Russie, Champagne, vins pétillants,

Le champagne est-il russe ?

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Glou-Glou, c’est votre rendez-vous avec des vins nature venant de toute l’Europe, des cépages oubliés et d’ancestrales méthodes de vinification remises au goût du jour.
Chaque semaine, Zeweed vous propose de bonnes bouteilles à partager entre amis et à boire avec ou sans modération, mais toujours dans l’esprit Glou-Glou.
Aujourd’hui, nous partons à la découverte des champagnes russe, des “vins pétillants” qui sont plus que jamais d’actualité.

Vous l’avez probablement vu cette semaine, la loi signée le 2 juillet dernier par Vladimir Poutine stipule que seuls les vins effervescents produits sur le territoire russe peuvent porter l’appellation Champagne, le champagne français devant désormais prendre l’appellation de vin pétillant.

La branche spiritueux de LVMH, Moët-Hennessy, qui avait dans un 1er temps suspendu ses exportations vers la Russie a récemment annoncé qu’elle reprendrait après un changement d’étiquette. Pas question de s’opposer à la volonté du maître du Kremlin.

Nous avons demandé à Anton, sommelier, blogger/influenceur russe (instagram: @winepetersburg)
son opinion de spécialiste du marché russe du vin.
Anton :  “Toute la communauté des professionnels du vin en Russie était choquée à l’annonce de cette nouvelle. En réalité nous n’avons rien qui puisse remplacer le champagne.”

Anton, docteur ès champagnes Russe

Il y a bien le Franciacorta, le Prosecco, le Cava espagnol, le Sekt allemand et le Crémant.
Mais ce n’est pas suffisant, car il y a une demande grandissante pour le Champagne en Russie.
Le fait d’attribuer l’appellation champagne seulement aux vins effervescents russes appelle deux remarques :

  • Champagne est le nom d’une appellation mais pour le consommateur russe c’est surtout un style de vin.
  • L’appellation Champagne en Russie remonte à l’époque tsariste lorsque le prince Lev Golitsyn (1845-1915) a présenté au Tsar un vin pétillant de haut niveau et a reçu l’autorisation de l’appeler champagne.
Le prince Lev Golitsyn, d’humeur sérieusement pétillante.

Plus tard est venu le champagne soviétique, avec une production de dizaines de millions de bouteille, et une forte propagande.
Lancée en 1937, sous Staline, la marque Sovetskoïe champanskoïe devait désacraliser une boisson bourgeoise en la rendant accessible à tous les prolétaires de l’Union soviétique.
Pendant les années 90 la qualité de ce « champagne » qui n’était jamais très haute, a encore décliné jusqu’à ce qu’à partir de 2017 apparaissent des vins pétillants russes de qualité.

En réalité pour les consommateurs russes aisés, les vins pétillants russes n’ont jamais été un concurrent sérieux pour le champagne français.
Pour un russe moyen qui va chez un caviste et demande une bouteille de champagne, la réponse du vendeur est généralement : « Champagne champagne ou vin pétillant ? »
Le client appelle donc champagne un style de vin, mais Anton ajoute que dans un pays démocratique on ne peut pas changer l’appellation d’un produit d’origine protégée juste pour satisfaire les producteurs locaux.

La substitution n’est pas une option de développement pour les producteurs de vins russes,  au contraire, car seulement  une concurrence saine peut contribuer à une hausse de la qualité et de la quantité de production.
Pour conclure, Anton prédit que les producteurs locaux vont à court terme profiter de cette nouvelle législation mais lorsque le nouvel étiquetage sera mis en place les ventes de champagne vont reprendre à leur niveau antérieur.

Et pour les curieux, à l’occasion d’un prochain voyage en Russie, Anton nous livre ses trois recommandations de « champagne russe » :

Temelion 60, 48 ou 36 Brut (Lefkadia)

 

Impérial d’Or, Blanc de Blancs (Abrau-Durso)

Paradisio (Noviy Svet)

За ваше здоровье! (A votre santé !) et à la semaine prochaine.

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Serial restaurateur de N.Y à Tokyo en passant par Rio de Janeiro et Paris.
Spécialiste des vins nature et du saké japonais, passionné par tous les bons produits de nos terroirs 

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