tabac

Les vaporisateurs sont-ils le future de la smoke?

Les vaporisateurs offrent une expérience très proche de celle procurée par une cigarette (ou un joint), mais sans encrasser les voies respiratoires. Une promesse qui séduit un nombre croissant de consommateurs de tabac comme de cannabis. Zeweed a demandé au Pr. Jean-Michel Delile* ce qu’il pensait de cette séduisante alternative.

En matière de réduction des risques pour les fumeurs de tabac, de CBD ou de cannabis, la vape s’est imposée durant deux décennies comme la plus saine des alternatives, patch exclu. Problème des vapoteurs : les terpènes passent tous à la trappe, laissant l’usager avec une belle fumée en bouche, mais aucun goût réel de la plante. Les vaporisateurs, eux, prétendent offrir une fumée riche de saveurs tout en préservant nos poumons des dangers de la combustion. Réelle avancée ou enfumage ? Jean-Michel Delile nous fournit quelques éléments de réponse.

Réduction des risques

Que cela concerne le CBD ou le cannabis thérapeutique, les vaporisateurs présentent l’avantage énorme d’éviter d’inhaler les produits cancérogènes liés la combustion. Les effets nocifs inhérents à la combustion seraient ainsi réduits de 95 % en passant à la vaporisation. Adieu goudron, ammoniac, monoxyde de carbone, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)… Pour Jean-Michel Delile, “la vaporisation est donc un levier non négligeable pour diminuer les cancers, les AVC, le risque d’impuissance et le tabagisme passif. De ce fait, c’est un double argument en faveur de la vaporisation : c’est intéressant immédiatement car cela permet de moins mettre sa santé en danger, et c’est par ailleurs un bon moyen de diminuer la consommation de tabac fumé. La vaporisation est de toute façon un excellent outil de réduction des risques car elle gomme l’essentiel de la toxicité liée à la combustion”.

Principes actifs préservés

La biodisponibilité des principes actifs du CBD varie beaucoup selon les techniques de prise. La vaporisation permet une meilleure absorption du CBD que lorsque fumé. Tandis que 80 % des principes actifs sont disponibles par vaporisation, ce taux chute à 20 % par combustion. En effet, la majeure partie des cannabinoïdes est détruite par le processus de combustion. L’efficacité des vaporisateurs est de ce fait…

*Jean-Michel Delile est psychiatre et président de la Fédération Addiction. www.federationaddiction.fr
Le reste de l’article est à trouver dans le numéro été de ZEWEED, disponible en digital via ce lien et dans un kiosque près de chez vous en cliquant ici

 

Le CBD pour lutter contre le tabagisme ?

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Une récente étude publiée dans la revue Chemical Research in Toxicology révèle que le CBD inhibe une enzyme clé du métabolisme de la nicotine. Cette réaction permettrait aux grands fumeurs de pouvoir retarder la prochaine prise de nicotine, et donc de diminuer leur consommation de cigarettes.

Les résultats d’une étude menée par des chercheurs de l’université de l’État de Washington (WSU) et relayée dans la revue Chemical Research in Toxicology démontre que le CBD inhibe une enzyme clé du métabolisme de la nicotine. Ce ralentissement métabolique pourrait permettre aux fumeurs d’espacer les prises.

Si des recherches supplémentaires doivent venir confirmer ces effets chez l’homme et déterminer les niveaux de dosage, ces résultats sont des plus encourageants : “Toute la mission est de réduire les méfaits du tabagisme, qui ne proviennent pas de la nicotine en soi, mais de tous les cancérigènes et autres produits chimiques présents dans la fumée de tabac” détaillait dans un communiqué Philip Lazarus, professeur de sciences pharmaceutiques à la WSU et auteur principal de l’étude.

Dans l’étude,  les chercheurs ont testé le CBD sur des cellules du foie humains et ont découvert que le cannabidiol (CBD) inhibait plusieurs enzymes, dont la principale responsable du métabolisme de la nicotine : la CYP2A6. L’impact du CBD sur cette enzyme spéciale est apparu assez fort, inhibant son activité de 50 % avec des concentrations de CBD relativement faibles. “En d’autres termes, il semble que vous n’ayez pas besoin de beaucoup de CBD pour ressentir l’effet positif” concluait Philip Lazarus.

L’équipe du professeur développe actuellement une étude clinique pour examiner les effets du CBD chez les fumeurs, en mesurant les niveaux de nicotine dans leur sang par rapport aux fumeurs prenant un placebo sur une période de six à huit heures. Ils espèrent ensuite lever assez de fonds pour pouvoir mener une étude beaucoup plus vaste sur le rôle du CBD pour lutter contre l’addiction au tabac, première cause de cancer chez l’homme.