Religion

Le chanvre, matière première des saints catholiques

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Jadis, le chanvre était un must en « matière d’humilité ». Bouddha était d’après sa légende, vêtu de chanvre et se nourrisasit de ses graines au bord du Gange. Les saints catholiques ne dérogent pas à la règle, puisqu’une large majorité d’entre eux enveloppaient leur chaire de futurs cannonisés de linges en cannabis et avaient recours à la plante pour de multiples usages quotidiens.

Le chanvre,  traditionnellement utilisée par les adeptes de nombreuses religions asiatiques (taoïsme, hindouisme, shintoïsme, etc.), offrira également une certaine autarcie monastique à la chrétienté en fournissant la matière première la plus polyvalente qui soit : confection de cordes pour sonner les cloches, fin papier pour les bibles, linges liturgiques, vêtements, sandales (alpargates), ceinture cordée des franciscains (portée par Saint François d’Assise et la confrérie des Cordeliers), huile d’éclairage, soupe aux graillons ou aliments pour animaux de ferme (graines), toiles à peindre ou canevas, usage médicinal (documenté par la bénédictine Hildegarde de Bingen, Le Livre des subtilités des créatures divines, p. 41, 1158), etc.

On retrouve ainsi, dans le parcours historique de nombreux saints chrétiens, les preuves de la parfaite intégration de cette culture immémorable, si nécessaire et si commune, autrefois :

Saint Jean, saint patron des apprentis, des éditeurs et des prestidigitateurs (1815-1888). Dès sa jeunesse, dans le Piedmont italien, sa mère, chanvrière, l’employa en lui confiant les trois ou quatre premières tiges de chanvre macérées à effilocher : « Le petit Jean, dès l’âge de quatre ans, prenait part à l’œuvre commune et effilait les tiges de chanvre. » (Documents pontificaux de sa sainteté Pie XII, Vol. 2, p. 51, 1961). Fondateur de la congrégation des Salésiens sur les cinq continents, il publiera entre 1844 et 1888, plus de 220 œuvres rassemblées en 38 volumes. Il fut canonisé par le pape Pie XI en 1934.

Santa Clélia Barbieri, sainte patronne des catéchistes et des personnes persécutées pour leur foi

(1847-1870). Fille d’une famille de chanvriers, elle appris durant sa jeunesse à tisser le chanvre, à l’époque une des principales activités de la région de Bologne. « Dans le dur travail sur les fibres de chanvre, elle est un modèle pour les autres travailleuses, car elle l’accomplit avec joie et dans un esprit de prière. » (Archives de l’Abbaye Saint-Benoît de Port-Valais, Suisse). Santa Clélia Barbieri est la plus jeune fondatrice de congrégation de l’histoire de l’Église (à 21 ans) : Les Religieuses de la Vierge des Douleurs, qui vient en aide aux enfants et aux déshérités autour du monde.
Béatifiée en 1969, Clélia Barbieri sera canonisée le 9 avril 1989 par Jean-Paul II.

Saint Ignace de Loyola (1491-1556), fondateur de l’ordre des jésuites.
Son humble tenue en chanvre grossier lui valut le surnom d’ « homme au sac ». Cet ancien chevalier estropié par l’armée de François 1er, avait refait sa vie comme ermite, pour finalement devenir saint.
Il troqua son cheval pour un âne, ses habits de gentilhomme pour une tunique de chanvre, ses bottes de chevalier pour des espadrilles de chanvre, ceinturé par une corde en chanvre comme les moines de l’époque, avec les 3 nœuds représentant les vœux. Le Père André Ravier (1905-1999), fondateur des Journées missionnaires, le décrivait encore ainsi : « Revêtant un sac de toile rugueuse de chanvre, il commença à entreprendre le long pèlerinage qui ne s’acheva qu’avec sa vie. »

 

Saint Yves, patron des bretons, des avocats et des hommes de loi. Lors du procès de sa canonisation en 1330, 27 ans après sa mort, Darien de Trégoin le décrivat portant une « chemise de filasse de chanvre », Yves de Trégordel évoque lui, une chemise appelée en français « reparon » (tissu issu de déchets de chanvre). L’Archidiacre de Rennes profitait de son absence pour faire visiter sa chambre :
« Voyez, en montrant son grabat, c’est là que couche Yves de Kermartin, l’homme le plus savant de Rennes. C’était, dit le seigneur de la Roche-Huon, un pauvre grabat formé de quelques morceaux de bois et de copeaux, avec une poignée de paille ; le tout recouvert d’un méchant lambeau de toile de
chanvre
. » (Abbé France, curé de Lanion, Saint Yves, p. 76, 1893).

Sainte Thérese d’Avila, au 16ème siècle, préconisait pour les nonnes, le port de sandales ouvertes (alpargates) aux semelles composées de cordes de chanvre tressées : « La cinta ancha epoloja a los pies, alpargatas abiertas de canamo. » (Sainte Thérèse d’Avila, Reforma de los Descalços de Nuestra Señora del Carmen de la primitiva p. 532 533, 1575). (1647-1690), inspiratrice du culte du Sacré-Cœur en France. Elle en raconte elle-même l’élément déclencheur : « On travaillait au couvent à l’ouvrage commun du chanvre, et je me retirai dans une petite cour voisine du Saint Sacrement. Là, faisant mon ouvrage à genoux, je me sentis subitement toute recueillie à l’intérieur et à l’extérieur, et en même temps je vis l’aimable Cœur de mon Adorable Jésus qui me fut montré plus brillant qu’un soleil. » (Marguerite-Marie Alacoque, Le Mois du Sacré Cœur de Jésus. 12ème jour : « Les Séraphins ». Autobiographie n°101, 1680).
Cette religieuse bourguignonne du couvent de Paray-le-Monial, fut béatifiée en 1864 et canonisée en 1920, sa statue trône à l’entrée droite à l’intérieur de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre à Paris.


Voici comment cette plante a pu subjuguer, inspirer le destin de la religion catholique ou chrétienne!

Quand le cannabis se fait Dieu

De la Chine au Pérou, de l’Inde à l’Afrique, le cannabis est utilisé depuis des millénaires dans les cérémonies religieuses. Mais saviez-vous que certaines cultures en avait fait une divinité à part entière? Aujourd’hui, je vous parle de la vénération de la Ganja, spiritualité qui inspirera entre autre le mouvement Rastafari. Tous à la messe!

Vers 1850, au sud du Congo dans la province du Kasaï, le roi Kalamba-Mukenge, chef de la tribu bantoue Baluba de l’ancien royaume du Bashilange, décida de remplacer tous les dieux et fétiches par du chanvre. La plante était alors symbole de protection sociale, de prospérité, de paix et d’amitié. Cette audacieuse interprétation animiste de la vie, reliant directement le pouvoir divin à une entité végétale évitait toute représentation humaine, évitant par là-même les tensions et guerres dues à quelque appartenance ethnique.
Ce mode de vie écologique et paisible dû à cette unique plante, inspirera plus tard, au XXème siècle, les premiers mouvements rastafaris (1930) ou hippies (1960).

Selon Ernst Lawrence Abel, auteur de l’ouvrage  Marijuana, the first twelve thousands years publié en 1980, le royaume de Bashilange connu une paix durable grâce au cannabis. Ses habitants se nommaient eux-mêmes les Bena Riamba, soit « les fils du chanvre », le mot riamba signifiant “chanvre “.
Leurs chènevières se nommaient lubuku, qui veut dire « amitié ». Ils se saluaient avec l’expression moio, désignant à la fois le “chanvre” et la  “vie “, attribuant ainsi des pouvoirs magiques universels à la plante.

Deux Bena Riamba à la messe.

En inhaler était devenu une tradition afin qu’aucun de ses membres ne soit agressif ou ne commette de délits. Tant et si bien que des liens sociaux et amicaux s’établirent finalement entre les tribus locales, traditionnellement guerrières. Certaines lois sanctionnaient, par exemple, les coupables d’adultère à fumer du cannabis jusqu’à perde connaissance.

Un fidèle convaincu

Un rituel religieux fondé sur le chanvre fut mis en place, incluant parfois l’ingestion d’une boisson liturgique (le Bhang), qui était pour eux un moyen d’entrer en contact avec les ancêtres et le monde des esprits.

      En 1881, deux explorateurs allemands (le capitaine Hermann Von Wissman et le Dr Pogge), fraternisèrent avec le roi Kalamba Mukenge qui signa avec eux un pacte de « frères de chanvre », assistés par Meta Nsankulu, prêtresse du chanvre et sœur du roi. À la demande de Tshisungu, beau-fils héritier du roi, le traditionnel pacte du sang fut remplacé par la consommation d’une boisson au cannabis, à laquelle on attribuait une force métaphysique supérieure à celle du sang.

“In weed we trust”

Avec l’arrivée des colonisateurs Belges en 1885, Kalamba et les autres rois de la région finiront par entrer en rébellion, entrainant leur perte et celle d’une religion dont la pratique ferait le plus grand bien à nos dirigeants.

Sources :
Docteur J. Maes, « KalambaMukenge. Fondateur du ‘Riamba‘ ou culte du chanvre », article paru dans le périodique Pro Medico n°4, Produits Lambiotte Frères, 1938.
Sula Benet, « Diffusion précoce et utilisations populaires du chanvre. », dans Cannabis et Culture. Éd. Véra Rubin. Chicago : Éditions Mouton, 1975. p. 39 et 45.
Collections du Musée de Tervuren, « Kambala Mukenge, Fondateur du ‘Riamba’ ou culte du chanvre », L’Illustration congolaise, n° 217, p. 7539-7542, 1939.
Alexis Bonew, « De l’art nègre à l’art africain », 1er colloque européen sur les arts d’Afrique Noire, 1990, p. 122-126.

Quand le pape appelle à la révolution.

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Lundi 15 mars, le Pape François recevait en entretien informel une délégation venue parler environnement et crise économique. Alors que les invités faisaient part au chef de l’Eglise de leurs préoccupations, ce dernier les a tout simplement invité à “semer le désordre” et “faire la révolution”. Décryptage.

Michel Cermak (conseiller politique de l’eurodéputé Pierre Larrouturou), Eva Sadoun (entrepreneuse), Samuel Grzybowski (fondateur de Coexister) et Cyril Dion (écrivain, cinéaste, militant écologique) en ont perdus leur latin.
Arrivés pour un entretient informel avec le Pape François, ils sont repartis avec la consigne de répandre la bonne parole… révolutionnaire.
Les quatre français avaient obtenus en un temps record une audience sur l’écologie avec le souverain pontif, faveur que l’on doit aux bons liens qu’entretiennent le Pape et l’eurodéputé de gauche Pierre Larrouturou. L’élu, qui n’a pu se rendre à Rome car testé positif au Covid, était représenté par son bras droit Michel Cermak.

Ce rendez-vous, Pierre Larroutou regrettera sans doutes de l’avoir raté tant la discussion a pris une tournure des plus inattendues. Interrogés à la sortie de l’audience par nos confrères de La Croix et Ouest-France, les participants ont détaillé le court mais très révolutionnaire programme papal.

« Le Pape a beaucoup insisté sur le fait que pour lui, la jeune génération était la génération qui pouvait avoir la créativité et la force de faire bouger les choses. Il nous a encouragés à mettre le bazar dans les rues. À faire la révolution, sans confondre le peuple avec les mouvements populistes qui l’inquiètent. » expliquait Cyril Dion visiblement sous le choc.
Il nous a dit “Faites la révolution, faites du désordre. Le monde est sourd, il faut lui ouvrir les oreilles. Il se fie davantage aux citoyens militants, notamment les jeunes et les vieux, qu’aux gouvernements qu’il juge faibles  a poursuivit le réalisateur.

Particulièrement dans la ligne de mire du souverain pontif,  la finance:  “Elle est le brouillard qui trouble les esprits et paralyse les dirigeants ” analyse le Pape. Un message au président Macron? Une mise en garde des dérives du tout-argent? Toujours est-il que la prochaine encyclique risque de déménager.