La stupéfiante histoire des Fabuleux Freak Brothers

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Nés en 1967 sous la plume et les pinceaux du Texan Gilbert Shelton, les Freak Brothers sont à la contre-culture américaine ce que les Pieds nickelés sont à la BD française : un monument graphique à la gloire de la glande.
Premier trait commun à ces deux trios d’antihéros : un refus assumé de ne pas observer la loi. Second point de convergence de ces mousquetaires de l’oisiveté : une allergie viscérale à toute forme de travail (“avoir les pieds nickelés” signifiait à l’époque les avoir trop beaux et précieux pour devoir les poser par terre). Alors que la saison 2 du dessin animé The Freak Brothers vient de sortir sur Tubi, Zeweed vous emmène à la rencontre de
ces improbables icônes du mouvement hippie.

Les Fabulous Furry Freak Brothers (titre original) désigne trois barjots (freaks en anglais) et chevelus (furry) qui passent leur temps à essayer de se procurer des dro- gues, tout en se moquant de l’esta- blishment. S’ils sont unis par une même passion pour la paresse, chacun fait montre d’un caractère bien distinct.
Les trois Freaks, Phineas Phreak, Freewheelin’ Franklin et Fat Freddy, sont nés à Austin sous le crayon de Gilbert Shelton, qui écrivait alors des bandes dessinées pour le magazine underground The Rag. Shelton avait initialement croqué les Freak Brothers pour promouvoir un court-métrage intitulé La Marche des hippies du Texas sur le Capi- tol, lorsqu’’il était directeur artistique d’une salle de concert à Austin. L’affiche s’avéra beaucoup plus populaire que le film et, très vite, les Freak Brothers eurent droit à leur propre BD dans The Rag.

En 1968, Shelton met les voiles pour San Francisco, pour rejoindre la scène bouillonnante de la Bay Area et fonde Rip Off Press avec trois autres hippies, eux aussi originaires du Texas.
Si les cartoons de leurs contemporains sont noirs et cyniques, ceux mettant en scène les Freak Brothers affichent un humour aussi drôle que pointu, jonché d’une bonne dose d’autodérision ; soit les tribulations de trois hommes célibataires (mais qui ne sont pas de vrais frères), partageant un appartement à Frisco avec une armée de cafards et Fat Freddy, un chat sarcastique et débonnaire. Totalement rebutés par l’idée d’avoir à travailler, les Freak Brothers débordent en revanche d’énergie et de créativité lorsqu’il s’agit de se procurer toutes sortes de drogues.

Rien ne vaut une bonne histoire de weed

Les substances psychotropes sont le thème prédominant de toutes les histoires des Freak Brothers, avec une nette préférence pour la weed, qui est omniprésente.
La seule drogue qu’ils refusent systématiquement est l’héroïne. En exemple, dans un épisode, Franklin refusera une offre de smack alors qu’il fait de l’autostop.
Dans Grass Roots, les Freaks trouvent un stock de cocaïne, de quoi “subsister” durant une année, et partent tout de go s’installer à la campagne.
Ils y seront rejoints par trois femmes hippies et profiteront de la beauté de la nature, de leur magnifique demeure et snifferont tout leur stock de coke en deux jours. La descente est brutale quand ils découvrent que leur palace scintillant au milieu d’une jolie clairière est en fait une ferme complètement délabrée, proche d’une décharge, et que les environs sont peuplés de hillbillies agressifs. Un épisode des Freak Brothers qui n’est pas sans rappeler la fin du film Easy Rider, sorti à la même époque : les deux principaux protagonistes, Wyatt et Billy (Peter Fonda et Dennis Hopper) se font abattre par des rednecks ; charge brutale sur les limites de l’utopie “peace and love” et le fossé culturel séparant hippies et hillbillies.
Le gouvernement n’est pas en reste, objet de mille moqueries ; les politiciens et fonctionnaires étant invariablement dépeints comme incompétents et…

Le reste de l’article est à trouver dans le numéro été de ZEWEED, disponible  en digital via ce lien et dans un kiosque près de chez vous en cliquant ici

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Journaliste, peintre et musicien, Kira Moon est un homme curieux de toutes choses. Un penchant pour la découverte qui l'a amené à travailler à Los Angeles, New York ou Londres pendant une dizaine d'années. Revenu en France, l'oiseau à plumes bien trempées s'est posé sur la branche Zeweed en 2018. Il en aujourd'hui le rédacteur en chef.

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