Weed VIP - Page 3

Arnold Schwarzenegger, champion de la weed

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Des fumeuses frasques de sa jeunesse aux lois pro-cannabis votées sous son gouvernorat, Arnold Schwarzenegger n’aura jamais caché ni renié son penchant pour la ganja, au plus grand bonheur des Californiens. Petit portrait d’un géant vert.

C’est avec un titre de M. Univers Europe pour seul bagage et un corps aussi robuste qu’un bong en acier qu’Arnold Schwarzenegger arrive aux États-Unis en 1968. S’il est bien taillé, le jeune homme débarque du vieux continent franchement fauché. À 21 ans, il n’a qu’un objectif:  devenir le culturiste numéro un des States. Une profession qui outre-Atlantique rapporte gros.
Il y parviendra, en 1970 précisément, grâce à une discipline tout autrichienne et un régime des plus naturels. Élu M.Olympe à 23 ans  (faisant de lui le plus jeune mortel récompensé par la plus haute distinction des mecs qui ne se dégonflent pas), il  devient en quelques semaines mondialement célèbre. Incarnant dans la foulée et à juste titre un des athlètes les plus en forme(s) de la planète.  Une excellente nouvelle pour les défenseurs d’une consommation de cannabis intelligente et saine. Parce que si l’homme fort du culturisme a mérité ses médailles à la force entre autres du poignet, il n’a jamais eu les doigts patauds lorsqu’il s’agit de s’en pomper un gros. De joint.

Totale rigole

En effet, les séances dans les salles de muscu’ sont intenses. Comme nombre de ses haltères-égo, Arnold trouve dans la weed une manière saine de se détendre, de faire passer les douleurs dues aux lourds entrainements comme de se donner un appétit suffisant pour remplir ce grand corps en devenir.
Tommy Chong, un de ses collègue et partenaire de sudation, se souvient d’ailleurs bien de son Autrichien d’ami:«  Arnold, c’était le Golden Boy du bodybuilding, un des types les plus sains de la planète. D’une incroyable force mentale quand il travaillait.  Après il fumait de l’herbe. Il en fumait pas mal parce qu’il savait que c’est inoffensif » (propos confirmés par le Governator lui-même qui ajoutera : « c’est vrai, avec Tommy on passait de très bons moments, on savait s’amuser »)

Pour autant, si Arnold a toujours assumé ses folles et vertes années cannabiques (véhiculant par la même occasion une image aux antipodes du stoner sofa-surfer)  c’est surtout son engagement politique en faveur de la weed qui lui vaut aujourd’hui, la reconnaissance à laquelle il a droit.

Total légal (genesis)

En 2003, l’acteur et ex-bodybuilder devient le 38e Gouverneur de Californie. Élu républicain, cette étiquette conservatrice ne l’empêchera pas pour autant d’agir de concert avec Obama contre le changement climatique ou d’imposer dans son état une politique toute keynésienne de grands travaux publics.
Mais surtout de faire passer deux lois qui poseront les bases juridiques nécessaires à la future légalisation du cannabis en Californie.

Depuis 1996, il était déjà possible d’y obtenir du cannabis à usage médical : mais sous d’assez strictes conditions.
La prescription magique devait émaner d’un des rares médecins agréés, uniquement pour de lourdes pathologies et avec à l’époque très peu de points de vente.Qui plus est, la possession d’herbe était encore un crime.
Même en possession de l’ordonnance de toutes les convoitises, les patients devaient faire attention lors du transport de leur cargaison depuis le point de vente des dispensaires jusqu’à chez eux.
Les consommateurs même en situation légale restaient malgré tout dans une zone grise peu confortable. Une première solution législative en faveur des consommateurs de cannabis médical a été votée en janvier 2003 avec l’adoption du projet de loi 420 (oui-oui… 420, comme le fameux 4/20, ça ne s’invente pas ) du Sénat connu sous le nom de « loi sur le programme de marijuana à des fins médicales ».
Le projet de loi 420 du Sénat a mis en place un système de carte d’identité pour les patients sous cannabis médical et a permis la création de collectifs à but non lucratif pour la fourniture de cannabis aux patients.
La loi 420 a  aussi rendu l’accès au cannabis médical nettement plus aisé pour les patients,  couvrant beaucoup plus de pathologies (anxiété, dépression, anorexie…).

Le Cannabisator.

En  janvier 2010, la Cour suprême de Californie déclare que l’application de la loi  SB 420 ne limite plus la quantité de cannabis qu’un patient pouvait posséder. Toutes les limites de quantité autorisées ont donc été levées.
Puis,  le 30 septembre 2010 , grande date s’il en est,  est promulguée la loi 1449 qui stipule que  « la possession de cannabis n’est plus un crime » (en Californie).
Cela n’a l’air de rien, mais c’est une immense avancée pour la cause Ganja du Gloden State : tout simplement parce que c’est la loi 1449 qui, déjà amandée, ouvrira de facto la possibilité d’un vote en faveur d’une légalisation totale (en novembre 2016).

L’état le plus à l’ouest qui soit, fera appliquer ces très cools dispositions le 1er janvier 2018. En pleine campagne pour faire passer la loi 420 et 1449, le Governator se chargera par ailleurs de préciser son opinion  sur le sujet : « Le cannabis n’est pas une drogue, c’est une feuille » ou encore  « franchement, aujourd’hui tout le monde s’en fout de savoir si vous fumez de l’herbe ou pas ».
En normalisant la consommation de cannabis, en défendant sa non-dangerosité puis en réduisant les sanctions criminelles pour sa possession, Arnold Schwarzenegger aura mérité haut la main le balèze portrait que la rédaction ZeWeed dresse chaque mois.

 

Quand Gainsbourg chantait la Ganja

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Il y a 30 ans, Serge Gainsbourg nous quittait. Si l’homme à tête de choux n’était qu’un fumeur de Gitanes, il n’aura jamais été insensible aux charmes du cannabis. Un penchant pour la ganja-culture qui nous offrira le révolutionnaire Aux Armes et caetera ainsi que Cannabis, film dans lequel il donne la réplique à Jane Birkin et compose une sublime bande-originale écrite avec un certain Jean Claude Vannier.

Un an après leur rencontre sur le tournage de Slogan (1969) le couple naissant Gainsbourg/Birkin partage de nouveau l’affiche dans une romance policière réalisée par Pierre Koralnik, que Serge retrouve trois ans après leur collaboration sur le téléfilm Anna (1967).
Si le scénario comme le jeu d’acteur n’ont rien de stupéfiant dans cette production que même la splendide et systématiquement dévêtue Jane Birkin ne parvient à sauver, la musique originale signée Gainsbourg/Vannier vaut très largement de subir ce polar de série B.

Gainsbourg, Birkin, cannabis,

Après avoir composé la B.O. de  Mann 70 (1968), écrit le célèbre “Requiem Pour Un Con” pour Le Pacha (1968),  “L’Herbe Tendre”, entendu dans Ce Sacré Grand-Père (1968), et le titre”L’Alouette” pour La Horse (1970), Gainsbourg signe avec Cannabis(1970) une de ses meilleures musiques de film.
Mi-rock mi-planante, la B.O.  made in Gainsbarre donnera toutes ses lettres de noblesse à ce qui est sans doute le meilleur long-métrage de Pierre Koralnik. (Les deux autre films notables du réalisateur seront Nestor Burma et l’Instit’…).

Cannabis, c’est aussi la première collaboration de Serge Gainsbourg avec Jean-Claude Vannier, génial arrangeur-compositeur avec qui il écrira deux ans plus tard un chef d’oeuvre: “L’Histoire de Mélodie Nelson“.

Parmi les meilleurs titres joués dans le film, l’éponyme “Cannabis”  que l’on retrouvera en intro et outro (en version instrumentale pour le générique de fin).
Très rock, prologue à la texture électrique de l’album “Rock around the Bunker“, “Cannabis” donne d’emblée le ton de ce polar noir interdit aux moins de 18 ans “La mort a pour moi le visage d’une enfant/Quand soudain, je perds la raison / Est-ce un maléfice? / Ou l’effet subtil du cannabis?”.
Le très inspiré “I want to feel crazy” (chanté par Jane Birkin façon Maryline Monroe) est un délicieux prélude aux sublimes arrangement que Jean Claude Vanier nous offrira sur l’Histoire de Melody Nelson.

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Chanvre Indien” tient ses promesses en nous transportant dans un planante ambiance orientale aux parfums de haschisch alors que le titre “Dernière blessure” nous rappelle autant les violons Initial BB qu’il annonce les enivrants arrangements de La Valse de Melody.
Boudé par les critiques et le publique à sa sortie, Cannabis jouit aujourd’hui d’un statut de cult-movie chez les grands Gainsbourg-aficionados.
Puisse cet article élargir le cercle des fans de Cannabis, le film.

la Bande-Originale intégrale de Cannabis avec tous les titres dont nous vous parlions, c’est ici:

Quand la Motown chantait la ganja

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Avant Dej Jam et le succès interplanétaire de la maison de disque de Bob Marley Tuff Gong, un label de Détroit se faisait déjà une sulfureuse réputation en produisant des titres louant sans équivoque des charmes de l’herbe. Zeweed vous emmène à la découverte de la Motown et de ses plus belles déclarations d’amour faites au cannabis.

Fondé par le compositeur et producteur Berry Gordy Jr en 1960, le label Motown tient son nom de la contraction entre motor (moteur) et town (ville). C’est un hommage à Détroit, qui a longtemps la grande ville de l’industrie automobile américaine.
Si le nombre de hits et d’artistes lancés par Motown est aussi gigantesque, c’est grâce au flair et à la volonté de son fondateur de rendre la soul accessible à la masse.

La plupart des artistes majeurs du label étaient amateurs de cannabis. C’était le cas de Diana Ross — qui a d’ailleurs initié Michael Jackson —, de Smokey Robinson ou encore de Marvin Gaye — qui a fumé toute sa vie en grande quantité pour calmer ses angoisses.

Le meilleur exemple reste tout de même la diva Esther Phillips. Sa reprise immortelle de “And I Love Him” des Beatles, que vous pouvez retrouver ci-dessous, fut immortalisée alors qu’elle était tellement enfumée qu’elle en avait des difficultés à marcher.

Pourtant, c’est seulement à la fin des années 60 que les premiers morceaux psychédéliques Motown sont sortis, grâce à l’impulsion des Temptations, avec “Cloud Nine”.
Un morceau enregistré en 1968, très clairement dédié à la plante, qui est sorti contre les recommandations de Gordy, suite à un vote des salariés.
Le pari est réussi: ce sera le premier Grammy du groupe et du label.

Après 10 ans de refus, Gordy, qui ne pensait pas le public américain capable d’accepter ce thème en pleine guerre contre les stupéfiants, lâche la bride.
La même année et seulement pour quelques mois, une division Weed est lancée, pour sortir l’album de Chris Clark. Un album orné d’un symbole peace, qui pastiche le rival Stax et du facétieux slogan “Tous vos artistes préférés sont dans la Weed”.

En 1971, Marvin Gaye sort un album qui parle de la guerre du Vietnam, du sexe et surtout de l’addiction.
Le chanvre sert dorénavant de paravent à la firme, ici pour parler des ravages de l’héroïne, sans braquer un auditoire bien pensant. C’est un prétexte pour s’adresser à un public large, tout en gardant sa suavitude légendaire, dans “Flyin’ high”.

Une stratégie qui sera aussi utilisée par Stevie Wonder deux ans plus tard. En dépit d’une variété qui lui a été dédiée, il n’a fumé qu’une seule fois dans la vie.
Son morceau “Too High” est un avertissement contre les stupéfiants sorti, seconde ironie, sur son album le plus psychédélique : “Innervisions”.

Bien entendu, ses avertissements ne visent pas notre plante préférée. L’album est d’ailleurs particulièrement calibré pour les sessions fumettes. Un fait loin d’être accidentel.

Le morceau le plus explicite jamais sorti par Motown est lâché par Rick James, le Superfreak, en 1978. Le transparent “Mary Jane” est un morceau fondateur de la Punk-Funk, qui a retourné les charts. Un must, quand on sait qu’il parle de la plante comme d’une délicieuse séductrice.

Rick James: “I’m stone I’m proud ” attitude.

Le chanteur s’est, de nombreuses fois, déclaré scandalisé qu’on puisse recevoir des peines de prison pour le cannabis et il fumait très régulièrement sur scène.

Ce hit, d’ailleurs, sera une influence majeure pour tout le mouvement Hip-Hop et en particulier pour le jeune Snoop Dogg, qui enregistrera même un morceau avec le maître.

Envoyez-vous (vraiment) en l’air dans un avion en cannabis!

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Plus résistant que l’acier et moins polluant que la fibre de verre, le chanvre sert à tout. Même à construire des avions. Illustration.

Derek Kesek est un homme comblé. En vendant en ligne des produits dérivés du cannabis (distillat, chocolat, friandise, graines), il a fait fortune grâce à sa plante préféré. Une plante qui lui apporte aussi des joies nouvelles. Car, il n’y a pas que le THC dans la weed. Il y a aussi de l’herbe. Ou plus exactement des fibres aux performances inégalables.

Voler dans du chanvre pour planer bien haut, c’est la folle idée du Canadien Derek Kesek.

Une fibre multi-usages

Des siècles durant, on les a tissées pour fabriquer des textiles, de l’isolant ou les cordages de la marine. Elles pourraient aujourd’hui remplacer des matières synthétiques dont la production est, au choix, polluante ou énergivore.
Basée au Canada, la société de Derek Kesek, Hempearth propose déjà d’imposants objets réalisés en fibres de chanvre : planche de surf (comptez 800 $) ou de paddle (2200 $). On peut faire beaucoup mieux, a estimé l’entrepreneur. Et pourquoi pas un avion ?

Après tout, à diamètre égal, la fibre de chanvre est réputée bien plus résistante que l’acier. Top là ! Hempearth a conclu un partenariat avec Velocity, un constructeur d’avions de tourisme en kit.

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Derek et son avion en Herbe

Moteur à l’huile

En finançant leurs recherches grâce à deux cagnottes en ligne, Derek Kesek et Velocity ont réussi à produire un prototype de bimoteur dont la fibre de verre a été remplacée par de la fibre de chanvre. Long de 8 mètres pour une envergure de 11 mètres, l’aéroplane peut transporter 4 personnes à plus de 1 500 km. Autre originalité, le moteur monté sur l’engin est conçu pour carburer à l’huile de … cannabis. Produite par Hempearth, bien sûr. Histoire que l’expérience soit totalement planante.

Le vol inaugural doit en principe se dérouler dans les prochaines semaines. L’avion en herbe devrait décoller de Kitty Hawk (Caroline du nord). Précisément du terrain d’où les frères Wright firent décoller le premier engin plus lourd que l’air de l’histoire. C’était en 1903.

Snoop Dogg couvrira les JO de Paris pour NBC.

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Le rappeur-acteur-producteur et businessman s’essaiera pour la seconde fois au métier de commentateur durant les Jeux olympiques, qui se tiendront cette année à Paris du 26 juillet au 11 août. Il sera à l’antenne pour le compte de la chaîne NBC, qui a acquis aux Etats-Unis les droits de diffusion du plus grand évènement sportif au monde.

On ignore encore quelles épreuves commentera le Dogg, même si dans une vidéo promotionnelle partagée sur son compte X (ex Twitter), il donnait quelques indications sur les disciplines visées après avoir interviewé cinq compétiteurs américains, (le skateur Jagger Eaton, la gymnaste Suni Lee, la basketteuse A’ja Wilson,  le duo de beach-volleyeuses Kelly Chang et Sarah Hughes) avec humour sur des photos d’eux prise en pleine action (sportive).

«La superstar sera sur place, à Paris, pour fournir des reportages pour la quotidienne ‘‘Olympic Primetime Show’’  a précisé NBC dans un communiqué. “Il explorera les lieux emblématiques de la ville, se rendra à des compétitions, et rendra visite aux athlètes, à leur famille ainsi qu’à leurs amis.» 

Le rappeur avait déjà été invité aux JO de Tokyo en 2021, lors desquels il avait commenté en compagnie de l’acteur Kevin Hart certaines compétitions avec séquences devenues cultes.

« J’ai grandi en regardant les JO et je suis très enthousiaste à la perspective de pouvoir suivre tous ces incroyables athlètes à leur meilleur niveau à Paris, a précisé l’artiste américain le jour de l’annonce faite par NBC. “La compétition sera extraordinaire, et bien sûr, j’amènerai la touche “Snoop” à tout cela. Ce seront des Jeux Olympiques épiques.” a conclu le trublion californien, qui promet d’offrir aux téléspectateurs d’une des grandes chaînes nationale américaine de grands moments de détente.

Tony Greenhands: l’homme aux joints qui valent 10.000 dollars

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Tony Greenhand, c’est l’américain qui a élevé au rang d’art le roulage de joint. Avec près de 400 000 abonnés sur Instagram et sa propre émission de télévision, le dude aux doigts d’or est devenu une véritable icon de la weed bien emballée.

Le premier pétard que j’ai roulé était une catastrophe. Une honte. Un truc tout mou et baveux. Du coup j’ai acheté une once d’herbe (28 grammes) et j’ai roulé pendant tout un week-end jusqu’à ce que je prenne le pli“.
C’était il y a plus de 15 ans.
Aujourd’hui, Tony Greenhand roule les joints les plus complexes et improbables du globe.
Ses œuvres peuvent prendre la forme d’un collier de rappeur  24 carats fumable ou d’un samouraï de 60 grammes; il n’est guère d’exercice impossible pour l’homme aux doigts qui collent où il faut.

Joint géant avec ventilateur incorporé

«J’ai essayé une fois de rouler un joint en forme de Statue de la Liberté qui contenait 20 kilos de weed», se souvient-il. «Ie machin mesurait 3 mètres de haut et reposait sur un cadre en métal fait pour l’occasion. J’avais ajouté un ventilateur à la base.» Malheureusement, Tony ne s’est jamais rendu au festival pour lequel il avait construit le méga-joint et a fini par le démonter. Et a fait de l’huile avec la weed de la Liberté.
«Impossible de trouver ensuite un autre endroit ou fête où allumer mon joint aux 20 kilos de weed. Les gens me disaient que j’allais foutre le feu ou qu’une taf suffirait à tuer quelqu’un » . Il se marre.
Il y a quelque chose dans le grand rire chaleureux de Tony qui vous mets tout de suite à l’aise.
Bien que nous ne nous soyons jamais rencontrés, j’avais l’impression d’avoir une conversation avec l’un de mes vieux potes fumeurs du lycée.

20 kilos de weed

En 2016, Tony a créé son célèbre joint-pastèque de plus de 2 kilos, qui a remporté le record du monde du plus gros Doobie.
Je ne me souviens plus du reste de  cette année à cause de ça,” Tony se marre de nouveau.
«Nous avons fait griller des marshmallow dessus , ce qui est à ce jour mon meilleur souvenir de fêtes fumantes»

Je ne me souviens plus du reste de  cette année à cause de ça,” Tony se marre de nouveau.
«Nous avons fait griller des marshmallow dessus , ce qui est à ce jour mon meilleur souvenir de fêtes fumantes»

Mike Tyson, T-Rex et AK-47

Certaines de ses autres pièces les plus connues incluent un Mike Tyson, un Kraken et un AK47. L’une de ses dernières créations est un Bulbasaur qui, avec ses fouets fleuris et sa béquille en bois dissimulable, ressemble plus à une figurine de collection prisée qu’à un joint.
Nous ne sommes pas pour autant que dans l’esthétisme : derrière chaque création de Tony se cache un processus de conception spécial qui vise à maximiser l’apport d’air pour créer un flux de fumée fluide.

Le T-Rex de Tony Greenhand

Modeste ou réaliste : Tony me confesse que ses joints ne brûlent pas toujours aussi uniformément qu’il le voudrait.
«Quand vous roulez quelque chose d’aussi complexe, il y a fatalement des erreurs. Notamment à cause de la façon dont la chaleur se déplace, de la façon dont les gens prennent le joint et tirent dessus».
«Et les amateurs veulent généralement se mettre la tête à l’envers avec un pétard de ce type. Alors ils pompent dessus à la Snoop Dogg, ce qui est un peu con… D’autres restent scotchés et partagent pas, ils le tiennent comme si c’était leur tétine alors que ça devrait tourner avec délicatesse » analyse le rouleur le plus connu du monde.

Breeder et producteur

La vie de Tony ne se résume pas pour autant qu’à rouler des pétards : il a joué dans des films et à la télévision, a sa propre société de  production de graines de cannabis et cultive sa propre weed depuis plus de 10 ans, en Washington et en Oregon.Avec sa petite amie Courtney (qu’il a rencontrée dans le cadre d’un concours Instagram en donnant l’un de ses joints personnalisés), Tony est la preuve vivante que le cliché du stoner est sommes toutes relatif.

Tony et sa femme, (dans la main de Tony, son autre amour).

Rouleur dans un film de Gus Van Sant

En 2017, il a été choisi pour tourner dans le film “Don’t worry he won’t get far on foot “de Gus Van Sant.
Sans formation d’acteur, Tony s’est soudainement retrouvé à partager l’écran avec Joaquin Phoenix, Jonah Hill, Rooney Mara, Kim Gordon et Jack Black.
«J’ai vécu cette expérience comme lorsque je roule mes joints : je n’y ai tout simplement pas trop réfléchi».
«Je ne concevais pas les autres  acteurs comme des célébrités, je pensais juste à qui ils étaient dans le film. J’étais donc un connard sur le plateau avec Jonah Hill tout simplement parce que mon personnage ne l’aimait pas ».
Deux ans après le tournage pour Gus Van Sant, Tony a reçu une offre pour animer une émission de télévision diffusée sur Quibi intitulée « Let’s Roll with Tony Greenhand » , dans laquelle il roule pour des weed-aficionados comme Hannibal Burress, Nikki Glaser et Blake Anderson.
En ce moment, il est coincé en quarantaine dans sa maison de San Bernardino, au milieu du Mojave Desert.

“Après Hollywood, le désert, c’est bien”

«C’est un enfer. Dehors il fait 112 degrés (44 ° C) .C’est gavé de scorpions, il y a des radiations, des tremblements de terre très probables, il pourrait y avoir une tempête de sable,  il pourrait y avoir une putain de Black Widow dans ma chaussure demain matin. Et je pourrais littéralement continuer pendant une heure sur toutes les galères qui sont susceptibles de  me tomber dessus » .
«En plus de cela, tout le monde a l’air de sortir d’une clinique de méthadone, complètement cramés et pouilleux. Tout le monde est un putain de zombie ici. »
Pas facile le confinement quand on aime faire tourner.

Meet Rick and Morty, version Greenhand.

Mais ce n’est pas seulement à la météo, aux scorpions et aux zombies auxquels Tony a du mal à s’adapter.
«Hollywood est tellement faux. Et je dit ça à tout le monde  -parce que je suis défoncé et que je n’ai pas de filtre-. Je ne suis pas vraiment en contact avec les gens de L.A: ils sont trop inquiets de ce que les autre pensent et pas assez de la façon dont ils vont. » Cette fois, son rire revêt un petit côté nerveux.
Il semble que cette brutale honnêteté soit exactement ce qui a amené Tony dans le désert.
Avec le fait qu’il n’a jamais vraiment accepté son succès ni l’argent des ventes.

Scorpions et tremblements de terre

«Je ne me soucie même pas de mon entreprise. Je le fais juste pour moi. Et pour moi, faire des joints et les donner aux gens, et créer ce moment pour eux est inestimable. Quelques centaines de dollars ne le rendent pas plus précieux pour moi. j’ai compris ça après mon expérience à Hollywood. Après cette hystérie superficielle, le désert, c’est bien”.».

Feu à volonté avec l’AK 47 de Tony.

Et bien que la pandémie actuelle de COVID-19 ait stoppé la production  de ses œuvres et son émission de télévision,  Tony se réjouit que le temps se soit arrêté. Une pause forcée qui lui laisse le temps d’être avec Courtney, ses chiens et son jardin.
«J’essaie juste de me détendre et de me concentrer sur mes cultures de weed.  Je pourrais aussi retourner travailler sur mon scénario de film, sur lequel je n’ai pas travaillé depuis un certain temps».
La prochaine fois que vous verrez le nom de Tony dans le générique, ce pourrait donc bien être en tant que scénariste.
Un job qui consiste encore à produire un paquet de feuilles bien assemblées.

Rap, dollars et cannabis: 9 artistes qui ont chanté la weed et en ont fait un business.

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Si le Jazz, le Rock ou le Reggae ont trouvé en mère Ganja une alliée de poids dans le processus créatif, la majeure partie des textes évoquaient l’amour, l’oppression ou la joie de vivre. Pour le Rap, la tendance est devenue inverse il y a une vingtaine d’années, lorsque parler d’herbe n’était plus synonyme de censure systématique. Les messages contestataires et autres déclarations de sentiments monosyllabiques peu valorisants ont alors laissé la place à des paroles louant les vertus de l’Herbe, qui plus est avec inédite précision et délicatesse. Un amour de la weed que plusieurs artistes de la mouvance concrétiseront en se lançant dans la culture et la vente (légale) de cannabis.

Berner (Cookies)
Tout a commencé en 2010 lorsque Berner, à l’époque dealer, fit appel à Wiz Khalifa pour créer une variété devenue célèbre : la Girl Scout Cookies (GSC). Dix ans plus tard, ce qui a commencé avec une souche de GSC est maintenant devenu l’empire Cookies, l’une des plus grandes marques de cannabis US. En plus de plusieurs dispensaires et d’une ligne de vêtements et produits pour stoner (bong, grinder, pipes…), Berner a également lancé une eau vitaminée au chanvre : Hemp2o. La rumeur raconte qu’il est en négociation avec Arjan Roskam, le « King of Cannabis », une association entre  deux empires à faire passer l’acquisition de 21Century fox par Disney pour un deal de coin du rue.

Kurupt (Moonrock/Sunrock)
C’est en 2014, avec la  Moonrock , une weed présenté sous forme de caillou avec un concentré injecté à l’intérieur d’une tête  avant d’être roulé dans du Kieff,  que Kurupt s’est lancé dans le ganja-market. Indépendamment de proposer  une weed infumable parce que bien trop forte, Kurupt est  l’ancien vice-président de Death Row Records et ancien du Tha Dogg Pound de Snoop. Une mixtape de 23 titres accompagnant des stars comme Kendrick Lamar et, encore une fois, Wiz, a aidé à faire éclater cette invention cannabique tristement célèbre.

Snoop Dogg (Leafs by Snoop)
Après des années de plaidoyer en faveur de la weed, le Dogg se lance en 2015  dans le trade de la matière verte.  Snoop légalise et legit’  son statut de Dogg Father of weed. Préemptant la légalité de 2016 en Californie, Snoop lancera la marque de weed « Leafs By Snoop » à Denver en novembre 2015, deux mois seulement après la création de Merry Jane, un site sur la culture du cannabis qui à ce jour fait toujours un carton.

Xzibit et Dr. Dre (Brass Knuckles)
Fondé en 2015 avec Xzibit, Dr Dre et Regina Herer (épouse du défunt activiste Jack Herer),  Brass Knuckles propose des liquides pour vape pen. Bien qu’initialement couronné de succès, un procès pour contamination par des pesticides en 2018 portera un sale coup à l’entreprise. Alors que l’affaire des pesticides se tasse, trois  investisseurs de la marque ont lancé une poursuite supplémentaire, cette fois uniquement contre Xzibit et le Dr Dre, pour obtenir une compensation pour les dommages pécuniaires et la rupture de contrat… mauvais Karma.

The Game (GFarmaLabs)
En août 2016, The Game devient le premier artiste à posséder son propre dispensaire en devenant partenaire avec une weed-boutique de Santa Ana, The Reserve. Il a également lancé Trees by Game, une entreprise  qui est à la fois une société d’investissement et un bureau de tendances. En avril de la même année, avec GFarmaLabs, il lance une gamme de limonades infusées au cannabis.

Master P (Master P’s Trees)
L’icône du rap du sud et le magnat milliardaire Master P auront tout fait. Qu’il s’agisse de jouer dans la NBA, de mettre le hip-hop du Sud sur la carte du bon Rap, de lancer une chaîne de télévision entièrement Black (non, pas noir et blanc, mais dédiée et faite par des Afro-Américains) et même de profiter d’une carrière d’acteur quelque peu prolifique. En 2016, Master P a lancé Master P’s Trees, qui, selon son communiqué de presse, est un  «mode de vie complet», Fleurs de cannabis mais aussi liquides pour vape pen et comestibles au THC… Las ! Le projet a été de courte durée et n’a jamais complètement démarré en raison de la poursuite en cours de 25 millions de dollars entre Master P et son partenaire commercial.

B-Real (Dr Greenthumb)
B-Real, le leader de Cypress Hill et l’une des premières légendes stoner du rap, s’est officiellement impliqué dans l’industrie qu’il a contribué à façonner en ouvrant le Dr Greenthumb, un dispensaire à Sylmar, en Californie, nommé d’après l’un des plus grands succès de Cypress Hill.

Jim Jones (Saucey Farms)
Après une longue histoire d’incarcération pour des arrestations liées à la marijuana, le rappeur  Jim Jones a finalement suivi la voie légale, en lançant en 2018 Saucey Farms, une ligne de fleurs et de liquides pour vape pen avec le célèbre  bijoutier célèbre, Alex Todd. Pas exactement le plus grand succès de cette liste, mais en mention honorable pour être passé du côté légal de la force.

Jay-Z (Caliva)
Bien que Jay Z ne soit pas à l’origine de la marque Caliva, il a été recruté comme stratège en chef de la marque en juillet 2019. Trois mois plus tard, Caliva ouvrait son premier magasin à  Bellflower, Californie. Depuis, “The Z” a fondé The Parent Company , une plateforme financière qui aide les minorités (spécialement Afro-Américaines), à rentrer dans le ganja-game.

Ainsi kiffait Zarathoustra !

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Utilisé depuis des millénaires dans la plupart des grandes civilisations, le cannabis est une plante aux vertus élévatrices qui permettait aux prêtres, chamans et sorciers de rentrer en contact avec l’au-delà et le divin. Chaque mois, je vous propose de découvrir une culture ancestrale faisant honneur à l’herbe magique, avec aujourd’hui un focus sur Zarathoustra, la Perse et les Rois Mages.

Environ 1000 ans avant notre ère, le prophète Zarathoustra évoquait déjà le cannabis (haoma) dans son livre sacré, le Zend-Avesta, ouvrage répertoriant des milliers de plantes médicinales.
«  Je célèbre les hautes montagnes où tu as poussé, ô Haoma ! Je célèbre la terre où tu pousses, odorant et fortifiant, belle plante omnisciente. Honneur à Haoma, qui rend l’esprit du pauvre aussi élevé que celui du riche. Honneur à toi, Haoma, qui élève l’esprit du pauvre autant que s’élève la sagesse des grands. » Le poème dans son intégralité est disponible en cliquant sur ce lien

(Portrait de Zarathoustra, Temple Mithraïque de Doura-Europos, Syrie, IIIe siècle)

Rois Mages et Ganja

S’ils ont bel et bien existé, les Rois Mages (qui portaient le bonnet phrygien, futur symbole de la République française) étaient très certainement des zoroastriens : le mot « mage » (du persan magis) désignant un disciple de Zarathoustra, adepte de techniques religieuses incluant l’absorption de puissantes préparations contenant du cannabis (bhang, mang, haoma).
Sans les Rois Mages, la chrétienté n’aurait pas eu la même histoire. Car c’est bien à l’issue d’un rêve inspiré  par des breuvages rituels,  cannabiques et psychotropes qu’ils décidèrent de rentrer chez eux sans en avertir Hérode ( l’Évangile selon Matthieu, Mt 2, 1-12).

Les mages analysaient leurs rêves ou accédaient à des “états extatiques” quelquefois bercés par des chants et des danses rituelles (la ronde des Derviches tourneurs, adeptes historiques du haschich, en est un héritage direct, transmis par les rites incantatoires de la déesse scythe Tabiti-Hestia).

La plus ancienne représentation des rois mages connue (basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf, Ravenne, VIe siècle).

Dans les textes de la Perse ancienne, le bhang, à base de chanvre, était un ingrédient de « la boisson illuminante » (Rōšngar Xwarišn) qui permettait à Wištāsp, ami de Zoroastre, de voir « la grande Xwarrah » (splendeur divine) et le « grand mystère »
Bhang ou Mang (mot en Pahlavi, entre le IIIe et le Xe siècle) fait référence à une concoction de chanvre appelée mang ī wištāsp « le chanvre de Wištāsp » .

“L’oeil de l’âme”

Selon les ouvrages pehlevis (Perse ancien) Dâtastân i Dênîk et Dênkart, le kavi Vîstâçpa aurait ouvert “l’œil de l’âme” pour atteindre la connaissance par l’extase en buvant une coupe où auraient été mêlés « hôm ut mang », (du hôma et du chanvre indien), et du vin mêlé à ce même chanvre indien. »
La Vendidad (« La loi contre les démons »), loue aussi le bhang en tant que « bon narcotique de Zoroastre ». Vers 700 avant J.-C.
L’Haoma, liqueur fermentée, était la « liqueur de Vie » eucharistique des mazdéens ou des zoroastriens, un équivalent avestique du fameux « soma » védique dans l’hindouisme, qui lui s’est avéré être à base d’éphédra grâce aux découvertes archéologiques.

En 1990, L’archéologue russe Viktor Sarianidi identifiera dans le Turkménistan des poteries datées d’environ 1.000 ans avant J.-C , contenant des résidus de cannabis, de pavot et d’éphédra, (trois plantes qui seraient d’après Sariadini les ingrédients clefs de l’haoma), dont l’usage était réservé aux prêtres durant les  cérémonies religieuses.
Selon l’Avesta, le saint livre zoroastrien, l’Haoma est une divinité comestible qui peut venir à bout de toutes souffrances.

En 2013, au nord-ouest de la Mésopotamie, des fouilles dans la ville antique de Çatal höyük, en Turquie,  ont révélé un tissu de chanvre daté de 9000 av. J.-C. : « Les analyses montrent que ce morceau de tissu est en lin tissé avec du chanvre » précisera alors le responsable des fouilles Ian Hodder (Stanford University). La plante était utilisée dans sa totalité : la racine pour la médecine (anesthésique), la tige pour les textiles et les cordes, les feuilles et les fleurs pour la religion comme pour ses pouvoirs thérapeutiques et  les graines pour en extraire de l’huile (arômes, éclairage). Dans la culture de la péninsule anatolienne, dans  le cannabis, rien ne se perdait,  tout se transformait.
Vivement le retour de ces religions ancestrales!

Kevin Smith: Dettes, mensonges et vidéos

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Comment Kevin Smith, un geek du New Jersey, est-il devenu une icône du cinéma de genre ? Grâce à pas mal d’herbe, un peu de bluff et une relation quasi-symbiotique avec sa fan base. En passant du statut de réalisateur paumé à celui de Star indé, pour arriver à celui de magnat de la Pop culture (sans jamais lâcher son joint), Kevin Smith a changé le monde, une collaboration à la fois. Un monde plus fun, plus polémique et bien entendu plus Nerd, c’est ce que propose l’irrévérencieux trublion depuis près de 30 ans.
Portrait d’un artiste unique qui a sérieusement bousculé les conventions mainstream d’Hollywood.

Cinéma, endettement et Sundance

Kevin Smith naît dans une ville perdue du New Jersey, en 1970. Il grandit avec une passion du hockey et des comics, qu’il achète toutes les semaines avec son argent de poche.
À l’instar de Wes Anderson qui avait dépensé toute sa bourse étudiante pour tourner son premier film “Bottle Rocket” (ce qui lui valut de se faire virer de son son école de cinéma), Kevin Smith a commencé sa carrière envers et contre tous. Son premier film “Clerks” ne s’est fait que grâce à une lourde dette qu’il a accumulée à travers six cartes de crédits poussées aux limites de leurs découverts.
Comme il l’a déclaré dans l’un de ses trois podcasts hebdomadaires “j’ai atterri à Sundance en 1994 pour vendre mon film en jouant le tout pour le tout”.

Un pari risqué, qui lui a permis de se faire connaître à Hollywood, grâce à un film aux dialogues acérés, tourné en noir et blanc et basé sur sa propre lassitude du monde du travail.
Kevin est le scénariste, le réalisateur et un des acteurs du film. Il joue le muet, en duo avec son meilleur ami, le très volubile Jay.
Jay et Silent Bob sont devenus des références pour tous les stoners, deux dealers exubérants, grossiers et attachants, présents dans 5 films et dans une variété de caméos en dépit d’origines plus qu’accidentelles : “J’ai pris le rôle de Silent Bob uniquement parce que je n’arrivais pas à me souvenir du texte”.
Le film lui a ouvert les portes d’Hollywood et l’aura propulsé sur le devant d’une scène pas toujours bienveillante.

Self care et weed

Si le réalisateur a dépassé ses propres limites, c’est grâce à des rencontres, comme il le narre dans son autobiographie : “[il] a longtemps été une grosse feignasse”.
Quand il fait la connaissance de Jennifer Schwalbach Smith, sa femme depuis 1999, il est au bord de la dépression et du diabète.
Grâce à elle, il va retrouver la santé (devenant vegan au passage), un rythme de travail plus équilibré et une ganja de qualité.

L’origine de son état ? Hollywood, qui l’a sucé jusqu’à la moelle. Après avoir été menacé par Harvey Weinstein, pour qui il a refusé de travailler et avoir été viré de son projet pour un nouveau Superman avec Nicolas Cage, il a senti les limites de la notoriété et s’est recentré sur les projets qui le passionnaient… Dont le lancement d’une marque de cannabis, pour partager les meilleures variétés qu’il a découvertes dans sa quête pour une meilleure fumette.

C’est cette passion pour la weed qui l’a, de nombreuses fois, aidé à garder sa bonhomie légendaire. Dans cet esprit, il a même manifesté avec des fondamentalistes chrétiens contre son propre film, le génial Dogma sorti en 1999. À l’occasion, il a même répondu à des journalistes pour une hilarante interview. Quand on lui reparle de cette anecdote, il répond simplement qu’il était très high à ce moment là, qu’il trouvait ça drôle et qu’après tout, fondamentalistes chrétiens ou pas, il s’agissait de “gens de sa ville” ce qui les rendait attachants à ses yeux.

Restauration et NFT

Cette candeur teintée de générosité est au centre de son travail. Quand il n’est pas en train de militer pour un plus grand respect des femmes dans le monde de la BD, il lance un pop up restaurant basé sur la franchise fictionnelle Mooby, qu’on retrouve dans tous ses films depuis “Clerks 2”, afin de réconforter sa fan base en ces temps de pandémie. Les restaurants sont des sortes de “Hard Rock Cafe pour stoners”, grâce à un grand nombre de clins d’oeils, d’accessoires venus de tournages et même un soda très décontractant au CBD.
Rien d’étonnant, puisque sa propre marque de cannabis est aussi dédiée aux fans, proposant des comics aux effigies de Jay et de Silent Bob pour chaque achat d’un joint pré-roulé.
Il a d’ailleurs monté sa propre boutique de Comics, nommée “Jay and Silent Bob’s Secret Stash” dans le New Jersey.

Son dernier projet ? Vendre son prochain film d’horreur sous le format NFT, afin de rendre le pouvoir volé par les studios aux fans.
L’artiste n’est plus très fan des majors depuis le tournage de Cop Out en 2010, pour lequel il a eu à gérer la mauvaise humeur chronique de Bruce Willis prêt à tout saboter. Un cauchemar sous-payé qu’il souhaite ne jamais reproduire, même si on lui propose le poids de Snoop en Cannabis.

Quand la France chantait le chanvre

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Autre temps, autre mœurs ! Pendant des siècles et jusqu’à sa prohibition mondiale en 1961, le cannabis était librement cultivé en France. Utilisé pour tisser cordes et voiles ainsi que la fabrication de nos habits -du lange pour bébé au linceul-, le chanvre était partout. En mémoire de cet âge d’or et en attendant le retour de la belle plante dans notre vie quotidienne, Zeweed a retrouvé trois hymnes d’antan célébrant son usage.

La Chanson du Chanvre de Louise Michel (1830-1905).
Composé en 1886 par d’une des figures majeures de la Commune de Paris, ce chant de révolte rappelle l’utilisation du chanvre en tant que matière première et revenu de base d’autrefois

La chanson du rouet (1857).
Le texte est de Charles-Marie Leconte de Lisle (1818-1894), célèbre auteur de La Marseillaise, qui passa une grande partie de sa jeunesse en Bretagne, près de Dinan, où les rouets filaient le chanvre nécessaire à la confection des voiles et cordages des navires. Pendant trois siècles, du XVIème au XIXème,  la Bretagne en exporta dans le monde entier, faisant la fortune de cette région.

« Ô mon cher rouet, ma blanche bobine,
Je vous aime mieux que l’or et l’argent !
Vous me donnez tout, lait, beurre et farine,
Et le gai logis, et le vêtement.
Ô mon cher rouet, ma blanche bobine,

Vous chantez dès l’aube avec les oiseaux;
Eté comme hiver, chanvre ou laine fine, 
Par vous, jusqu’au soir, charge les fuseaux.”

A l’origine, la musique était de Georges Bizet. Quarante ans plus tard, Maurice Ravel composera sa propre version, ici interprétée par Jessye Norman:

Il existe aussi des adaptations plus rurales à partir du texte original à l’instar de cette interprétation:

La route du chanvre, de Pierre Dac (1941)
Cette chanson a été composée pendant la seconde guerre mondiale par le célèbre comédien-humoriste Pierre Dac (futur partenaire de Francis Blanche), pendant son incarcération en 1941 à la Carcel Modelo, prison modèle de Barcelone. Libéré en 1943 contre quelques sacs de blé et des fûts d’essence négociés entre Espagnols et Britanniques grâce à la Croix-Rouge française, Pierre Dac rejoindra finalement Londres où ce chant de résistance fut enregistré et diffusé en direct à la BBC. Il faut rappeler qu’avant l’arrivée des fibres synthétiques dans les années 1950-60, le chanvre (cannabis sativa) était communément considéré comme la plus solide des fibres végétales, la référence absolue pour la confection des cordes et notamment celle du gibet, pour pendre les traitres où les ennemis. Extraits :

« Amis, chantons avec ferveur,
Le chanvre purificateur.
Pour faire justice prompte,
Le chanvre aura, par ma foi,
Dans le règlement de compte,
Une place de premier choix.

Holà ! Les Laval et consorts,
Voilà ce que s’ra votre sort,
Et cependant, à tout prendre,
Vous êtes tombés si bas,
Que la corde qui va vous pendre
Vous ne la valez même pas.

Regardez bien, mauvais larrons,
Le beau chanvre que nous tressons,
Venez, venez à la ronde,
Sans bousculade, approchez,
Il y en aura pour tout l’monde,
C’est l’moment d’en profiter ! »

 

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