Alexis Lemoine

Journaliste, peintre et musicien, Kira Moon est un homme curieux de toutes choses. Un penchant pour la découverte qui l'a emmené à travailler à Los Angeles et Londres. Revenu en France, l'oiseau à plumes bien trempées s'est posé sur la branche Zeweed en 2018. Il en est aujourd'hui le rédacteur en chef.

Le stoner du mois de Mai : Morgan Freeman.

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Quand l’oscarisé Morgan Freeman s’est vraiment mis à la weed, il avait 70 ans. Au delà de trouver ça très bon, ça lui a sauvé la vie. Portrait d’un aficionado du pétard sur le tard.

C’est en 2008 au volant d’une Nissan Maxima que Morgan Freeman fera connaissance avec le cannabis. Ou plus précisément quelques semaines  après avoir raté son virage, fait plusieurs tonneaux, avoir été sorti par les pompiers à la scie sauteuse avant de passer cinq heures en urgence au bloc opératoire laissant l’acteur avec un bras salement amoché. Au delà de n’avoir jamais pu retrouver l’usage complet des membres accidentés, Morgan Freeman développera à la suite de cette discutable pirouette une déplaisante complication : la fibromyalgie : une maladie neuromusculaire qui procure d’insupportables douleurs.

Pour faire face aux contractions et élancements auxquels il est sujet, Freeman se voit prescrire un lourd traitement d’analgésiques opiacés morphiniques. Un traitement hautement addictif,  hautement incompatible avec sa carrière comme avec toute forme d’existence digne de ce nom. Sur les conseils de sa femme (qui est une enthousiaste consommatrice d’herbe magique depuis les années 70), Freeman essaie en ce début 2009 de calmer ses douleurs à l’aide du cannabis. En l’occurrence, il fumera de l’indica plutôt que de la sativa, tout simplement parce que l’indica contient en plus grand nombre des alcaloïdes connus pour leurs qualités antalgiques et permet aussi de trouver plus facilement le sommeil.
Résultat, ça marche sévèrement bien pour l’acteur cabossé ! Ça marche en fait si bien que le Lucius Fox de la trilogie Dark Night se fera rapidement étendard et militant de la cause cannabique, n’hésitant pas à clamer haut et fort à qui veut bien l’entendre, son amour absolu pour les fleurs du bien.

interview dans le Daily Beast

Avec cette tonitruante déclaration faite, durant une interview dans le Daily Beast, en des temps où la consommation de marijuana est encore illégale et sujette à controverses, Freeman se pose comme un soudain et inattendu défenseur de la ganja.  Étayant tout de même un peu plus son propos durant ladite conversation« «J’ai d’incroyables  douleurs, dues à une fibromyalgie dans un bras. Et la seule chose qui me soulage à part la morphine, c’est la marijuana. »
Morgan élargira son propos en blouse blanche « Les médecins ont aussi découvert que le cannabis atténuait les crises d’épilepsie, était un très bon antiinflammatoire et excellent  thymo-régulateur. On sait aussi qu’on est loin de tout savoir au sujet de cette plante divine utilisée depuis des millénaires ».
« Je pense que nous avons énormément à apprendre du cannabis à usage médical. Aujourd’hui (2015 NDLR), nous en sommes aux balbutiements de la pharmacopée cannabique. Ce qui est lié au fait  fait que l’occident ai déclaré depuis près d’un siècle  une stupide guerre contre cette plante miraculeuse. »

 

Le lauréat de l’Oscar du meilleur second rôle (Million dollar baby), toujours dans sa croisade proweed, a également souligné les avantages sociaux et comportementaux de la marijuana. En citant en exemple les très nettes différences de vibrations entre le Woodstock original de 1969, qui était clairement relax et celles du Woodstock 1999 qui a vu scènes de violences et de destruction aussi impressionnantes que gratuites.
« En 1969, tout le monde fumait, les gens ne cherchaient pas à être ivres, ils voulaient planer tranquille, faire l’amour et écouter de  la musique. Pour le trentième anniversaire de Woodstock en 99, la bibine a coulé à flots, car légale et rapportant gros aux organisateurs. Et contrairement au premier Woodstock, il y avait des contrôles de police avant de rentrer. Fatalement, ça fait moins de beuh et plus de bibine. Résultat, il y a eu d’émeutes, les gars ont foutu le feu à tout ce qu’ils voyaient, il y a eu des viols, des blessés graves et une centaine d’arrestation ! Les organisateurs ont perdu sur tous les tableaux »
Morgan enfoncera un dernier clou dans ce cercueil  orné de cirrhose qu’est pour lui l’alcool :« , il faut comprendre que l’alcool n’a pas de véritable usage médical. Peut-être que si vous buvez un verre, cela vous calmera, mais deux ou trois et vous êtes foutus.

Une charge des plus justifiées quand on sait que le père de Freeman, très penché sur le levé de coude, décèdera d’un cancer du foie en 1961.  Et l’acteur de conclure « la législation sur le cannabis est la plus stupide qui soit. Légalisez-la et taxez-là comme nous taxons l’alcool. »
L’homme qui a interprété un convaincant président dans le peu convainquant « Deep Impact » et  un très bon Nelson Mandela dans le tout aussi bon « Invictus » d’Eastwood a clairement choisi son parti : celui du vert cannabis. Un parti (pris) qui lui permet d’emporter haut la main, un joint entre deux doigts, l’élection du stoner du mois.

Alexis

                                                                                                                                      

Le cannabis au cinéma : This is the End à Kid Cannabis.

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Qu’elle fasse rire, qu’elle fasse peur, qu’elle vous rende riche ou vous envoie à l’ombre, l’herbe, de sa consommation à son business, est un parfait terreau à scénarios.
Zeweed a passé en revue quelques incontournables «stoner-movies»: De This is the End à Kid Cannabis, tout en vous proposant les morceaux sur Spotify à écouter( pendant la lecture de l’article)  et conseils de  weed à fumer devant le film mentionné

This is the end (2013)
Franco-Fun
Prenez tout ce que Hollywood compte de fumeurs de ganja de moins de quarante ans, mélangez ces agités dans la maison de James Franco, ajoutez Seth Rogen à la réalisation, secouez sévèrement toute idée de scénario cohérent et servez-vous deux heures d’un  stoner movie hype et hilarant.
Le pitch :Franco, Rogen, Jonah Hill, Emma Watson , Michael Cerra, Danny Mac Bride, Paul Rudd ou encore Rihanna dans la nouvelle maison de James Franco pour une fiesta. Comme dans la vraie vie, ou presque. Hélas, c’est la fin du monde avec, une histoire d’extra-terrestres, quelques tremblements de terre et des zombies, aussi.  Les survivants de cette apocalypse sont cloitrés chez leur hôte, consommant ainsi, toutes les drogues qui restent pour leur ultime soirée. Il s’agira entre autres dans ce chaos, de défendre le street art, d’envisager le viol Hermione, ou d’une sérieuse mise à mal de Channing Tatum. La comédie, qui oscille  entre semi  private jokes, smoking out (c’est quand quelqu’un fait son coming-out au sujet du cannabis *) et franc délire, a définitivement été tournée à l’ouest. Et c’est tant mieux pour le spectateur. 

Musique: KRS-One : Step into a world (rapture’s delight)
Weed: Alien Dream

Kid Cannabis (2014)
The Kid is not alright
Le pitch : Le film est basé sur l’histoire vraie  de Nate Normann (Jonathan Daniel Brown ) un ado pataud  qui vit et s’emmerde dans l’Idaho.
Le pitch : Nate rêve d’une autre vie, mais ne sait rien faire à part fumer des joints et dealer des sachets de 20 dollars en même temps qu’il livre des pizzas. Pas grave, fort de ces maigres compétences, il se fixera un objectif :   devenir LE fournisseur de weed canadienne de son Idaho d’état.  Accompagné de Tropher, son seul ami, ils vont en trois ans faire passer 18 tonnes de weed par la frontière canado-américaine, à dos d’homme, pour un chiffre d’affaires de 68 millions de dollars, avant que le FBI et le DEA ne leur tombent dessus. Normann fera 10 ans de prison.
Le film a  deux qualités : il est extrêmement précis quant à sa description du fonctionnement du passage clandestin de cannabis canadien vers les États-Unis, et il est plein d’enseignements sur la weed elle-même (les variétés, types, différents modes consommation, la culture, la conservation… tout est passé au crible. Bref, une petite encyclopédie du ganja-enthousiaste sur grand écran. Autre point funky:  dans un louable soucis de crédibilité visuelle, le réalisateur John Stockwell a été jusqu’à faire ses prises de vue dans de vrais champs de weed au Canada.  Il faut savoir qu’à l’époque, la culture de cannabis y est encore illégale. Si l’équipe de tournage a réussi à être admise chez un vrai producteur de weed, l’aller et le retour se faisaient dans deux vans aux vitres opaques afin de ne pas révéler l’endroit ou poussaient les plans de marijuana. Dans Kid Cannabis, toutes les séquences avec des plants d’herbe sont donc tournées dans des lieux bien réels. Stockwell, a aussi admis que dans la plupart des scènes, les acteurs fumaient de la vraie beuh sur le set,  «Je voulais que les acteurs soient dans l’esprit. ». Et aussi «   parce qu’à l’image, la fumée de la weed rend vachement mieux ». En effet, ça rend bien.

Musique: The Who : The kids are alright
Weed: Pink Bubba

Quelques autres mentions, plus ou moins honorables.
Eyes Wide Shut (1999) : pour la scène du pétard de weed fumé par le couple Cruiz/Kidmann, joint  qui fera partir Tom dans un trip très moyen-cool.
Evil Bong (2006): pour son coté série Z décomplexé, et la présence de l’incontournable et toujours désopilant  Chong
En cloque, mode d’emploi (2007) Pour Seth Rogen, toujours très bon dans dans son propre rôle de stoner éternel ado’.
Harold et Kumar s’évadent de Guantanamo (2008) : pour continuer à se fendre la poire après avoir vu Harold and Kumar Go to White Castle  et avant de regarder Le Joyeux Noël d’Harold et Kumar (2011)
Escrocs en herbe (2009) Pour Edward Norton qui joue double (il a un jumeau), mais pas pour ce film bien simple.

 

Alexis 

Le cannabis au cinéma : Pineapple Express à Sauvages.

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Qu’elle fasse rire, qu’elle fasse peur, qu’elle vous rende riche ou vous envoie à l’ombre, l’herbe, de sa consommation à son business, est un parfait terreau à scénarios.
Zeweed a passé en revue quelques incontournables «stoner-movies»: de Pineapple Express à Sauvages, tout en vous proposant les morceaux sur Spotify à écouter( pendant la lecture de l’article)  et conseils de  weed à fumer devant le film mentionné

-Pineapple Express (2008)
Seth extra
Écrit par Seth Rogen, grand fumeur devant l’éternel (Il a récemment lancé sa propre marque de weed sur le marché ), « Délire Express » réunit   James Franco, Danny Mac Bride , Craig Robinson et  Bill Hader, pour une comédie bien hystérique, bien  barrée et bien roulée.
Le pitch : un geek grand amateur de ganja et son dealer se retrouvent avec flics et méchants aux trousses après que Seth Rogen eu assisté par hasard à un assassinat commandité par un client de son ami dealer (James Franco). Bien entendu, les deux lascars sont pendant tout le film sous l’effet d’une herbe ultra costaud (qui pour la petite histoire, donnera  par la suite son nom  à un hybride sativa/indica maintenant célèbre: la pineapple express).
La seconde production (après Knocked Up, 2007)  d’une série de long métrage correctement disjonctés,  de ou avec Seth Rogen (This is the end , Sausage party, Secret Party-The Night before )

Musique: Cypress Hill : Dr Greenthumb
Weed: Pineapple express

Sauvages (2012)
Oliver’s Stone movie
Il faut l’avouer, l’image du stoner telle qu’elle est véhiculée au cinéma n’est pas exactement glamour.  Le charisme du surfer de sofa en pyjama, pétard aux lèvres et zappeuse en main ayant du mal à rivaliser avec les éphèbes au corps sculptural de Malibu. Pas étonnant donc, dans ce genre de vibe, que les apparitions de jolies femmes comme de mecs bonnass’ soit inexistantes dans les ganja-movies.  Ou au mieux utilisées à contre-emploi. Dans « Sauvages » Oliver Stone dépoussière sérieusement le genre.
Avec  Blake Lively (Gossip Girl), Taylor Kitsch (John Carter, Lone Survivor) Benicio del Toro et John Travolta au casting, on range les peignoirs au placard, on sort les flingues chromés et les pectoraux huilés.  Et au lieu de pioncer sur le sofa comme une merde devant X-Files S07E18, on baise sportif dessus…
Le pitch : Ben et Chon (Taylor Kitsch et Aaron Taylor-Johnson) ont mis au point une weed super forte (ce qui arrive dans deux stoner movies sur trois). Mais ils ne veulent pas la vendre. Du coups, Benecio del Torro et ses potes, débarqués d’un cartel mexicain, kidnappent leur petite amie (Blake Lively). Sympas, les deux dudes iront la récupérer. Voilà pour l’histoire. La forme elle, rappelle furieusement « Natural Born Killers » . Les étalonnages et grains de pellicule changent à un rythme suffisamment effréné pour donner mal au cœur à un caméléon, le montage lui, est aussi speedé et hystérique qu’un chihuahua sous amphétamine.  On en ressort dans le même état de torpeur que les héros après un fat bong de leur ganja magique, la défonce en moins, le mal de tête en plus.  Le plus racoleur et mainstream des films de cette sélection dont seuls les courbes de Blake Lively ou, selon les goûts, les muscles saillants et bronzés de Taylor Kitsch,  présenteront quelque intérêt.  

Musique: Talking heads : psycho killer
Weed: Sour Diesel

 

Alexis

Indica, sativa, hybride… Mais de quoi parle-t-on ?

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Parmi les diverses appellations qu’utilise la weed, nous avons concocté quelques explications pour vous guider dans vos choix fumants.

L’indica, c’est quoi ?
Le cannabis indica est une  variété de cannabis qui a trouvé ses racines  dans la cordillère l’Hindu Kush (comme le nom de la région située au nord du Pakistan et à la pointe est  de l’Afghanistan).
C’est aussi une plante qui, comme sa cousine sativa, est  utilisée depuis 2700 ans pour ses  propriétés médicales et récréatives.
On le croisera  en Afghanistan, au Pakistan, au Tibet ou en Inde, mais aussi au Liban, au Maroc ou en Espagne.Les feuilles sont larges, épaisses, d’un vert dense foncé avec les nerfs bien marqués. C’est avec des plants d’indica que le haschisch est produit. Les taux de CBD et CBN sont plus élevés que dans la sativa.

Ça fait quoi ?
Les forts pourcentages en CBD et/ou CBN de l’indica donne une herbe aux effets relaxants et anxiolytiques, laissant le consommateur dans  une détente molle très baudelairienne  ( le grand Charles du XIXème en décrira d’ailleurs très bien les effets).  Assez idéale pour le coach-surfing et l’économie de geste.
Parfait donc pour atténuer les tensions, décompresser, planer en solo ou dormir. Médicalement, ses vertus anxiolytiques  et antiinflammatoires sont prouvées. Tout comme l’est son fort pouvoir amotivationnel, son côté « j’ai envie de ne rien faire » de la force. Les fleurs d’indica dégagent une odeur nettement plus forte que la sativa, avec des notes terreuses, musquées ou sucrées.
Parmi les plus connues ou trouvera :  Northern Light, Master Kush, TNT Kush, Double Gock, Black Valley, Durga Mata, Mota Khan et  Afghani #1.
Recommandée pour : les insomniaques, une soirée love, l’intégrale des Feux de l’Amour.
Pas recommandée pour : le triathlon, la recherche d’emploi, le speed-dating.

 

 

La Sativa, c’est quoi ?
La  sativa pousse typiquement dans des régions plus humides et tempérées.  En Asie du Sud-est, au Mexique, en Colombie, au Congo ou en Afrique du Sud.  Les plantes ont une structure haute, svelte , avec des branches élancées  et souples qui peuvent atteindre les cinq mètres  alors que les plants d’indica ne dépassent pas les 3 mètres de hauteur.
Les feuilles sont fines et d’un vert plus  clair.  La période de floraison est nettement plus longue, de 12 à 16 semaines  semaine contre 6 à 8 pour les plants d’indica

Ça fait quoi ?
L’effet est plus cérébral, dynamisant et euphorisant. Mais dure moins longtemps.
Les consommateurs de sativa peuvent s’attendre à un une expérience incitant à l’action, la création. Une weed qui donne la pêche et vous colle la banane sans vous envoyer dans les fraises en somme.
Les sativas sont connues pour plus ouvrir l’appétit que les indicas et aider à la concentration. Les sportifs  enthousiastes de cette variété  n’hésitent pas à s’en griller un avant l’effort. Du fait de leur fort taux de THC et faible présence de CBD en général, certaines variétés augmentent conséquemment le rythme cardiaque. Et peuvent donc provoquer un  « bad trip », un effet  parano ou anxiogène parmi les non-initiés. Les arômes rappellent agrumes, fruits ou épices  : citron, banane, pamplemousse, poivre…
Dans le top 5 : Panama Red, Acapulco Gold, Cambodgienne, Durban poison, Thaï.
Recommandée pour : voir un concert, faire un concert, courir au concert.
Pas recommandée pour : les paranos sédentaires angoissés en surcharge pondérale.

Les hybrides, c’est quoi ?
C’est tout simplement un croisement entre une variété de  sativa et d’indica. Ou d’un hybride et d’une sativa, d’une hybride et d’ une indica, de deux hybrides, etc.
Ce qui a permis de créer des variétés évidemment uniques, mais surtout conçues sur mesure pour leurs effets. Les hybrides indica/sativa sont les plus récentes et les plus présentes sur le marché.

Ça fait quoi ?
Les propriétés des deux variétés s’appliquent :
Un hybride à nette dominante indica sera relaxante avec un petit zeste d’énergie constructive.
Un hybride très sativa euphorisera sans risquer le trip parano, grâce aux effets lénifiants de l’indica. Si l’on se rapproche d’un ratio 50/50, les effets sont, théoriquement, cumulés.
Théoriquement, car il y a près de 120 autres alcaloïdes présents dans le cannabis, tous en quantité variable selon les espèces.
Les arômes : ils sont aussi variés que ceux des sativas et indica, auquel il faudra ajouter de nouvelles fragrances à chaque nouveau croisement.
Parmi les principales variétés :Chem Dog, Sensi Skunk, White Russian, Shiva Shanti, Big Bud, White Widow, White Rino.
Recommandations : Il n’y en a pas vraiment.
Sur la planète hybride, la boussole sativa/indica vous indiquera deux pôles. C’est ensuite une question de constitution, contexte et moment de la journée. Sur ce globe cannabis, ce sera à chacun de trouver sa bonne latitude.


Alexis 

Le Stoner du mois : 
Matt Staudt

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Matt Staud, publicitaire, marketeur et militant pour une légalisation fédérale du cannabis, a choisi de mettre au tapis les idées reçues sur la weed en prouvant que l’on peut rester (très) actif après un bon spliff. En l’occurrence,  à coup de Mixed Martial Art. Interview-portrait d’un activiste en kimono.

C’est le Jiu-Jitsu, un art martial qu’il admire et pratique, que Matt a choisi pour inaugurer son premier  « Cannabis infused tournamant » (tournoi pratiqué sous cannabis). Organisé à Los Angeles en septembre 2019, l’événement fut à la mesure du buzz qui s’en est suivi : épique.

Six mois plus tard,  Zeweed fait le point avec ce Ninja de la Ganja.

-ZW :Bonjour Matt, ça roule depuis le dernier cannabis HRBJJ** ?

MS :C’est devenu un truc de fou !En organisant le HRBJJ l’année dernière, je croyais avoir fait l’impossible. Légalement comme logistiquement, mettre en œuvre ce tournoi a été un tournoi en soi (il se marre). LAPD, DEA, assurer la sécurité des prix, filtrer les gangs…(le tournoi a été organisé à Compton, pas exactement le Neuilly sur Seine de L.A.) Alors je me suis dit qu’après, ça ne pourrait être que plus facile.Je me suis vu en militant à mi-temps entre Las Vegas où est mon agence de conseil en communication/RP et surtout  Los Angeles  parce que la législation sur  la weed me permet beaucoup plus de choses.C’était sans compter sur le fuzz créé par ce tournoi.Depuis, on a du engager six personnes  pour répondre aux demandes de tournoi… de la part d’Etats qui interdisent la consommation de cannabis!

-ZW :Incroyable, comment expliques-tu cette demande provenant d’Etats anti-THC?

-MS :J’ai moi aussi été surpris et puis… les acteurs économique et responsables politiques ne sont pas daltoniens. Ils savent que l’herbe est de la même couleur que leur vrai parti : le dollar. Alors ils préparent le terrain.La base électorale de ces Etats est majoritairement républicaine et conservatrice.Et quoi de mieux dans des Etats comme l’Indiana, la Pennsylvanie ou la Floride que la caution sport  pour faire passer une législation pro-cannabis auprès des électeurs républicains? L’alibi athlète de haut niveau, c’est la porte d’entrée des bien-pensants pour l’or vert. Et c’est accessoirement vrai pour nombre de sportifs de haut niveau.Il y a une autre donnée : aux Etats-Unis nous avons depuis une dizaine d’année un vrai problème avec les opiacés, particulièrement ceux qui sont prescrits comme le Vicodin, Oxycontin, Fentanyl.Et ça, tout les électeurs le savent. Alors quand des médaillés olympiques ou très titrés comme Michael Phelps ou Nick Diaz parlent du cannabis comme une excellente alternative aux antidouleur opiacés, et ce quelles que soient les répercussions sur leurs carrières… tu as la caution sportive et saine. Bref, je fais du lobbying par la base.

 

-ZW :OK, mais en revanche les concurrents ne peuvent pas fumer en PA, FL ou IN ?

-MS :Ils ne peuvent pas fumer sur la tatami, comme à L.A., oui. Mais ils ne sont pas testés puisque c’est une compétition que nous organisons. Je me plie donc à la loi de l’Etat dans lequel nous sommes en ce sens que les compétiteurs ne fument pas en public ou sur le tatami.Dans les vestiaires, c’est autre chose. Et le public, implicitement, le sais.Evidemment, dans ces tournois affichés  sans weed , les gagnants remportent de l’argent, pas de la Lemon Haze. Je fais passer le message différemment : entre les combats, on fait des micros-conférences d’un quart d’heure animées par les têtes d’affiche.
Micro au point sur le tatami, ils expliquent leur point de vue sur la weed, la façon dont ils la consomment, le type de weed qu’ils aiment pour tel ou tel moment de la journée, pour tel ou tel effet. La ligne est subtile entre incitation et pédagogie, mais j’ai un peu d’expérience en matière de répression.

-ZW :Et demain ?

-MS :Nous sommes bookées jusqu’à la fin de l’année, avec  deux tournois sous cannabis prévus à L.A. Un fin août, l’autre après Halloween.Et une quinzaine de tournois de… sensibilisation ( rires) dans des Etats ayant une réflexion sur le cannabis datant d’un autre siècle. Pour moi, comme pour la plus part des acteurs ou observateurs, dans quatre ans c’est réglé : l’ensemble des Etats, à l’exception de l’Utah peut-être, seront sortis de cette prohibition qui est médicalement, socialement comme financièrement aberrante. Alors on se tient près. En fait, on est déjà sur le ring… »

En proposant une nouvelle alternative pour les athlètes et influenceurs via un ganja-lobbying rentable, Matt a créé un modèle d’activisme économiquement viable.Et surtout pertinent .En mars dernier, il s’est associé à Janus Sports & Entertainment, devenant le troisième propriétaire et CMO. Matt Staud représente aujourd’hui plus de trente sportifs professionnels de haut niveau, entre l’UFC et Bellator MMA.Un coup d’œil sur son Instagram (@mightymatt) comme son profil  Linkedin (Matt Staud) suffit d’ailleurs à placer le bonhomme dans le peloton de tête des players et fighters de la fume.
Régulièrement snappé avec Mike  Tyson, B Real, Snoop Dogg et une liste rotative des plus grandes stars du MMA, le militant marketeur Mighty Matt  est tout sauf un sofa-surfing stoner.

 

 

 

 

La Stoner du mois : La reine Victoria.

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Chaque mois, notre journaliste Alexis vous présente une figure iconique du cannabis. Pour Janvier, tapis rouge et couronne de la galette des rois avec La Reine Victoria.

Londres, avril 1840. La reine Victoria, à peine 20 ans, finit d’emménager à Buckingham Palace avec Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, l’homme de sa vie  à qui elle vient de passer la bague au doigt.
Ils sont jeunes,  ils s’aiment, il est beau.
Victoria, elle, est intelligente, parle cinq langues, dessine admirablement et est surtout à la tête  d’un empire qui écrit ses plus belles pages.
Aussi fusionnels et inséparables qu’un collage deux feuilles OCB, le couple s’entend à merveille.
Ou presque.

Depuis quelques semaines, venant  des appartements royaux, ce sont les cris de la reine qu’on entend à merveille.
La souveraine est prise de “vives douleurs menstruelles” ainsi que de “pertes de sang froid et d’hystérie continue”1
Sir Russel Reynolds,  le médecin royal, est sommé.
Belladone et vin d’opium sont prescrits mais avec beaucoup trop d’effets secondaires au goût de Victoria et surtout sans effet sur son affection.2

En 1841, le Dr Russell Reynolds suggère alors  une autre approche:
Il prescrit  à la reine une teinture et et huiles d’une plante déjà bien connue au XIXème mais peu utilisée en médecine : le cannabis.
En l’occurence, du cannabis Indica.

Ganja save the Queen!
Liesse et autres effusions de joie pour le couple royal: les douleurs de la reine partent en fumée dès la première prise!.3
Double effet Kiss-Cool,  on dit de Victoria qu’elle est désormais  “d’un caractère prompt au rire, d’un grand appétit et d’un bon sommeil”(Tu m’étonnes).
Sir Russell Reynolds prescrira ensuite à la reine, décoctions, huiles et sirop de chanvre Indica pour surmonter les difficultés liés à ses grossesse.
Puis pour encaisser le baby-blues en résultant, suivi de 4 traitement dido pour surmonter sa peine à la suite de la disparition de son mari en 1861.
La même ordonnance fut enfin proposée par Reynolds  à la reine… Pour prévenir la sénilité. 4
On est jamais trop prudent.
En 1890, le  Dr Russell Reynolds (notre fournisseur et balance du mois)  écrira que “le cannabis pur, utilisé dans de bonnes proportions, est l’un des remède les plus efficaces que l’on puisse trouver…4

Bilan:
La reine aura neuf enfants avec Albert 1er tout en étant à la tête du plus grand empire colonial du globe. Avec 63 ans sur le bon trône, elle est dans le top 3 des plus long règnes de l’histoire de la monarchie.Victoria aura aussi consommé de la weed de 1841 à 1889 (date à laquelle le royal toubib prendra sa retraite et cessera donc de consigner dans son journal les soins prodigués à son illustre patiente).
Quant aux quantité réèlles consommées, nous n’avons peu ou pas de données disponibles. Secret-défonce

Verdict: 48 ans de conso’ et 380 millions de sujets à gérer dont neuf enfants; ça vaut bien notre plus beau titre de noblesse; celui de Stoner du mois.

Alexis

 

1 Cecil Woodham-Smith, Queen Victoria: her life and times,1819-1861, Londres, Hamish Hamilton, 1972 , pp 328-3)
2 Paul Butel, L’opium, Perrin, 2011 pp 213-214
3 Christophe Hibbert: Queen Victoria: a personal history, Londres, HarperCollins 2000
4 Reynolds, J. Russell, 1890. Therapeutic Uses and Toxic Effects of Cannabis Indica, Lancet 1 (March 22, 1890), pp 637-638., pp 145-149.

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