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De Reefer Madness à The Big Lebowski, 5 classiques du ganja-cinéma

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Qu’elle fasse rire, qu’elle fasse peur, qu’elle vous rende riche ou vous envoie à l’ombre, l’herbe, de sa consommation à son business, est un parfait terreau à scénarios.
Zeweed a passé en revue quelques incontournables «stoner-movies»: de Reefer Madness, Easy Rider à The Big Lebowski.

-Reefer Madness (1936).
Peur sur la weed.
Trois ans après la levée de la prohibition sur l’alcool, l’Amérique pudibonde se trouve avec la marijuana, une nouvelle tête de Turc. Commandé en 1936 par une communauté religieuse chrétienne, le film se vouait à être éducatif et projeté dans les écoles.  Mettant en scène des étudiants s’adonnant au vice vert, le moyen métrage est une violente charge contre la consommation de cannabis, objet de tous les maux d’une Amérique bien pensante des années 30 et 40 (chasse aux sorcières fumantes  illustrée dans le très bon LA confidential). L’absurdité des situations comme du message, le tout  interprété par des acteurs qui n’avaient visiblement jamais fumé, fit de Reefer Madness un midnight movie culte.

Musique Cab Calloway : The Reefer Man
Weed : Grandaddy Purple

-Easy Rider. (1968)
Épique-hippie road movie.
Easy-Rider, prix de la première œuvre au Festival de Cannes 1969 réunit à l’écran Peter Fonda, Jack Nicholson et Dennis Hopper (qui réalisa le chef-d’œuvre). Le trio des belles gueules bad boys de  Laurel Canyon offre une incroyable et inédite performance,  entre coolitude absolue, scandale assumé et cynisme amuséL’histoire débute autour de deux bikers, un sexy, un dude (Fonda et Hopper), qui après un très bon deal prennent l’oseille et se cassent, pour traverser les États-Unis à bécane. Ils embarqueront ensuite avec eux Nicholson, rencontré chemin faisant. Quelques scènes légendaires dont celle du (vrai) joint fumé autour d’un feu de camp, ou de la (vraie) psilocybine consommée pendant une scène dans un cimetière s’en suivent, jusqu’à ce que ces Freaks Brothers en Harley voient  leur rêve américain stoppé net par deux pèquenauds, à coups de fusil. 

Musique :The Fraternity of man : Don’t Bogart Me
Weed :Biker Kush 

-Up in smoke (1978)
Faut trouver le scénar’
Le premier et plus célèbre des stoner movies de Cheech et ChongQuand le film sort en 1978, Cheech et Chong sont déjà connus aux États-Unis en tant qu’humoristes. Leurs sketches tournent tous autour de la fumette, chacun campant un personnage récurent (le hippie à l’arrêt, le mexicain parano…) dans des mises en scènes cocasses.
Réalisé par Lou Adler (le producteur du groupe The Mama’s and Papa’s ) pour une poignée de dollars, le film remporte contre toute attente, un franc succès, générant un bénéfice de 44 millions de dollars pour 2 millions de billets verts à l’effigie de Georges Washington  investis. Sévèrement rentable.
Le concept du premier opus devient franchise, une série de films du même acabit suivront, tous bien accueillis par les fans de ce nouveau genre. Cheech and Chong’s Next Movie, Still Smokin Nice Dreams Things Are Tough All Over American chicano …

Musique: Dr Hook : I got Stoned and I missed it
Weed: Laughing Buddha

-Half Baked(1998)
Stoners de haut vol.
Dave Chappelle,  tout comme Cheech et Chong,  a commencé sa carrière en tant que stand-up comedian. Le pitch: quatre dudes New-Yorkais sont réunis par une même passion : fumer et fumer un peu plus encore, puis aller pécho. Sans le sou, nos comparses se retrouvent soudainement obligés de réunir 100.000$ pour faire sortir leur ami de prison. Ce dernier s’étant retrouvé derrière les barreaux pour avoir tué un cheval avec un paquet de dragibus (l’accident classique). Pour payer la caution de leur ami,  il leur faudra voler de la weed, beaucoup de weed, pour la revendre. . Vol de beuh thérapeutique dans un hôpital pour la revendre, vol de beuh chez un dealer, vol de beuh dans un commissariat … la trame narrative, si elle ne s’envole pas aussi haut que nos amis foncedés, laisse place à quelques très bons gags et dialogues.  On s’amusera aussi des caméos de Willie Nelson ou  Snoop Dog.

Musique: Run DMC : You be illin’
Weed: Girl Scout Cookies

-The Big Lebowski (1998)
L’art du peignoir.
Les frères Cohen, au sommet de leur comique (un scripte implacable, une réalisation impeccable, des personnages devenus légendaires) avec ce sublime portrait du « Dude ». Un Dude, dont les expressions, comportements et codes vestimentaires sont inspirés d’ un certain Jeff Dowd, connaissance des réalisateurs. (Le vrai dude, toujours en vie, continue de couler des jours heureux à Los Angeles.) Si la ganja n’est pas au centre de l’histoire, le film entier, lui, est une ode à la stonitude californienne. La scène de la fête sur la plage de Malibu comme celle du trip de Jeff Bridges qui s’ensuit méritent une attention particulière. Tout comme celles de John « Jesus » Turturro au bowling.
Au casting ;  Philippe Seymour Hoffman en majordome ultra-coincé et hilarant, Steve Buscemi en troisième sidekick déprimant et dépressif, Julian Moore en héritière arty-féministe et Flea, (le bassiste des Red Hot Chili Peppers) en nihiliste allemand.. Un total régal.
Le tout sur une B.O remarquable où les classiques « The man in me » de Bob Dylan, I just dropped in (to see what condition my condition was in) de Kenny Rogers ou encore les reprises d’  « Hotel California » des Gipsy Kings ou du  « Dead Flowers » des Stones, par Town Van Zandt accompagnent majestueusement (c’est le mot) un des favoris de notre sélection..

Musique: Kenny Rogers dropped in (to see what condition my condition was in)
Weed: Royal Dwarf

Hannah Deacon, maman militante.

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Hannah Deacon et son fils Alfie sont tous deux sujets de sa Majesté Elizabeth II. Alfie, 9 ans, est aussi sujet à de sévères crises d’épilepsie. Une condition peu souhaitable au Royaume-Uni, qui n’a toujours pas légiféré en faveur du cannabis thérapeutique.

Ce devait être le plus beau jour de sa vie. En 2011, Hannah Deacon donne naissance à un petit garçon, Alfie. Le bonheur tournera vite à l’inquiétude  quand son bébé passera les quatre premiers mois de son existence à l’hôpital,  sous respirateur artificiel.

Après cette première épreuve, les Deacon retrouvent une existence paisible, jusqu’au jour où Alfie se retrouve en proie à une sévère crise d’épilepsie. On lui diagnostique alors une très rare forme de la maladie qui ne touche que neuf enfants dans le monde. Son médecin traitant lui prescrira l’administration de  puissants stéroïdes par intraveineuse.

500 crises d’épilepsie par mois

C’est à ce moment-là que tout bascule. Les stéroïdes déclenchent de sévères effets secondaires qui affament Alfie, provoquent des gonflements musculaires et l’empêchent de dormir. Alfie devient violent envers sa famille. Cette situation durera  quatre ans avant que sa mère, désemparée, décide de prendre les choses en main. Dans une interview accordée à la BBC, elle explique avoir « vu un neurologue, qui nous a dit que si nous continuions comme ça, il mourrait ou que les drogues le rendraient psychotique et qu’il devrait être interné ».

Au bout de neuf mois de recherche, Hannah choisit de passer à l’huile de cannabis pour tenter de soigner son enfant qui pouvait faire jusqu’à 500 crises par mois. Hélas, le produit est formellement interdit au Royaume-Uni. Avec l’accord des autorités britanniques, la famille s’installe aux Pays-Bas en octobre 2017, Alfie a alors cinq ans.

Bien que ce traitement puisse mettre du temps avant de montrer des résultats probants, c’est là l’unique option pour les Deacon. Cinq mois plus tard, Hannah note les premiers changements. C’est le début d’une nouvelle vie pour Alfie qui est autorisé à rentrer au Royaume-Uni avec le traitement cannabique.

370 000 signataires pour qu’Alfie ait accès aux soins

En février 2018, les Deacon sont revenus en Grande-Bretagne. Hannah prend contact avec des associations comme End Our Pain, qui milite pour la légalisation du cannabis thérapeutique. Elle alerte également les médias afin que son histoire soit connue du grand public: bien que son fils puisse continuer de se soigner avec l’huile ramenée des Pays-Bas, il est encore impossible d’en acheter dans son pays.

Après une pétition ayant atteint les 370 000 signatures, elle rencontre Theresa May en mars 2018 afin de plaider sa cause. Trois mois plus tard, Hannah parviendra à obtenir une licence permanente lui autorisant à se procurer le traitement miracle. De plus, pleine de bonne volonté, le ministère de l’Intérieur décide en novembre de modifier la loi afin que le cannabis médical soit disponible sur ordonnance.

Les rigides rouages de l’administration rattraperont rapidement la famille Deacon« la licence d’Alfie a été revue et nous avons reçu un courriel nous disant qu’il n’avait plus besoin de licence » avait fait savoir Hannah à l’annonce de la nouvelle. En théorie, le NHS (National Health Service) peut délivrer des ordonnances, mais les restrictions imposées aux médecins sont telles qu’aucun ne souhaite en prescrire.

L’angoisse monte dans la famille d’Alfie qui va se retrouver à court de médicament vert, sans aucun possibilité de s’en procurer malgré le statut légal.
L’histoire d’Alfie ayant fait le tour du Royaume, le NHS trouvera une solution afin que le garçon puisse être traité avec de l’huile de cannabis. Un petit miracle puisque le NHS n’avait autorisé aucune ordonnances alors que 500 000 Britanniques pourraient et devraient en bénéficier.

Les parents d’Alfie auraient pu s’adresser à un médecin privé, mais l’ordonnance peut coûter jusqu’à 3500 livres par mois. Bien que le combat d’Hannah ait permis des avancées considérables, il est loin d’être gagné. Une manifestation a été organisée le 5 février dernier afin d’interpeller le NHS et le gouvernement sur la situation.

 

HpLVd, le virus qui menace les plantations de weed aux Etats-Unis

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En Californie, les plantations de cannabis commencent à être frappées par un virus fatal, le HpLVd.  Et là, pas de vaccin.

Vous avez aimé la Covid-19 ? Vous adorerez la HpLVd. D’accord, c’est un peu plus compliqué à prononcer avec un masque. Mais il va falloir, pourtant, s’intéresser à cette cochonnerie microscopique qui menace les plantations de cannabis, notamment californiennes. Même si l’ampleur de l’attaque reste difficile à évaluer. Le viroïde latent du houblon (le déroulé du HpLVd) est, comme son nom l’indique, un viroïde que l’on a découvert sur la plante favorite des amateurs de bière. Le viroïde est une curieuse bestiole.

Vieux comme la vie

Probablement né avec la vie, le viroïde est un ARN (l’acide ribonucléique est utilisé dans les cellules comme intermédiaire des gènes pour fabriquer les protéines dont elles ont besoin) tout nu. Ses petits brins se baladent dans la nature et, notamment sur les plantes. Plus petit que le plus petit de ses cousins, les virus, le viroïde peut infecter ses hôtes de façon asymptomatique, comme pour le houblon, ou leur flanquer de sales maladies. C’est malheureusement le cas pour notre cannabis.

Maladies opportunistes

Comment reconnaître des plants infectés par le HpLVd ? A leur petite mine : ils poussent plus lentement, produisent moins de fleurs et de résines que des plants en pleine santé. Affaiblis par l’agent infectieux supposé pour le cannabis (PCIA, comme on dit au Québec), les pieds de cannabis peuvent aussi être la cible d’autres injections opportunistes : maladies cryptogamiques, par exemple.

Pas de traitement

Peut-on soigner un plant infecté ? Ne faisons pas durer le suspens, la réponse est non. Certains préconisent un badigeon à l’eau de Javel. Pas certain que ce soit idéal pour maintenir la qualité de la weed. Comment se propage la sale bête ? Ce sont, probablement, les pépiniéristes qui, en clonant ou en bouturant des plans infectés asymptomatiques, contribuent à la dissémination des viroïdes. Ne pas désinfecter ses sécateurs peut aussi favoriser la contamination. Vous voilà prévenu.

Joe Biden efface toutes les condamnations pour consommation et détention de cannabis

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Longtemps opposé à la légalisation du cannabis, le président américain Joe Biden a mis ses convictions personnelles de côté en annonçant sa volonté d’aller de l’avant sur la question. Hier jeudi 6 octobre, le locataire de la Maison Blanche a gracié plusieurs milliers de condamnées pour des infractions mineures liées au cannabis.

Comme cela avait été le cas durant sa campagne électorale où l’amnistie pour possession et consommation de cannabis figurait parmi les promesses du candidat, Joe Biden a répété au mot près ce qu’il avait alors dit  :« Personne ne devrait être emprisonné pour avoir simplement consommé ou possédé du cannabis ». A la différence qu’il a cette fois joint les actes à la parole en appelant les gouverneurs des 50 États à gracier les condamnées pour des petits délits liés à la législation sur le cannabis.

Alors que le mouvement pour la dépénalisation du cannabis au niveau fédéral rencontre un fort écho aux Etats-Unis, Biden a par ailleurs invité les autorités sanitaires et judiciaires à repenser les peines prévues pour  consommation ou possession de cannabis.  Le 46ème président Américain a néanmoins insisté sur l’importance de continuer à lutter contre le trafic illégale de cannabis et sa vente aux mineurs.

Plusieurs milliers de condamnés graciés.

Ces nouvelles mesures visent également à rectifier les procédures pénales frappant majoritairement les minorités ethniques, a aussi précisé l’ex-vice président de Barack Obama.
Début avril, la chambre basse du Congrès américain avait approuvé une proposition de loi visant à retirer au niveau fédéral le cannabis de la liste des substances dangereuses.
Le Sénat, où les républicains restent majoritaires,  doit encore valider l’initiative portée par les démocrates pour qu’elle rentre en action.

Timing politique

L’annonce de Biden intervient un mois avant les « midterm elections» au cours desquelles les démocrates pourraient ne plus avoir la majorité parlementaire dans une des deux chambres du Congrès.
Ces trente dernières années, 6 500 personnes avaient été condamnées au niveau fédéral, ce qui constituait un handicap de taille pour trouver un emploi, louer un appartement ou simplement s’inscrire à l’université. Ces condamnations seront désormais effacées du casier judiciaire.

91% des américains pour la légalisation du cannabis sous une forme ou une autre

19 des 50 Etats américains ont d’ors et déjà légalisé le cannabis récréatif alors que dans la plupart des Etats, son usage médical est autorisé.
Seule une poignée d’États ultra-conservateurs et ruraux, à l’instar de l’Idaho, du Wyoming ou du Nebraska, continuent de camper sur une position prohibitionniste pure et dure.
Globalement, la population américaine est très majoritairement favorable à la légalisation du cannabis dans l’ensemble du pays.
Selon une enquête menée par l’organisme Pew Research l’année dernière,  91 % des adultes estiment que le cannabis devrait être légalisé sur tout le territoire soit pour un usage médical, soit pour un usage récréatif… ou soit pour les deux.

En 2021, les ventes légales de cannabis aux États-Unis ont généré un chiffre d’affaires de 25 milliards de dollars. Un chiffre dont les experts s’accordent à dire qu’il devrait continuer de croître avec la même dynamique dans les 10 prochaines années.

 

Les américains vont faire pousser du chanvre dans l’espace!

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La société américaine Redwire Corporation s’apprête à envoyer des graines de chanvre dans l’espace afin qu’elles soient cultivées à bord de la Station spatiale internationale (ISS).

Dans ce que la société dit être la seule serre capable de faire croître des plantes dans l’espace, la société Redwire compte en premier lieu faire pousser du chanvre en orbite. La “Redwire Greenhouse” devait être lancée au printemps 2023.
Au cours de cette mission, Dewey Scientific, client de Redwire, cultivera du chanvre industriel dans la “Redwire Greenhouse” au cours d’une expérience de 60 jours, dans le cadre d’une étude d’expression génique.
Dewey Scientific est une entreprise axée sur le cannabis qui cherche à augmenter l’efficacité et les rendements des cultures tout en réduisant les intrants des cultures.

Recherches en biologie moléculaire

Nous travaillons à l’intersection de la sélection classique et de la biologie moléculaire, l’expérience sur le chanvre n’est que la première étape” détaille l’entreprise dans un communiqué.
Redwire Greenhouse élargira les opportunités de découverte scientifique pour améliorer la production agricole sur Terre et permettra des recherches critiques pour la production agricole dans l’espace au profit des futurs vols spatiaux humains de longue durée“, précise Dave Reed, un des dirigeant de la société dans une interview accordée à Hemp Gazette.

En plus d’améliorer les cultures sur notre propre planète, c’est quelque chose qui sera également critique dans l’espace alors que l’humanité atteint les étoiles – pas seulement pour la nourriture, mais la récupération de l’oxygène et de l’eau” précise le cadre de Redwire.
L’augmentation du débit de la recherche sur la production végétale dans l’espace, grâce à des capacités développées commercialement, sera importante pour fournir des informations essentielles pour les missions Artemis de la NASA et au-delà” a conclu M. Reed dans le même entretien accordé à nos confrères américains.

Second voyage spacial pour le chanvre après une première expérience en 2019

Dans le cadre du programme Artemis, la NASA collabore avec des partenaires commerciaux et internationaux pour établir une présence durable à long terme sur la Lune afin de préparer des missions vers Mars.
Ce ne sera pas la première rencontre de Redwire avec l’ISS. Ses dispositifs Passive Orbital Nutrient Delivery System (PONDS) développés en partenariat avec Tupperware Brands fonctionnent déjà sur la station spatiale. PONDS a été développé pour le système de production végétale (Veggie) de la NASA.

Ce ne sera pas non plus la première fois que du chanvre industriel sera transporté dans l’espace. Cela avait déjà été le cas lorsqu’en 2019, des graines de chanvre cultivé dans le Kentucky avaient été transportées vers l’ISS pour évaluer la stabilité des graines après une exposition prolongée à des conditions de microgravité.

Si les plantes pousseront à très haute altitude, les astronautes ne pourront en revanche pas compter dessus pour planer : les semences de chanvre industriel sont à très faible teneur en THC.

L’Etat de New York réserve 100 licenses de dispensaires de cannabis à d’anciens détenus

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L’Etat de New York fait amande honorable en réservant au moins 100 licences de vente de cannabis aux personnes (ou leurs proches) condamnées pour infraction à la législation sur le cannabis.

La mesure devrait officiellement être annoncée jeudi 15 septembre par Kathy Hochul (la gouverneur démocrate de l’Etat de New york)  dans le cadre d’une initiative visant à garantir que les membres des communautés minoritaires victimes de la “War on drugs”  soient les premiers à recevoir des licences de vente. La moitié de ces autorisation de faire commerce de weed sera aussi réservées aux femmes, aux agriculteurs en difficulté et aux anciens combattants. Depuis que l’État de New York a mis fin à la prohibition en 2021,  le débat sur un accès equitable à l’industrie du cannabis a largement été mis en avant, au point de devenir une priorité pour les législateurs.

L’initiative se pose comme une décision préventive des autorités de l’Etat New York, qui ne tient pas à faire face aux mêmes problèmes qui se sont posés précédemment dans le reste du pays. Les États ayant légalisé le cannabis récréatif ont en effet eu bien de la peine à accorder des licenses aux  petits entrepreneurs issus de minorités , qui, face aux grands groupes, ne parvenaient pas à accéder aux business vert.

Les premieres autorisations et ouvertures de point de vente de cannabis dans l’Etat de New-York sont prévues pour la fin de l’année. A ce jour,  aucun plafond n’a été fixé quant au nombre de licences qui seront accordées. Les pouvoirs publiques estimant que ce nombre dépendra de la demande.

Modèle pour l’Europe?

Si outre-Atlantique, la légalisation fleurie d’Etats en Etats, sur le vieux continent (exception faite du Luxembourg, de Malte et bientôt de l’Allemagne qui ont -ou vont-  légaliser l’usage du cannabis récréatif), elle a bien du mal à germer. Alors que l’argument “santé publique” longtemps brandit ne convainc plus personne à l’heure où le tabac et l’alcool sont la première cause de décès évitable, pouvoirs publiques et responsables politiques voient désormais en la légalisation une menace pour la cohesion sociale.

Parce que la vente de cannabis est une source de revenus conséquente dans les quartiers défavorisés, légaliser le cannabis reviendrait à mettre au chômage technique plus d’un revendeur. C’est ainsi que le Royaume-Uni, la France ou encore l’Italie s’achètent, au détriment de la santé de leurs concitoyens, une très relative paix sociale.

En invitant les acteurs et victimes de la guerre contre l’herbe à la table de la légalisation, l’Etat de New-York fait plus que faire amende honorable aux victimes de la prohibition : il pave la route d’une légalisation intelligente sur laquelle l’Europe serait bien inspirée de rouler.

Bill Clinton voit dans le CBD une possible sortie de la crise des opioïdes qui frappe les Etats-Unis

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Une récente étude sur l’efficacité du CBD en tant qu’analgésique vient d’être saluée par l’ancien président Bill Clinton qui voit en ces résultats “une piste très prometteuse” pour sortir les Etats-Unis de la crise sanitaire liée à l’abus d’opioïdes. En 20 ans, cette dernière a couté la vie a plus d’un million d’américains.

L’essai clinique, mené par des chercheurs du NYU Langone Health (Etat de New York) et du Baptist Health of Jacksonville  (Etat de Floride), a démontré qu’un comprimé de cannabidiol (CBD)  absorbé par voie orale “gérait en toute sécurité la douleur après une chirurgie mini-invasive et ne produisait aucun effets secondaires“.

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont suivi durant deux semaines  99 volontaires de plus de 18 et moins de 75 ans. Un premier groupe recevant un placebo et l’autre du CBD absorbé par voie orale. Les deux groupes recevaient une faible dose de Percocet  de façon décroissante afin de les sevrer des opiacés en faveur du CBD. Les 99 patients devaient  prendre le placebo ou le CBD 3 fois par jour pendant 14 jours après une intervention chirurgicale.

Le CBD aussi efficace que les opiacés à faible dose.

Le premier jour suivant la chirurgie, les patients recevant du CBD ont ressenti en moyenne 23% de douleur en moins par rapport aux patients recevant le placebo. Soulignant ainsi que chez les patients souffrant de douleur modérée, le CBD a un effet significatif.

Une seconde  analyse a également démontré que les patients recevant 50 mg de CBD faisaient état d’une douleur moindre par rapport aux patients recevant un placebo. Aucun effet secondaire majeur n’a été signalé chez les patients recevant du CBD.
Les résultats de l’étude ont été présentés en mars lors de la réunion annuelle 2022 de l’American Academy of Orthopaedic Surgeons (AAOS) à Chicago.

Lundi 11 juillet,  l’entreprise à l’origine de l’étude TR Processing déclarait dans un communiqué de presse que Bill Clinton “avait suivi  l’étude par le biais de la Fondation Clinton”.

100.000 américains morts de surdose d’opioïdes en 2021

L’ancien locataire de la Maison Blanche voit en ces résultats un prometteuse façon de réduire la dépendance aux opioïdes.
Alors que ces mêmes opiacés font de plus en plus de victimes TR Processing (citant des données des Centers for Disease Control and Prevention) soulignait dans le même esprit que “plus de 100 000 Américains sont morts de surdoses de drogue en 2021 et qu’un million de vies ont été perdues à cause de surdoses au cours des deux dernières décennies“.

Au-delà du tragic bilan humain, cette crise des opiacés (opioid crisis) coûte aux États-Unis plus de 1 000 milliards de dollars par an. La légalisation du CBD au niveau fédéral en 2018 pourrait bien permettre au pays de sortir de la plus grande crise sanitaire qu’il ait connu avec celle du Covid-19.

Foi, CBD et entreprenariat: A la rencontre des nonnes qui cultivent du chanvre bien-être

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Les nonnes de l’ordre des Sisters of the Valley ne sont pas des bonne-soeurs conventionnelles. Et pour cause, elles se réclament d’une religion qu’on apprend pas au catéchèse : la foi en le cannabidiol (CBD). Portrait d’une confrérie dont les fidèles sont assurés de monter au ciel.

Meet Sister Kate, née Christine Meeusen et originaire de Milwaukee, Wisconsin.
En 2009, après un sale divorce, elle débarque en Californie avec trois enfants en bas âge et une idée fixe: créer un collectif de cannabis à usage médical avec son frère Joe: ce sera « Caregrowers ».
À l’époque, la Californie est l’un des rares État à avoir légalisé l’usage du cannabis thérapeutique. Après consultation et ordonnance chez un praticien, les patients en souffrance sont autorisés à acheter de l’herbe dans les dispensaires achalandés par des ferme de culture comme Caregrowers.

Débuts dans le cannabis thérapeutique

«La majorité des patients qui nous ont été envoyés par des médecins étaient très malades ou très proches de la mort» se souvient Sister  Kate dans le documentaire qui leur est consacré et produit par Netflix « Breaking Habits ».
En 2010, Christine Meeusen et son frère ne produisent et ne vendent que des fleurs séchées.
Ce qui n’est pas sans poser des soucis de sécurité pour les patients : un grand malade avec un joint allumé dans un lit… c’est les flammes de l’enfer assuré.
Dans un effort de résoudre ce soucis structurel, Christine arrête la vente de fleurs au profit  de crèmes, huiles et onctions, produits nettement moins accidentogènes.
La vente de teintures et autre préparations proposées décolle très rapidement, nous sommes en 2011.

Sister Occupy

Pendant ce temps-là, Sister Kate s’implique dans le mouvement d’origine canadienne « Occupy »  et participe aux manifestations vêtue d’une robe noire et blanche;  un costume d’Halloween retrouvé par hasard dans sa cave.
A force de la croiser dans l’habit religieux, les manifestants ont commencé à la surnommer « Sister Occupy », un surnom qui n’a pas été sans raviver sa fascination de toujours pour les nonnes. Finalement, après avoir récupéré son nom de jeune fille, Christine Meeusen se baptise «  Sister Kate ».
En 2013 et en 2014, elle ferme “Caregrowers” pour lancer «  Sisters of the Valley » et une gamme de produits au CBD qui verra le jour en 2014.

Question religion, Sœur Kate tient à préciser qu’elle n’est pas catholique pour le moins du monde et que son ordre n’est pas un groupe de «vraies bonnes soeurs».
Au contraire, l’organisation est inspiré des Béguines, ces groupes de femmes qui au Moyen Âge vivaient ensemble, travaillaient ensemble, priaient ensemble – sans la contribution des hommes ni la domination de l’Église catholique- pour  servir les plus démunis.

Prières à la déesse chanvre

D’ailleurs, à chaque prière avant de passer au jardinage, au curing ou à la préparation des huiles et autre divines onctions, Sister Kate commence sa prière par « Dear Godess » soit « Chère déesse », la déesse étant, vous l’aurez compris, la divine plante.
Quant à la doyenne sœur Kate, elle se décrit comme « une anarchiste en mission divine au service de l’homme et mère cannabis ».

Sister Kate dans son paradis

Les «nonnes de l’herbe», comme on les appelle dans la région, ne font en revanche pousser que du chanvre bien-être, cultivé pour être pauvre en THC (le cannabinoïde qui fait planer) et très riche en CBD, l’autre alcaloïde aux multiples vertus curatives et qui ne « défonce » pas.
Aujourd’hui, Sœur Kate compte 15 employés à temps plein, dont 11 sont originaires de Merced, Californie, là où le couvent vert et la ferme sont situés.
Un autre objectif de Sister Kate est de créer des beaux emplois  pour les femmes dans la médecine alternative, le service à la clientèle, la comptabilité et l’administration des affaires. Toujours en relation avec la plante divine…

Les Green Sisters au travail

Chiffre d’affaire en 2020 : 1,2 millions de dollars

Aujourd’hui, les religieuses de la Ganja utilisent ainsi le cannabis pour fabriquer des pommades, des teintures et de «l’huile végétale pure», conçues pour soulager les douleur chroniques, le stress, l’anxiété,  l’insomnie, un mauvais transit et même l’acnée!
En 2020, Sœur Kate et les Sisters of the Valley ont réalisé 1,2 millions de dollars de chiffre d’affaire.
« Notre but est de répandre notre parole, parce que finalement, tout le monde fait pousser de l’herbe dans le monde » précise Sis’Kate avec enthousiasme. « Mon vœux est de pouvoir ouvrir des congrégations Sisters of the Valley partout où l’on peut cultiver de l’herbe, et continuer à prêcher en actes les bienfaits de mère nature et mère cannabis».
Amen.

 

Les produits de Sisters of the Valley ne contenant moins de 0,2% de THC, crèmes, huiles et onctions peuvent être livrés dans tous les pays libres via leur site :  https://www.sistersofthevalley.org/

Etats Unis: Les Républicains présentent leur projet de légalisation du cannabis

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Après le MORE Act soutenu par les Démocrates fin mars, c’est au tour des Républicains de proposer un projet de loi visant à dépénaliser le cannabis sur tout le territoire américain. Si le MORE Act a peu de chances de franchir le barrage du Sénat -à majorité conservatrice- l’initiative Républicaine (CAOA) pourrait bien recueillir  le nombre du suffrages nécessaires auprès des deux chambres du Congrès.

Porté par le Sénateur Cory Booker (New Jersey), Ron Wyden (président des finances du Sénat), et Chuck Schumer (chef de la majorité républicaine au Sénat), le Cannabis Administartion and Opportunity Act (CAOA) propose de mettre fin à l’interdiction fédérale du cannabis, et ce d’ici à la fin du mois d’avril.

En juillet dernier, Booker, Wyden et Schumer avaient soumis une première ébauche de la législation progressiste. Tout comme la proposition démocrate (MORE Act) le texte initial du CAOA proposait de retirer le cannabis de la liste des substances vénéneuses et permettre aux États de décider de le légaliser ou non.

Alors que le texte était encore en cours d’élaboration, plusieurs associations pro-légalisation ont fait pression pour que le projet inclu aussi (à l’instar des dispositions du MORE Act) la suppression des casiers judiciaires des personnes inculpées pour des délits liés au cannabis. L’interdiction pour les entreprises de tester au THC les candidats à l’embauche a aussi été ajouté au projet de légalisation des Républicains

En février dernier, Chuck Schumer avait précisé le calendrier en annonçant qu’il avait l’intention de présenter officiellement le projet de loi en avril. Promesse tenue : attendu à la date symbolique du 20 avril (4.20), le vote devrait se tenir le 25 avril (les sénateurs étant en vacances jusqu’au 22 ). Soit à quelques jours de celui de MORE Act.
Aux Etats-Unis, le mois de mai s’annonce joliment fleuri.

Les Etats-Unis proches de la légalisation du cannabis.

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La Chambre du Congrès américain a adopté ce vendredi 1er avril – à 220 voix contre 204-  le  MORE Act, projet de loi démocrate pour la légalisation du cannabis. Dernier obstacle avant une fin de prohibition de l’herbe dans les 50 Etats US : le vote du Sénat, attendu avant l’été.

Lors de sa campagne présidentielle,  Joe Biden avait promis de dépénaliser le cannabis s’il était élu. Un an et trois mois après son accès à la Maison Blanche, force est de constater que sur le sujet cannabis, le vice-président de Barack Obama n’a pas tenu parole.
Si le 46ème président a récemment fait savoir qu’il ne souhaitait finalement pas changer la législation sur le cannabis, la légalisation de l’herbe risque bien de lui être imposée.

En adoptant le projet de loi démocrate MORE Act (Marijuana Opportunity Reinvestment and Expungement Act), la Chambre du Congrès pave la voie de la légalisation fédérale en se passant de l’aval de “Sleepy Joe”.

Pilotée par Jerry Nadler (gouverneur de l’Etat de New York) la “House Bill 3617” avait été soumise au vote de la Chambre basse pour la première fois en juillet 2019 mais n’avait pas eu l’aval du Sénat.

“Il est grand temps que le gouvernement fédéral reconnaisse que la légalisation est un succès”  précisait aujourd’hui  l’élu démocrate à l’origine de l’initiative. Jerry Nadler estimant que ” les sanctions pénales pour les infractions liées au cannabis et les conséquences qui en découlent sont préjudiciables à notre société.

La légalisation du cannabis du  MORE Act en trois points

Trois axes sont à retenir du MORE ACT présenté vendredi 1er avril à la Chambre basse du Congrès (l’équivalent de l’Assemblée Nationale en France):

  • Retirer le cannabis de la liste des substances prohibées au niveau fédéral.
  • Annuler et effacer des casiers judiciaires toutes condamnations liées à une infraction à la législation sur le cannabis. Cette annulation  inclurait les personnes encore incarcérées pour de tels délits. En cas d’adoption du MORE act, les citoyens emprisonnées pour consommation d’herbe seront libérés.
  • Autoriser la fourniture de ressources financées par une taxe fédérale sur les ventes de cannabis  pour répondre aux besoins des minorités (principalement Afro-Américaines et Sud-américaines) touchées par les politiques prohibitives.

Dernier obstacle à (re)franchir, le vote du MORE Act au Sénat, attendu dans les prochaines semaines.

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