Cannabis Thérapeutique

Cannabis thérapeutique : le sort d’Overseed et de 300 000 patients toujours incertain à quelques jours du vote du PLFSS

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En 2021 Overseed obtenait de la part de l’ANSM la première licence de culture de cannabis a visée médical en France. Alors que le cannabis thérapeutique ne figure toujours pas au plan de financement de la sécurité sociale (PLFSS),  la start-up Orléanaise pourrait voir son avenir compromis malgré un remarquable travail mené de concert avec les autorités publiques. En février dernier, ZEWEED avait rencontré son président Hugues Péribère, pour qui tous les feux étaient encore au vert.  A moins de 10 jours du vote du PLFSS à l’Assemblée nationale, Hugues Péribère et les 300 000 malades concernés espèrent que le gouvernement tiendra ses promesses. En attendant, acteurs de la filière et patients se mobilisent.*

ZEWEED : Quand et pourquoi avez-vous démarré ce projet ?
Hugues Péribère
: Le projet Overseed est né il y a 3 ans. Après avoir étudié l’environnement international en Amérique du nord, en Europe puis en France, il m’est apparu nécessaire de se positionner en avance de phase dans le domaine du cannabis Médical. En effet, la France dispose de toutes les expertises de pointe en agronomie, extraction, industrie pharmaceutique et médicale pour se positionner dans l’innovation et la fabrication de médicaments issus du Cannabis sativa L. Le momentum était donc favorable à la constitution d’une filière d’excellence dans ce domaine.
Overseed a l’ambition d’agréger ces meilleures expertises autour de l’agronomie pour produire des médicaments et faciliter ainsi la souveraineté nationale et l’accessibilité de ces produits aux patients.

Auprès de qui avez-vous levé les 2.5 millions d’euros nécessaires à la mise en place d’une chaine de production de la graine au produit fini ?
Dès l’obtention de l’autorisation délivrée par l’ANSM, nous étions prêts à lever les fonds nécessaires à notre première phase du projet. En 1,5 mois, 2,5 M€ ont été levés auprès de 33 BA et de la BPI qui nous a soutenu auprès de l’Etat et de la région centre.

Quels sont les types de produits que vous proposerez ?
Notre premier objectif est de valider des fleurs séchées pour l’inhalation et des huiles sublinguales dans le cahier des charges de l’ANSM. Nous souhaitons pouvoir disposer de ces produits pour la date de généralisation des médicaments, attendue pour le 26 mars 2024. Ces produits se distinguent en 3 catégories: riche en CBD sans THC; équilibré en CBD et THC et riche en THC sans CBD.

Hugues Péribère, PDG de la start up Overseed, spécialisée dans le cannabis thérapeutique

Combien de variétés allez-vous proposer, et lesquelles ?
Nous nous concentrons sur une dizaine de variétés dans notre programme de phénotypage (sélection massale). L’objectif est de stabiliser ces variétés pour leur permettre de répondre aux exigences d’une production très exigeante de qualité pharmaceutique. Nous recherchons la qualité plus que la quantité. Ces variétés seront réduites à quelques-unes qui répondront parfaitement à ces besoins de par leur profil phytochimique. Elles visent des applications thérapeutiques précises.
La caractérisation fine de leur composition est une part essentielle de notre programme. Pour cela, Camille Beaugendre, Docteure en chimie des substances naturelles pilote un programme de collaboration avec l’université d’Orléans- ICOA sur le screening moléculaire, les méthodes d’extractions et l’analytique.

Combien de temps/essais avant d’obtenir un phénotype mère stable,  répondant aux exigences thérapeutiques que vous visez ?
Le programme de phénotypage s’étend sur une période d’une année, mais continuera par la suite sur de nouvelles variétés. C’est un domaine qui évolue fortement et dans lequel nous devrons être en pointe. Chaque plante issue d’une variété est évaluée sur des critères agronomiques et phytochimiques. Elles doivent ensuite suivre des runs techniques et pharmaceutiques avant d’être validées en tant que MPUP (matière première à usage pharmaceutique) ou médicament produit fini.

Quelles sont les pathologies que vous ciblez, pour lesquelles vous avez mis au point ces phénotypes ?
Les pathologies concernées sont nombreuses : douleurs neuropathiques réfractaires, la sclérose en plaque, les effets secondaires de la chimiothérapie, l’épilepsie réfractaire ou encore les soins palliatifs. Les patients en grande souffrance sont en échec thérapeutique, c’est-à-dire qu’ils n’ont plus de médicaments pour les soigner.  Le cannabis médical représente ainsi pour eux un grand espoir, d’autant plus que son efficacité a été largement démontrée à l’étranger. D’autres applications thérapeutiques sont par ailleurs en phase d’étude internationalement et en France. L’accessibilité à ces médicaments devient donc une nécessité.
Nous travaillons en collaboration avec le CHU d’Orléans et le Docteur Prazuck (Chef de service maladies infectieuses et tropicales) et le CNRS-CBM et Lucile Mollet (centre de Biophysique Moléculaire). D’autres partenariats sont en cours d’élaboration.

Comment seraient à priori distribués les médicaments ? Uniquement en hôpitaux ? Sur ordonnance initiale en milieu hospitalier puis renouvelées par un médecin traitant ? Directement par un médecin traitant/généraliste ?
Ces questions sont essentielles. Elles ne sont pas encore déterminées, même si nous savons que ces médicaments seront prescrits par des médecins et distribués en pharmacie.
Ce sera déterminé dans le premier semestre 2023 au travers du statut de ces médicaments qui déterminera les prescripteurs, les pathologies adressables et le taux de remboursement pour les patients.
Plus que la date de généralisation qui permettra l’accessibilité à ces médicaments, il est important pour les patients en attente de connaître ce statut. C’est celui-ci qui permettra ou pas, une accessibilité au plus grand nombre et nous souhaitons bien évidemment qu’au travers des prescripteurs, cela puisse être le cas. C’est un enjeu de santé publique car les patients, comme dit précédemment, sont en échec thérapeutique et pourront trouver avec le Cannabis médical, un soulagement à leurs souffrances.
L’adaptation efficace des traitements nécessite parfois plusieurs semaines d’échanges entre le médecin et le patient. Il est indispensable pour l’obtention d’une bonne efficacité que ce travail soit réalisé dans un contexte médical.

Overseed proposera des services R&D. A quelles entreprises ? A l’international ?
Les travaux que nous menons avec une équipe qualifiée peuvent bénéficier à d’autres acteurs pharmaceutiques. Nous sommes effectivement ouverts à des services de R&D pour d’autres entreprises, dans un cadre de confidentialité totale. Ces travaux concernent le phénotypage, l’analytique et l’extraction que nous travaillons en collaboration étroite avec l’entreprise Stanipharm (CDMO) qui possède une grande expertise sur le Cannabis médical en extraction CO2 supercritique.

Votre première récolte est prévue mi-2023, alors que l’expérimentation du cannabis thérapeutique, qui devait prendre fin en mars prochain est prolongée. N’êtes-vous pas un peu en avance sur le calendrier ?
Oui, et c’est bien là l’enjeu ! Nous souhaitons être le premier acteur Français à proposer nos produits sur le territoire. Notre programme se déroule dans les temps et dans les budgets. Nous en sommes fiers et restons concentrés sur nos livrables.

Quel horizon vous êtes-vous fixé pour une entrée sur le marché, pour un marché du cannabis thérapeutique légalisé en France ?
Nous serons prêts pour la date de généralisation, soit le second trimestre 2024.

Combien de patients seraient concernés par un traitement au cannabis thérapeutique et quel est en euros la valeur annuelle projeté de ce marché ?
Le nombre de patients concerné sera déterminé par le statut des médicaments. Il est donc difficile de définir ce chiffre. Néanmoins, la connaissance de marchés plus avancés dans l’accessibilité des médicaments pour les patients montre que 1% de la population est concernée par les pathologies retenues actuellement par l’ANSM, soit près de 300 000 patients.
Néanmoins, les médecins disposent encore de peu d’informations sur le sujet et l’information des professionnels de santé joue un rôle essentiel dans la prise en charge des patients et les prescriptions. Mais nous disposons de plus en plus de données fiables dans le domaine et l’on peut espérer que rapidement les prescripteurs intégreront les médicaments issus du Cannabis dans leurs prescriptions. Un diplôme universitaire sur le cannabis médical a été mis en place par l’université de Paris Saclay et de Montpellier à cet effet. Les professionnels de santé peuvent s’y inscrire dès maintenant.

Propos recueillis par Alexis Lemoine en février 2023
* Pour que le remboursement du cannabis thérapeutique soit inscrit au PLFSS 2024, les patients en souffrance ont besoin de vous afin que le médicament vert ait une chance d’être pris en charge par la sécurité sociale et donc prescrit. 
Agissez pour que le cannabis à visée médicale soit enfin accessible en France en cliquant sur ce lien.

Du cannabis (thérapeutique) pour les chevaux.

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Des granulés au cannabis pour chevaux de course et de compétition? C’est l’aventure dans laquelle s’est lancée la start up Medicinal Organic Cannabis Australia en partenariat avec Sarda Sementi, un des plus grands producteurs d’aliment pour bétail d’Europe.

«Nous venons de terminer la récolte» me dit en souriant Alessandro devant la caméra «On y met tous du sien, c’est important. »
Alessandro Sorbello est le PDG de Medicinal Organic Cannabis Australia (MOCA), la première société de cannabis médical biologique du pays des kangourous.
Il a pris mon appel vidéo depuis sa nouvelle exploitation de cannabis bio de quelques 18 000 m2 de serres nichées dans une région agricole de Sardaigne.
«Notre terre et la terre qui l’entoure sont biologiques et le sont depuis des années»  m’explique Alessandro.

C’est quelques mois après que le Parlement australien ait légalisé le cannabis thérapeutique qu’il fondera, avec Emanuela Ispani, MOCA.
Nous sommes en 2017 vet tous deux sont des  novices en la matière.
«Je savais juste que c’était une plante, quelque chose qu’on achetait dans un petit sac en plastique à un gars dans un pub», s’amuse-t-il aujourd’hui.
Pendant 11 ans, Alessandro a été attaché culturel au ministère italien des Affaires étrangères, aidant à établir les liens commerciaux entre l’Australie et l’Italie.
Emanuela, diplômée en génie robotique, travaillait quant à elle avec le Département de la science, de l’informatique et de la technologie du gouvernement de l’État du Queensland.
«Il était temps de changer», poursuit Alessandro. «Lorsque le cannabis est arrivé, c’est devenu très intéressant très rapidement
Dès que la législation a changé en Australie, Alessandro et Emanuela ont commencé à entreprendre les démarches nécessaires afin d’obtenir une licence leur permettant de faire pousser du cannabis en Australie.
Entre-temps, le couple aura voyagé dans les pays où le cannabis est déjà légal et  rencontré des experts comme Raphael Mechoulam et Arno Hazekamp afin d’en savoir plus sur la belle plante et son business.

«Quand on a appris et compris comment fonctionnait réellement le système endocannabinoïde, ça a été le déclic. On a réalisé que c’était un produit dont tout le monde pouvait bénéficier, et qui se développerait de façon exponentielle ».
Malheureusement, les deux entrepreneurs vont rapidement apprendre que la culture du cannabis en Australie n’est aussi simple que l’idée semblait facile, en grande partie à cause d’une législation stricte et de coûts de production élevés.
«Depuis le début, nous nous efforçons de réduire les coûts du cannabis thérapeutique pour le rendre plus accessible. Nous ne voulions pas produire un médicament haut de gamme accessible uniquement à ceux qui en avaient les moyens » .
C’est à ce moment là qu’Alessandro et Emanuela ont eu l’idée de se tourner vers leur pays d’origine.
«En Italie, le cannabis est traité à peu près comme n’importe quelle autre produit agricole. L’Italie était également le deuxième producteur de chanvre en Europe jusque dans les années 1940… Et même si plusieurs générations se sont écoulées depuis, il y a toujours un lien fort avec le chanvre ici”.

Les serres MOCA, qui ne manquent ni d’air ni d’espace

Lorsqu’ils sont installés en Sardaigne, Alessandro et Emanuela ont engagé des agriculteurs locaux afin de cultiver un produit haut de gamme correspondant à leurs exigences .
«Le bio est au cœur de notre activité. Tous les produits chimiques, poussières ou autres composés toxiques qui entrent en contact avec la fleur de cannabis se retrouvent dans le produit final, le médicament ».
«Nous pensons qu’il n’y a pas de place pour les produits chimiques (provenant de la pollution ou des pesticides) en phytothérapie. Étant donné l’importance du système endocannabinoïde (SEC) pour la santé, si vous injectez des composés toxiques dans le corps via le SEC il y aura beaucoup de risques de faire plus de mal que de bien ».

 

Vue intérieure de la serre d’Alessandro.

Aujourd’hui, MOCA propose une gamme de plus de 20 produits approuvés par l’administration australienne des produits thérapeutiques.
La société vient également de terminer sa première campagne de financement participatif pour aider à démarrer sa fabrication et, pour couronner le tout, célèbre un nouveau partenariat avec Sarda Sementi, l’un des plus grands producteurs d’aliments pour le bétail en Europe.
Ensemble, Sarda Sementi et MOCA ont développé une toute nouvelle gamme d’aliments riches en cannabinoïdes pour les chevaux de grande valeur.
«Nous travaillons avec des animaux depuis 12 mois et avons vu des résultats remarquables» s’enthousiaste l’Italo-Australien.
Et pour cause: dans l’un des essais MOCA, une participante a administré de l’huile de CBD à son chien de 18 ans qui souffrait de tremblements cardiaques et d’épilepsie.
Après quelques jours, elle et son vétérinaire assistaient à une rémission complète des irrégularités cardiaques et crises d’épilepsie du canin.

Alessandro, heureux et en plein air.

«Nous sommes extrêmement optimistes des résultats donnés par d’autres recherches sur le CBD et les animaux. Des études ont par exemple montré que le cannabis est un stimulant de l’appétit très efficace. Nous pensons que cela pourrait bien révolutionner l’industrie de l’élevage, en offrant aux agriculteurs une alternative naturelle aux stéroïdes et aux hormones pour aider leurs animaux à grandir plus vite » .

Au delà du potentiel unique du cannabis en tant que médicament, supplément et nourriture, Alessandro est motivé par quelque chose de beaucoup plus personnel.
Son père a subi un grave traumatisme crânien à un jeune âge en raison d’un accident de moto qui l’a laissé dans le coma pendant une semaine.
«Si vous aviez rencontré mon père, vous n’auriez jamais imaginé qu’il avait eu un accident» précise-t-il.
En vieillissant, cependant, les dommages causés par l’accident sont devenus beaucoup plus visibles.
«Après avoir constaté les lésions causées au cerveau de mon père avec une scintigraphie cérébrale, j’ai demandé à son spécialiste ce que nous pouvions faire. Il a répondu “juste profiter de lui” .
Des années après la mort de son père, Alessandro a appris que le gouvernement américain avait breveté l’utilisation de cannabinoïdes comme neuro protecteurs.
«C’est très triste de voir quelqu’un perdre son acuité mentale, et j’aurais aimé voir si le cannabis aurait pu aider mon père. Car je pense que cela aurait pu».
Sans trop se concentrer sur le futur, Alessandro se considère comme chanceux d’être en mesure de changer la façon dont nous voyons et consommons le cannabis.
«Nous sommes fiers de faire partie du changement qui permet de rendre le cannabis plus abordable et accessible. Parce que nous pensons que le cannabis pourrait être pour tout le monde et qu’il a le potentiel de guérir les gens, les animaux par la plante

Pr. Nicolas Authier : “Le cannabis médical devait normalement être disponible à l’été 2024”

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Alors que le cannabis thérapeutique est légalisé dans la plupart des pays de l’Union européenne, la France accuse un retard certain et semble peu pressée de mettre le médicament vert sur le marché, puisque son remboursement ne figure toujours pas dans le plan de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS)*. En février dernier, ZEWEED avait rencontré le Pr. Nicolas Authier, président du comité scientifique de suivi de l’expérimentation du cannabis médical, qui était pourtant assez optimiste quand à la mise à disposition du cannabis à visée médicale dans l’Hexagone. Contacté lundi 25 septembre par Zeweed, il n’a pas caché son amertume de voir les  quelques 300 000 patients en échec thérapeutique sans accès à un traitement qu’ils sont pourtant 70% à plébisciter.

Entamée en mars 2021, l’expérimentation du cannabis médical devait s’achever en mars 2023. Elle est finalement prolongée d’une année supplémentaire. Cause officielle de ce report : un problème de coût pour la sécurité sociale. En coulisses, certains observateurs évoquent une réticence du gouvernement à voir du cannabis prescrit alors que d’autres voient en ce report une chance pour la filière cannabis thérapeutique française d’avoir le temps de se développer, et ne pas se faire couper l’herbe sous le pied par les grands groupes nord-américains lorgnant sur le marché bleu-blanc-rouge. Au-delà de ce retard, de nombreux points comme les conditions de délivrance, les modes d’administration ou les pathologies concernées restent à éclaircir.

ZEWEED : L’expérimentation du cannabis thérapeutique est prolongée d’un an, quelles en sont les raisons ?
Nicolas Authier : Aujourd’hui on sait prescrire, on sait dispenser. L’enjeu de la prolongation d’un an de cette expérimentation est économique. Le cannabis médical représentera un coût pour la sécurité sociale. Cela dépendra donc du coût de ces médicaments que l’on ne connaît pas encore… Ce sont des questions qui commencent à être évoquées par les autorités sanitaires à savoir le statut de ces médicaments, et en fonction de celui-ci, leur remboursement. Ces arbitrages ne seront pas terminés d’ici fin mars, mais devraient l’être d’ici le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale fin 2023.

Quel est le profil des patients inclus dans cette expérimentation ?
Comme c’est une expérimentation nationale, les patients ont été sélectionnés sur tout le territoire français, y compris outre-mer. Objectif ambitieux, car il a fallu mobiliser des dizaines de services hospitaliers pour instaurer ces prescriptions de médicaments à base de cannabis thérapeutiques. L’âge varie beaucoup en fonction de l’indication. Des enfants souffrant d’épilepsie ou dans certains cas de douleurs chroniques réfractaires ont été inclus par exemple. Cependant, la majorité des patients inclus ont entre 40 et 60 ans et ne sont pas des consommateurs de cannabis par ailleurs. C’est important de le préciser : l’idée de cette expérimentation est d’apporter une alternative pharmacologique thérapeutique supplémentaire à des patients pour lesquels la médecine est en échec. L’expérimentation n’a pas pour objet de légaliser la consommation de cannabis en France.

« À terme, ces médicaments seront dispensés dans toutes les pharmacies de France comme n’importe quel médicament »

Sous quelles formes et comment ces patients se procurent-ils leur traitement ?
Deux formes sont disponibles.  Des huiles à prendre par voie orale. Elles sont soit riches en THC, soit riches en CBD, ou encore composées moitié de CBD, moitié de THC. Et puis des fleurs, prescrites minoritairement pour quelques dizaines de patients. Elles sont soit THC dominantes à 20%, soit CBD dominantes à 12%, ou THC/CBD à 8 et 8%. Ces fleurs sont dispensées en pharmacie avec un vaporisateur portable. Au début de l’expérimentation, les dispensations de ces huiles et fleurs ont commencé dans les pharmacies hospitalières grâce aux petits stocks qui avaient été constitués. C’était pratique, car le patient se rendait directement à la pharmacie de l’hôpital après notre consultation. En quelques mois, les pharmaciens d’officine ont pris le relais, voire sont devenus les primo dispensateurs de ces produits-là. À terme, ces médicaments seront dispensés dans toutes les pharmacies de France comme n’importe quel médicament.

Qui sont les différents acteurs prescripteurs ?
À ce jour, un point n’a pas été réglé : le relais au médecin traitant. On a du mal à passer la main à nos collègues médecins généralistes. Il faut préciser que cette expérimentation a commencé en pleine crise sanitaire de la Covid… Les services hospitaliers étaient mobilisés sur autre chose. Les pharmaciens de ville et les médecins ont dû également hiérarchiser les priorités (tests, vaccination etc.). Pour l’instant, la limite de l’expérimentation porte sur le relais de l’hôpital avec le médecin traitant du fait même de cette expérimentation. Car à l’hôpital, nous pouvions inclure 50 à 60 patients pour le cannabis médical. Pour les médecins généralistes, cela ne concerne qu’un ou deux patients. Donc on lui demande de faire une formation, de renseigner un registre pour chacun d’eux à chaque consultation, ce qui est fastidieux.
Ce frein disparaîtra dès que l’on basculera de l’expérimentation à la légalisation et lorsque ces produits seront prescrits comme n’importe quel autre médicament. On imagine mal un médecin généraliste refuser de prescrire un médicament s’il s’avère efficace chez son patient !
Le schéma retenu concernant la prescription du cannabis médical est primo prescription hospitalière, puis relais auprès du médecin généraliste, et la dispensation se fera d’emblée auprès de l’officine habituelle du patient.

Quelles sont les pathologies concernées ?
Dans tous les cas, nous sommes face à des situations réfractaires, c’est-à-dire qu’on a essayé les traitements de référence, et ils ne fonctionnent pas. Le cannabis médical n’est pas à ce jour un médicament de première intention compte tenu des preuves dont on dispose. Il existe cinq situations cliniques. Les douleurs neuropathiques chroniques qui représentent la majorité des patients inclus. Ensuite, la sclérose en plaque, plus précisément la spasticité douloureuse. Troisième indication : l’épilepsie pharmacorésistante chez l’enfant et chez l’adulte. Quatrième : les patients en soins palliatifs. Dans ce cas, on s’attache à améliorer la qualité de vie du patient en soulageant une partie des symptômes comme la douleur, l’appétit, le sommeil, l’anxiété, l’énergie, la fatigue etc. Et dernière indication : les symptômes rebelles en oncologie qui sont la conséquence du cancer ou de son traitement.

À ce jour, les médicaments à base de cannabis thérapeutique ont-ils prouvé leur efficacité sur les patients souffrant de ces pathologies ?
Au final, deux tiers des patients inclus dans l’expérimentation ont rapporté une satisfaction et une amélioration de leur qualité de vie après avoir bénéficié du cannabis médical. Ces résultats sont rassurants aussi bien au niveau des bénéfices que du côté des effets indésirables constatés. Dans le domaine de la douleur où très peu d’innovations thérapeutiques existent, le cannabis médical est une nouvelle stratégie thérapeutique pour certains patients qui avaient une qualité de vie très altérée.

« Environ 100 à 150 000 personnes pourraient être potentiellement traitées par le cannabis médical »

S’il devait être légalisé, avez-vous une idée du nombre de patients qui serait concerné ?
Dans les cinq années à venir, environ 100 à 150 000 personnes pourraient être potentiellement traitées par le cannabis médical dans les indications actuelles.

Quel horizon peut-on envisager pour une légalisation du cannabis thérapeutique? Quelles seraient les conditions de délivrance (médecin de ville, hôpitaux, pharmaciens) ?
Si, comme annoncé par le ministère de la santé, les travaux d’arbitrage aboutissent avant l’été 2023… On peut envisager une légalisation, donc un entrée effective dans le droit commun de ces traitements, l’été 2024.

Pensez-vous que les intérêts de la filière agro-industrielle française ont freiné la légalisation du cannabis médical en France ?
À l’étranger, cette filière est prête puisque certains pays comme l’Allemagne ont légalisé le cannabis médical depuis vingt ans ! En France elle n’est pas prête, puisque ce n’est pas légal. Les arrêtés du décret publié en février 2022 ne sont pas encore publiés. Même si cette filière française se crée, et on ne peut que le souhaiter, elle n’aura pas le monopole dans la mise à disposition des produits en pharmacie.
Nous avons publié une tribune au mois d’octobre pour mobiliser le ministère de la santé à une époque où il était prévu de prolonger  l’expérimentation de trois ans avec, comme intérêt, la mise en place de la filière française… Nous avons milité fortement pour que ces trois ans soient ramenés à un an ! Donc oui, il y a eu un lobbying de cette filière. Mais il y a également eu un lobbying des professionnels de la santé et des associations de patients pour dire que ce qui prime est le soulagement de la souffrance, pas les intérêts économiques.

Propos recueillis par Carole Ivaldi en février 2023
* Pour que le remboursement du cannabis thérapeutique soit inscrit au PLFSS 2024, les patients en souffrance ont besoin de vous afin que le médicament vert ait une chance d’être pris en charge par la sécurité sociale et donc prescrit. 
Agissez pour que le cannabis à visée médicale soit enfin accessible en France en cliquant sur ce lien.

 

Franck Milone, pionnier du cannabis thérapeutique made in France

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Lancée en 2021, l’expérimentation du cannabis thérapeutique a été prolongée en mars de cette année.  Alors que tous les feux sont au vert, le remboursement du cannabis thérapeutique ne figure pas à cette heure sur le Plan De loi financement de la Sécurité Sociale (PLFSS). Une mauvaise nouvelle pour la filière et les 300 000 patients en attente,   qui risquent de ne pas se voir prescrire le médicament vert, à défaut d’être remboursé*. En 2022, ZEWEED avait  rencontré Franck Milone, président et fondateur de LaFleur, premier laboratoire français à avoir mis au point des traitements à base de cannabis.

Zeweed. Pouvez-vous nous décrire en quelques mots l’activité du laboratoire LaFleur ?
Franck Milone. Le laboratoire LaFleur est un laboratoire pharmaceutique français fondé en 2014 et qui est spécialisé dans le développement de médicaments à base de cannabis.
Nous avons pour vocation de développer des outils innovants pour produire de manière efficiente des produits de santé à base de cannabis au bénéfice des patients en échec thérapeutique.

Depuis quand travaillez-vous  sur l’élaboration de médicaments à base de cannabis?
On a lancé le développement du premier médicament à base de cannabis en France en 2018 avec le CNRS de Strasbourg spécialisé en oncologie: les traitements contre le cancer. 

“premiers essais cliniques chez les patients dès 2023” 

Qu’en est-il aujourd’hui ?
Il y a eu beaucoup de problématiques liées à la manipulation du cannabis et à son importation. On a tout de même réussi à importer et transformer des fleurs. Des essais ont été réalisés entre 2018 et 2021 sur des lignées de cellules cancéreuses. Actuellement, on lance les essais sur le modèle animal. Les premiers résultats sont attendus début juillet sur ce candidat-médicament. Et permettront de mettre en place les premiers essais cliniques chez les patients dès 2023. 

Combien de temps faut-il pour mettre au point et commercialiser un médicament au cannabis ?
Du développement à la mise sur le marché, il faut compter environ 8 ans. Dans notre cas, on estime la mise sur le marché du premier médicament à base de cannabis en France d’ici 2026.

Parallèlement, vous travaillez sur d’autres produits ?
Oui, on démarre un projet sur l’utilisabilité d’un dispositif médical connecté sous la forme d’un vaporisateur avec des cartouches sécurisées de granules de fleurs de cannabis. Ce dispositif médical serait adressé à une population senior. Cette étude permettrait le lancement d’un essai clinique pour évaluer l’amélioration de la qualité de vie des séniors et l’impact sur la consommation de certains médicaments.

L’intérêt est donc double : d’un coté la validation d’une nouvelle technique et de l’autre sa mise en pratique  chez les seniors…
La première étape est de valider la capacité de ce dispositif à s’adapter à l’usage d’une population sénior, et par la suite de juger du potentiel thérapeutique du cannabis sur ces populations. Il s’agit d’un de nos développements dans le cadre recherche autour du cannabis médical.

De quel oeil le corpus médical français voit-il le cannabis ?
Les mentalités ont bien évolué depuis la création en 2014. L’exemple le plus probant est celui de la mise en place de l’expérimentation qui évalue le cadre de dispensation du cannabis médical en France. Face à une demande grandissante de patients et de professionnels de santé, un constat mondiale sur la légalisation du cannabis médical et des données scientifiques prouvant l’intérêt médical dans le traitement de certaines conditions médicales, l’Agence du médicament (ANSM) a mis en place un comité scientifique transdisciplinaire pour assurer le suivi de cette expérimentation qui prévoit l’inclusion de 3000 patients, la formation de plus de 4500 professionnels de santé et autorise la dispensation de médicaments à base de cannabis pour 5 indications thérapeutiques (situation palliative, spasticité dans la sclérose en plaques, épilepsie NDLR ) conduit sur deux ans. 

La fine fleur des laboratoires de cannabis thérapeutique français à l’oeuvre.

Et côté financement, ça se passe comment?
On est la première entreprise à avoir obtenu un financement public par la BPI pour le développement d’un médicament à base de cannabis en France. On a également réalisé une levée de fonds en 2020 de 3 millions d’euros. Aujourd’hui en France, l’accès au capital reste toujours un obstacle sur la thématique. Nous sommes en capacité, à travers notre laboratoire de recherche et notre expertise de travailler sur le cannabis médical dans un cadre règlementaire, ce qui n’est pas le cas aux États-Unis. La France possède un boulevard d’innovation si elle sait le saisir. 

« La France a un boulevard d’innovation si elle sait le saisir »

La France a-t-elle les moyens de devenir un leader de la filière cannabis thérapeutique?
Tout à fait, on a la chance qu’au niveau fédéral, les États-Unis n’ont pas encore avancé sur l’enjeu médical qu’offre le cannabis, ce qui fait que les recherches biomédicales sont inexistantes. Une opportunité pour les entreprises françaises de figurer parmi les pionnières sur le sujet. Encore faut-il savoir saisir ces opportunités. On a réussi à faire une première levée de fonds en 2020, mais il faut continuer en ce sens pour la partie industrielle et la partie R&D (recherches et développements, NDLR). Profitons du climat réglementaire actuel favorable pour continuer à investir dans la recherche et développer des produits de santé français au bénéfice des patients en impasse thérapeutique. L’ANSM doit dans un avenir proche assurer une production de cannabis médical en France en apportant des spécifications techniques (critères de qualité pharmaceutique, formes pharmaceutiques, contrôle pour la culture, etc. NDLR).

Premiers médicaments 100% made in France prévus pour 2026

Justement, est-ce que vous arrivez à travailler sur une production de cannabis française actuellement ?
Sur la partie fleur de cannabis, on est encore dépendant des produits étrangers. En parallèle, on installe notre premier centre de R&D agro-pharmaceutique dans lequel on développe, optimise et standardise des procédés de production de cannabis médical, afin d’avoir des premiers lots de cannabis médical standardisé début 2023 et de proposer des produits 100 % fabriqué en France, à l’échéance de la généralisation du cannabis médical en France.

Vous proposez aussi un ensemble de service aux cultivateurs de cannabis à visée médicale…
Effectivement, au cœur de notre laboratoire de recherche nous mettons en place un ensemble de services d’une part autour de la prestation analytique pour valider les niveaux de principes actifs dans les fleurs de cannabis ou produits transformés. Et de l’autre un service autour de l’extraction de fleurs, à travers le développement de partenariats avec des agriculteurs qui depuis le décret de décembre 2021 autour de la production de fleur (dont la teneur est inférieure à 0,3% THC) peuvent valoriser la récolte de fleurs en ayant un contrat avec un laboratoire.

Les laboratoires LaFleur travaillent sur des cartouches de cannabis standardisées et sécurisées, des huiles et des gélules.

Sous quelle forme les futurs médicaments au cannabis seront-ils proposés? De la poudre, des fleurs, des gélules…?
On travaille sur différentes formes galéniques (mode d’administration, NDLR) : des granules de fleurs au travers de cartouches sécurisées à utiliser avec un dispositif médical connecté. Mais aussi des huiles qui permettent une titration précise. La prescription du cannabis médical par le professionnel de santé prévoit une augmentation progressive de la dose en suivant les conditions médicales du patient. Enfin, une fois le traitement stabilisé, des gélules peuvent être prescrites pour plus de reproductibilité et de confort d’usage. Nous proposons ces 3 formes pharmaceutiques : des cartouches de cannabis standardisées et sécurisées, des huiles et des gélules. 

En termes de variétés, pouvez- vous donner des précisions sur les types de cannabis ? Indica, sativa, variétés spécifiques?
On fait des tests sur différents types de plantes, indica ou sativa, et sur différentes variétés. Le premier objectif est d’avoir une palette d’actifs et de variétés qui soit relativement large pour avoir la capacité ensuite d’innover. On s’intéresse davantage aux formes acides des deux molécules les plus connues que sont le THC et le CBD ou sur de nouveaux actifs plus récemment découverts comme le CBG ou le CBN entre autres.

“le cannabis médical (…) doit apporter des preuves de sécurité, de tolérance et d’efficacité pour qu’il puisse s’inscrire dans un parcours de soin”

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans le cannabis thérapeutique?
Je me suis confronté à la réalité du système de santé à l’âge de 18 ans quand on m’a diagnostiqué une sclérose en plaques à la suite d’une crise neurologique. Face à l’incompréhension du professeur qui me suivait à l’époque et aux milliers de patients en échec thérapeutique qui se retrouvaient dans la même situation, j’ai eu envie d’innover sur la thématique du cannabis médical. Je suis donc allé à la rencontre des autorités publiques, des professionnels de santé parce que je me suis aperçu que pour faire avancer les choses, il fallait investir dans la recherche scientifique. Défendre le cannabis médical dans l’industrie pharmaceutique c’est rappeler qu’il s’agit d’un médicament qui doit apporter des preuves de sécurité, de tolérance et d’efficacité, pour qu’il puisse s’inscrire dans un parcours de soin. Ainsi, j’ai décidé de défendre le cannabis médical à travers les angles de la recherche, la formation et l’innovation. 

Vous soutenez aussi d’autres structures de la filière cannabis thérapeutique, pouvez-vous m’en dire plus ?
Je me suis notamment investi au sein de l’association de patient l’UFCM I Care (Union Francophone pour les Cannabinoïdes en Médecine) qui organise depuis 2014 des colloques scientifiques à Strasbourg et Paris pour favoriser le partage des avancées mondiales sur le cannabis médical et j’ai fondé le laboratoire pharmaceutique LaFLeur spécialisé dans le cannabis médical. Aujourd’hui nous avons un ancrage historique en région parisienne et sommes implanté à Angers, la capitale du végétal spécialisé au cœur du campus du végétal.

Propos recueillis par Julio Rémila en juin 2022

* Pour que le remboursement du cannabis thérapeutique soit inscrit au PLFSS 2024, les 300 000 patients en souffrance ont besoin de vous afin que le médicament vert ait une chance d’être pris en charge par la sécurité sociale et donc prescrit. 

Agissez pour que le cannabis à visée médicale soit enfin accessible en France en cliquant sur ce lien.

Cannabis et troubles du comportement alimentaire.

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Les troubles du comportement alimentaire (TCA) touchent pratiquement 10% de la population française. Alors qu’il n’y a pas de traitement contre l’anorexie et que les  les médicaments coupe-faim ont de redoutables effets secondaires, le cannabis se pose comme une prometteuse réponse thérapeutique.

L’appétit vient en fumant

Nous vous en parlions; fumer un joint provoque bien souvent un besoin complusif de manger ou de boire. En cause, le THC présent dans le cannabis et qui joue un rôle d’inhibiteur des messages de satiété, activant de façon significative la sensation de “munchies”.
Le cannabis est d’ailleurs souvent prescrit à des patients atteints de cancer, VIH ou encore Alzeihmer qui ont perdu l’appétit soit à cause de la maladie elle-même, soit à cause des effets secondaires liés au traitement suivi.
Le cannabis apparaît alors comme une solution thérapeutique naturelle bénéfique lorsque l’appétit fait défaut. On peut donc légitimement se demander si la plante a les mêmes effets chez des patientes atteints d’anorexie et de boulimie.

Anorexie et boulimie

L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire majoritairement féminin qui apparait le plus souvent à l’adolescence. Il engendre une privation alimentaire stricte et volontaire. Ce TCA se caractérise par une perception déformée de l’image de son corps qui entraîne un désir obsessionnel de perdre du poids. Il s’agit donc d’une maladie d’ordre psychologique qui a des conséquences dramatiques sur l’organisme. Au delà de la perte de poids, il y a de nombreuses conséquences sur le corps (perte de cheveux, cycle menstruel perturbé, problèmes dentaires etc).

La boulimie quant à elle consiste à ingurgiter d’énormes quantités de nourriture (souvent crue, grasse ou sucrée) pour se « remplir » puis en général se faire vomir pour éviter la prise de poids. Ces deux troubles psychologiques sont souvent liés et apparaissent souvent en alternance.
Dans la mesure où il agit sur le système endocannabinoïde du cerveau en régulant le système nerveux central et la réponse immunitaire de l’organisme, le cannabis est un réponse appropriée à ces troubles.
Une récente étude  réalisée sur des souris par l’Université Catholique de Bruxelles a démontré que le cannabis avait une action significative sur les rongeurs qui refusaient de s’alimenter. Ils retrouvaient peu à peu l’attrait pour la nourriture et retrouvaient pour la plupart un poids sain.

Le CBG contre l’anorexie.

Le chercheur américain Ethan Russo a établi que la molécule de Cannabigérol (CBG) présente dans la plante aurait une action sur la ghréline, l’hormone responsable de la sensation de faim, inhibée en cas d’anorexie. D’autres composants comme le cannabidiol (CBD) qui favorise l’autorégulation du corps, pourrait calmer les compulsions et réduire ainsi les crises de boulimie.
Si le cannabis n’a pas encore livré tous ses secrets, la diversité de ses effets thérapeutiques en fait une plante prometteuse dans la gestion des troubles alimentaires.

CBD, THC et sommeil : le guide

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Avec ses vertus relaxantes, anxiolytiques et apaisantes, le chanvre est un formidable moyen de trouver le sommeil.  Mais qu’il s’agisse de CBD ou de cannabis, quelques règles sont essentielles à observer. Notre guide vert anti-nuit blanche.

Dès lors que l’on envisage le cannabis pour retrouver le sommeil, une première question se pose: CBD ou THC?
Les deux cannabinoïdes les plus connus de la belle plante ayant chacun des effets et mécanismes d’action très différents.
A ce premier distingo s’ajoutera un autre paramètre non négligeable: contrairement au CBD, le THC est encore une substance prohibée aux yeux d’une majorité de gouvernements.
Si l’Amérique du nord a en grande partie légalisé l’usage du cannabis récréatif (et donc du THC), la consommation de ce dernier reste proscrite dans la quasi-totalité de l’Europe.
Un paramètre a prendre en considération si vous ne souhaitez pas (mal) dormir au commissariat. Il est donc impératif de bien se renseigner sur les lois en vigueur dans le pays où réside votre lit.

CBD: le régulateur de sommeil soft et naturel

Le cannabidiol (CBD), c’est l’alcaloïde “sobre” du cannabis.
Si, contrairement à célèbre son cousin THC, le CBD n’a aucun effet psycho-actif (entendez par là qu’il ne fait pas planer), son action sur le système endocannabinoïde (SEC) n’est plus à prouver. Via ses vertus myorelaxantes, le CBD se pose comme un très bon agent relaxant et surtout un extraordinaire régulateur du SEC, et donc de votre horloge interne. Une action régulatrice qui a de nombreux points communs avec celle de la mélatonine. C’est d’ailleurs cette similitude et complémentarité qui explique qu’un nombre croissant de marques ajoutent aujourd’hui de la mélatonine à leurs huiles ou teintures au CBD, pour une efficacité maximum… et sans danger.

Le CBD étant certes un relaxant mais surtout un gentil gendarme du SEC, il est inutile de boire un demi litre d’huile au cannabidiol pour s’endormir: quelques gouttes toute les 24 heures suffiront à harmoniser SEC et sommeil.
Votre corps saura naturellement accueillir la molécule et la répartir afin de rééquilibrer un corps mis à mal par un stress passager comme une anxiété chronique.
Question posologie, les dosages thérapeutiques vont de 20 à 200mg pour une personne de 70 kilos et en bonne santé. Pour ce même poids, 50mg/jour est un dosage qui devrait rapidement vous réconcilier avec votre oreiller.
En ce qui concerne l’horaire de la prise, il est conseillé de le prendre en une seule fois à la meme heure; un peu avant le diner étant la fenêtre généralement recommandée.
En cas d’association CBD-mélatonine, il sera en revanche plus judicieux d’attendre 22h si vous comptez vous endormir vers 23h-23h30.

THC : Efficace mais non sans effets secondaires

Une idée aussi répandue que solidement ancrée en chaque cannabis enthousiaste consiste à penser que l’Indica est la variété la plus appropriée pour tomber rapidement dans les bras de Morphée. Inversement, les Sativa sont supposées avoir un effet tonique Un distingo qui peut aiguiller vos choix, mais qui n’est loin d’être systématique
Pour vous éviter des heures de recherche sur le Web, une fortune en essais plus ou moins fructueux et des nuits blanches ou vertes, nous avons sélectionné 5 variétés des plus efficaces en la matière, de la plus légère à la plus forte.
1- God’s Gift
2- Tahoe OG Kush
3- Granddaddy Purple
4- Ogre
5- 9 Pound Hammer

Cas sévères : Préférez avaler votre nightcap-weed plutôt que de le fumer

Si vous souffrez de réveils nocturnes post sommeil profond, c’est à dire à peu près trois heures après vous être assoupis, avaler votre somnifère naturel vous maintiendra dans la plus radicale horizontalité jusqu’au petit matin.
Au Canada les produits comestibles au THC (edibles) sont légaux depuis le 1er janvier et le sont dans 11 états américains.
Profitez-en si une simple aide à l’endormissement sous forme de fumée n’est pas suffisante.
Les comestibles au THC mettront plus de temps faire effet, mais ces derniers dureront beaucoup plus longtemps (entre 7 et 9 heures, c’est-à-dire une belle nuit).

« À bédot dodo, matin ramolo »

La consommation de cannabis avant de dormir, particulièrement de cannabis fort en THC à l’instar de la Granddaddy ou de la God’s Gift (et à plus forte raison pour les comestibles) peut provoquer une «gueule de bois de la weed», AKA “gueule de bois verte”.
Alors non, vous ne serez pas penché sur les toilettes avec une céphalée de 1er janvier russe,  mais vous pourriez vous sentir léthargique, mou, embrumé, déshydraté, avec une mémoire pas au top. Ce sont des signes de votre corps qui vous indiquent que vous avez dépassé la dose dont vous aviez besoin. Avantage de la déplaisante expérience : vous permettre d’ajuster quantité ou variété de weed selon vous besoins. Si vous vous réveillez dans un tel état, un peu comme un abus d’alcool, les gestes qui vous sauveront seront les mêmes : boire de l’eau (beaucoup) faire de l’exercice et ne pas rechigner à prendre 1000 mg de vitamine C… mais à distance de votre café, pour ne pas contrarier votre estomac qui aura pu être fragilisé par cet excès cannabique.

Cannabis et rêves : le paradoxe du sommeil paradoxal

En retrouvant le sommeil grâce au cannabis, vous pourriez y perdre vos rêves (ou une partie).  C’est tout du moins la conclusion de plusieurs études. Un comble pour une plante qui invite aux songes éveillés autant qu’elle fait voyager sans bouger.
Explication : les rêves se produisent au cours de la dernière étape de votre cycle de sommeil, appelé sommeil REM (Rapid Eye Mouvement). Il est démontré que la consommation de cannabis avant le coucher réduit le temps passé en sommeil REM, ce qui signifie que vous n’auriez pas autant de rêves ou de rêves vifs. Cependant, l’étude a aussi démontré que ce principe ne s’appliquait pas à tous. Une observation confirmée par le rédacteur qui n’a jamais cessé de rêver, même en dormant.

 

5 variétés de weed pour survivre à la flippe de la rentrée

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Alors que la rentrée se profile,  il est important de pouvoir compter sur des valeurs aussi sûres que naturelles. Jetez vos Xanax, oubliez les triple expressos et laissez votre vodka au congelo:  la rédaction vous a déniché 5 variétés de weed sur mesure. Suivez le guide (de survie).

Jack Herer

Jack Herer est une hybride à dominante sativa qui a acquis autant de renommée que son homonyme l’illustre Jack Herer, l’activiste et auteur américain. Créée par Sensi Seeds et fruit d’une union entre Haze et Nothern Light #5, la Jack Herer donne quick élévateur, mais plus euphorisant que la Durban Poison ou la Green Crack figurant dans cette sélection. Côté saveurs, les terpènes aux arômes de pins et poivre prennent le dessus. En culture intérieure, les rendements sont satisfaisants sans être mirobolants.
Il faut compter en moyenne 9 semaines pour que Jack Herer produise de belles fleures , 11 semaines de la graine à la récolte.
THC : 17.5¨%
Effets : Énergisante, euphorisante, bon moteur à création arty.
Indications: Depression, anxiété, trouble de l’humeur (cyclothymie)
Verdict : « Y’a pas d’erreurs avec Jack Herer » dit-on à Amsterdam « No error with Jack Herer ».
Une valeur sûre, sans doute la variété plus docile et adaptée à tous de cette liste.

https://www.zamnesia.fr/zamnesia-seeds/3325-jack-herer-automatic-feminisee.html

Strawberry Cough

Connue pour son odeur sucrée de fraises fraîches et une longue montée qui ne semble jamais finir, la Strawberry Cough peut faire tousser même les consommateurs les plus aguerris… mais pour la bonne cause. Côté parenté, c’est un peu le mystère (entrenu) pour cette weed franchement puissante malgré un taux de THC « normal »

Les saveurs de baies proches de la Skunk #11 captiveront vos sens tandis que les effets cérébraux et édifiants fournissent une euphorie qui ne manquera pas de laisser une «grande banane sur votre visage aux yeux rouges. La  « toux aux fraises » : une excellente solution en période de stress élevé.

THC : 17.5%
Effets: Énergisants, relaxants, euphorisants
Indications: dépression, anxiété, stresse, périodes difficiles…
Verdict :Strawberry Cough, c’est un peu la force tranquille de la weed, l’énergie zen. Parfait pour l’Homo-Urbanis-Stressos

https://www.zamnesia.fr/dutch-passion/396-strawberry-cough-feminisee.html

Durban Poison

Une pure sativa originaire de la ville portuaire sud-africaine. Un grand classique à l’odeur douce et ses effets stimulants au possible. Le Red Bull de la weed, une Ganja parfaite pour rester productif dans une journée bien remplie. Très apprécié par artistes et créatifs pour son boost énergisant des plus inspirants. Côté culture et production, les amateurs de concentrés apprécieront tous les deux les glandes de résine surdimensionnées qui font de cette variété un choix de qualité pour l’extraction de Dabs. Les bourgeons sont ronds et trapus, et laissent une épaisse couche de trichomes sur presque toutes les zones de la plante. En auto floraison indoor, comptez 10 semaines de la graine à la récolte

THC : 17,5 %
Effets : énergisant, créatif, source d’inspiration
Indications: dépression, stress, douleurs musculaires.
Verdict : Déjà très appréciée dans les années 70, c’est une pure Sativa dans toute sa splendeur, un grand cru classé de la weed.

Green Crack

Ne vous laissez pas tromper par le nom: point de drogue ici : nous parlons d’une variété 100% cannabis. Peu de souches peuvent se targuer des pouvoirs énergisants et aidant à la concentration que cette variété star de l’année 2019. Avec une saveur acidulée et fruitée évoquant la mangue, Green Crack est une excellente variété de jours qui peut aider les consommateurs qui ont un petit coup de mou ou qui ont besoin d’un petit coup de fouet pour se mettre au boulot. Cette variété s’appelait initialement Green Cush, (avec un C), mais en la découvrant, Snoop Dogg l’a immédiatement rebaptisé Green Crack, une weed que le rapeur apprécie particulièrement. En culture indoor, c’est sans doute un des meilleurs plans : haut rendement, très facile à cultiver, nécessite peu de lumière (100 watt en croissance et 250 en floraison lui suffiront), pour une récolte en 8 semaines seulement !

THC : 17%
Effets : Énergisant, aide à la concentration, excellent anti-migraine
Indications: Dépression, manque de tonus, migraines.
Verdict : Bon sang de Snoop Dogg ne saurait mentir pour cette weed qui ne vous affamera pas non plus.

Ghost Train Haze

La Ghost Train Haze, c’est un croisement de sativa, en l’occurrence de Ghost OG et de Neville’s Wreck, grande classique du pionnier des cultivateurs hollandais des années 80. Contrairement aux sativas typiques, Ghost Train Haze produit des bourgeons denses recouverts de trichomes blancs,  eux-mêmes recouverts de cristaux. Ce qu’on appelle des têtes bien pleines. Avec des arômes floraux et d’agrumes, la Ghost Train Haze fournit une puissante dose de THC des plus efficaces contre la douleur, la dépression et la perte d’appétit. La plus puissante de ce top 5, risque de ne pas convenir aux âmes sensibles et nouveaux consommateurs. À noter :1% de CBG, un chiffre intéressant pour les patients cherchant une weed thérapeutique traitant le syndrome du côlon irritable ou en proie à des TDAH
Coté culture, la Ghost Train Haze est une variété plutôt vouée à pousser en d’extérieur, et comme toute Haze, il faudra être plus patient : entre 60 et 80 jours.

THC : 18% CBG:%
Effets: Aide à la concentration, énergisante, euphorisante
Indications: Troubles de l’attention, hyperactivité, dépression.
Verdict : Top pour la concentration et à la créativité, quand consommée avec pondération. Au-delà, vous risquez de partir dans de trop abstraites rêveries. À utiliser avec parcimonie pour éviter de passer la journée comme un fantôme.

 

Comment le CBD et le THC agissent sur le sommeil.

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Des 120 principes actifs (cannabinoïdes) que l’on trouve dans la cannabis, le cannabidiol (CBD) et le tétrahydrocannabinol (THC) sont sans conteste les plus connus et maitrisés. Point commun aux deux molécules : leurs pouvoirs sédatifs. Mais si CBD et THC sont issus de la même plante, ils agissent de façon très différente sur notre cortex et donc notre sommeil. Zeweed vous explique comment.

Avant de se décider à choisir entre CBD et THC pour se réconcilier avec l’oreiller, il est crucial de comprendre comment les deux cannabinoïdes affectent le sommeil. Car si CBD et THC sont de très efficaces aides pour se plonger dans les bras de Morphée, la façon dont ils opèrent sur notre cerveau est radicalement différente.

COMMENT LE THC AFFECTE-T-IL LE SOMMEIL ?

Toutes les personnes qui ont une certaine expérience du cannabis sont unanimes sur un point : le THC est un très bon sédatif. Une propriété que l’on doit à son action sur le système endocannabinoïdien via le récepteurs CB1 et CB2 et dont la pharmacodynamie commence à se préciser.

Car si de façon empirique, tout un chacun reconnait le pouvoir soporifique du CBD comme THC,  les études comparants les deux alcaloïdes de la plante sont en revanche peu nombreuses.
Une lacune que chercheurs canadiens de l’Université Laval (situé au Québec) ont voulu combler en se penchant sur les effets sur le sommeil des deux cannabinoïdes. Les fruits de leurs travaux ont été publié récemment dans le Journal of Clinical Psychopharmacology. On y découvre entre autre que 15 mg de THC sont suffisants pour raccourcir la latence à l’endormissement et provoquer la somnolence, quel que soit l’heure de la journée. Contrepartie à l’efficacité radicale du THC: une altération de la mémoire courte, une tendance à la somnolence après le réveil  et des changements d’humeur plus fréquents.

Le THC serait donc réservé aux cas sévères. Même avec ces effets secondaires constatés cliniquement, le tétrahydrocannabinol reste une alternative beaucoup plus saine aux somnifères hynotiques (Stillnox, Imovane, Noctamide…) et aux benzodiazépines (Valium, Xanax, Tranxène…).

Si dans la plupart des pays, de nombreux insomniaques ont recours au “pétard du soir” pour s’assoupir, la rédaction vous conseille vivement de respecter la législation du  pays ou vous avez posé votre lit, ne serait-ce que pour dormir,  sur vos deux oreilles, d’un sommeil de juste.

COMMENT LE CBD AFFECTE-T-IL LE SOMMEIL ?

Une seconde étude nous apprend que le CBD diminue la latence du sommeil de stade 3 (qui est la période entre le sommeil léger et profond) mais sans les effets indésirables inhérents à une forte dose de  THC. Grâce à ses propriétés apaisantes et analgésiques, le CBD est aussi un auxiliaire efficace pour traiter les symptômes associés à des pathologies qui pourraient entraver la capacité à s’endormir. (Douleurs inflammatoires, anxiété, douleurs d’origine spasmodiques)

Parmi les conclusions de l’étude les chercheurs ont pu démonter que ” le CBD module le réveil via l’activation des neurones dans l’hypothalamus et le DRD“. (Les deux zones du cerveau qui sont entre autre responsables de la vigilance, grande entrave au sommeil).
En d’autres termes, le CBD vous rend en fait plus alerte. Cela peut sembler être un attribut contre-productif pour un somnifère, mais sa capacité à prévenir une somnolence excessive fait du cannabidiol un excellent outil pour tous ceux qui ont besoin de dormir moins ou ceux qui tentent de passer à un horaire de sommeil plus sain.

COMPRENDRE LES EFFETS PSYCHOACTIFS

Si les effets du THC sur le sommeil sont beaucoup plus marqués que ceux du CBD, le THC est aussi le composé psychoactif qui rend “stone” et fait planer. Et cela signifie qu’il y aura toujours un risque lié à l’utilisation de médicaments riches en THC, notement de surdosage. Un surdosage de THC ne mettra pas en danger la vie du sujet mais lui procurera un lendemain difficile avec à la clef des sentiments d’anxiété plus fréquents, voire une tendance à la paranoïa. Des effets secondaires qui ne faciliterons pas l’endormissement le lendemain… à moins de reprendre du THC.

En revanche, le CBD n’est pas psychoactif, ce qui signifie qu’il a peu ou pas d’impact perceptibles sur les fonctions corporelles quotidiennes. Cela permet aux patients de profiter des avantages thérapeutiques du cannabis sans être soumis à ses effets psychoactifs.

CBD OU THC : COMMENT CHOISIR?

Il n’y a pas de réponse simple et standard à cette question. Que vous optiez pour un médicament à base de CBD ou de THC dépend vraiment de votre condition. L’absence d’effets psychoactifs fait du CBD une option fiable et sans effets secondaires. Mais si vous avez besoin de médicaments pour vous endormir et/ou que vous êtes sûr de pouvoir gérer l’effet psychotrope du THC, ce dernier reste la meilleure option.
Enfin, si la consommation de THC est légalisée au Canada depuis 2018, la molécule reste prohibée dans de nombreux pays. Renseignez-vous sur la législation en vigueur dans le pays où vous résidez et souhaitez trouver un bon sommeil, et consultez votre médecin avant de commencer tout nouveau traitement au THC.

 

 

Epilepsie: la révolution des traitements au CBD

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Le chanvre serait-il le plus prometteur des traitements contre l’épilepsie? Alors que 15 millions d’enfants et 50 millions d’adultes en sont atteints dans le monde, de nombreuses études attestent désormais de l’efficacité thérapeutique de la plante pour venir à bout de cette pathologie lourdement invalidante.

Parmi les études démontrant l’efficacité du cannabis pour lutter contre l’épilepsie, les travaux publiés dans le British Journal of Pharmacology  (BJP) font déjà office de référence et pourraient bien servir de référence pour la mise en point de médicaments dont les principes actifs sont extraits du chanvre. Les auteurs de l’étude en question ont en effet souligné le rôle clef de trois cannabinoïdes dans la réduction des symptômes liés au syndrome de Dravet. Forme intraitable d’épilepsie infantile, le syndrome de Dravet se caractérise par des crises fréquentes entrainant des retards dans le développement cognitif et moteur de l’enfant.

Dès le début du XIXe siècle, des extraits de cannabis ont été utilisés en médecine occidentale pour traiter les crises, mais la prohibition du cannabis a empêché l’avancement de la science. Aujourd’hui, nous sommes en mesure d’explorer comment les composés de cette plante peuvent être adaptés à des traitements thérapeutiques modernes.” précise en exergue de l’étude publiée dans le BJP le professeur Jonathan Arnold de l’Initiative Lambert, groupe de recherche pionnier et  rattachée à université de Sydney*.

6 ans de recherche

Les travaux préliminaires de cette étude ont commencé en 2015, lorsque l’Université de Sydney reçoit un don historique de 33,7 millions de dollars de la part Barry et Joy Lambert, mécènes de ces recherches sur le potentiel thérapeutique de l’herbe. A l’origine de ce généreux élan, leur petite-fille Katelyn qui, atteinte du syndrome de Dravet, a vu la maladie reculer grâce à un traitement à base de cannabis. Barry et Joy ont ensuite décidé de monter un programme de recherche préliminaire sur l’épilepsie afin de mieux  comprendre comment certains extraits de cannabis, mélangés à des principes bioactifs, montraient des propriétés anticonvulsives jusque là jamais observées.

Notre programme de recherche vise à tester systématiquement chaque principe actif présent dans le cannabis afin de juger de l’efficacité de chacun dans la réduction des crises observées chez les patients atteints du syndrome de Dravet. A ce jour, plusieurs constituants du cannabis font montre d’intérêts thérapeutiques bien supérieurs aux traitement existants  ” poursuit le Pr Arnold, toujours dans le BJP.

Réduction significative des crises

Dans l’étude, le groupe de chercheurs de l’initiative Lambert a démontré les effets anticonvulsifs de trois cannabinoïdes rares. Il s’agit d’alcaloïdes acides (des cannabinoïdes biosynthétisés ) qui ont été isolés dans les extraits de cannabis préparés de façon artisanale par des parents désespérés qui ont eu recours -avec succès- à ce médicament naturel  pour traiter leurs enfants épileptiques. L’une de ces molécules, le CBGA, serait selon le Pr Arnold la “mère de tous les cannabinoïdes” car agent précurseur de cannabinoïdes plus connus comme le CBD et le THC.
D’après les chercheurs, le CBGA serait beaucoup plus efficace que le CBD pour réduire les crises liées au syndrome de Dravet.

Nous avons évalué les cannabinoïdes un par un et maintenant nous explorons ce qui se passe lorsque vous les réunissez tous, dans un effet entourage qui a tendance à booster les propriétés de chacun de ces composants. Tous ces cannabinoïdes anticonvulsifs individuels sont en effet bien plus efficaces lorsqu’ils sont combinés” conclue le professeur.

Alors que les taux de THC admis dans les produits issus du chanvre bien-être ont été relevé dans de nombreux pays d’Europe, les produits  au CBGA full spectrum ont de quoi ne pas en faire trembler plus d’un.

 

*L’initiative Lambert est un groupe de recherche qui a publié en 2020 une étude très remarquée sur les effets du THC et du CBD sur la conduite.

Le petit guide du CBN

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Si le CBD et le THC sont des principes actifs du cannabis bien connus, ils ne sont jamais que deux parmi les 120 que compte la plante. Dans cette grande famille des cannabinoïdes, le cannabinol (CBN)  fait office de petit dernier puisqu’il n’apparaît dans la plante que lorsqu’elle se fane. Longtemps négligé car associé à une weed de mauvaise qualité, le CBN rencontre désormais un franc succès chez les consommateurs de cannabis thérapeutique. Définition, indications et petit mode d’emploi pour en fabriquer chez soi.

Découvert en 1899 en Angleterre le cannabinol, doit ses origines aux mauvaises conditions de conservation de l’herbe qui subissait de très longs voyages.
En effet, c’est grâce à la dégradation du THC (que ce soit par vieillissement ou via l’influence des éléments, comme le soleil ou des pluies abondantes) que le CBN se forme de manière naturelle.
Les chercheurs Wood, Spivey et Easterfield ont donc pu isoler ce composant avant le CBD ou même le THC  grâce à sa structure moléculaire inédite ; mais ce n’est pas avant 1930 (grâce à un chercheur nommé Robert Sidney Conn) que ses propriétés ont été isolées.

Avec un quart de la puissance psychotrope du THC, mais des effets sédatifs, anti-inflammatoires, antibiotiques et anti-nauséeux particulièrement marqués, c’est le choix idéal pour tous les patients à la recherche d’une confort thérapeutique, notement pour les malades en chimio-thérapie ou en convalescences à la suite d’un traumatisme physique lourd.

Meilleur des somnifères naturels, anti-inflammatoire reconnu

Grâce à la stimulation de l’appétit qu’il procure, il est envisagé pour le traitement de l’anoréxie et des insomnies, puisqu’il pourrait être même aussi efficace que de nombreux médicaments hypnotiques, quand associé au THC.
Une molécule ultra-efficace, particulièrement lorsqu’elle est associée avec le spectre complet de la plante.
De nombreux historiens de la pharmacologie présument qu’il est possible que son utilisation soit bien plus ancienne qu’on l’imagine. Les premières traces de ce cannabinoïde datent de 2700 avant J.-C. avec 789 grammes retrouvés dans un tombeau en Chine.

Le CBN fait maison: simplissime et efficace!

Pour  faire du CBN chez soi, rien de plus facile. Il vous suffira de laisser le THC de votre cannabis se dégrader, afin qu’il se transforme en CBN. Le THC se dégrade à la lumière et avec la chaleur.La méthode la plus simple et efficace consiste  de mettre du cannabis normal et déjà séché dans un pot en verre transparent et de l’exposer au Soleil.  Selon la température, l’humidité et la fraicheur de vos fleurs, entre une et trois journée seront nécessaires.

Si vous souhaitez préserver votre herbe pour des sessions plus récréatives, il est possible d’acheter des fleurs de cannabis aspergées d’isolat ou des cartouches,  chez des spécialistes comme MettaHemp.
Particulièrement efficace en tant que somnifère, on retiendra   “Nitetime”. Ces cartouches  sont “Full Spectrum”, ce qui implique qu’elles contiennent tous les cannabinoïdes de la plante.
Des huiles très faciles d’utilisation, et déployant elles aussi tout le potentiel de la plante, sont aussi disponibles chez The CBD Distillery.
Tous ces produits contenant moins de 0,3 % de THC, sont en vente libre au Canada comme en France.

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