Joe Biden

Les promesses de Biden sur le cannabis partent en fumée.

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Alors qu’il vient de fêter sa première année derrière le bureau oval, Joe Biden continue de repousser aux calendes grecques la dépénalisation fédérale du cannabis récréatif et la grâce de milliers de prisonniers pour des délits mineurs liés à l’herbe. Le 46ème Président des Etats-Unis en avait pourtant fait la promesse durant sa campagne contre Donald Trump en 2020.

“Il faut dépénaliser le cannabis, et je le ferais”. La phrase est de Joe Biden, qui, un mois avant son élection, estimait aussi  que “personne ne devrait aller en prison pour consommation de drogue”.
Le futur locataire de la Maison Blanche s’était d’ailleurs fendu d’une vidéo de campagne pour illustrer son propos

Force est hélas de constater que les promesses de candidat n’engagent que les électeurs qui y croient, puisque le cannabis n’a pas été dépénalisé et qu’aucun prisonnier n’a été gracié pour des infractions liées à ce même cannabis. Sur ces deux points, Joe Biden a pourtant tous les pouvoirs nécessaires pour passer rapidement à l’action.
Selon le Service de Recherche du Congrès (CRS)  “ le Président a le pouvoir d’accorder des grâces à l’ensemble des détenus incarcérées pour des infractions liées au cannabis. Son administration peut aussi imposer la légalisation fédérale du cannabis sans attendre que les législateurs agissent.”

Le Covid a bon dos

Lundi, 31 janvier, c’est la secrétaire d’Etat au commerce Gina Raimondo qui a confirmé la volonté d’immobilisme de l’administration Biden, enfonçant un énième clou dans le cercueil d’une prompte légalisation fédérale. Interrogée sur le dossier cannabis, Raimondo a renvoyé la journaliste au vestiaire d’un “la question est si éloignée de tout ce sur quoi je travaille et ne fait pas parti de ma charge de travail”, arguant que la situation sanitaire liée au Covid-19 l’appelait à d’autres priorités.
Les proposition de Biden avaient pourtant été faites en pleine crise du coronavirus alors que Gina Raimondo, avant gouverneur de Rhodes Island, avait soutenu avec succès la légalisation du cannabis dans son Etat en 2020.
Idem pour Kamala Harris, qui se disait pourtant en faveur d’un assouplissement de la législation fédérale avant l’élection de Joe Biden. Depuis son entrée à la Maison Blanche, la vice-présidente s’est fait très discrète sur le sujet.

Le naturel revient au galop

De tous les candidats démocrates à la présidentielle, Biden est incontestablement le plus conservateur. Il faut dire que contrairement à Barack Obama qui n’a jamais caché son inclinaison pour la weed durant ses vertes années, Joe Biden a longtemps été un farouche opposant de l’herbe qui fait rire.
De 1987 à 1992, alors qu’il était chef du Comité judiciaire du Sénat, Biden n’a pas seulement soutenu la guerre contre la drogue et l’incarcération systématique des consommateurs récidivistes, mais a été le chantre d’une législation plus punitive.
En 1989, au plus fort de la politique war on drugs et de l’incarcération systématique des consommateurs récidivistes, Biden, alors sénateur démocrate, avait estimé que le plan du très républicain président George Bush “n’allait pas assez loin”.

Ironie de l’histoire, c’est ce même reproche, à savoir celui de ne pas aller assez loin dans sa politique de contrôle des substances interdites, qui est aujourd’hui fait au Président par la majorités des représentants et sénateurs démocrates. A la différence que c’est désormais un assouplissement de la législation que demandent élus et citoyens américains.
“Sleepy Joe” se réveillera-t-il pour sortir de sa posture prohibitionniste avant les élections de mi-mandant ? Rien n’est moins sûre alors que le CEO du monde libre continue de chuter dans les sondages.

USA: ventes record de weed à la Thanksgiving .

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Les ventes de cannabis aux Etats-Unis ont atteint de nouveaux sommets au cours du week-end de Thanksgiving. Confirmant qu’entre une crise du Covid-19 favorisant la consommation de ganja et une légalisation croissante de la belle herbe, le weed-business a de très beaux jours devant lui.

Les excellents résultats enregistrés lors du week-end de Thanksgiving attestent une nouvelle fois de la bonne santé de la filière cannabis américaine.
Alors que certains investisseurs s’attendaient à ce que le boom des ventes consécutif à la première vague du coronavirus ne s’estompe durant l’été, les chiffres mensuels du commerce weed made in USA n’auront cessé de grimper, atteignant mois après mois de nouveaux records.

Green Thursday de la Thanksgiving

Une tendance confirmée par Akerna*, l’un des principaux collecteurs de données du secteur.
L’entreprise d’analyse américaine rapporte que la veille de Thanksgiving, les ventes étaient 80% au-dessus de la moyenne des 10 premiers mois de année 2020.
Et ce dans un millésime déjà extraordinaire pour le commerce de la verte industrie.
Avec un record absolu de 175 millions de dollars de recettes pour la seule journée du jeudi 24 novembre, ce green Thursday n’aura rien à envier au black Friday.
Pour ce seul week-end de Thanksgiving, le montant total des ventes de cannabis se sera élevé à la modique somme de 238 millions de dollars.

Produit star du confinement

Pandémie et confinement ont aussi largement contribué à stimuler la demande cette année.
Et même si la crise de COVID-19 est en passe d’être jugulée, tous les observateurs s’accordent désormais à dire que 2020 marque l’avènement de l’industrie du cannabis.
Autre facteur de croissance: les États ayant considéré les ventes de cannabis comme « activité essentielle» durant les confinements.
Un effet boule de weed qui a attiré nombre d’investisseurs vers la florissante industrie.

L’autre bonne nouvelle du scrutin présidentiel

A cela il faut ajouter  4 états qui le 3 novembre, légalisaient l’usage de cannabis récréatif.
Enfin, cerise sur le space-cake : vendredi dernier, la Chambre des représentants adoptait un projet de loi visant à dépénaliser la consommation de cannabis au niveau fédéral.
Même s’il faudra attendre 2021 pour que l’initiative soit votée et validée par Joe Biden, la perspective d’une dépénalisation fédérale aura largement boosté la confiance des places boursières.
Le modèle du Canada, qui a légalisé en 2018 et enregistre des recettes records ainsi qu’une criminalité en baisse, fait figure de modèle.
Il ne reste donc plus aux États récalcitrants qu’à suivre le bon exemple.

 

*Source données Akerna: Reuters

Comment Joe Biden va dynamiser la culture du chanvre.

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La prochaine administration fédérale pourrait favoriser la plantation de cannabis pour doper la lutte contre le réchauffement.

Pas plus Joe Biden que Kamala Harris ne sont des fans du cannabis. Dans les années 1980, le président-élu des Etats-Unis préconisait l’application de la peine de mort pour les trafiquants. Comme procureur générale de Californie, Kamala Harris a instruit plus d’affaires touchant aux stupéfiants que son prédécesseur. Pour autant, la future vice-présidente semble avoir mis un peu d’herbe dans son tabac : en septembre 2019, elle a publiquement désapprouvé l’incarcération systématique des consommateurs de marijuana.
Malgré ce lourd passif, Biden et Harris pourraient dynamiser la culture du chanvre. Et ce, pour deux raisons.
La première est que le nombre d’Etats fédérés autorisant la fumette récréative ne cesse d’augmenter. Lors des scrutins du 4 novembre, les électeurs de l’Arizona, du Montana, du New Jersey et du Dakota du Sud ont approuvé des projets de loi allant dans ce sens. En Oregon, la possession de toute drogue est désormais autorisée.

Projet de loi “dérégulateur”.
Un tiers des Américains est donc libre de consommer de la weed en toute légalité. Un nombre appelé à progresser : le 4 décembre, la Chambre des représentants a adopté une proposition de loi visant à rayer le cannabis de la liste fédérale des drogues dangereuses. Biden n’ira pas contre le vent (parfumé) de l’histoire.
D’autant que ses projets de lutte contre le réchauffement climatique soufflent dans le sens de la production de chanvre.
Et c’est là la seconde raison: mi-novembre, une quinzaine d’anciens conseillers « climat » de l’ex-président Obama ont mis en ligne une série de recommandations pour le futur locataire de la Maison blanche.

Stratégie climatique
Esquisses des feuilles de route des administrations en charge de terres fédérales, de l’environnement, de l’énergie ou du budget, ces « mémos » ressemblent furieusement à une stratégie climatique cohérente et réfléchie.
Le chapitre traitant du département à l’agriculture (USDA) n’est pas le moins intéressant. Rédigés par trois anciens dirigeants du ministère, il rappelle que le secteur primaire américain est à l’origine de 10% des émissions américaines de gaz à effet de serre(Ges). Et ses capacités d’absorption du carbone sont plus importantes encore.
Aussi, Robert Bonnie, Leslie Jones et Meryl Harrell préconisent-ils d’inciter les agriculteurs, moyennant subventions, à adopter des pratiques favorisant le stockage du carbone dans le sol. L’un des outils les plus puissants serait la création d’une banque du carbone agricole.

Banque du carbone
Créée sous l’égide de l’USDA, cet établissement achèterait, à bon prix, les crédits carbone générés par les agriculteurs plantant des cultures favorisant le stockage du carbone organique dans le sol. Dans le lot, les cannabacées sont de bons candidats. Chaque hectare de cannabis capte l’équivalent d’une quinzaine de tonnes de CO2 par an. En achetant pour un milliard de dollars par an de crédits, la Carbon Bank pourrait contribuer à maintenir une cinquantaine de millions de tonnes de carbone dans le sol : l’équivalent des émissions annuelles des Pays-Bas.
Bien sûr, le bilan carbone du chanvre varie fortement selon l’usage qu’on en fait. Un chanvre servant de matière première à la fabrication de produits à longue durée de vie (fibres pour vêtements, cordage, isolation) affichera un meilleur bilan carbone que celui qui sera transformé en aliments ou en weed. Mais l’on peut parier qu’aux Etats-Unis comme en Europe, tous les usages cannabiques sont appelés à se développer.

Rendez-vous après le 20 janvier 2021. Joe Biden aura définitivement succédé à Donald Trump : un nouveau chapitre du cannabis américain sera alors ouvert.