Le stoner du mois de Mai : Morgan Freeman.

////

Quand l’oscarisé Morgan Freeman s’est vraiment mis à la weed, il avait 70 ans. Au delà de trouver ça très bon, ça lui a sauvé la vie. Portrait d’un aficionado du pétard sur le tard.

C’est en 2008 au volant d’une Nissan Maxima que Morgan Freeman fera connaissance avec le cannabis. Ou plus précisément quelques semaines  après avoir raté son virage, fait plusieurs tonneaux, avoir été sorti par les pompiers à la scie sauteuse avant de passer cinq heures en urgence au bloc opératoire laissant l’acteur avec un bras salement amoché. Au delà de n’avoir jamais pu retrouver l’usage complet des membres accidentés, Morgan Freeman développera à la suite de cette discutable pirouette une déplaisante complication : la fibromyalgie : une maladie neuromusculaire qui procure d’insupportables douleurs.

Pour faire face aux contractions et élancements auxquels il est sujet, Freeman se voit prescrire un lourd traitement d’analgésiques opiacés morphiniques. Un traitement hautement addictif,  hautement incompatible avec sa carrière comme avec toute forme d’existence digne de ce nom. Sur les conseils de sa femme (qui est une enthousiaste consommatrice d’herbe magique depuis les années 70), Freeman essaie en ce début 2009 de calmer ses douleurs à l’aide du cannabis. En l’occurrence, il fumera de l’indica plutôt que de la sativa, tout simplement parce que l’indica contient en plus grand nombre des alcaloïdes connus pour leurs qualités antalgiques et permet aussi de trouver plus facilement le sommeil.
Résultat, ça marche sévèrement bien pour l’acteur cabossé ! Ça marche en fait si bien que le Lucius Fox de la trilogie Dark Night se fera rapidement étendard et militant de la cause cannabique, n’hésitant pas à clamer haut et fort à qui veut bien l’entendre, son amour absolu pour les fleurs du bien.

interview dans le Daily Beast

Avec cette tonitruante déclaration faite, durant une interview dans le Daily Beast, en des temps où la consommation de marijuana est encore illégale et sujette à controverses, Freeman se pose comme un soudain et inattendu défenseur de la ganja.  Étayant tout de même un peu plus son propos durant ladite conversation« «J’ai d’incroyables  douleurs, dues à une fibromyalgie dans un bras. Et la seule chose qui me soulage à part la morphine, c’est la marijuana. »
Morgan élargira son propos en blouse blanche « Les médecins ont aussi découvert que le cannabis atténuait les crises d’épilepsie, était un très bon antiinflammatoire et excellent  thymo-régulateur. On sait aussi qu’on est loin de tout savoir au sujet de cette plante divine utilisée depuis des millénaires ».
« Je pense que nous avons énormément à apprendre du cannabis à usage médical. Aujourd’hui (2015 NDLR), nous en sommes aux balbutiements de la pharmacopée cannabique. Ce qui est lié au fait  fait que l’occident ai déclaré depuis près d’un siècle  une stupide guerre contre cette plante miraculeuse. »

 

Le lauréat de l’Oscar du meilleur second rôle (Million dollar baby), toujours dans sa croisade proweed, a également souligné les avantages sociaux et comportementaux de la marijuana. En citant en exemple les très nettes différences de vibrations entre le Woodstock original de 1969, qui était clairement relax et celles du Woodstock 1999 qui a vu scènes de violences et de destruction aussi impressionnantes que gratuites.
« En 1969, tout le monde fumait, les gens ne cherchaient pas à être ivres, ils voulaient planer tranquille, faire l’amour et écouter de  la musique. Pour le trentième anniversaire de Woodstock en 99, la bibine a coulé à flots, car légale et rapportant gros aux organisateurs. Et contrairement au premier Woodstock, il y avait des contrôles de police avant de rentrer. Fatalement, ça fait moins de beuh et plus de bibine. Résultat, il y a eu d’émeutes, les gars ont foutu le feu à tout ce qu’ils voyaient, il y a eu des viols, des blessés graves et une centaine d’arrestation ! Les organisateurs ont perdu sur tous les tableaux »
Morgan enfoncera un dernier clou dans ce cercueil  orné de cirrhose qu’est pour lui l’alcool :« , il faut comprendre que l’alcool n’a pas de véritable usage médical. Peut-être que si vous buvez un verre, cela vous calmera, mais deux ou trois et vous êtes foutus.

Une charge des plus justifiées quand on sait que le père de Freeman, très penché sur le levé de coude, décèdera d’un cancer du foie en 1961.  Et l’acteur de conclure « la législation sur le cannabis est la plus stupide qui soit. Légalisez-la et taxez-là comme nous taxons l’alcool. »
L’homme qui a interprété un convaincant président dans le peu convainquant « Deep Impact » et  un très bon Nelson Mandela dans le tout aussi bon « Invictus » d’Eastwood a clairement choisi son parti : celui du vert cannabis. Un parti (pris) qui lui permet d’emporter haut la main, un joint entre deux doigts, l’élection du stoner du mois.

Alexis

                                                                                                                                      

Ne ratez rien de l’actualité du chanvre et du CBD, inscrivez-vous à la Zeweed Newsletter!

Journaliste, peintre et musicien, Kira Moon est un homme curieux de toutes choses. Un penchant pour la découverte qui l'a amené à travailler à Los Angeles, New York ou Londres pendant une dizaine d'années. Revenu en France, l'oiseau à plumes bien trempées s'est posé sur la branche Zeweed en 2018. Il en est aujourd'hui le rédacteur en chef.

Previous Story

Zesérie : Rick & Morty.

Next Story

France : Le Sénat est favorable au Cannabis thérapeutique.

Latest from Cinema

Weed The People

Dans une époque où le monde souffre d’un virus sans traitement, nous parlons d’un documentaire sorti