Saké et cannabis au pays du Soleil Levant

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Chaque semaine, je vous emmène à la découverte d’un vin ou d’un saké qui sent bon la nature et le Soleil, à l’image d’une belle weed qui nous offre le meilleur de la terre.

Autant le dire tout de suite le Japon n’est pas franchement un pays weed friendly.
La possession même d’une petite quantité de cannabis ou sa culture sont punies de 5 et 7 ans de prison respectivement.
Pourtant, historiquement et à l’instar du saké, le chanvre est au cœur de la culture japonaise. Les plus anciennes traces de son utilisation au japon remontent à 10 000 ans avant Jésus-Christ.
Le chanvre était alors utilisé pour confectionner les habits de la famille impériale et des prêtres shinto, mais aussi pour fabriquer du papier, des rideaux et toutes sortes de vêtements.

Le chanvre tissé nippon, dit-on, est aussi doux que la soie chinoise.

Religion, cannabis et saké

Dans les cérémonies shintoïstes (la religion native du Japon qui célèbre l’harmonie naturelle et la notion de pureté), les prêtres brûlent des feuilles de cannabis dans un but de purification et d’éloignement des mauvais esprits.

Purification par le chanvre: une très agréable détox.

Cannabis et saké sont deux éléments hautement sacrés dans la religion shintoïste, car ils représentaient les deux ressources de base du Japon : le chanvre et le riz.
Un autre exemple de purification par le chanvre est à trouver dans le rituel sumo de dôyo-iri, lorsque le yokozuna (lutteur de sumo du niveau le plus élevé) procède à la purification du ring de sumo en portant une corde de chanvre de plusieurs kilos autour de la taille.

Ceinture traditionnelle de sumo, en chanvre

Chanvre, Sumo et Jacques Chirac

Ironiquement l’une de ces ceintures de chanvre a été offerte à Jacques Chirac lors de l’une de ses visites au Japon. Grand fan de sumo, il n’en était pas moins un ardent défenseur de la prohibition du cannabis.

Aujourd’hui la culture du chanvre au Japon a été presque totalement éradiquée, depuis l’occupation américaine de l’après-guerre. La raison invoquée de protection de la santé publique contre le fléau de la drogue (Cannabis Control Law, 1948) cache en réalité d’autres motivations : le chanvre était cultivé à grande échelle dans tout le pays et était la matière première principale de l’industrie textile civile mais aussi militaire (uniformes, cordes, tentes etc).

En interdisant sa production au Japon, les autorités américaines ouvraient le marché japonais au coton et aux textiles synthétiques US, et réduisaient aussi considérablement l’emprise de l’armée japonaise sur l’économie, car l’armée détenait le contrôle de l’industrie textile du chanvre.

Servi dans les règles de l’art, le saké est un vrai voyage

Weed et umami

Mais revenons au cannabis et au saké, ces deux éléments traditionnels de la culture japonaise sont-ils bons à déguster ensemble ?Oui, absolument, car le saké qui développe des arômes floraux et fruités sera le compagnon idéal d’une bonne weed. Relativement léger en alcool (autour de 15 degrés), le saké a un effet très euphorisant, à consommer avec modération tout de même car il se boit très facilement.
Le monde du saké est vaste, et nous aurons l’occasion d’en reparler prochainement, c’est un alcool de riz fermenté (non distillé), et qui peut varier en goût de très sec à très doux, avec des arômes floraux, fruités et umami (la 5e saveur).

L’esthétique des tonneaux de saké du temple Yakushiji n’a rien à envier à celle des fûts des meilleurs Bordeaux.

Mes 3 recommandations, importées au Canada et en France:

Umeda Konshuichi Junmai (Hiroshima)
Arômes fruités (pomme, ananas, litchi), doux et rafraîchissant.

Keigetsu 58 (Kôchi)
Arôme umami très présent, un saké sec, fin et très équilibré.

« Nami No Oto » Etokodori Tokubetsu Junmai (Kansai)
Arômes fruités (pomme, pêche, abricot), umami et fraîcheur, rondeur et équilbre.

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Serial restaurateur de N.Y à Tokyo en passant par Rio de Janeiro et Paris.
Spécialiste des vins nature et du saké japonais, passionné par tous les bons produits de nos terroirs 

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