Légalisation - Page 3

Belgique : le vice Premier ministre et ministre de l’économie pour une légalisation du cannabis

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Le vice-Premier ministre belge Pierre-Yves Dermagne, qui est aussi en charge du ministère de l’économie et du travail, souhaite légaliser le cannabis. Un avis qui divise aussi bien sur l’échiquier politique qu’entre Wallons et Flamands.

Dans un entretient accordé à nos confrères du journal L’Avenir, le vice-Premier Pierre-Yves Dermagne (PS) estime qu’il faut en finir avec la prohibition du cannabis et imagine une légalisation encadrée par l’Etat. “Il ne s’agit pas de promouvoir le cannabis, Mais il faut être réaliste: le cannabis est omniprésent et socialement accepté” argumente le numéro 2 du gouvernement.

Pour Pierre-Yves Demargne “une légalisation nous permettrait de mieux encadrer les consommateurs, d’interdire la vente aux mineurs, de reprendre une source importante de revenus au milieu criminel – y compris aux terroristes – et de permettre à la police de se concentrer sur des problèmes plus importants.

660 millions de recette pour l’Etat

Avec 660 millions d’euros de recettes, la proposition est séduisante alors que la Belgique est un des pays où l’on consomme le plus de cannabis en Europe.
Un des principaux arguments avancé par la droite conservatrice, qui s’oppose à une légalisation de la plante, repose sur les effets délétères du cannabis sur la santé. L’herbe qui fait rire ayant des impacts certains (au même titre que l’alcool et nombre de médicaments psychotropes vendis en pharmacie) sur le système cognitif, avec des troubles de l’attention et de la mémoire. Des effets majorés si la drogue est consommée par des jeunes dont le cerveau est encore en devenir. Est aussi pointé par les détracteurs d’une légalisation le risque que le cannabis soit une porte d’entrée à la consommation de drogues dures.

Cette nocivité pour la santé est aussi avancée par le parti de centre-droite MR “Cela vient à contretemps“, estimait sur Bel.RTL le président des libéraux francophones Georges-Louis Bouchez. “On ne comprend pas cette banalisation que fait le PS, c’est un signe de laxisme. On n’est pas absolument opposé, mais il faut rester prudent. Ce n’est pas une priorité “

Wallons et Bruxellois VS Flamands

Pour Pierre-Yves Dermagne “il faut pouvoir organiser et contrôler la production, mais aussi la vente de cannabis. ”
Sauf le MR qui affiche aujourd’hui ses réticences, les autres partis francophones sont favorables à une fin de prohibition, même si les modalités de cette légalisation divisent. Au déla du gouvernement et du Parlement, le sujet divise le pays :  les Flamands se montrant plus réservés quand à une fin de l’interdit pesant sur la plante depuis plus de 50 ans.

Le débat sur la légalisation s’invitera formellement au Sénat et au parlement dans quelques mois, lors de la publication d’un rapport d’information basé notamment sur l’audition de nombreux experts.

Zurich, seconde ville pilote et plus grande distributrice de cannabis récréatif en Suisse

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Après Bâle, c’est au tour de Zurich de se lancer dans la vente contrôlée de cannabis récréatif en pharmacie et dans les Social Clubs. Un premier pas expérimental vers une légalisation dans l’ensemble de la Confédération Helvétique, que d’aucun verrait arriver à l’horizon 2027.

Depuis mardi, les participants au projet-pilote de la ville de Zurich peuvent acheter 5 types de cannabis (bio et de qualité suisse!)  dans dix pharmacies, six clubs sociaux ainsi que  dans le centre municipal d’information sur les drogues, indique la mairie dans un communiqué. Quatre autres produits viendront s’ajouter à cette offre dès l’automne.

1200 personnes âgées de 18 à 80 ans se sont inscrites pour participer au projet-pilote “Züri Can – Cannabis avec responsabilité“, dont 80% d’hommes. L’étude zurichoise doit durer trois ans. C’est la plus large du genre en Suisse en nombre de participants. Elle se penche sur les effets d’une vente régulée de cannabis sur la consommation et la santé.

Pour y prendre part, il faut être majeur, habiter à Zurich et avoir consommé du cannabis depuis au moins un an. La plupart des participants zurichois fument des joints deux à plusieurs fois par semaine. Tous les six mois, chacun doit remplir un formulaire en ligne sur l’évolution de sa consommation et de sa santé.

Les Socials Clubs, alternative aux pharmacies

La ville a reçu de nombreuses candidatures de Social Clubs pour participer au projet. Sur 34 demandes, elle en a retenu dix. Seuls les membres de ces clubs pourront venir y acheter et y consommer des produits cannabiques et ce, avec une carte de participant à l’étude. Un sésame indispensable pour acheter du cannabis en pharmacie ou au centre d’information sur les drogues.

Contrairement aux autres partenaires du projet-pilote, la plupart des Social Clubs accrédités louent un fumoir, un endroit réservé à la consommation de la plante si longtemps maudite. Ces Social Clubs auront pour vocation de devenir de véritables lieux de rencontre pour leurs membres, détaillait la directrice Barbara Burri aux médias réunis en conférence de presse.

Prix alignés sur ceux du marché noir

Le risque de revente du cannabis fournit par le projet-pilote se veut quasi-nul: les prix correspondent à ceux pratiqués par les dealers du marché noir. Soit entre  7 et 10 CHF par gramme, selon le degré de THC.

Le canton de Bâle-Ville s’était lancé en fevrier dernier dans une étude semblable, mais avec nettement moins de participants autorisés.

Allemagne : le gouvernement valide le projet de loi de légalisation du cannabis récréatif

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L’Allemagne a franchi mercredi 16 août une étape supplémentaire vers la légalisation du cannabis à usage adulte, avec l’approbation par le Conseil des ministres du projet de loi encadrant une fin de prohibition.
Dernier obstacle avant une légalisation attendue pour le mois de décembre 2023 : la validation par le parlement de l’initiative progressiste. Une formalité à priori : la majorité des membres du Bundestag sont favorables à une levée de l’interdit qui pèse sur la plante depuis plus de 50 ans.

Comme évoqué dans notre article du 17 juillet, la légalisation du cannabis à usage adulte en Allemagne n’est plus qu’une formalité et devrait bientôt être une réalité outre-Rhin.
Selon le texte initial présenté et approuvé par le gouvernement “tricolore” d’Olaf Sholz , qui doit encore recevoir l’aval du Bundestag (chose à priori acquise), il sera possible pour les adultes de plus de 18 ans d’acheter et de posséder jusqu’à 25 grammes de cannabis, mais aussi de cultiver jusqu’à trois plants de weed pour un usage personnel. L’Allemagne se dotera ainsi d’une des législations les plus libérales d’Europe, emboîtant le pas à Malte et au Luxembourg, qui ont légalisé le cannabis respectivement en 2021 et en 2023.

Critiques de la droite dure et des syndicats de la police

La coalition du social-démocrate d’Olaf Scholz avec les Verts et les libéraux avait fait de cette légalisation un projet phare de son mandat, même si le plan initial allait beaucoup plus loin. Face aux réserves de l’Union européenne, Berlin a dû revoir sa copie. La réforme suscite également des critiques de l’opposition de la droite dure et de syndicats de policiers qui estiment qu’elle ne mettra pas fin aux trafics, alors que c’est l’un des objectifs du projet.

Les Social Clubs, dispensaires kolkhoziens d’une légalisation light

La nouvelle législation prévoit la création d’associations “Cannabis Social Clubs”, des structures à but non lucratif dont les membres (500 maximum, qui doivent être majeurs) pourront cultiver l’herbe qui fait rire pour leur seule consommation, et ce sous la surveillance des pouvoirs publics. Ces “Cannabis Social Clubs” seront assujettis à une activité strictement réglementée : ils ne pourront par exemple approvisionner leurs membres qu’ à raison de 25 grammes par jour. quand aux jeunes âgés de 18 à 21 ans, ce sera limité à 30 grammes par mois. .

Protection de la jeunesse

La consommation de cannabis devra se faire à l’extérieur de ces clubs, sera interdite à moins de 200 mètres de ces lieux, ainsi que des écoles, aires de jeux, terrains de sport et associations pour les jeunes. Le ministre de la Santé, Karl Lauterbach, prévoit par ailleurs le lancement d’une grande campagne de sensibilisation à l’intention des mineurs sur les dangers du cannabis “particulièrement néfaste quand celui-ci est encore en période de croissance“.

Alors que de nombreux pays de l’Union Européenne (UE)  ont désormais dépénalisé le cannabis, dans certaines parties de l’UE, elle reste légalement passible d’incarcération, comme c’est la cas en France, en Irlande ou en Bulgarie.

Jerry Rubin, Yippie Manifeste.

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« Une société qui abolit toute aventure fait de l’abolition de cette société la seule aventure possible » professait Jerry Rubin dans son manifeste révolutionnaire. Un concept qui résume parfaitement la philosophie Yippie, ce mélange de culture Hippie, anar’ et communiste. Portrait d’un militant flower power (to the people).

Un personnage intéressant ce Jerry Rubin. D’origine américaine il s’engage très tôt dans le combat pour les droits des Afro-Américains et fonde peu après le VDC (Vietnam Day Committee). En 1966, il organise les premières manifestations contre la guerre au Vietnam.

La postérité, il la rencontrera un an après avoir fondé le mouvement Yippie (Youth International Party) avec son ami Abbie Hoffman. L’initiative étudiante et contestataire née sur le campus de Berkley  va se retrouver au centre de la grande affaire de ce Summer of Love.
Ce sera le procès des “Chicago 7” (immortalisé dernièrement par un film éponyme disponible sur Netflix), durant lequel Rubin, Hoffman et cinq autres activistes vont se retrouver sur le banc des accusés, inculpés de conspiration et d’ incitation à l’émeute. Après plusieurs jours d’un procès haut en couleurs, ils seront libérés.

Sacha Baron Cohen en Abbie Hoffman, Jeremy Strong en Jerry Rubin (The Trial of the Chicago 7)

Favorable à une dépénalisation du cannabis, son mouvement organise les premiers Smoke-In (l’équivalent du sit-in, mais en décollant) sur les marches du Pentagone, et en pleine révolution psychédélique, Rubin propose de verser un peu de LSD dans les canalisations d’eau des grandes villes… Son livre Do it !(sous-titré Scénarios de la Révolution) est précédé d’un introduction d’Eldridge Cleaver, un militant Black Panther qui s’était présenté aux présidentielles de 1968, on le cite : «Je me joins à Jerry autour du désir absolu de détruire l’ordre social existant aux Etats-Unis d’Amérique. »

Le drapeau officiel des Yippies. Fond noir, étoile rouge et feuille de Ganja: l’ambiance est donnée.

C’est pourtant ce même homme qui reniera son passé révolutionnaire pour se lancer dans de profitables opérations boursières, qui lui vaudront la haine fratricide de son ami Abbie Hoffman (qui se suicidera en 1989) avant de mourir écrasé  par une voiture alors qu’il traversait la rue pour rejoindre une femme, hors des clous…
Et si l’on est fantasque, on peut s’autoriser à penser qu’elle lui vaudront aussi la note poétique de sa mort.

Le révolutionnaire, look de Rock Star échappée de Woodstock

Entre les lignes de son œuvre, se glisse une poésie lumineuse, une agilité des mots qui fait danser ses propos même les plus venimeux, parmi ces phrases qui restent en l’air on compte : « l’herbe voyage à travers une chambre comme un baiser sans cesse en mouvement », ou « la marijuana est le théâtre des rues de l’esprit », ou encore « l’école fait de nous des cyniques. Le hash fait de nous des rêveurs ». Mais il s’en dégage aussi une conviction voire une promesse de violence qui semble une fleur de rage dans un champ de belles paroles : « Légalisez la marijuana, la société se déglinguera. Continuez à l’interdire, vous aurez bientôt une révolution. »
Chiche?

Au Luxembourg, les premières graines de la légalisation ont commencé à germer.

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Le Grand Duché a légalisé la culture à domicile de cannabis vendredi 21 juillet. Chaque Luxembourgeois majeur peut ainsi faire pousser chez lui jusqu’à 4 plants d’herbe.

Les 550 000 adultes du petit royaume peuvent désormais ajouter une nouvelle herbe à leur potager : la ganja. Une loi promulguée le 10 juillet autorise ainsi les luxembourgeois d’âge adulte (plus de 18 ans) à consommer du cannabis chez eux, à détenir 3 grammes de résine,  mais surtout à cultiver jusqu’à quatre plants de la belle plante qui fait rire.

Jardiniers en herbe

Le cultivateur a pour obligation de faire connaître ses stupéfiantes intentions horticoles aux autorités, les plantes doivent être étiquetées avec le taux de THC indiqué sur chaque pot ainsi que de renseigner la provenance des graines (dont la vente demeure interdite au Luxembourg :  les jardiniers en herbe doivent donc se fournir soit sur le net, soit dans les pays frontaliers). Un avertissement sur l’interdiction de produire en quantité industrielle est également obligatoire. Le but de cette légalisation est de mieux encadrer la drogue la plus consommée du pays, selon le gouvernement.

Timide légalisation

Le cannabis ne risque pas d’envahir les balcons pour autant. Ainsi, les quatre plants autorisés pour les particuliers ne doivent pas être visibles depuis l’espace public. De plus, il reste interdit de se déplacer en possession de cannabis ou de produits dérivés ; les Luxembourgeois contrôlés sur la voie publique, même avec moins des trois grammes de résine autorisés chez soi, risquent encore une amende de 145 €.
Une deuxième volet plus permissif est à l’étude.

 

Allemagne : le premier volet de la légalisation du cannabis prendra effet avant la fin de l’année

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A quoi ressemblera la légalisation du cannabis en Allemagne? Début juillet, le ministère de la Santé a dévoilé les contours légaux de la première phase encadrant une fin de prohibition de la plante outre-Rhin. Ce premier volet, attendu pour fin 2023, devrait être suivi d’un second qui légalisera le cannabis de la même façon que la Suisse et le Luxembourg s’apprêtent à le faire.

Le ministère allemand de la Santé a publié le 5 juillet le projet de loi tant attendu visant à autoriser l’usage du cannabis à des fins personnelles, sa culture à domicile ainsi que la création “d’associations de cultivateurs de cannabis” conçus de manière similaire au modèle des social clubs espagnols ou maltais.

Le projet de loi permettra à ces social clubs d’accepter jusqu’à 500 membres. Chaque membre appartenant à l’association pourra recevoir jusqu’à 25 grammes par mois pour un usage personnel. Ces mêmes social clubs auront aussi la possibilité  de fournir à chaque membre sept graines (ou cinq boutures) par mois pour une culture à domicile.

Les adultes majeurs seront autorisés à posséder sur la voie publique jusqu’à 25 grammes de cannabis et à cultiver un maximum de trois plantes par personne. Toutefois, la consommation de cannabis dans le « voisinage immédiat » des moins de 18 ans, dans un rayon de 200 mètres des établissements pour mineurs ainsi que sur les zones piétonnes restera interdite entre 7 h et 20 h.

Retrait de la liste des produits stupéfiants

Il sera aussi interdit aux social clubs de se livrer à toute forme de publicité ou de parrainage de leurs activités, alors que chaque région aura le pouvoir de réglementer le nombre de ces associations cannabiques autorisées, avec une limite maximale d’un social club pour 6 000 habitants.

La réelle avancée de ce premier volet est sans aucun doute le retrait du cannabis du tableau des stupéfiants.  Cette décision devrait entre autre donner un coup de boost à l’industrie du cannabis thérapeutique Allemande en permettant aux patients d’obtenir une ordonnance auprès de n’importe quel praticien, en lieu et place d’une ordonnance sécurisée rédigée en milieu hospitalier dans une unité spécialisée dans la délivrance de stupéfiants.

Projet calqué sur les modèles Suisses et Luxembourgeois à venir

Le projet de loi relatif au deuxième volet de la légalisation du cannabis en Allemagne devrait être publié au second semestre 2023, après avoir été examiné par la Commission européenne.
Il s’agira dans les grandes lignes de la mise en place de projets régionaux avec des chaînes d’approvisionnement contrôlées par l’Etat, comme ceux vers lesquels se dirigent le Luxembourg et la Suisse.

Initialement, l’Allemagne avait proposé un plan beaucoup plus ambitieux avec la création de chaînes d’approvisionnement commerciales et des recettes fiscales potentielles alors estimées à plusieurs milliards d’euros, ce qui en aurait fait le premier Européen pays à légaliser le cannabis de la même façon que le Canada ou certains Etats Américains.

Termes de la légalisation revus à la baisse

Confronté aux obstacles juridiques des lois européennes sur les stupéfiants, le projet de la coalition tricolore d’Olaf Scholz a donc du être revu à la baisse :  la violation des lois de l’Union européenne (UE) sur les stupéfiants laissaient entrevoir de sérieuses complications et de sévères sanctions pour Berlin.

Le premier volet du projet de loi du ministère de la Santé devrait être approuvé par la cabinet du chancelier en août. Ensuite, la loi devrait être adoptée par le Bundestag, le parlement fédéral allemand.
En adoptant un modèle plus soft et non commercial de légalisation de l’herbe, l’Allemagne a toutes les chances devenir avant la fin de l’année le troisième membre de l’UE  (près Malte et le Luxembourg ) à lever l’interdit de consommation qui pèse sur le cannabis depuis 70 ans.

Ukraine : la guerre, alliée surprise de la légalisation du cannabis thérapeutique ?

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Le président Ukrainien Volodymyr Zelensky appelle à la légalisation du cannabis médical afin d’aider les Ukrainiens à surmonter leurs traumatismes déclenchés par la guerre contre la Russie.

Dans un discours prononcé mercredi devant le Parlement ukrainien, le chef de l’Etat a déclaré que « toutes les meilleures pratiques du monde, toutes les politiques les plus efficaces, toutes les solutions, aussi difficiles ou inhabituelles qu’elles puissent nous paraître, doivent être appliquées en Ukraine afin que les Ukrainiens, tous nos citoyens, n’aient pas à endurer la douleur, le stress et les traumatismes de la guerre ».

« En particulier, nous devons enfin légaliser équitablement les médicaments à base de cannabis pour tous ceux qui en ont besoin, avec une recherche scientifique appropriée et une production ukrainienne contrôlée », a précisé M.Zelensky auprès du journal Ukrainska Pravda.

Le président ukrainien a ainsi souligné que l’accès au cannabis médical pourrait constituer une option thérapeutique pour les citoyens qui ont enduré plus d’un an de conflit intensif, après l’envahissement du pays par la Russie en février 2022.

Difficile de dire si la légalisation du cannabis médical sera enfin approuvée en Ukraine, après avoir été rejetée une première fois l’année dernière. Une certitude : la détermination de Volodymyr Zelensky a faire aboutir le projet. Dans cette tâche, le président Ukrainien peut compter sur le soutient sans faille du ministre de la Santé Viktor Liashko.

L’année dernière, avant que le Parlement ne rejette finalement la mesure, Viktor Liashko précisait par ailleurs que les membres de son ministère « comprennent les conséquences négatives de la guerre sur l’état de santé mentale » et que de nombre de ces concitoyens  se trouvent désormais en légitime droit d’avoir accès au cannabis thérapeutique.

Bègles, future ville pilote d’une expérimentation de légalisation du cannabis ?

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Dimanche 4 juin, une soixantaine de personnalités, élus de différents bords politiques et associations, signaient une tribune publiée dans le Journal du Dimanche pour demander le droit d’expérimenter localement un modèle de légalisation encadrée de production, vente et consommation de cannabis récréatif. En fevrier dernier, le maire de Bègles Clément Rossignol Puech avait écrit au Président de la République pour que la ville qu’il administre soit pilote dans le cadre d’un essai de légalisation, faisant aujourd’hui de la cité Girondine   la candidate idéale pour porter une telle initative.

Selon les signataires de la tribune publiée dans le journal du Dimanche daté du 4 juin, une légalisation encadrée permettrait de contrôler la qualité des produits vendus, d’arrêter d’alimenter les économies parallèles, de désengorger les prisons et tribunaux et permettre une réduction de la consommation et de la criminalité.

Pour la soixantaine de signataires de cette tribune publiée dans le Journal du Dimanche , dont Eric Correira, infirmier et président de la communauté d’agglomération creusoise du Grand Guéret, il s’agit de “mettre l’humain au cœur de nos préoccupations”. A ce titre, “légaliser le cannabis apparaît comme la seule option pertinente, objective et rationnelle pour la France“. Alors que le nombre de consommateurs quotidiens est évalués à près de 4 millions de personnes en France, légaliser le cannabis apparaît comme une évidence pour M.Correira.

Si aucun élu creusois ne s’est encore porté volontaire pour porter localement une expérimentation de légalisation du cannabis, la ville de Bègle avait fait part en février dernier de sa volonté de faire de la cité Girondine une ville pilote dans le cadre d’une fin de prohibition du cannabis à usage adulte.

Dans un courrier rendu public vendredi 3 février, le maire de Bègles , avait en effet fait part d’une “Proposition de faire de Bègles un territoire d’expérimentation nationale pour la culture, la vente et la consommation de cannabis récréatif “.  Dans ce même courrier, l’élu soulignait également le caractère répressif et hors sol de la politique menée par l’État français à l’encontre des cultivateurs et consommateurs de cannabis.

La France est l’un des pays les plus répressifs au monde vis-à-vis des stupéfiants, avec une écrasante majorité de procès concernant de petits vendeurs de cannabis, contribuant ainsi fortement à l’engorgement des tribunaux et prisons françaises, sans incidence sur la prévalence de la consommation“, écrivait alors Clément Rossignol Puech, en ajoutant que l’État, à différentes échelles, assistait “de manière impuissante à la banalisation du cannabis chez les jeunes et à la détérioration de la sécurité dans certains quartiers en proie au trafics de stupéfiants ».

La proposition portée par l’édile écologiste de Bègles s’appuie sur les recommandations du Conseil économique et social (CESE), qui s’était prononcé le 24 janvier dernier en faveur d’une légalisation encadrée du cannabis.

Le CESE, dont l’avis n’est qu’à vocation consultative aux yeux des pouvoirs publiques, proposait ainsi que l’Etat encadre la production, la distribution et la consommation de l’herbe qui fait rire, en se basant sur les exemples des légalisations actées au Canada et à Malte, fustigeant au passage “l’échec cuisant de la politique suivie depuis cinquante ans” en France.

Une table ronde sur la légalisation du cannabis via une ville pilote sera organisée le 15 juin prochain au Centre régional de Formation de la Croix Rouge à Bègles.

 

 

Mike Salman, pionnier New Yorkais de la culture weed et de la ganja gastronomie

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À l’heure où New York ouvre ses premières boutiques de vente de cannabis, retour sur 40 années de réglementations à travers la vie du pionnier de la cuisine infusée aux fleurs de chanvre.

“High”, voilà comment Mike Salman, aka Hawaii, commence ses textos. Après quelques échanges par écrit nous nous rencontrons à quelques encablures du parc de Fort Greene, au cœur de Brooklyn, là où Hawaii vit et officie en tant que chef. Chronique d’une rencontre en toute décontraction…

Né à San Francisco au milieu des années 1970, Hawaii a toujours baigné dans la fumée. À l’époque où il grandit entre Hawaï et SF avec ses deux parents musiciens fumeurs de joints, l’État de New York se cherche encore en matière de répression. En 1973, la Rockefeller Drug Laws alourdit les sanctions pour les possesseurs de substances illicites telles que le cannabis. Cinq ans plus tard, la nouvelle administration décide de décriminaliser partiellement la détention de moins de 25 grammes d’herbe, n’en faisant plus qu’une infraction assortie d’une amende. Le petit Hawaii est alors trop jeune pour être High avec ses parents, mais c’est bien connu, la pomme ne tombe jamais très loin de l’arbre…

HISTOIRE D’UNE GREFFE ENTRE LA CULTURE EAST COAST ET WEST COAST

En Californie, le verger des États-Unis, là où la culture de la plante verte est déjà bien ancrée, Mike et ses potes y infusent celle du hip-hop alors en plein essor. Digne héritier de ses parents, le jeune adolescent ne sort jamais sans une feuille bien tassée calée au-dessus de l’oreille pour aller traîner avec ses copains DJ’s, tels que les Invisible Scratch Pickles, pionniers de la discipline. Doté d’un esprit d’entreprise, le B-Boy Mike, comme il dit, se fait aussi bien payer pour danser la tête en bas et les pieds en l’air sur les rythmes des meilleurs beatmakers, que pour livrer des sachets verts de qualité. Un soir de 1992, il s’incruste à un festival de musique, The Gavin Convention, où la crème du hip- hop, alors majoritairement new-yorkaise, s’est donnée rendez-vous. Ce soir-là, il ne danse pas mais ses sachets se vendent comme des petits pains. Les MC de Big Apple se passent le mot. Tous veulent leur beuh californienne vendue par un Hawaïen. C’est alors que deux de ses clients ont une intuition. Ils lui disent : « Mec t’es jeune, tu danses, tu vends, qu’est-ce que tu fous ? Pourquoi tu ne déménages pas à New York ? Si tu viens on te trouve un job ! ».

Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 2 du magazine ZEWEED , disponible chez votre marchand de journaux sur ce lien .

 

Uruguay : Carnet de Voyage à l’ouest de Punta del este.

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Sauvage, flegmatique et distingué, l’Uruguay offre à ses visiteurs bien plus que les fleurs d’une légalisation qui s’apprête à fêter son 9ème anniversaire. Récit d’un coup de foudre sur fond de couchers de soleil.

Je quitte le Paris de janvier, celui qui se réveille sous un ciel gris clair, encore un peu aviné de la nouvelle année, pour rejoindre la femme que j’aime à l’autre bout du monde. 15 heures de vol en éco, entre les bébés qui pleurent et les gros qui ronflent, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer. Paris, Madrid, Montevideo, et enfin Punta del Este. Nous longeons la côte en voiture, musique à fond et cigarette légale de cannabis au bec, c’est déjà les vacances…

« TOUT LE MONDE SE CONNAÎT ; NOM, PRÉNOM, SURNOM, ALCOOL ET GANJA DE PRÉDILECTION »

Depuis déjà un mois, c’est tout le pays qui célèbre l’été austral. Et quel goût pour la fête ! Les familles et les amis se réunissent, il y a toujours quelque chose à faire, on n’est jamais seul. J’ai rarement senti une telle impression de communauté, voire de tribu, tout le monde se connaît ; nom, prénom, surnom, alcool et ganja de prédi- lection. Ici, tout est calme, luxe et envoûtantes volutes d’un cannabis subtilement légalisé.

L’Uruguay est le premier pays du monde à avoir légalisé la vente, la consommation et la culture du cannabis. À peine arrivé, je me vois gratifié d’échantillons du terroir local, et je ne veux déjà plus rentrer en France. Ici, les consommateurs peuvent acheter jusqu’à 40 grammes par mois et ont le choix entre quatre variétés de fleurs, toutes avec de faibles teneurs en THC. Les enthousiastes de la belle plante peuvent trouver leur bonheur dans les quelques dizaines de pharmacies auto- risées. En 2021, 56 % du cannabis consommé en Uruguay provenait d’un circuit légal.

Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 2 du magazine ZEWEED , disponible chez votre marchand de journaux sur ce lien .

 

 

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