Allemagne

L’Allemagne revoit à la baisse son projet de légalisation du cannabis récréatif.

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Contrairement aux promesses de campagnes de la coalition tricolore (Écologistes/FPD/ SPD), l’Allemagne n’autorisera pas la vente de cannabis récréatif dans des magasins spécialisés , mais légalisera la culture privé de la plante.

Le gouvernement de Olaf Sholz a remanié son plan de légalisation du cannabis à usage récréatif face aux réserves de l’Union européenne, renonçant à court terme à la vente de cannabis à usage adulte dans des coffee shops et dispensaires.
Berlin avait présenté en octobre une feuille de route visant à introduire une législation sur le cannabis, une première en Europe.

Mercredi 5 avril, une nouvelle version édulcorée de cette réforme autorisera les plus de 18 ans à posséder de petites quantités de cannabis. «Les objectifs initiaux n’ont pas changé (…): plus de sécurité dans la consommation, enrayer le marché noir, meilleure protection des jeunes» a précisé en conférence de presse  le ministre de la Santé social-démocrate Karl Lauterbach.

Le deuxième volet de cette légalisation light consistera à tester, dans certaines régions la production et le commerce de cannabis récréatif dans des magasins spécialisés, dans le cadre de licences accordées par l’Etat.
Une telle vente au détail dans l’ensemble de l’Allemagne, envisagée dans la première mouture du plan, étant incompatible avec le droit européen.

L’expérience, si elle est concluante, “aura valeur de modèle au niveau européen et pourrait mener à une modification de la loi“, s’est défendu le ministre de la Santé, ajoutant avoir eu des discussions encourageantes avec certains membres de l’Union européenne, mais sans vouloir les nommer. L’objectif de la réforme est de remplacer une politique répressive inefficace et couteuse, et de limiter la consommation de cannabis chez les plus jeunes.
La légalisation du cannabis était pourtant l’un des projets phares de la coalition du social-démocrate Olaf Scholz avec les Verts et les Libéraux.

L’avenir de l’édition est-il dans le papier de chanvre?

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Une société allemande a mis au point le premier papier de chanvre commercialement viable. Alternative à la fibre de bois, le papier de chanvre pourrait bien représenter l’avenir de l’édition en réduisant considérablement les coûts de production… et les dégâts affligés à la planète.

Réservé à quelques publications haut de gamme et supports promotionnels coûteux, le papier de chanvre est en passe de devenir une alternative écologiquement et commercialement viable au papier fabriqué à partir de fibres de bois.

Une révolution en devenir que l’on doit aux travaux de la photographe et militante écologiste Maren Krings. Aujourd’hui, la technique de fabrication mise au point par Maren Krings est exploitée par le fabricant et imprimeur allemand Hahnemühle, qui propose désormais ce révolutionnaire support aux impressions offset et à jet d’encre.

Moins couteux et plus solide

Moins couteux que le papier classique, le papier de chanvre se pose surtout comme une solution idéale contre la déforestation, drame écologique largement due à la demande mondiale en papier de pâte de bois.

Seul entrave (et pas de moindres) à son développement à grande échelle : la nécessité de changer les outils de  production utilisés par toute l’industrie de la papeterie.

Car si comparé au bois, le chanvre contient des fibres quatre à cinq fois plus longues et offre un papier beaucoup plus résistant, les particularités de sa fibre imposent la construction de nouveaux procédés. Les machines traditionnellement utilisées pour transformer la pâte de bois en papier ne fonctionnant pas bien avec la fibre de chanvre.

Pour cette raison, et parce que le chanvre a souffert depuis 60 ans de manques d’investissements dus à la prohibition, il reste aujourd’hui plus cher que celui à base de bois.

Si le procédé porté par Hahnemühle est commercialement compétitif pour l’entreprise, c’est tout simplement parce qu’elle a adapté son outil de production. Aux autres de lui emboîter le pas.

Champion écologique

Moins gourmand en eau que la plupart des cultures, le chanvre est aussi un glouton du CO2 : un hectare de chanvre dévore entre 9 et 15 tonnes de CO2. Soit la quantité de gaz carbonique absorbée par une jeune forêt de même taille. A la différence près que le chanvre pousse beaucoup plus vite qu’un arbre. En fait, le chanvre pousse aussi vite que le bambou, en faisant l’une des cultures à la croissance la plus rapide de la planète.

Ces dernières années, la culture du chanvre dans l’Union Européenne (UE) a considérablement augmenté. Entre 2015 et 2019, la superficie utilisée pour cultiver la plante est passée de 19 970 hectares à 34 960 hectares.
La France, premier fournisseur de l’UE, produit plus de 70 % du chanvre cultivé en Europe. Les Pays-Bas n’arrivent en deuxième position qu’avec 10 % alors que l’Autriche suit en troisième position avec un petit 4%.

Multiples applications

À mesure que les lois s’homogénéisent en Europe comme en Amérique du Nord, le chanvre s’invite dans tous les domaines de notre vie quotidienne. Du carburant aux vêtements, de l’alimentation aux médicaments, des bioplastiques aux cosmétiques en passant par la construction, le chanvre est partout. Et il faut s’en réjouir, ne serait-ce que pour la planète.

Etude : Les vaches nourries au chanvre CBD somnolent et font du lait au THC

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La semaine dernière, un groupe de chercheurs allemands dévoilait les enseignements d’une étude sur les conséquences de l’alimentation de vaches laitières avec du chanvre bien-être. Bien que la biomasse ne contienne que des niveaux négligeables de THC (l’élément psychoactif de la plante), les chercheurs ont détecté des changements comportementaux chez les bovins et des niveaux significatifs de THC dans leur lait.

L’objectif principal de la recherche était de déterminer si nourrir le bétail avec du chanvre CBD déjà utilisé était sans danger pour l’animal, et pour les dérivés animaliers utilisés pour la consommation humaine. Ces dernières années, la culture du chanvre a augmenté en raison de la croissance rapide du marché de l’huile de CBD, et les agriculteurs se retrouvent avec d’énormes volumes de biomasse de chanvre après l’extraction des composés cannabinoïdes (CBD/CBG/CBN).
Cette biomasse résiduelle peut-elle être utilisée en toute sécurité dans l’alimentation du bétail ?
C’est en tous cas une piste que les américains ont tenté d’exploiter avec une étude de l’université d’Etat de l’Oregon, avant de jeter l’éponge.

Sur le vieux continent, pour répondre à cette question, une équipe de chercheurs de l’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques a mené plusieurs expériences d’alimentation sur des vaches en lactation. La ration alimentaire quotidienne des bovins a été complétée par de la biomasse de chanvre à faible concentration de cannabinoïdes (soit une concentration de THC de 0,13 %, inférieure au seuil admissible de 0,2 % fixé pour le chanvre commercial en Europe).

Apparente somnolence, démarche prudente et instable, station debout anormalement longue et une posture anormale”

Sur le plan comportemental, les animaux ont présenté un certain nombre de changements notables après avoir ingéré l’herbe bien-être puisque les chercheurs ont noté que:
“Parallèlement, des changements dans le comportement et l’apparence des animaux étaient évidents, comme des mouvements de langue prononcés, une augmentation des bâillements, de la salivation, de la formation de sécrétions nasales, du prolapsus et de la rougeur de la membrane nictitante, et une apparence somnolente. Certains animaux du groupe H (le groupe nourri avec le plus grand volume de chanvre) ont présenté une démarche prudente et instable, une station debout anormalement longue et une posture anormale”.

Les même chercheurs ont également indiqué que des niveaux conséquents de cannabinoïdes avaient été détectés dans le lait des vaches après qu’elles aient été nourries à la biomasse de chanvre CBD. Ces cannabinoïdes, en particulier le THC, ont été détectés à des niveaux que les chercheurs estiment significatifs dans le cadre d’une consommation humaine.
Il n’est pas certain que la consommation du lait de ces vaches nourries au chanvre entraîne des effets à risque pour l’homme, même si les chercheurs précisent que les niveaux de cannabinoïdes relevés pourraient  poser des problèmes chez les enfants ou les femmes qui allaitent.

Ajouter du chanvre à l’alimentation des animaux d’élevage afin de réduire leur stress?

Les expériences menées ont également révélé que les concentrations de THC dans le lait se dissipaient rapidement lorsque le chanvre était retiré de l’alimentation des animaux.
Cette découverte soulève la possibilité d’ajouter le chanvre à l’alimentation de certains animaux d’élevage afin de réduire leur stress.

Michael Kleinhenz, de l’Université d’État du Kansas, a mené plusieurs études récentes sur l’alimentation du bétail avec du chanvre industriel (qui contient moins de THC). Il affirme que l’ajout de chanvre à leur alimentation pourrait présenter des avantages significatifs, à condition qu’il y ait une période d’élimination des cannabinoïdes de l’organisme de l’animal.

“Il pourrait être avantageux pour les vaches comme pour les agriculteurs que les animaux soient un peu stone”

Toujours selon Kleinhenz, lorsqu’une vache passe plus de temps à «se prélasser», elle peut prendre plus de poids.
S’il est possible d’obtenir des aliments sûrs et exempts de cannabinoïdes, il pourrait être avantageux pour les vaches comme pour les agriculteurs que les animaux soient un peu “stone”.
L’étude a été publiée dans la revue Nature Food : Transfer of cannabinoids into the milk of dairy cows fed with industrial hemp could lead to Δ9-THC exposure that exceeds acute reference dose ainsi que sur le site de l’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques : Study: Hemp as animal feed can affect the health of cows.

Zeweed avec Oregon State University, GuruMed et Nature Food.

Berlin commercialise des tickets de métro au chanvre, et ils sont comestibles!

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Alors que 2021 s’achève et que le variant Omicron promet un début d’année anxiogène au possible, la société de transports publics de Berlin propose aux usagers des métros et tramways de la ville des tickets comestible entièrement composés de chanvre bien-être.

L’opération Hanfticket ( billet de chanvre en Allemand), c’est la dernière trouvaille anti-stress proposée aux quelques 950.000 touristes et résidents qui empruntent chaque jour le réseau de transports en commun Berlinois. Depuis le 13 décembre, la société mixte en charge des réseaux ferrés urbains Berliner Verkehrsbetrieb (BVG), met à la disposition des usagers des tickets de transport imprégnés de trois gouttes de CBD, molécule issue de chanvre et reconnue pour ses bienfaits relaxants.
Les sésames du transport tous azimuts sont élaborés à partir de graines de cannabis et ne contiennent aucune substance active aux effets psychotropes.

“T’as le tickets chic au CBD-choc”. (Crédits photo: BVG)

Vendus en édition limitée sous cellophane au prix de 8,80 euros (contre 7 euros habituellement), les tickets magiques seront disponibles jusqu’au 31 décembre. L’opération, qui ne devait initialement durer que 5 jours, a été prolongée devant le succès rencontré par cette belle et verte initiative.

Métro-Bédot-dodo : en Allemagne, la légalisation est sur déjà rails. (Crédits : BVG)

Alors que la légalisation du cannabis récréatif proposée par le gouvernement du nouveau chancelier Olaf Sholtz se profile dans le pays, la BVG signe ici une campagne marketing aussi insolite que réussie en n’hésitant pas à casser les codes des traditionnelles et surannées publicités de Noël.
L’hilarant spot cumule déjà à 2 millions de vues sur Youtube.

L’Allemagne, premier domino de la légalisation du cannabis en Europe?

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Le gouvernement Allemand a annoncé son intention de légaliser l’usage récréatif du cannabis. L’initiative progressiste de la coalition (SPD/FDP/écologistes) pourrait bien être le déclic tant attendu qui mettrait fin à 60 ans de prohibition en Europe. Analyse et perspectives.

Mercredi 24 novembre, l’Allemagne se dotait d’un nouveau gouvernement. Sous la houlette d’Olaf Scholz la coalition “feu tricolore” (composée du parti écologiste, des libéraux FDP et des sociaux-démocrates SPD) a annoncé vouloir légaliser le cannabis récréatif.
En 2017, l’Allemagne avait déjà donné son feu vert au cannabis thérapeutique. Dans certaines villes comme Berlin, la détention de quelques grammes de cannabis à usage personnel est autorisée depuis 2019.
Nous introduisons la distribution contrôlée de cannabis aux adultes à des fins de consommation dans des magasins agréés”, annonce le programme présenté par le futur gouvernement.
Cette petite révolution “permettra de contrôler la qualité, d’empêcher la transmission de substances contaminées et de garantir la protection de la jeunesse”, précise le document.

Le nouveau gouvernement et son chancelier Olaf Scholz ( centre)  les chefs du parti Vert Annalena Baerbock, à gauche, et Robert Habeck, deuxième à gauche, le président du Parti libre-démocrate Christian Lindner, deuxième à droite et Volker Wissing, à droite. Crédits AFP

Une récente étude estime à environ 4,7 milliards d’euros les gains générés par la légalisation. Une taxe sur le cannabis identique à celles sur le tabac ou l’alcool rapporterait à elle seule 1,8 milliard d’euros par an. Un milliard d’euros d’économies pourraient aussi être réalisé sur les poursuites pénales menées à l’encontre consommateurs et petits dealers.
Toujours selon cette étude environ 27.000 emplois devraient être créés par la légalisation.

Les USA et le Canada sur les starting blocks

Le 17 novembre le PDG de Curaleaf Antonio Costanzo projetait une fin de prohibition imminente en Europe.
“Nous sommes sur le point de voir le prochain grand point d’inflexion, à savoir que certains pays légalisent l’accès au cannabis récréatif. Nous pensons que cela va se produire au cours de 2022 jusqu’au début de 2023. Par conséquence, nous avons commencé à investir massivement pour ce qui devrait être le marché à plus forte croissance dans les prochaines années“, précise le CEO du géant américain valorisé à 8 milliards de dollars.
Avant que l’Allemagne ne déclare son intention de légaliser, M Costanza misait sur un effet domino au cours des 12 à 18 prochains mois. Si le calendrier s’est accéléré, la mécanique découlant de l’initiative germanique reste la même pour le dirigeant de Curaleaf.  Pour Antonio Costanza, une fois qu’un pays de l’Union Européenne aura légalisé, les autre pays membre lui emboîteraient le pas.
A cinq mois des élections présidentielles Françaises, il y a fort à parier que le cannabis, cette “merde” tant conspué par le gouvernement, se retrouve en odeur de sainteté auprès du candidat Macron.