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Snoop Dogg enflamme la toile et enfume les rédactions en annonçant qu’il arrête les joints

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Jeudi 16 novembre, Snoop Dogg créait la surprise en postant sur Instagram une photo de lui mains jointes accompagnée d’un surprenant message laissant entendre qu’il arrêtait de fumer des joints . Pourquoi Snoop a-t-il arrêté la smoke ? Nos théories…fumeuses ou pas.

“Après beaucoup de considération et de discussions avec ma famille, j’ai décidé d’arrêter de fumer. Respectez ma vie privée dans ce moment s’il vous plaît”. Posté hier jeudi 16 novembre sur son compte Instagram et sur X (Ex-Twitter) le message du Dogg, incrusté sur une photographie de lui le montrant les mains jointes, annonce que le rappeur Californien a décidé d’arrêter de fumer du cannabis. Mauvaise pioche pour son rouleur de joints attitréOn aurait pu croire à un poisson d’avril antidaté, sauf que le lendemain, le rappeur au flegme légendaire en rajoute une couche.  sur Insta, Snoop poste un selfie flanqué du même message (en plus court) :  “Respectez ma vie privée “.

Qu’en déduire?
Que Snoop arrête (momentanément)  de consommer du cannabis?
Possible : il l’a déjà fait à plusieurs reprises et s’en était ouvert il y a 7 ans dans le show télé Kocktails with Khloe Kardashian. Oui, le smoker le plus célèbre de la West Coast a arrêté la ganja à chaque fois qu’il a coaché les jeunes de la Snoop Youth Football League, une ligue de football américain qu’il a créée.
Et j’ai dû me contrôler. J’ai arrêté de fumer à partir de ce jour-là, pendant 180 jours d’affilée. Cela a fait de moi un meilleur entraîneur, une meilleure personne. Chaque année, lorsque j’entraîne les enfants au football, je ne fume pas. Ce qui fait que je le fais trois mois par an” précisait en 2016 l’artiste qui vient de fêter ses 52 ans.

Qu’il arrête de fumer mais se réserve le droit de vapoter?
La piste est séduisante alors que Snoop a conclu un partenariat avec Ispire et Hempacco pour le lancement en Amérique du Nord de “Dogg Lbs”, une ligne de vape-pen au THC. Et l’on sait le Dogg très bon publiciste et grand blagueur.

Qu’il arrête de fumer pour soigner ses poumons et se mettant aux space-cakes et edibles?
Très probable aussi alors qu’un récent post,  mis en ligne aujourd’hui à 19h00 (heure française) sur son compte Instagram, le montre en train de faire la promo de Goon with the Spoon, un livre de recettes de cuisine au cannabis.Alors que les fans sont en PLS et que les médias ne savent comment traiter l’info, ce qu’il faudra sans doute retenir de ce big buzz est que Snoop Dogg s’est offert un génial coup de pub qui aura enfumé plus d’une rédaction.

Hunter S. Thompson : guns, ganja & gonzo-journalisme

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Il y a 18 ans, le chantre du Gonzo-journalisme Hunter S Thompson nous quittait. Grand adepte d’armes à feu et de drogues, l’écrivain canonisé* était aussi un Ganja-aficionado de premier ordre. Portrait du plus fumé des auteurs américains.

Une plante aux racines bien ancrées

Il est assez logique que Bill Murray, grans amoureux de l’herbe lui aussi,  soit le premier acteur à avoir interprété H.S.Thompson au cinéma. C’était en 1980  dans “Where the Buffalo Roam”, film culte tiré du livre éponyme, et qui s’ouvre sur le procès absurde de trois jeunes condamnés à de la prison pour un joint.

Les deux artistes ont passé des semaines à fumer, à boire et à accomplir les défis les plus absurdes pendant le tournage. Une expérience qui a changé Hunter contribuant à faire de sa légendaire nonchalance sa marque de fabrique.
Et c’est là tout le génie de Thompson : bousculer les préconceptions.
Qui d’autre peut jauger la qualité d’un homme en le faisant tirer au fusil à pompe sur des bidons de Nitroglycérine, comme le raconte Johnny Depp ?

Hunter et le cannabis

Sans l’herbe qu’il fumait de manière quotidienne, il est certain que Hunter n’aurait jamais tenu les cadences infernales qu’il s’imposait. C’est le principe de la gravité : tout ce qui monte doit redescendre. Quoi de mieux pour éponger des litres de Chivas, des cartouches entières de Dunhill et plus de poudreuse que sur les pistes d’Aspen, que l’herbe sacrée qu’il faisait pousser ?
Systématiquement armé, souvent violent et parfois paranoïaque, l’hédoniste était conscient des limites de son mode de vie. Son incroyable productivité (il a publié plus d’une vingtaine d’ouvrages et des centaines d’articles) était bien plus le résultat de son génie que de ses états seconds. 

Une youtubeuse néo-zélandaise a tenté d’imiter sa routine quotidienne pour déterminer si elle allait devenir aussi brillante et s’est retrouvée… complètement cassée. Nous ne conseillons donc pas d’imiter son exemple, mais simplement de l’écouter.
Hunter était aussi fou que sage et il recommandait le Cannabis comme solution à beaucoup de problèmes.

Le calumet de la paix

Comme il le disait lui même : “J’ai toujours aimé la ganja. Elle a été une source de joie et de réconfort pour moi, depuis des années. C’est une des bases de la vie, pour moi, au même titre que la bière et le jus de pamplemousse et des millions d’américains sont du même avis.”
Un de ses meilleurs amis est d’ailleurs le fondateur de l’association NORML, la plus grande ONG pro-cannabis des États-Unis, qui se réunit encore tous les ans dans la fameuse “Owl Farm”, sa résidence devenue un musée.
Lors d’un dîner cannabique organisé sur place par nos confrères de Vice, celui-ci confie qu’il était l’ami le plus intéressant, mais aussi le plus difficile à gérer. Évidemment, c’est autour d’un joint qu’il parvenait le mieux à communiquer.

Un fait qu’il a lui-même confirmé à un journaliste lors d’une interview filmée :

Je pense que ce sera mieux, d’une manière générale, si je fume un joint pour me calmer. L’expérience a montré que mes pétages de câbles n’étaient pas la meilleure manière de donner des interviews. Je pense que je vais simplifier ma vie et la vôtre en prenant le temps de fumer.”
Sa veuve, Anita, raconte que c’était la seule chose qui lui permettait d’équilibrer ses pulsions de violence et de profonde générosité. Un peu comme si Dr. Jekyll et Mr. Hyde avaient besoin d’un calumet de la paix.
Un calumet qui s’est éteint brutalement en février 2005, mais dont la mémoire reste incandescente.

 

*Pour ses funérailles, Hunter avait demandé à ce que l’on place ses cendres dans un canon de 155mm, fourni par son ami Johnny Depp. C’est l’acteur lui-même qui appuiera sur le déclencheur, offrant à l’écrivain la plus retentissante des obsèques.

Ed Rosenthal, l’homme qui murmurait à l’oreille du chanvre.

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Bien avant l’arrivée des growboxs et autres kits pour faire pousser chez soi, Ed Rosenthal était déjà en train de développer des techniques désormais utilisées par tous les cultivateurs en herbe.  Aux cotés de Jack Herer, le “doc'” Rosenthal est sans doute un des plus grand activiste et défenseur du cannabis aux États-Unis.
Portrait d’un gourou de la ganja.

S’ il y existait un mont Rushmore du chanvre, Ed Rosenthal y serait probablement représenté entre la reine de hasch Milan Jansen et  Jack “l’hemperor” Herer.
Comme Mila, il a fait avancer la qualité du cannabis consommé en améliorant les techniques qui l’entourent et comme Jack, il a fait avancer les mentalités mais aussi les lois des Etats-Unis.
A l’âge de 74 ans, le cultivateur né dans le Bronx profite enfin du fruit (ou dans le cas présent de la fleur) du combat de sa vie pour avoir le droit de faire pousser du cannabis en paix.
Ce maître zen de l’horticulture partage son savoir sur la plante depuis plus de 35 ans.

Rédacteur spécialisé growing chez High Times

Rien de très surprenant quand on apprend qu’il a commencé sa carrière en tant que rédacteur pour le mythique magazine High Times dans les années 80/90. C’est là qu’il développe ses talents sur le sujet aux côtés de l’intelligentsia alternative américaine et qu’il se lie d’amitié pour Jack Herer dont il s’inspirera pour de nombreuses publications.
Comme lui il a accumulé une masse presque encyclopédique de connaissances publiant des guides de jardinage bien sûr mais aussi des ouvrages sur l’apport social, économique et humain du chanvre sur la société.
Une cause qu’il embrasse jusqu’au tribunal puisqu’en 2002 (alors qu’il l’accord et le soutien absolu de la municipalité de la ville d’Oakland), il est arrêté par les agents fédéraux de la FDA.

Arrêté par la Food & Drug Administration

L’affaire fait grand bruit puisqu’elle démontre l’absurdité du système américain dans lequel les lois locales et nationales s’affrontent.
De son côté il a la proposition 215 (qu’il a participé à écrire et à faire voter) qui autorise le Cannabis médical dans la ville mais il fait face au gouvernement américain qui cherche à faire un exemple.
De l’aveu d’une jurée (dont vous pouvez trouver le témoignage ici) le procès est loin d’être impartial. Même si il n’est condamné qu’à un jour de prison il lance une procédure d’appel concluante pour révoquer la peine qu’il a déjà servi. En 2007 rebelote il est à nouveau inculpé par le Bureau du Procureur des États-Unis en personne… Mais il ne se voit pas ajouter un seul jour de prison à sa peine en dépit de sa condamnation. N’ayant jamais perdu son calme (et donc sa crédibilité) dans cette affaire très médiatique il attire une grande majorité de l’opinion publique de son côté.

Ed Rosenthal à la sortie de son procès (lunettes rondes, chemise blanche, veste gris-vert)

Deux fois condamné à un jour de prison

L’homme qui d’après Tommy Chong lui-même “a converti plus de monde au cannabis que Cheech et Chong” est loin d’être un rigolo (en dépit d’un grand sens de l’humour).
Il donne régulièrement des cours à l’université d’Oaksterdam – la seule au monde dédiée exclusivement au chanvre – afin de répondre aux questions des jeunes pousses sur leur manuel. Un manuel qui se trouve être son best seller: “Ed Rosenthal’s Marijuana Grower’s Handbook” (le guide d’Ed Rosenthal pour les cultivateurs de Marie-Jeanne).
Même si il a vendu pour plus de 2 millions d’exemplaires de ses livres, Ed a gardé la tête froide et la main verte.

Il a lancé sa propre chaîne Youtube AskEd420 dans laquelle il vante les mérites de son université située à Oakland “que les gens doivent absolument rejoindre sinon [il] se fera viré”, il donne des conseils botaniques et il explique aux internautes comment utiliser les produits qu’il a inventé.
Que rajouter si ce n’est silence:  Le prof le plus cool de la planète va parler.

 

Jerry Rubin, Yippie Manifeste.

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« Une société qui abolit toute aventure fait de l’abolition de cette société la seule aventure possible » professait Jerry Rubin dans son manifeste révolutionnaire. Un concept qui résume parfaitement la philosophie Yippie, ce mélange de culture Hippie, anar’ et communiste. Portrait d’un militant flower power (to the people).

Un personnage intéressant ce Jerry Rubin. D’origine américaine il s’engage très tôt dans le combat pour les droits des Afro-Américains et fonde peu après le VDC (Vietnam Day Committee). En 1966, il organise les premières manifestations contre la guerre au Vietnam.

La postérité, il la rencontrera un an après avoir fondé le mouvement Yippie (Youth International Party) avec son ami Abbie Hoffman. L’initiative étudiante et contestataire née sur le campus de Berkley  va se retrouver au centre de la grande affaire de ce Summer of Love.
Ce sera le procès des “Chicago 7” (immortalisé dernièrement par un film éponyme disponible sur Netflix), durant lequel Rubin, Hoffman et cinq autres activistes vont se retrouver sur le banc des accusés, inculpés de conspiration et d’ incitation à l’émeute. Après plusieurs jours d’un procès haut en couleurs, ils seront libérés.

Sacha Baron Cohen en Abbie Hoffman, Jeremy Strong en Jerry Rubin (The Trial of the Chicago 7)

Favorable à une dépénalisation du cannabis, son mouvement organise les premiers Smoke-In (l’équivalent du sit-in, mais en décollant) sur les marches du Pentagone, et en pleine révolution psychédélique, Rubin propose de verser un peu de LSD dans les canalisations d’eau des grandes villes… Son livre Do it !(sous-titré Scénarios de la Révolution) est précédé d’un introduction d’Eldridge Cleaver, un militant Black Panther qui s’était présenté aux présidentielles de 1968, on le cite : «Je me joins à Jerry autour du désir absolu de détruire l’ordre social existant aux Etats-Unis d’Amérique. »

Le drapeau officiel des Yippies. Fond noir, étoile rouge et feuille de Ganja: l’ambiance est donnée.

C’est pourtant ce même homme qui reniera son passé révolutionnaire pour se lancer dans de profitables opérations boursières, qui lui vaudront la haine fratricide de son ami Abbie Hoffman (qui se suicidera en 1989) avant de mourir écrasé  par une voiture alors qu’il traversait la rue pour rejoindre une femme, hors des clous…
Et si l’on est fantasque, on peut s’autoriser à penser qu’elle lui vaudront aussi la note poétique de sa mort.

Le révolutionnaire, look de Rock Star échappée de Woodstock

Entre les lignes de son œuvre, se glisse une poésie lumineuse, une agilité des mots qui fait danser ses propos même les plus venimeux, parmi ces phrases qui restent en l’air on compte : « l’herbe voyage à travers une chambre comme un baiser sans cesse en mouvement », ou « la marijuana est le théâtre des rues de l’esprit », ou encore « l’école fait de nous des cyniques. Le hash fait de nous des rêveurs ». Mais il s’en dégage aussi une conviction voire une promesse de violence qui semble une fleur de rage dans un champ de belles paroles : « Légalisez la marijuana, la société se déglinguera. Continuez à l’interdire, vous aurez bientôt une révolution. »
Chiche?

Jugé pour possession de weed, il allume un joint à la barre du tribunal.

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Alors qu’il comparaissait pour possession de cannabis, Spencer Boston s’est livré à un acte de militantisme rare en allumant un joint à l’énoncé du verdict. Un geste aussi courageux que crétin: alors qu’il ne devait écoper que d’un rappel à la loi, le prévenu a été condamné à dix jours de prison pour outrage à la cour.

Meet Spencer Allan Boston, ganja-enthousiaste et stoner couillu comme on en fait plus. Jugé au tribunal de la ville de Lebannon (Tennessee) pour possession de weed, l’américain aux 20 printemps a estimé adéquate de s’allumer un joint au moment de l’énoncé de sa sentence: un simple rappel à la loi.
Le Shérif Robert Bryan, qui avait procédé à l’arrestation de l’intéressé quelques jours auparavant était présent lorsque Spencer s’est fait sa pause-pétard au timing discutable.
« Je croyais avoir à peu près tout vu » a commenté le Shérif après les faits, confirmant que la cigarette du délit était bel et bien constituée de cannabis.

C’est au moment de l’énoncé du verdict (à 1’40 après le début du segment ci-dessus) que l’étudiant au look de  Lebowski a sorti de sa veste un joint et une boîte d’allumettes, se lançant entre deux taffes dans un (très court) plaidoyer en faveur de la weed. Vite interrompu, Spencer aura eu le temps de dire “We, the people, deserve better” (nous, le peuple, méritons mieux).
Une performance qui, si elle n’a pas fait rire le juge Haywood Barry, a provoqué l’hilarité de public qui assistait à l’audience.
Boston a été immédiatement placé en détention, avec une caution de 3 000 $.

Quelques heures après ce coup d’éclat, un GoFundMe (un système de cagnotte participative) a été créé afin de réunir la somme nécessaire à sa libération, avant qu’il ne repasse en jugement pour outrage à la cour.
En moins de 24 heures, la somme de 3000$ était non seulement atteinte, mais dépassée.

Le soutien à la légalisation au Tennessee est par ailleurs des plus fort dans l’État du Jack Daniel’s puisque dans un sondage réalisé en 2020 par la Middle Tennessee State University , 81% des électeurs inscrits estiment que le Tennessee devrait autoriser l’usage du cannabis.
Spencer Boston, lui, n’échappera pas à ses dix jours à l’ombre.
Quant à la fouille à son arrivée en détention, il y a fort à parier qu’elle aura été profonde.

Spencer revient (alors qu’il est encore incarcéré pour outrage) sur ce grand moment d’activisme  (entretient CBS)

 

Hip hop, jet-set & weed

Les années 90, c’est l’époque du gangsta rap et de la guerre East Coast/West Coast. Celle-là même qui coûtera la vie à Notorious Big et Tupac et faillit stopper net la prometteuse carrière de Snoop Dogg, inculpé de complicité dans un “drive by shooting”. Les 90’s, c’est aussi la décennie de l’acquittement d’O.J Simpson pour meurtre et l’avènement des stars du hip-hop en incontournables trend-setters. Flashback.

Pendant les années 90 les ventes d’albums de hip hop atteignent des ventes record et l’on voit apparaître une aristocratie du hip hop (Hip hop royalty). Les nouveaux moguls du hip hop (Jay Z, 50-cent, Russell Simmons, Sean Combs alias Puff Daddy puis Diddy, Snoop Dogg, Kanye West) ont soif de respectabilité et de reconnaissance.
Ils créent leurs marques de streetwear et  s’affichent avec de gros cigares et des bouteilles de cognac.
Mais ce n’est pas assez pour arriver au sommet de la société qui est encore majoritairement WASP ( blanche anglo-saxonne et protestante).
Lorsqu’en 1998 Diddy lance dans les Hampton’s (chasse gardée de la haute société blanche) sa White Party a l’occasion du Labor Day, peu s’imaginent que cet événement deviendrait un rendez-vous incontournable de la haute société américaine et internationale  avec des marques de luxe qui se bousculent pour être sponsors.

Diddy, Gastby des temps modernes

Le magazine Hollywood Reporter qualifie alors Diddy de « Gatsby des temps modernes ».Interrogé par un journaliste qui lui demandait si il avait lu le roman « Gatsby le Magnifique », Diddy lui répondit alors tout naturellement : « Pas la peine, je suis Gatsby ».
La White party de Diddy s’est depuis déplacée à Beverly Hills et à St Tropez et a donné tort à tous les habitués des Hampton’s qui annonçaient qu’une horde bruyante et vulgaire allait en finir avec leur lieu de villégiature privilégié.

Puff Gatsby en black in white

L’aristocratie du hip hop après avoir conquis les lieux préférés de la jet set et investi massivement dans le cannabis est maintenant passée à l’étape suivante : faire rentrer la weed dans les codes de la jetset.
Ainsi, au printemps dernier la campagne de Monogram, la société de distribution de cannabis de Jay Z recrée les images mythiques de Slim Aarons le grand photographe de la jetset avec des personnages qui fument de la weed au bord d’une piscine de villa paradisiaque.

Bro’s & ho’s in Palm Springs; la hype-hop attitude version West Coast.

Le film est magnifique et l’association avec Slim fonctionne à merveille, la weed se trouve ainsi élevée au même rang que le cognac et le cigare.

A$AP Rocky, fashion icon.

Cela marche d’autant mieux que la culture hip hop et son aristocratie jouissent à l’heure actuelle d’une influence considérable sur la mode.
Le légendaire tailleur de Harlem, Dapper Dan, qui était poursuivi par Fendi dans les années 80 pour usurpation de logo collabore aujourd’hui avec Gucci.
Virgil Abloh, le fondateur de Off White est le directeur artistique de Vuitton, Kanye West est au 1er rang de toutes les fashion weeks parisiennes, et continue à créer la surprise avec sa marque Yeezy, A$AP Rocky, rapper protégé de Snoop est adoubé par Kris van Asche et Raf Simmons et considéré comme une icône de la mode.
Forte de cette suprématie sur la musique et la mode, l’aristocratie du hip hop installe ainsi la weed dans un monde sophistiqué où les noirs étaient jusqu’alors peu représentés.
Nul doute que la campagne de Monogram est le début d’une nouvelle ère, comme la White party de Diddy l’a été à l’époque.
A suivre donc.

Lil’Nas: Black and Pride

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Alors que la Gay Pride 2023 va battre le pavé, Zeweed met à l’honneur l’une des rares icônes gay du rap américain: Lil’Nas. A 24 ans l’auteur de Old Town Road a déjà retourné la country, twerké sur le diable et surfé sur les tendances comme un pro de la glisse.
Portrait d’un artiste aussi cool que fière.

Certaines personnes deviennent célèbres par accident, d’autres par chance, dans le cas de Lil Nas X, c’est par pure ténacité. Un fait d’autant plus impressionnant, quand on connaît son jeune âge.
Il entame sa carrière en 2015. Enfant de la génération X, il se fait une réputation en enchaînant les vidéos sur les réseaux sociaux. Il joue avec les mèmes, devient une mini célébrité d’internet et monte une page hommage à Nicky Minaj, qu’il ne reconnaîtra que bien plus tard de peur d’être “outé”.
Dans sa petite ville de Georgia, dans le rap et dans la communauté afro-américaine, son identité sexuelle est encore “problématique” comme il le dit avec un tact certain, mais jamais d’amertume.


Le jeune homme se cherche, enchaîne les joints purs et les petits boulots au parc d’attractions du coin. Des joints toujours purs car comme il le dira plus tard sur twitter : “Je peux fumer de la weed toute la journée et tousser pour la moindre fumée de clope”.
Il prend le pseudo de Lil Nas X en hommage à son idole Nas (un autre amateur de cannabis, qui a monté sa propre marque et qui a même joué pour la Cannabis Cup) et achète pour 30 dollars sur internet le Beat de son premier tube Old Town Road en 2018.

Un mix entre rap et country, qui reprend les codes des westerns et qui évoque le mythe de Django. Le cowboy noir et fier de l’être.

Coming Out

En quelques mois, la chanson fait un tabac grâce à TikTok : des millions de jeunes se filment sur le morceau et il arrive même au Top 50 country. Un fait impensable jusque-là, surtout dans l’Amérique de Trump.
Évidemment, États-Unis oblige, elle est retirée par l’institution Billboard, car n’étant “pas assez country”. Traduction : pas assez blanche.
Peu importe : un “vrai” musicien country, devenu fan de son travail, Billy Ray Cyrus (le père de Miley) participe avec lui à un remix, qui en fait un hit planétaire et le fait connaître du grand public.

Ensemble, Billy ray et lui vont partager une belle amitié et pas mal de joints… “Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui possédait autant de Cannabis avant, il en a BEAUCOUP” raconte-t-il en interview.

Même s’il ne fume maintenant que de manière récréative, le Cannabis l’a beaucoup aidé, quand il a perdu sa grand-mère, alors qu’il connaissait enfin le succès, fin 2018. Il se décrit comme devenant presque “Hypocondriaque”, se réveillant la nuit avec des crises de panique, lors d’une interview pour Variety.

Cette expérience dramatique le pousse à repenser son équilibre et à améliorer sa vie, sans peur des jugements.
Il fait son coming out en 2019 sur Twitter. Pas pour la publicité, mais parce qu’il voulait “que les gamins gays puissent aussi se sentir représentés dans le milieu du rap, qu’ils se sentent vus” comme il l’explique dans cette interview dans un barbershop américain pour HBO.
Il n’est plus pour lui question de se cacher, il veut créer sa propre voie et elle est spectaculaire.

Porté par les vagues de soutien qu’il reçoit (notamment de son ami Billy ray et à la grande surprise de son père). Il se lâche sur les réseaux et commence à être de plus en plus explicite dans ses paroles, ce qui donnera son chef d’œuvre : Montero.

Twerk avec le diable

Montero, c’est le vrai prénom de Lil Nas X, une manière de s’assumer enfin. La chanson est en réalité beaucoup plus douce que le laisse présager l’énorme polémique autour du clip de la chanson, dans lequel il fait un lap dance pour le diable (qui est simplement une métaphore pour ses pulsions auto-destructrices).

C’est une histoire d’amour un peu désespérée, pour un homme pas encore sorti du placard. Une histoire vraie, dont la structure est inspirée par “Call me by your name”, un des premiers films d’amour gay qu’il ait jamais vu, alors qu’il écrivait la chanson en 2020.

Bien sûr, les paroles sont explicites (il parle entre autres “d’avaler ses enfants” et de plateaux remplis de “Ganja et de poudre blanche”), mais plutôt que choquer, son but est avant tout de changer les normes.

Après des centaines de chansons explicites hétérosexuelles, il fallait bien tourner le volume jusqu’à 11, pour qu’il puisse se faire entendre. Son but ? Normaliser l’homosexualité dans la musique rap.
Une démarche qu’il explique avec brio, dans cette courte vidéo décryptant les paroles de sa chanson pour Vice.
Alors qu’il s’apprête à célébrer son 23ème anniversaire, l’avenir du grand Lil’Nas s’annonce aussi coloré qu’un arc-en-ciel.

 

 

Delta-8, le THC light et légal (presque) partout aux Etats-Unis

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Oubliez le CBD, voici le delta-8 THC. En vente libre aux Etats-Unis, commercialisé sous forme de fleurs, produits comestibles ou vape pen, le delta-8 THC, ce cannabinoïde (légèrement) moins corsé en effets psychotropes que le THC a tout pour plaire. Zeweed fait le point sur cette ganja light qui pourrait bien représenter une belle manne commerciale en attendant la légalisation fédérale.

Le delta-8 THC (ou simplement delta-8) est un des 120 cannabinoïde présent dans le cannabis. La nature répartissant bien les choses, c’est dans les variétés affichant de faibles teneurs en delta-9 THC, (le cannabinoïde principalement responsable du « high » ) qu’on le trouve en abondance. C’est aussi le fait de n’être présent que dans le chanvre dit industriel qui le rend légal dans tous les Etats-Unis (nous y reviendrons plus bas).

Quelle différence entre delta-8 et THC classique ?

Delta-8 et delta-9 THC sont 2 molécules très différentes. Cependant, ils partagent certaines similitudes, notamment une structure chimique similaire caractérisée par 3 anneaux de carbone centraux et une double liaison. Ils sont également tous deux des agonistes légers des récepteurs CB1 et CB2.
Plus particulièrement, le delta-8 produit un effet enivrant très similaire à celui produit par le delta-9 THC. Cependant, les rapports et les études de laboratoire suggèrent que le delta-8 est environ 50 à 60 % moins puissant que le THC lorsqu’il est administré par voie orale.

Quels effets?

Consommer du delta-8 THC vous fera planer. La molécule reproduit bon nombre des effets du delta-9 THC: de l’euphorie à la détente, du soulagement de la douleur à la bouche pâteuse, de l’hilarité aux yeux rouges, du couch-lock aux munchies … Le delta-8 affecte également la mémoire à court terme et, comme le delta-9 THC, peut provoquer anxiété ou paranoïa chez certaines personnes.

Remarque : le delta-8 est environ 50% moins fort que le delta-9 THC. Cela signifie que si vous avez l’habitude de prendre 10 mg de delta-9 THC, vous aurez besoin d’environ 20 mg pour ressentir des effets similaires.

Vendu sous le même statut que le CBD

Le delta-8 est totalement légal, au même titre que le CBD en vertu de la loi fédérale américaine. Grâce aux modifications apportées au US Farm Bill en 2018, le chanvre (défini comme toute plante de cannabis contenant moins de 0,3 % de delta-9 THC) et tous ses dérivés ont perdu leur classement en tant que substances contrôlées de l’annexe 1.

Parce que le delta-8 est dérivé du chanvre, il est vendu et commercialisé comme un moyen légal de voyager sans bouger dans la plupart des Etats américains. Pour certaines personnes, le delta-8 offre même une expérience plus agréable, principalement parce que ses effets sont plus doux et sa puissance plus faible.

Le delta-8 THC est proposé dans les mêmes préparations que ces cousins CBD et THC : sous forme de teintures, huiles, résine, vape-pen ou en fleurs à fumer.

Le delta-8 est-il complètement  légal ?

La réponse à cette question, en particulier aux États-Unis, est compliquée. Le projet de loi agricole de 2018 rend techniquement légal le delta-8 THC tant qu’il est dérivé du chanvre. Certains États, cependant, ont une interprétation différente du Farm Bill , qui place le delta-8 dans une zone grise juridique.

Jusqu’à présent, New York est le seul État américain à avoir explicitement interdit le delta-8. 11 autres états ne l’ont pas interdit mais restreignent tout de même sa vente (Alaska, Arizona, Arkansas, Colorado, Delaware, Idaho, Iowa, Mississippi, Montana, Rhode Island et Utah).

Le delta-8 est-il sans danger?

Les études disponibles suggèrent que le delta-8 n’est pas toxique pour les rats, les chiens et les singes à des doses allant jusqu’à 9 000 mg par kilogramme de poids.
Mais parce que le delta-8 est considéré comme une substance non réglementée,  ses fabricants n’ont pas à respecter les mêmes normes de qualité que ceux qui commercialisent des produits au THC classic ou au CBD. Ce manque de réglementation n’est pas sans danger: des vape pen au delta-8 se sont avérés contenir des additifs toxiques tels que l’acétate de vitamine E ou affichant des quantités de THC supérieures à 0.3%.

Traduction Zeweed

Etats-Unis : La FDA annonce qu’elle ne réglementerait pas le commerce de CBD.

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La Food and Drug Administration (FDA) la haute autorité régulant le commerce des médicaments et aliments aux US, a annoncé jeudi 26 janvier sa décision de ne pas imposer de réglementation sur la production et la vente de compléments alimentaires à base de cannabidiol. Un revers pour la filière CBD américaine.

Estimant qu’il n’y à l’heure actuelle pas suffisamment de données sur les “divers problèmes de sécurité” liés au CBD, la FDA a refusé d’imposer une cadre précis réglementant les produits dérivés du cannbidiol (CBD) en tant qu’aliments ou suppléments.

La FDA a fait valoir que sa mission d’imposer un cadre réglementaire sur les aliments et les suppléments pour fournir « des indications limitées” ne pouvait pas être assurée faute d’études définitives, appelant le Congrès à créer de nouvelles règles pour le marché en attendant l’agence de régulation américaine puisse proposer un cadre claire au sujet de la production comme du commerce de CBD.

Potentiels problèmes de santé publique

Pour la FDA, la consommation de CBD dans cadre précis soulève de potentiels problèmes de santé publique, en particulier lors d’une utilisation à long terme. Plusieurs études ont fait état de problèmes hépatiques liés à une trop forte absorption de CBD, des interactions avec certains médicaments et un impact sur la fertilité chez les hommes. Le CBD pourrait aussi avoir des conséquences néfastes sur la santé des enfants et des femmes enceintes.

Un cadre réglementaire précis permettrait aux consommateurs d’être mieux informés sur les risques potentiels liés aux produits CBD. Certains outils de gestion de ces risques pourraient inclure des étiquettes claires, la prévention des contaminants (pesticides, conservateurs), des limites de teneur en CBD et des mesures, telles que l’âge minimum d’achat. Ce même cadre entourerait de façon plus fiable et sécurisée le commerce de produits CBD pour animaux.

Frustration chez les consommateurs

Cette décision intervient alors que de nombreux élus, législateurs, défenseurs de la filière CBD américaine et de groupes de consommateurs aient fait pression pour que le CBD soit vendu sous le statut de complément alimentaire.
Alors que les experts de la santé applaudissent l’appel de l’agence pour plus de preuves, la frustration grandit parmi les leaders du marché du CBD.

Brittney Free! Happy ending pour la star US du basket, détenue depuis 9 mois en Russie

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La star américaine du basket Brittney Griner, détenue en Russie depuis plus de neuf mois, a été libérée jeudi 8 décembre dans le cadre d’un échange de prisonniers avec le marchand d’armes russe Viktor Bout, condamné en 2012 aux Etats-Unis.

L’échange s’est déroulé non pas sur un pont la nuit comme le veux le cliché mais en plein jour à l’aéroport d’Abou Dhabi, a annoncé le ministère des affaires étrangères russe sur Telegram.
Brittney Griner a immédiatement pris place à bord d’un avion à destination des Etats-Unis, où elle est attendue dans les prochaines 24h.

« Il y a quelques instants, j’ai parlé avec Brittney Griner. Elle est en sécurité. Elle est à bord d’un avion. Elle est en route vers les Etats-Unis » s’est félicité Joe Biden lors d’une brève allocution à la Maison Blanche.
« Je veux aussi remercier les Emirats arabes unis d’avoir facilité la libération de Brittney », a-t-il poursuivi, en précisant que la sportive avait « bon moral » malgré « le traumatisme » enduré.

Les négociations entre la Russie et les Etats-Unis en vue de l’échange ont été qualifiées d’« intenses et laborieuses » par Joe Biden , alors que le conflit en Ukraine a creusé plus encore le fossé entre les deux nations.
Outre la libération  de Brittney Griner, les Américains souhaitaient obtenir celle de l’ancien marine Paul Whelan, détenu depuis fin 2018 en Russie pour espionnage.

Le revers de la médaillée

Double médaillée d’or olympique,  Brittney Griner avait été arrêtée à l’aéroport Moscou-Cheremetievo le 17 février (soit une semaine avant le début de l’offensive russe en Ukraine) alors qu’elle entrait sur le territoire russe. Lors d’une fouille alors qu’elle passait les contrôles à la sortie de son vol, les douaniers avaient trouvé  des cartouches  de e-liquide pour cigarette électroniques contenant de l’huile de cannabis concentrée en THC.

L’athlète, qui dispose d’une prescription autorisant l’usage thérapeutique du cannabis aux Etats-Unis,  avait été condamnée en août à neuf ans de prison par la justice russe pour possession et trafic de drogue. Après le rejet de son appel, elle avait été transférée en novembre dans une colonie pénitentiaire de Mordovie, à l’ouest de la Sibérie.

A l’annonce de la libération de Britney, son épouse, Cherelle Griner, s’est déclarée « submergée par les émotions » .
« Ma famille est au complet », a-t-elle ajouté en exprimant sa « gratitude » à l’administration démocrate.

Avec AFP et Reuters

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