Cinema - Page 2

Quand Gainsbourg chantait la Ganja

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Il y a 30 ans, Serge Gainsbourg nous quittait. Si l’homme à tête de choux n’était qu’un fumeur de Gitanes, il n’aura jamais été insensible aux charmes du cannabis. Un penchant pour la ganja-culture qui nous offrira le révolutionnaire Aux Armes et caetera ainsi que Cannabis, film dans lequel il donne la réplique à Jane Birkin et compose une sublime bande-originale écrite avec un certain Jean Claude Vannier.

Un an après leur rencontre sur le tournage de Slogan (1969) le couple naissant Gainsbourg/Birkin partage de nouveau l’affiche dans une romance policière réalisée par Pierre Koralnik, que Serge retrouve trois ans après leur collaboration sur le téléfilm Anna (1967).
Si le scénario comme le jeu d’acteur n’ont rien de stupéfiant dans cette production que même la splendide et systématiquement dévêtue Jane Birkin ne parvient à sauver, la musique originale signée Gainsbourg/Vannier vaut très largement de subir ce polar de série B.

Gainsbourg, Birkin, cannabis,

Après avoir composé la B.O. de  Mann 70 (1968), écrit le célèbre « Requiem Pour Un Con » pour Le Pacha (1968),  « L’Herbe Tendre », entendu dans Ce Sacré Grand-Père (1968), et le titre »L’Alouette » pour La Horse (1970), Gainsbourg signe avec Cannabis(1970) une de ses meilleures musiques de film.
Mi-rock mi-planante, la B.O.  made in Gainsbarre donnera toutes ses lettres de noblesse à ce qui est sans doute le meilleur long-métrage de Pierre Koralnik. (Les deux autre films notables du réalisateur seront Nestor Burma et l’Instit’…).

Cannabis, c’est aussi la première collaboration de Serge Gainsbourg avec Jean-Claude Vannier, génial arrangeur-compositeur avec qui il écrira deux ans plus tard un chef d’oeuvre: « L’Histoire de Mélodie Nelson« .

Parmi les meilleurs titres joués dans le film, l’éponyme « Cannabis »  que l’on retrouvera en intro et outro (en version instrumentale pour le générique de fin).
Très rock, prologue à la texture électrique de l’album « Rock around the Bunker« , « Cannabis » donne d’emblée le ton de ce polar noir interdit aux moins de 18 ans « La mort a pour moi le visage d’une enfant/Quand soudain, je perds la raison / Est-ce un maléfice? / Ou l’effet subtil du cannabis? ».
Le très inspiré « I want to feel crazy » (chanté par Jane Birkin façon Maryline Monroe) est un délicieux prélude aux sublimes arrangement que Jean Claude Vanier nous offrira sur l’Histoire de Melody Nelson.

Serge Gainsbourg, Cannabis, Jane Birkin, Cinéma,
« Chanvre Indien » tient ses promesses en nous transportant dans un planante ambiance orientale aux parfums de haschisch alors que le titre « Dernière blessure » nous rappelle autant les violons Initial BB qu’il annonce les enivrants arrangements de La Valse de Melody.
Boudé par les critiques et le publique à sa sortie, Cannabis jouit aujourd’hui d’un statut de cult-movie chez les grands Gainsbourg-aficionados.
Puisse cet article élargir le cercle des fans de Cannabis, le film.

la Bande-Originale intégrale de Cannabis avec tous les titres dont nous vous parlions, c’est ici:

Cinéma, remixs et élégance: La recette du Bonheur de Wax Tailor

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Michael Caine, John Barry et Wax Tailor sont dans une vidéo. Ici, personne ne tombe à l’eau, bien au contraire. Dans ce court format documentaire, lancé par la chaîne Ciné +, d’éminents artisans du son parlent de leurs morceaux cultes. Ceux qui ont forgé leur esthétique comme un feu sacré, attisant leur passion.

Dans cet épisode, le DJ Normand Wax Tailor (A.K.A. Jean-Christophe Le Saoût) nous explique comment la B.O. du film de Michael Caine “Ipcress, danger immédiat” composée par John Barry a changé sa vie.
Rencontre au sommet du son entre Jazz, Trip-hop et électro.

Grand passionné de Cinéma, Wax Tailor a toujours puisé dans les classiques, qu’il s’agisse de Kubrick, Chaplin ou Minelli.
Il a cultivé un univers sonore très riche, ce qui explique ses collaborations avec Ghostface Killah du Wu Tang Clan (qui sont d’énormes fans de films asiatiques) et Lee Fields, le parrain de la scène retro soul (l’héritier spirituel de James Brown).
Cette ouverture d’esprit lui vient entre autres de l’influence de l’utilisation très organique, par John Barry, de la bande originale pour habiller ce film qu’il décrit comme un “Anti-James Bond” dont il admire la densité du son et les digressions.
Rien d’étonnant, puisque le maestro, qu’il compare au génial Miles Davis, est avant tout un grand amateur de Jazz.
Une musique qui vit par sa spontanéité et qui se prête à toutes les libertés, tant qu’elles sont mélodiques.
Cette partition insolite est sortie en 1965, l’année qui suit celle du mythique Goldfinger. Un pari risqué puisque le réalisateur Sidney J. Furie “filme le banal comme ne l’étant pas” dans ce film d’espionnage novateur, ou comment faire la thèse et l’antithèse à un an d’écart.
Un génie qui a valu au compositeur 5 Oscars, 10 Nominations aux Golden Globes et le titre de Chevalier des Arts en Angleterre.

Le lien entre ces deux musiciens ? Une volonté de toujours innover, de chercher quelque chose de nouveau, pour ne jamais se répéter, qui l’a poussé à ne “presque jamais” utiliser de boucles, au bénéfice de textures, d’ambiances et d’émotions.

Décidément marqué par l’exercice de ce grand-père spirituel, il a, lui aussi, tenté l’exercice de la bande originale et enregistré en 2008 le titre Seize the day pour la bande originale du film Paris par Cédric Klapisch.

Quelque part entre nostalgie et progrès, le DJ est décidément délicieusement anachronique, puisqu’il a lancé le premier vinyle connecté au monde grâce à une puce NFC.
Un format vintage propulsé à l’avant-garde grâce à la créativité d’un DJ ?
C’est aussi ça, la magie de Wax Tailor.
Un homme qui a trouvé le secret de la pierre philosophale pour changer le bruit en Or.

Son nouvel album The Shadow Of Their Suns est disponible dans les bacs et nous vous le recommandons très fortement !

Vous pouvez l’acheter ici

KENTARO : rencontre avec la relève du cinéma nippon.

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KENTARO est un réalisateur ambitieux, dont le premier long métrage, Under the Turquoise Sky, est une réussite savoureuse, savant mélange entre fable occidentale et épopée moyenâgeuse. ZEWEED l’a rencontré.

ZEWEED : C’est un premier film incroyablement maîtrisé. Quel message et valeurs prévalent dans votre oeuvre?
KENTARO : Aujourd’hui, les valeurs de l’ existence sont souvent déterminées par ce que tu as, ton entourage, ta popularité, la qualité des choses matérielles que tu possèdes et ce quelles représentent, les symboles qu’elles véhiculent dans notre société. La pensée dominante, c’est un peu ça. Mais quand tu commences à voir les choses en termes de contribution, les lignes bougent. Que ce soit une contribution culturelle, médicale, financière ou éducative. Dans mon film, j’ai exploré l’idée de retour à des valeurs fondamentales. Sans réelle volonté politique, il y a un message clairement anti-matérialiste, contre la consommation à l’extrême que l’on observe dans les grandes villes. Quand je suis parti en Mongolie, j’ai vu des hommes d’affaires en excursion dans la campagne s’effondrer devant la beauté de ces paysages. Moi qui suis citadin, j’étais en constant choc culturel devant ces vastes steppes et ces coutumes shamans qui n’existent pas dans d’autres pays d’Asie de l’est.

ZW : Under the turquoise sky reste un film d’auteur…
K : Évidemment, ça reste un film avec quelques références cinéphiles. Mais je pense que la particularité de ce film, c’est qu’il s’agit d’un film d’auteur avec des acteurs très connus dans leur pays. C’est une sorte de road movie poétique. Dans mon film, je rends aussi un petit hommage au cinéaste Antonioni, qui avait un œil d’architecte citadin dans ses films. C’est loin d’être un film commercial, mais il me semblait important de prendre le risque de faire un format auteur.

ZW : Comment définiriez vous le cinéma ?
K : Le cinéma, selon moi, ce sont des scènes qui restent parfois longtemps après avoir vu un film. Ce n’est pas tant l’histoire, que des scènes marquantes : le regard d’une actrice, un moment de poésie, des acteurs qui deviennent des coups de pinceaux sur un tableaux. Toutes ces questions trottaient dans ma tête depuis longtemps, et je crois que j’ai inconsciemment cherché à y répondre pendant l’écriture et le montage.

ZW : Qu’est ce qui a inspiré l’écriture de votre film?
K : Under the turquoise sky est un film qui joue avec les codes du récit initiatique tout en explorant la recherche de filiation.
Après trois ans de pandémie, on est dans une époque qui fait, pour moi, écho à la Grande dépression à la fin des années 1920, qui a donné naissance à la popularité de Charlie Chaplin, Harold Lloyd, ou de Buster Keaton. Aujourd’hui, le cinéma traite plutôt les problèmes sociaux et l’identité sexuelle. Mais je crois qu’on arrive dans une époque où on a plus envie de regarder ce genre de thème en face car on les voit en vrai tous les jours. J’avais aussi pensé à la comédie musicale, parce qu’en ce moment on est comme dans une période d’après-guerre.

ZW : Dans quel mesure le film s’est t-il librement improvisé ?
K : Le scénario était déjà écrit avant le tournage. En revanche, je ne voulais pas que les dialogues, par des personnes qui ne parlaient pas la même langue, soient mémorisés par cœur à l’avance. Car souvent c’est tellement plus vrai de créer les dialogues sur place.

ZW : Vous vous êtes depuis toujours destiné au métier de cinéaste?
K : J’ai fait des études d’art, je voulais être peintre, photographe. Et puis, quand j’étais jeune, j’ai eu l’opportunité de faire des castings. Je me suis vite rendu compte que la comédie était un exercice difficile. Je suis entré par la porte d’acteur, entre Paris et New-York. Quand j’ai commencé à travailler, j’ai pleinement pris conscience de la difficulté de devenir bon acteur. C’est un métier très difficile. Puis c’est aussi un métier très noble. Quand j’étais plus jeune, j’étais sûr de vouloir suivre un chemin créatif, sans savoir que cela pourrait se transformer en une véritable carrière. Pour moi, les opportunités que nous avons tous dans la vie relèvent davantage du destin.

ZW : Un message à transmettre aux aspirants cinéastes ?
K : Pour ce film, c’était surtout une question d’un très bon timing. On a trouvé un premier financement par le private equity. A cela s’ajoute la popularité d’acteurs nationaux confirmés, jouissant d’un grand niveau de notoriété. Le projet était complètement art house, ce qui n’existait pas avant en Mongolie, donc pas facile d’élever des fonds. Je n’ai pas de formation d’école de cinéma, mais j’ai fait des clips, des courts métrages, des petits documentaires, et à travers ces projets j’ai pu expérimenter plusieurs techniques car j’avais souvent carte blanche. Je pense, malgré tout, que le processus de la création doit être universel, et je ne pense pas qu’il soit forcément nécessaire de faire une école de cinéma pour devenir réalisateur. On peut commencer par apprendre pas mal de choses en visionnant de bons films des grands maîtres. Quand j’ai fait ce film, j’avais déjà une idée de ce qui allait être drôle, de ce qui allait être touchant, de ce qui allait être beau. Universellement.

ZW : Parlons des acteurs. Ils sont particulièrement incroyables et contribuent à la magie du film.
K : Je trouve que le bon choix des comédiens est quelque chose de très important. J’ai énormément de chance d’avoir trouvé de très grands acteurs en Mongolie. Amra, la plus grande star de Mongolie, a même commencé une carrière à Hollywood. Selon moi, un bon jeu d’acteur touche les gens au niveau viscéral.
Ça me fait aussi penser à la mise en scène des animaux dans le film. C’est difficile de les diriger, car cela revient à apprivoiser l’instinct pur. Par exemple, un cheval à moitié sauvage comme ceux en Mongolie, n’est pas un véhicule. On ne peut pas le monter comme ça. Il faut établir une connexion avec l’animal avant de le monter. Et on ne peut pas bien filmer un animal sans prendre en compte ces facteurs-là. Amra, par exemple, était un bon mélange entre l’intellectuel et l’animal. Pour Yuya, la répartition de ces mélanges était différente. Le but était d’essayer de capter l’animal dans l’humain.

Photos et propos recueillis par F.Doyen

Sélection des meilleurs films d’horreur à 4H20 du matin.

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Halloween approche et la tradition la plus sacrée chez nos amis anglo-saxons c’est de regarder des films d’horreur en dégustant des poignées de bonbons. Évidemment c’est l’occasion parfaite pour associer Munchies, blunts à la citrouille et votre passion canapé.

Voici une petite sélection de films aux thèmes horrifiques du moins effrayants au plus terrifiant pour que vous puissiez éviter tout risque de Bad Trip.

Hotel Transylvania.
Taux d’effroi: 1/10
C’est mignon, c’est drôle et c’est rempli de monstres tous plus attachants les uns que les autres. Le film qui raconte les aventures de Dracula (doublé par Adam Sandler) dans son hôtel interdit aux humains. C’est le plus doux des films d’Halloween, mais il n’en reste pas moins indispensable vu qu’il est réalisé par le créateur de Samurai Jack et des Super Nanas. C’est donc de l’animation de très haut niveau et c’est pour toute la famille.

Cabin In The Woods.
Taux d’effroi: 3/10
Ce film n’est pas un film d’horreur. Rien d’étonnant quand on sait qu’il est le résultat d’une idée de Joss Whedon qui l’a écrit et produit. Joss Whedon c’est le créateur de Buffy contre les vampires et le réalisateur du premier Avengers. Dans ce film qui paraît tout d’abord très cliché, on suit une bande de jeunes qui vont en week-end dans un chalet menacé par des forces maléfiques. Sans vous spoiler tout le film je peux vous dire que la suite est aussi surprenante et divertissante que le début est cliché. C’est le plus gros twist cinématographique des années 2000.Le film comporte même un personnage de Stoner bien plus intelligent et débrouillard que prévu (qui est forcément c’est mon personnage préféré).

 

Jason X.
Taux d’effroi:  5/10
Ce film est l’exemple parfait du film « trop mauvais pour ne pas être génial ».  Il suit Jason notre tueur implacable et presque indestructible (qui rappelons-le s’est plus tard battu à armes égales avec Freddy Kruger) alors qu’il est envoyé dans l’espace et… soigné pour être encore plus puissant. C’est absurde, gore et tellement jouissif. Et si le vrai esprit d’Halloween était la violence gratuite ?

Hellraiser II.
Taux d’effroi: 7/10
Hellraiser 2 c’est un film qui marque un tournant dans l’histoire du film d’horreur, un des derniers blockbusters à venir d’un univers indépendant et subversif. C’est un film rempli de Cenobites (des démons à la chair déformée) dans des batailles épiques contre des humains bien trop faillibles. C’est aussi le dernier de la série à bénéficier de l’expertise de Clive Barker, l’auteur à l’origine de cet univers Judéo-Bdsm, ce qui lui donne une saveur bien plus piquante. Le remake de Disney+ (avec Pinehead en Disney Princess, WTF?.) est très réussi.

Rec. Taux d’effroi: 8/10
Rec c’est l’enfant terrible du projet Blair witch et des films de Zombies de Romero. L’occasion de suivre à la première personne les aventures d’une équipe de télévision dans un immeuble assailli par des forces obscures. Contrairement à Blair witch il y a une vraie montée en puissance et contrairement à paranormal activity les acteurs savent vraiment jouer. C’est donc, à mon sens, le meilleur film d’horreur de sa catégorie.

Ring (la version japonaise)
C’est le seul film de cette liste qui m’a vraiment secoué. Regarder Ring et en plus high c’est une expérience à réserver aux plus courageux. C’est un conte horrifique japonais basé sur plusieurs histoires vraies de morts subites et inexpliquées. Attention si vous décidez de regarder le film de la cassette hantée trois règles sont de mise : -La pièce doit être dans le noir -Vous devez regarder la version Japonaise (bien plus effrayante) -Vous n’avez pas le droit d’arrêter le film pour « faire une pause ». L’ambiance lors du tournage était tellement intense que 4 techniciens ont procédé à des exorcismes chez eux après sa fin. Êtes-vous prêt à relever le défi ?

 

Borat ne badine pas avec la beuh

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Sacha Baron Cohen ne rigole ni avec son image, ni avec la weed. L’acteur récompensé aux Golden-Globe attaque en justice une entreprise de cannabis américaine pour publicité mensongère. A l’origine de la plainte, un panneau d’autoroute sur lequel figure Borat, son personnage de journaliste Kazakh aux valeurs et compétences discutables. Le comique aurait-il perdu son sens de l’humour?

9 millions de dollars de dommages et intérêts… au minimum. L’addition est salée pour l’entreprise Solar Therapeutics qui est poursuivie par Sacha Baron Cohen pour violation du droit d’auteur, publicité mensongère et détournement de son droit de publicité. D’autant plus salée qu’il ne s’agit que d’un visuel planté sur le bord d’une autoroute Inter-States au Massachusetts.
Sur le panneau de la discorde, on peut voir Borat qui, deux pouces en l’air, lance son célèbre « it’s nice », gimmick de son personnage de journaliste kazakh attardé envoyé en mission-reportage aux Etats-Unis.


L’action en justice ne manquera de surprendre les fans de l’acteur qui doit deux de ses plus grands rôle à la stoner culture. Ali-G, jeune brit’ de la banlieue bourgeoise pavillonnaire de Londres, rapper-wannabe à l’accent jamaïcain aussi improbable que sa dégaine et surtout grand consommateur de ganja, ressort comique d’une bonne partie des sketchs.

 

Dans le très bon « The Chicago 7 » , c’est Abbie Hofmann, célèbre contestataire hippie, que Baron Cohen interprète en portant un message sommes toutes très libertaire et permissif au sujet de la weed.

L’acteur aurait-il eu une récente prise de conscience? Loin de là puisque ses avocats ont fait savoir dans un communiqué que « M. Baron Cohen est né dans une famille juive orthodoxe; c’est un Juif Observateur et il est fier de son héritage culturel. Il ne souhaite pas être impliqué dans la controverse sur le cannabis au sein de la communauté juive orthodoxe, ni sur la question de savoir si le cannabis peut être utilisé selon les règles juives« .
Dans un autre communiqué publié conjointement, son agent précise « M. Baron Cohen n’a jamais consommé de cannabis de sa vie. Il ne participerait jamais à une campagne publicitaire pour le cannabis, pour quelque somme que ce soit« .
En 2019, la fortune personnelle de l’acteur était estimée à 245 millions de dollars. Cette année entre son rôle dans « The Chicago 7 » et « Borat 2 » Sacha Baron Cohen a empoché 82 millions de dollars.

De la weed pour les nominés aux Oscars

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Alors que le Festival de Cannes s’achève, Zeweed revient sur les Oscars 2019 et ses cadeaux VIP que la Croisette leur envie encore.

Comme chaque année, les nominés de cinq des plus prestigieuses catégories en lice ont reçu un package de cadeaux VIP. Offerts par l’agence Distinctive Assets, les fameux « swag bags » envoyés aux 25 élus contenaient, légalisation de la weed oblige, de stupéfiants goodies au cannabis. Et personne, pas même Glenn Close, ne s’en est plaint.

Des chocolats fourrés à l’indica ou à la sativa. Des crèmes hydratantes au THC, des scrubs au CBD, un abonnement d’un an au Coffee Shop le plus hype de Los Angeles… Il avait de quoi s’amuser dans les « Oscar swag bag »  offerts l ’agence Distinctive Assets . Spécialisée dans les relations publiques et le celebrity placement, Distinctive Assets avait déjà fait le buzz en 2018.
L’année dernière, le montant total des cadeaux offerts  (270.000 $) avait choqué plus d’un mangeur de pop-corn middle size.

« Il n’y a pas de mauvaise publicité »

S’ils ne sont pas directement financés par l’Académie des arts et des sciences du cinéma, les swag bags font partie intégrante du show depuis 2002.Et c’est tout bénef’ pour les Oscars qui se font un coup de promo à tarot zéro.
Parce que si Hollywood a depuis belle lurette fait sienne la maxime du poète irlandais défroqué, une certaine idée de la pondération s’est cette année invitée dans la généreuse tradition du swag bag. En effet, pour la 91ème cérémonie des Oscars, le montant de la pochette surprise n’excédera pas 105.000$. Question de décence.

Parmi les nominés gâtés: Spike Lee, Yorgos Lanthimos, Melissa McCarthy, Lady Gaga, Glenn Close, Olivia Wilde, Christian bale, Rami Malek, Bradley Cooper, Willem Dafoe, Viggo Mortensen, Rachel Weisz,  Mahershala Ali, Sam Rockwell, Richard E. Grant ou Sam Elliot.

Parmi les 53 cadeaux figurants dans la hotte du père oscars 2019, on retiendra :

  • Une bouteille d’absinthe A. Junod.
  • Un bong en forme de pomme, cadeau du MOTA , le cannabis social club branché de Los Angeles.
  • Un traitement anti-age au CBD de CBDRxSupreme.
  • Un coffret Coda Signature  de la marque éponyme. Capsules pour bains effervescentes au THC, truffes et berlingots au cacaotés dosés à 10 mg du même  THC, baumes au CBD, une plaquette de  chocolat au lait contenant 300 mg de tétrahydrocannabinol (réservé aux nominés expérimentés. Un euphémisme ?)
  • Un balai pour toilettes phosphorescent en forme d’émoji, par Mister Poop.
  • Une pompe à lait maternel ultra silencieuse et discrète signée  Elvie Pump.
  • Un portrait original ultra-réaliste et maxi-kitch de  l’atelier Reian Williams Fine Art.
  • 30.000$ de produits de beauté rajeunissant de célèbre Dr Konstantin Vasyukevich.
  • Toute une gamme de produits de beauté contenant du THC et/ou CBD, ainsi que d’autre principes actifs de la marijuana, par High Beauty. Aussi efficace qu’une tranche de  space-cake .

De très sympathiques prix de consolation qui, s’ils ne peuvent pas grand-chose contre les yeux rouges et gonflés, aideront en tous cas les nominés en question à sécher leurs larmes.

Ganja RP gonflée, mais efficace

Ce n’est pas vraiment un choc de découvrir que les marques qui distribuent des consommables contenant du THC et/ou du CBD comme d’autres dérivés cannabiques misent sur le  « celebrity product placement », particulièrement en Californie où plusieurs acteurs connus ont déjà lancé leur marque de weed sur le marché de la côte ouest. Ce qui est plus gonflé en revanche, c’est de distribuer à des personnalités aussi connues que variées un produit qui, il y a deux ans, vous faisait passer par la case commissariat.
Au risque de véhiculer un message qui aurait pu être mal perçu par les nominés comme par le public. Un pari gonflé donc, mais gagnant pour Distinctive Assets ainsi que  pour les marques Coda et High Beauty, fournisseurs de ces produits de rêve.
A ce jour ce jour, l’agence de relations publiques n accusé aucun retour à l’envoyeur.

 

Hugo se fait un film: Soleil Vert

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Chaque semaine, Zeweed vous propose de (re)découvrir une pépite du cinéma. Aujourd’hui, gros plan sur Soleil Vert (1974), le chef-d’oeuvre écolo-trash et dystopique de Richard Fleischer.

New York. 2022. Quarante millions d’habitants. On doit enjamber des corps, morts ou en passe de l’être, pour se déplacer dans la ville. Il fait chaud. Très chaud, et tout le temps. Le monde est plongé dans une canicule permanente, où stagnent dans l’air des particules fines vertes qui donnent au jour des lueurs vaseuses. La couleur verte, disparue de la face du globe avec toute forme de végétation, d’arbres comme de légumes, est devenue celle d’une petite galette carrée qui est la seule forme d’alimentation accessible au commun des mortels. Ce biscuit à base de plancton condensé s’appelle le Soleil Vert. Tel est le monde qu’envisageait pour nous le réalisateur Richard Fleischer en 1974.

Particules fines et canicule

Bien que tout ait changé, il y a toujours des bons et des méchants, des brigands et des policiers. L’assassinat de M. Simonson, d’un homme puissant ouvre l’enquête menée par Charlton Heston qui, une fois n’est pas coutume dans les années 70, incarne un policier désabusé, courageux, nommé Thorn, aussi subtil et viril qu’un taureau. Il partage son taudis d’appartement, où il faut pédaler sur un vélo pour avoir de l’électricité, avec Sol, un vieillard qui se remémore non sans larmes le monde d’avant, où on mangeait de la vraie nourriture et où on publiait livres et journaux par milliers.
De cette nostalgie, Thorn ne comprend rien et il s’en fout : il n’a rien connu d’autre et n’a donc rien à regretter.

Heston s’étonne

Chez Simonson, l’homme puissant assassiné, ce qui attire son attention et met à rude épreuve son flegme olympique, ce n’est pas le crâne ouvert du défunt, mais le confort matériel. L’eau courante, l’air conditionné, la vraie nourriture dans le frigo, le whisky, le savon et surtout, le mobilier. Mobilier, c’est bien le titre que portent les femmes dans Soleil Vert, réduites à des objets domestiques destinés à procurer du plaisir aux hommes. Celle-ci s’appelle Shirl et regarde le cadavre de son ex-propriétaire se faire emmener par la morgue, qui se déplace non pas en voiture funéraire, mais en camion poubelle. Ces éboueurs de la mort ramassent des milliers de corps chaque jour, mais où les amènent-ils ? Que deviennent-ils ? Pourquoi la morgue distribue, en échange d’un cadavre, un jeton d’une valeur de 200$ ? C’est le grand mystère qui plane dans cette société dystopique, et autour de l’enquête de notre brave Thorn.

 

Cannibalisme en galette

Quand il aura compris pourquoi Simonson a été tué, après plusieurs duels western contre des suppôts du gouvernement, envoyés pour étouffer l’affaire, Thorn aura compris l’immonde et prévisible vérité. Il aura compris pourquoi la mort est encouragée au point qu’existe le Foyer, un mouroir ultramoderne où le pauvre et vieux Sol décide de mettre fin à ses jours et où on propose à chaque futur cadavre vingt minutes de bonheur. Alors que Sol sirote son dernier whisky face à des images de la nature jadis foisonnante, sur une musique classique à fond la caisse, Charlton Heston, arrivé trop tard pour empêcher cette euthanasie, découvre ces images, exactement comme il découvre la Statut de la Liberté à la fin de La Planète des singes : mais qu’avons-nous fait ?

Crépuscule vert

Nous sommes en 2021, et la même question se pose : qu’avons-nous fait ? Apparemment, on s’en est un peu mieux sorti que ce qu’envisageait Richard Fleischer. Pourtant, nous ne sommes pas plus respectueux de la nature que les humains de Soleil Vert. Peut-être rattraperons-nous leur destin asphyxié, mais alors qu’est-ce qui fait que nous nous y dirigeons plus lentement ? La porte de sortie du 2022 annoncé par ce film, c’est une erreur fondamentale dans sa vision de l’avenir.
Je l’ai dit plus haut, les femmes dans Soleil Vert sont réduites au rôle de mobilier.

L’objectification de leur corps aurait donc fini de les asservir au désir des hommes, au point où elles acceptent leur statut de meuble sexué sans sourciller. Le fait que le scénario ait tout faux dans ce pessimisme misogyne est une raison suffisante pour avoir de l’espoir à l’égard de notre espèce. Certes, nous épuisons toutes les ressources de la Terre, quitte à survivre dans d’effroyables conditions.
La sentence accablante de Soleil Vert ne s’applique en fait qu’à une certaine idée de la condition masculine, celle dont Charlton Heston est l’ambassadeur. Ce n’est pas grâce à des types comme lui que les femmes ont échappé à une vie domestiquée. C’est probablement grâce à leurs propres combats, à leur propre conscience, à leurs propres efforts, bref, à tout ce que ce film omet d’intégrer à son récit, que les femmes ont fait du monde un endroit pas aussi sale que celui de Soleil vert.

Festival Arcadia: « L’ampleur de toutes choses » en projection virtuelle ce soir.

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Cette année, le festival Aracadia aura lieu vraiment tout près de chez vous puisque c’est dans votre salon que se seront diffusés les documentaires de cette 10ème édition de l’Environemental Film Festival, qui met à l’honneur les meilleurs reportages en faveur d’un monde vert, juste et durable.

Ce soir, c’est l’excellent « L’ampleur de toutes choses » qui est nous est proposé en séance virtuelle par Arcadia.
Synopsis: Lorsque Jennifer Abbott perd sa sœur, décédée d’un cancer, son chagrin la rend sensible à l’extrême gravité de la crise climatique. Dans son nouveau documentaire, L’ampleur de toutes choses, elle esquisse des parallèles intimes entre les deuils vécus à l’échelle personnelle aussi bien que planétaire. Aux récits des manifestations du changement climatique observées en première ligne s’amalgament les souvenirs d’enfance qu’évoque pour la cinéaste la région de la baie Georgienne, en Ontario. Qu’ont en commun ces histoires ? Eh bien, tout, étonnamment.

 

Pour celles et ceux que l’on présente à l’écran, le changement climatique n’appartient pas à un futur lointain : il est à leur porte. Les combats livrés, les pertes douloureuses et les témoignages poignants se croisent dans une trame extraordinaire tissée d’émotions brutes et de beautés fulgurantes transformant l’obscurité en lumière et le chagrin en action.

🎫 Pour réserver vos places :
1. Rendez-vous sur www.aff.eco/le-festival-2021 pour découvrir la programmation
2. Sélectionnez le ou les films qui vous intéressent et soutenez votre cinéma local en trouvant la séance la plus proche de chez vous sur www.25eheure.com
3. Achetez votre place (6€) directement sur le site, l’e-mail de confirmation contient le lien de la projection

Bonne séance!

La grosse question de Mike: Mais au fait, quelle est la couleur de la folie?

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Quelle est la couleur de la folie ?
C’est la question que posent Nicolas Cage et H.P. Lovecraft dans l’atmosphérique  »Colour out of Space’‘, notre coup de coeur et dernier chef d’œuvre de Richard Stanley, le plus sulfureux des réalisateurs d’avant-garde.
Un film aussi trippant que profondément poétique, disponible sur Amazon Prime.

Vous vous demandez peut-être pourquoi, dans un magazine consacré au chanvre et à l’écologie, nous vous parlons d’un film de science-fiction.
Il y a en fait un paquet de raisons à cela. Nous nous arrêterons à 5 essentielles :

L’origine : Tout d’abord, ce film est un must, parce qu’il est basé sur une nouvelle de Lovecraft (le maître incontesté du fantastique) publiée en 1927. Un auteur qui est très rarement adapté avec autant de subtilité et dont l’horreur cosmique est particulièrement difficile à transcrire à l’écran (sauf sous format parodique comme dans South Park ou de manière Super héroïque comme dans Hellboy).
Le film raconte la contamination progressive d’une famille et de ses terres par une présence extraterrestre tombée du ciel.
Tout comme dans le texte original, on suit la lente descente en enfer de cette famille qui lutte contre l’influence pernicieuse d’une couleur qui les dépasse.

Le casting : Avec Nicolas Cage au casting, un film ne peut jamais être complètement inintéressant. L’acteur livre étonnamment ici une de ses prestations les plus mesurées. C’est un père raté qui élève des lamas, tout en essayant de gérer sa famille. Une situation tendue qui devient vite intenable… un rôle parfait pour cet acteur écorché vif dont les réaction rationnelles et mesurées dans la première partie du film ne sont finalement que des lampées de gasoil sur le brasier du final explosif.

Le réalisateur : Richard Stanley est un de ces très rares fous furieux qui parviennent à se faire confier des gros budgets pour des projets aussi ambitieux qu’étranges.
Il signe ici son premier film depuis le légendaire L’île du Docteur Moreau, un long métrage ruiné par un Marlon Brando tyrannique et bouffi, une production intrusive et de nombreuses intempéries.
Désabusé par la production et par l’attitude du Parrain, le réalisateur s’est enfui dans la jungle pour ne plus revenir… Pendant 25 ans.
Jusqu’à l’intervention de Saint Nicolas Cage qui connaissait l’amour du réalisateur pour le travail de Lovecraft.
De retour derrière la caméra avec cette perle noire, il livre ici son projet le plus personnel. Un opus qui devait être le premier d’une trilogie et qui a été applaudi par la critique… Mais qui n’a pour l’instant ramené qu’un septième de son budget.
Le génie, ça ne paye décidément pas.

Le sous-texte écologique : Le film est une dénonciation assez judicieuse du Fracking, un concept “cher” à Joe Biden, autrement dit la fracturation hydraulique des couches géologiques pour récupérer des gaz naturels.
La contamination de son environnement par la créature est tout de même très similaire à celle causée par la destruction des nappes phréatiques.
Dans les deux cas, c’est d’abord la nature qui dépérit, puis les animaux et enfin les humains.

Tommy Chong : le plus grand comédien Stoner de l’histoire joue un voisin de la famille de Nicolas Cage, un Ermite aussi sage qu’il est mystérieux. Un rôle parfait pour l’homme qui est connu pour ses histoires fumeuses et qu’on a jamais vu jouer dans une prestation aussi inquiétante. Sans rien divulguer, c’est lui qui permet au spectateur de comprendre la profondeur du gouffre dans lequel les personnages sont en train de s’enfoncer.
Une prestation magistrale de vieux hippie désabusé, prophète malgré lui.

 

Drunk de Thomas Vinterberg

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Dimanche posé, Dimanche canapé ! Zeweed vous propose votre film de fin de semaine : Drunk de Thomas Vinterberg; une ode à la liberté de vivre comme on voudrait l’entendre.

Quatre amis décident de mettre en pratique la théorie d’un psychologue norvégien selon laquelle l’homme aurait dès la naissance un déficit d’alcool dans le sang. Avec une rigueur scientifique, chacun relève le défi en espérant tous que leur vie n’en sera que meilleure ! Si dans un premier temps les résultats sont encourageants, la situation devient rapidement hors de contrôle.

Mais évidemment il ne faudra pas se contenter de la simple histoire qui montre 4 professeurs de lycée éreintés qui s’échappent à  la monotonie de leurs vies à travers le goulot des bouteilles d’alcool.

Non, Drunk c’est surtout la défense de la joie, de la légèreté, et de l’innocence. Un film profond sur la mélancolie des modes de vie après la quarantaine. On y parle de dépression, de l’aliénation par le travail et surtout d’existences qui ne savent plus comment vivre ou aimer.

Entre le cinéma humain de Cassavetes et le déluré de Marco Ferreri, Thomas Vinterbeg fait un beau cadeau. C’est le film qu’il faudra voir pour retrouver le goût des rendez-vous autour d’une table, de l’amitié, des rires, des danses et des euphories généralisées. Ces grains de folies qui, à cette époque covid, nous manquent tant.