforcé son lien avec le cannabis, l’expérience l’aura également ouvert à une culture de la contre-culture et une lutte certaine lutte systématique contre les institutions.
« Le cannabis a longtemps été utilisé comme excuse de contrôle social, pour créer et justifier un État policier et incarcérateur. Une grande partie de mon travail a consisté à écrire sur la façon dont l’Etat mène une guerre par procuration contre les communautés marginalisées : les personnes de couleur, les pauvres, les jeunes… En bref, tous ceux qui ont des opinions politiques dont le gouvernement a peur. »

En 2013, 10 ans après avoir rejoint High Times, David a commencé une chronique pour Vice.
Il a également produit pour le même média une mini-série, Bong Appetit, qui explore la ganja-food-culture.
En 2016, il publie son livre How To Smoke Pot (Properly): A Highbrow Guide to Getting High.

Great Moments in Weed History” fêtera en août son 50e épisode. Si vous ne l’avez pas déjà fait, abonnez-vous ici au  podcast pour écouter les plus belles déclarations de l’homme à la belle plante.

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