Premier producteur mondial de cannabis, le pays, qui a adopté en 2021 une loi encadrant les usages industriel et médicinal de la plante, compte ainsi booster la filière légale.
C’est à la veille d’une fête nationale que le roi « a bien voulu accorder sa grâce à 4 831 personnes condamnées, poursuivies ou recherchées dans des affaires liées à la culture du cannabis », a indiqué le ministère dans un communiqué. En effet, le royaume s’est fixé pour objectif de lutter contre le trafic de drogue, de se positionner sur le marché mondial du cannabis légal, tout en désenclavant économiquement la région du Rif, où la plante est cultivée depuis des siècles – faisant vivre entre 80 000 et 120 000 familles en 2019, selon des estimations officielles.
« C’est une initiative exceptionnelle qui va permettre à ces agriculteurs et leurs familles de vivre dans la sérénité et la quiétude, et de participer à la nouvelle dynamique de la légalisation », a commenté pour l’AFP le directeur de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (Anrac). Voulant profiter de la légalisation de l’usage thérapeutique de cette herbe par 21 des 27 pays membres de l’Union européenne, les acteurs du secteur au Maroc tablent sur des revenus annuels des exportations entre 400 et 600 millions d’euros d’ici à 2028.