Science

Raphaël Mechoulam (1930-2023), doyen de la recherche sur les cannabinoïdes.

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Malgré une nomination au prix Nobel et de plus de 450 articles de référence publiés, le pionnier de la recherche sur le cannabis Raphaël Mechoulam est resté largement méconnu du grand public. Il nous a quitté en mars dernier, à l’âge de 92 ans.
Notre hommage à ce grand scientifique qui a mis en évidence les vertus thérapeutiques du CBD.

 

Qui est Raphaël Mechoulam?

Raphaël Mechoulam est sans doutes le plus convaincu et convainquant des chercheurs qui se sont penchés sur les bienfaits thérapeutiques du cannabis. A 92 ans, chaque jour de la semaine, le Dr Raphaël Mechoulam continuait, depuis son petit bureau à  Jérusalem, à faire avancer ses travaux sur les cannabinoïdes.
Scientifique spécialisé sur les propriétés de la belle herbe depuis plus de 50 ans et époux aimant depuis plus de 60, cette éternel “tête en l’air, un peu trouillard lors des déplacements” devait selon lui sa vitalité et sa passion inaltérée”au soutien indéfectible” de sa femme (toutes les citations sont tirées du documentaires Le Scientifique, qui lui est dédié).

Un génie méconnu du grand public

Un amour né lors de son service militaire, lors de ses premières années en Israël, après avoir fui la très antisémite Bulgarie, en 1949.
C’est à ses côtés qu’il fait ses premières expérimentations, de son propre aveu “illégales” et qu’il fait les tous premiers tests du THC pur… sur l’homme (lors d’une Tea Party avec des amis et force spake-cake).
Cette expérimentation plus qu’alternative était la conséquence d’un tabou autour de la plante. En 1964, l’année où il découvre le THC, le cannabis qu’il utilise lui est fourni par la police, sans accord gouvernemental dans un premier temps.

Il continue à découvrir des cannabinoïdes au fil des années, puis, entre 1992 et 1995, il prouve l’existence de récepteurs endocannabinoïdes et il est le premier à établir les bases du système éponyme, fondamental pour la médecine moderne.
Membre fondateur de l’IRCS (la Société Internationale de Recherche sur le Cannabis), jamais jamais arrêté de croire au potentiel médicinal de la plante.

 

Pionnier de la recherche sur le cannabis

Dès la fin des années 60, Mechoulam organise des débats autour de la plante, dans son nouveau pays, l’occasion “pour tous les avis, toutes les perspectives, y compris les plus dissonantes, de se faire entendre”.
Une démarche inclusive, directement responsable de la légalisation du cannabis (aussi appelé “herbe de dieu” dans l’ancien testament) en Israël, dès les années 90. C’est après avoir soigné des centaines d’enfants souffrant des effets secondaires de chimiothérapies, qu’il ouvre la porte à l’utilisation thérapeutique en 1995; son calme mécontentement face aux résultats positifs, comparés à ses moyens limités, ayant résonné jusqu’au Ministère de la Santé.
Pour lui, c’est simple : tout est question de mesure, afin d’obtenir un résultat optimal. Un argument de plus, pour la légalisation : le cannabis issu de l’économie souterraine a toujours plus de THC et pas assez de CBD. Pour lui, si l’on veut limiter les effets négatifs liés à la plante, il faut avant tout des productions contrôlées.

Toujours prudent dans ses déclarations, ses constats faisaient souvent mouche dans les hautes sphères.
C’est en bonne partie grâce à son influence, que le CBD, puis le cannabis tout entier ont été autorisés en Amérique du Nord, suite à deux études intergouvernementales menées par lui et portant sur “un échantillon de centaines de personnes”.

Le scientifique qui aura mis évidence les vertus thérapeutiques du CBD

Des études indépendantes et collaboratives, qui sont pour lui le cœur de la médecine moderne face à des  recherches qui selon Mechoulam  “sont trop souvent le privilège des entreprises”.
Un comble pour le scientifique pour qui le cannabis “imite les sécrétions de l’être humain” et dont les vertus et propriétés appartiennent plus à  l’humanité plus qu’aux gouvernement et au Big business.

Persistant, il a récemment prouvé que les patients atteins de la maladie de Crohn peuvent être soignés avec l’aide du CBD et prévoyait que dans “5 à 10 ans”, il aurait accumulé assez de données pour connaître le dosage exact nécessaire aux troubles mentaux, par définition plus complexes à cerner.
Si le temps l’aura rattrapé, ses confrères et disciples de l’Université hébraïque de Jérusalem ont annoncé leur volonté de poursuivre les recherches sur le traitement au CBD de la maladie de Crohn.

 

Les américains vont faire pousser du chanvre dans l’espace!

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La société américaine Redwire Corporation s’apprête à envoyer des graines de chanvre dans l’espace afin qu’elles soient cultivées à bord de la Station spatiale internationale (ISS).

Dans ce que la société dit être la seule serre capable de faire croître des plantes dans l’espace, la société Redwire compte en premier lieu faire pousser du chanvre en orbite. La “Redwire Greenhouse” devait être lancée au printemps 2023.
Au cours de cette mission, Dewey Scientific, client de Redwire, cultivera du chanvre industriel dans la “Redwire Greenhouse” au cours d’une expérience de 60 jours, dans le cadre d’une étude d’expression génique.
Dewey Scientific est une entreprise axée sur le cannabis qui cherche à augmenter l’efficacité et les rendements des cultures tout en réduisant les intrants des cultures.

Recherches en biologie moléculaire

Nous travaillons à l’intersection de la sélection classique et de la biologie moléculaire, l’expérience sur le chanvre n’est que la première étape” détaille l’entreprise dans un communiqué.
Redwire Greenhouse élargira les opportunités de découverte scientifique pour améliorer la production agricole sur Terre et permettra des recherches critiques pour la production agricole dans l’espace au profit des futurs vols spatiaux humains de longue durée“, précise Dave Reed, un des dirigeant de la société dans une interview accordée à Hemp Gazette.

En plus d’améliorer les cultures sur notre propre planète, c’est quelque chose qui sera également critique dans l’espace alors que l’humanité atteint les étoiles – pas seulement pour la nourriture, mais la récupération de l’oxygène et de l’eau” précise le cadre de Redwire.
L’augmentation du débit de la recherche sur la production végétale dans l’espace, grâce à des capacités développées commercialement, sera importante pour fournir des informations essentielles pour les missions Artemis de la NASA et au-delà” a conclu M. Reed dans le même entretien accordé à nos confrères américains.

Second voyage spacial pour le chanvre après une première expérience en 2019

Dans le cadre du programme Artemis, la NASA collabore avec des partenaires commerciaux et internationaux pour établir une présence durable à long terme sur la Lune afin de préparer des missions vers Mars.
Ce ne sera pas la première rencontre de Redwire avec l’ISS. Ses dispositifs Passive Orbital Nutrient Delivery System (PONDS) développés en partenariat avec Tupperware Brands fonctionnent déjà sur la station spatiale. PONDS a été développé pour le système de production végétale (Veggie) de la NASA.

Ce ne sera pas non plus la première fois que du chanvre industriel sera transporté dans l’espace. Cela avait déjà été le cas lorsqu’en 2019, des graines de chanvre cultivé dans le Kentucky avaient été transportées vers l’ISS pour évaluer la stabilité des graines après une exposition prolongée à des conditions de microgravité.

Si les plantes pousseront à très haute altitude, les astronautes ne pourront en revanche pas compter dessus pour planer : les semences de chanvre industriel sont à très faible teneur en THC.

Life on Mars?

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C’est sur la planète bleue que la colonisation de Mars se gagne. Alors que la NASA planche sur ses fusées, la Française Barbara Belvisi développe dans le désert des prototypes de modules habitables dans lesquels astronautes et scientifiques se prépareront à être les premiers colons de la planète rouge.

Avant que l’homme ne pose son premier pied sur Mars pour y installer une résidence secondaire, le défi à relever en amont de la grande aventure est de commencer à concevoir de tels habitats.
Un challenge que Interstellar Lab se propose de relever en « développant sur Terre des villages construits avec les technologies spatiales ». Appelés EBIOS (Experimental Bioregenerative Station) ces modules d’essais  seront construits sur la notre planète pour y accueillir scientifiques, chercheurs, astronautes et futurs colons martiens afin qu’ils y vivent dans les mêmes conditions que celles qu’ils rencontreront sur la planète des petits hommes verts. Pour se faire, une équipe d’ingénieurs et scientifiques planche sur la mise au point de systèmes autosuffisants et pérennes, répondants à des demandes anthropologiques, biologiques,  psychologiques, biochimiques  géophysique et architecturales auxquelles l’homme n’avait jamais dû faire face.

C’est depuis leurs bureaux situés à Los Angeles que l’équipe d’Interstellar Lab finalise la mise au point de ces « maison-témoin » d’entraînement à la vie dans nos futurs pavillons de grande banlieue spatiale. Pour cette jeune entreprise qui a la tête dans les étoiles, l’activité n’aura rien de cosmique et  sera des plus terrestre puisque ces villages se veulent avant tout un centre d’entrainement et de perfectionnement aux futurs postulants à une vie sur Mars,  plutôt qu’une proposition de solutions habitables qui serait livrée clefs en main le jour où le premier terrien posera ses valises sur la quatrième planète en partant du Soleil.

À la tête de cette spacey start-up, la talentueuse Barbara Belvisi, qui avait déjà lancé avec succès à Paris entre  2014 et 2015 un autre genre de couveuse (The Family, un incubateur basé à Paris ou Hello Tomorrow, une structure de soutien à l’innovation scientifique).

Un nouveau défi des plus challenging pour la jeune entrepreneur qui, à 33 ans se lance dans une aventure aux milles inconnue puisqu’en matière d’habitats autosuffisants dans le cosmos, la seule référence que nous ayons est l’Internationale Space Station, un modèle qui n’en est pas vraiment un puisque nécessitant un réapprovisionnement régulier par  SpaceX ou Soyouz.
Éloignés de la planète bleue,  les nouveaux habitats devront être capables de soutenir un écosystème sans assistance pendant au moins deux ans, laps de temps nécessaire pour retrouver une fenêtre de lancement propice, lorsque les deux planètes sont au plus proches l’une de l’autre.

Les spécialistes estiment que l’homme pourrait s’installer sur Mars à l’horizon 2035-2040. Soit deux petites décennies pour bien appréhender, via les EBIOS que proposera bientôt  Instestellar Lab, les modalités et enjeux d’une vie en autarcie sur une autre planète. Une aventure qui ne souffrira pas le moindre aléa : la supérette du coin sera un peu loin en cas d’oubli.
Quant à la ganja locale, on ne sait pas si elle sera rouge planète ou vert Martien

https://www.interstellarlab.earth/