Pollution - Page 3

A Venise, Moïse arrête les acqua alta

//

Un système de barrage appelé MOSE (Moïse en italien) protège désormais la cité des doges des fortes marées. Un phénomène qui s’est accru ces dernières décennies et qui n’est pas près de s’éteindre.

Une petite flaque. C’est une petite mare que les Vénitiens ont joyeusement piétinée le 3 octobre. Preuve que Moïse peut sauver la Sérénissime des eaux. L’automne, c’est habituellement le début de la longue saison (qui s’étend jusqu’au printemps) des hautes eaux (acqua alta).
Sous l’effet de la pluie, du Sirocco, de la pression atmosphérique, Venise connaît des pics de marées qui peuvent submerger tout ou partie de la cité des Doges. Un phénomène amplifié par l’affaissement de la ville. En se basant sur les tableaux de Veronese, Canaletto et de Belloto, les scientifiques de l’Institut des sciences de l’atmosphère et du climat de Padoue estiment que le niveau moyen de l’eau de la lagune s’est élevé de 70 cm ces trois derniers siècles.

Acqua alta en hausse

Cette montée des eaux s’est accélérée à la suite à la construction de la raffinerie de Marghera, du pont de chemin de fer reliant Venise au continent et du chenal marin pour les pétroliers. Autant d’infrastructures qui ont perturbé la circulation de l’eau dans la lagune. A cela s’ajoute la dilatation de l’eau marine induite par le réchauffement climatique. Conséquence logique de cette accumulation : les épisodes d’acqua alta sont devenus plus fréquents. Depuis les années 1990, Venise subit 4 à 5 inondations par an : quatre fois plus qu’en 1900.
Le 12 novembre 2019, la cité a été noyée par une marée de près de 1,9 mètre au-dessus du niveau de la mer. Des dizaines de palais et d’églises classées ont été endommagées. Du jamais vu depuis un demi-siècle. Cet épisode tragique pourrait appartenir au passé.

Modélisation d’une Digue du plan MOSE (Moïse ne italien)

78 barrières sous-marines

Désormais, les trois passes de la lagune (Malamocco, Lido et Chioggia) sont tapissées de 78 barrières sous-marines, arrimées à des structures en béton. En cas de haute marée, ces caissons d’acier, dont certains affichent plus de 300 tonnes sur la balance, se redressent en quelques minutes, barrant l’accès de la lagune à l’Adriatique. En théorie, ils peuvent résister à une marée de 3 mètres au-dessus du zéro marégraphique
Imaginé dans les années 1980, le programme MOSE (Moïse en italien) a failli ne jamais émerger. Difficultés techniques, scandales financiers, contraintes environnementales, ont ralenti les travaux et alourdi le montant du devis. Au total, les contribuables italiens et européens ont probablement déboursé plus de 7 milliards d’euros pour financer cette installation : cinq fois plus que les estimations initiales.

Pétrole et sel

Efficace Moïse ? Plutôt. La marée du 3 octobre atteignait 135 cm au-dessus du niveau de la mer. De quoi remonter l’eau jusqu’au genoux des Vénitiens dans les quartiers les plus bas de la ville lacustre. Ca n’a pas été le cas, cette fois-ci. Suite à l’alerte des services météo, les ingénieurs de Venezia Nuova ont déclenché le système. En moins de 30 minutes, les caissons sous-marins avaient chassé l’eau de leur ballast et se dressaient à la verticale. La mer est restée au large.
Ces digues amovibles suffiront-elles pour protéger la Sérénissime ? Bonne question. Si Moïse constitue un rempart sans faille aux fortes marées, il n’est d’aucune aide contre l’affaissement du sol de la cité. Ce phénomène géologique est imputable à l’exploitation des gisements d’hydrocarbures dans la lagune et au pompage de la nappe phréatique. Autre menace : le sel. Avec la montée du niveau moyen de l’eau saumâtre, de très nombreuses structures (murs, fondations) sont rongées par le sel. Un cancer qui n’est pas prêt de reculer. Au rythme actuel d’émission de gaz à effet de serre, le niveau moyen de l’eau pourrait bondir de plus d’un mètre d’ici la fin du siècle dans la lagune, estiment les climatologues italiens. La capitale de la Vénitie n’est pas totalement sauvée des eaux.

 

 

 

Ikea se lance dans les panneaux solaires pour particuliers

//

Dès aujourd’hui, il sera possible d’acheter des panneaux solaires chez Ikea, associé à Voltalia, le géant des énergies renouvelables. De 6 990 euros les six panneaux à 7 990 euros pour neuf panneaux, désormais installer ce type de service devient “simple et accessible”.

Le géant suédois de l’ameublement se lance dans les énergies renouvelables ! L’entreprise, qui s’associe pour l’occasion avec Voltalia, acteur international des énergies renouvelables, propose deux types d’offres, une “pour s’adapter aux toitures les mieux exposées, à partir de 6 990 euros pour six panneaux, et 7 990 euros pour neuf panneaux”, une autre “s’adaptant à différents types de toits, avec du matériel pour optimiser la production et l’autoconsommation”, 1 000 euros plus cher.

Ikea annonce des garanties dont “5 ans pour le service après-vente tout compris”, “5 ans de garanties de performance” lors de laquelle “s’il y a une différence entre la performance annoncée lors du devis final et la production réelle de l’installation, le client se verra rembourser la différence”, “10 ans minimum de garantie du fabricant sur les composants (panneaux et onduleur) et “25 ans de garantie sur la performance des panneaux”.

Le Québec investit dans l’écologie

/

Les derniers mois furent compliqués pour la province du Québec. La ville de Montréal a été touchée par des épisodes de concentration élevée de particules fines en raison d’incendies résultant de la forte canicule qui a secoué le Canada.

Par réaction à ce mois de juin pesant, le Québec semble avoir placé son mois de juillet sous le signe de l’écologie et de l’environnement. Plusieurs annoncent du gouvernement du Québec vont dans ce sens.

Une première concerne la Route verte. Cette dernière est un gigantesque réseau de pistes cyclables qui totalise plus de 5000 kilomètres et qui traverse à peu près toute la partie sud du Québec et donc de ses principales villes. La Route verte visait au moment de sa construction à promouvoir le tourisme à vélo, une forme très éco-responsable de tourisme. Plus de 15 millions d’euros seront investis pour continuer de développer ce réseau.

La seconde annonce du gouvernement du Québec, traite d’un apport important de moyens dans le fonds des municipalités pour la biodiversité. A l’origine, ce fond a été créé par des organismes québécois à but non lucratif afin que les municipalités québécoises puissent piocher dedans pour assurer la préservation de la diversité. Pour chaque dollar canadien investi par une municipalité, le gouvernement québécois devait en rajouter un autre. Toutefois, en 2018, le gouvernement québécois avait spontanément ajouté 1,67 millions d’euros supplémentaires sur 5 ans, et récemment, le gouvernement a décidé d’y ajouter encore 1,16 millions d’euros sur 3 ans.

Plus tôt dans le mois de juillet, le gouvernement avait également annoncé son intention de dépenser un peu plus de 750 millions d’euros sur 10 années pour améliorer le traitement des déchets organiques au Québec, notamment via des modes de compostage.

Ces annonces visent sûrement à calmer les attentes importantes des québécois en matière d’environnement. En septembre dernier des centaines de milliers de québécois étaient descendus dans la rue pour exiger des mesures plus fortes pour protéger le climat. Le Covid et les épisodes de canicules ont semble-t-il exacerbé ce sentiment, puisqu’en mai et en juin, des sondages indiquaient un mécontentement toujours important de la part de la population.

Contre la crise écologique, réduisons nos heures de travail.

/

Plusieurs études révèlent qu’il faudrait réduire drastiquement nos heures de travail pour sauver la planète. Travailler moins pour vivre plus, peut-être, mais cela réduirait de manière importante les émissions de gaz à effet de serre liés à nos déplacements travail/domicile, à la production de biens de consommation et… à nos échanges de courriels et donc de lutter contre le réchauffement climatique..

En 2007, les économistes et modélisateurs, David Rosnick et Mark Weisbrot (CEPR, Washington) démontrent que les différences de niveau de pollution et de consommation d’énergie entre les États-Unis et l’Europe, toutes choses égales par ailleurs, s’expliquent précisément par les différences entre les deux pays en termes de temps de travail. D’après leurs analyses, si les Européens avaient adopté un temps de travail équivalent à celui des Américains, ils consommeraient 30 % d’énergie en plus.

A l’inverse, si les Etats-Unis avaient adoptée les standards européens de temps de travail, leurs émissions de CO2 en 2000 auraient été 7 % moindres que celles de 1990. Et les accords de Kyoto auraient été respectés… Les chercheurs insistent sur un effet volume : un temps de travail élevé entraîne une hausse de la croissance du PIB, et puisque celle-ci est corrélée à l’émission des gaz à effets de serre, un accroissement de la pollution.

Une autre étude basée sur des données collectées par l’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’Organisation de coopération de développement économiques (OCDE) stipule -en prenant comme base le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Suède-  que la durée du temps de travail qu’elle détermine varie en fonction des pays. Selon que leur économie est plus ou moins carbonée, certains pays pourraient travailler plus que d’autres. Mais la durée du temps de travail qui permettrait de limiter le réchauffement climatique en deçà de 2° n’en est pas moins fort réduite.

Ainsi les chercheurs déduisent qu’il faudrait 12 heures de travail par semaine pour les Suédois, 9 heures pour les Anglais et seulement 6 heures pour les Allemands car leur économie génère plus de gaz à effet de serre.

La réduction du temps de travail pourrait donc constituer un levier majeur de la transition écologique et sociale.